HISTORIQUE DES INTERVENTIONS EN MATIÈRE D AMÉNAGEMENT DES BASSINS VERSANTS EN HAÏTI ET LEÇONS APPRISES

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1 Comité Interministériel d Aménagement du Territoire (CIAT) Banque Interaméricaine de Développement HISTORIQUE DES INTERVENTIONS EN MATIÈRE D AMÉNAGEMENT DES BASSINS VERSANTS EN HAÏTI ET LEÇONS APPRISES Alex Bellande Juillet 2010

2 TABLE DES MATIÈRES CONTEXTE DE L ÉTUDE L ETAT ET LA DEGRADATION DU MILIEU : LES PREMIERS 150 ANS LES PREMIÈRES INTERVENTIONS ( ) LES APPROCHES DÉVELOPPÉES Des résultats limités dans une première phase ( ) Des pistes utiles dans un deuxième temps ( ) Les mécanismes de marché comme incitation à l extension des cultures arborées ( ) LES CHOIX TECHNIQUES Les choix techniques des projets de reboisement à partir des années Les techniques de freinage du ruissellement LES EFFORTS DE CONSERVATION ET DE RÉHABILITATION DES AIRES PROTÉGÉES COÛTS ET MONTAGES INSTITUTIONNELS DES PROJETS UNE SYNTHÈSE DES LEÇONS APPRISES

3 CONTEXTE DE L ÉTUDE Cette étude, financée par la Banque Interaméricaine de Développement, a été conçue pour fournir un appui aux travaux du Comité Interministériel d Aménagement du Territoire (CIAT) dans le cadre de ses réflexions sur la définition d une politique et d une stratégie pour la gestion intégrée des bassins versants et la restauration de l environnement. Pour alimenter cette réflexion, un colloque a été organisé les 17 et 18 juin 2010, regroupant un ensemble d intervenants et d institutions nationaux et étrangers. Cette rencontre a été le fruit d une collaboration entre le Bureau du Premier Ministre, à travers le CIAT, les ministères concernés, le Bureau de l Envoyé Spécial du Secrétaire- Général des Nations-Unies pour Haïti et deux ONG internationales, l Initiative pour les Droits et Ressources (Rights and Ressources Initiative) et Forest Trends. Selon la note de cadrage du colloque, celui ci devait «faire le point des initiatives et approches actuelles en matière d aménagement des bassins versants, discuter des principales leçons du passé, évaluer les opportunités émergentes pour des interventions novatrices et plus efficaces et identifier les mesures prioritaires et les réformes politiques indispensables». Le présent rapport devait constituer un document analytique retraçant l historique des interventions publiques en Haïti et contribuer à faire le bilan des leçons apprises en matière de gestion des bassins versants, de reboisement, de reforestation et de conservation des sols sur les 50 dernières années. Il complémente une étude récente entreprise par le PNUE qui traite de manière plus approfondie les questions institutionnelles. 2

4 1. L ETAT ET LA DEGRADATION DU MILIEU : LES PREMIERS 150 ANS Les premières mesures d interdiction de la coupe du bois sont décrétées en 1804, l année de l Indépendance. Ces mesures de Dessalines n ont toutefois rien à voir avec la préservation de l environnement. Elles font partie d un ensemble de mesures qui cherchent à limiter la concurrence pour la main d oeuvre nécessaire au secteur sucrier. Le secteur de coupe et d exportation du bois est en effet alors en pleine expansion (SACAD, FAMV 1994). Différents Codes Ruraux du 19 ème siècle intègrent des articles régissant la coupe du bois dans des zones stratégiques : crêtes de montagne, pourtour des sources, berges des cours d eau. Cependant, dans un contexte où pendant plus d un siècle les rentrées de l état dépendent en partie des revenus de l exportation du bois, les dispositions officielles traduisent souvent d autres préoccupations. On retrouve ainsi en 1911 une circulaire du ministre de l agriculture aux commandants militaires d arrondissement qui leur enjoint de veiller à la qualité de la préparation du bois de campêche : «Il m est revenu que dans certains centres, ce bois de teinture est livré au commerce dans de si mauvaises conditions que l on voit clairement que l article 25 du Code Rural n a été l objet d aucune application. Ce bois, lourd et dur lorsqu il est destiné à l exportation, doit être bien mûr et surtout bien pelé de façon que sa belle couleur rouge attire l attention des consommateurs qui ne manqueront pas de lui faire des prix alléchants. Veuillez vous intéresser chaque jour davantage à cette question de contrôle». On remarquera aussi qu en 1904, à l exposition internationale de St-Louis aux USA, le stand de l État haïtien exposait une quinzaine d espèces de bois précieux, invitant les investisseurs étrangers à venir exploiter ces ressources. Le concept du rôle nécessaire de l État dans la reforestation et l aménagement des bassins versants apparaît en Haïti à un moment historique particulier, durant les années de l Occupation. La première législation sur les «forêts réservées» est passée en 1926 (Hilaire, 2009) et crée une aire protégée à Saint-Raphaël. La Forêt des Pins est déclarée «Réserve nationale» en Une section de sylviculture est mise en place en 1924 au Service National de la Production Agricole. Elle s ocupera principalement d expérimenter différentes essences forestières exotiques. Dans un document datant de 1944, intitulé «Contributions du SNPA&ER à l Agriculture Haïtienne» et qui fait le bilan des 20 ans d activité de la section de sylviculture, on relève l établissement de «quelques pépinières forestières» mais surtout «une propagande méthodique dans nos montagnes [ ] pour faire comprendre aux paysans les dangers du déboisement». Des agronomes reconnus tels que Schiller Nicolas dénoncent déjà pourtant publiquement les dégâts causés par l érosion dans la plupart des régions du pays. Dans une conférence au Premier Congrès National des Agronomes et Spécialistes du SNPA en 1938, Nicolas est aussi parmi les premiers à s interroger sur les déterminants sociaux et économiques du phénomène. Il évoque les nombreuses contraintes qui limitent les capacités de mise en valeur durable du territoire : les rapports de prix, le coût élevé du capital et les prélèvements fonciers, les problèmes d indivision foncière, d inégalité dans la répartition 3

5 des terres... Il résume en disant : «C est le bilan de notre économie de rapine, d usure, d épuisement sans réparation». Les premiers «projets» qui ont rapport avec l extension de la couverture pérenne sont initiés dans les années Cependant, ils ne visent pas tant la conservation des ressources naturelles que l augmentation des surfaces en cultures pérennes pour l industrie naissante des huiles essentielles. Ainsi, en 1935, un contrat important de production et de distribution de plantules d agrumes est accordé à la firme étrangère J.G. White. Il porte sur la production de plus d un million de plantules de citronniers et d orangers amers, afin d augmenter la matière première disponible. Entre 1935 et 1940, près d un million de plants de cocotiers seront aussi distribués. Des essais d introduction d espèces pérennes utiles, telles que le kapokier et le palmier à huile, seront également entrepris. Les services de l État commencent donc à assumer, à la fin de l occupation, une fonction de pourvoyeur de matériel végétal. On voit aussi, dans les années 1930, l État s investir une première fois dans des aménagements de ravines sur le Morne l Hôpital à Port-au-Prince (Oriol, communication personnelle). 2. LES PREMIÈRES INTERVENTIONS ( ) La période est relativement féconde en interventions. Le premier projet visant une aire géographique précise et qui intègre un composante de conservation des sols et de reforestation est celui de l UNESCO dans la Vallée de Marbial en Cependant, entre 1944 et 1954, le Service Coopératif Interaméricain de Production Agricole (SCIPA) engage aussi un effort d extension des cultures fruitières au niveau des 15 régions du pays couvertes par son service de vulgarisation. Il apporte également un appui technique à la SHADA (Société Haitiano-Américaine de Développement Agricole) pour l exploitation de la Forêt des Pins et l extension de la culture du hévéa dans la Grande Anse et le Nord. Le SCIPA est une agence spécifique au sein du Ministère de l Agriculture, mais financée par le gouvernement des États-Unis, et qui intervient à travers le pays dans de multiples domaines: irrigation, mécanisation, crédit rural, économie domestique... Dans ses activités de promotion de la conservation des sols et du reboisement, le service de vulgarisation du SCIPA intervient à travers des «clubs 4-C», regroupant des jeunes de 10 à 21 ans dans les écoles rurales, des sessions de «démonstration» avec des groupes d agriculteurs et des cours d économie domestique avec des groupes de femmes. Dans le bilan de ses dix années d intervention publié dans un Bulletin Agricole du Ministère en 1954, on peut lire que «le travail de conservation de sol entrepris par le SCIPA non seulement englobe les digues sur le contour, les barrières végétales, les barrages et les murs secs mais aussi encourage les fermiers et les membres de groupes 4-C à établir des pépinières d arbres pour fournir des pieux et du bois de construction [...]». Le SCIPA innove également dans deux domaines techniques qui sont d actualité aujourd hui : les techniques de multiplication et d amélioration de variétés fruitières (greffage d agrumes, boutures de racines de «veritab») ainsi que la fabrication de réchauds améliorés, à la fois pour réduire la consommation de combustible et améliorer le confort des cuisines en éliminant la fumée. Les variétés d oranges particulières 4

6 commercialisées dans la Grande Anse actuellement (de type tangelo) sont vraisemblablement le produit de ce travail. Pour ce qui est de la Forêt des Pins, le SCIPA met à disposition de la SHADA, qui exploite commercialement cette forêt, un spécialiste en sylviculture pour «reviser les problèmes d ordre technique, étudier la situation actuelle et suggérer des mesures à adopter pour assurer la continuation de la Forêt des Pins comme une ressource perpétuelle pour Haïti». Sur la même période, on retrouve dans un autre Bulletin Agricole dédié aux «Progrès réalisés dans le domaine de l agriculture par le Gouvernement du Président Magloire» des éléments de bilan pour ce qui est des efforts d extension des cultures pérennes du Ministère. Nous en reprenons l essentiel ici : - l action porte principalement sur le café, pour lequel 37 pépinières sont mises en place dans les différentes zones de production. Des pépinières individuelles sont aussi mises en place chez des producteurs. Au total, le bilan fait état de plus de 7 millions de plantules de café mises en terre. Des travaux de regénération des plantations sont entrepris sur plus de hectares. Des plantes de couverture sont aussi distribuées : plus de plants de bananier et de saman et sucrin. Un travail de formation des caféiculteurs en conservation de sol «par mulching et structures agronomiques ou mécaniques de protection» est associé à cette entreprise. - sur une période de cinq ans, le Ministère de l Agriculture a mis en place 11 pépinières centralisées réparties dans tous les départements sauf la Grande Anse pour la production d environ plantules fruitières. Dans les zones de haute altitude, sur l axe Seguin-Fonds-Verrettes, de nouvelles espèces et variétés fruitières sont introduites. La diffusion de l avocat «Guatemala», dont environ Tonnes sont maintenant exportées informellement en République Dominicaine, date de cette époque. Il en est de même pour le pêcher, qui constitue aujourd hui une des principales composantes des jardins de case («alantou kay») de cette région. Des essais de transformation des pêches sont également entrepris et du matériel pour la fabrication industrielle de confitures est commandé. - un chapitre spécial est consacré au cocotier, qui fait alors l objet en Haïti d une transformation industrielle en huile : plantules sont produites à partir de 6 pépinières. - des distributions de semences de ricin sont entreprises dans le Nord-Ouest, l Artibonite, le Plateau Central, le Nord-Ouest et l Ouest, visant la mise en place d un millier d hectares de cette culture pour l exportation. Le chapitre «Conservation de sols et reboisement» rapporte les résultats d activité du Service de Conservation de Sols et des Forêts, tout en précisant qu il agit «dans les limites de [ses] possibilités budgétaires». Ce service nouvellement créé remplace le «Service des Eaux et Forêts». Il est ainsi chargé à la fois de l entretien des systèmes d irrigation, de la protection des berges des rivières, du drainage et de la conservation des sols et forêts. Le service entreprend, entre 1950 et 1954, «un vaste programme d éducation, tant par des meetings de groupe, par des visites individuelles que par des démonstrations 5

7 pratiques, en portant l accent sur le problème de la conservation des ressources naturelles». Il aide les agriculteurs à «mettre en application des pratiques de conservation de sol telles que : canaux de contour, barrières de paille, murs secs...». Il effectue également des tâches de «contrôle du déboisement» et de «surveillance des zones réservées». Source : Bulletin agricole, Juillet L indicateur de réalisation est déjà le nombre de mètres cube ou de mètres linéaires de structures. On rapporte ainsi pour ces cinq années : kilomètres de «structures de protection diverses» m 3 de barrages en pierres dans les ravines 6

8 plantules d essences diverses distribuées, couvrant une surface de hectares Faute de documents écrits pertinents, il est difficile de juger adéquatement des résultats de ces différentes interventions mises en oeuvre durant les années Pour ce qui est de la diffusion d espèces fruitières, nous avons déjà mentionné que des résultats positifs peuvent être observés aujourd hui, particulièrement en matière d introduction de nouvelles espèces et variétés dans les zones d altitude, de diffusion des techniques de greffage dans certaines régions et d extension des surfaces en cocotiers. Pour le café, si ces appuis ont pu favoriser une certaine extension de cette culture dans une période où les prix tendaient à la hausse, elle n a vraisemblablement pas résisté à la chute prononcée des prix qui a suivi la fin de la guerre de Corée au milieu de la décade, et qui s est poursuivie dans les années 1960, sauf pour ce qui est de la diffusion des espèces de couverture du café tels que le saman et l Erythrina («immortelle») dans certaines régions. Concernant la diffusion des techniques de freinage du ruissellement, il ne semble pas que des résultats durables aient pu être obtenus pour des raisons que nous détaillerons plus loin. Du fait des bouleversements politiques qui interviennent en 1957 et du ralentissement subséquent des flux d aide internationale jusque vers 1972, la période suivante semble avoir connu surtout des interventions limitées et localisées. On retrouve mention d un projet d aménagement de quelques centaines d hectares dans le bassin versant du barrage de Péligre, avec implication de l USOM (précurseur de l USAID) au début des années 1960, mais par ailleurs les services de l État ne semblent avoir aucune action d envergure. Le rapport «Mission d Assistance Technique Intégrée» de l OEA, qui prépare la reprise de l aide en 1972, décrit ainsi le Service de conservation des sols et des forêts et de la protection de la faune du Ministère de l Agriculture : «Le SCS est actuellement composé d un petit groupe de techniciens entraînés à la classification et à la conservation du sol et en sylviculture. Les facilités logistiques sont inexistantes et le Service a du se contenter d efforts pour quantifier les différents types de terres et d utilisation de la terre». Plus loin, «la conservation est peut-être la plus urgente activité à développer par le SCS». Notant toutefois que peu de bailleurs sont intéressés à financer des actions dans le domaine, le rapport recommande au Ministère une stratégie de collaboration avec les petits projets menés par des institutions «non-officielles»: «Puisque le coût [des mesures de conservation] est élevé et leur priorité moindre du point de vue du Gouvernement, il en résulte que le SCS devrait promouvoir et stimuler tout effort privé ou non officiel pour mener à bien des méthodes de conservation [...], prêtant assistance toutes les fois que des améliorations sont jugées nécessaires». Durant les années 1960 et jusqu au début des années 1970, les projets d aménagement sont en effet le plus souvent l œuvre d institutions à caractère religieux ou humanitaire. Le principal intervenant dans ce domaine est la HACHO (Haitian American Community Help Organization) dans le Nord-Ouest, qui gère des actions de conservation de sols et de reboisement avec l assistance financière du gouvernement américain depuis les années 1960, suite à la détérioration des rapports entre les deux gouvernements. Une des plus grandes pépinières d espèces forestières du pays est tenue par un hopital relevant d une 7

9 mission religieuse au Limbé. On retrouve aussi le Church World Service, la CARE, Catholic Relief Services, la Mission Baptiste de Fermathe, les Oblats de la côte Sud dans cette catégorie (Murray, 1979). Leurs travaux d aménagement sont le plus souvent supportés par des programmes de «Food for Work». Le gouvernement haïtien de son côté mène aussi des petites actions par le biais de l ONAAC (Office National d Alphabétisation et d Action Communautaire), relevant du Ministère de l Éducation Nationale. La conservation des sols et le reboisement sont alors aussi considérés comme des éléments de l enseignement des devoirs civiques qui doit être prodigué aux masses rurales. À partir du milieu des années 1970, avec la reprise de l aide multi et bi-latérale, les projets se multiplient. Les acteurs importants au départ sont la FAO, le Fonds Agricole financé par la Coopération Allemande, l ACDI (projet DRIPP) et l USAID. Ils développent soit des projets spécifiques d aménagement ou incluent une composante de ce type dans leurs projets de «développement intégré». Ces projets sont aussi le plus souvent intégrés aux structures du Ministère de l Agriculture jusqu au début des années LES APPROCHES DÉVELOPPÉES 3.1 Des résultats limités dans une première phase ( ) Les premiers projets d aménagement s inspirent des méthodes mises en oeuvre dans les programmes réussis de reforestation et d aménagement des zones de montagne de certains pays européens durant les 19 ème et 20 ème siècles. Ces approches que l on qualifie parfois de «technicistes» ont prévalu jusque dans les années Elles sont aussi désignées comme découlant d une logique «d équipement du territoire». Comme le souligne Lilin (1987), «dans cette logique, le concept d intérêt général joue un rôle central, dans la mesure où il légitime l aménagement et permet de passer outre aux «résistances» de la population locale... Les aménagements à réaliser sont conçus en privilégiant la cohérence physique des processus et sont mis en oeuvre à l échelle de l ensemble d un bassin versant ou sous-bassin versant». La conception des actions donne la priorité à la préservation de l environnement sur le long terme sans considération des différentes contraintes sociales et économiques que confrontent ceux qui exploitent la terre. Pour ce qui est du contrôle du ruissellement, les structures mécaniques (murs et cordons de pierres sèches, canaux de contour...) sont privilégiées dans cette approche. Ces structures devant être érigés sur l ensemble d un versant dans un délai court, des travailleurs sont engagés pour le faire et sont rémunérés en espèces ou à travers divers types d arrangements de type «nourriture contre travail». On procède de la même manière pour entreprendre des plantations d espèces forestières dans le cadre de «campagnes de reboisement». Le résultat généralement observé pour des centaines de projet de ce type est que les structures se dégradent rapidement faute d entretien et aussi parce qu elles sont souvent 8

10 par ailleurs techniquement inadaptées. Les canaux de contour, par exemple, peuvent créer des phénomènes d érosion importants dans certaines zones car ils se remplissent rapidement au moment des grosses averses et concentrent les eaux de ruissellement qui créent par la suite un ravinement. On est aussi parti souvent du principe que la priorité doit aller aux espaces les plus dégradés pour les préserver d une stérilisation totale. Une évaluation entreprise en 1979 note ainsi pour les vastes travaux anti-érosifs entrepris par une institution humanitaire dans le Nord-Ouest que «de nombreuses structures de conservation des sols sont laborieusement érigées sur des versants dénudés qui ont rarement vu quelques gouttes de pluie et n ont jamais senti la houe du cultivateur» (Murray, 1979). Sur le plan agricole, les structures en elles-mêmes n offrent que des bénéfices potentiels à long terme et par ailleurs relativement faibles. Selon le rapport de la Banque Mondiale sur la gestion des ressources naturelles en Haïti publié en 1990, les pertes annuelles de production dues à l érosion sont en valeur instantannée faibles : de 0,07-0,3% de la production annuelle pour des pentes de 20 à 50%. Il faut donc une vingtaine d annés pour voir une perte de 10% de la production. Les suivis effectués au Centre du Limbé montrent également qu avec des structures de conservation des eaux et des sols et une certaine intensification des systèmes de culture à base de céréales, légumineuses et tubercules, on peut arriver à 10-20% d amélioration de la productivité au bout de plusieurs années dans le meilleur des cas (BDPA-SCETAGRI, 1990). En même temps, il faut en général plus de 200 jours à l hectare pour réaliser ce type d aménagement et un entretien permanent doit être effectué. L investissement en travail pour la mise en place de ces structures est donc géralement faiblement rémunéré s'il n'y a pas parallèlement une évolution vers des cultures mieux valorisées sur le marché (banane, igname, malanga, fruits..). La diffusion réussie des cultures en terrasses dans la zone de cultures maraîchères rentables à Kenscoff illustre bien ceci. D autre part, le taux de survie des arbres plantés dans ces projets est aussi très faible. Ceci, du fait principalement que des dégâts sont occasionnés par la dent et le piétinnement du bétail en pâture ou encore parce que le choix des espèces ou des dates optimum de plantation est mal raisonné, faute de connaissance suffisante des caractéristiques du milieu. Aucun soin n est apporté à ces arbres par les agriculteurs suite à la plantation lorsqu'elles sont réalisées sur des terres marginales où la croissance des arbres est compromise ou encore quand les conditions foncières sont défavorables. Pour ce qui est de la gestion du couvert boisé existant, diverses mesures coercitives sont aussi mises en place sur la période Le Code Rural François Duvalier, datant de 1963, donne une série de prescriptions détaillées sur les cultures à implanter selon le type de milieu, les techniques culturales à mettre en oeuvre, la gestion des forêts et la transformation du bois. Il interdit les cultures annuelles sur les versants présentant des pentes de plus de 30 à 50%, dépendant du milieu (Article 63). Les cultures pérennes demeurent toutefois autorisées dans ces conditions. 9

11 Contrairement à ce qu on rapporte fréquemment, ce Code Rural n interdit pas la fabrication de charbon en elle-même mais régit les espèces qui peuvent être employées dans sa fabrication. Les espèces fruitières et les bois précieux sont par exemple proscrits. Toutefois, la production de charbon, comme celle de la chaux et des planches, est soumise à une autorisation d un agent du Ministère de l Agriculture, qui doit être délivrée sans frais (Art. 225), et au paiement d une licence délivrée par le Service des Contributions (Art. 226). Dans le contexte social et politique de l époque, ces mesures de «contrôle» conduiront le plus souvent à accentuer les phénomènes d extorsion et de corruption qu à la conservation du couvert boisé. En 1972, on voit aussi la création d un «Fonds Spécial de Reboisement» à partir des taxes collectées sur la transformation du bois (White, 1994) mais aucune donnée ne permet de suivre l affectation de ces fonds. On notera aussi qu en même temps, des concessions et permis de coupe sont attribués à des favoris du régime pour l exploitation commerciale sans contrôle des forêts de pins du Sud-Est et du Nord-Est (Vallières, Lamielle...). Cette déforestation est doublement politique car il s agit aussi de limiter le couvert boisé qui sert périodiquement de refuge à des rebelles traversant de République Dominicaine. 3.2 Des pistes utiles dans un deuxième temps ( ) Les maigres résultats obtenus durant les 30 années précédentes (en Haïti et ailleurs) amènent certains bailleurs à revoir radicalement leurs approches au début des années En 1979, dans un des premiers bilans réalisés dans le domaine en Haïti, un rapport de l USAID conclut que «l orientation marchande et l organisation sociale de la société paysanne haïtienne, jointe à la demande croissante de bois pour satisfaire les besoins en énergie, suggèrent que le temps est venu d envisager la faisabilité de faire du bois une culture de rente («cash-cropping of wood») (Murray, 1981). En même temps, la réflexion sur les échecs des projets d aménagement en Afrique francophone donne naissance à de nouvelles approches qui proposent de concevoir les interventions à partir d une «logique de développement agricole». Celle-ci donne la priorité à l augmentation de la productivité agricole et, dans ce cadre, «la maîtrise de l érosion et celle du ruissellement apparaissent comme l un des volets de la restauration de la fertilité des sols, mais ne sont pas posées en objectif en soi» (Lilin, 1987). L auteur du rapport de l USAID pré-cité pose le problème dans des termes similaires : «Le paysan haitien est trop appauvri pour se permettre le luxe de se préoccuper de «conservation des sols» en tant qu objectif à long terme. La conservation des sols est possible et des exemples existent - mais seulement en tant que résultat secondaire d activités novatrices dont la fonction primaire, du point de vue du paysan est la génération de revenus supplémentaires» (Murray, 1979). Il est utile de noter que ces considérations n émanent pas seulement de spécialistes en agriculture ou en aménagement mais aussi de chercheurs en sciences sociales, dont les pratiques professionelles privilégient l écoute des populations et l analyse des logiques paysannes. À ce sujet, on pourrait rappeller qu une des premières analyses des critères de choix des paysans haïtiens pour l implantation de cultures pérennes est celle de 10

12 l anthropologue bien connu Sydney Mintz qui a étudié les «jaden lakou» et les haies vives de la région de Fonds des Nègres en Il observait déjà que «certaines de ces plantes ont une fonction de retention du sol et de conservation, ceci est parfaitement compris par la paysannerie» (Mintz, 1962) et que ce savoir pourrait être valorisé dans des programmes de conservation. C est aussi ce type de démarche qui a guidé les travaux de Métraux et Berrouet à Marbial dans les années 1950 mais qui restera sans suites durant un quart de siècle. Ce processus pluri-disciplinaire d analyse de la société paysanne et de la rationnalité des choix techniques des producteurs se poursuivra durant les années Il offrira des enseignements utiles pour la conception et la mise en oeuvre de projets d aménagements anti-érosifs et d agroforesterie. Parmi les éléments dégagés : - L économie paysanne est marquée par une orientation résolument marchande. Dans la limite des contraintes de risque, le paysan, comme d autres agents économiques, effectue ses choix d allocation du travail en fonction des revenus qu il est susceptible d en tirer. Il est donc sensible aux rapports de prix et des investissements en travail importants, comme ceux qu exigent les structures antiérosives, ne sont entrepris que lorsque les revenus escomptés sont significatifs. - Il existe des techniques paysannes de freinage du ruissellement. Leur efficacité est variable mais elles constituent une base sur laquelle on peut capitaliser (rampes de paille, seuils biologiques dans les ravines...) - Il existe aussi des systèmes de culture traditionnels durables associant cultures annuelles et cultures pérennes. Ces systèmes se retrouvent souvent autour des maisons d habitations mais couvrent aussi des terroirs entiers ou des micromilieux plus humides des zones sèches. En dehors des systèmes caféiers ou cacaoyers, on retrouve en effet ces surfaces importantes en cultures arborées dans tous les départements mais avec des variantes qui sont fonction du type de sol, de la pluviométrie et des conditions de marché. - L arbre a un rôle précis à jouer au sein des différents systèmes de production paysans. Chaque espèce pérenne a une fonction précise dans les stratégies d exploitation : alimentation, revenu, épargne... L importance des surfaces en manguiers par exemple s explique par le fait que cet arbre joue une quadruple fonction : alimentation familiale en période de soudure, alimentation des porcs, génération de revenus (fruits, charbon par élagage des branches), épargne à long terme (vente planches isssues du tronc). - La sécurité foncière est un des facteurs guidant les choix d implantation d espèces pérennes. Ceci peut paraître redondant aujourd hui mais les projets ont longtemps fonctionné sans en tenir compte. On découvre alors l importance des phénomènes d indivision foncière, leurs causes et leurs conséquences. Une pression démographique importante favorise l extension de l indivis. Cependant cette extension est aussi le produit des prélèvements lourds qui sont opérés sur les 11

13 transactions foncières (arpentage, notariat) qui font que les paysans ne recourent à une formalisation de leurs titres que lorsqu ils y sont obligés. On apprend aussi que dans le cas des plantations d espèces pérennes, la propriété peut aussi être distincte de la jouissance du sol. On observe dans plusieurs régions par exemple que le produit des arbres revient au propriétaire du sol en même temps que la jouissance du sol est accordée à un autre exploitant. Le MARNDR reprend certains éléments de ces approches dans la problématique définie en introduction du document «Politique du MARNDR pour la gestion des bassins versants» daté de Il cite entre autres comme causes des échecs précédents : «...les problèmes fonciers, le manque d intégration des communautés à la gestion de leurs bassins versants, l inadaptation des techniques employées aux contextes agro-écologiques et socio-économiques, la focalisation excessive sur les aspects conservatoires dans l aménagement des bassins versants». 3.3 Les mécanismes de marché comme incitation à l extension des cultures arborées ( ) À partir de la fin des années 1990, autant des ONG que des institutions bilatérales mettent en place des interventions qui visent à préserver ou à étendre les surfaces en cultures pérennes par le biais d interventions qui touchent à la commercialisation. Celles-ci seraient censées permettre aux producteurs d obtenir de meilleurs prix pour leurs produits. La première culture touchée par ces efforts est le café. Il occupe, en association avec diverses autres cultures, environ hectares au niveau national. Des investissements importants sont réalisés sur une période relativement longue pour améliorer le processus de transformation du café afin d offrir un produit de qualité sur le marché international et de bénéficier de meilleurs prix. Certains intervenants visent par ailleurs le marché des produits biologiques qui offre des primes aux producteurs. Un travail de structuration des producteurs en coopératives autour des équipements de lavage, dépulpage et séchage du café est entrepris. Au bout de 10 ans d efforts, malgré certaines avancées, les résultats ne paraissent pas dans l ensemble probants pour cette filière si on considère les quantités de café de qualité effectivement exportées. Malgré les nombreuses subventions, les primes obtenues par les producteurs demeurent faibles par rapport aux soins supplémentaires exigés. Ce phénomène est accentué par le fait qu'une part importante des zones de haute altitude écologiquement favorables à la production de café de qualité se situent dans des zones frontalières où les intermédiaires et les producteurs individuels ont l opportunité de vendre leur café à des prix intéressants de l autre côté de la frontière sans faire face à des exigences de qualité contraignantes. Les résultats sont plus positifs pour la mangue. La mangue de la variété Francisque occupe une niche comme produit de qualité sur le marché américain du fait de son goût et de sa texture. Les prix offerts sont élevés aussi car jusqu à présent il y a peu de concurrence sur ce segment qui est constitué en grande partie de consommateurs 12

14 asiatiques. Les projets ont permis de technifier la culture (techniques de greffage, surgreffage et d entretien) et aussi d'améliorer l équipement et les techniques de ceuillette et de transport. De nouveaux marchés ont été ouverts pour la «mangue sylvestre» d Haïti. Les prix offerts sur le marché local ont parallèlement augmenté. Tout ceci encourage les producteurs à accroître le nombre d arbres plantés mais l effet sur l environnement est difficilement mesurable. On peut signaler aussi que plusieurs investisseurs privés se sont engagés directement dans la mise en place de vergers depuis quelques années. Les surfaces de vergers en monoculture demeurent cependant modestes pour l'instant. Pour l'ensemble du Plateau Central par exemple, ces surfaces étaient estimées récemment à 300 hectares répartis sur une vingtaine de propriétés (Bellande et Bissono, 2009). La production de cacao aussi s est maintenue grâce à des prix favorables sur le marché international et aux améliorations apportées dans le conditionnement du produit. Le cacao demeure une culture associée intéresssante pour les planteurs des zones humides car il est souvent planté avec de l igname et de l avocat dont les prix sont élevés sur le marché intérieur. On doit signaler ici un autre développement important durant cette période, et indépendant d interventions de projets, qui est l'établissement de circuits informels d'exportation de fruits vers la République Dominicaine. Ce commerce concerne une large gamme d'espèces et de variétés : plus de cinq variétés de mangues (Jean-Marie surtout), tamarin, avocat, grenadia, grenadine...les volumes de fruits exportés à travers ce circuit (plus de Tonnes) sont supérieurs à ceux transitant par le secteur d exportation formel vers les États-Unis (LAREHDO, 2009). Ces débouchés ont probablement contribué au maintien des surfaces arborées dans les zones frontalières enclavées et au delà mais ceci ne peut être mesuré. 4. LES CHOIX TECHNIQUES 4.1 Les choix techniques des projets de reboisement à partir des années 1980 Après trois décades où l accent est mis sur la mise en place de structures mécaniques, le projet «Pye Bwa» de l USAID inaugure en 1982 une nouvelle tranche de 20 ans d expériences de développement de l agroforesterie à l échelle du pays. Il sera associé au projet Agroforestry Outreach jusqu en 1989, suivi du Targeted Watershed Management Project (Projè Sove Tè), du projet Productive Land Use Systems (PLUS) jusqu en 2000 et de ASSET (Agriculturally Sustainable Systems and Environmental Transformation) entre 1997 et D autres agences de coopération bilatérales et multilatérales investiront aussi des sommes significatives dans l extension des surfaces arborées et la protection de l environnement de montagne à partir des années Entre autres, l Union Européenne, les coopérations française, canadienne et allemande, la Banque Mondiale (projet ATPPF), la Banque Interaméricaine de Développement, les agences du système des Nations-Unies... 13

15 Des pépinières utilisant la technique de production de petites plantules en «root-trainer», facilement transportables, sont mises en place dans ces projets et les plants sont offerts gratuitement aux planteurs intéressés. Le planteur décide lui-même où, quand et comment planter la quantité d arbres souhaitée, tout en bénéficiant de conseils et de suivi technique. L offre est d abord centrée sur des plantules forestières d espèces exotiques à croissance rapide pour la fabrication de charbon, planches et de poteaux pour la construction (neem, eucalyptus, casuarina, leucaena, cassia...). Le marché pour les fruits est alors considéré comme limité. Entre 1982 et 1985, 15 millions d arbres produits dans une vingtaine de pépinières spécialisées gérées par des ONG sont distribués mais le taux de survie après un an est encore faible, de l ordre du tiers des plants mis en terre. À la fin des anées 1980, le niveau de production des pépinières passe à plus de 10 millions de plantules annuellement et on commence à produire aussi à partir de plus petites pépinières gérées par des groupements locaux. L offre d espèces pérennes se diversifie aussi pour mieux s adapter à la demande paysanne de plantules et inclut des espèces indigènes de bois précieux (chêne, cèdre) et de bois à croissance rapide (frêne, kapab...) Cet effort sera poursuivi durant les années 1990 et il est estimé, qu à elle seule, l ONG PADF aura distribué en une vingtaine d années plus de 65 millions de plantules à plus de paysans (Murray, 2004). Les taux de survie affichés à la fin du programme sont de l ordre de 40%. Des difficultés d ordre institutionnel et des divergences sur la politique de subvention des plantules font que le projet «Pye Bwa» est interrompu vers On continuera cependant à promouvoir des pépinières décentralisées gérées par des organisations paysannes ainsi que des pépinières individuelles chez les planteurs pendant quelques années. En 1991, plus de 800 pépinières étaient en production (White, 1994). À partir du milieu des années 1980, des ONG locales se spécialiseront également dans la diffusion de plantules d arbres fruitiers greffés et dans le surgreffage d arbres adultes. Les variétés à contre-saison diffusées permettent d étendre les saisons de production et le surgreffage permet de substituer des variétés en forte demande sur le marché à des variétés de faible valeur commerciale. Ces actions permettront également la formation de noyaux de maîtres greffeurs dans différentes régions où le greffage est maintenant un service rémunéré pour une gamme de fruits bien valorisés sur le marché (mandarines, oranges, mangues) 4.2 Les techniques de freinage du ruissellement Les années 1980 marquent aussi un changement dans le choix des structures de freinage du ruissellement. Les structures biologiques établies en bandes sur le contour seront desormais privilégiées par rapport aux structures mécaniques. Elles présentent l avantage d exiger moins de travail pour leur mise en place que les structures mécaniques et de pouvoir constituer des réserves fourragères pour l alimentation du bétail. Ces techniques 14

16 de «cultures en couloirs» sont alors activement promues par des centres de recherche internationaux. Le taux de survie de ces structures demeure faible et elles sont actuellement peu visibles dans le paysage bien que le total de bandes enherbées installées revendiqué par les différents projets dépasse les kilomètres sur une période de 10 ans. Ces bandes de légumineuses arbustives ou d herbes doivent en effet être taillées, et non pâturées directement par le bétail, sinon elles dégénèrent rapidement et des espaces vides se forment le long de la bande. Elle ne joue plus alors son rôle de freinage du ruissellement. Or, en Haïti, la dispersion et l éloignement des parcelles font que les transports de quantités importantes de fourrage sont difficiles et le pâturage du bétail des propriétaires voisins est difficilement contrôlable. Dans certaines régions cependant, l introduction de graminées hautes (Napier, Guatemala) a eu un impact significatif sur les systèmes de culture par la suite et les agriculteurs se sont réapproprié ces espèces en les intégrant différemment dans leurs systèmes de culture. Ces expériences paysannes d intégration de l agriculture et de l élevage mériteraient d être mieux analysées car les opportunités qu offre la production fourragère pour la production de viande et de lait, particulièrement dans la périphérie des centres urbains, ont été peu valorisées jusqu à présent comme composante des programmes d aménagement des bassins versants. Par ailleurs, une des propositions techniques originales développées pour les pentes plus faibles à partir des réflexions sur les échecs des cultures en couloirs est la «bande de nourriture» (bann manje). Elle demande un travail plus important car il s agit dans un premier temps d une fosse creusée en courbe de niveau, avec la terre accumulée en butte à l arrière. Le dispositif permet de receuillir sur un espace réduit des sédiments fins et de la matière organique déplacés par le ruissellement et le fossé est assez vite comblé. Ce micro-milieu plus fertile, où les réserves en eau sont aussi accrues par la retention des eaux de ruissellement, est planté en espèces susceptibles de fournir des revenus intéressants tels que la banane, l ananas, la canne de bouche ou le malanga. Le matériel végétal de départ est subventionné par les projets. La construction de seuils en travers des petites ravines émerge aussi pour les mêmes raisons comme une technique viable à long terme et économiquement profitable. Elle exige cependant une plus grande technicité. Différents types de seuils ont été expérimentés (en sacs, pierres, matériel végétal vivant, fascinages de bois mort, maçonnerie...) et on dispose maintenant d un référentiel important en la matière. 5. LES EFFORTS DE CONSERVATION ET DE RÉHABILITATION DES AIRES PROTÉGÉES Il existerait en Haïti une quinzaine de zones de forêts protégées de différents type (pinède, forêt sèche, forêt humide, mangrove...) qui couvriraient selon certains auteurs près de hectares (Hilaire, 2009). La plupart ne sont en effet pas précisément délimitées, bien qu elles soient en grande partie composées de terres du Domaine. Les aires protégées qui ont fait l objet d interventions visant à maintenir ou réhabiliter leur couvert boisé sont principalement 15

17 le Parc Macaya, le Parc La Visite et la Forêt des Pins. Ces trois entités occuperaient ensemble des surfaces de l ordre de plus de hectares. Après plus de 30 ans d exploitation commerciale, l établissement de scieries et l exploitation artisanale du bois ont été interdits au début des années 1980 dans ces trois zones. Les deux dernières comptaient en effet plus de 5 scieries commerciales jusqu à cette date et leurs peuplements étaient dans un état de dégradation avancée. Dans l Unité II de la Forêt des Pins par exemple, on estime qu environ hectares, soit plus du tiers de la surface en bois (pins et feuillus) avaient été dénudés par les scieries en l espace d une vingtaine d années (PVB, 2010). La faible présence de l État et l absence d alternatives viables a conduit par la suite à l établissement d un nombre important de colons à la recherche de terres cultivables dans des milieux auparavant peu exploités. L exploitation des ressources forestières s est poursuivie à travers la fabrication artisanale de planches et de charbon (partie est de la Forêt des Pins et Macaya), de bois gras pour l allumage des feux de charbon dans les villes et de chaux pour les usages locaux. En réaction à cette situation, en 1985 est mis en place le Projet Forestier National (PFN), avec un financement de US 5 Millions, destinés principalement au renforcement institutionnel des services concernés du MARNDR, au bornage des aires réservées et à différentes actions visant à offrir des activités alternatives aux populations exploitant les forêts. L aire visée est principalement la Forêt des Pins mais des interventions toucheront aussi des zones semi-humides ou sèches (Colladère, Cabaret...). Le Parc Macaya et les zones environnantes (environ 7.000has.) feront aussi l objet d interventions sur une période de plus de 10 ans entre 1987 et Elles sont pour la plupart exécutées par des ONG locales et des universités étrangères, avec un financement externe. Des négociations sont engagées dès la fin des années 1980 pour faire suite au PFN et mettre en place un vaste projet d appui à la gestion des parcs et forêts. Celui-ci devait poursuivre les efforts de renforcement institutionnels et entreprendre des activités sur l ensemble des zones citées. Le projet ATPPF (Assistance Technique pour la Protection des Parcs et des Forêts), avec un prêt de US$ 21,5 Millions de la Banque Mondiale, démarrera finalement en 1998, le processus de mise en oeuvre ayant été interrompu suite au Coup d État de Il sera interrompu prématurément en 2001, en partie pour des raisons liées au contexte politique. Parmi les traits communs à ces différentes interventions, on peut observer : - une composante de renforcement institutionnel qui absorbe une part importante des fonds - un essai de délimitation formelle des aires à protéger - une composante de développement d activités génératrices de revenus pour les habitants des «zones tampon» autour des aires ciblées pour la regénération À l actif de ces projets sur le plan du renforcement institutionnel, on peut citer la formation d un corps de cadres moyens spécialisés à travers l École Moyenne d Agroforesterie (EMAF) et un début d intégration des collectivités territoriales dans la gestion des aires protégées. Cependant, aucun des projets ne réussiront à établir les limites précises du Domaine de l État du fait des défaillances des services concernés des Contributions, des multiples formes de contestation (souvent légitimes) des limites 16

18 définies et de l absence d un appareil juridique approprié. Par ailleurs, les vélléités de relocalisation des populations résidant à l intérieur des zones théoriquement réservées n ont pas eu de suites, en grande partie du fait des difficultés à trouver des espaces innoccupés appropriés. Pour ce qui est des actions visant à augmenter le revenu des exploitants, certaines des propositions techniques promues ont en effet apporté des améliorations aux systèmes de production locaux mais n ont jamais permis véritablement d offrir des revenus significatifs qui compenseraient la perte des ressources issues de l exploitation de la forêt. Pour l Unité II de la Forêt des Pins, une étude récente estimait que 80% des ménages de la région étaient impliquées dans la fabrication de bois gras (brindilles de pin) et que cette activité rapportait dans la plupart des cas entre 7 et Gourdes par an par ménage (PVB, 2006). Pour ce qui est du parc Macaya, on évalue que le nombre de ménages dépendant de l exploitation des ressources forestières à plus d un millier. Les scieurs génèrent des niveaux de revenus annuels de l ordre de Gdes à partir de cette activité (BID, 2009). À partir de 2005, des ONG et associations écologiques s impliqueront dans différents types d activités au niveau de ces zones. La Fondation Seguin a mené avec Helvetas-haïti une expérience de zonage participatif afin de déterminer, avec les populations locales de la partie ouest de la Forêt des Pins et du Parc la Visite, les modes d exploitations les mieux adaptés à la conservation des ressources de la région. Certaines interventions techniques sur le maraîchage et l élevage offrent aussi des pistes pour une amélioration durable des revenus agricoles qui réduirait la pression sur la forêt. 6. COÛTS ET MONTAGES INSTITUTIONNELS DES PROJETS Selon White (1994), entre 5 et 15% des financements annuels de l aide internationale dans les années 1970 et 1980 ont été attribués à des projets en rapport à la conservation des ressources naturelles. Ramenés à l hectare aménagé, les coûts des interventions sont généralement élevés. Durant les dernières années, il s est situé le plus souvent entre US$ 700 et $ par hectare aménagé. Dans une référence sur les projets d aménagement utilisant du «food for work» dans les années 1970, on citait des chiffres de temps de travaux se situant entre 140 et 1000 hommes-jours par hectare et des coûts de l ordre de US$ 200 à $ 900 par hectare traité (White, 1994). Les projets d agroforesterie mis en oeuvre dans les années 1980 affichaient des coûts moyens de l ordre de US$ 70 par bénéficiaire lorsque les plantules étaient produites en pépinières spécialisées mais ces coûts s élevaient à près de $750 par bénéficiaire lorsqu on passait à des pépinières artisanales (Murray, 1997). En 1990, il était estimé qu'en tenant compte des taux de réussite après un an, le coût du plant réussi dans les projets agroforestiers était de l ordre de US$ 1 (BDPA-SCET, 1990). On observe des évolutions importantes sur ces 60 ans pour ce qui est des structures institutionelles dans lesquelles s inscrivent les interventions. Durant les années 1950, on compte peu de «projets» tels que nous les connaissons aujourd hui. Le Ministère de 17

19 l Agriculture est alors le principal intervenant et les financements externes, tels que ceux qui sont liés au Service Coopératif Interaméricain de Production Agricole, sont attribués directement aux structures de l état. Cette situation changera durant les années de la présidence de François Duvalier, alors que les services de l état sont affectés par une forte émigration des cadres et une déperdition des ressources humaines ainsi que par la réduction brutale des sommes allouées à l investissement. On verra apparaître durant les années 1960 un nouveau type d acteur dont les caractéristiques préfigurent les ONG d aujourd hui : les missions religieuses et organisations caritatives fonctionnant à partir de dons privés ou de financements directs de leurs gouvernements. Avec la reprise des financements externes au milieu des années 1970, différentes agences bilatérales mettront en oeuvre des projets qui sont réintégrés aux structures régionales du MARNDR. Les projets les plus importants adoptent une démarche de «développement intégré», où la «conservation des sols» et le reboisement constituent des composantes associées à un ensemble d activités relevant de domaines divers. Du fait des résultats limités de la stratégie de collaboration avec les services du MARNDR et de «renforcement institutionnel» adoptée durant les années précédentes, un tournant est opéré par certains bailleurs bilatéraux importants durant les années 1980 et les ONG indépendantes des structures d état deviennent la structure d exécution préférée. Des activités de suivi des projets par les services du MARNDR continuent toutefois à être financées par ces mêmes institutions. Les projets d autre part tendent à se spécialiser dans les actions liées à l aménagement des bassins versants. On verra aussi se développer une plus grande implication des universités étrangères dans l exécution de projets de lutte anti-érosive et de préservation des aires protégées du fait que la recherche devient un élément important des projets. Les institutions multilatérales continueront cependant à financer, à travers des prêts et dons au gouvernement haïtien, des projets de reforestation et d agroforesterie sur la période Le plus important est le projet d Assistance Technique pour la Protection des Parcs et Forêts à la fin des années Ce projet, bénéficiant d un prêt de plus de US$ 20 Millions, intègre en plus des services du MARNDR, ceux du Ministère de l Environnement nouvellement créé et des ONG locales et étrangères ainsi qu un organisme autonome de l État (FAES). La complexité de cette structure et la difficulté pour l État haïtien à assurer sa contribution financière au projet ont contribué à sa fermeture prématurée après deux années de fonctionnement. Plus récemment, ces projets d institutions multilatérales ont tenté de mieux intégrer les pouvoirs et prestataires de services locaux dans le pilotage et l exécution des projets à travers des «Comités de gestion des bassins versants» et des «Fournisseurs de services privés» (firmes, individus ou ONG). Une étude récente sur les projets environnementaux en Haïti durant les vingt dernières années résume ainsi les difficultés majeures rencontrées sur le plan institutionnel (PNUE, 2010): 18

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