Théorie keynésienne : le reste du monde
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- Germain Delisle
- il y a 8 ans
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1 Théorie keynésienne : le reste du monde Le modèle keynésien en économie ouverte Le modèle keynésien est valide uniquement dans le cadre d'une économie fermée, c'est-à-dire sans échanges extérieurs. Dans une économie ouverte, il faut le modifier profondément. En effet, la demande intérieure provenant des ménages et des administrations génère une activité économique non seulement dans le pays mais aussi dans les autres pays. Inversement, les autres pays adressent à l'économie nationale une demande qui va se traduire par de l'activité intérieure. Dans une économie ouverte, il faut donc prendre également en compte les importations et les exportations. Le compte de biens et services s'écrit alors : P + M = CI + CF + I + X Où M désigne les importations et X les exportations. Cette équation peut aussi s'écrire : P CI = (CF + I) + (X M) C'est-à-dire : VA = (CF + I) + (X M) Dans cette formule, (CF + I) représente la demande finale intérieure et (X M) la demande extérieure nette. Grâce à la liberté des échanges, certains pays peuvent donc avoir une valeur ajoutée supérieure à la demande finale intérieure, d'autres au contraire devront se contenter d'une valeur ajoutée inférieure à leur demande finale intérieure. La relation entre l'épargne et l'investissement On peut également introduire le rôle de l'épargne. Dans une économie ouverte, la valeur ajoutée génère des revenus qui peuvent également être distribués à l'extérieur du pays et, inversement, une part du revenu national peut provenir de l'étranger. On a donc : R = VA + T Francis Malherbe 1
2 Où T désigne le solde des transferts de revenu provenant du reste du monde. L'épargne nationale E est égale à : E = R CF = VA + T CF C'est-à-dire : E = I + (X + T M) C'est-à-dire que l'épargne est égale à la somme de l'investissement et du solde des transactions courantes de la balance des paiements. L'équation fondamentale de la théorie keynésienne n'est donc plus vérifiée. C'est extrêmement important car une croissance de l'investissement dans un pays va se traduire par une augmentation de l'épargne mondiale mais non plus nécessairement par une augmentation de l'épargne nationale. En effet, l'augmentation de l'investissement dans un pays peut tout aussi bien se traduire par une dégradation de sa balance courante des paiements. Le multiplicateur keynésien Dans une économie fermée, la logique du multiplicateur keynésien est que l'investissement détermine l'épargne. Si l'on suppose que seuls les ménages épargnent, l'épargne nationale est aussi l'épargne des ménages. L'investissement détermine alors l'épargne des ménages ainsi que, par suite, leur revenu et leur consommation. Dans une économie ouverte, ce n'est plus tout à fait vrai. L'investissement du pays peut se traduire par une épargne dans d'autres pays, il y a donc, en quelque sorte, une fuite dans le système. Mais, à l'inverse, un pays peut profiter de l'épargne des autres. Nous supposerons ici que la consommation finale est déterminée par une fonction de consommation de la forme CF=a.R M où le coefficient a désigne la propension à consommer. Nous suppsoerons également que les entreprises distribuent tout leur revenu aux ménages. Les équations : VA = (CF + I) + (X M) et R M = VA + T deviennent donc : Francis Malherbe 2
3 VA = a.(va + T) + I + (X M) Soit : On retrouve la formule du multiplicateur keynésien où l'excédent de la balance commerciale (X M) joue le même rôle que l'investissement. La concurrence entre pays joue donc ici un rôle fondamental. La formule ci-dessus montre, en effet, que la valeur ajoutée est d'autant plus forte que les exportations sont fortes et que les importations sont faibles. Or, les exportations sont d'autant plus fortes que le pays est concurrentiel sur les marchés extérieurs, les importations sont d'autant plus faibles que le pays est concurrentiel sur son marché intérieur. Autrement dit, les pays compétitifs sur le marché mondial sont aussi ceux qui tirent le meilleur parti du multiplicateur keynésien. Le rôle du taux d'épargne Un pays peut réduire ses importations en gagnant une plus grande part du marché intérieur, il peut aussi y parvenir en augmentant son taux d'épargne pour réduire sa demande intérieure. Pour le montrer, nous supposerons que les importations représentent une part constante de la demande intérieure si bien que l'on a l'équation suivante : M = m (C + I) Où m est compris entre 0 et 1. Le compte de : P = C + I + X M devient donc : P = (1 m)(c + I) + X Puisque nous avons R M = P + T et C = a.r M, cette équation devient : Francis Malherbe 3
4 Dans cette équation, le revenu des ménages est une fonction croissante de la propension à consommer a, c'est-à-dire une fonction décroissante du taux d'épargne des ménages. Accroître le taux d'épargne a donc, en économie ouverte comme en économie fermée, un effet dépressif sur l'activité. Cependant, il faut tenir compte du fait qu'en réduisant l'activité, on réduit aussi les importations et l'on peut arriver à un excédent de la balance courante des paiements. Or, cet excédent de la balance courante des paiements a aussi, à terme, un impact sur les revenus provenant du reste du monde et donc sur les revenus des ménages ainsi que, par suite, sur leur consommation et l'activité économique. En effet, la balance des paiements tenue du point de vue du pays se présente ainsi : Emplois Importations = Achats de Ressources Exportations = Ventes de Achat d'actifs Revenus nets provenant du reste du monde Ventes d'actifs Ce schéma montre que le solde de la balance courante des paiements est aussi égal à l'opposé du solde de la balance des capitaux. Autrement dit, un solde positif de la balance courante des paiements signifie que le pays acquiert des actifs à l'étranger. Dans la mesure où ces actifs sont rémunérés, il accroît aussi ses revenus provenant du reste du monde, ce qui accroît le revenu des ménages et stimule l'activité. Ainsi, en orientant son système de production vers les marchés extérieurs et en maintenant une balance courante des paiements excédentaire grâce à un taux d'épargne élevé, un pays peut très bien voir son activité devenir indépendante de l'investissement net. La compétition entre pays Cette politique qui pourra paraître vertueuse à beaucoup a cependant pour principal inconvénient de se faire aux dépens des autres pays. Francis Malherbe 4
5 En effet, sur l'ensemble du monde, la somme des soldes des balances courantes des paiements est strictement égale à zéro. Ainsi, si un pays parvient à dégager des excédents de la balance courante des paiements, c'est que d'autres ont des déficits. Les pays qui ont des déficits sont également ceux qui vendent des actifs, c'est-à-dire qui financent leurs dépenses courantes par des prélèvements sur leur patrimoine, autrement dit, ce sont des pays qui s'appauvrissent. Les revenus nets qu'ils tirent du reste du monde diminuent avec leur patrimoine, ce qui provoque la baisse du revenu des ménages et, par suite, de leur consommation, ce qui déprime l'activité. Ainsi, le modèle keynésien en économie ouverte montre que les pays sont en compétition pour maintenir leur activité et que cette compétition se joue à deux niveaux : compétition sur les marchés des pour gagner des parts du marché mondial ; compétition pour l'accumulation afin d'acquérir une part du patrimoine mondial de plus en plus importante. Le rôle de l'état Lorsqu'un pays se trouve en difficulté du fait de sa faible compétitivité sur les marchés mondiaux, il peut être tenté de maintenir son activité économique par des politiques dites de relance keynésienne. Les politiques de relance keynésienne Les politiques dites keynésiennes consistent à relancer l'activité par des déficits publics. Pour montrer leur impact en économie ouverte, nous pouvons reprendre le modèle précédent en supposant que les exportations sont déterminées par le marché mondial et que la demande intérieure, c'est-à-dire la consommation et l'investissement, est satisfaite à la fois par les entreprises nationales et les importations selon un ratio déterminé par la compétitivité du pays. Pour simplifier, nous pouvons supposer que les seules dépenses de l'état sont les salaires des fonctionnaires et ses seules recettes les impôts. Dans ce cas, si nous désignons par D le déficit public, le revenu des ménages est égal à : R = P + T + D Or : Francis Malherbe 5
6 P = (1 - m)(c + I) + X D'où : Nous constatons que le coefficient (1 m) qui représente la part de marché des entreprises nationales sur le marché intérieur réduit le coefficient multiplicateur en atténuant le rôle de l'investissement et celui de la propension à consommer. Là encore, l'augmentation de la production va de pair avec une augmentation des importations, c'est-à-dire avec une dégradation de la balance commerciale. Si l'on partait d'une situation équilibrée, on arriverait donc à un solde négatif, c'est-à-dire à un déficit qui devrait être financé par des apports de capitaux étrangers. À court terme, la question de la pertinence des politiques keynésiennes est très étroitement liée à l'ouverture du pays sur l'extérieur, c'est-à-dire à la valeur du coefficient m. Plus le pays est ouvert sur l'extérieur, plus le coefficient m est grand et plus l'effet multiplicateur est faible. Elle est également étroitement liée à la question de la dette publique comme l'est toute politique de relance keynésienne par les déficits publics. À plus long terme, si elles se prolongent, les politiques keynésiennes ont des effets négatifs sur l'activité. En effet, puisqu'elles accroissent les importations, elles dégradent le solde de la balance courante des paiements et se traduisent par une baisse du patrimoine national, ce qui réduit les revenus nets tirés du reste du monde et, par suite, le revenu des ménages et leur consommation. Ainsi, en économie ouverte, une politique de relance keynésienne par des déficits publics se traduit, dans un premier temps, par une relance de l'activité d'autant plus faible que le pays est ouvert sur l'extérieur, elle se paie dans un second temps par un affaiblissement du pays consécutif à la baisse de son patrimoine, ce qui se traduit durablement par des revenus plus faibles et donc par une baisse de la consommation qui déprime l'activité. Francis Malherbe 6
7 Politique monétaire en économie ouverte Une réponse classique au manque de compétitivité d'un pays est une dévaluation ou une dépréciation de sa monnaie puisque celles-ci ont pour conséquence une baisse des prix nationaux par rapport à ceux des autres pays. Dans un pays où le cours de la monnaie est déterminé par les marchés, sa dépréciation peut être obtenue par une politique monétaire expansionniste. Lorsque les banques émettent de la monnaie en achetant des titres, elles ont tendance à faire monter leurs cours, ce qui fait baisser leur rendement. Lorsque les capitaux peuvent circuler librement d'un pays à l'autre, le marché devient mondial, si bien que le rendement des titres doit être le même dans tous les pays. Par conséquent, une politique monétaire expansionniste ne peut plus avoir d'effet favorable sur l'investissement puisqu'elle ne peut pas se traduire par une baisse des taux d'intérêt. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle soit sans impact sur l'économie. En effet, en l'absence d'émissions de titres par les entreprises, la valeur des titres nationaux restera inchangée puisque leur cours est fixé par le marché international. Mais les agents économiques nationaux auront vu la monnaie qu'ils détiennent s'accroître et ils voudront rééquilibrer leur bilan par des achats de titres. Comme la valeur des titres nationaux est fixée, cela ne sera possible que par des achats de titres étrangers. Par exemple, si les agents économiques nationaux veulent détenir 40% de leur patrimoine sous forme de monnaie et 60% sous forme de titres, une augmentation de 100 de la masse monétaire se traduira par une demande de 60/40 100=150 en titres étrangers. Ces achats de titres étrangers se traduiront par des sorties de devises. Sorties de devises Importations = Achats de Entrées de devises Exportations = Ventes de Achats de titres Revenus nets provenant du reste du monde Ventes de titres Sode = sorties de devises Francis Malherbe 7
8 Ces sorties de devises auront tendance à déprécier la monnaie nationale, ce qui favorisera les exportations en faisant baisser leur prix sur le marché mondial et défavorisera les importations en faisant monter leur prix sur le marché intérieur. Mais les sorties nettes de devises ne peuvent être durables car leurs stocks sont limités. Le marché va donc fixer un taux de change qui équilibrera les entrées et les sorties de devises. Puisque la balance des paiements doit être équilibrée, les achats de titres à l'étranger vont alors être compensés par une hausse des exportations et une baisse des importations. Sorties de devises Entrées de devises Importations = Achats de Exportations = Ventes de Achats de titres Revenus nets provenant du reste du monde Ventes de titres Ainsi, une politique monétaire expansionniste en économie ouverte où les capitaux circulent librement ne favorise pas l'investissement mais uniquement la balance commerciale. Elle a donc un effet positif sur l'activité économique qui se fait au détriment des autres pays. Elle se traduit aussi par de l'inflation du fait de la hausse du prix des importations consécutive à la dépréciation de la monnaie. Si l'état contrôle la banque centrale, il peut parvenir à un excédent de la balance commerciale en lui demandant d'accumuler des devises. Dans ce cas, la banque centrale accroît la demande de devises, ce qui tend à faire monter leur cours, autrement dit à déprécier la monnaie nationale, et donc à faire monter le prix des importations sur le marché intérieur et baisser celui des exportations sur le marché mondial. Francis Malherbe 8
9 Sorties de devises Entrées de devises Importations = Achats de Exportations = Ventes de Achats privés de titres Achats de devises par la banque centrale Revenus nets provenant du reste du monde Ventes de titres Cette politique est encore plus efficace lorsque l'état contrôle un fonds d'investissement public (un fonds souverain). Dans ce cas, en effet, la banque centrale n'est pas condamnée à accumuler indéfiniment des devises qui ne lui rapportent rien, elle peut les utiliser pour acheter, par l'intermédiaire du fonds d'investissement public, des titres étrangers qui vont lui rapporter des revenus et permettre la prise de contrôle d'entreprises étrangères. Sorties de devises Entrées de devises Importations = Achats de Exportations = Achats privés de titres Achats publics de titres Achats de devises par la banque centrale Ventes de Revenus nets provenant du reste du monde Ventes de titres Cette politique est la plus efficace car elle permet tout à la fois d'assurer le plein emploi et d'acquérir une part de plus en plus importante du patrimoine mondial. C'est aussi la politique la plus agressive car elle se fait aux dépens des autres pays. Le contrôle des capitaux Lorsqu'il se trouve confronté à des politiques économiques agressives menées par des États étrangers, un pays peut décider d'entrer dans la compétition en utilisant les mêmes moyens que ses concurrents. Il peut aussi considérer que ces politiques n'ont pas Francis Malherbe 9
10 d'effet global positif et qu'il est donc préférable de se protéger sans agresser les autres. Il peut, pour cela, opter pour un contrôle des capitaux. Supposons que le contrôle des mouvements de capitaux permette d'équilibrer les entrées et les sorties de capitaux, c'est-à-dire les ventes et les achats de titres. Dans ces conditions, un excédent ou un déficit de la balance courante des paiements ne sont possibles que par des entrées ou des sorties de devises. Sorties de devises Importations = Achats de Achat de titres Entrées de devises Exportations = Ventes de Revenus nets provenant du reste du monde Ventes de titres Solde = sorties de devises En l'absence de contrôle des changes, c'est-à-dire en régime de change flottant, le marché détermine le taux de change de la monnaie nationale de telle manière qu'il équilibre les entrées et les sorties de devises. Lorsque les mouvements de capitaux sont équilibrés, l'équilibre du marché des devises assure en même temps l'équilibre de la balance courante des paiements : Sorties de devises Importations = Achats de Achat de titres Entrées de devises Exportations = Ventes de Revenus nets provenant du reste du monde Ventes de titres Francis Malherbe 10
11 Nous avons vu que, dans une économie ouverte, l'épargne est égale à la somme de l'investissement et du solde de la balance courante des paiements : E = I + (X + T M) Lorsque le solde de la balance courante des paiements est nul, alors on retrouve l'équation keynésienne fondamentale : Epargne = investissement Ainsi, en régime de changes flottants et lorsque les mouvements de capitaux s'annulent, la balance courante des paiements d'un pays est toujours équilibrée. La conséquence en est que, dans ces circonstances, le modèle keynésien retrouve toute sa validité. La théorie de l'avantage comparatif La théorie keynésienne ne permet cependant pas de comprendre à elle seule tous les problèmes d'une économie ouverte sur l'extérieur. La théorie de l'avantage comparatif présentée par l'économiste David Ricardo en 1817 est encore aujourd'hui largement dominante dans les milieux économiques. Elle vise à démontrer que le libre-échange permet une spécialisation des pays dans les activités où ils disposent d'un avantage comparatif et que cette spécialisation est bénéfique à tous les pays, y compris les moins compétitifs. La théorie de l'avantage comparatif a été développée pour démontrer les avantages du libre-échange. Aujourd'hui, avec la mondialisation et la grande diversité des produits, il est impossible pour un pays de vivre en autarcie, quelle que soit sa taille. De plus, des traités internationaux comme le GATT visent à favoriser le libreéchange. La question aujourd'hui n'est donc plus vraiment de savoir si le libre-échange est bénéfique ou non mais plutôt de chercher à comprendre quelles sont ses conséquences sur les pays. Une économie de libre-échange sans mouvements des capitaux ni de main-d'œuvre Cette situation correspond à celle étudiée par Ricardo. Dans ce cas, Ricardo montre qu'une économie va se spécialiser dans les activités où elle présente des avantages relatifs en termes de coût. Il est cependant utile de reformuler la théorie ricardienne en disant que si le libre-échange est généralisé, c'est le marché mondial qui impose la structure des prix relatifs de l'ensemble des produits, c'est-à-dire que le rapport entre les prix de deux produits donnés sera le même pour tous les pays. Francis Malherbe 11
12 En effet, si dans un pays un produit est relativement cher par rapport au niveau mondial, il sera avantageux de l'importer en contrepartie de l'exportation d'autres produits de telle sorte que la concurrence ramènera les prix relatifs au niveau mondial. Inversement, si un produit est relativement moins cher dans un pays, il sera profitable de l'exporter en contrepartie de l'importation d'autres produits. Puisque le marché mondial fixe la structure des prix relatifs aussi bien pour les produits finals que pour les produits intermédiaires, il fixe aussi la structure des valeurs ajoutées. Lorsqu'il existe différents niveaux de qualification de la main-d'œuvre, la structure des valeurs ajoutées impose aussi la structure des salaires relatifs des différentes catégories de salariés. En effet, il est possible, notamment grâce à la sous-traitance, de fragmenter les processus de production de manière à spécialiser les entreprises dans un type particulier de main-d'œuvre. Si, dans un pays, la main-d'œuvre peu qualifiée est relativement chère par rapport au marché mondial, alors les prix des produits réalisés par des entreprises utilisant principalement de la maind'œuvre peu qualifiée seront également relativement chers et il sera plus avantageux de les importer. Les salariés peu qualifiés seront alors condamnés au chômage. Ainsi, en l'absence de mouvements des capitaux et de la maind'œuvre, le marché mondial impose non seulement la structure des prix relatifs mais aussi celle des salaires relatifs. Une économie de libre-échange sans mouvements de capitaux mais avec libre circulation de la main-d'œuvre Lorsque les salariés peuvent circuler librement d'un pays à l'autre, ce ne sont plus seulement les salaires relatifs des différentes qualifications qui sont fixés par le marché mondial, mais les salaires absolus, c'est-à-dire les salaires exprimés en une unité monétaire mondiale. Il est important de souligner qu'il n'est pas nécessaire que toutes les catégories de salariés puissent circuler librement d'un pays à l'autre, il suffit que l'une d'entre elles ait cette possibilité pour que le marché mondial impose un niveau absolu de salaire à chaque catégorie. En effet, si une catégorie de salariés bénéficie de la liberté de circulation, son salaire sera fixé en niveau par le marché mondial, comme le marché mondial impose dans tous les cas la structure des salaires relatifs, alors ce sont les salaires de toutes les catégories de salariés qui seront déterminés en niveau absolu par le marché mondial. Francis Malherbe 12
13 Par exemple, supposons que les salariés très qualifiés puissent circuler librement et que le marché mondial fixe leur salaire exprimé en unité monétaire mondiale à 200. Supposons également que le marché mondial impose que les salariés peu qualifiés aient un salaire égal à la moitié de celui des salariés très qualifiés, alors le salaire des salariés peu qualifiés sera nécessairement égal en niveau absolu à 100. Ce résultat est extrêmement important car, dans la réalité, il existe toujours au moins une catégorie de salariés bénéficiant de la libre circulation. Les salariés très qualifiés sont généralement très mobiles, ils parlent la langue internationale et, avec la mondialisation, ils retrouvent dans tous les pays des modes de consommation et des cultures proches des leurs. Or, s'il est théoriquement possible de contrôler l'immigration, il est dans un pays démocratique impossible de s'opposer au départ des salariés les plus qualifiés. Comme, par ailleurs, ils sont partout les bienvenus du fait de leur rareté relative, les salariés très qualifiés constituent une main-d'œuvre mobile qui permet au marché mondial d'imposer à toutes les catégories de salariés le niveau de leur salaire réel. Une économie de libre-échange avec libre circulation de la main-d'œuvre et des capitaux Lorsque les capitaux peuvent circuler librement, leur rémunération tend aussi à s'aligner sur le niveau mondial. Ainsi, lorsque la maind'œuvre et les capitaux peuvent circuler librement d'un pays à l'autre, ce sont les rémunérations du travail et du capital qui sont fixées par le marché mondial. Un pays qui voudrait maintenir la rémunération du capital à un niveau inférieur à celui fixé par le marché mondial ne pourrait plus financer ses investissements, un pays qui voudrait maintenir la rémunération d'une certaine catégorie de salariés au-dessus du niveau mondial la condamnerait au chômage. Le secteur protégé Toutes les activités économiques ne sont cependant pas exposées à la concurrence internationale, c'est le cas notamment des services publics et de la plupart des services aux ménages. Ces activités sont dénommées "présentielles", car elles sont liées à la présence de population. Il est important d'étudier comment l'existence de ce secteur protégé modifie les règles imposées par le marché international. Pour cela, nous devons distinguer différents cas. Francis Malherbe 13
14 Une économie de libre-échange sans mouvements de capitaux ni de main-d'œuvre Dans cette situation, le marché mondial a tendance à fixer les salaires relatifs. Supposons qu'un pays veuille garantir aux salariés peu qualifiés un salaire relatif supérieur à celui que détermine le marché mondial. Dans ce cas, les salariés peu qualifiés ne pourront pas travailler dans des activités exposées à la concurrence mondiale et ils ne pourront trouver des emplois que dans le secteur protégé. Cette situation n'est pas sans conséquence sur les salariés très qualifiés du secteur exposé à la concurrence internationale. En effet, comme ils consomment aussi les produits du secteur protégé et que ces produits sont relativement chers par rapport au marché mondial, leur pouvoir d'achat en termes réels est inférieur à ce qu'il aurait été si tous les secteurs avaient été exposés à la concurrence internationale. Une économie de libre-échange sans mouvements de capitaux mais avec libre circulation de la main-d'œuvre Dans cette situation, c'est non plus le salaire relatif mais le pouvoir d'achat réel des salariés qui est fixé par le marché. En effet, les salariés dont le pouvoir d'achat est inférieur au niveau déterminé par le marché mondial seront tentés de quitter leur pays. Inversement, ceux dont le pouvoir d'achat réel est supérieur au niveau déterminé par le marché mondial se verront concurrencés par des salariés venant du monde entier. Le pouvoir d'achat réel des salariés est déterminé non seulement par leur salaires mais aussi par trois éléments : les impôts qu'ils payent ; les services publics gratuits dont ils bénéficient ; le coût des services protégés qu'ils consomment. L'efficacité des services publics joue ici un rôle important. Comme ils pèsent sur le pouvoir d'achat des salariés du fait des impôts qui servent à les financer, ils doivent être compétitifs en termes de rapport qualité/coût par rapport aux services publics des autres pays. Les autres services du secteur protégé doivent également être compétitifs car ils interviennent aussi dans la détermination du pouvoir d'achat réel des salariés du secteur exposé à la concurrence internationale. Dans une économie sans mouvements de capitaux où les salariés peuvent circuler librement, le seul moyen de maintenir le pouvoir Francis Malherbe 14
15 d'achat réel des salariés au-dessus du niveau mondial est d'imposer une répartition de la valeur ajoutée plus favorable aux salariés, c'està-dire de faire baisser le coût du capital en-dessous du niveau mondial. Une économie de libre-échange avec libre circulation de la main-d'œuvre et des capitaux Lorsque les capitaux circulent librement, leur rémunération s'impose à tous les pays et il n'est donc plus possible de compenser des salaires élevés par une moindre rémunération du capital. Les salaires sont alors déterminés par leur seule productivité. Auteur : Francis Malherbe Francis Malherbe 15
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