Faisabilité d une opération de déminage au pied de la falaise littorale, commune de Cauville (Seine-Maritime). Avis du brgm

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1 Faisabilité d une opération de déminage au pied de la falaise littorale, commune de Cauville (Seine-Maritime). Avis du brgm BRGM/RP FR Septembre 2006

2 Faisabilité d une opération de déminage au pied de la falaise littorale, commune de Cauville (Seine-Maritime). Avis du brgm BRGM/RP FR Septembre 2006 Étude réalisée dans le cadre des opérations de Service public du BRGM 06-PIR-A05 R. COUËFFÉ Vérificateur : Nom : Jean-François PASQUET Date : 21 septembre 2006 Approbateur : Nom : Jean-François PASQUET Date : 21 septembre 2006 Signature : Signature :

3 Mots clés : Aléa, éboulement, chute de blocs, falaise morte, stabilité, surveillance, craie, Cauville, Seine-Maritime, Haute-Normandie. En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Couëffé R. Faisabilité d une opération de déminage au pied de la falaise littorale de Cauville (Seine-Maritime). Avis du Brgm. Rapport BRGM/RP FR, 25 p., 4 fig., 2 ph. BRGM, 2006, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l autorisation expresse du BRGM. 2 BRGM/RP FR

4 Synthèse A la demande de la Préfecture de Seine-Maritime (SIRACED-PC), le Service Géologique Régional Haute-Normandie du BRGM est allé examiner le 20 septembre 2006 la falaise littorale de Cauville. Cette visite fait suite à la découverte, sur la plage, d explosifs de la seconde guerre mondiale (bloc béton renfermant des explosifs). Le BRGM a été chargé d examiner l état de stabilité de la falaise littorale, afin d évaluer la faisabilité et les contraintes potentielles de l opération de déminage. Dans la zone de travail telle que définie par les démineurs, aucune trace d instabilité imminente majeure n était visible lors de la visite du BRGM. Sur tout le linéaire de falaise examiné, la paroi crayeuse de la falaise morte ne montre aucune trace perceptible de mouvement en cours de grande ampleur (du type éboulement en masse de la paroi crayeuse). La comparaison des situations relevées en octobre 2004 et en septembre 2006 montre qu aucune évolution significative de l état de stabilité de la falaise littorale n est survenue dans la zone d étude en 2 ans. Sans qu il soit possible d en déterminer la date de survenance, on ne peut cependant exclure quelques mouvements de terrain d ampleur limitée de type : - chutes de blocs ou détachement d écailles de taille limitée, issus de la paroi verticale crayeuse ; - chutes de nodules de silex provenant des argiles à silex affleurant en sommet de la falaise ; - chutes de blocs au front du bourrelet de pied de falaise morte. La morphologie du front de ce bourrelet et la nature des matériaux le composant suggèrent localement des instabilités potentielles liées à la présence de blocs, instables et plus ou moins fracturés, de craie déjà éboulés et soliflués sur le versant. Dans ce contexte, pour la sécurité des personnes présentes lors de l opération de déminage, il est recommandé : - d éviter la circulation ou le stationnement à proximité immédiate du pied de la falaise morte et du front du bourrelet de pied de falaise ; - d opérer éventuellement depuis des postes situés à l abri des quelques blocs plurimétriques résiduels de craie éboulés repérés sur la plage, à peu près au droit de la Valleuse de Cauville ; - d être équipé de casque en cas de projection de matériaux. Compte tenu des distances séparant l engin à déminer de la falaise morte et du front du bourrelet de pied de falaise, au vu du profil du littoral dans toute la zone de travail, l opération envisagée ne semble pas susceptible de pouvoir affecter de façon significative l état de stabilité de la falaise et de déclencher des désordres de grande ampleur (de type éboulement en masse). Compte tenu de la distance entre le bord de falaise et les premières habitations, aucun mouvement de grande ampleur ne semble pouvoir menacer directement la sécurité BRGM/RP FR 3

5 des personnes et des biens dans les zones habitées proches. Il est toutefois recommandé d interdire, lors de l opération de déminage mais également de façon permanente, la circulation aux abords immédiats du sommet de la falaise littorale. Enfin, plusieurs indices (fissures ouvertes affectant partiellement la paroi crayeuse de la falaise morte et écailles plurimétriques observées sur cette même paroi) soulignent le caractère potentiellement instable de la falaise morte crayeuse dans la zone examinée. Ces éléments suggèrent que des mouvements de terrain surviendront dans le futur, sans qu il soit possible d en évaluer l ampleur et d en préciser la date de survenance. Au vu des faits, il est recommandé de surveiller l évolution de la paroi crayeuse dans cette zone et de signaler tout mouvement qui surviendrait. Dans ce cadre, il est recommandé de maintenir l interdiction d accès à la falaise. Le respect de cette interdiction devra notamment être assuré par la vérification de la bonne lisibilité des panneaux informatifs présents lors de la visite et une surveillance régulière de la zone. 4 BRGM/RP FR

6 Sommaire 1. Introduction Situation géographique - Contexte géologique Faits constatés - Eléments recueillis Diagnostic Recommandations Conclusions...19 BRGM/RP FR 5

7 Liste des illustrations FIGURES Fig. 1 Localisation de la commune de Cauville Fig. 2 Situation du linéaire de falaise examiné sur la carte topographique à 1/ avec report de la position de l'engin découvert sur l'estran... 9 Fig. 3 Extrait de la carte géologique à 1/ avec report de la position de l'engin et du linéaire de falaise examiné Fig. 4 Profil schématique de la falaise littorale dans la zone examinée PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES Photo 1 Profil de la falaise littorale dans la zone examinée par le Brgm Photo 2 Vue de la falaise morte au droit de l'engin à déminer BRGM/RP FR

8 1. Introduction A la demande de la Préfecture de Seine-Maritime (SIRACED-PC), le Service Géologique Régional Haute-Normandie du BRGM est allé examiner, le 20 septembre 2006, le tronçon de falaise littorale bordant la commune de Cauville (Fig. 1). Cette demande fait suite à la découverte d un engin explosif datant de la seconde guerre mondiale sur la plage, approximativement au niveau des basses mers de vives-eaux. D après les informations transmises par la Protection Civile, l engin découvert correspondrait à un bloc de défense côtière en béton renfermant des explosifs. Fig. 1 - Localisation de la commune de Cauville (Source : BdCarto IGN ). L intervention du BRGM fait suite à une première étude du BRGM réalisée en 2004 (rapport BRGM/RP FR, octobre 2004) sur le même secteur et dans le même cadre. Cette première étude avait permis notamment d examiner la paroi de falaise faisant l objet de l intervention du 20 septembre La comparaison peut par conséquent permettre d évaluer l évolution de l état de stabilité de la falaise en 2 ans. Le BRGM n étant pas compétent dans le domaine de la pyrotechnie, les observations faites au cours de la visite ont consisté en un examen géotechnique visuel de la falaise de part et d autre de l engin dont les coordonnées géographiques ont été fournies par le Groupement des Plongeurs-Démineurs de la Marine Nationale (Cherbourg). Le BRGM a été chargé d apprécier l état de stabilité de la falaise afin d évaluer la faisabilité et les contraintes potentielles d une opération de déminage sur la plage. BRGM/RP FR 7

9 Le présent rapport est public dès sa fourniture et peut être communiqué à toute personne qui le demande. Un exemplaire est envoyé à la Préfecture de Seine- Maritime, un à la mairie de Cauville et un à la DRIRE de Haute-Normandie. Deux autres exemplaires sont archivés au BRGM SGR/HNO et au BRGM Orléans. La page de synthèse en début de rapport peut être ou pourra être accessible à la consultation publique via les sites de consultation papier ou numériques du BRGM (site web du BRGM, banques publiques nationales). 8 BRGM/RP FR

10 2. Situation géographique - Contexte géologique La commune de Cauville se situe sur la façade littorale ouest du département de la Seine-Maritime, entre Le Havre et Etretat. La commune est localisée à 8 km au Sud du terminal pétrolier d Antifer. La zone examinée par le BRGM (Fig. 2) représente au total un linéaire de falaise d environ 400 m et correspond aux stations 2 et 3 examinées en octobre 2004 (rapport BRGM/RP FR, octobre 2004). Elle est limitée à 200 m de part et d autre de l engin découvert, dont les positions fournies par le Groupement des Plongeurs- Démineurs de la Marine Nationale (GPD Cherbourg) sont les suivantes : Latitude = N / Longitude = E (WGS 84). Signalons que, malgré une visite succincte des lieux, l examen de la falaise n a pu être complété par l examen de la surface des terrains sus-jacents (végétation fortement développée). L engin découvert, situé au niveau des basses mers de grandes marées, n était pas visible lors de la visite du BRGM (intervention durant les troisièmes et quatrièmes heures de marée descendante). Fig. 2 Situation du linéaire de falaise examiné sur la carte topographique à 1 / (Etretat Cap d Antifer 1710E, IGN) avec report de la position de l engin découvert sur l estran. BRGM/RP FR 9

11 D un point de vue géologique, d après la carte à 1/ Montivilliers / Etretat (n 74, 1968, Ed. BRGM) et les données BSS (Banque de données du Sous-Sol gérée par le BRGM et accessible au public), la falaise littorale sur le linéaire examiné se compose de cinq principaux ensembles lithologiques avec, de la base vers le sommet : - un ensemble (j 8 ; Fig. 3 et 4) constitué d argiles et de bancs calcaires datés du Jurassique supérieur. Cet ensemble, fréquemment recouvert par les coulées de solifluxion et les éboulis de pied de falaise morte, est localement remis à l affleurement sous l action érosive de la mer. Il constitue, avec les sables néocomiens, le front du «bourrelet protecteur» ; - un ensemble (n 6-1 ; Fig. 3 et 4) constitué de sables verts glauconieux datés du Néocomien. Cet ensemble affleure localement en tête du «bourrelet protecteur», à la faveur de glissements superficiels récents ou sous l action érosive de la mer ; - un ensemble (C 2a-1 ; Fig. 3 et 4) constitué de marnes grises glauconieuses («Argiles du Gault») datées du Cénomanien inférieur Albien. Cet ensemble, fréquemment recouvert par les coulées de solifluxion et les éboulis de pied de falaise morte, affleure exclusivement en pied de falaise morte ; - un ensemble (C 2b ; Fig. 3 et 4) constitué de craie blanchâtre à jaunâtre à cordons de nodules de silex noir. Cet ensemble crayeux, qui forme le corps principal de la falaise morte, date du Cénomanien moyen Turonien moyen ; - un ensemble (RS ; Fig. 3 et 4) visible en sommet de falaise constitué d argiles rougeâtres à silex (Argiles à silex). Cette formation qui repose sur le toit très irrégulier de la craie est issue de la décalcification de la craie. Fig. 3 Extrait de la carte géologique à 1/ (Montivilliers - Etretat n 74, 1968, BRGM) avec report de la position de l engin découvert sur l estran et du linéaire de falaise examiné. 10 BRGM/RP FR

12 Le profil de la falaise littorale dans le secteur examiné (Photo 1) est présenté de façon schématique sur la Fig. 4. Sur tout le linéaire étudié, on notera la présence, en pied de falaise morte, d un bourrelet «protecteur» large suivant les endroits de 30 à 50 m. Ce bourrelet «protecteur» est formé d un mélange de blocs crayeux éboulés (d un volume variant du dm 3 à plusieurs m 3 ) et d argiles, dépôt de pied de falaise alimenté par la craie et les argiles à silex et mis en place par éboulement de blocs crayeux et solifluxion / glissement des argiles. Ces dépôts de pied de falaise reposent au-dessus des terrains du Jurassique supérieur et des sables verts néocomiens. Le front du bourrelet «protecteur» atteint dans la zone étudiée 15 à 20 m de hauteur. E W RS : Argiles à silex C 2b : Craie blanchâtre à silex C 2a-1 : Argiles du Gault Dépôts de solifluxion / Eboulis Engins explosifs 10m 10m n 6-1 : Sables néocomiens j 8 : Argiles et calcaire jurassiques Falaise morte Bourrelet «protecteur» Plage Fig. 4 Profil schématique de la falaise littorale dans la zone examinée. D après la carte hydrogéologique de la Seine-Maritime (1990, Ed. BRGM), le toit de l aquifère de la craie se situerait à moins de + 10 m NGF en périodes de moyennes eaux, c est-à-dire approximativement en pied de falaise ou à quelques mètres audessus. Sur le territoire de la commune de Cauville, on notera : - la présence de plusieurs sources en pied de falaise morte, avec un exutoire localisé au contact entre les Argiles du Gault et la craie à silex cénomanienne ; - la présence de résurgences en pied du front du bourrelet «protecteur» qui marquent probablement l exutoire des sables néocomiens aquifères. BRGM/RP FR 11

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14 3. Faits constatés - Eléments recueillis L examen de la falaise a permis d avoir un aperçu d ensemble de l état de stabilité de la falaise à proximité des engins et du risque encouru par les démineurs lors de l opération de déminage. Rappelons que la zone analysée le 20 septembre 2006 avait déjà été examinée en octobre 2004 (stations 2 et 3 ; rapport BRGM/RP FR, octobre 2004). Une comparaison des descriptions faites lors de ces deux visites permet d évaluer l évolution de l état de stabilité de la falaise dans ce secteur. Il faut signaler que toute la zone de travail est comprise le long d un tronçon de falaise interdite d accès. Deux panneaux d avertissement, signalant cette interdiction d accès aux falaises pour cause de risque d éboulement, ont été aperçus, lors de la visite du BRGM, en bout de la route de la Valleuse de Cauville (descente à la mer impossible) et au début de l impasse du Tronquay (descente utilisée pour l intervention ; Fig. 2). Dans la portion examinée, la hauteur de la falaise littorale varie de 60 (valleuse de Cauville) à 90 m. Le profil de falaise montre depuis la base vers le sommet (Fig. 4, Photo 1) : - un haut de plage avec quelques rares gros blocs épars de craie éboulés, strictement limités à la périphérie immédiate du front du bourrelet protecteur. L engin à déminer, d après la position fournie par le GPD de Cherbourg, se situe à environ 100 m du front du bourrelet protecteur. Signalons par ailleurs que le milieu et bas de plage sont dénués de tout bloc résiduel de gros volume (> 1m 3 ) ; - un bourrelet protecteur peu large (30 à 40 m), assez fortement penté (20-25 ) et accusant 10 à 20 m de hauteur. Dans la partie sud de la zone examinée, de nombreux blocs et panneaux de craie anciennement éboulés recouvrent ce bourrelet protecteur, sans qu il n ait été observé de signes d instabilités potentielles. Plus au Nord, le front du bourrelet protecteur, relativement haut (15 à 20 m), montre les argiles calcaires jurassiques surmontées de matériaux soliflués qui révèlent plusieurs blocs (de l ordre du m 3 ) plus ou moins instables ; - une falaise morte, haute de 30 à 50 m. La falaise morte est constituée d une paroi crayeuse subverticale haute de 30 à 40 m, composée de craie blanche à jaunâtre à nombreux lits de nodules de silex. Lors de la visite du BRGM, l examen de la falaise morte au droit de la position de l engin à déminer a révélé plusieurs écailles superficielles de craie (hauteur : 5 à 10 m ; largeur : 1 à 3 m ; épaisseur < 1 m) délimitées par des fissures ouvertes et localisées principalement au sommet de la paroi crayeuse (Photo 2) ; - en sommet de falaise, environ 10 m d argiles à silex. A peu près au droit de la position de l engin à déminer (Photo 2), ces argiles à silex présentent des fissures ouvertes délimitant un panneau de matériaux potentiellement instable (hauteur : environ 8 m ; largeur : 4 m ; épaisseur > 1 m). BRGM/RP FR 13

15 La comparaison des situations relevées en octobre 2004 et en septembre 2006 (comparaison des clichés photographiques et examen attentifs des éléments identifiés comme potentiellement instables en octobre 2004) permet de signaler les faits suivants : - au niveau du sommet de falaise et des formations superficielles (argiles à silex), aucun mouvement important ne semble être survenu au cours des 2 ans. L écaille potentiellement instable identifiée au droit de l engin à déminer étant toujours visible (photo 4 du rapport BRGM/RP FR d octobre 2004) ; - aucun détachement d écaille ni chute de blocs ne semble être survenu au niveau de la falaise morte (paroi crayeuse), comme en atteste l absence de nouveaux résidus de mouvement (blocs crayeux, argiles à silex) au toit du bourrelet protecteur. Aucune écaille nouvelle n est apparue et les écailles identifiées comme potentiellement instables en octobre 2004 sont toujours en place ; - depuis octobre 2004, la falaise vive (front du bourrelet protecteur) semble avoir connu un léger recul comme en attestent l érosion progressive en pied des cônes résultant de glissement superficiel et localement la chute de gros blocs crayeux depuis le sommet de la falaise vive (cas du bloc de la photo 6 figurée dans le rapport BRGM/RP FR d octobre 2004) ; - au niveau du haut de plage, le cordon de galets apparaît moins développé et quelques blocs crayeux couronnant le pied du bourrelet protecteur semblent avoir disparu par érosion. 14 BRGM/RP FR

16 4. Diagnostic Sur tout le linéaire de falaise examiné, aucune trace d instabilité imminente n était visible lors de la visite du BRGM. La falaise morte ne montre aucune trace perceptible d éboulement majeur en cours de mouvement. La comparaison de l état actuel avec la situation il y a 2 ans démontre la stabilité de la falaise sur ce tronçon. Cependant, compte tenu de la présence, sur la paroi crayeuse, d écailles superficielles de craie, ne peuvent être exclus quelques mouvements de terrain d ampleur limitée de type chutes de blocs crayeux sporadiques ou détachement d écailles résiduelles. Par ailleurs, on ne peut également exclure des chutes sporadiques de nodules de silex provenant des argiles à silex affleurant au sommet de la falaise morte, la zone au droit de l engin à déminer montrant un ensemble argileux potentiellement instable (écaille). La falaise bordant la zone de travail pour le déminage révèle ainsi plusieurs indices soulignant le caractère potentiellement instable de la falaise morte : fissuration limitant des écailles superficielles de craie, fissuration affectant les argiles à silex du sommet de falaise et fissure ouverte parcourant l ensemble de la paroi crayeuse. Les éléments identifiés lors de la visite suggèrent que des écailles de craie ou d argiles à silex, voire un panneau de craie, viendront à s ébouler, sans qu il soit possible, avec les éléments dont nous disposons, d en prévoir la date et l ampleur (notamment concernant la taille des éventuels blocs libérés et la distance de projection de ces mêmes blocs). Enfin, la hauteur et la morphologie du front du bourrelet de pied de falaise morte (érodé en pied par la mer sous l effet des vagues) suggèrent localement des instabilités potentielles liées à la présence de blocs de craie déjà éboulés et soliflués sur le versant. Des mouvements de terrain de type chutes de blocs d ampleur limitée surviendront dans le futur sans qu il soit cependant possible de savoir quand. BRGM/RP FR 15

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18 5. Recommandations Au vu des faits observés lors de la visite, aucun péril imminent ne semble concerner directement la zone de travail définie pour l opération de déminage. En l absence d écaille de grande extension ou de fissure majeure sur la paroi crayeuse de la falaise morte, la visite du BRGM ne révèle aucun élément visuel signalant un mouvement de grande ampleur en cours (de type éboulement en masse de la paroi crayeuse). La comparaison des situations relevées en octobre 2004 et en septembre 2006 montre qu aucune évolution significative de l état de stabilité de la falaise littorale n est survenue dans la zone d étude en 2 ans. Des mouvements de faible ampleur au niveau du front du bourrelet de pied de falaise (chutes de blocs) ou depuis le sommet de la falaise morte (chutes de blocs de silex provenant des argiles à silex) pourraient toutefois survenir localement, sans qu il soit possible d en prévoir la date. Dans ce contexte d instabilité potentielle, le port du casque sur le chantier de déminage apparaît obligatoire. Il est par ailleurs recommandé de ne pas circuler ou stationner en aval immédiat du bourrelet de pied de falaise (qui pourrait être considéré comme un merlon protecteur). Cette recommandation est valable pour l opération de déminage durant laquelle les démineurs devront opérer depuis la plage, éventuellement à l abri des quelques rares gros blocs de craie éboulés disséminés sur la plage. Cette recommandation est également valable pour la sécurité des personnes fréquentant régulièrement le littoral (touristes, pécheurs à pied, ) ; l interdiction d accès et donc de circulation au pied de la falaise doit par conséquent être maintenue et son respect assuré par la vérification de la bonne lisibilité des panneaux informatifs et la surveillance aussi fréquente que possible de la zone. La zone examinée montre des indices d instabilité potentielle au niveau de la paroi crayeuse (écaillage, fissures ouvertes, ) et en particulier au droit de l engin à déminer. Des mouvements de terrain surviendront à l avenir, sans qu il soit possible de déterminer quand et avec quelle ampleur. Compte tenu de la distance entre les engins à déminer et la falaise morte (évaluée à environ 150 m dans la zone de travail), compte tenu de la distance entre les engins à déminer et le front du bourrelet de pied de falaise (environ 100 m) et au vu du profil du littoral (présence d un bourrelet «protecteur» dont le front atteint fréquemment 10 à 15 m de hauteur) dans toute la zone de travail définie par le GPD, l utilisation de faibles charges explosives ne semble cependant pas susceptible de pouvoir affecter l état de stabilité ou déclencher des désordres au niveau de la falaise morte (éboulement en masse de la paroi crayeuse par exemple). De manière préventive et pour se prémunir de tout facteur aggravant la situation dans les zones potentiellement instables, les démineurs devront s assurer que : - les ondes provoquées par l explosion des charges utilisées ne seront pas orientées principalement vers la falaise ; - les débris produits lors de la déflagration seront projetés, dans la mesure du possible, en l air ou vers la mer, et non pas vers la falaise. BRGM/RP FR 17

19 Compte tenu de la distance entre le bord de falaise et les premières habitations, aucun mouvement de grande ampleur ne semble pouvoir menacer directement la sécurité des personnes et des biens dans les zones habitées proches. Il est toutefois recommandé d interdire, lors de l opération de déminage mais également de façon permanente, la circulation aux abords immédiats du sommet de la falaise littorale. Enfin, concernant les contraintes du chantier d extraction des explosifs, les démineurs devront opérer depuis des postes de travail (déclenchement des explosions, ) à l abri à la fois des éléments projetés par la déflagration et des blocs susceptibles de s ébouler depuis la falaise (falaise morte ou front du bourrelet de pied de falaise). Compte tenu du contexte de la zone examinée, le poste le plus adapté semble se situer au Sud de la zone d étude, au niveau des gros blocs de craie observés sur l estran, à peu près au droit de la valleuse de Cauville. 18 BRGM/RP FR

20 6. Conclusions A la demande de la Préfecture de Seine-Maritime (SIRACED-PC), le Service Géologique Régional Haute-Normandie du BRGM est allé examiner le 20 septembre 2006 la falaise littorale de Cauville. Cette visite fait suite à la découverte, sur la plage, d un caisson de béton renfermant des explosifs de la seconde guerre mondiale. Le BRGM a été chargé d examiner l état de stabilité de la falaise littorale, afin d évaluer la faisabilité et les contraintes potentielles de l opération de déminage de cet engin. De part et d autre de la position de l engin, aucune trace d instabilité imminente n était visible lors de la visite du BRGM. Seuls pourraient éventuellement survenir quelques mouvements de terrain d ampleur limitée de type chutes de blocs issus de la paroi crayeuse, chutes de nodules de silex provenant des argiles à silex affleurant en sommet de la falaise ou chutes de blocs depuis le front du bourrelet de pied de falaise. Dans ce contexte, il est recommandé de maintenir l interdiction d accès à la falaise et s assurer de son respect. Pour l opération de déminage, il est également recommandé d interdire la circulation et le stationnement à proximité immédiate du pied du bourrelet «protecteur». Pour la sécurité des personnes présentes lors de l opération de déminage, il est recommandé d opérer éventuellement depuis des postes situés à l abri des quelques rares blocs plurimétriques de craie éboulés repérés sur la plage à peu près au droit de la Valleuse de Cauville. Ces quelques rares blocs peuvent en effet servir d écran à d éventuelles projections d éclats ou de terre. Compte tenu de la distance séparant l engin à déminer de la falaise morte et du front du bourrelet de pied de falaise et au vu du profil du littoral dans toute la zone de travail, l utilisation de faibles charges explosives pour l opération envisagée ne semble pas susceptible de pouvoir affecter de façon significative l état de stabilité de la falaise et déclencher de désordres de grande ampleur (de type éboulement en masse). La chute de cailloux ou de petits blocs étant toujours possible, l accès à la zone de déminage et la circulation sur le chantier de destruction impliquent le port permanent d un casque de sécurité. Enfin, compte tenu de la distance entre le bord de falaise et les premières habitations, aucun mouvement de grande ampleur ne semble pouvoir menacer directement la sécurité des personnes et des biens dans les zones habitées proches. Il est toutefois recommandé d interdire, lors de l opération de déminage mais également de façon permanente, la circulation aux abords immédiats du sommet de la falaise littorale. BRGM/RP FR 19

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22 Planches Photographiques BRGM/RP FR 21

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24 Argiles à silex Falaise morte Bourrelet protecteur (falaise vive) Plage Photo 1 Profil de la falaise littorale dans la zone examinée par le BRGM. Noter, au premier plan, le recouvrement des argiles calcaires jurassiques par des matériaux soliflués comportant d imposants blocs de craie. BRGM/RP FR 23

25 Ecailles potentiellement instables Fissures ouvertes délimitant un panneau instable Photo 2 Vue de la falaise morte au droit de l engin à déminer. Noter la présence de plusieurs écailles de craie et d argiles à silex potentiellement instables. 24 BRGM/RP FR

26 Centre scientifique et technique 3, avenue Claude-Guillemin BP Orléans Cedex 2 France Tél. : Service géologique régional Haute-Normandie Parc de la Vatine 10 rue A. Sakharov Mont Saint Aignan - France Tél. :