Fabrication Aseptique: Exigences Techniques Applications Pratiques
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- Joel Lévesque
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1 MAS DE PHARMACIE HOSPITALIERE PREPARATION DES MEDICAMENTS PARENTERAUX A L HOPITAL Fabrication Aseptique: Exigences Techniques Applications Pratiques F. Sadeghipour : 10 avril
2 2 Constat Les pharmacies hospitalières assurent de plus en plus la préparation de médicaments personnalisées et stériles demandant l utilisation de la technique aseptique : les injectables anticancéreux les alimentations parentérales en pédiatrie autres injectables prêts à l emploi (magistrale ou série)
3 3 Définition USP Chapitre <797> «Un mode de traitement (processing) des produits pharmaceutiques qui implique une stérilisation séparée des produits et des emballages primaires. Le transfert des composants stériles du produit dans le contenant final et la fermeture de ce dernier doit se faire dans une classe ISO 5 (Classe BPF A). La préparation finale est stérile.»
4 4 Principes La technique aseptique est composée des différentes méthodes utilisées pour manipuler des produits déjà stériles et pour les maintenir stériles. La technique même est un élément séparé de la préparation des produits stériles et indépendante de l équipement et de l environnement. L adéquation de la technique n exempte pas d un équipement approprié et d un environnement adapté. Réciproquement, un bon équipement et un environnement idéal ne contrevient pas à la nécessité d une technique correcte
5 5 Piliers La technique aseptique est basée sur 3 piliers principaux : 1. Lavage et désinfection des mains 2. Le matériel stérile utilisé en cours de fabrication aseptique (seringues, tubulures, aiguilles, flacons, ampoules, etc.), mais surtout la technique de leur utilisation permettant le maintien de la stérilité du produit final 3. Equipements et environnement
6 6 Lavage et désinfection des mains Les mains de l opérateur sont les principales sources de contamination durant une fabrication aseptique Les mains, les ongles et le poignet doivent être lavés ou désinfectés >30 sec Les gants stériles et non-poudrés sont utilisés et doivent être fréquemment désinfectés avec une solution d Isopropanol 70% stérile* durant la fabrication aseptique * Sans résidu
7 7 Lavage des mains
8 8 Désinfection des mains
9 9 Désinfection des mains
10 10 Gants HFLA horizontal Changement de gants env. 1x/heure PSB II (Toxiques) Epaisseur >0.2 mm, non poudré, nitrile ou latex Changer immédiatement en cas de giclures (Toxiques) Changer après manipulations de produits lipophiles Changer toutes les 30 minutes (SUVA: Cytostatiques) PSB III (Toxiques) Changer les gants de l isolateur 1x/jour Changer les sous-gants à chaque entrée (1-1,5 heures) Isolateurs Changement de sur-gants env. 1x/heure
11 11 Equipements principaux Hottes à flux laminaire d air horizontal Postes de sécurité biologiques (II et III) Isolateurs
12 12 Environnement Garantir une qualité d air conforme aux exigences de la Classe BPF A Microbiologiques o <1 UFC/hotte Particulaires : o 0,5µm 3500 part./m 3 o 5µm < 1 part./m 3
13 13 Environnement Après nettoyage, manipulation dans un local Classe D Préparation de solution destinée à une filtration stérilisante dans un local Classe C Filtration stérilisante à un poste de travail Classe A dans un environnement Classe B Manipulation et remplissage aseptiques à un poste de travail Classe A dans un environnement Classe B Sauf Isolateurs ΔP + : Classe A dans environnement Classe D (au minimum)
14 14 14 Validation du procédé aseptique Tests de l intégrité des filtres (TI) Vérification de l intégrité d un filtre est une tâche d une importance cruciale Chaque lot de filtre doit absolument correspondre aux spécifications telles que : Taux de relargage des particules de ses composants Résistance mécanique Caractéristiques chimiques (substances oxydables, taux de relargage de composants modifiant le ph, )
15 15 15 Validation du procédé aseptique Filtration stérilisante : Essai de rétention d une charge bactérienne définie C est l essai le plus sévère mais aussi le plus direct pour vérifier l efficacité d un filtre dit «stérilisant». Cet essai consiste en une filtration d une suspension bactérienne dans un milieu de culture, d une charge définie à travers le filtre et l incubation du filtrat. Le filtrat doit être stérile et aucune prolifération observée Cet essai est utilisé en industrie du filtre mais aussi en industrie pharmaceutique pour la validation d un filtre.
16 16 16 Validation du procédé aseptique Filtration stérilisante : Essai de rétention d une charge bactérienne définie La bactérie utilisée : Brevundimonas diminuta ATCC avec taille min. de 0.3 µm (filtres µm) Ces tests ne sont jamais effectués sur les lieux de production (contamination de salles blanches) Protocole type : Faire subir le filtre à une pression de 206 kpa par un volume de milieu de culture contenant 10 7 /ml de B. diminuta pour une charge totale de 10 9 organismes. Récupération sur disque 0.22 µm et mise en culture sur plaque d agar (inc. 2 j) ou directement dans un flacon stérile (incubation 5 j)
17 17 Tests de l intégrité des filtres (TI) BPF (Annexe 1 : Médicaments stériles) L intégrité des filtres stérilisés doit être contrôlée avant l usage et confirmée immédiatement après usage Méthode appropriée : Tests de de point de bulle, Tests de diffusion ou de maintien de pression La durée de filtration d un volume connu de solution et la différence de pression entre l entrée et la sortie du filtre doivent avoir été déterminée pendant la validation et toute divergence significative durant le processus habituel de fabrication notée et examinée. Les résultats de ces contrôles doivent être inscrits dans le dossier du lot. L intégrité des autres filtres doit être confirmée à intervalles de temps appropriés.
18 18 TI des filtres hydrophiles Test de Point de Bulle I Mesure de la pression d'air nécessaire pour forcer le liquide à travers le plus grand pore mouillé d'une membrane. Il indique la taille des pores et décrit la capacité du filtre à servir de barrière aux particules. Le point de bulle dépend du liquide utilisé pour mouiller la membrane
19 19 TI des filtres hydrophiles Test de Point de Bulle II Pour une taille de pore donnée, le point de bulle sera plus élevé avec un liquide à tension superficielle importante (comme l'eau) qu'avec un liquide à tension superficielle faible (comme l'isopropanol). La valeur du point de bulle est définie quand le pore le plus grand laisse passer une bulle ; plus le pore est grand, moins la pression nécessaire pour former la bulle est élevée. Elle est exprimée en bar (ou en psi) pour les membranes.
20 20 Validation du procédé aseptique Media Fill Tests ou Test de Remplissage Aseptique (TRA) «Simulation des procédés aseptiques de mise en solution et de division où un milieu de culture substitue le produit stérile» PDA Technical Report n 22, Process simulation testing for aseptically filled products, 1996 «Méthode d évaluation d un procédé de remplissage aseptique, utilisant un milieu de culture» ISO/DIS , Traitement aseptique des produits de santé, 1996 Simuler les phases d un procédé aseptique par l utilisation d un milieu de culture dans des conditions proches de celles subies par le produit, en introduisant des conditions limites défavorables (worst case)
21 21 21 Validation du procédé aseptique Media Fill Tests ou Test de Remplissage Aseptique (TRA) But: valider l asepsie du procédé évaluer le risque de produire des unités non stériles évaluer la formation du personnel
22 22 22 Validation du procédé aseptique Media Fill Tests ou Test de Remplissage Aseptique (TRA) Milieux de culture Hydrolysat de caséine et de soja (TS ou TSB) pour micro-organismes aérobies (bactéries et champignons) et certains anaérobies Thioglycolate pour microorganismes anaérobies et certains aérobies
23 23 23 Validation du procédé aseptique Media Fill Tests ou Test de Remplissage Aseptique (TRA) Conditions d incubation : 2 semaines : o 1 semaine à température ambiante (champignons) o 1 semaine à 32 C (bactéries) Conditions pouvant varier selon les microorganismes voulant être testés (environnement /biocharge)
24 24 24 Validation du procédé aseptique Media Fill Tests ou Test de Remplissage Aseptique (TRA) Nombre d unités Un minimum de 3 tests conformes consécutifs sont nécessaires pour que le procédé aseptique soit validé Nombre d unité proportionnelle à la taille du lot (ISO ): hôpital: le nombre d unités doit être représentatif de la production quotidienne nombre de media-fill = la taille du lot (à modérer : dépend de ce qu on valide) Critères d acceptation en hospitalier : 0 positif
25 25 25 Validation du procédé aseptique Media Fill Tests ou Test de Remplissage Aseptique (TRA) La validation par media-fill peut être de 2 ordres : validation initiale ou validation périodique. La validation initiale s effectue en vue de valider : Un nouvel opérateur Un opérateur/équipement qui n a pas produit depuis au moins 12 mois Un nouvel équipement Un intervention/changement majeur Une revalidation d un procédé dont on a perdu la maîtrise
26 26 26 Exemple : Validation des opérateurs Evaluer la capacité de l opérateur à maintenir la stérilité durant la fabrication en milieu aseptique Validation standardisée : initiale de chaque nouvel opérateur périodique de tous les opérateurs o Minimum 1 x/an
27 27 27 Exemple : Validation des opérateurs Des protocoles pour tenir compte des diff. types d environnements de production. P. ex. : PSB type II PSB type III («isolateur/boîte à gants» à pression négative avec FLA Vert.) HFLA-Horiz. avec la pompe Baxa MM12 (AP pédiatriques) Conditions générales de type «worst-case» : Le temps pour chaque type de remplissage La présence d un contrôleur La programmation du media-fill en fin de session de travail L installation par chaque opérateur de son matériel sans que le contrôleur intervienne
28 28 28 Exemple : Validation des opérateurs La compréhension de l utilité de la démarche media-fill de la part des opérateurs est essentielle pour la réussite de la validation Un aspect important est la possibilité de sensibiliser les opérateurs à leurs manipulations Nécessite des ressources non-négligeables
29 29 Bonnes pratiques de manipulation Rédaction de Standard SOP, Mode opératoire d équipement (MOE), protocoles, etc. Introduire une quantité minimale de matériel Limiter les mouvements au maximum Laisser les mains sous le flux Importance de l emplacement des objets sous le flux Valider le processus de travail Changement de gants au min. 1x/heure (GMP)
30 30 Bonnes pratiques de manipulation Fonctionnement de l équipement L équipement doit fonctionner en permanence En cas d arrêt, après remise en marche, attendre minimum 20 à 30 minutes (selon recommandations du fournisseur) avant de commencer à travailler Avant l utilisation, toutes les surfaces internes doivent être nettoyées avec une solution alcoolique stérile et un chiffon ne libérant pas de particules Ne jamais toucher le filtre HEPA et ne pas vaporiser de solution désinfectante sur ces filtres : o Filtre HEPA mouillé = Filtre inefficace 30
31 31 Conclusions Système d Assurance Qualité Malgré l importance de la technique en elle-même, la fiabilité de la technique aseptique est principalement basée sur les contrôles et le système d assurance de qualité (SAQ) construit dans chaque site : Locaux et Equipements : Conception et classification des zones à environnement contrôlé Environnements de travail stériles Contrôles physiques et microbiologiques des salles
32 32 Conclusions Système d Assurance Qualité Processus de travail Documentation et traçabilité Flux des personnes et du matériel Choix du matériel stérile et leur utilisation Désinfection Techniques de travail aseptique Validation de procédés aseptiques Sécurisation du processus aseptique Opérateurs Formation initiale et continue Validation initiale et continue
33 33 33 Conclusions Technique et BPF Respecter les principes de base de la technique aseptique Respecter les Bonnes pratiques de manipulation Manipulation par un personnel qualifié Formation de base Formation continue Validation Standardiser autant que possible
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