juillet/août 2012 conjoncture internationale Baisse des cours du pétrole conjoncture française Croissance faible Relèvement anticipé du Smic
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- Valentin Labelle
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1 juillet/août 2012 N 328 la vie économique et sociale Des avancées sur la solidarité entre états européens, Bruxelles, 29 juin 2012 conjoncture internationale Baisse des cours du pétrole conjoncture française Croissance faible salaires Relèvement anticipé du Smic situation sociale Le pouvoir politique sous la contrainte économique
2 Sommaire Économie 1 Conjoncture internationale 2 Repères statistiques 7 Conjoncture française 9 Repères statistiques 15 Emploi & Salaires 17 Salaires 18 Repères statistiques 23 Social 25 Situation sociale 26 Abonnement 39 ACTUALITÉ Union des Industries et Métiers de la Métallurgie 56, avenue de Wagram PARIS Directeur-rédacteur en chef : Régis PLATEL Conseiller de la rédaction : Gérard ADAM Assistante : Martine MAIRESSE Photographie sur la couverture : AFP PHOTO / Bertrand Langlois Graphiques élaborés à partir de Thomson Reuters Datastream Conception Graphique : JBA Édition : ADASE Imprimeur : GALAXY Dépôt légal juillet/août ISSN Retrouvez chaque mois des extraits choisis de la revue Actualité sur Internet : dans la rubrique «Nos publications»
3 CONJONCTURE INTERNATIONALE 2 Baisse des cours du pétrole CONJONCTURE INTERNATIONALE La croissance des nations émergentes, quoique ralentie, demeure vigoureuse. La reprise américaine reste solide malgré quelques déceptions. L Europe inquiète à la fois par les nouveaux développements de la crise financière et la dégradation corrélative des perspectives d activité. La vision d une économie mondiale à trois vitesses est plus que jamais pertinente. La peur d une contagion de la crise européenne s amplifie. En effet, au sein de la zone euro, l effondrement de l activité en Espagne et en Italie commence à se diffuser à leurs principaux fournisseurs, notamment à l Allemagne. Les États-Unis et les pays émergents craignent à leur tour qu une aggravation des difficultés économiques et financières de la zone euro les affecte plus encore. Le renforcement de la solidarité européenne intervenue à l issue du sommet des juin rassure pour l instant les marchés, mais la prudence reste de rigueur. Le plus important motif d espoir pour l activité est la chute sensible des cours du pétrole. Le baril de Brent est tombé entre 90 et 100 $ après avoir atteint une moyenne proche de 120 $ au premier trimestre. La désinflation qui en résultera permettra aux économies développées de maintenir une politique monétaire accommodante et aux pays émergents d engager une détente des taux d intérêt, comme vient de le faire la Chine.
4 9 CONJONCTURE Croissance faible CONJONCTURE Le nouveau gouvernement fait face à une situation conjoncturelle délicate. Comme les autres pays européens, l économie française traverse un trou d air aux causes multiples. La flambée des cours de l énergie fin 2011-début 2012 a pesé sur le pouvoir d achat des ménages et des entreprises, la dépression des économies d Europe du Sud affecte les échanges intra-européens, mais surtout l attentisme gagne les agents économiques face à l aggravation de la crise européenne, financière et institutionnelle. La révision en baisse des prévisions de croissance pour 2012 et 2013 ne manquera pas d affecter les finances publiques. Ramener le déficit à 3 % du PIB l an prochain reste un objectif incontestable, tant en regard des engagements européens que des impératifs d une saine gestion. Divers chemins sont envisageables pour y parvenir. L augmentation des recettes ne doit pas être privilégiée. La diminution des dépenses, piste vers laquelle semble se diriger le gouvernement, s impose d autant plus que ces dernières ont représenté 55,9 % du PIB en 2011 en regard d une moyenne de 49,3 % dans la zone euro. Plusieurs mesures envisagées tendent à accroître les prélèvements sur les entreprises. Celles concernant la participation et l intéressement, les cotisations vieillesse, les allégements des charges bas salaires et les heures supplémentaires pourraient grever à elles seules environ 1 % de la valeur ajoutée, alors qu en 2011 le taux de marge des entreprises industrielles est tombé à 21,6 %, son plus bas niveau depuis plusieurs décennies.
5 CONJONCTURE 10 LA SYNTHÈSE La croissance française plie mais ne rompt pas. Le PIB a en effet augmenté de 0,4 % entre le printemps 2011 et le début 2012, en regard d un léger recul en zone euro. Selon les perspectives de l Insee parues fin juin, l activité stagnerait au printemps puis se raffermirait légèrement au second semestre, de sorte que la croissance en moyenne annuelle atteindrait 0,4 % après 1,7 % en 2011 et 1,6 % en La consommation des ménages résiste, alors que les achats de produits manufacturés ont diminué de 0,5 % en début d année, mouvement qui se prolongerait au deuxième trimestre sous l effet de la chute de la demande de textile. Par ailleurs, la hausse des dépenses de services (+ 0,1 % au premier trimestre) resterait modeste tout au long de Le taux d épargne, qui avait atteint un point haut au printemps 2011, reflue graduellement depuis lors. Selon l Insee, il ressortirait à 15,6 % en moyenne annuelle 2012 (- 0,6 point en un an), sous l effet d un franc ralentissement attendu de la progression du revenu disponible. Celle-ci atteindrait en effet 1,3 %, rythme le plus faible jamais observé par le passé (à l exception de la crise de 2009), en raison notamment de l envolée de plus de 10 % des impôts sur le revenu et le patrimoine. Les revenus de la propriété augmenteraient à peine (+ 0,2 % après 3,7 % en 2011), tandis que les prestations sociales conserveraient leur rythme de croissance de 3,2 % pour le troisième exercice consécutif. Les investissements des entreprises non financières fléchiraient légèrement en 2012 (- 0,3 %) après le vif rebond enregistré à la sortie de la récession de Ce mouvement s expliquerait uniquement par le retournement des dépenses en produits manufacturés (en particulier d automobiles), qui représentent environ 43 % du total. Le taux d investissement, à 18,7 % de la valeur ajoutée, demeure toutefois proche de son maximum d il y a quatre ans et dépasse de 1,5 point son niveau de long terme. La chute de la demande en provenance des pays d Europe du Sud ne devrait pas empêcher une poursuite de la hausse des exportations françaises. Ces dernières augmenteraient de près de 3 % en moyenne annuelle, bénéficiant de la vigueur des achats en provenance du premier client, l Allemagne, mais également des économies situées en dehors de la zone euro. Parallèlement, la progression des importations décélèrerait sensiblement (+ 0,8 % après 5,2 % en 2011), de sorte que la contribution du commerce extérieur à la croissance serait la plus élevée depuis 1997.
6 11 CONJONCTURE 1. MÉNAGES : PROGRESSION MODESTE DE LA CONSOMMATION Nette inflexion de la distribution de crédits milliards d'euros en cumulé sur douze mois Flux de nouveaux crédits à l'habitat Source : Banque de France Le volume de la consommation des ménages en biens s est accru de 0,3 % en 2011 après 1,4 % en Ce ralentissement s explique surtout par la diminution de 1 % des dépenses consacrées au logement, qui représentent plus du quart du total. Elles ont en effet été pénalisées par la chute de la consommation de chauffage et éclairage, elle-même liée à une météo clémente. Le rythme de hausse des achats en équipement du logement (meubles et appareils ménagers) est revenu de 2,4 % en 2010 à 1,1 % en 2011 et celui d autres biens et services (assurance et action sociale) de 1,2 % à 0,6 %. Parallèlement, la demande de biens alimentaires s est raffermie de 1 % comme en 2010, et celle de transports (véhicules, carburants et services de transport) s est redressée de 0,7 % après la baisse enregistrée lors des exercices précédents. Enfin, les achats de produits liés aux loisirs et à la culture (presse, appareils électroniques et informatiques, etc.) restent bien orientés (+ 2,4 % l année dernière), de même que les dépenses pour la santé, dont le rythme de progression ressort à 3,9 %. La correction du marché immobilier à l œuvre depuis le printemps 2011 se poursuit. Ainsi, la production de nouveaux crédits à l habitat est tombée à 120 milliards d euros en avril (en cumulé sur douze mois) en regard d un pic de 177 milliards il y a moins d un an. La détente des taux d intérêt observée depuis plusieurs mois et la légère baisse des prix dans l ancien (- 0,7 % fin 2011 puis - 0,7 % de nouveau au début 2012) soutiennent la solvabilité des ménages mais les conditions d obtention d un crédit sont difficiles. En outre, plusieurs mesures de durcissement fiscal (notamment sur le dispositif Scellier) contraignent les investissements locatifs. 2. ENTREPRISES : MANQUE DE VISIBILITÉ Atonie de l activité industrielle début 2008 = 100 mm2m Production manufacturière Source : Insee La production manufacturière a reculé de 0,7 % en avril après une hausse de 1,4 % en mars. En moyenne mobile sur deux mois, elle se situe en retrait de 2 % par rapport à son point haut d août 2011 et de 12 % par rapport au record de février Dans les matériels de transport, l activité est stabilisée depuis le milieu de l an passé. La production continue de progresser dans l aéronautique où elle atteint un nouveau sommet, alors qu elle se contracte dans l automobile. Dans ce dernier secteur, l activité dépasse à peine le creux de l été Dans les biens d équipement, la production est à la peine, pénalisée par les secteurs des biens électriques et mécaniques où la production s est repliée respectivement de 5,4 et 4,6 % depuis l été dernier. Dans l informatique et l électronique, le rebond amorcé au début 2012 semble interrompu. Dans les biens intermédiaires, l activité se redresse légèrement à l issue d une diminution de 3 %, grâce au secteur de la chimie, mais également de la réparation et l installation de machines où la production atteint un nouveau pic. À l inverse, cette dernière fléchit dans la pharmacie et demeure très dégradée dans le bois-papier. Les dernières enquêtes annoncent un recul de l activité à horizon des prochains mois. Ainsi, l indice PMI des directeurs d achat du secteur industriel s inscrit autour de 45 en mai-juin, nettement sous le seuil de 50 suggérant une stagnation. Dans les services, où la série est plus heurtée, l indice ressort à 47,3 après environ 45 les deux mois précédents.
7 CONJONCTURE EXPORTATIONS : COMPÉTITIVITÉ INSUFFISANTE Envolée de la demande extraeuropéenne depuis milliards d'euros 20 mm3m Exportations hors de la zone euro La France fait moins bien que ses voisins à l exportation vers la zone euro Source : Douanes Les exportations françaises s inscrivent dans une fourchette étroite comprise entre 36,4 et 36,8 milliards d euros par mois depuis la fin de l année dernière, niveaux équivalents au plus haut enregistré au début Les ventes de biens intermédiaires sont orientées à la hausse grâce au boom de celles de produits pharmaceutiques qui avaient souffert tout au long de En même temps, les expéditions de matériels de transport plafonnent à haut niveau grâce à l excellente tenue des livraisons aéronautiques et celles de biens d équipement sont stabilisées depuis l été Enfin, le dynamisme des exportations de biens agroalimentaires ne compense guère la chute de celles en produits agricoles intervenue ces derniers mois. Les exportations françaises vers la zone euro étaient équivalentes à celles réalisées en dehors de la zone jusqu au début Elles leur sont désormais inférieures d environ 13 %, en raison notamment de la baisse enregistrée vers notre deuxième client, l Italie. De surcroît, les ventes à la Grèce et au Portugal ont chuté de respectivement 50 et 40 % en l espace de quatre ans. Les livraisons vers l Espagne sont étales depuis le printemps 2010, alors que celles vers l Allemagne franchissent un nouveau pic à près de 6,2 milliards d euros. Par ailleurs, les exportations vers l Asie se maintiennent à haut niveau à l image de celles vers la Chine. À l inverse, les exportations vers les États-Unis, qui avaient rejoint leur record antérieur en février, ont franchement diminué les deux mois suivants et celles vers l Afrique sont inférieures de 8 % au seuil atteint à la fin de l an passé. Malheureusement, la France ne met pas suffisamment à profit la forte expansion des échanges internationaux, notamment l envolée de la demande des économies émergentes. Ainsi, les ventes françaises à l étranger représentent désormais moins de 13 % de celles de la zone euro contre 16 % au début des années Ce constat, longtemps méconnu ou occulté, est aujourd hui largement partagé. Ainsi, dans son «Bilan approfondi pour la France» paru fin mai, la Commission européenne s inquiète officiellement des médiocres performances françaises au cours de la dernière décennie. Dans le même esprit, le think tank Terra Nova souligne, dans son rapport «Investir dans l avenir. Une politique globale de compétitivité pour la France», paru début juillet, que la compétitivité de notre pays passe par celle de l industrie. Un ciblage des exonérations de charges vers les secteurs exposés à la concurrence internationale est notamment envisagé. Sources : Douanes, Eurostat
8 13 CONJONCTURE 4. PRIX : REPLI DES PRODUITS PÉTROLIERS Les prix à la consommation ont reculé de 0,1 % en mai, en lien avec la baisse sensible enregistrée dans l énergie. Par conséquent, l inflation ralentit à 2 % en glissement sur un an, après 2,1 % en avril et un pic de 2,5 % en novembre et décembre derniers. En moyenne annuelle, elle ressortirait à 1,8 % en 2012, en décélération en regard des 2,1 % observés en Poursuite de la hausse des prix des biens manufacturés variation sur un an en % Prix des produits manufacturés L inflation sous-jacente, c est-à-dire hors tarifs publics et produits à prix volatils, et corrigée des mesures fiscales et des variations saisonnières, s est inscrite en mai à 1,4 %, comme en avril. Les prix du tabac (2 % de l indice) sont inchangés en mai. En glissement annuel, ils progressent de 5,7 %. Ainsi, l indice des prix hors tabac augmente de 1,9 %. En moyenne annuelle, leur hausse s inscrirait à 1,7 % en 2012 après 2,1 % l an passé Source : Insee Les prix de l énergie (8,7 % de l indice) se sont contractés de 1,5 % sur un mois, soit la première baisse depuis janvier dernier. Cette évolution est liée au recul prononcé des prix des produits pétroliers (- 2,5 %) en raison du repli du cours du Brent sur les marchés. Par conséquent, la hausse des prix sur un an poursuit sa décélération pour l ensemble de l énergie comme pour les produits pétroliers, ressortant à respectivement 5 % et 6,1 %. Ces rythmes de progression sont les plus faibles depuis janvier Les prix des produits manufacturés (29,9 % de l indice) ont augmenté de 0,1 %. Parmi les composantes de l indice, les prix des «produits de santé», qui diminuent de 0,6 %, demeurent nettement orientés à la baisse. En revanche, ceux de l «habillement et chaussures» et des «autres produits manufacturés» sont en hausse (respectivement + 0,1 % et + 0,3 %). Leur accroissement marque une nette accélération depuis la mi-2011, alors qu il était relativement modéré depuis le début des années Sur un an, les prix des produits manufacturés augmentent de 1 %, rythme particulièrement élevé en regard de ceux enregistrés ces dix dernières années. Les prix des services (43,1 % de l indice) ont quant à eux diminué de 0,1 %, notamment en raison de l impact de la fin des vacances scolaires sur les tarifs de certains postes (transports, hébergements de vacances). En variation annuelle, ils s inscrivent en hausse de 1,5 %, après 1,6 % en avril. Les prix de l alimentation (16,4 % de l indice) bondissent de 0,6 % en mai après la stabilisation du mois d avril. Cette progression a été soutenue par la hausse saisonnière pour les produits frais (+ 3 %), et dans une moindre mesure par le renchérissement du reste de l alimentation (+ 0,2 %). Sur un an, l accroissement des prix de l alimentation continue de ralentir. Il ressort en effet à 3 % contre 3,8 % en février, compte tenu de la décélération de l alimentation hors produits frais (+ 2,9 % contre 4,4 % en février) en lien avec le repli des cours des matières premières.
9 CONJONCTURE FINANCES PUBLIQUES : PRÉPARATION DU PROJET DE LOI DE FINANCES 2013 Début juillet, le gouvernement présentera un projet de loi de finances rectificative, dont les mesures devraient permettre de ramener le déficit public à 4,5 % du PIB cette année après 5,2 % en Plusieurs dispositions telles que la TVA sociale et les exonérations de charges sur les heures supplémentaires votées sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy seront alors annulées. En outre, de nouvelles mesures comme la taxe de 3 % sur les dividendes seront instituées et des dépenses seront gelées au cours du second semestre. Le gonflement de la dette impose la rigueur Fin juin, le gouvernement a confirmé son objectif de réduire le déficit public à 3 % du PIB en Dans le prochain projet de loi de finances qui sera discuté en septembre, les dépenses de l État seront stabilisées en valeur (hors charges de la dette et des pensions) comme lors des deux exercices précédents. Pour ce faire, les effectifs stagneront, les créations de postes dans l enseignement, la police et la justice compensant les réductions dans les autres ministères. De leur côté, les dépenses de fonctionnement (12,2 % des dépenses totales de l État) reculeront de 7 % en un an puis de 4 % en 2014 et en 2015, et celles d intervention (39,7 % du total), qui recouvrent l ensemble des transferts, diminueront à un rythme équivalent. Pour les établissements publics et les collectivités locales, «des efforts identiques à ceux prévus pour l État s appliqueront». Par ailleurs la prévision de croissance retenue pour l année prochaine sera revue en baisse (celle retenue par François Hollande dans son projet présidentiel était de 1,7 %) en raison de la récession européenne : une fourchette de 1 à 1,3 % a été évoquée par le gouvernement. La Cour des comptes, qui a retenu une hausse de 1 % du PIB en 2013, estime que l objectif du retour à un déficit de 3 % du PIB nécessite «33 milliards d euros de mesures nouvelles, qui devront être partagées entre économies sur les dépenses et recettes nouvelles». La Cour rappelle également que les efforts devront se poursuivre au-delà de l année prochaine, afin de revenir à l équilibre d ici à 2016 ou Dans ce contexte, «la priorité doit être donnée aux ajustements sur les dépenses publiques» grâce à trois leviers d action (maîtrise des dépenses de fonctionnement, réexamen des dépenses d intervention et évaluation des investissements publics) et «au rééquilibrage des comptes sociaux». La dette des administrations publiques est ressortie à 1 789,4 milliards d euros à la fin du premier trimestre 2012, après milliards à la fin La dette de l État a augmenté de près de 47 milliards en un trimestre et celle de la sécurité sociale de 31,4 milliards surtout en raison de l alourdissement de l endettement de la Cades. En revanche, la dette des administrations locales diminue comme au premier trimestre des années antérieures. La dette publique représente désormais 89,3 % du PIB, soit une hausse de dix points en un peu plus de deux ans. Elle était de l ordre de 65 % jusqu au premier semestre 2008.
10 SALAIRES 18 Relèvement anticipé du Smic SALAIRES La progression du salaire mensuel de base de l ensemble des salariés (SMB) était revenue de 3 % l an fin 2008 à 1,7 % à l été 2010, en liaison avec le freinage de l inflation consécutif à la crise de Elle est remontée à 2,3 % fin 2011, parallèlement à la reprise de l activité et à l accélération de la hausse des prix due au gonflement des cours du pétrole. Une nouvelle inflexion se dessine en ce début d année, le glissement annuel revenant à 2,2 %, en cohérence avec l interruption de la reprise et le reflux de l inflation. Le profil est analogue, avec de plus amples oscillations, pour le salaire moyen par tête (SMPT) dans le secteur marchand. La progression annuelle de 2,1 % relevée au début 2012 devrait donc ralentir sensiblement face à la dégradation conjoncturelle et, surtout, au faible niveau des marges des entreprises. L excédent brut d exploitation des sociétés non financières est en effet tombé à 27,8 % de la valeur ajoutée, son plus faible niveau depuis Dans sa dernière note de conjoncture, l Insee envisage un repli vers 27 % en fin d année, en liaison avec le relèvement du Smic et les charges supplémentaires envisagées par le gouvernement (augmentation du forfait social sur la participation et l intéressement, suppression des exonérations relatives aux heures supplémentaires ). Or, cette faiblesse extrême des marges restreint les capacités d investissement des entreprises, notamment en recherchedéveloppement. La compétitivité demeure ainsi le talon d Achille de l économie française.
11 SITUATION SOCIALE 26 Le pouvoir politique sous la contrainte économique SITUATION SOCIALE Le président de la République, qui détient la majorité absolue à l Assemblée nationale avec le seul Parti socialiste, dispose des plus larges pouvoirs sur le plan politique. Il n en est pas de même du point de vue économique. Les perspectives médiocres de la conjoncture, attestées par une révision à la baisse de la croissance pour 2012 et 2013, le privent en fait de toute marge de manœuvre pour mener son action et, à la fois, respecter ses promesses électorales aux Français et tenir les engagements internationaux de la France pour réduire les déficits publics. Le collectif budgétaire 2012 constitue le premier moment de vérité de cette situation qui, dans l opinion, rompt avec les annonces sociales faites pendant les campagnes électorales. Les autres textes attendus cet été (projet de réforme fiscale, budget et PLFSS 2013) ne pourront qu accentuer la nécessité d un effort, voire de la rigueur, même si le mot n est pas prononcé. Dans l immédiat, avec l inertie d un budget 2012 où les dépenses sont déjà engagées ou programmées, l accent est mis sur les recettes pour tenir l objectif d un endettement limité à 4,5 % du PIB. Mais, pour autant, le gouvernement ne va-t-il pas à l encontre de l objectif recherché en multipliant les prélèvements supplémentaires sur les entreprises? La situation alarmante des économies européennes (Grèce, Italie, Espagne ), les tergiversations des responsables de la zone euro pour relancer la croissance, le trou d air de la conjoncture française avec des entreprises dont le taux de marge est au plus bas, souvent contraintes à ajuster leurs effectifs, sans compter la progression insidieuse du chômage et le déficit commercial, constituent autant de signaux d alarme vis-à-vis de la stratégie dans laquelle semble s engager la majorité présidentielle. Lors de la campagne électorale, tout s est passé comme si on laissait croire, à l opinion, une nouvelle fois, que le volontarisme du pouvoir politique permettait de sortir aisément de la crise sans remettre en
12 À compléter et à retourner à ADASE - Actualité 56 avenue de Wagram PARIS cedex 17 Tél. : Fax : mmairesse@uimm.com Nom Prénom Société Lycéen Code Naf N Siret _ ou Étudiant Fonction Professeur École/Université Adresse Code postal Localité Pays FRANCE Abonnement 1 an 2 ans Règlement ci-joint par chèque bancaire à l ordre de ADASE - Actualité* d un montant de date signature *une facture vous sera systématiquement adressée. TTC (HT) TTC (HT) Normal 93,00 (88,15 ) 158,00 (149,76 ) Groupé* Premier abonnement 93,00 (88,15 ) 158,00 (149,76 ) Abonnement supplémentaire 47,00 (44,55 ) x... 79,00 (74,88 ) x... Multiple* premier abonnement 93,00 (88,15 ) 158,00 (149,76 ) Abonnement supplémentaire 56,00 (53,08 ) x... 95,00 (90,05 ) x... (liste des destinataires à joindre sur feuille séparée) Professeur/Étudiant 47,00 (44,55 ) 79,00 (74,88 ) (nous fournir une copie de la carte justificative en cours) * pour les entreprises et les chambres syndicales adhérentes à l UIMM. Abonnement Groupé : un seul souscripteur et une expédition unique de plusieurs exemplaires à une même adresse. Abonnement Multiple : un seul souscripteur avec autant d expéditions que d adresses précisées. ÉTRANGER Abonnement 1 an 2 ans Normal 117,00 199,00 Professeur/Étudiant 59,00 99,00 PRIX AU NUMÉRO 11,50 TTC 10,90 HT Taux de TVA : 7% / Remise libraire : 10%
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