Animation pédagogique du 8 janvier 2014 Utiliser le livre à l école maternelle Varier les types et les genres d albums

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1 Animation pédagogique du 8 janvier 2014 Utiliser le livre à l école maternelle Varier les types et les genres d albums Présentation du document «la littérature à l école» sélection pour l école maternelle. MEN-DGESCO 2013 eduscol.education.fr/littérature-ecole Cette sélection est destinée à permettre, dès l école maternelle, l entrée des enfants dans une première culture littéraire. Elle est organisée en deux grandes parties : la première s appuie sur des pratiques orales de transmission (raconter, conter, dire, théâtraliser, mettre en scène,...), la seconde est organisée à partir des pratiques de lecture. Trois catégories plus spécifiques sont proposées dans cette seconde partie : entrer dans la langue, le langage et les images ; entrer dans le jeu avec le livre, avec l histoire ou un jeu mis en scène dans le livre ; entrer dans le récit, en distinguant trois niveaux : des premières histoires racontées en album qui préfigurent le récit, des récits simples qui relèvent de formes canoniques fréquentes, des récits déjà élaborés. Les oeuvres choisies sont classées en raison de leur dominante, mais beaucoup peuvent être aussi utilisées dans plusieurs catégories. Activités proposées aux collègues : A partir d un corpus de livres dont beaucoup sont issus de la sélection pour l école maternelle, opérer un premier tri : Les albums Les livres documentaires Les livres «pour faire» : bricolage, cuisine Puis, dans les albums, retrouver les catégories proposées par le document. Une progression se dessine pour les récits. Certains albums peuvent se trouver dans différentes catégories suivant l entrée choisie. Quel choix et quelle utilisation du livre à l école maternelle? Les collègues privilégient les livres qui racontent une histoire. Ils mettent souvent les albums en réseaux : le thème et l auteur sont privilégiés. Les documentaires sont très peu présents. Brigitte Fournier conseillère pédagogique St Gille Croix de Vie février

2 Les livres de poésie font rarement l objet d un travail spécifique. Les «livres pour faire» sont absents : les enseignant présentent des fiches de cuisine, des fiches techniques mais pas les ouvrages complets. Le choix du thème, du format, du récit varie suivant l âge des élèves : Adapter la présentation à l âge des élèves et au format du livre semble nécessaire. Plus les élèves sont jeunes, plus ils ont besoin de médiation, de proximité. La relation duelle ou le petit groupe doivent donc être privilégiés. Le format de certains albums ne se prête d ailleurs pas à une présentation collective. Présentation d un kamishibaï : le buta est un chevalet en bois qui permet de présenter les illustrations en grand format. L enseignant se place derrière et peut lire le texte qui figure au dos. _utiliserlekamishiba%c3%af.aspx L analyse de l album est indispensable si l enseignant veut que le support choisi soit adapté à ses objectifs. Il cherchera donc ce qui peut faire obstacle à la compréhension pour les élèves. Critères pour le choix d'un album en PS : proposition d une grille élaborée par un groupe de formateurs (mission maternelle académie Aix-Marseille) Titre de l'album : Le sujet : évoque la vie des jeunes enfants et ne demande pas de références culturelles préalables Le récit : facile à appréhender Famille Vie quotidienne Expérience affective Premiers "incontournables" Personnage principal clairement identifié et présent en permanence Personnages secondaires en nombre réduit Structure du récit linéaire ou répétitive L'illustration : soutient / éclaire le récit La langue : claire, précise, à la portée des jeunes enfants L'aspect : caractéristiques matérielles adaptées Redondance texte image Lisibilité Brièveté du texte Musicalité Syntaxe élémentaire Lexique accessible et mémorisable Format au moins proche du A4 Solidité couverture et reliure Apprendre à comprendre Le rôle de l'enseignant est d'aider les élèves à comprendre. La principale difficulté pour entrer dans un oeuvre de littérature de jeunesse réside dans le travail de compréhension. Brigitte Fournier conseillère pédagogique St Gille Croix de Vie février

3 Mais pour pouvoir faciliter la compréhension, il faut tout d'abord identifier les obstacles à la compréhension. Les obstacles à la compréhension : Complexité lexicale Complexité syntaxique Interprétation des textes Difficultés à identifier les enchaînements logiques ou chronologiques Distinguer les personnages (en particulier à cause des reprises anaphoriques) Une des difficultés à laquelle se heurtent les petits est, sans conteste, celle où ils affrontent la complexité lexicale ou syntaxique d'un récit. C'est pourquoi bon nombre d'albums qui leur sont destinés n'hésitent pas à avoir largement recours à la répétition, reprenant systématiquement la dénomination du personnage et évitant tout emploi de substituts. Ex: Petit ours brun, Popi... La compréhension d'un texte ne se limite pas au décryptage systématique des mots et de leur agencement. Il faut interroger le texte sur l'implicite, les non-dits et les présupposés qui sont ceux conscients ou non, de son auteur, et qui se superposent et s'imbriquent, multipliant à loisirs les pistes d'interprétation de ses lecteurs. Pour les petits, tout est problème; il convient donc de répertorier ce qui peut faire obstacle afin de mettre en place des situations et des activités qui vont permettre d'aider à dépasser ces obstacles. Activités d'aide à la compréhension Découvrir la notion de personnage «Petit Ours Brun» de D. Bour, «Tromboline et Foulbazar» de C. Ponti, «Maxou de Nadja», «Elmer» de McKee... Faire comprendre que le personnage est unique et permanent: il n'y a qu'un personnage même si on le voit sur plusieurs pages et/ou s'il est nommé plusieurs fois Faire comprendre que le personnage est unique et permanent: il n'y a qu'un personnage même s'il change d'aspect, de taille, d'âge... Apprendre à lire des images Faire prendre conscience du nom du personnage et de ses différentes désignations Faire construire la notion de personnage principal: celui qui permet la construction de l'histoire Faire comprendre la notion d'actions qui s'enchaînent Découvrir les caractéristiques des personnages: Le loup dévoreur dans: «Les trois petits cochons», «Le petit chaperon rouge»... Le renard rusé dans: «Roule galette», «Poule Rousse»... Le plus petit est souvent le plus malin ex: «Le petit Poucet», «Le Chat botté» Fréquenter les personnages-types de la littérature, ex: le loup, le renard, l'ogre, la sorcière... Faire prendre conscience que le personnage peut mentir, faire semblant, ruser dans «Roule galette», le renard qui veut manger la galette lui dit : «Approche, je suis sourd» dans «Plouf!» le loup qui est tombé dans le puits, explique au cochon :«Eh! Je suis bien ici. Il fait frais et tout et tout, et il y a un gros fromage. Tu peux venir si tu veux.» Faire prendre conscience que le lecteur peut en savoir plus que le personnage ex: «Bonne nuit petit gorille» de Paul Rathman Aider à la compréhension avec les marionnettes ou la théâtralisation Brigitte Fournier conseillère pédagogique St Gille Croix de Vie février

4 matérialiser le puits et les personnages dans «Plouf!» de Corentin pour aider à comprendre la situation Mettre des textes en réseau L'idée est qu'un texte s'éclaire par la lecture d'autres textes, dont on peut le rapprocher pour mieux le comprendre, l'interpréter, l'apprécier et ressentir ses effets, son fonctionnement. La mise en réseau permet de mieux lire le texte que l'on a sous les yeux et aussi tous les textes qu'il rappelle ou évoque. Permettre à tous les élèves de partager des expériences communes de lecture, de s'y référer, c'est contribuer à leur intégration culturel Élaborer une programmation L'élaboration d'une programmation au sein de l'école est indispensable si on veut prendre en compte les besoins et les capacités des élèves et leur évolution et la variété des genres. Dès la maternelle, il s'agit de : - construire une première culture littéraire - d'organiser des parcours de lecture qui vont permettre aux enfants de se construire cette culture littéraire. - se constituer un capital étendu de textes variés, de références Ces rencontres avec les textes ne doivent pas être aléatoires, mais régulières et organisées. Les enfants seront amenés au cours de ces rencontres avec les livres à rapprocher des types de personnages, des procédés d'illustration, des procédés littéraires, à explorer des thèmes, à découvrir des univers d'auteurs. Le carnet de lecture On peut envisager de mettre en place un carnet de lecture sur le même principe que dans les cycles supérieurs. Aux cycles 2 et 3, les élèves mettent en mots, sur ce carnet, leur ressenti par rapport aux oeuvres rencontrées. En maternelle, on peut se contenter de garder une trace des lectures. L'imagier des personnages On peut imaginer la réalisation d'un imagier des personnages par classe qui suit l élève dans son parcours et reprenant quelques personnages récurrents ou faisant partie du patrimoine. Dans cet imagier les élèves pourraient faire une description du personnage, reprenant ses principales caractéristiques et qui pourrait s'étoffer au fil des années et des lectures. Mettre en réseau pour découvrir la notion de genre, repérer quelques singularités d'écriture les contes les histoires d'endormissement les histoires de rêve les histoire de quête les histoires qui cherchent à faire peur... Mettre en réseau pour découvrir des univers d'auteurs, d'illustrateurs Philippe Corentin Geoffroy de Pennart Ponti Solotareff PEF... Brigitte Fournier conseillère pédagogique St Gille Croix de Vie février

5 Comment entrer dans un album? Création d'un horizon d'attente en présentant le titre de l'album ex: Mademoiselle «Sauve qui peut», la soupe au caillou, l'afrique de Zigomar... en présentant la première de couverture en présentant un page intérieure Lire ou raconter? Raconter est du côté de l oralité Les contes sont issus de la tradition orale Lire c est se coller au texte. L auteur a voulu certaines tournures de phrases, un certain déroulement, des dialogues à tel ou tel endroit. Lire permet à l élève de découvrir la permanence de l écrit. Les jeunes enfants ne peuvent pas d emblée vivre la séparation induite par l absence de regard sur eux; on raconte d abord à des tout petits. Des activités pour apprendre à reconnaître et nommer les différents genres : Le point commun L enseignant : - constitue une dizaine de piles constituées de 5 livres ayant un point commun et d un intrus (le point commun concerne les genres littéraires par exemple : 5 poésie et 1 album) Les élèves : - se regroupent par 3 - doivent échanger pour trouver la solution - doivent l énoncer clairement et la justifier Les groupes se déplacent et explorent les différentes piles. Devinettes : Des livres qui parlent d un même sujet sont posés sur la table. L enseignant brosse le portrait d un livre. Les élèves doivent le retrouver. Lorsque tous ont bien compris la règle du jeu, c est un élève qui joue le rôle de meneur. «Trouvez-moi!» : Rechercher tous les livres en rapport avec un thème (loup, pommes, Noël ). Les élèves se basent sur la photo, l image, le mot dans le titre Les classer suivant leur genre. Tris : A partir d un corpus assez important, effectuer des tris. Amener les élèves à choisir comme critère : le genre littéraire. Devine qui je suis : L enseignant lit un passage, le livre est caché. Les élèves doivent retrouver de quel genre il s agit. La page perdue : Chaque élève ou chaque groupe reçoit la photocopie d une page. Il doit retrouver le livre d où cette page est issue. Le bilan mettra en évidence les procédures utilisées par les élèves pour réussir. Brigitte Fournier conseillère pédagogique St Gille Croix de Vie février

6 Etudier des documentaires : Etudier plusieurs documentaires d une même collection. Comprendre l organisation, la présentation, le rôle des photos, du texte Ecrire un documentaire du même type. Etudier plusieurs documentaires sur le même thème. Comparer les différentes présentations, informations. Distinguer fiction et documentaire. Choisir des ouvrages sur un même thème. Demander aux élèves de trier ceux qui racontent des histoires et ceux qui nous informent. La frontière est parfois difficile à établir. Brigitte Fournier conseillère pédagogique St Gille Croix de Vie février