Les émissions de gaz à effet de serre, hors puits par région
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- Justin Gaumond
- il y a 8 ans
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1 Thème : Orientation : Changement climatique et maîtrise de l énergie Réduire les émissions de gaz à effet de serre et anticiper les effets du changement climatique Les émissions de gaz à effet de serre, hors puits par région La lutte contre le changement climatique est un enjeu planétaire majeur. Il y a des écarts importants entre les émissions de gaz à effet de serre émises par les régions. Elles dépendent de la nature de leurs activités économiques, plus ou moins consommatrices d énergie fossile, de l isolation thermique de l habitat et des modes de déplacements. L objectif fixé par la loi d orientation sur l énergie de 2005 est de diviser par 4 les émissions de 1990 d ici Pouvoir de réchauffement global par régions en 2000, hors puits de carbone
2 Définition Le pouvoir de réchauffement global (PRG) exprime, en milliers de tonnes équivalent CO2, l effet cumulé des substances émises dans l air qui contribuent à l accroissement de l effet de serre. Il est calculé sur la base du pouvoir de réchauffement de chaque gaz à l horizon de 100 ans comparé à celui du CO2. Les gaz à effet de serre direct sont pris en compte : le dioxyde de carbone CO2, le méthane CH4, le protoxyde d azote N2O, les hydrofluorocarbures HFC, les perfluorocarbures PFC et l hexafluorure de soufre SF6. Le PRG est exprimé ici sans tenir compte des puits de carbone. Ces puits correspondent principalement à l absorption de CO2 pour la croissance de la végétation (photosynthèse) et à celle de méthane (CH4) par les sols forestiers. De même ne sont pas prises en comptes les émissions des sources biotiques (forêts non gérées par l'homme, prairies naturelles, zones humides et rivières, feux de forêt). Sont donc prises en compte uniquement les émissions occasionnées par les activités humaines ou gérées par l'homme. Les émissions maritimes et aériennes internationales ne sont pas comptabilisées. Pertinence Le pouvoir de réchauffement global (PRG) est l un des indicateurs phares de développement durable aux niveaux national et européen. Il permet de suivre la responsabilité de la France dans les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les progrès accomplis pour limiter les émissions dans le cadre de ses engagements nationaux et internationaux : stabilisation de ses émissions par rapport à 1990 en (protocole de Kyoto), réduction de 20% des émissions à l horizon 2020 (contribution aux objectifs de l EU27), division par 4 des ses émissions d ici 2050 (loi d orientation sur l énergie, loi Grenelle 1). Les objectifs de stabilisation puis de réduction du PRG concernent l ensemble du territoire et ne sont pas déclinés par régions. Néanmoins l analyse de la contribution des différentes régions est pertinente pour cerner les progrès propres à chacun des territoires, compte tenu des leviers d actions disponibles et des mesures pour encourager les initiatives locales de lutte contre l effet de serre : plans climats territoriaux, projets territoriaux de développement durable et agendas 21 locaux, objectifs de «neutralité carbone» dans les contrats de projets CPER , par exemple. Limites et précautions Les méthodes d évaluation des émissions se perfectionnent régulièrement et les séries nationales historiques sont réévaluées annuellement en fonction de ces améliorations. Mais ces exercices de rétropolation complexes n ont pas été faits pour les données régionales, calculées en 1990 et La dernière année disponible pour les données régionales est l année 2000 (calculées dans la méthodologie de 2005). Les évolutions du PRG ne sont donc pas disponibles pour le moment au niveau régional, seule une analyse structurelle en 2000 est possible, dans l attente d une remise à jour. Des résultats à une échelle plus fine sont en cours d étude. Analyse Résultat au regard de l enjeu de développement durable Les émissions de gaz à effet de serre sont suivies par le «pouvoir de réchauffement global à cent ans», exprimé en équivalent CO2. Les quantités de gaz à effet de serre émises dépendent de la nature des activités économiques, plus ou moins consommatrices d énergie fossile, et des activités résidentielles, suivant l isolation thermique de l habitat et les modes de déplacements. L objectif fixé par la loi d orientation sur l énergie de 2005 est de diviser par 4 les émissions de 1990 d ici Disparités territoriales Les disparités régionales pour la valeur du PRG sont grandes : les écarts entre les deux régions extrêmes vont de 1 à 15 (hors puits de carbone). La région Île-de-France a le plus fort PRG, suivie de Rhône- Alpes, Provence-Alpes-Côte d Azur et du Nord - Pas-de-Calais. Les régions les moins émettrices sont la Corse, le Limousin et la Franche-Comté. Le PRG est élevé dans les régions fortement peuplées, telles que le Nord - Pas-de-Calais ou certains départements des régions Rhône-Alpes ou Provence-Alpes-Côte d Azur. Mais ramené au nombre 2/5
3 d habitants, le PRG ne varie que de 1 à 4 suivant les régions. Haute-Normandie et Lorraine sont alors en tête des régions, l Ile-de-France et Languedoc-Roussillon enregistrent les ratios les plus faibles. Les émissions dépendent aussi de l activité économique. Le PRG rapporté au PIB régional varie de 1 à 7 mais il est très corrélé au PRG par habitant. Lorraine et Haute-Normandie reste en tête. L Île-de-France a le plus petit ratio, suivi de Rhône-Alpes. Données complémentaires Pouvoir de réchauffement global par habitant, PIB et superficie des régions en 2000 (hors puits) Régions PRG (kt CO2) PRG/hab. (tonnes CO2 par hab.) PRG/PIB (kg/m euros) PRG/surface (tonnes/ha) HAUTE NORMANDIE ,4 931,0 29,6 LORRAINE , ,4 19,5 LIMOUSIN ,4 895,3 7,3 CORSE ,8 822,7 4,5 CHAMPAGNE-ARDENNE ,1 629,5 7,4 BOURGOGNE ,1 669,0 7,2 AUVERGNE ,3 669,3 6,7 POITOU-CHARENTES ,3 676,7 8,5 BASSE NORMANDIE ,2 671,0 10,7 FRANCHE COMTE ,9 611,0 8,9 PAYS DE LA LOIRE ,2 566,8 12,4 ALSACE ,2 514,6 25,7 NORD-PAS-DE-CALAIS ,0 649,2 38,8 PROVENCE-ALPES-COTE D AZUR ,4 521,2 16,5 PICARDIE ,3 580,9 10,8 MIDI-PYRENEES ,2 537,6 6,4 CENTRE ,1 519,7 6,9 AQUITAINE ,0 517,4 7,8 BRETAGNE ,9 530,6 11,7 RHONE-ALPES ,6 397,4 12,5 LANGUEDOC-ROUSSILLON ,7 470,0 7,4 ILE DE FRANCE ,4 145,1 49,6 FRANCE METROPOLITAINE ,0 457,9 11,9 On peut distinguer plusieurs groupes de régions suivant les secteurs à l origine des émissions de gaz à effet de serre. La région Île-de-France est particulière du fait de sa densité de population, et des émissions liées au secteur tertiaire et aux transports routiers. D autres régions se démarquent par la part des émissions liées à la transformation d énergie, associée souvent à des émissions industrielles importantes : il s agit de Provence-Alpes-Côte d Azur, de la Lorraine et de la Haute-Normandie. Dans le Nord Pas-de-Calais et en Alsace, c est l industrie qui, compte tenu de caractéristiques spécifiques, contribue fortement aux émissions. Les émissions dues aux transports routiers ont une part importante en Languedoc-Roussillon et en Corse, dans une moindre mesure dans le Centre et en Rhône-Alpes où elles s ajoutent à celles des secteurs résidentiels et tertiaires. En Pays-de-la-Loire, Bretagne et Basse-Normandie, régions d élevage intensif, l agriculture contribue fortement aux émissions. Un dernier groupe est composé de régions modérément émettrices qui sont relativement peu industrielles et peu transformatrices d énergie fossile. Il s agit de Midi-Pyrénées, de l Aquitaine, de la Bourgogne, de la Champagne-Ardenne, de l Auvergne, de la Franche-Comté, du Limousin. 3/5
4 Poids relatif des sources d émissions dans le pouvoir de réchauffement global par région en 2000 (hors puits de carbone) Île-de-France Provence-Alpes-Côte d'azur Alsace Nord - Pas-de-Calais Haute-Normandie Lorraine Rhône-Alpes Languedoc-Rousillon Picardie Aquitaine Corse Centre Champagne-Ardenne Pays de la Loire Poitou-Charentes Franche-Comté Bourgogne M idi-pyrénées Limousin Bretagne Auvergne Basse-Normandie 0% 20% 40% 60% 80% 100% Agriculture Transport Industrie manufacturière Secteur résidentiel/tertiaire Energie Autres secteurs émetteurs Pour en savoir plus Source Le CITEPA (Centre interprofessionnel technique d études de la pollution atmosphérique) élabore les inventaires nationaux d émissions dans l air commandés par le ministère de l Ecologie, de l Energie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat. La dernière année disponible pour l ensemble des régions est l année 2000, inventaire départemental mis à jour en février Il s agit d un inventaire d émissions qui estime les rejets par gaz, localisés au lieu de rejet dans l air, selon les principales sources émettrices. Il est basé sur la méthodologie Corinair et la nomenclature d activités SNAP (selected nomenclature for air pollution). L inventaire des émissions de gaz à effet de serre est aussi effectué par le Citepa au niveau national pour répondre notamment au suivi des conventions internationales. Les résultats peuvent être légèrement différents suivant les spécificités de champ et de nomenclature de chaque format d inventaire, sa date de mise à jour. Couverture, échelon territorial France métroplitaine, par régions. Echelle temporelle Année ou période de la série chronologique : données disponibles pour l année 2000 seulement (mise à jour dans la méthodologie 2005). Fréquence de mise à jour de l indicateur : rythme annuel ou tous les 2 ans attendu à partir de /5
5 Méthodologie de l indicateur Les émissions sont estimées à partir d'une méthodologie reconnue basée sur le principe développé dans le système CORINAIR (CORe INventory of AIR émissions in Europe), initié au milieu des années 80 par la Commission des Communautés Européennes puis repris par l'agence Européenne pour l'environnement. Ce système est largement utilisé en Europe et la méthodologie est compatible avec celles qui recommandées par les Nations Unies. Les estimations prennent en compte les données chiffrées sur les émissions atmosphériques issues de «grandes sources ponctuelles» (centrale thermique, grande usine) ou de sources surfaciques (petits foyers, automobiles...). Les méthodes sont régulièrement améliorées conjointement avec l'emep (Cooperative Programme for Monitoring and Evaluation of the Long Range Transmission of Air Pollutants in Europe) sous l'égide des Nations Unies. Principaux objectifs nationaux - stabiliser les émissions françaises sur la période à leur niveau de 1990 (objectif pour la France du protocole de Kyoto) ; - engagement de la France dans l objectif d une réduction de 20% des émissions européennes d ici 2020 (Conseil européen de mars 2007) ; - diviser par 4 les émissions françaises de 1990 d ici à 2050 (loi d orientation sur l énergie de 2005). Autres indicateurs liés Indicateurs nationaux de développement durable : Emissions totales de gaz à effet de serre - > Observation et statistiques de l environnement > Accueil > Indicateurs> Indicateurs de développement durable > Emissions totales de gaz à effet de serre - > Accueil > Publications et services > Dossiers > Développement durable > Les onze indicateurs de développement durable > Indicateur n 2 : émissions totales de gaz à effet de serre Avertissement : il est utile de consulter les définitions de ces indicateurs : il peut en effet y avoir de légères différences de définition. Liens (Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique) (thème changement climatique, rubriques base de données régionales, indicateurs) Date de rédaction : Août 2009 Auteur : Jacques Moreau, SOeS Cartographie : SOeS Commissariat général au développement durable Service de l observation et des statistiques Observatoire des territoires
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