Deux maquettes pour comparer l évolution de Paris, avant et après les travaux haussmanniens CAPA/MMF/DR

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1 A LA DECOUVERTE DE LA FABRIQUE DE LA VILLE DANS LA GAMC La visite-atelier commence par une visite de la Galerie d Architecture Moderne et Contemporaine (GAMC). Les différentes étapes de la «fabrique de la ville» y sont présentées, et permettent de suivre l évolution de la ville, de 1850 à aujourd hui, en quatre étapes successives. 1850, le noyau urbain 1. PREMIERE ETAPE, LE NOYAU URBAIN, VERS 1850 Deux maquettes pour comparer l évolution de Paris, avant et après les travaux haussmanniens CAPA/MMF/DR L îlot haussmannien : un îlot fermé, disposé autour d une étroite cour centrale Cette première étape est étudiée à partir de la maquette introductive de la GAMC sur Paris. Elle permet de comparer le Paris pré-haussmannien - un lacis de ruelles étroites, des immeubles de différentes hauteurs - avec le Paris haussmannien dans lequel le tissu urbain est transformé. Les îlots urbains, fermés autour d une cour centrale, permettent d importantes densités. Par ailleurs, le tissu urbain est rationalisé, les immeubles, tous construits avec la même typologie, sont alignés le long d un réseau de voies qui débouchent sur des monuments publics magnifiés. Autour de la ville de développent des faubourgs, dans lesquels s installent des usines, reliées au centre par des voies ferrées et desservies par des gares. Des logements pour les ouvriers sont construits à proximité des usines. Maquette de Paris après les travaux haussmanniens CAPA/MMF/DR

2 2. DEUXIEME ETAPE, , UNE VASTE BANLIEUE SE DEVELOPPE , une vaste banlieue se développe Deuxième étape, , une vaste banlieue se développe autour de ce noyau urbain et de ses faubourgs. En 20 ans, l agglomération double sa surface, et les lotissements se multiplient, sans se doter pour autant des équipements et axes de communication nécessaires. Parallèlement, de manière certes marginale mais emblématique, se développent des cités jardins, telle la cité jardin de Stains ou celle de la Muette, dont les maquettes sont présentées à la Cité de l Architecture. Elles témoignent des premières réflexions en matière d urbanisme sociale. Maquette de la cité jardin de Stains, , Gonnot et Albenque CAPA/MMF/DR La cité jardin de la Muette, Beaudouin et Lods, 1931, photo CAPA/MMF/DR aérienne, A Stains, la cité, réalisée entre 1921 et 1933 par les architectes E.Gonnot et G.Albenque alterne grands ensembles et pavillons, avec une grande générosité donnée aux espaces verts. Le soin apporté à la construction des bâtiments témoigne de la volonté d assurer à tous l accès à une architecture de qualité. La Cité de la Muette, entamée dans les années 1930, dans un contexte de crise économique et de restrictions budgétaires, témoigne d expérimentations nouvelles, avec l emploi du béton, du préfabriqué, et de formes nouvelles qui annoncent l après-guerre : des barres et des tours. La photographie ci-dessous, prise par Marcel Lods lui-même (l un des deux architectes), illustre la rupture que constitue cette construction dans un paysage jusque-là caractérisé par un habitat pavillonnaire. La cité jardin de la Muette, Beaudouin et Lods, 1931, photo aérienne, CAPA/MMF/DR

3 3. TROISIEME ETAPE, , LE DEVELOPPEMENT DES GRANDS ENSEMBLES , les grands ensembles L absence d îlot, «le plan libre» (d après Portzamparc) Maquette de la cité des Courtilières, Pantin, E.Aillaud, , CAPA/MMF/DR Maquette de la cité des Courtilières, Pantin, E.Aillaud, , CAPA/MMF/DR Après 1945, dans un contexte de croissance économique et de reconstruction, de grands ensembles sont construits dans les espaces interstitiels de la banlieue, souvent des zones de relégation, comme les plateaux, ou des terrains à proximité de zones industriels. A l îlot haussmannien succède l absence d îlot : les bâtiments sont autonomes dans un plan libre sans îlot qui se décompose en réseaux et zones de fonction. Leurs formes évoluent au cours de la période : aux barres et aux tours des années succèdent dans les années 1970 des motifs plus ondulants, et une réflexion autour de l urbanisme de dalle. Les différentes maquettes présentées à la Cité de l Architecture permettent de saisir cette évolution des formes. La Cité Radieuse de Le Corbusier, inaugurée en 1952 est présentée par plusieurs maquettes dont une d un appartement à l échelle 1/1. Véritable village vertical composé de 337 appartements en duplex est un village vertical, avec ses rues intérieurs, son restaurant, son épicerie, son hôtel, sa crèche et son école, le bâtiment prend à l extérieur la forme d une barre de béton, érigée sur pilotis. La cité des Courtilières d Emile Aillaud (ci-contre) annonce les formes qui se développeront dans les années 1970 : l immeuble, sinueux, prend la forme d un serpent de plus d un km de long, complété par 9 tours en étoiles de 13 étages. L ensemble D.Casanova de Renaudie à Ivry constitue quant à lui un manifeste contre la monotonie formelle des grands ensembles construits dans les années 1960 en proposant un ensemble de «collines» faites de constructions à terrasses, disposées de manière pyramidale ; Maquette de l ensemble D.Casanova, Renaudie, Ivry, , CAPA/MMF/DR

4 4. QUATRIEME ETAPE, A PARTIR DE 1980, LA PERIURBANISATION ET LE RETOUR A LA VI LLE Quatrième étape, la périurbanisation et le «retour à la ville» : cette période est marquée par un double mouvement paradoxal. A partir de 1980, la périrubanisation et le retour à la ville L îlot ouvert, d après Portzamparc Les Hautes Formes, Portzamparc, , Paris CAPA/MMF/DR D un côté la ville continue à s étendre, toujours plus loin, en direction de la campagne, sous l effet du développement de l automobile. De l autre côté, un «retour à la ville», entendre par là une volonté des architectes de revenir à une échelle plus humaine et historique que les grands ensembles de la période précédente. On revient ainsi aux proportions des îlots haussmanniens, autour cette fois-ci «d îlots ouverts». Ce «retour à la ville» est rendu possible par le développement de friches industrielles, les industries qui s étaient développées au XIXème s dans les faubourgs étant rejetées à la périphérie des villes. «Ilots ouverts», l expression est de Portzamparc, dont la maquette de l ensemble de logements des Hautes Formes dans le 13 ème arrondissement est présentée aux élèves. Avec cet ensemble, construit entre 1975 et 1979, Portzamparc initie ce mouvement de «retour à la ville», en édifiant dans un quartier où dominaient jusqu alors les immeubles uniformisés et de grande hauteur (Italie 13) un quartier disposé autour d une petite place centrale et formé d immeubles de tailles variée. L immeuble Nemausus, construit à Nîmes par J.Nouvel en 1987 s inscrit également dans ces nouvelles expérimentations : afin de réaliser des appartements aux volumes plus spacieux et généreux, J.Nouvel dispose les dessertes collectives du bâtiment (ascenseurs, cages d escalier et couloir de circulation) à l extérieur du bâtiment. Ses stores aux couleurs primaires, et son allure de paquebot le place cependant dans la continuité des expérimentations de Le Corbusier avec la Cité Radieuse. Nemausus, J.Nouvel, 1987, Nîmes, CAPA/MMF/DR Nemausus, J.Nouvel, 1987, Nîmes, CAPA/MMF/DR

5 EN CONCLUSION : UNE ETUDE DE PAYSAGE La visite se conclut par une étude de paysage. Depuis la GAMC, on dispose en effet d un panorama sur tout Paris. C est l occasion de retrouver à l échelle 1/1 les différentes formes urbaines repérées au cours de la visite. B C A A Les jardins du Trocadéro et la tour Eiffel B Les immeubles haussmanniens C Les tours du Front de Seine Vue depuis la GAMC CAPA/MMF/DR