N 3 Compte-rendu de la conférence du 09 février 2015 LE NUMÉRIQUE : DE QUOI PARLE-T-ON?

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1 CIO des Enseignements Supérieurs N 3 Compte-rendu de la conférence du 09 février 2015 LE NUMÉRIQUE : DE QUOI PARLE-T-ON? Le numérique c est maintenant un mot du quotidien. Que met-on sous ce mot? C est un leitmotiv que l on a entendu dans tous nos derniers Lundis de Sorbonne : Métiers du Conseil, Edition, Cinéma, Sécurité Informatique, Gestion des risques. Que l on entendra certainement dans les prochains, par exemple celui sur les ESPE. En ce moment même, il y a une grande consultation sur le numérique dans l Education, l ONISEP développe des outils numériques pour l orientation des élèves. Depuis 2012, il y a un secrétariat d Etat chargé du numérique. Axelle LEMAIRE dit avoir à ce sujet un rôle d évangélisatrice, voire même de hackeuse : «le numérique doit infuser tous les secteurs». Parce que LA DONNEE, c est l énergie du XXI ème siècle. Big Data, cloud, flux des données, réseaux sociaux, smartphones, tablettes, applications, communication digitale, open source, santé connectée, e-santé, logiciels embarqués, e-commerce, e-quelque chose et tous les fameux objets connectés avec la FrenchTech à Las Vegas (à ce propos on prévoit 80 milliards d objets connectés dans le monde en 2020) A travers tous ces vocables, on parle de révolution numérique. Elle apporte cette révolution, une transformation absolue de tous les métiers, de tous les secteurs et dans le monde entier. Donc transformation numérique de l économie, culture numérique ; de quoi parle-t-on? Nous attendons de vous, des définitions, des précisions sur les formations, les emplois, la création de nouvelles entreprises et la transformation obligée des anciennes, les besoins du secteur non pas en main d œuvre mais en cerveau d œuvre, les enjeux technologiques, sociétaux, voire même éthiques. Intervention de Christian COLMANT Délégué Général de l Association Pasc@line Paris 8 ème. 1 - L association Pasc@line : L objectif de l association Pasc@line est de «Développer l attractivité des formations supérieures et des métiers du numérique» avec pour cible principale les «jeunes» par des actions en lycée et aussi en collèges et écoles primaires. Pasc@line réunit 75 établissements d enseignement supérieur qui enseignent le numérique à bac + 5 (écoles d ingénieurs, masters universitaires et titres RNCP) et entreprises du secteur du numérique regroupées autour de Syntec Numérique et du CINOV-IT. LES INTERVENANTS Christian COLMANT Délégué Général de l Association Pasc@line Paris 8 ème. Yves POILANE Directeur de Télécom ParisTech Paris13 ème, Vice-Président de l Association Pasc@aline. Yann GIBERT Consultant Web indépendant. Pascal MOUSSIER Professeur, BTS Services Informatiques aux Organisations Lycée Louis Armand Paris 15 ème. Isabelle GOULMOT Directrice des Ressources Humaines Expertime Viroflay. Yvon MADAY Professeur, Chercheur au laboratoire Jacques-Louis Lions - Responsable du Certificat Big Data du master Mathématiques et Applications Université Pierre et Marie Curie. Organisation et animation : Martine HENAFF Conseillère d orientation-psychologue CIO Enseignements Supérieurs. Michèle LENOIR Conseillère d orientation-psychologue CIO Enseignements Supérieurs. 1

2 travaille en coopération avec d autres acteurs du numérique : le CIGREF (Club informatique des Grandes Entreprises Françaises), l INRIA (Institut National de Recherche en Informatique et Automatique), la SIF (Société Informatique de France) Pasc@line propose à ses membres de mener des actions ensemble au sein de quatre commissions et un observatoire pour préparer l avenir du numérique, des jeunes et de l économie : Communication : Promouvoir les métiers et les formations du numérique auprès des jeunes. E-éducation : Favoriser le développement de la culture numérique chez les enfants. E-compétences : Préparer l avenir des entreprises et des établissements de formation pour répondre aux besoins du marché de demain en termes de compétences. Partenariat : Construire des partenariats dans le but de développer des projets structurants pour les métiers et les formations du numérique. Un effort a été fait sur les formations en apprentissage : 15% des formations du numérique sont en apprentissage. Observatoire : Réunir entreprises et établissements afin de produire une réflexion sur le numérique pour les entreprises et les établissements. 2 - Qu est-ce que le «Numérique»? Le mot «numérique» est un substantif quand : Le numérique recouvre les sciences et technologies de l'information et de la communication (informatique, électronique, télécommunications...). En ce sens, le nom "numérique" est plus large que le nom "informatique". Le numérique a un pouvoir transformant sur les sciences humaines et sociales, ce qui justifie que ces sciences s'intéressent au numérique dans leurs impacts sur les relations de toute nature, entre les hommes, entre les organisations. En ce sens, on parlera de l'"économie du numérique", du "droit du numérique", de "la sociologie du numérique", Mais c est aussi un adjectif : Quand le numérique, comme dans: "commerce numérique" "santé numérique", "média numérique", est utilisé pour qualifier son intégration dans les objets, au sein des services, dans les modèles de business ou les processus industriels, dans les activités humaines... Tout cela a un impact transformant. Le secteur du «Numérique» c est plus de emplois en France en En 2014, on devrait atteindre 1 million d emplois. Ce secteur représente environ 5,7% du PIB en 2013 (source Insee Dares). La France n est pas très bien placée actuellement, d où les efforts entrepris. Les pays les plus avancés sont l état de Californie, la Suède, Israël où le numérique représente 12% du PIB, mais l ensemble des Etats Unis est à 6%. La France se situe donc dans la moyenne. 2

3 Le numérique n est pas un secteur très féminisé. C est un secteur rattaché aux sciences dures et les femmes y sont moins représentées; mais ce secteur s est beaucoup ouvert. Le numérique en tant que tel contribue à développer de nouveaux produits. L interface entre les sciences qui créent les nouveaux produits et les utilisateurs se fait par les sciences humaines, sociales, la communication, la direction de projet, du management. Et donc on retrouve de plus en plus de femmes. Mais elles ne représentent encore que 16% dans les formations supérieures du numérique. C est un secteur jeune (27% de moins de 30 ans), avec plus de 90% de CDI et des rémunérations importantes. A l échelle des rémunérations nationales, seuls les métiers de la haute finance sont mieux rémunérés. Le taux de chômage des informaticiens est en dessous de 4%. 3 - Les scénarios de prospectives : D après les chiffres d une présentation faite à la commission européenne fin 2014, les postes en France correspondaient à 10% des emplois du numérique en Europe fin C est un marché très ouvert. Aujourd hui, nous sommes plus proches d un million d emplois en France pour 10 millions en Europe. Dans 5 ans, on peut compter sur une croissance de emplois en France qu il faudra former et créer. Ceci est la fourchette normale. Si un retour de la croissance s opère au niveau économique, alors la création d emplois dans le numérique pourrait atteindre les Selon une étude mondiale du cabinet d Ernst and Young faite en 2014, les métiers qui vont évoluer le plus fortement dans les 5 ans à venir seront ceux de l informatique et du numérique : 50%. La prévision de changement est plus forte dans les pays émergents : 69%, que dans les pays dits matures : 45%. Les autres secteurs évoqués ont des taux d évolution bien moindre (Logistique : 18%, Finance/Comptabilité : 16%, Marketing : 15%, Commercial : 15%, Relation client : 13%). 3 - Les travaux menés par Pasc@line : En termes de communication : e-influence : communication sur les réseaux sociaux afin d influencer l orientation des jeunes vers les formations aux métiers du numérique. Site web: Site de référence sur les formations et métiers du numérique pour les jeunes et les prescripteurs. Tout est sur Vidéos métiers : 40 vidéos métiers disponibles sur le site Pasc@line avec en plus 4 vidéos thématiques : «Qu est-ce que le numérique?» «BA Métiers du Numérique» «Métiers de l ingénierie» et «Nouveaux métiers du numérique». Prix et concours : Prix Excellencia pour développer l attractivité des jeunes filles, Concours Castor avec l INRIA pour les jeunes, la Nuit de l informatique pour les étudiants Conférences: Interventions des membres de Pasc@line, dans les forums métiers, les salons de l orientation et organisation d évènements comme les #JemNum le 12 février pour les universités d IdF ou avec les établissements, pour les Talents du Numérique le 21 mai 2015 En termes d E-éducation : Option ISN en TS: en partenariat avec le MEN, Pasc@line a contribué à la mise en place de l option Informatique et Sciences du Numérique en Terminale S (15% des lycées proposaient cette option, il y a 3 ans, ils sont 50% en 2014). Le projet est de faire descendre cette option en première et en seconde. Un travail a aussi été fait pour poursuivre cette option en Classes préparatoires. L option ISN a 3 ans et donc les premiers étudiants de prépa et d élèves qui intègrent une école d ingénieurs savent ce qu est le numérique : la programmation, le codage. Projets Kid Num : Pasc@line cherche aussi avec l INRIA à créer des outils pédagogiques pour développer la culture numérique chez les enfants (primaire et collège) stages pour les classes de 3 éme en projet avec nos membres pour des stages en entreprise du numérique à la rentrée 2015 / En termes d E-compétences : Travaux sur le développement des compétences dans les enseignements du numérique et sur le «Savoir être» des futurs ingénieurs. Pasc@line travaille en partenariat : Mise en place avec Syntec Numérique d une labellisation de CFA du numérique, pour l enseignement supérieur, en région Ile-de-France Pasc@line a créé un observatoire : Travaux sur les compétences à développer dans les écoles pour former des futurs ingénieurs à l e-leadership. Au niveau de la Commission Européenne : Contribution aux travaux sur les e-skills et sur le e- leadership

4 Intervention d Yves POILANE Directeur de Télécom ParisTech - Paris 13 ème, Vice-Président de l Association Pasc@line. 1 - Le numérique, un secteur porteur, passionnant et incontournable pour le futur! Il est effectivement compliqué de parler du numérique car il y a un foisonnement de métiers. On pense d abord aux métiers techniques (Ingénieurs, Informaticiens) du numérique mais aucun métier n échappe à l impact du numérique. Le numérique offre des opportunités de métiers à tout niveau de qualification du bac à bac + 5. a) Le numérique est un des principaux facteurs de croissance de l économie française depuis 15 ans. Une étude du cabinet McKinsey de 2011 montrait que le numérique avait contribué à 25% de la croissance et de la création nette d emplois dans les pays de l OCDE. C est un des rares domaines qui dans les pays développés créent des emplois. Former des jeunes dans les métiers du numérique est donc un grand service à leur offrir. b) Le numérique est partout : indispensable et stratégique! Dans nos vies de tous les jours : smartphones, tablettes, mais aussi dans les cockpits d un airbus A320. Dans les entreprises : une salle de réunion connectée, un PC de contrôle du trafic routier ou une salle de classe avec un tableau numérique interactif. Dans les sciences dures, l ingénierie, les sciences naturelles, la médecine, mais aussi les sciences humaines, rien ne se fait sans le numérique. c) - Quelles sont les entreprises qui proposent des emplois dans le numérique: Les Entreprises de Services du Numérique (ESN) : Les ESI (autrefois SSII), entreprises de services informatiques, sont celles qui conseillent les entreprises, qui assurent la conception et l installation de logiciels et de solutions informatiques dans tous les secteurs de l économie. Elles sont de toute taille. La France a un écosystème très performant de ces entreprises qui sont de gros employeurs d ingénieurs et cadres. SOFRAS Capgemini, Les Éditeurs de logiciels : Les éditeurs conçoivent, développent et commercialisent des logiciels informatiques pour les entreprises, les administrations et les collectivités ou le grand public. Leur champ d intervention inclut le conseil en amont de la vente et l accompagnement du client après l installation du logiciel. Exemple : SAP, Business Object, Oracle, Microsoft Les Sociétés de conseil en technologie : assistance à maitrise d ouvrage. Les professionnels du conseil en technologies conseillent et accompagnent les entreprises au niveau de la stratégie du développement du numérique pour les aider à mettre au point les produits qu elles fabriquent et commercialisent. Ils sont présents dans tous les secteurs d activité. Toutes les entreprises et tous les organismes publics emploient des professionnels du numérique : les banques, les sociétés d assurances, l industrie automobile (1/3 de la valeur d une automobile réside dans l informatique embarquée : systèmes d assistance à la conduite ), touristique, spatiale, aéronautique, agro-alimentaire, l énergie : la prospection pétrolière, les réseaux d énergie, les collectivités locales Autre caractéristique du secteur numérique : Bien que 50% des diplômés de Télécom Paris Tech trouve un emploi dans les grands groupes de plus de 5000 salariés, on observe une décroissance continue de cette part et une croissance des PME et surtout des TPE. En effet, les grands groupes ne garantissent plus aujourd hui d y faire une carrière complète alors que les PME PMI sont porteuses d emplois malgré leur manque de visibilité auprès du grand public. Il faut donc encourager les jeunes à tenter l aventure des PME. Exemple de la promotion 2013 des diplômés de l école Télécom Paris Tech. 4

5 2 - Les 7 familles de métiers du numérique : classification faite par Syntec numérique 1. Concevoir et développer: Inventer, créer, faire évoluer les logiciels. Exemples: logiciels de jeux-vidéo, logiciels pour les banques, l'éducation, la santé, la conception assistée par ordinateur, les effets spéciaux, les applications et les communautés Internet, les sites web, etc. Mais aussi des grands projets internationaux. 2. Conseiller et expertiser : Aider et conseiller les entreprises qui ont des besoins en informatique à concevoir leurs solutions technologiques. Accompagner le changement, aider au pilotage des systèmes d information, analyser, diagnostiquer 3. Gérer et exploiter les systèmes Informatiques et les réseaux : Piloter et veiller à la bonne marche des technologies de l entreprise ; veiller à maintenir le bon fonctionnement permanent des fermes d ordinateurs et des réseaux au service des utilisateurs. 4. Conduire un projet informatique : Piloter l ensemble du projet, et s assurer que toutes les personnes de l équipe travaillent bien ensemble, autour de l objectif fixé, dans le respect du budget et des délais de réalisation prévus. Délivrer un produit de qualité. 5. Commercialiser et accompagner les clients : Promouvoir et vendre les produits informatiques, les rendre attractifs et esthétiques, assurer l aprèsvente et le support auprès des clients. Les commerciaux sont des ingénieurs ou techniciens du numérique. 6. Piloter et diriger : Organiser, planifier, coordonner les activités et les équipes associées aux systèmes d information d une entreprise. Ces fonctions de management sont peu proposées en début de carrière. 7. Enseignements et recherche : Former les jeunes, ou les adultes qui sont déjà informaticiens, pour les aider à connaître les nouveautés technologiques et progresser dans leur métier. La recherche offre des perspectives nombreuses dans les technologies. Pour en savoir plus, voir Passinformatique : Voir aussi le référentiel européen : Une très grande diversité de recrutements et formations dans le secteur du numérique : Dans ce secteur, il existe des formations de tous les niveaux : BTS, DUT, universités, écoles d ingénieurs mais aussi l école 42 : l école créée par Xavier Niel, PDG de Free. Cette école est ouverte à des jeunes sans qualification qui, après une formation en 4 ans mène à une qualification non reconnue actuellement comme diplôme d état. Bien que directeur d une école existant depuis 1878, il faut constater que le secteur du numérique est un milieu qui plus que tous les autres, se préoccupe moins du diplôme que de la qualification acquise. François Hollande envisage la création d une grande école du numérique. Il existe bien un écosystème, une diversité d établissements formant au numérique, avec ou sans diplôme, à tous niveaux de qualification. Tous ont leur place dans l économie française et tous offrent des débouchés souvent bien supérieurs à d autres secteurs. a) L exemple de Télécom ParisTech : Recrutement : pas moins de 6 filières : la filière historique des CPGE (MP, PC, PSI, TSI), Universités françaises L3 et M, DUT génie électrique, informatique, Ecole polytechnique, Double diplôme français : HEC et Mines ParisTech (12 étudiants), Universités étrangères au niveau bachelor. Pas moins de 13 filières, à partir de la 2 ème année : filières allant des data sciences, à l économie de l innovation, en passant par le traitement d image, la sécurité, l ingénierie des réseaux. Des méthodes pédagogiques innovantes : les jeunes aujourd hui ne supportent plus de rester 2 heures assis à écouter un professeur. Le professeur lui-même est de plus en plus en concurrence avec d autres formes d accès à la connaissance. Notre école demeure exigeante en terme d acquisition des compétences, des savoirs à apprendre. L école a donc développé une pédagogie plus adaptée à la population étudiante d aujourd hui : une pédagogie en mode projet stimulant le travail coopératif, la mise en situation des étudiants, la classe inversée, la réalisation effective, la pluridisciplinarité b) Les rémunérations du secteur du numérique : Des rémunérations attractives : la rémunération brute moyenne du secteur «Logiciels et services informatiques» est de 45% supérieure à celle de la rémunération brute moyenne nationale en Seul le secteur de «Banque/Assurance» offre des salaires supérieurs. Les salaires des débutants sont en moyenne de : 24 K / an pour les Bac K / an pour les Bac + 5 Le salaire moyen d un informaticien est de 46,5K /an. Le taux de demandeurs d emploi est de 4% pour les Ingénieurs et de 7% pour les Techniciens. 5

6 c) Le numérique : une opportunité pour les filles Seules 15% des jeunes filles sur 45% qui ont un Bac Scientifique choisissent les filières de formations supérieures au Numérique. En classes préparatoires scientifiques, elles ne sont que 20%. Il faut essayer de casser les stéréotypes : - Le numérique : cet illustre inconnu (notoriété). - Le numérique : est un métier de geek (solitaire). - Le numérique : c est le web (communication et e- commerce). - Donc le numérique n est pas attractif pour les filles. La réalité : - Le numérique c est pour tout le monde et donc aussi les filles. - Les métiers du numérique sont dans tous les secteurs de l économie. - Les projets nécessitent des capacités humaines et de travail en équipe où les femmes ont toute leur place et sont appréciées des entreprises. - Les compétences requises offrent un éventail de formations scientifiques et techniques importantes de Bac+2 à Bac+5 accessibles aussi aux filles. - Des femmes ont très bien réussi dans ce secteur. A voir les témoignages et les actions : Intervention d Isabelle GOULMOT Directrice des Ressources Humaines Expertime Viroflay. Le numérique est un secteur indéniablement porteur! Il est important d augmenter les formations, c est même pour l instant un frein pour les entreprises, notamment PME PMI, car le recrutement est compliqué. Isabelle GOULMOT est une DRH heureuse car depuis 1998, elle travaille dans l informatique et n a jamais eu à effectuer de plan de sauvegarde de l emploi mais elle doit plutôt faire face à la problématique de trouver des talents. 1 Présentation de la société : Expertime est une PME de 120 personnes créée en 2003, au début sur le domaine du web et maintenant digital, qui est plus vaste. Le «digital» (parle des usages, le numérique concerne les outils) bouge beaucoup d année en année. Depuis 2/3 ans Expertime passe du très technique à un développement auprès de leurs clients sur la partie conseil et donc il apparait de plus en plus un recrutement aussi de consultants, venant d écoles d ingénieurs et de commerce avec un intérêt pour le secteur digital. 2 activités sont proposées aux clients. La société accompagne des clients sur le e-commerce, avec une implantation à Lille, car les clients viennent de la vente par correspondance et ils se sont adaptés à la vente en ligne. Ces clients sont donc demandeurs d accompagnement de leur stratégie e-commerce pour booster les ventes. Dans cette phase il n y a pas de technique, ce sont des conseils dans leur métier, comment les faire performer sur leur de site e- commerce, comment leur faire gagner des parts de marché par rapport à leurs concurrents, donc quelles sont les tendances e-commerce. Comme les consommateurs se dirigent de plus en plus sur des achats à partir du téléphone ou de la tablette, Expertime a créé un pôle mobilité, qui s occupe de la partie application mobile et objets connectés (les vitrines interactives des magasins par exemple). Les métiers du marketing rentrent aussi en jeu, à travers le CRM (Customer Relationship Management) par exemple, qui est un outil pour gérer la relation client, avec l analyse des clients et permettant d effectuer une campagne marketing très ciblée. Le Big Data peut aussi intervenir pour trouver les meilleures données afin d atteindre sa cible. En parallèle il y a aussi un accompagnement des clients dans leur problématique interne, c est-à-dire comment gagner en productivité dans une entreprise, comment échanger de façon la plus pertinente possible les données, là on parle de solutions collaboratives (portail intranet, extranet, la gestion électronique de documents). La mobilité ré intervient aussi, exemple des visiteurs médicaux qui ont sur leur smartphone une application de leur entreprise pour gérer leurs visites. Et aussi les NUI (Novell Users International), qui se basent sur les usages des utilisateurs pour améliorer les outils qui leur seront proposés ultérieurement. Expertime est également implanté sur Nantes et Paris, avec des activités de conseil et surtout de la réalisation technique. Sur Lille, on trouve plus de commerciaux, qui peuvent être issus des écoles de commerce et qui peuvent avoir une expérience préalable chez le client final (Auchan, la Redoute ). 6

7 2 - Présentation de la politique de recrutement et comment Expertime pallie à cette pénurie de candidats en tant que PME : La société effectue 30 à 40 recrutements par an, il y a un turnover important (minimum 10%, ce sont plus les candidats qui recrutent que l employeur car le secteur est très dynamique), avec 60% de jeunes diplômés. Il y a beaucoup de profils techniques de niveau bac+5 (ingénieurs ou titulaires de M2) mais aussi parfois des bac+2 sur certains métiers, et enfin il existe des recrutements de profil fonctionnel, qui vont être plus orientés métiers, ils vont avoir un bon vernis technique, mais ils vont surtout accompagner le client sur la partie métier (en amont de la solution technique). Le recrutement se fait essentiellement en CDI, 95% niveau Cadre, pour les ingénieurs la rémunération s échelonne entre 35 et 38 K euros. 30 CDI, 10 alternants, 2CDD, 2 stages pour les recrutements en % des stages de fin d études donnent lieu à des CDI, et la société favorise aussi la promotion de l alternance. Sur le développement : 22 personnes et sur le conseil (en augmentation) 7 personnes ont été recrutées en 2014 Les sources de recrutement : écoles (école multimedia, Esigelec, Supinternet, Ecole 42, Supinfo, Efrei, Epita, Isep, Etna, web academy, Esie, Eisti, les Gobelins, Polytechsud, UTC ) et les universités (UPMC, Orsay). Expertime propose des actions auprès des écoles pour gagner en visibilité auprès des étudiants sollicités de toutes parts. 3 - Les métiers : On observe beaucoup de concurrence entre les candidats en webdesign, sur les métiers techniques (développeur web, Business intelligence ) plus positif, il manque de développeur mobilité, l expert technique est «très très très bien payé». Si l étudiant a une passion du technique, ça peut être très positif pour une carrière (consultant, puis leader technique, puis architecte). Sur la partie conseil, les recrutés viennent du commercial, auparavant le DSI passait commande maintenant c est plutôt le DRH ou le Directeur commercial, ainsi les commerciaux passent bien. Pour les métiers du management, chef de projet, il y a moins de demande et cela nécessite de l expérience. 7

8 Sur la gestion de carrière, comme il y a beaucoup de recrutement de juniors, ceux-ci donc très friands de travail collaboratif (réseau social d entreprise, blog ). Dans une société de service informatique, il y a beaucoup de tâches très variées, ce qui permet de développer une palette de compétences très larges, pas mono-projet. Une autre caractéristique : l importance de l autoformation, via tutoriel, MOOC, ce qui assure à la fois l employabilité et permet de s imprégner des tendances. Les métiers en tension : offres d emplois au dernier trimestre de

9 Donc la pénurie du secteur numérique, qui existe depuis plusieurs années, pose la question : est ce qu il manque des formations ou est-ce que les jeunes ne sont pas assez intéressés? Il faut bien réaliser qu il existe une palette de métiers qui se créent d année en année et pas uniquement 100% technique. Certains étudiants sont attirés par les Etats Unis, moins par l Angleterre. On observe une augmentation de l entreprenariat pour débuter une carrière et 30% des ingénieurs veulent créer leur société. Ainsi apparaissent dans les grands groupes le développement d incubateurs. Intervention de Yann GIBERT Consultant Web indépendant. Créateur d une société indépendante, avec un parcours atypique : en démarrant le web dans les années 96/97, il n existait pas de formation, donc après un Bac D et un DUT de Mesures Physiques mais surtout un fort intérêt pour l image et le son, Monsieur GIBERT acquiert une expérience d une quinzaine d années en tant que photographe de studio, puis la PAO est apparue dans les agences de communication, avec l enchaînement au milieu des années 90 du début du web. Avec ses compétences comme photographe et en PAO, il évolue naturellement vers le webdesign et commence une nouvelle carrière en autodidacte avec des créations graphiques pour les agences web. Tout était à découvrir. Les formations sont apparues en 98/99. Aujourd hui il répartit son temps sur 3 fonctions : - Développement de sites web, - Extranet/intranet, la partie du web qui concerne les services aux entreprises, - Accompagnement des entreprises. Il fait également de la formation et du conseil sur les applications. Il a environ une centaine de clients, avec un renouvellement de sites web tous les 3 ou 4 ans et avec des propositions de nouveaux services. Il a participé à 200 projets (partiellement ou intégralement) dans les quinze dernières années. Pour 2014, il a passé 40% de son temps en déploiement de back office, puis a fait beaucoup de formation (30%) en intra ou en inter avec des déplacements en entreprise, la mise à jour de sites web et le déploiement des applications mobiles représentant le reste du temps. Cette dernière mission va prendre de plus en plus de temps à l avenir (au moins 50 %). 9

10 Etre développeur c est passer d un langage écrit à quelque chose de pratique (exemple d une géolocalisation). C est donc bien trouver une solution concrète à des problématiques : comment les gens vont s approprier l outil? Comment on arrive à stocker les informations? Comment faire quelque chose de graphiquement intéressant? L intérêt aussi pour un travailleur indépendant c est qu il travaille en collaboration avec des graphistes, des personnes du marketing Puis il prend l exemple d un projet mené entièrement pour l élaboration d un site média complet en 3 mois avec une petite équipe (journalistes, graphistes et techniques). Pour les back-offices, l activité est plus austère. Cela met en œuvre des dialogues avec les entreprises, plutôt des TPE ou PME ou des services institutionnels, pour la mise en place de solutions qui vont répondre à la demande des entreprises, par exemple la mise en place de planning pour gérer l ensemble des salariés, les bases de données de photothèque, les tableaux de bords pour la réalisation de statistiques de l activité de l entreprise. Ce sont des projets sur le long terme. Exemple : paiement en ligne dématérialisé. Le consultant web indépendant n a pas de journée type. Actuellement, il occupe des espaces de coworking, plus dynamiques que d avoir un bureau personnel, et il travaille aussi beaucoup chez ses clients. L aspect autoformation est essentiel pour continuer à évoluer dans ce secteur d activité. L intérêt d être indépendant est sur le fait qu il n y pas de subordination et la liberté de choisir ses marchés. Il travaille sur des projets plutôt courts, c est un choix qu il fait. Le risque, c est l isolement. Il faut donc chercher à travailler son réseau (graphistes, personnes pour faire de l intégration, consultants marketing ou communication ). Un peu de rigueur et de gestion de son planning est important. Il faut également être vigilant sur l obsolescence technique, avoir une curiosité pour les nouveautés constamment. En tant qu indépendant, il n y aura pas d accès professionnel aux grands groupes. La maitrise de l anglais est indispensable. Il faut bien comprendre ce que souhaite le client et reformuler la demande. Il faut accompagner les utilisateurs à l utilisation de nouveaux outils. Il faut savoir dire non à des projets pour des raisons éthiques ou si le projet est trop ambitieux pour sa réalisation par un indépendant. Sur la rémunération (cf. du journal du net), plutôt une fourchette basse selon lui : entre 400 et 500 euros par jour, sachant qu un indépendant travaille entre 12 et 14 jours rémunérés par mois, donc 45 à 55 K euros brut par an. Pour les indépendants, le Big Data et le cloud ne les concernent pas directement, la partie mobile est une marge de croissance actuelle et la maintenance des activités reste présente. L enjeu futur concerne les objets connectés, avec l aspect micro-applications. 2 axes se déploient : HPML 5, langage commun sur tout le numérique, et le développement des Framework (utiliser des outils déjà existants et les faire évoluer). Intervention de Pascal MOUSSIER Professeur de BTS Services Informatiques aux Organisations Lycée Louis Armand Paris 15 ème. 1 Présentation du BTS : Ce BTS a été créé en 2011, successeur du BTS Informatique de Gestion, lui-même rénové en Il a été conçu avec des professionnels pour répondre aux besoins des entreprises. Le référentiel a été élaboré pour évoluer selon les développements technologiques. Ce diplôme est proposé en formation initiale, continue, alternance et VAE. 2 Organisation des modules : L organisation des modules se positionne à travers 2 processus, ce qui permet à l étudiant d aborder tout le prisme de ce dont il aura besoin à la fois pour l emploi mais aussi la poursuite d études : Processus support : Gestion du patrimoine informatique. Afin d optimiser la production et la fourniture des services, ce processus gère les compétences, les connaissances, les équipements, le patrimoine applicatif ou encore les procédures du prestataire informatique Processus métier : Conception et maintenance de solutions d infrastructure. Ce processus a pour objectifs la mise en place de tout ou partie d une infrastructure, son évolution (intégration de nouveaux éléments) et son maintien en condition opérationnelle. Production de services : Le processus de production de services couvre la partie du cycle de vie d un service allant de la prise en compte des besoins exprimés par l organisation cliente à la mise à disposition du service. 10

11 Fourniture de services : les processus de fourniture de services couvrent la partie du cycle de vie d un service allant de sa mise à disposition à son remplacement (par un nouveau service ou par l amélioration du service existant). Il s agit d un processus continu assurant le fonctionnement des services en place et l accompagnement des utilisateurs. Conception et maintenance de solutions applicatives : ce processus a pour objectifs la mise à disposition de nouvelles solutions applicatives ou l évolution de solutions applicatives existantes et leur maintien en condition opérationnelle. 3 - Objectif du BTS : L objectif étant de former à 2 métiers, il existe donc 2 parcours : - Solution d infrastructure, systèmes et réseaux SISR - Solutions logicielles et applications métiers SLAM Il y a 3 unités d enseignement : - Enseignement commun - Enseignement de spécialité (SISR ou SLAM) - Projets personnalisés encadrés, un par semestre Le 1er semestre est commun, la spécialisation se fait par pallier à partir du 2 ème semestre. 10 semaines de stage sont réparties sur deux années (4 à 5 semaines en première année et 5 à 6 semaines en deuxième année). Ces stages vont donner lieu à un portefeuille de compétences en complément des compétences acquises pendant la formation, c est un support à l examen pour présenter la façon de mener leur veille technologique et comment l étudiant envisage de mener sa carrière professionnelle. Intervention d Yvon MADAY Professeur, Chercheur au laboratoire Jacques-Louis Lions Responsable du Certificat Big Data du master Mathématiques et Applications Université Pierre et Marie Curie. 1 - Introduction : Depuis environ 70 ans, avec les premiers ordinateurs, nous sommes entrés dans le domaine du numérique. Chaque 18 mois, selon une des lois de Moore, quelque chose dans les ordinateurs double : la puissance de ceux-ci, le nombre de transistors, le nombre de communications, le nombre de processeurs qui peuvent traiter des tâches en parallèle. On a une croissance exponentielle. Les ordinateurs sont donc de plus en plus puissants et présents dans la vie quotidienne. 2 - Le numérique au Laboratoire Jacques Louis Lions : Le laboratoire est sollicité pour faire des simulations numériques, c est-à-dire utiliser les ordinateurs pour résoudre des équations qui modélisent des phénomènes du monde réel. 11