Compte- rendu de l atelier 1 :

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1 Journée des ressources numériques et des actions pédagogiques - 19 mai 2014 Compte- rendu de l atelier 1 : De quelles ressources numériques ont besoin les enseignants? Echanges à partir d un bilan de l expérimentation «manuels numériques» en lycée. L académie de Clermont-Ferrand a inscrit le numérique au cœur de ses priorités d actions. Le contrat d objectifs de l académie pour la période , signé le 12 novembre 2013 par le Recteur Campion avec le ministre de l éducation nationale porte témoignage de cette volonté, partagée avec les collectivités territoriales et qui s est vue renforcée. Selon le contrat, l académie affirme aujourd hui l ambition «d engager résolument une évolution des relations aux savoirs et des pratiques d enseignement et d apprentissage, de déployer de nouvelles ressources et de nouveaux services, dans le cadre du service public du numérique et d un partenariat cohérent et efficace avec les collectivités territoriales» Le positionnement volontariste de l académie de Clermont Ferrand dans la promotion du numérique au service de l action pédagogique prolonge ainsi l impulsion apportée par la Loi d orientation et de programmation pour la Refondation de l Ecole. Celle-ci rappelle que le numérique doit permettre de contribuer à des enseignements plus efficaces. C est là le cœur de l ambition visant à «Développer une grande ambition pour le numérique à l'école». En effet, la loi du 8 juillet 2013, précise que les technologies et les ressources numériques peuvent «devenir un formidable moteur d'amélioration du système éducatif et de ses méthodes pédagogiques, en permettant notamment d'adapter le travail au rythme et aux besoins de l'enfant, de développer la collaboration entre les élèves, de favoriser leur autonomie, de rapprocher les familles de l'école et de faciliter les échanges au sein de la communauté éducative. Elles offrent également des possibilités nouvelles d'apprentissage, par exemple pour l'enseignement des langues étrangères ou pour les élèves en situation de handicap». Qu entend-on par «ressources numériques»? Le but de cet atelier est de questionner les pratiques des enseignants afin d effectuer une première identification de leur prise en main et de leurs besoins en termes d usage des ressources numériques. Tout d abord, afin de définir ces ressources, on renverra au rapport 1 Ferrand_2013.pdf

2 des Inspections Générales de 2013, «la structuration de la filière du numérique éducatif : un enjeu pédagogique et industriel» : Les «ressources numériques» correspondent aux produits issus de l édition (privée ou publique) ou de la production des enseignants ainsi que les logiciels, outils, supports et réseaux. On peut donc y retrouver, entre autres : les ressources éducatives et services en ligne les logiciels utilitaires les ENT la classe connectée (et ses équipements) les plateformes et outils de la classe connectée Retour sur l expérimentation «les manuels scolaires numériques», Bilans et prospective Document joint : «atelier 1 présentation expérimentations manuels numériques et RN» Témoignage : L expérimentation «manuels numériques» au lycée Murat (Issoire) Document joint : «Experimentation Murat» EQUIPEMENT : - Le lycée a été doté de 74 tablettes-pc afin d équiper 2 classes ainsi que les enseignants (mathématiques et physique-chimie) qui allaient mener l expérimentation. - La région a également financé l achat des licences des manuels numériques des deux disciplines concernées afin que ceux-ci soient installés sur les tablettes-pc. - 2 salles du lycée Murat ont reçu un vidéoprojecteur interactif.

3 - 2 armoires de stockage équipées de boitiers Wifi ont été commandées afin de pouvoir recharger les tablettes-pc en cours de journée. - des boitiers de vote ont également été reçus afin de compléter l équipement existant. - un abonnement aux ressources Edumédia (mathématiques, physique-chimie, SVT) a été souscrit. MANUELS NUMÉRIQUES : Les manuels numériques ont été commandés en version enrichie afin de disposer de ressources complémentaires (animation, vidéo, simulation) et d avoir la possibilité d afficher en plein écran l activité ou exercice qu on est en train de traiter avec les élèves. Malheureusement, autant le manuel de mathématiques que le manuel de physique-chimie ne permettent pas de sauvegarder un travail élève ou un travail professeur. Il a donc été choisi de définir un standard de travail entre les deux disciplines et d utiliser un logiciel (gratuit) adapté aux TBI : Interwrite Workspace. Les enseignants peuvent ainsi construire des activités en lien avec les ressources des manuels numériques. UTILISATION EN CLASSE : Le logiciel Interwrite Workspace permet de réaliser un fichier de travail sur lequel les élèves peuvent prendre des notes (manuscrites ou reconnaissance de caractères) grâce au stylet de la tablette-pc. Ils peuvent également capturer des animations, des vidéos ou des exercices sur lesquels ils peuvent interagir avec l énoncé. Ils sauvegardent ensuite leur travail sur une clé USB ou sur la tablette-pc au format du logiciel Interwrite Workspace s ils souhaitent encore intervenir sur leur travail ou bien au format PDF s il s agit d un travail achevé afin de pouvoir le consulter facilement. Les documents joints suivants montrent des exemples : - d une activité élève tapée au format pdf, («Principe CCM tapée») - d une correction d'activité élève manuscrite, grâce au stylet interactif de la tablette («correction exercices manuscrite») Ainsi, une des plus-values pédagogiques à l utilisation de ces ressources réside dans l articulation des documents ou supports (cours, exercices, animations ) proposés par le manuel numérique avec les outils d annotation car ces derniers permettent une appropriation des connaissances et des démarches d apprentissage par l élève dans une situation qui le rend acteur de la production du savoir (aux côtés de l enseignant et aux côtés de ses pairs).

4 Questions et échanges La prise en main des outils «tablettes-pc» qui ont été présentées a pu s accompagner de contraintes matérielles et techniques. La principale réside dans l autonomie de batterie peu compatible avec la mise en activité des élèves sur une journée entière. Par contre, nous n avons pas rencontré de problèmes par rapport à l idée de prêter du matériel aux enfants et que ces derniers amènent ces tablettes à leur domicile. La réalisation de ces scenarii d apprentissage implique d avoir identifié les compétences à faire travailler aux élèves. C est en fonction de ces besoins que l on peut piocher dans la variété d outils et de ressources numériques. Au-delà de plus values qui peuvent renforcer une certaine forme de cours magistral et qui ont toute leur légitimité parce qu elles peuvent être éclairantes dans une démarche de monstration ou de vulgarisation (projection d une animation, d une démonstration, d un extrait video etc.), il est important de recourir aux ressources qui permettent une mise en activité de l élève réfléchie à l intérieur d une démarche d apprentissage. Une des questions qui se pose est celle de la diffusion des pratiques et des usages pertinents. Comment sortir des «petits laboratoires» qui sont apparus du fait de configurations locales très particulières? Il semble que l échelle de l établissement soit la plus pertinente pour faire essaimer les pratiques. Si les affinités interpersonnelles et les habitudes de travailler ensemble sont des facteurs facilitants, l essaimage doit, pour être possible, être un relais à des préoccupations communes et partagées dans la recherche de la mise en activité des apprenants. Cela peut être autour de projets d équipes, de la mise en place d expérimentations par niveau d enseignement. Cela implique que des temps de communication et de mutualisation autour des travaux de chacun soient possibles et facilités. En ce sens, le rôle de personnes ressources (que pourraient être les référents numériques) est primordiale. On ne peut occulter que les établissements sont inégaux face aux conditions matériels. Les paramétrages de connection aux réseaux internes sont parfois tellement lourds que l on ne peut pas proposer des situations d apprentissage s appuyant sur des logiques de classe connectée. Parfois les réseaux internes, très sécurisés, souffrent d une lourdeur handicapante. Enfin, la question de la connection au wifi est source de débats vifs à l intérieur de la communauté éducative. Conclusion L exemple de l expérimentation autour des manuels numériques montre que, pour de nombreuses raisons, cette ressource ne rencontre qu un succès limité auprès des enseignants. Ceci s explique par différents facteurs allant de contraintes matérielles et techniques lourdes pas toujours surmontées à un suivi problématique de la mise à disposition de ces ressources éditoriales par certaines maisons d édition et plate forme d abonnement en passant par des coûts d abonnement importants.

5 Mais, au-delà de ces pistes, il semble que la prise de conscience autour de ce que peuvent apporter les manuels numériques en particulier et surtout les ressources numériques en général (car on se doit de reconnaître que les manuels numériques ne sont qu une forme possible d un éventail très large) doit être travaillée. La DEPP 2 constatait en 2010 que «95% des enseignants français utilisent TIC à des fins professionnelles mais 19% en présence des élèves et 11% par les élèves eux-mêmes». Ces chiffres, corroborés par des observations académiques et par de nombreux échanges tendent à démontrer qu aujourd hui le problème n est donc pas tant celui d une appropriation de la ressource numérique par les enseignants que celui d une prise de conscience de ce qu il est possible de faire faire aux élèves par cet outil et des implications qu il peut avoir dans la mise en place des scénarii d apprentissage et de la mise en activité des apprenants. 2 Voir le rapport de la DEPP «Les technologies de l information et de la communication (TIC) en classe au collège et au lycée : éléments d usages et enjeux» ;