La contractualisation des comportements

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1 La contractualisation des comportements La gestion des conflits Les règles de vie de groupe La contractualisation, le projet La cogestion du comportement

2 Enclencher le self contrôle 1. La gestion des conflits : Dans nos groupes, le quotidien éducatif se propose de projeter les jeunes dont nous avons la charge : «le mettre en projet pour lui-même». C est ce que l on appelle le projet personnel ou projet individuel. Il s agit de redonner confiance en soi, réassurer, redonner des repères, rendre conscient des progrès, afin que ces jeunes, qui souvent sont sur le fil avant la transgression, la délinquance (le tout de suite maintenant, car la non intégration des règles, le manque de repères, le passage à l acte, la récidive) C est bien l impossibilité ou une grande difficulté à se projeter dans l avenir, de se l approprier, de s en emparer : c'est-à-dire de le persuader que tout n est pas arbitraire, que l on peut gérer, prévenir, anticiper, préparer, réparer des situations. Pour les amener dans cette dynamique, l adulte a son rôle à jouer : il explique les règles et sanctions, organise des situations permettant cette prise de contrôle sur soi progressif, se dote d outils, réassure, régule, favorise le regard réflexif pour sortir le jeune du rapport de force, de l arbitraire, du conflit. Il doit l anticiper lui-même, afin que l adolescent puisse à son tour anticiper l acte conflictuel, La non compréhension entraîne la méfiance, l angoisse génère le conflit. Quand on ne connaît pas, cela inquiète. L inquiétude génère les replis sur soi ou l agressivité. Les moments de verbalisation individuelle, d expression et de reformulation d une situation vécue sont essentiels à une meilleure compréhension et intégration des fonctionnements comportementaux, de pointer ceux que l on tolère et ceux qui ne sont pas tolérés et interdits. Cette méthodologie de l explicite permet de mettre à distance les faits, de les analyser, de donner des points de repère pour les progrès à effectuer L adolescent, comme l enfant de 3 ans, cherche sa personnalité. Il apprend à dire «Je», en disant d abord NON. Observer ceux dont nous avons la charge, donner des critères explicites, régulièrement, pour mieux anticiper les manquements, les pointer et les

3 signaliser aux jeunes, leur permettre de prendre sur soi,avant la sanction. 2. Les règles de vie de groupe : Qu est-ce qu un groupe? Des individus se regroupent ou sont regroupés selon un intérêt commun, un critère de répartition. La seconde option est souvent ressentie comme arbitraire par les membres du dit groupe. Cependant l esprit de corps se développe très rapidement contre un individu hors groupe, particulièrement si ce dernier est ressenti comme très différent (un adulte pour des jeunes, un tsigane pour des gadje, et vis versa das Unheimliche, Freud), l autre inquiète. Le groupe, alors, resserre ses liens et fait bloc Que dire alors, si cet étranger au groupe impose sa loi, qui est incomprise ou étrangère au groupe?. L individu, s il impose ses vues à un groupe est toujours perdant. Il crée une coalition, une révolution. Comment créer des règles de vie commune? En les discutant, bien sûr, en expliquant leur bien fondé, en s accordant sur leur utilité, et surtout, en s accordant des temps d évaluation en terme d efficacité, de renégociation. La sanction aux manquements doit être appropriée et appliquée. Il ne suffit pas d afficher ces règles, il faut les faire vivre, y faire référence, les faire évoluer, dans le sens de la dynamique du groupe. 3. La contractualisation, le projet,,la sanction : Qui est référent du groupe, des règles, de l application et de l adaptation des sanctions. L adulte est en dehors du groupe. Si la confiance entre le groupe et le référent est établie, il est considéré comme neutre, objectif. Pour cela, il doit se doter d outils de référence, qui l aideront à établir la verbalisation, la négociation, la sanction. On voit encore très souvent l abitrage, par l adulte qui comptabilise les manquements, sans les discuter, mais en les comptabilisant dans un système (bonus-malus, punition avec sursis )

4 Il faut sortir l adolescent de la conception qui intègre que la loi est souvent arbitraire, que l on peut la contourner, qu elle n est pas la même pour tous.

5 4. la cogestion du comportement : Tant que l adulte est le seul à gérer ces systèmes, les résultats ne sont pas à la hauteur des espoirs escomptés. La vie sociale d un groupe devient alors étroitement tributaire de l organisation magistrale de la discipline. Ce «maître» est le seul repère de ce qui est permis ou défendu. Le système que je propose n exclut pas la sanction, mais réduit son importance, et surtout, lui confère un autre statut. Le jeune devient en partie coresponsable du système de repérage de l écart- avec son propre repère- En tout cas, le premier gestionnaire de son comportement, alors que, d ordinaire, le gestionnaire est d ordre magistral (adulte, leader ) a) méthodologie : Le contrat lui est proposé dans le domaine où le jeune éprouve le plus de difficulté à assurer son self control. Il est destiné à favoriser chez lui la prise de conscience de ses actes. Dans un premier temps, ce contrat n est pas très ambitieux, mais porte de façon très précise sur un seul (max 3) de points. Le contrat fera figurer de façon explicite le comportement à atteindre, de façon à maîtriser le comportement à dépasser. b) forme : Le contrat est formalisé sur un carton et affiché à un endroit de visualisation fréquente (sur la table de l élève, le casier de l interns, un classeur de projet personnel). Le jeune concerné coche, avec en parallèle, l avis de l adulte, les manquements au code de bonne conduite. On peut affiner en donnant un barème :(rouge, orange, vert ; ou la météo ; Jamais, parfois, souvent, toujours ; NA, EVA, A ; ). On peut évaluer 1 X par ½ journée, 1 X par jour, 1 X par semaine. La durée du contrat est variable : 1 semaine, 15 jours, une période repérée et fixée à l avance, avant un projet. L adulte vérifie la feuille de route et tous deux confrontent leurs appréciations Conclusion : Ce type de contractualisation est une forme de tutorat, de guidance. Ceux qui y recourent n ont pas de résultats miracles. Mais, il faut garder à l esprit, que démontrer à un enfant, aussi perturbé soit-il, que la relation que l adulte

6 propose, lui permettra de retrouver la confiance en ses capacités d auto contrôle. Si ce dernier le comprend, plutôt que de se croire victime d un système de discipline, les progrès sont possibles.