Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie

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1 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie

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3 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie Texte : Benjamin Massieu Encadrés biographiques : Capitaine Benoît Haberbusch (BH) Capitaine Gildas Lepetit (GL) Aspirant Salomé Krakowski (SK)

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5 Préface Du 6 juin au 22 août 1944 se déroule en Normandie une immense bataille pour la Liberté. Soixante-dix ans après, plusieurs milliers de gendarmes sont engagés dans l important dispositif de sécurité mis en place pour un anniversaire décennal d exception, où les Vétérans témoignent, peut-être pour la dernière fois en raison de leur âge, des efforts accomplis et des sacrifices consentis. La flamme du souvenir est ranimée ; un message d espoir est délivré. C est dans cet esprit de transmission mémorielle vers les jeunes générations qu est née l idée de cet ouvrage «Les gendarmes dans la Bataille de Normandie». Si les soldats alliés, les commandos de marine du commandant Philippe KIEFFER, les combattants de la 2 e division blindée du général LECLERC sont assurément les Héros de ce moment historique, les gendarmes de Basse-Normandie ont eux aussi participé à cet élan qui conduit à la Victoire. L ambition de ce livre vise ainsi à montrer aux jeunes gendarmes les multiples actions de leurs Anciens, à souligner nos valeurs communes et à rappeler le prix de la Liberté. Elle consiste également, pour un plus large public, à mettre en lumière un aspect plus singulier, méconnu sans aucun doute, de l action de la gendarmerie dans ce moment clé de l histoire de France. Il s agit dès lors, par une succession de portraits, de rendre hommage à quelques gendarmes héroïques et non de mener une analyse historique du rôle de la gendarmerie en Normandie entre début juin et fin août Un tel travail de recherche universitaire reste certainement à accomplir. Il permettrait d aller plus loin, au-delà des rapports officiels consultés et des archives exploitées, en confrontant les sources et en multipliant le recueil des témoignages encore disponibles. Mais pour l heure, l étude ne revient pas seulement sur l action des gendarmes résistants ; elle élargit son champ vers les gendarmes victimes de leur devoir au cours de cette période, notamment ceux qui périront, pour certains avec leur famille, sous les coups de boutoir des bombardements alliés.

6 Il demeure cependant toujours délicat d écrire sur l action des forces de l ordre durant la seconde guerre mondiale. L exposition à la critique, aux accusations de non-dits, en particulier en ce qui concerne le rôle complice de quelques uns avec l occupant, est patente. L attitude des gendarmes ne fut pas uniforme : nombreux furent ceux qui restèrent passifs et attentistes ; certains collaborèrent ouvertement ; mais d autres firent le choix de la voie de la Résistance. Le parcours de ces hommes de l ombre, militaires de la gendarmerie dont beaucoup ont payé de leur vie le prix de leur engagement, fait honneur à notre Arme. Leur nom est porté sur le fronton de nombre de casernes de gendarmerie en Basse-Normandie. Il nous appartient de garder leur mémoire et de faire vivre leurs valeurs. C'est bien là l'objectif de cet écrit : laisser une trace et témoigner, honorer et raviver. Je tiens, à cette fin, à remercier ici tout particulièrement Benjamin Massieu, fils de gendarme, doctorant en histoire auprès de l université de Caen, sans qui ce livre n aurait pu voir le jour. Auteur du superbe ouvrage «Philippe KIEFFER - Chef des commandos de la France Libre» paru à la jeune mais talentueuse maison d édition bas-normande Pierre DE TAILLAC, Benjamin MASSIEU nous a fait l amitié de se consacrer à la rédaction de ce journal de mémoire. Il mérite aujourd hui d'être distingué comme Gendarme d honneur de Basse-Normandie. GéNéRAL FRANçoIS-XAVIER BoURGES Commandant la région de gendarmerie de Basse-Normandie, Commandant les forces de gendarmerie pour le 70 e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie.

7 SOMMAIRE Introduction Chapitre La nuit la plus longue Les gendarmes saboteurs Eugène Quoniam et la brigade de Sainte-Mère-Église Chapitre juin 1944 : Le jour le plus long Les mésaventures d Eugène Quoniam Les martyrs de la maison d arrêt de Caen La mystérieuse disparition du lieutenant Martin Sous les bombes alliées Chapitre Établir la tête de pont Henri Gouget et les Royal Marines Commandos à Port-en-Bessin 7-13 juin : les gendarmes victimes des bombardements alliés La mort du sous-lieutenant Pierre Annic La rafle des gendarmes résistants de Courtomer Vers une percée américaine dans le Cotentin Chapitre Objectif Cherbourg Les gendarmes d Equeurdreville dans la Libération La mort du lieutenant Guidicelli Les derniers morts de la Gendarmerie en juin 1944 Chapitre La percée alliée Henri Lampérière et la prise de Caen Les gendarmes résistants de Barenton La disparition de Paul Quellec Opération Cobra : la percée américaine Chapitre L encerclement et la fin de la campagne de Normandie Dans le chaudron de Falaise Les gendarmes de l Orne au service de Leclerc La mort du gendarme Royant Le retour du chef d escadron Jean Donne Vers le terme ANNEXES Biographies des gendarmes non cités dans le récit, qui se sont illustrés durant la Seconde Guerre mondiale en Basse-Normandie Actions recensées de résistance active ou passive de gendarmes de Basse-Normandie Photographies [Bonus]

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9 INTRODUCTION Parmi les Français témoins du plus grand débarquement de l Histoire, le 6 juin 1944, les gendarmes sont les seuls militaires en armes sur cette terre normande occupée par les Allemands depuis quatre ans. En effet, tout comme la Marine sabordée à Toulon le 27 novembre 1942, l armée d armistice, née de la défaite de juin 1940, n a pas survécu à l invasion de la zone libre par les Allemands le 11 novembre 1942 à la suite du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord. Tel un État fantoche, le régime de Vichy ne dispose plus que du premier régiment de France, créé en juillet 1943, pour entretenir l illusion de sa souveraineté et la fiction de l armée nouvelle. Si la gendarmerie a échappé à la disparition entre 1940 et 1944, c est au prix du bouleversement de son organisation et de ses missions sous la double pression de l occupant et du régime de Vichy. La loi du vainqueur impose dès le mois d octobre 1940 la suppression, en zone occupée, de la garde républicaine mobile (GRM), ancêtre de la gendarmerie mobile, et une restriction drastique de l armement de la gendarmerie départementale. Le commandant de la compagnie du Calvados doit ainsi résoudre l insoluble équation d armer ses 364 gendarmes avec 279 pistolets. En outre, les gendarmes de la Manche, de l Orne et du Calvados subissent l une des plus fortes densités de troupes allemandes liée à la valeur stratégique de la région allant des projets d invasion de l Angleterre à la protection du littoral dans l attente d un éventuel débarquement. Cette présence, oppressante, se traduit par d incessantes exigences, s affranchissant parfois de la hiérarchie, en matière de renseignements (sabotages, parachutages, avions abattus ), de gardes statiques ou d arrestations. «Nous étions chargés de la surveillance d une portion de zone côtière interdite, se souvient le gendarme Bonnin en poste dans une brigade normande. Personne n avait le droit de pénétrer sans laisser-passer». Si la gendarmerie a échappé à la disparition entre 1940 et 1944, c est au prix du bouleversement de son organisation et de ses missions sous la double pression de l occupant et du régime de Vichy. 7

10 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie Par ailleurs, le nouvel État français, incarné par le maréchal Pétain à Vichy, entreprend, dès l été 1940, une mainmise des services de l État au profit de son idéologie de Révolution nationale. Dans la gendarmerie, cette politique se traduit par l éviction du personnel jugé indésirable (juifs et francs-maçons), par l obligation de prêter serment au maréchal Pétain et surtout, en juin 1942, par le rattachement direct de l Arme au chef du gouvernement, Pierre Laval. À l automne 1943, les compagnies de la Manche, du Calvados et de l Orne, qui dépendaient des 10 e, 3 e et 4 e légions, sont réunies au sein de la légion de Normandie avec les compagnies de Seine-Inférieure (actuelle Seine-Maritime) et de l Eure. En janvier 1944, la subordination de la gendarmerie au chef de la Milice, Joseph Darnand, nommé secrétaire général au maintien de l ordre, annonce des heures sombres pour l institution. En engageant les services de l État sur la voie de la collaboration, inaugurée à Montoire dès le mois d octobre 1940, le régime de Vichy entraîne la gendarmerie vers des missions de plus en plus radicales. Les gendarmes reçoivent notamment l ordre de traquer les opposants au régime : les communistes (surveillés dès 1939), les gaullistes et tous les résistants, qualifiés de «terroristes» et relégués au rang de délinquants de droit commun. Ces exigences sont répercutées au préfet de Normandie à qui René Bousquet, secrétaire général à la police, demande en août 1942 de convoquer à Rouen le commandant de légion pour l inviter à intensifier cette lutte. De façon analogue, le régime de Vichy profite du climat de xénophobie d avant-guerre et de la culture des camps, développée à la fin des années 1930 avec les réfugiés espagnols, pour exiger de la gendarmerie des missions discriminatoires envers les étrangers, les nomades et les juifs, assez peu représentés en Normandie. Chargés de veiller à la réglementation antisémite imposant de multiples contrôles et le port de l étoile jaune, les gendarmes normands participent entre 1941 et 1944 à l arrestation de ces juifs, étrangers et français. Une partie de ces militaires est aussi prélevée dans les brigades pour garder les camps de Gaillon et de Conches dans l Eure ainsi que celui de Voves en Eure-et-Loir. 8

11 Introduction La construction du Mur de l Atlantique le long du littoral normand à partir de décembre 1941, puis l instauration du service du travail obligatoire (STO), à partir de février 1943, obligent les gendarmes de Normandie à remplir d autres missions impopulaires visant à surveiller les camps de travail installés près de la côte et à rechercher les Français souhaitant échapper au départ en Allemagne ou à l organisation Todt. Ces militaires se retrouvent alors dans une situation délicate, comme le reconnaît à l époque le commandant de la légion à Rouen : «Chargés de faire appliquer des décisions du gouvernement et des ordres des autorités d occupation, [les gendarmes] sont assez souvent considérés avec une égale méfiance par une partie de la population et par les autorités occupantes». Durant l Occupation, l attitude des gendarmes est le reflet de celle de la population, à la différence que leur métier induit une plus grande responsabilité dans leur choix. Sans être germanophile, une minorité, pétainiste, applique avec rigueur les consignes, tel le gendarme B de la brigade de Vassy (Calvados). Il traque avec zèle les réfractaires au STO et les résistants, malgré les menaces de représailles diffusées sur la BBC. Le 15 mars 1944, il est abattu par deux membres du maquis de Pontécoulant. Le même mois, le commandant de la section de Vire est félicité pour l arrestation de neuf «terroristes». La majorité des gendarmes se montre plutôt attentiste par crainte des risques, réels, de représailles sur eux-mêmes et leur famille. Enfin, une minorité grandissante choisit la voie de la Résistance. Le mode d action privilégié est la résistance passive au profit des personnes persécutées. À Balleroy (Calvados), un juif, dénoncé par lettre anonyme, a le temps de s enfuir après avoir été prévenu par la brigade. À La Vespière (Calvados), deux familles juives trouvent un refuge sûr avec la complicité tacite des gendarmes d Orbec. Les réfractaires au STO bénéficient d une aide plus massive du personnel de l Arme. Jean-Paul Le Flem évoque un «véritable sabotage du STO par la gendarmerie». Par exemple, de 1943 à 1944, la brigade de Le Teilleul (Manche) établit 382 procès-verbaux à l encontre de réfractaires sans les transmettre aux autorités. Au eil-sur-huisne (Orne), les gen- La majorité des gendarmes se montre plutôt attentiste par crainte des risques, réels, de représailles sur eux-mêmes et leur famille. Enfin, une minorité grandissante choisit la voie de la Résistance. 9

12 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie darmes protègent plus de 150 réfractaires au STO et une vingtaine de prisonniers de guerre évadés. Malgré les risques encourus, des gendarmes s engagent plus activement dans la Résistance. Dès l été 1940, dans la Manche, les brigades de Juvigny-le-Tertre et Bellême «démobilisent» pour éviter la captivité aux soldats français. Fin 1940, à Caumont-l Éventé (Orne), le chef de brigade Casine détruit le registre des militaires de la légion étrangère. En mars 1941, le gendarme Rinoal, de la brigade de Clécy (Calvados) intègre le groupe Ozanner pour relever sur des cartes d étatmajor la localisation de batteries et de terrains d aviation ennemis. Ces initiatives, dangereuses, sont le plus souvent isolées, sauf à la brigade d Ouilly-le-Basset (Calvados). La répression ne tarde pas à s abattre sur ces combattants de l Armée de l Ombre. Le capitaine Paul Le Flem, membre du réseau Hector depuis février 1941, un des premiers réseaux de résistance implanté dans le Calvados, est arrêté dès le 9 octobre Dans l Orne, sur les 40 gendarmes engagés dans une action de résistance, neuf le payent de leur vie. Le débarquement allié du 6 juin 1944 place tous les gendarmes de Normandie devant des choix cruciaux. Disséminés dans les brigades, au milieu de la population, il leur faut d abord survivre aux réalités de la guerre qui s impose brutalement à eux avec les bombardements massifs et les combats acharnés. Les réflexes du métier les poussent d abord à assurer la protection des personnes et des biens au milieu du chaos. Les aspirations patriotiques partagées par le plus grand nombre les conduisent ensuite à se mettre au service des soldats alliés, bientôt rejoint par les Français de la 2 e DB du général Leclerc, dans la lutte pour la Libération du territoire national. En retraçant le parcours ignoré de ces gendarmes, plongés entre le 6 juin et le 21 août 1944 au cœur du théâtre des opérations de la bataille de Normandie, la région de gendarmerie de Basse-Normandie a souhaité faire découvrir au plus grand nombre la conduite souvent exemplaire de ces militaires lors de cet événement majeur de l Histoire. CAPITAINE BENOîT HABERBUSCH SERVICE HISTORIQUE DE LA GENDARMERIE NATIONALE 10

13 CHAPITRE 1 La nuit la plus longue

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15 CHAPITRE 1 La nuit la plus longue Les gendarmes saboteurs En ce soir du lundi 5 juin 1944, le Jour-J attendu par toute l Europe est enfin en passe d arriver. Les forces expéditionnaires alliées traversent la Manche pour se lancer à l assaut du mur de l Atlantique et entamer la reconquête de l Europe dominée par les nazis. Les Alliés peuvent compter sur l aide de la Résistance française, unifiée au sein des FFI (Forces Françaises de l Intérieur) en février 1944 et sous le commandement du général Koenig. Leur travail se fait en coordination avec le British Operation Executive (SOE), le Special Air Service (SAS) et l Office of Strategic Services (OSS) américain. Dans la nuit du 4 au 5 juin, les messages codés émis par la BBC avertissent les groupes de Résistance qu ils doivent passer à l action. Pourtant, les Alliés jugent trop aléatoire d organiser des opérations de jonction entre parachutistes et résistants. Ce sont donc essentiellement des missions spécifiques de soutien et de sabotage qui leur sont confiées. Les forces expéditionnaires alliées traversent la Manche pour se lancer à l assaut du mur de l Atlantique et entamer la reconquête de l Europe dominée par les nazis. C est là l objectif du plan Tortue qui vise à harceler les Allemands, constituer des dépôts d armes et paralyser l acheminement des renforts ennemis en hommes et en matériel sur le front. Le gendarme Pierre Annic de Vimoutiers (Orne) est ainsi de ceux qui passent à l action aux premières heures du Débarquement. Il arrache les panneaux de signalisation allemands au carrefour de Lisieux, procède à 13

16 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie des abattages d arbres sur la route de Roiville. Il gêne l arrivée des renforts allemands en leur donnant de faux renseignements et des directions erronées. Dès le mois de mai et jusqu en juillet, le gendarme Victor Cornotte, de la brigade d Exmes dans l Orne, procède lui aussi à l enlèvement de nombreuses pancartes de direction allemandes, dans le but de gêner la marche des convois. Il sera grièvement blessé le 30 juillet 1944 au cours d une de ces opérations et amputé de la jambe droite. Il n était pas le seul de sa brigade à faire tout pour gêner les Allemands et aider les Alliés. L un de ses supérieurs, le maréchal des logis-chef Montagner et un autre maréchal des logis-chef de Gacé dont le nom ne nous est pas parvenu, avaient déjà, le 18 décembre 1943, décidé de libérer un aviateur canadien qu ils avaient appréhendé alors qu il était hébergé chez M. Boudon, chef du parachutage de la région de Gacé. Ils étaient parvenu à le faire rapatrier en Angleterre quelques jours plus tard. Pour les gendarmes Lampérière et Bernard de la brigade de Breteville-sur-Laize dans le Calvados, il ne fait plus de doute que les Alliés vont bientôt débarquer car les activités du maquis Saint-Clair dont ils font partie redoublent. Pourtant, bien qu ils fassent partie du service de renseignement du sous-lieutenant Foucu rattaché à l Organisation civile et militaire (OCM) et communiquent des informations relatives au terrain d aviation de Fontenay-le-Marmion, aucun ne se doute que cette gigantesque opération aura lieu en Normandie. Tous l attendent dans le nord de la France. Henri Lampérière est gendarme depuis tout juste un an et demi. En 1942, il a rejoint la zone libre pour échapper au STO (service du travail obligatoire en Allemagne) et a rejoint l armée d armistice. À la suite de l invasion de la zone libre par les Allemands en novembre 1942, l armée d armistice a été dissoute et il a décidé de regagner Caen le 1 er décembre À Vire, un ancien ami lui a proposé d entrer dans 14

17 La nuit la plus longue la gendarmerie, ce qu il a fait après avoir passé un examen. Un mois plus tard, le 1 er janvier 1943, il était nommé à Bretteville-sur-Laize, petite commune au sud de Caen. En mai 1943, il peut enfin prendre contact avec la Résistance ce qu il cherchait à faire depuis longtemps en entrant en relation avec un réseau par le fruit du hasard. Une fermière de la commune était venue à la gendarmerie faire une déclaration de perte de sa carte d alimentation, permettant la délivrance régulière des tickets de rationnement indispensables pour acheter de la nourriture. Henri Lampérière lui avait accordé toute son attention et lui avait donné une attestation de perte. Mis en confiance par cette attitude conciliante, le fils de cette dame était alors venu à la gendarmerie le remercier et lui proposer de rejoindre la Résistance dont il faisait partie. Son réseau avait pour activités principales le renseignement, la réception des armes parachutées et l aide individuelle aux pilotes en détresse. Ce réseau faisait partie de l OCM (Organisation Civile et Militaire). Henri Lampérière prit alors le nom de code de «Raymond» et devint adjudant FFI. Son commandant de brigade était au courant de ses activités mais fermait les yeux, ne sachant pas que son propre fils faisait partie du même réseau que le gendarme Lampérière. En février 1944, son réseau rejoint une structure beaucoup plus vaste : le maquis Saint-Clair. Celui-ci est issu de l amalgame, en février 1944, de plusieurs groupes opérant dans un vaste secteur au sud-est de Caen. Sous les ordres du capitaine Dandicolle 1, il passe à l action dans le cadre de la préparation du Débarquement. Sur la centaine d hommes que compte le maquis Saint-Clair, une moitié mène les opérations armées et l autre se consacre au renseignement et à 1 - Jeune officier d origine bordelaise, le capitaine Jean Renaud-Dandicolle est membre du Special Operations Executive (SOE) britannique. Il a été parachuté en Mayenne pour unir les maquis. Il a ensuite organisé tous les parachutages pour un maquis de la Manche avant de placer sous son commandement trois groupes de résistants pour former le maquis Saint-Clair : le groupe d André Lenevez, le groupe de Jean Foucu et le groupe d André Masseron. 15

18 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie Henri Lampérière prit alors le nom de code de «Raymond» et devint adjudant FFI. l asile. Henri Lampérière fait partie du groupe dirigé par Jean Foucu. Depuis septembre 1943, ils centralisent le matériel amassé en vue de la préparation des combats de la Libération (grenades, fusils, révolvers). Leur important travail de renseignement accomplis avec le groupe Masseron 2 a permis d identifier les installations secrètes de V1 construites par les Allemands et de les neutraliser. Fin avril 1944, le gendarme Henri Lampérière et ses camarades du maquis Saint-Clair reçoivent des messages de la BBC qui leur annoncent des parachutages : «Le cerf-volant tire la ficelle», «Des écureuils ramassent les noix». Ils réceptionnent ainsi, le 18 mai et le 3 juin, cinq tonnes d armes, de munitions et d explosifs, des postes récepteurs de radio miniaturisés, des pansements et du ravitaillement et les entreposent dans la ferme des époux Grosclaude à Pierrefitte : mitraillettes Sten, carabines U.S., pistolets, fusils-mitrailleurs anglais Bren, plastic, cordeau détonant, amorces et crayons allumeurs à retardement, grenades, crève-pneus et grenades Gammon Un véritable arsenal! Le 5 juin au soir, c est l alerte générale. La BBC émet le message «Le chant du laboureur dans le matin brumeux». Le Débarquement est imminent et il faut passer à l action. Trois équipes reçoivent des missions. Celle d Henri Lampérière se charge de transporter une tonne d armes et d explosifs à des francs-tireurs qui abattent des arbres sur les routes, attaquent des convois allemands ou sèment des crève-pneus. En cette nuit agitée et peu banale, le gendarme Lampérière est spectateur, sur une hauteur de Bretteville, des échanges de tirs entre la DCA allemande et les très nombreux avions bombardiers alliés et les planeurs. Il n en croit pas ses yeux. Le Jour-J est arrivé et il a lieu en Normandie. 2 - André Masseron, charcutier, a créé en 1941 un groupe affilié à l OCM. Il se spécialise dans le renseignement et l aide aux parachutistes alliés en détresse ou en mission. Il lutte également contre la déportation en trouvant des refuges aux personnes menacées. Il délivre à lui seul plusieurs centaines de fausses cartes et de faux papiers aux réfractaires du STO qu il cache dans la région. André Masseron entrepose à son propre domicile le dépôt d armes destiné à son groupe lorsqu il passera à l action le Jour-J. 16

19 La nuit la plus longue Eugène Quoniam et la brigade de Sainte-Mère-Église Le Jour-J commence à 00h05 lorsque les forces ariennes alliées commencent à bombarder la Normandie, du Havre à Cherbourg. Ces bombardements nocturnes doivent permettre de réduire les positions allemandes, désorganiser leurs communications et créer des cratères sur les plages dans lesquels (en théorie) les troupes pourront s abriter le temps de leur débarquement. Dans le Calvados, à l est de la zone de Débarquement, les parachutistes de la 6 e division aéroportée britannique ont pour mission de détruire la batterie de Merville dont les canons menacent les plages, et de s emparer des deux ponts sur l Orne et son canal. Dans la Manche, peu après minuit, les premiers éléments parachutés américains touchent le sol de France à Sainte-Mère-Église. Certains prennent pied dans la région de Montebourg. D autres atterrissent également sur la circonscription de la section de Saint-Lô à Saint-Cômedu-Mont, Brévands, Auvers (canton de Carentan) et à Graignes (canton de Saint-Jean-de-Daye). Les missions des parachutistes dans ce secteur sont de tenir les ponts de franchissement de la Vire et de la Douve et d empêcher les Allemands de couper Utah Beach d Omaha Beach. L aviation se montre particulièrement active. Des bombes sont finalement lâchées sur Carentan ainsi que sur la voie ferrée Paris-Cherbourg. Les convois allemands sont attaqués par les avions, très fréquemment. Pourtant, très tôt, les choses se passent mal pour l aviation alliée car les nuages bas et le brouillard désagrègent les formations aériennes qui doivent en plus zigzaguer pour éviter la DCA et de nombreux pilotes manquent leurs cibles, aussi bien zones de bombardements que de parachutages. Ainsi seuls 38 avions éclaireurs sur 128 atteindront finalement leur cible. 17

20 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie À Sainte-Mère-Église, le gendarme Eugène Quoniam est réveillé par les bombardements alliés. Âgé de 27 ans, c est un natif de la région (il est originaire de Couville). Orphelin de père, il a débuté sa carrière comme enfant de troupe à l âge de 14 ans puis s est engagé pour cinq ans au 11 e régiment d artillerie à l âge de 18 ans. C est dans cette unité qu il a combattu en Capturé dans le sud-manche, il a connu la captivité dans un stalag d Allemagne avant d être rapatrié sanitaire en À son retour, il s est occupé d un service de ravitaillement à Barneville puis en octobre 1942 a décidé d intégrer la gendarmerie. Après six mois de stage à l école préparatoire de Mamers dont il est sorti en avril 1943, il a choisi comme affectation profitant d un classement avantageux Sainte-Mère-Église pour revenir dans sa région natale. Beaucoup des jeunes gendarmes qu il a alors fréquentés se sont engagés pour échapper au Service du travail obligatoire (STO) qui les aurait obligé à partir travailler en Allemagne. 18

21 La nuit la plus longue Eugène Quoniam est donc arrivé à Sainte-Mère-Église à la mi-1943 et a été logé chez un particulier avec son épouse. La brigade poursuit sa tâche malgré l occupation et la présence des Allemands, effectuant ses tournées à vélo, écrivant ses procès-verbaux à la plume. S il n a pas eu à se plaindre du comportement des Allemands stationnés dans le canton jusqu ici, lui et ses camarades ne se sont pas gênés pour aider les réfractaires au STO, chassant uniquement les vendeurs au marché noir qui approvisionnent les Allemands. En cette nuit du 5 au 6 juin 1944, Eugène Quoniam ne s inquiète pas de ces bombardements. Une semaine plus tôt, l aviation anglaise a déjà frappé les batteries côtières allemandes à Saint-Martin-de-Varreville, non loin d ici. Lui et son épouse se contentent de penser qu il s agit d une nouvelle opération de ce genre et restent dans leur lit. Au bout d une heure, le marchand de chaussures qui les héberge vient les réveiller : «Mais vous êtes là, vous n êtes pas morts? Sortez c est le Débarquement!» L étonnement est total. Eugène Quoniam et sa femme sortent de leur logement, escaladent le mur puis passent chez le voisin dans le jardin duquel ils creusent une tranchée avec le fils de la maison afin de se mettre à l abri. Eugène Quoniam entre bientôt en contact avec des parachutistes américains. Sur la grande place, face à la brigade, beaucoup ont été massacrés. Les survivants sont perdus et paniqués. Le gendarme décide de les guider. Ses camarades de la brigade de gendarmerie de Sainte-Mère-Église se mettent également à la disposition des soldats américains dont ils s efforcent, par leur connaissance du terrain, de faciliter la progression. L adjudant Huault et les gendarmes Regnaut et Le Strat peuvent ainsi prendre une part active aux premières actions de libération du territoire national aux côtés de Alliés. 19

22 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie Eugène Quoniam entre bientôt en contact avec des parachutistes américains. Sur la grande place, face à la brigade, beaucoup ont été massacrés. Les survivants sont perdus et paniqués. Le gendarme décide de les guider. Aux premières heures de la matinée, Eugène Quoniam est appelé pour patrouiller dans le bourg. Devant la brigade, il rencontre un capitaine américain et le maire. Sa patrouille à la lumière du jour lui fait alors prendre conscience de la violence des combats de la nuit. Des cadavres jonchent les trottoirs, des parachutistes morts sont suspendus aux arbres. Sainte-Mère-Église est la première ville de France à avoir été libérée. Mais ce n est qu une accalmie. Le «jour le plus long» ne fait que commencer 20

23 CHAPITRE 2 6 juin 1944 : Le jour le plus long

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25 CHAPITRE 2 6 juin 1944 : Le jour le plus long Les mésaventures d Eugène Quoniam À 6h30 du matin, les premières vagues de soldats alliés touchent le sable normand. Ce sont les américains à Utah et Omaha Beach. Une heure plus tard, les troupes sont déversées sur les plages en secteurs britanniques puis dix minutes plus tard en secteur canadien. Si le Débarquement se déroule assez bien sur la plupart des plages, les choses s avèrent beaucoup plus dramatiques sur la plage d Omaha où les défenses allemandes intactes causent des pertes sévères aux Américains. Les troupes débarquées à l extrémité est du dispositif, sur Sword Beach, doivent rejoindre les parachutistes de la 6 e Airborne britannique qui se sont emparés des ponts sur l Orne. À l ouest, les Américains débarqués à Utah Beach doivent faire la jonction avec leurs parachutistes largués dans le Cotentin, et notamment à Sainte-Mère-Église. À Sainte-Mère-Eglise justement, l accalmie de la matinée est de courte durée. Les Allemands, rassemblés à l extérieur de la localité dont ils ont été chassés par les parachutistes américains, bombardent le village. L épouse du gendarme Eugène Quoniam s enfuit à travers champs. Son mari la rejoint un peu plus tard à Vauville. Réfugiés chez un habitant, les époux suivent l évolution de la situation sur un poste à galène dont l antenne a été installée sur un arbre lorsque deux parachutistes américains surviennent. Voyant le gendarme en tenue kaki et béret (il a enlevé son képi au début du bombardement), un parachutiste 23

26 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie américain le met en joue. Peut-être le prend-il pour un milicien? Eugène Quoniam, sentant que la situation risque de mal tourner, décide de fausser compagnie aux paras qui ouvrent le feu sur lui. Par miracle, aucune balle ne l atteint. Stoppé par une jeep et après avoir vainement tenté de s expliquer avec des Américains qui ne parlent pas un mot de français et que lui ne parle pas un mot d Anglais, le gendarme est emmené vers un camp de regroupement de prisonniers allemands. Rapidement et fortuitement, le capitaine américain rencontré le matin à Sainte-Mère-Église et avec lequel il a patrouillé pour sécuriser le secteur passe par là, le reconnaît et obtient sa libération immédiate. En raison du couvre-feu, ce n est que le lendemain qu il retrouvera sa femme morte d inquiétude qui n avait pas eu de nouvelles de lui depuis qu il s était enfuit à travers champs, poursuivi par des parachutistes américains qui lui tiraient dessus... Les Américains atteignent la circonscription de Saint- James et se dirigent vers la Bretagne. La percée a réussi. Eugène Quoniam reprendra son service à la brigade de Sainte-Mère jusqu en mai 1946, date de sa mutation à Coutances où il restera jusqu à sa retraite en

27 6 juin 1944 : Le jour le plus long Les martyrs de la maison d arrêt de Caen Alors que les soldats alliés débarquent sur les plages, de nombreux résistants sont internés à Caen. La maison d arrêt, en plus des individus détenus pour de courtes peines, est chargée d emprisonner les personnes en instance de jugement ou en attente de transfert. La Wehrmacht a pris possession des lieux en 1940 et la surveillance est donc assurée par des soldats allemands commandés par le capitaine Joseph Hoffmann. Les cellules sont étroites et sordides mais doivent toujours être impeccablement entretenues par les détenus et interdiction est faite de s allonger dans la journée. Parfois, les détenus sont sortis de leur ennui par l extraction de l un d entre eux pour les séances de torture orchestrées par la Gestapo. La maison d arrêt est comble. Parmi les détenus figurent deux gendarmes : François Caulet et Pierre Ménochet. Le maréchal des logis-chef François Caulet a 45 ans. Il est le commandant de la brigade de gendarmerie de Vassy. Pierre Ménochet, âgé de 32 ans, marié et père de trois enfants, est l un de ses gendarmes. Tous deux appartiennent au groupe de l OCM qui s est formé à Montchamp et ont fermé les yeux sur la présence de réfractaires au STO dans la région. Mieux, ils les ont activement aidés. En septembre 1943 notamment, ils ont permis à tout un groupe d échapper à une rafle en les avertissant de l opération. Chaque fois qu ils l ont pu, ils ont transmis à la Résistance des informations sur les opérations projetées par la Feldgendarmerie ou par leur supérieur, le lieutenant Quicray, de Vire. Toutefois, courant mai 1944, ils se sont écharpés avec un cultivateur de Montchamp qui s est illustré comme rabatteur de marché noir pour les Allemands et comme indicateur de la Gestapo. Alors qu ils viennent lui intimer l ordre de se joindre à d autres requis pour monter la garde le long de la voie ferrée, il n hésite pas à leur répondre avec arrogance : «- Je n irai pas. Je suis dispensé par les Allemands! [ ] CAULET François, Marie Né le 21 juillet 1905 à Lannebert (Côtesd Armor), François Caulet sert aux armées pendant la campagne de France avant de partir en captivité en Allemagne le 21 juin Libéré en août 1941, il prend le commandement de la brigade de Vassy (Calvados), en novembre suivant. Il s évertue alors à sauver des réfractaires au STO et prévient un conseiller général de son arrestation prochaine, pour lui permettre d échapper à la déportation. Arrêté le 30 mai 1944, «pour son attitude anti-allemande», torturé par la Gestapo, le maréchal des logis-chef Caulet est fusillé le 6 juin 1944 à la prison de Caen en compagnie de nombreux résistants. (GL) 25

28 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie - Après la Libération, on viendra te pendre à un de tes pommiers lui répondent-ils. - Prenez garde d y passer avant moi!» Le 30 mai 1944, la prédiction s est réalisée. Le gendarme Ménochet a été discrètement averti au cours de sa tournée matinale que les Allemands le cherchaient et que Caulet était déjà entre leurs mains. Pierre Ménochet n a pourtant pas pris la fuite, craignant des représailles sur sa famille. Sa femme est venue à sa rencontre sur la route menant à la gendarmerie. Il est rentré à ses côtés, a fait sa valise devant ses enfants qui mangeaient tandis qu un soldat allemand le surveillait. [ ] MENOCHET Pierre Né le 7 octobre 1911 à Marais-La-Chapelle (Calvados), il entre dans la gendarmerie en août 1934 et devient sous-officier de carrière le 10 mars Favorable à la Résistance dès juillet 1941, il devient un agent du réseau de Centurie créé par le colonel Rémy avec l aide d Alfred Touny. Affecté à Vassy (Calvados), il devient le principal agent de renseignement du groupe Massue. Il transmet notamment toutes les notes émanant de la section de gendarmerie Vire, ce qui permet d empêcher plusieurs arrestations. Il sert d agent de liaison entre le chef de la résistance locale et les petits maquis isolés. Par ailleurs, il camoufle de nombreux réfractaires du STO. Le 30 mai 1944, prévenu que des agents de la Gestapo se trouvent au bureau de la brigade, et malgré les conseils qui lui sont donnés de s enfuir, il se présente à la caserne pour éviter des représailles sur sa famille. Arrêté avec son commandant de brigade, il est incarcéré à la prison de Caen où il est fusillé le 6 juin Il reçoit la mention «Mort pour la France», la Médaille militaire le 4 janvier 1950 et le titre d interné résistant le 9 septembre (BH) Cela fait une semaine que Caulet et Ménochet sont internés à la maison d arrêt de Caen lorsque le Débarquement survient. Le 6 juin 1944, aux alentours de 8 heures du matin, quatre agents de la Gestapo menés par Hebert von Bertholdi se présentent à la porte de la prison. «Albert» comme on l appelle, indique au capitaine Hoffmann que les prisonniers relevant de la Gestapo doivent être fusillés en représailles. Caulet et Ménochet figurent parmi eux 3. Il semble que ne pouvant les déporter par train en raison de la destruction de la gare au cours des bombardements, ni par camion, les Allemands ont décidé d exécuter les résistants plutôt que de les laisser tomber aux mains des Alliés. Une liste d une cinquantaine de noms est remise à 3 - Pierre Ménochet sera fait sergent FFI. Il recevra à titre posthume la médaille de la Résistance française le 11 mars 1947, ainsi que la Croix de guerre avec étoile de vermeil comportant la citation «Militaire animé de sentiments patriotiques, a été arrêté et fusillé par les Allemands, le 6 juin 1944» le 10 août 1949 et la médaille militaire «pour faits exceptionnels de guerre et de résistance» le 4 janvier François Caulet sera fait adjudant FFI. Il recevra également à titre posthume la médaille de la Résistance française le 11 mars 1947 avec comme citation «A montré pendant toute l Occupation allemande une attitude des plus françaises en camouflant de nombreux réfractaires et en favorisant l activité résistante des patriotes de son canton. Arrêté par les Allemands le 30 mai 1944, a été vraisemblablement fusillé le 6 juin 1944, à la prison de Caen», la Croix de guerre avec étoile de vermeil le 11 juillet 1949 avec comme citation «Gendarme courageux. Entré dans la Résistance en janvier Arrêté par la Gestapo le 30 mai 1944 à Vassy. Incarcéré à la maison d arrêt de Caen. Fusillé le 6 juin 1944» ainsi que la médaille militaire «pour faits exceptionnels de guerre et de résistance» le 4 janvier Leurs noms figurent sur le monument aux morts de la commune de Vassy dans le Calvados. 26

29 6 juin 1944 : Le jour le plus long Hoffmann et des fosses sont aussitôt creusées dans les courettes de la prison. Les Allemands appellent les détenus mentionnés sur la liste qui sortent de leurs cellules par groupes de cinq ou six. Conduits dans les courettes de promenade et exécutés froidement d une rafale de mitraillette puis achevés d une balle dans la tête. Vers 10h30, la tuerie semble terminée mais «Albert» revient vers 15 heures avec une nouvelle liste. Par groupe de huit, les prisonniers sortent et sont exécutés d une rafale de mitraillette au fur et à mesure qu ils franchissent la porte. La prison est alors vidée, les autres détenus transférés ailleurs. Certains corps ne seront jamais retrouvés. La mystérieuse disparition du lieutenant Martin Deux jours avant l arrestation de Caulet et Ménochet, un autre gendarme résistant qui (vraisemblablement) devait périr dans les premières heures de l offensive alliée était arrêté par les Allemands pour activités de résistance. 27

30 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie Georges Martin est né à Parce-sur-Sarthe le 16 avril 1905 et a pris la tête de la section de gendarmerie de Caen en février L homme est alors déjà traqué. Ce sont les Allemands qui ont demandé sa mutation de Redon à Caen, connaissant ses opinions (ce qui lui a valut une condamnation avec sursis) mais n ayant aucune preuve ni surtout aucun élément permettant de connaître son rôle exact dans la Résistance. [ ] MARTIN Georges Issu d une famille de cultivateurs, Georges Martin est né le 16 avril 1905 à Parce (Sarthe). Engagé volontaire pour deux ans en juillet 1924, il est incorporé au 150 e régiment d infanterie (RI) et promu caporal le 1 er février Admis dans la gendarmerie en qualité d élève-gendarme le 24 septembre 1926, il sert comme gendarme à cheval à la brigade d Alençon. Très bien noté, il est promu maréchal des logis-chef le 10 janvier 1932 et prend le commandement de la brigade mixte de Saint-Calais (Sarthe). Candidat à l École d application de gendarmerie de Versailles, il y est admis en octobre Nommé souslieutenant l année suivante, à sa sortie de l école, il commande successivement le peloton n 22 de la 10 e légion de garde républicaine mobile (LGRM), puis la section de Redon en septembre Durant la campagne , il se trouve à la tête d une section prévôtale du grand quartier général aérien jusqu à sa dissolution le 1 er juillet Au cours de ce service aux armées, il est remarqué comme un «précieux auxiliaire du commandement». [suite page 29] Georges Martin est entré dans la Résistance en Comme beaucoup de gendarmes, l origine de son engagement se trouve dans le refus d arrêter des jeunes requis pour le STO. Pourtant, il a rapidement décidé d aller plus loin, nouant des contacts avec le commandant Guillaudot, responsable de l Armée Secrète pour le Morbihan, département à proximité de Redon. Très vite, Georges Martin a vu son rôle dans la Résistance prendre de l importance, organisant sauvetages d aviateurs alliés abattus, dirigeant la réception des parachutages d armes et d explosifs à la Résistance, le recrutement des hommes, formant des cadres, initiant son personnel au maniement de l armement anglais en vue des combats de la Libération, renseignant les alliés sur les mouvements d unités allemandes passant par Redon, important nœud ferroviaire. Georges Martin s est tant engagé que ses activités de Résistance ont progressivement accaparé tout son temps libre. Officiellement, il allait à la pêche... Au début de l année 1944, Georges Martin est devenu capitaine FFI et adjoint du commandant Guillaudot. Arrivé à Caen, Georges Martin ne peut plus mener ses actions de Résistance. Il ne connaît alors personne et n ose confier ses opinions. Rapidement il a compris que son supérieur, le commandant Hemmeret, avaient des opinions radicalement opposées aux siennes. Le dimanche 28 mai 1944, le lieutenant Martin a prévu de partir à la pêche (qu il a cette fois le loisir de réellement pratiquer) à 4 heures 28

31 6 juin 1944 : Le jour le plus long du matin. La nuit a été assez agitée en raison d un bombardement et la famille s est réfugiée dans la cave de la gendarmerie. Georges Martin décide donc de rester au lit lorsque son réveil sonne. Au matin, alors qu il se trouve dans sa salle de bain, la sonnette retentit. Instinctivement, sa fille se précipite pour ouvrir la porte. La technique a été mise au point par la famille alors qu ils étaient à Redon. Sa femme et sa fille doivent ouvrir et tenter de gagner un maximum de temps avec les personnes à la porte afin de permettre à Georges de s enfuir par derrière avec sa valise prête au cas où. Mais l opération ne fonctionne pas dans cet appartement à l étage de la caserne, rue Daniel-Huet. Deux hommes demandent le lieutenant Martin et avant que sa femme n ait le temps de faire quoi que ce soit, ils sont déjà dans la chambre. Georges Martin est là, face à eux. La veille, il a reçu un message l avertissant du danger: «Ça va mal dans la poissonnerie». Il enfile sa gabardine et son chapeau et suit les deux hommes. Un dernier signe à sa femme et sa fille à la fenêtre et la voiture l emmène à la maison d arrêt. La veille, une rafle a eu lieu à Redon, permettant aux Allemands d obtenir les renseignements qui leur manquaient sur le rôle de Georges Martin dans la Résistance. Le matin, un message envoyé de Rennes à Caen avait ordonné son arrestation. Quelques jours plus tard, l épouse de Georges Martin se verra rapporter la valise de son mari, contenant le linge sale. Bientôt, elle s aperçoit de curieuses traces sur les faux-cols amidonnés. Ce sont de petits trous, comme percés avec une aiguille, qui forment des lettres: «Je suis arrêté comme chef terroriste. Je suis très malheureux. Faites tout ce que vous pouvez pour me sortir de là. Écrivez au sous-préfet de Redon». Étant, à la fin de cette campagne, retourné à Redon, il s engage dans la Résistance du Morbihan à partir de septembre Il y remplit les fonctions de chef du secteur de Redon et d adjoint au chef départemental de la Sarthe, le général de gendarmerie Guillaudot, commandant la 11 e légion à Rennes, qui le représente comme «un officier actif, intelligent, très courageux dont les sentiments patriotiques s affirmaient au cours des multiples actions de lutte clandestine qu il était amené à diriger». Le lieutenant Martin soustrait en effet à la Gestapo de nombreux patriotes et agents de la France combattante traqués par l ennemi, les héberge chez lui en attendant de les conduire en lieu sûr, organise le recrutement de volontaires, de parachutages d armes et d explosifs, signale les mouvements de troupes allemandes et assure de nombreuses liaisons. Il établit aussi un plan de sabotage des voies ferrées de son secteur mis en œuvre en grande partie lors du débarquement des Alliés. Muté d office, vraisemblablement après une dénonciation et sur exigence de l occupant, Martin prend le 8 février 1944 le commandement de la section de Caen. Arrêté le 28 mai 1944 par la Gestapo, il est incarcéré à la maison d arrêt de Caen où, après avoir été torturé, il disparait. Capitaine FFI à dater du 2 février 1944, Martin est promu capitaine de gendarmerie à compter du 1 er juin (BH) Hélène Martin n en aura pas le temps. Le Débarquement allié survient. Le 8, les gendarmes de Caen et leurs familles quittent les caves non sûres de la caserne et se réfugient dans les champignonnières de Fleury-sur-Orne à quelques kilomètres de là, où des milliers de Caennais 29

32 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie s entassent dans les galeries noires et humides. Hélène Martin et sa fille y resteront huit semaines, ignorant tout du sort de Georges, avant que le flot de l exode ne les conduise à Saint-Sylvain puis dans l Orne. À Trun, une voiture les attend. Le gendarme Bonhommé, chauffeur du capitaine Gaubert d Alençon les conduit à Longny-au-Perche, chez l un des deux frères de Georges Martin, qui n approuve pourtant pas l engagement du lieutenant dans la Résistance. Un jour de marché, Hélène Martin et sa fille sont abordées par un inconnu: «J ai laissé mon imper et mon chapeau au gardien et je suis parti». Le lieutenant Martin se serait donc échappé. Pourtant, Georges ne reparaîtra jamais. Nul ne sait ce qu il est devenu. Sa veuve Hélène et sa fille Éliane s interrogeront toute leur vie sur cette énigme et leur étrange rencontre au marché de Longny. L hypothèse qu elles formuleront est que le lieutenant Martin aurait été transféré vers la prison d Alençon, le château des Ducs (où une personne leur a un jour assuré l avoir vu). Il s en serait évadé. Les Allemands, songeant qu il pourrait se cacher du côté de Longny-au-Perche auraient alors usé de complicités à l intérieur de la gendarmerie pour y diriger sa famille et s en servir d appât. Repris, le lieutenant Martin aurait alors été exécuté. Officiellement, Georges Martin fait partie des martyrs de la maison d arrêt de Caen dont les corps n ont pas été retrouvés. Officieusement, le doute subsiste... Sous les bombes alliées Le Débarquement allié implique un matraquage aérien des défenses allemandes. Malheureusement, ce matraquage vise souvent aveuglément les grandes villes essentiellement occupées par les civils. 30

33 6 juin 1944 : Le jour le plus long Saint-Lô sera bientôt surnommée par les Américains la capitale des ruines. Dès 10 heures du matin, le 6 juin l aviation alliée a mis hors d état la station électrique de la ville et rendue la gare inutilisable dans l après-midi. Le soir, vers 20 heures, un nouveau raid des forteresses volantes américaines s abat sur la ville, faisant de nombreuses victimes. Dans la nuit du 6 au 7, un nouveau et violent bombardement aérien détruit cette fois presque totalement la ville. La gendarmerie de Saint-Lô y paye un lourd tribut : l adjudant-chef Félix Garnier, l adjudant Alfred Legoupil, les gendarmes Yves Laurent 31

34 Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie et Louis Guiffant ainsi que seize membres des familles du personnel (onze enfants et cinq femmes dont celles du capitaine Chauvire, commandant la section de Saint-Lô) ont trouvé la mort au cours des bombardements de Saint-Lô. Le maréchal des logis-chef Philibert Duranteaut, les gendarmes Joseph Desplanques, Aimé Mahé, François Delacroix et onze femmes et enfants furent également blessés. [ ] GUY Alphonse Né le 19 août 1910 à Martigné (Mayenne), il est admis dans la garde républicaine mobile (GRM) le 20 avril 1939, où il devient sous-officier de carrière le 15 novembre. Détaché aux armées durant la campagne , il sert en Belgique, en Hollande, puis à Dunkerque d où il est évacué vers l Angleterre. Rejoignant son unité, le peloton n 21/3 à la caserne Delaunay à Lisieux, il est versé dans la gendarmerie départementale à la suite de la dissolution de la GRM dans la zone occupée en novembre Il sert à Caen, puis à Thury-Harcourt (Calvados) à partir du 1 er septembre 1941 et à Ryes (Calvados) après le 21 août Il est tué par un éclat d obus à Bazenville le 6 juin Il obtient la mention «Mort pour la France». (BH) [ ] ONFROY Fernand, Gabriel Né le 19 juillet 1905 à Le-Luat (Manche), il est admis en gendarmerie le 26 juin En poste dans le Calvados lorsque la guerre éclate, il est envoyé à la prévôté de la 5 e division d infanterie. Affecté à la brigade de Vire (Calvados) le 1 er septembre 1941, il est tué au cours d un bombardement en juin (SK) Cet aspect moins connu (et certes moins héroïque que certains récits de combats) est pourtant loin d être anodin. Tout au long de la campagne, de très nombreux gendarmes (comme de très nombreux Normands) périront sous les bombes alliées. De même, cinq femmes et onze enfants de gendarmes seront eux aussi tués et neuf femmes et deux enfants blessés entre le 6 juin et la fin août. Ainsi, en ce 6 juin 1944, ont également péri le gendarme Alphonse Guy, tué par un éclat d obus à Bazenville et sous les bombes alliées à Vire, les gendarmes René Lardoux et Pierre Laurentin. Un autre gendarme de Vire, Fernand Onfroy, meurt lors du bombardement aérien de la caserne de gendarmerie le même jour. Ce dernier était également sergent FFI... Un autre gendarme résistant, Julien Galerne, de la brigade des Pieux dans la Manche, était grièvement blessé sous les bombes alliées en cette nuit du 6 au 7 juin Comme beaucoup de gendarmes, il prévenait les réfractaires au STO avant les contrôles et entretenait d étroit rapports avec la résistance. Arrêté par la Gestapo le 1 er mars avec une quinzaine de personnes dont M. Picquenot, ancien maire des Pieux, en raison de la dénonciation d une collaboratrice, il fut emprisonné à Saint-Lô où il se trouvait lors du bombardement de la prison par les Américains. Julien Galerne devait succomber à ses blessures le 9 juin Le 6 juin au soir, les Alliés ont donc mis le pied en Normandie. Si tout s était déroulé comme prévu, ils auraient libéré dès cette première 4 - La caserne de la Gendarmerie des Pieux porte aujourd hui son nom. 32

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