DES SYNDICATS AFFAIBLIS

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1 IL ÉTAIT UNE FOIS LE SALARIAT DES SYNDICATS AFFAIBLIS Réalisateur : Anne Kunvari Iskra, Arcueil, 2006 Durée : 01 min 13 s Ce document est un extrait du documentaire Il était une fois le salariat réalisé par Anne Kunvari en Il traite de la question de l affaiblissement du syndicalisme à la période actuelle, dans un cadre de dégradation de la condition salariale.

2 DISCIPLINE, CLASSE ET PROGRAMME Sciences économiques et sociales, T le ES : Le phénomène de désyndicalisation dans l item «Mutations du travail et conflits sociaux» (thème «Conflits et mobilisation sociale»). MOTS CLÉS Syndicalisme, conflits sociaux, action collective, flexibilité, précarité, individualisme, nouvelles formes d organisation du travail. VOCABULAIRE REQUIS Syndicats, nouvelles formes d organisation du travail, flexibilité, travail intérimaire, action collective. 2

3 DÉCOUPAGE DU FILM 00min 00s: Arnaud Parienty, professeur de sciences économiques et sociales, explique pourquoi les syndicats ont perdu de leur audience : il est plus difficile pour eux d obtenir des résultats à leurs actions et les changements de modes de gestion ont entraîné des réflexes individualistes. 00min 30s: Témoignages d ouvriers à l usine des Dunes (métallurgie) sur les effets de la montée du travail intérimaire sur les conflits : les intérimaires n ont pas intérêt à faire grève et ils sont utilisés par les chefs d entreprises pour remplacer les salariés grévistes. 00 min 53 s : Témoignages d employés de banque sur la montée de l individualisme au travail. 3

4 SUGGESTION D EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE Mutations du travail et affaiblissement des syndicats (SES T le ES) La séquence proposée permet de montrer que l affaiblissement des syndicats est lié aux mutations du travail. La flexibilité accrue des emplois et la mise en place de nouveaux modes de gestion de la main-d œuvre fragilisent les syndicats. FICHE ÉLÈVE 1. Selon Arnaud Parienty, sur quoi porte l action des syndicats aujourd hui? 2. Quels sont les changements de mode de gestion qui mènent à ce qu il appelle des «réflexes de plus en plus individualistes»? 3. Quelles sont, selon lui, les explications de la perte d audience des syndicats? 4. Comment peut-on mesurer «l audience» d un syndicat? 5. Pour quelles raisons les intérimaires participent-ils peu aux actions collectives? 6. Comment l embauche des intérimaires affaiblit-elle les actions collectives? 7. En dehors de la défense des intérêts des salariés, quel rôle peut jouer le syndicat? 4

5 CORRIGÉ 1. Ce sont surtout des actions défensives: maintien de l emploi, lutte contre les licenciements. 2. Les nouvelles formes d organisation du travail sont associées à de nouveaux modes de gestion de la main-d œuvre : la logique des compétences succède à celle de la qualification, les carrières sont plus individualisées, les salaires sont modulés en fonction des résultats individuels. Cela a tendance à minimiser la place du collectif et à privilégier la dimension individuelle dans les relations entre les salariés et leur direction. Les salariés ont alors tendance à miser davantage sur la réussite individuelle que sur l action collective pour améliorer leur situation. 3. Deux raisons : les syndicats ont des difficultés pour obtenir la satisfaction de revendications, la plupart des combats menés sont perdus ; les nouveaux modes de gestion conduisent à un plus grand individualisme des salariés et à une défiance vis-à-vis des syndicats 4. Par le taux de syndicalisation mais aussi par l aptitude à mobiliser. On peut donc nuancer l idée du retrait : certes le taux de syndicalisation est faible mais les syndicats restent capables de mobiliser autour de mots d ordre de grève, par exemple, même si ce sont surtout des combats défensifs. 5. Parce qu ils sont en situation de précarité dans l entreprise : leur réemploi pour un nouveau contrat intérimaire ou leur emploi définitif en CDI dépend de l appréciation de la direction de l entreprise. Ils doivent faire preuve de loyauté afin d augmenter leurs chances d être embauchés. D autre part, les intérimaires ont plus de difficultés à se sentir concernés par les revendications locales puisqu ils ne sont pas salariés de l entreprise et y restent pour une courte durée. 6. En cas de grève, les intérimaires peuvent remplacer les grévistes; la grève perd alors de son efficacité. 7. Il crée de la solidarité entre les ouvriers. Le syndicat a aussi une fonction intégratrice. On pourra ici faire le lien avec la question du travail comme instance d intégration sociale (chapitre «La cohésion sociale et les instances d intégration»). 5

6 INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES La faible syndicalisation des ouvriers et des employés, mais aussi des femmes et des jeunes, peut être reliée à la montée du chômage de masse et à la flexibilisation de la main-d œuvre. Les formes d emploi flexibles sont de fait un obstacle à la participation syndicale : seuls 2,4% des salariés en CDD ou en intérim et 6,1% des salariés en CDI à temps partiel sont syndiqués, contre 9,4 % pour les salariés en CDI à temps complet. Les écarts sont encore plus importants lorsqu un syndicat est présent sur le lieu de travail, ce qui peut conduire à s interroger sur la capacité des organisations syndicales à représenter ces salariés. En 2004, les formes d emploi flexibles concernent un quart des salariés, le tiers des femmes et des personnes de moins de 30 ans. S ils sont moins souvent syndiqués, ces salariés ne sont pas pour autant exclus de toute représentation syndicale: plus d un quart des salariés en CDD, en intérim ou à temps partiel signalent qu un syndicat est présent sur leur lieu de travail; près de la moitié font état d une présence syndicale dans l entreprise ou l administration. Au niveau de la branche, ce sont plus de neuf salariés sur dix qui bénéficient de dispositions négociées par les fédérations syndicales. T. AMOSSÉ et M.-T. PIGNONI, «La transformation du paysage syndical depuis 1945», Données sociales, INSEE, 2006 LIVRET RÉDIGÉ PAR CLARISSE GUIRAUD SCÉRÉN-CNDP, 2007