II. Une histoire politique et diplomatique complexe

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1 II. Une histoire politique et diplomatique complexe A. Une région dominée par les grandes puissances. - TP 2. L'influence des grandes puissances sur le PO et le MO de 1918 à nos jours (à faire seul) - Voir éventuellement : Le MO américain (2008) B. Des tensions régionales fortes. 1. L instabilité des frontières. - Doc. 1 p. 263 : les frontières sont issues d un découpage effectué dans les années 20, découpage qui le plus souvent ne prend pas en compte les réalités humaines, économiques ou historiques. Ex : frontières modifiées par les européens durant les années suite au démantèlement de l empire ottoman après la 1 ière GM (traité de Sèvres, 1920). La France reçoit de la Société des Nations (SDN) un mandat sur la Syrie, dont elle détache aussitôt le Liban pour satisfaire ses protégés chrétiens. Le Royaume-Uni obtient un mandat sur la Palestine et la Mésopotamie (Irak et Transjordanie), tout en continuant d'exercer son influence sur l'égypte et les émirats du Golfe. Ex : Mustafa Kemal, le fondateur de la Turquie moderne, proclame la République et instaure un État laïque, sur le modèle occidental. Il met fin aux projets d'états kurde et arménien et obtient la révision des frontières turques au traité de Lausanne, en Ex : en Arabie, Ibn Saoud parvient à unifier la région et fonde en 1932 le royaume d'arabie saoudite. - Doc. 2 p. 259 : de fait, régulièrement, les remises en question des frontières alimentent des tensions Ex : Syrie / Liban avec une volonté constante de contrôle politique et militaire de la Syrie sur le Liban (voir I. B) Ex : Iran/Irak où la frontière longue de 1500 km est un enjeu historique (dès XVIIe siècle entre l Empire Ottoman et la Perse). Ex : Irak/Koweït. La baie de Koweït constitue le seul bon port naturel du fond du golfe Persique (eaux profondes, accès facile). L indépendance de cette province sous protectorat britannique en 1961 est dès son origine contestée par l Irak qui y perd un port stratégique et une réserve pétrolière considérée comme liée à la province irakienne de Bassorah. 2. La fragilité de la notion d Etat dans les pays de la région. - A l exception de la Turquie et d Israël, il n y a pas de réelle tradition démocratique dans la région : les Etats sont contrôlés par des groupes communautaires religieux ou des clans ethniques. Ex : monarchies conservatrices de la péninsule arabique. Ex : Etats de forme plus moderne mais dominés par des régimes autoritaires avec parti unique comme l Irak (avant l intervention des EU), l Egypte ou la Syrie. Ex : l Iran représente un cas particulier. C est une monarchie parlementaire soutenue par le Royaume-Uni depuis les années 1920 : le roi se nomme le Shah (titre persan signifiant empereur). Elle connait une évolution démocratique dans les années 50 = Mohammad Mossadegh 1 er ministre du Shah nationalise les compagnies pétrolières et multiplie les réformes démocratiques. Mais un coup d Etat orchestré par le Royaume-Uni et les Etats-Unis (CIA) 1

2 restaure le Shah dans ses attributions jusqu à la chute et l exil de ce dernier suite à la révolution islamiste de 1979 (voir III). Voir Persepolis (Marjane Satrapi, 2007) «le shah est un connard». - Doc. 4 p. 271 : ces Etats sont depuis les années 2000 confrontés à des revendications populaires qui ont pris la forme de manifestations/révoltes de masse nommées «les printemps arabes» ( ) Ex : en Iran, dès juin 2009, les Iraniens descendent dans la rue et contestent les résultats de l élection présidentielle (nouveau mandat de Mahmoud Ahmadinejad). Ce mouvement qui réclame liberté et justice est violemment réprimé. Ex : le mouvement de protestation né au Maghreb en 2010 (chute du Président Ben Ali en Tunisie) se propage au MO en L Egyptien Moubarak est renversé, le Syrien El Assad est violemment contesté (guerre toujours en cours). Les révoltes au Yémen sont écrasées, celles des monarchies du Golfe sont apaisées par des réformes. 3. De profondes rivalités entre les Etats. - Depuis la décolonisation, les principaux Etats du Moyen-Orient se livrent à une lutte d influence dans la région ce qui amène à des alliances (cf I. A) et des conflits plus ou moins ouverts. Ex (doc. 2 p. 255) : guerre de 8 ans entre l Iran laïque de S. Hussein et la république islamique d Irak ( ) pour le contrôle des zones frontières du Chatt el-arab et du Khûzistân, où se font face les installations pétrolières des deux pays. Voir Persepolis (Marjane Satrapi, 2007) «guerre Iran Irak». Ce conflit, reste localisé et s'achève par le maintien du statu quo. Il échappe aux logiques de la Guerre froide, chaque camp bénéficiant de soutiens à l'est comme à l'ouest. Avec plus d 1 million de morts, c est de conflit le plus meurtrier de l histoire du MO. Ex : rôle officiel et officieux des monarchies du Golfe pour affaiblir la puissance de leurs grands voisins (Iran, Irak, Egypte) et étendre l influence du sunnisme Koweït => financement de l Irak dans la guerre contre l Iran. Qatar, Koweït, Arabie Saoudite => financement et armement de certains groupes durant «les printemps arabes» (au Maghreb, en Egypte, en Syrie actuellement) C. Les conflits autour de la création et de l existence de l Etat d Israël. - Livre p , , Voir fiches données en cours (ou + film Mathieu Schwartz Israël-Palestine : 60 ans de violence (depuis 1948), 2008 III. La montée de l islamisme (politique). - Dossier p A. Naissance et émergence de l islamisme politique. 2

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4 Doc. 1 p. 272 Bilan : L islamisme est une idéologie relativement ancienne qui s est affirmée plus nettement au XXe siècle. Si l islamisme apparaît pourtant comme un phénomène très récent, c est parce qu avant la fin des années 70 : - Les élites politiques du Moyen-Orient misent plus sur le nationalisme que sur la religion pour construire leur pouvoir : Nasser en Egypte, le parti Baas de Saddam Hussein en Irak, le Shah en Iran, les Assad en Syrie. Certains combattent d ailleurs violemment les mouvances islamistes : Nasser/frère musulmans (voir cette petite vidéo de 1953 : ou le sort réservé à Sayyid Qotb, intro du doc. 1 p. 172). - Les Etats du Moyen-Orient sont pris dans les logiques/alliances de la Guerre froide qui pour un temps occultent ou instrumentalisent les mouvements islamistes (ex : Ben Laden, homme de main des Etats-Unis en Afghanistan). - La lutte contre Israël - très fédératrice pour les pays arabes - est portée par l'olp, une organisation palestinienne pas du tout religieuse. En fait, l'islamisme ne progresse pas par les élites. Cette idéologie se propage lentement «par le bas» de la société, en donnant un espoir nouveau à tous les «laissés pour compte» des régimes autoritaires du Moyen Orient. B. La diffusion de l islamisme au Moyen-Orient et ses liens avec le terrorisme. 4

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7 Bilan : - L islamisme s est diffusé au Moyen-Orient depuis les années 70. Il est devenu particulièrement visible du fait de : L accès au pouvoir politique de partis islamistes représentants différentes mouvances (modéré ou plus radical) La création d organisations transnationales à vocation terroriste. - Le terrorisme a déclenché un interventionnisme multiforme de la part des occidentaux, et particulièrement des Etats-Unis : attaque contre l Afghanistan pour en déloger les Talibans (2001) puis contre l Irak (2003). Cependant, la longue occupation par les armées occidentales a manifestement renforcé les groupes djihadistes en leur donnant un ennemi commun! renforcement des alliances avec les Etats «islamo-fréquentables» (Arabie Saoudite, Egypte, Turquie) et même désormais avec l Iran pour «contenir» les groupes islamistes terroristes (Al Qaïda, Etat islamique). 7