en région Centre région, ce qui représentait un peu géographie de l emploi essentielle à appréhender pour comprendre le fonctionnement des économies

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1 n 117 février ,20 Déplacements domicile-travail et marchés du travail en région Centre Stéphane Tagnani Les déplacements domicile-travail quotidiens des actifs en emploi participent de l équilibre des marchés du travail et donnent une mesure de l influence des territoires sur la géographie de l emploi Au niveau régional, le Centre est un territoire fortement ouvert sur l extérieur du fait de sa proximité avec la région francilienne, et les sorties de travailleurs sont deux fois plus nombreuses que les entrées Les cadres d entreprise sont les plus mobiles, mais la supériorité des sorties sur les entrées est la plus forte chez les employés administratifs des entreprises Au niveau des zones d emploi, ces échanges dessinent une structuration du territoire régional autour des principaux pôles d emploi, Orléans, Tours, Bourges, Châteauroux auxquels s ajoute la région parisienne Les territoires les plus ouverts se situent dans les franges franciliennes et à proximité de la zone de Tours Les situations des marchés du travail locaux sont très diverses selon les zones d emploi et les catégories socioprofessionnelles d actifs concernées par ces migrations quotidiennes L es déplacements domiciletravail quotidiens dessinent une géographie de l emploi essentielle à appréhender pour comprendre le fonctionnement des économies locales et agir efficacement dans les domaines de l aménagement du territoire et de l emploi Ils participent de l équilibrage entre offre d emploi et main-d œuvre sur un territoire et contribuent donc à une organisation spécifique des marchés du travail locaux UNE RÉGION FORTEMENT «EXPORTATRICE» DE MAIN-D ŒUVRE En région Centre, en 1999, on comptait actifs en emploi résidant dans la région pour emplois offerts Au moins personnes travaillaient ainsi en dehors de la région Dans les faits, le nombre d actifs résidant dans le Centre et franchissant les limites de la région pour se rendre à leur travail était bien plus important : il atteignait , soit un peu plus de sept actifs en emploi sur cent (taux de sortie) En sens inverse, personnes venaient chaque jour travailler dans la région, ce qui représentait un peu plus de 3,6 % des emplois régionaux occupés par des non-résidents (taux d entrée) De ces données découlent deux caractéristiques du marché régional du travail : la région Centre est fortement «exportatrice» de main-d œuvre Ainsi, avec sept sorties pour cent actifs en emploi résidents, la région est la 4 ème région métropolitaine exportatrice de main-d œuvre, derrière la Picardie, l Alsace, et la Lorraine ; le niveau des flux d entrées et de sorties quotidiennes de travailleurs et leur comparaison donnent une idée de l ouverture d un territoire et de la balance de ses échanges d actifs avec l extérieur : le Centre est une région très ouverte MOTS-CLES du THESAURUS INSEE migration alternante, main d oeuvre, carégorie socioprofessionnelle, zone d emploi, marché du travail, chômage Directrice de la publication : Marie-Claude DUTÉRIEZ ISSN : X - Code SAGE : ICI11748 Abonnement : contacter le INSEE Centre - Service Etudes et Diffusion 43, avenue de Paris - BP Orléans Cedex 2 Tél : fax : Internet : 1

2 et fortement «excédentaire» en main-d œuvre avec 21 sorties pour dix entrées dans la région (taux de couverture) Elle est ainsi la 7 ème région métropolitaine excédentaire en main-d œuvre A l inverse, l Île-de-France est l unique région déficitaire en main-d œuvre L Île-de-France est la principale région concernée par ces déplacements domicile-travail régionaux mais de manière très différente selon la direction des flux En effet, sept sorties quotidiennes d actifs habitant en région Centre sur dix s effectuent à destination de la région francilienne alors qu un peu moins de trois entrées d actifs en région Centre sur dix en sont issues De nombreux actifs résidant dans des territoires proches situés dans deux régions, les Pays de la Loire et la Haute- Normandie, ont aussi leur emploi en région Centre LES CADRES D ENTREPRISE, CATÉGORIE LA PLUS MOBILE DE LA RÉGION A quelles catégories socioprofessionnelles ces migrants quotidiens appartiennent-ils? Le déséquilibre comptable entre offre d emploi et demande de travail satisfaites régionales est le plus important pour les cadres d entreprise (privée ou publique) : la région n offre que 92 postes de cadres pour cent cadres en emploi résidents Viennent ensuite les professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises (comptables, représentants, ) et les techniciens, les employés administratifs des entreprises et les contremaîtres L étude des déplacements quotidiens d actifs singularise deux catégories Les sorties et les entrées sont les plus fréquentes pour les cadres d entreprise Chaque jour, deux cadres résidents sur dix quittent la région pour se rendre à leur travail Par ailleurs, un emploi régional de cadre sur dix est occupé par un non-résident Les mouvements les plus intenses concernent donc cette catégorie Suivent les techniciens et les professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises A l opposé, les catégories les moins mobiles sont les agriculteurs, les artisans et le personnel des services aux particuliers, professions de proximité par nature Le rapport entre les deux flux est le plus défavorable pour les employés administratifs des entreprises avec 38 sorties pour dix entrées Les professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises, les techniciens et le personnel des services aux particuliers viennent ensuite avec 26 sorties pour dix entrées Ce sont donc dans ces métiers que la région est la plus excédentaire en main-d œuvre Parmi les ouvriers, les déplacements quotidiens dans les deux sens sont plus fréquents pour les qualifiés et la région est davantage excédentaire en ouvriers qualifiés qu en non-qualifiés : vingt sorties pour dix entrées chez les premiers contre quinze pour dix chez les seconds Des sorties supérieures pour la grande majorité Source : INSEE, recensement de la population (taux de Lecture : ce graphique visualise l intensité des déplacements domicile-travail entre la région et l extérieur par catégorie socioprofessionnelle Il situe pour chaque catégorie la part des actifs en emploi travaillant hors de la région (taux de sortie) et la part de l emploi régional occupé par des non-résidents (taux d entrée) Une catégorie est d autant plus mobile (donc dépendante des marchés du travail extra-régionaux) que le point qui la représente est éloigné de l origine Mais le sens dominant des migrations quotidiennes a aussi son importance : il faut alors comparer les deux taux pour apprécier l intensité différente de ces flux d entrées et de sorties selon les catégories Source : INSEE, recensement de la population 1999 de 58 à moins de 153 à moins Moyenne des 2

3 aux entrées SEULEMENT CINQ ZONES D EMPLOI EN DÉFICIT DE MAIN-D ŒUVRE Au niveau infra-régional, les zones d emploi constituent le périmètre de base des marchés locaux du travail En moyenne, plus de huit actifs habitant dans la région Centre sur dix travaillent dans leur zone d emploi de résidence et près de neuf emplois offerts sur dix sont occupés par des résidents Plus précisément, en moyenne, pour cent actifs en emploi habitant une zone d emploi, dix-sept en sortent pour se rendre à leur travail et, pour cent emplois offerts dans une zone, treize sont occupés par des non-résidents La taille de ces marchés locaux du travail est très variée Parmi les 23 zones d emploi composant la région, les six premières offrent ensemble près des deux tiers des zones d emploi de l emploi régional, les deux premières, Orléans et Tours, plus du tiers La plus petite, La Châtre, regroupe moins de emplois, soit 19 fois moins que celle d Orléans Pour la très grande majorité des zones d emploi de la région, l offre d emploi n est pas au niveau de la demande résidente et le taux de sortie supérieur au taux d entrée se traduit par un excédent de maind œuvre : chaque jour, les sorties d actifs y sont plus nombreuses que les entrées avec, en moyenne sur l ensemble des flux entre zones d emploi régionales ou non, treize sorties pour dix entrées par zone d emploi Seules cinq sont dans une situation inverse : les zones dotées d un grand pôle d emploi, Orléans, Tours, Bourges et Châteauroux, plus une parmi les plus petites de la région en nombre d emplois offerts, Nogent-le-Rotrou Ces territoires sont les seuls de la région pour lesquels l offre d emploi locale excède la demande résidente satisfaite, mais surtout, ils exercent une forte attractivité sur les autres territoires et de ce fait structurent le marché du travail régional Les quatre premiers cités sont de grands marchés intégrés même s il est fait modérément appel à des travailleurs extérieurs Ainsi, autour de neuf actifs résidents en emploi sur dix travaillent à l intérieur de leurs frontières Orléans est la zone la plus intégrée des quatre, pour laquelle les taux de sortie et d entrée sont les plus faibles La zone de Châteauroux est la plus polarisante : un important recours à une main-d œuvre non résidente est nécessaire pour satisfaire les besoins locaux des entreprises et administrations malgré un taux de sortie très faible Le déficit de main-d œuvre y est le plus élevé de la région : seulement 58 sorties pour 100 entrées Tours est la zone qui accueille le plus grand nombre d actifs non résidents (près de ) et le déficit des sorties sur les entrées y est le plus bas en valeur absolue ( personnes) devant Châteauroux ( ) Enfin, trois sorties de la zone de Bourges sur dix ont pour destination un territoire hors région, la zone d emploi de Nevers Le cinquième territoire, Nogent-le- Rotrou, est, au contraire des quatre premiers, très ouvert sur l extérieur, avec notamment le plus fort taux d entrée de la région Près de trois emplois sur dix sont occupés par 1999 couverture) 111 de 111 à moins de 199 à 250 zones d'emploi : 130 Lecture : ce graphique est l équivalent du premier pour les zones d emploi et l emploi total Il visualise l intensité des liens d une zone d emploi avec l extérieur en situant la part des actifs en emploi résidents travaillant hors de la zone (taux de sortie) et la part de l emploi local occupée par des non-résidents (taux d entrée) Une zone est d autant plus ouverte sur l extérieur que le point qui la représente est éloigné de l origine La position par rapport à la diagonale figure indique le sens dominant de ces migrations quotidiennes : la grande majorité des zones d emploi se retrouvent dans la situation de territoires plutôt polarisés avec un taux de sortie supérieur au taux d entrée Source : INSEE, recensement de la population

4 des non-résidents, et plus d un actif résident sur quatre travaille à l extérieur L équilibre de ce marché local se réalise donc par un très haut niveau d échanges avec les territoires proches, principalement avec les zones de Chartres et de Mortagne-au-Perche-L Aigle dans l Orne DES ZONES D EMPLOI TRÈS OUVERTES DANS LES FRANGES FRANCILIENNES ET PRÈS DE LA ZONE DE TOURS Avec Nogent-le-Rotrou, deux autres territoires figurent parmi les zones d emploi les plus ouvertes (aux taux d entrée et de sortie élevés) : Amboise et Dreux Plus de trois actifs en emploi sur dix travaillent en dehors de leur zone de résidence et deux emplois locaux sur dix sont occupés par des non-résidents Ces deux territoires sont très excédentaires en main-d œuvre (vingt sorties pour dix entrées) en raison de la forte attraction qu exercent le pôle de Tours pour Les déplacements domicile-travail par zone d emploi (flux supérieurs à 200 personnes) Source : INSEE, recensement de la population

5 LES MARCHÉS LOCAUX DU TRAVAIL ZONE D'EMPLOI Emplois offerts Part (%) dans le total régional Actifs résidents en emploi Part (%) des actifs travaillant dans la même zone d'emploi Part (%) des emplois occupés par les actifs résidents Taux de chômage* (%) Orléans Tours Chartres Bourges Blois Châteauroux Dreux Montargis Romorantin Gien Vendôme Amboise Pithiviers Châteaudun Chinon Argenton-sur-Creuse Vierzon Saint-Amand-Montrond Loches Nogent-le-Rotrou Aubigny-sur-Nère Issoudun La Châtre ,7 16,6 7,9 7,7 7,5 5,4 4,2 4,2 2,9 2,6 2,6 2,4 2,3 2,2 2,2 1,7 1,7 1,7 1,6 1,5 1,4 1,3 0, ,0 91,2 74,7 88,9 87,5 91,0 65,3 81,3 81,9 83,3 81,9 65,2 72,6 79,0 77,7 80,7 76,9 79,2 70,2 73,3 76,8 72,9 71,7 91,6 88,7 86,4 88,1 88,8 85,3 79,0 89,2 82,2 84,6 88,7 78,7 80,5 84,4 80,0 87,2 83,6 88,2 84,5 71,1 79,6 78,3 86,3 9,6 12,8 9,3 12,3 11,6 11, ,1 11,9 11,3 10, ,5 13,2 11,8 16,8 12,6 12,1 11,9 10,5 11,5 9,9 * Au sens du recensement de la population : un chômeur est une personne qui se déclare être au chômage et chercher un emploi Ce concept est différent de celui du chômage au sens du BIT, qui concerne une personne sans emploi, disponible pour en exercer un et qui a fait une démarche effective de recherche au cours du mois Source : INSEE - Recensement de la population 1999 le premier, l Île-de-France et, dans une moindre mesure, les zones de Chartres et d Evreux en Basse- Normandie, pour le second Deux autres zones d emploi présentent aussi une grande ouverture, Issoudun et Pithiviers, mais le volume moins important des emplois locaux occupés par des non-résidents témoigne d une moindre attractivité du territoire Trois zones d emploi sont dans une situation de grande dépendance avec leur environnement : Chartres, la troisième zone d emploi la plus importante de la région, polarisée par la région francilienne, Loches polarisée par le bassin de Tours et La Châtre, la plus petite zone de la région, très liée à celui de Châteauroux Les taux de sortie y sont parmi les plus hauts avec entre 25 et 30 actifs résidents en emploi sur 100 travaillant à l extérieur Mais surtout, ce sont les zones les plus excédentaires de la région avec le rapport entre les sorties et les entrées le plus élevé : pour 100 entrées, on compte plus de 200 sorties et même 250 pour la zone de La Châtre En valeur absolue, les sorties sont les plus nombreuses à Chartres : chaque jour, près de actifs franchissent les frontières de cette zone d emploi pour se rendre à leur travail L excédent des sorties sur les entrées y est aussi le plus élevé de la région en valeur absolue avec sortants nets quotidiens DES MARCHÉS DU TRAVAIL SECONDAIRES LÉGÈREMENT EXCÉDENTAIRES SUR L AXE LIGÉRIEN La zone d emploi de Blois est la seule des zones à fort volume d emplois offerts avec une offre inférieure à la demande satisfaite Par ailleurs, le taux de sortie y est légèrement supérieur au taux d entrée et le territoire est légèrement excédentaire, même si les mouvements restent limités (solde sortiesentrées de personnes pour actifs résidents travaillant dans la zone d emploi) Cette situation résulte de la double caractéristique de Blois, territoire plutôt intégré mais soumis, de par sa position géographique, à l attraction des deux plus gros marchés du travail de la région, Orléans et Tours Les zones d emploi d Aubignysur-Nère, Chinon, Gien et Romorantin présentent un marché du travail légèrement excédentaire en main-d œuvre à l instar de Blois Mais ils sont cependant plus ouverts sur l extérieur, les taux d entrée et de sortie étant supérieurs à la moyenne régionale Romorantin et Gien sont les plus intégrées des quatre : on y compte moins de vingt sorties d actifs pour cent actifs résidents et moins de vingt entrées pour cent emplois offerts localement Gien est la zone la moins ouverte avec des taux d entrée et de sortie encore moins élevés A l inverse, Aubigny et Chinon sont des zones plus ouvertes avec des taux d entrée et de sortie qui les rapprochent des territoires les plus ouverts D une part, avec respectivement 23 et 22 sorties pour 100 actifs résidents en emploi, ces zones sont plutôt polarisées En même temps, elles exercent une assez forte attraction sur les territoires voisins puisqu un emploi sur cinq est occupé par un non-résident Les liaisons les plus fortes concernent pour Aubigny les zones de Bourges et de Cosnesur-Loire dans la Nièvre et pour Chinon celles de Tours et de Loches dans la région, de Saumur dans le Maine-et-Loire, de Châtellerault et du Nord-Poitou dans la Vienne 5

6 DES SORTIES DE MEMBRES DES PROFESSIONS INTERMÉDIAIRES PLUS FRÉQUENTES QU EN MOYENNE DANS LES ZONES DE SAINT-AMAND ET D ARGENTON Si l on étudie la mobilité des actifs en emploi selon les catégories socioprofessionnelles au niveau des zones d emploi, on retrouve le plus souvent le classement régional La zone d emploi est un territoire généralement moins intégré pour les catégories les plus mobiles déjà citées au niveau régional Ainsi, en ne retenant que les emplois en entreprise pour lesquelles les flux sont significatifs et en regroupant les données par grande catégorie, les sorties d actifs rapportées à la main-d œuvre résidente satisfaite sont les plus fréquentes toutes zones d emploi confondues dans les zones globalement déjà très polarisées de Dreux et d Amboise pour les cadres, les professions intermédiaires (y compris les techniciens et les contremaîtres) et les employés, dans les zones de La Châtre et de Loches pour les ouvriers (qualifiés et non qualifiés) Dans les deux premières par exemple, six cadres sur dix sortent de leur zone d em- Taux de couverture (Nb de sorties pour 100 entrées) Pithiviers Chartres Châteaudun Aubigny-sur-N. Orléans La Châtre Chômage et couverture en emplois Vendôme Amboise REGION Issoudun Moyenne des zones Gien Blois Nogent-le-R. Loches Saint-Amand-M. Argenton-sur-C. Romorantin Bourges Tours Montargis Chinon Châteauroux Source : INSEE, recensement de la population 1999 Taux de chômage (%) Dreux OFFRE ET DEMANDE LOCALES ET TAUX DE CHÔMAGE Le rapprochement entre taux de couverture, rapport des sorties quotidiennes d actifs en emploi d un territoire aux entrées dans ce même territoire, et taux de chômage au sens du recensement de la population donne des éléments d appréciation de l équilibrage entre l offre et la demande d emploi satisfaites ou non sur les marchés du travail locaux Des sorties ou des entrées en nombre associées à un chômage important pourraient ainsi pointer des difficultés d adéquation entre l emploi offert localement et la main-d œuvre résidente en termes de volume ou de qualification Bien entendu, cette approche nécessiterait d être précisée et complétée par une analyse plus fine des déterminants de l emploi tels que catégorie socioprofessionnelle, niveau de diplôme, ou encore prise en compte des choix individuels En 1999, le taux de chômage régional au sens du recensement de la population était de 11,5 % Le taux de couverture était de 130 en moyenne sur les zones d emploi de la région, soit treize sorties pour dix entrées (donc, un «excédent» général de maind œuvre) Les zones d emploi de la région se répartissent alors en quatre groupes 1 - ZONES D EMPLOI ÉQUILIBRÉES SANS CHÔMAGE EXCESSIF Ces territoires présentent des taux de couverture et de chômage inférieurs ou égaux aux taux moyens Cinq zones d emploi sont dans cette situation : Châteauroux, Orléans, Gien, Aubigny-sur-Nère et Blois Pour les quatre dernières, l équilibre entre l offre et la demande locale y est globalement assuré sans chômage excessif La situation est plus délicate pour la zone de Châteauroux au fort déficit de main-d œuvre locale (58 sorties pour 100 entrées) : une certaine inadaptation de la demande d emploi à l offre en volume et en qualification et la forte attractivité du territoire seraient à l origine d un chômage encore trop élevé par rapport au niveau d emplois offerts 2 - ZONES D EMPLOI PROCHES DE Vierzon L ÉQUILIBRE AVEC UN TAUX DE CHÔMAGE SUPÉRIEUR À LA MOYENNE Pour ces territoires, le taux de couverture est inférieur à la moyenne contrairement au taux de chômage Cinq zones appartiennent à ce groupe : Nogent-le- Rotrou, Romorantin, Bourges, Tours et Chinon Excepté Chinon et dans une moindre mesure Romorantin, ce sont des zones déficitaires en main- 6

7 d œuvre (taux de couverture inférieur à 100) : il se pourrait ici qu une inadéquation de la qualification des actifs résidents à celle des emplois de la zone soit une raison de ce chômage supérieur à la moyenne La zone d emploi de Chinon affiche un excédent limité avec un taux de chômage assez fort de 13,2 % (le troisième de la région) : le défaut d emplois locaux ainsi que la difficulté à trouver un emploi dans la zone polarisante de Tours pourraient expliquer ce chômage important 3 - ZONES D EMPLOI STRUCTURELLEMENT POLARISÉES Sept zones d emploi sont en fort excédent de maind œuvre (taux de couverture > 130) avec un chômage plutôt en retrait : Issoudun, Châteaudun, Pithiviers, Vendôme, Amboise, Chartres et La Châtre L explication de cette situation serait à rechercher dans un relatif défaut d emplois locaux qui ne met pas en danger l équilibre du marché du travail : ce sont pour la plupart des territoires très polarisés dont la main-d œuvre résidente est structurellement fortement employée au dehors Les zones d Amboise, de Chartres ou de La Châtre dont les excédents avoisinent ou dépassent largement les 200 (donc 200 sorties ou plus pour 100 entrées) en sont les exemples les plus extrêmes 4 - ZONES D EMPLOI AU MARCHÉ DU TRAVAIL DÉSÉQUILIBRÉ Dans ce dernier groupe se retrouvent six zones d emploi : Argenton-sur-Creuse, Loches, Saint-Amand- Montrond, Montargis, Dreux et Vierzon Les sorties d actifs en emploi sont largement supérieures aux entrées et le chômage est élevé Ici aussi, l insuffisance de l offre d emploi locale serait l explication la plus appropriée, mais avec un impact négatif sur l équilibrage du marché du travail Pour Dreux, l intensité de l attraction francilienne n assure cependant pas un potentiel d offres d emploi suffisant pour satisfaire la forte demande Pour Montargis et Saint-Amand- Montrond, les plus faibles flux d entrées et de sorties par rapport aux emplois laisseraient penser à une double explication en termes d inadéquation de qualification de la demande à l offre d emploi et d insuffisance du volume de l offre locale Enfin, deux zones d emploi se distinguent, mais de manière opposée : Loches et Vierzon A Loches, à l excédent de maind œuvre très élevé et au chômage à peine supérieur à la moyenne, un défaut d offres d emploi compensé par la forte polarisation de Tours serait la principale explication A Vierzon, un taux de couverture élevé (153 sorties pour 100 entrées) côtoie le taux de chômage le plus élevé de la région (16,8 %) : cette zone d emploi combinerait à la fois un trop faible volume d emplois sur place et dans les territoires limitrophes et une inadéquation de qualification des chômeurs aux emplois offerts ploi de résidence pour se rendre à leur travail, soit le double de la moyenne régionale dans cette catégorie A l opposé, ces sorties sont les moins fréquentes dans les zones de Bourges et Châteauroux pour les cadres et dans celles d Orléans et de Tours pour les professions intermédiaires Quelques zones d emploi se singularisent cependant, selon la fréquence de ces sorties dans certaines catégories, traduisant une atténuation ou, au contraire, une accentuation de l attractivité des territoires proches de la zone pour ces catégories Cette attraction externe est ainsi accrue pour les cadres et les membres des professions intermédiaires dans les zones de Saint-Amand-Montrond et d Argenton-sur-Creuse et pour les seuls cadres dans la zone globalement peu polarisée de Vendôme : De même, Tours et Orléans affichent leur plus fort taux de sortie pour les cadres avec plus de deux cadres résidents sur dix travaillant hors de la zone d emploi Pour les employés, outre Dreux et Amboise, les zones de Pithiviers et de Châteaudun sont les seules pour lesquelles ce taux de sortie est supérieur à la moyenne de la zone toutes catégories confondues Enfin, les sorties d ouvriers rapportées à la main-d œuvre résidente sont supérieures à la moyenne dans les zones moyennement polarisées de Chinon et de Saint-Amand alors qu elles sont inférieures à la moyenne de la zone pour Dreux, Amboise, Chartres, Pithiviers, Romorantin, Montargis, Tours et Orléans DES ENTRÉES DE CADRES EN NOMBRE DANS LES ZONES DE CHARTRES ET MONTARGIS En ce qui concerne les entrées d actifs non-résidents rapportées à l emploi offert localement, la zone de Nogent-le-Rotrou, 7

8 territoire le plus polarisant de la région, se retrouve en première place pour les professions intermédiaires, les employés et les ouvriers Dans ce territoire, quatre emplois locaux relevant des professions intermédiaires sur dix sont occupés par des non-résidents contre deux sur dix en moyenne sur la région et plus d un sur trois pour les postes d ouvriers, soit le double aussi de la moyenne régionale Chez les cadres, c est la zone de Pithiviers qui arrive en tête : la moitié des emplois est occupée par des non-résidents contre moins d un quart en moyenne Aubigny est en deuxième position pour les cadres, les professions intermédiaires et les employés et Issoudun pour les ouvriers Ces zones étaient déjà globalement parmi les plus polarisantes de la région D autres zones d emploi se singularisent dans certaines catégories par une plus ou moins forte polarisation exercée sur les territoires proches Ainsi, les flux de cadres entrant dans les zones globalement peu polarisantes de Chartres et Montargis, ainsi que dans celles de Vierzon et Châteaudun sont bien plus fréquents qu en moyenne dans ces territoires toutes catégories confondues A Vierzon par exemple, alors que 16 % des emplois offerts sont occupés par des nonrésidents, 40 % des emplois de cadres sont dans cette situation Le même écart important avec le taux d entrée moyen est constaté pour les professions intermédiaires dans les zones de Vendôme, Loches et Argenton, et pour les ouvriers dans celles de La Châtre, Chinon et Romorantin A l inverse, la zone d emploi de Chinon est moins attractive pour les cadres, celle de Romorantin pour les employés De même, les territoires très polarisants d Amboise, de Dreux et de Pithiviers sont en retrait pour les ouvriers, ainsi que la zone de Vierzon SOURCES, CHAMP, MÉTHODOLOGIE Pour un territoire donné, région ou zone d emploi dans cette étude, le recensement de la population permet de distinguer l emploi au lieu de résidence et l emploi au lieu de travail Le premier donne le volume de la main-d œuvre locale ou résidente satisfaite (en emploi), le second celui de l offre d emploi locale également satisfaite Dans l équilibrage entre cette demande et cette offre d emploi interviennent les déplacements domicile-travail quotidiens de travailleurs : sorties du territoire d actifs résidents, entrées dans le territoire d actifs nonrésidents Ces échanges ont une intensité diverse selon les territoires Ainsi, dans la zone d emploi de Châteauroux, on compte quinze entrées pour cent emplois offerts localement (taux d entrée) et neuf sorties pour cent actifs résidents en emploi (taux de sortie) Dans celle de Dreux, le taux d entrée s élève à 21 entrées pour cent emplois offerts et le taux de sortie à 35 sorties pour cent actifs résidents en emploi Au total, à Châteauroux, le rapport entre les sorties et les entrées (taux de couverture, par analogie avec la terminologie utilisée pour l étude des échanges de biens et services entre territoires) est largement inférieur à 100 : 58 sorties pour cent entrées, alors qu à Dreux, ce rapport approche les 200 sorties pour cent entrées Ces éléments permettent de caractériser les relations de ces marchés du travail avec leur environnement D une part, les niveaux respectifs des taux d entrée et de sortie reflètent le degré d ouverture des zones d emploi et leur polarisation Plus ces taux sont importants, plus ces territoires sont dits ouverts Une zone est d autant plus polarisée que le taux de sortie est élevé, et d autant plus polarisante que le taux d entrée est fort D autre part, le rapport entre le nombre des sorties et celui des entrées donne une mesure de l équilibrage entre offre et demande sur un territoire en liaison avec les autres marchés du travail : une zone d emploi sera alors plus ou moins excédentaire (ou déficitaire) en main-d œuvre selon que le taux de couverture sera plus ou moins supérieur à 100 (inférieur à 100) Ces déplacements domiciletravail traduisent des phénomènes divers qui peuvent être un défaut d emplois locaux, ou une main-d œuvre locale insuffisante ou mal adaptée aux emplois offerts Mais, pour aller plus loin, il faudrait tenir compte, dans l appréciation fine de chaque situation locale, des caractéristiques sectorielles et socioprofessionnelles de l emploi, du niveau de formation des actifs résidents, du partage urbain-rural et de la dominante résidentielle ou économique des territoires, et aussi des choix individuels des actifs L étude présente se contente d aborder ce thème de l adéquation entre offre et demande d emploi sous l angle de la seule mobilité des actifs en emploi 8