Les Living Labs, le Forum LLSA Thématique : Ecosystème et modèles économiques des LL
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- Théodore Charpentier
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1 Animateurs Myriam Le Goff-Pronost et Fabien Harel Les Living Labs, le Forum LLSA Thématique : Ecosystème et modèles économiques des LL Dans une démarche d innovation ouverte, le Living Lab favorise de nouvelles approches économiques : économie de la connaissance, économie sociale et solidaire, économie de l innovation, économie collaborative Ils visent notamment le développement économique des territoires, la création d emplois et d entreprises mais aussi la proposition de nouvelles offres innovantes, d où l intérêt de nombreux acteurs et la volonté de mutualiser les connaissances. Parallèlement, du fait de la crise économique, les économies non marchandes font également l objet d attentions nouvelles. La question du bénévolat en santé et solidarité, plus récemment la problématique des aidants familiaux, relèvent de cette tendance. La présence, mais surtout le maintien en nombre et la compétence de ces personnes dans l avenir constitue une variable clé de l économie de notre système de santé. Des initiatives voient le jour, et conjuguent ces dimensions, en mettant à disposition de communautés défavorisées des outils véhiculant du savoir, selon des approches relevant de l économie sociale et solidaire. Mais l intégration de ces approches dans l économie globale du système de santé reste à développer. Ainsi, deux dimensions sont à prendre en compte : - la dimension macroéconomique : le living lab dans son environnement ; - la dimension microéconomique : au sein d un living lab, l évaluation des produits et services. Au niveau de la dimension macroéconomique, deux thématiques émergent et posent questions : - le modèle économique du Living Lab et son financement ; - l écosystème du Living Lab et l impact sur le territoire et ses parties prenantes. L écosystème du Living Lab Il est nécessaire de définir les objectifs du Living Lab : développement économique, innovation sociale. car l impact sur le territoire est différent, les attentes des politiques publiques sont différentes. Il est donc nécessaire d avoir une vision conceptuelle du Living Lab et pouvoir le situer par rapport aux pôles de compétitivité, aux clusters et aux pôles territoriaux de coopération économique (réseau d acteurs incluant les TPE, PME, collectivités locales, les organismes de formation, les acteurs de la recherche ) Il est importance de définir les différentes parties prenantes car tous les acteurs ont un bout du réseau de valeur mais à qui reviennent les bénéfices de la valeur créée? Comment valoriser le savoir- 1
2 faire avec les industriels? Comment positionner les ARS? Qui sont les partenaires des démarches d innovation sociale? Quel est l impact d un Living Lab sur le territoire? Il faut évaluer l impact en termes d emplois, de formation de développement local L économie évolue et le champ de l économie sociale et solidaire est à prendre en compte. De même, le Living Lab évolue, la gouvernance peut changer, l écosystème peut changer, il s adapte aux réalités locales. Chaque Living Lab est différent et donc ses objectifs et son positionnement dans le territoire local. Des questions émergent : - peut-on identifier une typologie des Living Labs selon leurs objectifs et parties prenantes? - quels impacts en termes d emploi, de formation, de développement économique? - quel positionnement des Living Labs par rapport aux autres formes de coopération territoriale? Pistes pour le groupe de travail : proposer une typologie des Living Lab selon ses objectifs et ses parties prenantes et identifier les impacts du Living Lab sur un territoire. Concernant le modèle économique, plusieurs thèmes sont à appréhender : - la chaîne de valeur : quelles sont les parties prenantes? Quelle est la valeur ajoutée pour chacune d entre elle? Comment créer de la valeur au travers d une interaction de parties prenantes œuvrant à la conception et l évaluation continue de produits/services pour la santé et l autonomie du citoyen? Quel réseau de valeur? - la solvabilité : quelles sources de revenus? Par quels acteurs? - la valeur ajoutée du Living Lab : comment mesurer la contribution de l approche de coconception et des Living Labs à la création de valeur et au développement économique? Quels sont les impacts des Living Labs sur les politiques publiques? - la régulation : quelle gouvernance, à quel échelon territorial? - la pérennité : comment pérenniser les ressources en lien avec les compétences? Ces premiers éléments de réflexion positionnent le Living Lab dans son réseau d acteurs et son territoire. Une autre piste a été lancée : Piste pour le groupe de travail : définir le réseau de valeur d un Living Lab et proposer différents scénarios de modèles économiques. Une première démarche a été entamée. En parallèle du Livre Blanc Canadien, quelques Living Labs ont accepté de réfléchir à leur modèle économique et remplir le Canvas de Osterwalder (représentation graphique traditionnelle du questionnement autour des Business Models en 2
3 marketing). En annexe 1, est présentée la version adaptée pour les Living Labs et présentée au sein du Livre Blanc Canadien (Umvelt, 2014). Une seconde démarche microéconomique concerne les apports méthodologiques du Living Lab et la valeur des services et produits proposés par le Living Lab. Les approches médico-économiques, tout en restant centrales pour les produits de santé visant le champ médical, ne permettent pas de mesurer la valeur globale des produits et service de santé au sens large. Les living labs sont potentiellement des lieux d évaluation multidisciplinaire, selon des approches à opérationnaliser, en s inscrivant dans la ligne de la grille GEMSA. Comment dépasser, tout en l intégrant, l approche traditionnelle de l évaluation des produits de santé dite «médico-économique» en mesurant d autres potentiels de valeur : pour le patient, la pratique professionnelles, les organisations? Comment prendre en compte les potentialités des approches de l économie sociale et solidaire dans une telle réflexion? Quels modèles économiques pour les produits et services offerts? 3
4 Annexe 1 : Business Model canvas (Osterwalder et Pigneur, 2010) Complété par les travaux du Livre Blanc Canadien (Umvelt, 12014) Partenaires Activités Proposition de valeur Relation client Segments clients Qui sont nos parties prenantes clés? (Institutionnels, entreprises, académiques, collectivités, associations, hôpitaux, financiers) Quelle est leur importance relative au sein du Living Lab? Cartographie des parties prenantes. Quelles sont les ressources fournies par nos partenaires? (technologies collaboratives, savoir-faire et compétences, investissements Quels sont les intérêts de nos partenaires? (Retour sur investissement, cueillette d information, expérimentation, développement territorial, recherche fondamentale Quelles activités sont nécessaires pour actualiser la proposition de valeur du Living Lab? (animation cocréative, soutien à l exploration, soutien à l expérimentation, soutien à l évaluation, observation quantitative et qualitative des usages, coordination, animation de groupes de travail activités de rayonnement : publications, conférences, évènements démarchage/recrutement : communauté d usagers) Ressources clés Quelles ressources permettront d assurer le fonctionnement du Living Lab? Infrastructure (espaces de cocréation, plateforme collaboratives, fabrication numérique), compétences, ressources intellectuelles, finances? Quelle valeur désirons-nous livrer à nos clients? (Valeur de l intermédiation, réduction des cycles commerciaux, aligner des produits et des besoins, faire des usagers des contributeurs) Quels problèmes auxquels font face nos clients aidons-nous à résoudre? (peu de financement à l innovation, difficulté d apprécier le risque d un projet d innovation, non adoption du produit, longueur du time to market) Quels produits et services offrons nous à nos clients? (maillage, place de marché, gestion de projet, étude de faisabilité, groupe de discussion, intermédiation, design, prototypage) Quels besoins des clients notre offre satisfait-elle? (design, réduction des coûts, nouveaux usages, baisse du risque, accessibilité, utilisabilité, personnalisation, création de produits innovants) A quelle relation nos clients s attendent-ils avec le living Lab? (implication au sein des communautés d usagers, gardien de l espace sécuritaire d expérimentation et du partage de la valeur créée, intermédiation soutenue en présenciel et en numérique, stimulation du processus d innovation) Comment ces relations viennentelles affecter le modèle d affaire? (en termes de participation soutenue des usagers, en termes de confiance des parties prenantes) Canaux de distribution Quels canaux nos clients préfèrentils? Comment peut-on intégrer ces canaux? Lesquels sont les plus efficaces? Pour faire connaitre le LL : conférences, partenariats, publications. Pour évaluer l offres : références, ateliers créatifs, projets pilots. Pour qui créons-nous de la valeur? (PME, communauté d usagers, grande entreprise, associations, collectivités) Quel est le segment le plus important? Structure des coûts Sources de revenu Quels sont les coûts les plus importants? Quelles ressources clés sont les plus coûteuses? Quelles activités clés sont les plus coûteuses? Pour quelle valeur nos clients sont disposés à payer? Pour quoi payent-ils actuellement? Comment ils payent? Combien paient-ils actuellement pour les services qu ils reçoivent? Quelle est la sensibilité de nos clients face au prix des services du LL? Quelle est la source de revenus pressentie comme la plus importante au sein du LL?. 4
5 Le Livre Blanc Canadien rajoute trois cases supplémentaires, transverses : Gouvernance Comment la gouvernance du Living Lab peut-elle favoriser la création d un dynamique co-créative? Comment s assurer de la bonne marche des activités expérimentales dans le LL? Comment gérer les enjeux étiques liés au LL? (Evaluation de la qualité, comité d éthique...) Intermédiation Quelle est la composition idéale de mon groupe de parties prenantes? Quel est le profil recherché de chaque partie prenante? Quels mécanismes me permettent de créer un langage et un sens commun entre les parties prenantes? Quels sont les éléments d expérience à privilégier dans la démarche du Living Lab afin de favoriser la création de valeur? Gestion des retombées Comment s assurer de la reconnaissance du travail de nos usagers? (Ententes contractuelles, accès préférentiels aux produits ou services) Quels sont les types de retombées valorisées par chaque partie prenante? (en termes de connaissances générées, d innovation sociale générée, de retombées économiques et d affaire) 5
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