Le trafic de marchandises chargées ou déchargées dans les ports français varie de 350 à 400 millions

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1 ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LITTORALES ET MARITIMES Trafic de Marchandises dans les Ports français en 211 et Évolution depuis 2 A RETENIR Economie maritime et des territoires littoraux Le trafic de marchandises chargées ou déchargées dans les ports français varie de 35 à 4 millions de tonnes de 2 à 211. En 211, avec 353 millions de tonnes, il représente un peu plus de 4 % des tonnages des échanges maritimes mondiaux, les déchargements représentant les deux tiers du trafic portuaire en France. Les deux tiers des marchandises transitant dans les ports français correspondent à des transports de courte distance (définition Eurostat). Le transport maritime étant peu émetteur de gaz à effet de serre à la tonne transportée, il est de plus en plus mis en avant par les différentes politiques de transport. En 211, les produits pétroliers représentent l essentiel du trafic avec plus de 4 % des tonnages. Viennent ensuite le vrac solide, le trafic de rouliers et les conteneurs. Les 7 «grands ports maritimes» métropolitains concentrent 78 % du trafic. Deux dépassent 5 millions de tonnes : Marseille et le Havre. La façade Manche mer du Nord regroupe plus de la moitié des tonnages chargés ou déchargés. Quatre «grands ports maritimes» sont parmi les 25 principaux ports européens : Marseille, le Havre, Dunkerque et Nantes. Ils sont toutefois assez loin derrière Rotterdam, Anvers et Hambourg. La part de marché des ports français s est dégradée par rapport aux grands ports européens qui se sont adaptés plus tôt à la conteneurisation et à la massification du transport maritime. Tableau 1 : trafic de marchandises dans les principaux ports maritimes français en 211 Medde-DGITM, 211. Observatoire National 1

2 Analyse générale Ensemble des ports maritimes Le trafic de marchandises dans les ports maritimes français est compris entre 35 et 4 millions de tonnes de 2 à 211. En 211, il représentait 4,2 % de l ensemble des échanges maritimes mondiaux avec 35 millions de tonnes (Conférence des Nations-Unies pour le Commerce et le Développement). Cette part était de 5,9 % en 2. Sur cette période, la France représente un peu plus de 4 % de la valeur totale des échanges maritimes. Après avoir progressé de 22 à 28, le trafic a diminué en 29, du fait de la crise économique, puis s est stabilisé. Figure 1 : trafic de marchandises dans les ports maritimes français depuis Sorties Une part importante du trafic de marchandises correspond à des échanges de courte distance (échange avec les pays de l Union européenne ou ses voisins directs en mer Baltique, Méditerranée et mer Noire - Eurostat). Cela représente les deux tiers des quantités de marchandises chargées ou déchargées dans les ports français de 21 à 21. Cela s explique par la tendance à la saturation des réseaux routiers et par les coûts modérés du transport maritime en dépit des ruptures de charge. Qui plus est, le transport maritime est d une efficacité énergétique élevée, étant de loin le mode de transport le moins émetteur de gaz à effet de serre à la tonne transportée. Il est, de ce fait, encouragé par les politiques nationales et européennes de transport. D importantes réflexions sont par ailleurs en cours pour améliorer la part du fret ferroviaire et fluvial en pré et post-acheminement portuaire Entrées Medde-DGITM, 211. Les quantités chargées représentent un peu plus de 31 % du trafic sur la période étudiée. Cette part n a cessé d augmenter depuis 2 pour atteindre 33 % en 211. La forte part des importations traduit l importance prise par les pays émergents dans les échanges mondiaux, dont la Chine. Figure 2 :origine/destination des marchandises transitant dans les ports maritimes français En millions de tonne Détail par façade Le trafic de marchandises est plus élevé en 211 qu en 2 dans les ports maritimes de la façade Manche mer du Nord, sans que l on puisse distinguer de tendance significative sur cette période. Il a légèrement baissé sur les deux autres façades maritimes métropolitaines. Pour les ports ultramarins, le trafic a significativement augmenté sur la période étudiée (test de Mann-Kendall), +13 %. La façade Manche mer du Nord regroupe plus de la moitié du trafic portuaire de marchandises, les ports méditerranéens entre 27 et 3 %, l Atlantique environ 16 à 17 % et l outremer de 2,5 à 3 %. L outre-mer est par ailleurs caractérisé par le fait que 8 % du trafic est déchargé. Cela montre la forte dépendance des départements ultramarins insulaires aux importations. Figure 3 : trafic de marchandises dans les ports maritimes français par façade depuis Manche - mer du Nord Atlantique Méditerranée Outre-mer Transport à courte distance Atlantique Autres Méditerranée mer Noire Mer du Nord mer Baltique Transport à grande distance Eurostat, Medde-DGITM, 211. Observatoire National 2

3 Trafic par type de marchandises Ensemble des ports maritimes Le trafic des produits pétroliers (pétrole brut, produits pétroliers raffinés, hydrocarbures gazeux liquéfiés ou comprimés) représente plus de 4 % du trafic portuaire de marchandises. L essentiel, plus de 8 %, correspond à des déchargements. On ne constate pas de tendance significative concernant l évolution des quantités de produits pétroliers transitant dans les ports maritimes sur la période étudiée. Leur trafic semble cependant diminué depuis 25. Les solides en vrac représentent 2 à 25 % du trafic de marchandises. Ce sont essentiellement des céréales, du charbon et des minerais. Ce sont principalement des produits déchargés. Excepté les céréales, dont 97 % des tonnages sont chargés dans nos ports sur la période étudiée, les autres solides en vrac sont à plus de 9 % des marchandises déchargées, 98 % pour les minerais. Figure 4 : trafic de marchandises par type dans les ports maritimes français depuis Produits pétroliers en vrac Autres liquides en vrac Solides en vrac Conteneurs de 2 pieds et plus Trafics de rouliers Détail par port Le trafic de marchandises varie fortement suivant les ports, en quantité et en types de marchandises concernées. En 211, les 7 «grands ports maritimes» métropolitains représentent, à eux seuls, plus des trois quarts du trafic (78,1 %) avec 276 millions de tonnes. Deux ont un trafic dépassant 5 millions de tonnes : Marseille, en Méditerranée, et le Havre en Manche mer du Nord. Le port de Marseille représente 4 % du trafic de produits pétroliers mais aussi 3 % pour les minerais et 25 % pour les liquides non pétroliers en vrac. Dunkerque, avec son importante zone industrialo-portuaire, représente 52 % du trafic de charbon et 61 % pour les minerais. Le trafic portuaire de nourriture animal se concentre dans les ports de l ouest de la France (Nantes et Lorient), à proximité des territoires d élevage intensif (Bretagne). Il en est de même pour le trafic de céréales qui concerne surtout Rouen et la Rochelle, à proximité des bassins céréaliers. Figure 5 : trafic de marchandises par type et par port maritime en Manche - mer du Nord Atlantique Méditerranée Outre-mer Medde-DGITM, 211. Le trafic de rouliers 1 représente un cinquième des échanges en 211 contre 13 % en 2. Il augmente significativement sur la période étudiée. Le trafic est quasi équilibré entre marchandises chargées et déchargées. Le trafic de conteneurs de plus de 2 pieds a aussi augmenté significativement sur la période étudié. Il atteint 12 % du total en 211. Comme pour le trafic de rouliers, il est quasi équilibré entre chargement et déchargement. Enfin, le trafic de marchandises diverses et des liquides en vrac, hors produits pétroliers, représente d assez faibles quantités. Le trafic de marchandises diverses diminue sur la période étudiée, celui des liquides en vrac fluctue. 1 Un roulier est un navire utilisé pour transporter des véhicules chargés grâce à une ou plusieurs rampes d accès. On les dénomme aussi Ro-Ro, de l anglais Roll-On, Roll-Off Dunkerque* Calais Boulogne-sur-Mer Marchandises liquides en vrac Autres liquides en vrac Produits pétroliers en vrac Trafics de rouliers Conteneurs de 2 pieds et plus Dieppe le Havre* Rouen* Caen Cherbourg Saint-Malo Brest Lorient Nantes - Saint-Nazaire* la Rochelle* Bordeaux* Bayonne Port-la-Nouvelle Sète Marseille* Toulon Bastia Ajaccio Guadeloupe Fort-de-France La Réunion Marchandises solides en vrac Autres solides en vrac Engrais Minerais Charbons Nourritures animales Céréales * Grand port maritime métropolitain (loi 28-66). Medde-DGITM, 211. Certains ports sont spécialisés dans le trafic de rouliers. Ils sont situés en face des îles britanniques comme Calais (99 % de son trafic), Dieppe, Caen et Cherbourg-Octeville. On re- Observatoire National 3

4 trouve les mêmes caractéristiques en Méditerranée pour les ports de Toulon, Bastia ou Ajaccio (transports France Maghreb et Continent Corse). Enfin, le trafic de conteneurs prend une place importante au port du Havre (port 2) mais aussi en outre-mer où les départements insulaires sont dépendants des importations de biens manufacturés. La place des principaux ports maritimes français en Europe En 211, quatre «grands ports maritimes» métropolitains sont parmi les 25 plus grands ports européens : Marseille, le Havre, Dunkerque et Nantes. Leurs trafics sont cependant assez nettement inférieurs aux trois principaux ports européens, tous situés en mer du Nord : Rotterdam (37 millions de tonnes), Anvers (17) et Hambourg (115). Comme le montre la figure 6, la part de marché des ports français s est dégradée par rapport aux ports européens concurrents de la mer du Nord / Baltique (Rotterdam, Anvers, Hambourg ou Bremerhaven) et de Méditerranée (Barcelone, Valence, Algésiras, Tarente) de 22 à 211. Ceci s explique surtout par la forte croissance de la conteneurisation dans les autres ports européens (vastes terminaux dédiés, forte profondeur pour les navires à grand tirant d eau, pôle logistique de pré et post-acheminement, lieux de stockage ) dont l adaptation à la massification du transport maritime a été plus précoce. Pour en savoir plus : localisation des principaux ports de marchandises Une part importante du trafic maritime de marchandises transite par les ports de la Manche et de la mer du Nord. Le littoral allant de la Seine à l Elbe constitue l une des premières zones de trafic de marchandises dans le monde avec des ports comme Rouen, le Havre, Calais, Dunkerque, Bruges, Gand, Rotterdam, Brême et Hambourg. Dans ces régions, le transport fluvial est aussi très important (notamment en Belgique, en Allemagne et dans les Pays-Bas), transport maritime et transport fluvial se stimulant l un lautre.sur la façade atlantique, le port de Nantes se démarque nettement comme celui de Marseille en Méditerranée. Figure 7 : trafic de marchandises dans les ports métropolitains en 211 Medde-DGITM, 211. Figure 6 : évolution du trafic de marchandises dans les 25 principaux ports européens Evolution relatvie du trafic portuaire de 22 à 211, en % 11 Bremerhaven (Allemagne) 1 9 Valence (Espagne) 8 7 Algésiras (Espagne) 6 5 Anvers (Belgique) Milford Haven (GB) 4 Barcelone (Espagne) 3 Göteborg (Suède) Hambourg (Allemagne) Tarente (Italie) Amsterdam (Pays-Bas) 2 Southampton (GB) 1 Constanta (Roumanie) Bruges (Belgique) Grimsby & Immingham (GB) Tallinn (Estonie) Le Havre Londres (GB) Nantes Marseille Gênes (Italie) -1 Dunkerque -2 Manche - mer Nord, Baltique Atlantique Méditerranée Rotterdam (Pays-Bas) -3-4 Tees & Hartlepool (GB) Bergen (Norvège) Trafic portuaire en millions de tonnes, 211 Eurostat, 211. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral). Observatoire National 4

5 Informations sur la réalisation de cette fiche CONTEXTE Les activités maritimes comme la pêche et la construction navale peinent à se maintenir et la France doit faire face à une forte concurrence mondiale pour le transport maritime et les activités portuaires. Ces activités structurent pourtant fortement l économie des communes du bord de mer et sont une marque identitaire forte du littoral. Elles permettent, par ailleurs, de diversifier l économie nettement marquée par l empreinte de la sphère d économie présentielle en maintenant un tissu industriel important dans les zones portuaires. La France a de nombreux atouts concernant le transport maritime. Elle est présente sur les trois grandes façades maritimes européennes (Atlantique, Méditerranée, Manche mer du Nord) mais aussi dans les quatre grands océans. Elle est au 28 ème rang mondial par le tonnage de sa flotte sous pavillon (données 211) et possède le 3 ème exploitant de porte-conteneurs mondial (CMA CGM). Elle est aussi au 5 ème rang mondial pour l assurance maritime (21) et au 6 ème pour la construction et la réparation navales (211). DÉFINITION Cette fiche traite de l ensemble des marchandises chargées ou déchargées dans les ports maritimes français de métropole et des départements d outre-mer. La France compte sept «grands ports maritimes» en métropole (Dunkerque, le Havre, Rouen, Nantes Saint-Nazaire, la Rochelle, Bordeaux et Marseille) et quatre en outre-mer depuis début 213, tous établissements publics de l État. Elle compte aussi de nombreux ports relevant des collectivités territoriales et de leurs regroupements, leur gestion étant souvent concédée aux Chambres de Commerce et d Industrie (CCI). Objectifs Le transport maritime a un rôle majeur dans la mondialisation et la globalisation des économies, il représente plus de 8 % des échanges mondiaux en volume. En 211, près de 8,5 milliards de tonnes de marchandises ont été transportées par voie maritime. Il est donc important de comprendre la place de la France et des ports français dans ces échanges. Quelles quantités de marchandises et quels types sont chargés et déchargés dans les ports français? Comment ces flux évoluent-ils et quelle est la part des ports français au sein de l Europe? Voici les questions auxquelles répond cette fiche. Champ géographique Ensemble des ports de commerce maritimes, en métropole et dans les quatre départements d outre-mer. Source : Medde-DGITM. Période : 2 à 211, dernières données accessibles lors de la rédaction de la fiche Rédacteur : Service de l Observation et des Statistiques Date de rédaction : avril 213 Différents types de marchandises sont pris en compte : Produits pétroliers ; Vrac liquide (navires citernes) : produits chimiques, denrées d origine végétale (jus de fruit, vin..)... ; Vrac solide (vraquiers) : charbon, minerais, engrais, sable, produits alimentaires (céréales, sucre brut), aliment du bétail (tourteaux)... ; Conteneurs, surtout des produits manufacturés ; «Roll-on Roll-of» ou «Ro-Ro» : navires rouliers utilisés pour transporter des véhicules chargés grâce à une rampe d accès. Type d indicateur : indicateur d état Observatoire National 5