LE STRESS I. DEFINITION BIOLOGIE DU STRESS. II.1. Prise en charge du stresseur. II.2. Le syndrome général d adaptation
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- Agathe Bastien
- il y a 8 ans
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1 I. DEFINITION I. DEFINITION LE STRESS Le stress est un terme très largement utilisé dans le langage commun et qui est par le fait galvaudé. Le stress est un terme emprunté à la physique désignant la contrainte exercée sur un matériau. Ce matériau est capable de résister à de nombreuses contraintes jusqu à déformation ou rupture. En biologie, ce terme se rapporte à l adaptation et à l accommodation biologique dans un contexte de constance du milieu intérieur. Le premier à avoir utilisé le terme en biologie est Walter Cannon pour des travaux concernant l homéostasie et la glande surrénale. Hans Selye popularisera le mot quand il s apercevra que divers chocs par brûlure, infection ou hémorragie entraînent les mêmes manifestations anatomo-cliniques. Il désignera cela sous le nom de «syndrome général d adaptation». Le terme de stress a pour mérite de montrer que ce n est pas forcément l agent agresseur qui est pathogène mais la réaction de l organisme à cet agent. Si la réaction de l organisme est excessive, il présente des troubles de l adaptation. Tous les stimuli qui modifient l homéostasie ne sont pas forcément négatifs et en conséquence le stress n est pas obligatoirement nocif. II. BIOLOGIE DU STRESS II.1. Prise en charge du stresseur La réponse de l organisme met en jeu le système nerveux central, le système nerveux périphérique et le système endocrinien. Les organes sensoriels et les innervations efférentes reçoivent le stresseur. Le cortex et le système limbique analysent comparativement le stresseur avec les données issues d expériences affectives ou d apprentissage afin d élaborer une réponse. Une partie du système limbique, l amygdale et l hippocampe agissent sur l hypothalamus et la formation réticulée du tronc cérébral, pour stimuler les surrénales et le système nerveux neurovégétatif orthosympathique. II.2. Le syndrome général d adaptation II.2.1. La réaction d alarme Elle résulte de l activation orthosympathique stimulant les organes impliqués dans la défense (appareil cardio-vasculaire, poumons, foie et muscles) et inhibant les fonctions inutiles (digestion, reproduction). Cette activation a un retentissement sur la médullosurrénale dont les cellules libèrent l adrénaline. Effets cardiovasculaires et respiratoires Élévation de la pression artérielle Élévation du débit cardiaque et redistribution de l irrigation sanguine au profit des organes de défense. LE STRESS Page -1/6-
2 II. BIOLOGIE DU STRESS Augmentation de la taille pupillaire Élévation du rythme respiratoire et dilatation des bronches pour augmenter l apport en oxygène Contraction de la rate pour augmenter la quantité de globules rouges Hyperglycémie et augmentation de la synthèse des catécholamines Activation des voies noradrénergiques en provenance du locus coerulus en direction du cortex dans le but d augmenter la vigilance Libération d endorphines pour lutter contre la douleur II.2.2. La phase de résistance Si l exposition au stresseur persiste, l axe hypothalamo-hypophysaire s active. II Stimulation de la sécrétion Sous l influence de l amygdale et de l hippocampe, les neurones sécréteurs parvocellulaires de l hypothalamus libèrent dans la circulation hypophysaire, des neurohormones CRF ou corticolibérine. L adénohypophyse répond en sécrétant l ACTH qui est libérée dans la circulation générale et active les cellules de la corticosurrénale. Ces dernières produisent les hormones corticoïdes et plus particulièrement dans la phase de résistance, cortisol, cortisone et corticostérone. II Les effets des glucocorticoïdes Augmentation de la néoglucogenèse hépatique Augmentation de la lipolyse Diminution de la consommation de glucose dans la peau et les viscères Régulation de la vasodilatation Feed-back vers le cerveau par le CRF et les glucocorticoïdes pour adapter la réponse au stress Inhibition du système immunitaire II Épuisement et pathologies Lors de chronicité du stress, les capacités énergétiques et le glucose s épuisent. Comme les cellules perdent leur carburant s ensuit une dérégulation de plusieurs systèmes hormonaux et endocriniens, la dépression de l immunité continue et la cholestérolémie reste durablement élevée (effet de la lipolyse). a. Pathologies somatiques Hypertension, athérosclérose, infarctus du myocarde, constipation, colite, ulcère, arthrites rhumatisantes, diabète, obésité, mort. b. Troubles immunitaires Le stress majeur induit une diminution de la production de Lymphocytes T, et d interféron, une diminution de cellules tueuses naturelles et de leur cytotoxicité. Les interactions entre système LE STRESS Page -2/6-
3 II. BIOLOGIE DU STRESS nerveux surtout orthosympathique et système immunitaire sont complexes par libération conjointe de glucocorticoïdes, endorphines, hormone de croissance ou prolactine. c. Pathologies psychiques Indifférence, introversion, passivité, résignation, dépression, anorexie mentale, troubles anxieux. Irritabilité, risque d accident accru d. Troubles du comportement socioprofessionnel II.3. ASPECTS COGNITIFS II.3.1. Programmation de réponses spécifiques Si globalement le syndrome général d adaptation face à de puissants stresseurs est une réponse stéréotypée, il est néanmoins modulé par le conditionnement du sujet. Par exemple une exposition brutale au froid ou au chaud entraîne une réaction stéréotypée, mais si on habitue le sujet auparavant soit au chaud soit au froid, il réagira par une augmentation de corticoïdes face au froid et une diminution face au chaud (pour réduire la thermogenèse). La réponse au stress peut donc être spécifique et l intensité de la réponse est dépendante de son côté inattendu. C est le système limbique qui est impliqué dans cette modulation car il reçoit des informations issues de l environnement et du corps, les utilisent pour l apprentissage et les stocke par la mémorisation pour servir de références au cortex en cas de nouvelle situation stressante. II.3.2. Modulation de l impact du stress par des facteurs cognitifs L évaluation du stress par le système limbique et le cortex est plus importante que la programmation et l exécution de la réponse de stress. Dans une situation stressante, le sujet non entraîné se sent incapable de la contrôler, éprouve une forte émotion et ne possède pas de stratégie efficace pour se défendre. La stimulation hypothalamique aboutit à une réponse stéréotypée inadaptée ayant pour impact d augmenter les émotions et le stress. Avec l entraînement, le sujet contrôle la situation, a confiance en lui. Le système cortico-limbique élabore une stratégie ciblée et stimule spécifiquement l hypothalamus et la formation réticulée permettant une régulation des émotions et donc un apprentissage accru. II.3.3. Bases neurobiologiques de la modulation cognitive Dans le système nerveux central, il y a augmentation de la libération de Noradrénaline et de 5- hydrotryptophane. Le contrôle de la situation permet la synthèse régulière de ces deux molécules. Parallèlement le contrôle de la situation permet une activation continue du système neurovégétatif orthosympathique tandis que l absence de contrôle stimule la corticosurrénale. Les performances cognitives par surcroît sont moindres en cas de système corticosurrénalien chroniquement élevé et l individu a en conséquence tendance à réagir passivement. II.3.4. L effet débilitant du stress Il existe donc trois causes cognitives de stress qui s ajoutent au stress environnemental : L absence de stratégie de réponse dans le répertoire cortico-limbique. L utilisation de stratégie de réponse inadaptée par erreur d évaluation. LE STRESS Page -3/6-
4 III. LA DIMENSION PSYCHOLOGIQUE DE STRESS Les réactions émotionnelles perturbant la défense car elles induisent des réactions inappropriées. Les émotions diminuent la perception de la situation stressante, l attention est polarisée sur un seul aspect de la situation et les solutions de rechange ne sont pas envisagées. Ainsi se généralisent des réponses stéréotypées inefficaces. III. LA DIMENSION PSYCHOLOGIQUE DE STRESS Pour les humains, on parle d évènements de vie pour désigner des situations produisant chez le sujet un gros effort d adaptation. Ces évènements peuvent être positifs comme le mariage, l entrée sur le marché du travail, ou négatifs comme un deuil ou une perte d emploi. Pour autant le stress ne correspond pas à un score total sur une période donnée : il est dépendant des perceptions, représentations ou attitudes du sujet. La capacité de prévision intervient aussi. En effet, la possibilité de contrôler la situation et d en prévoir l issue joue un rôle important. Ces stratégies d ajustement se nomment «coping» et sont d autant plus efficaces que l individu peut disposer par ailleurs de soutien social. En résumé, la réaction au stress est faible quand l individu prévoit et contrôle l agression, et bénéficie de la bienveillance de son entourage. LE STRESS Page -4/6-
5 IV. MOYENS DE LUTTE CONTRE LE STRESS IV. MOYENS DE LUTTE CONTRE LE STRESS IV.1. Moyens médicamenteux Les anxiolytiques sont utiles pour traiter les conséquences à court terme du stress comme l insomnie, l anxiété ou des manifestations psychosomatiques. La prescription ne doit absolument pas dépasser quelques jours. IV.2. Hygiène de vie Respecter son sommeil, respecter ses besoins de repos, éviter les addictions légales à l alcool et au tabac, ne pas abuser des excitants comme le café, manger des fruits et légumes et ne pas trop abuser des bonnes choses, pratiquer un loisir sportif ou artistique. IV.3. Techniques corporelles et de relaxation Il s agit d apprendre à réduire son état de tension grâce à des techniques de concentration, de relaxation musculaire, de travail sur la respiration. IV.4. Stratégies cognitivo-comportementales Il s agit de remplacer les attitudes sources de conflit au profit d attitudes plus conciliantes, et auparavant d identifier les situations à problèmes puis d analyser son propre comportement dans ces occasions : c est la stratégie comportementale. Il s agit de faire réfléchir le sujet sur la façon dont il voit le monde pour s ouvrir à d autres types de représentations et de perspectives : c est la stratégie cognitive. Bien entendu, si le stress n est plus gérable ou s il devient chronique, il convient de prendre rendez vous avec son médecin traitant. LE STRESS Page -5/6-
6 IV. MOYENS DE LUTTE CONTRE LE STRESS BIBLIOGRAPHIE : 1. Neurosciences médicales : Thomas C.Pritchard et Kevin D.Alloway éditions De boeck université 2. Stress : Robert Dantzer Encyclopedia universalis 3. Stress et cellules tueuses : Karl Bechter/Katja Gaschler Cerveau et Psycho N 8 pp Site internet : LE STRESS Page -6/6-
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