copainrelook-ok.qxd:jl 08/04/13 10:26 Page1 Copain!

Transcription

1 Copain!

2 Jo Hoestlandt est née en Enfant, c était une grande menteuse, et ses parents lui disaient d arrêter de «raconter des histoires». Mais des histoires, elle passe sa vie à en raconter. La Grande Peur sous les étoiles, publié aux éditions Syros, a obtenu plusieurs prix internationaux. Du même auteur dans Bayard Poche : La nuit de la rentrée (Mes premiers J aime lire) Émile, bille de clown - Coup de théâtre à l école - La maison de mon grand-père - La maîtresse est amoureuse - Tempête à la maison - Le poème secret - Le journal de Miss Pétoche (J aime lire) Henri Fellner est né en 1962 à Versailles. Après des études à l École des Arts décoratifs de Paris, il devient illustrateur pour la jeunesse, la presse adulte et la presse d entreprise. Ses ouvrages sont publiés aux éditions Bayard et Gallimard. Du même illustrateur dans Bayard Poche : Les exploits d Eliott (Mes premiers J aime lire) La maison de mon grand-père (J aime lire) Quatrième édition 2013, Bayard Éditions, pour la présente édition 2009, Bayard Éditions 2006, magazine J aime lire. Tous droits réservés. Reproduction, même partielle, interdite. Dépôt légal : juin 2013 ISBN : Loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. Imprimé en France par Pollina -

3 Copain! Une histoire écrite par Jo Hoestlandt illustrée par Henri Fellner

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5 1 Le cadeau rêvé On me l avait offert le jour de mes dix ans. Mes parents avaient bien ménagé la surprise et, jusqu à l heure de souffler les bougies et de déballer les cadeaux, je ne m étais douté de rien. C est quand j ai vu qu il n y avait aucun paquet à déballer que j ai eu une sorte de pressentiment. Forcément, pour mes dix ans, le cadeau allait être exceptionnel.

6 Maman n avait jamais su cacher bien longtemps les surprises, sa mine soudain tout excitée a confirmé mon attente. Ils ont ouvert, avec précaution, la porte du bureau de Papa et là, j ai vu, endormi sur le fauteuil, un jeune chien à poils longs, aux oreilles tombantes et soyeuses. J ai poussé un cri de joie qui l a réveillé. Je me souviens du premier regard que nous avons alors échangé, le regard de deux amis qui savaient qu entre eux deux, ce serait de l amour pour toute la vie.

7 Je me suis approché doucement, j ai posé ma main sur son large front bombé... et il m a souri. Oui, je sais, un chien ça ne sourit pas, mais celui-ci, si, il souriait, de toute sa gueule épanouie. Une boule d émotion m est montée dans la gorge. J ai murmuré : Copain, tu t appelleras, Copain... Et c est ce qu il a été : un copain, un merveilleux copain. 7

8 Tout de suite, il m a suivi, pataud comme un jeune chiot, du bureau de Papa à la salle à manger où mon gâteau au chocolat, en m attendant, avait fondu dans mon assiette. Copain s est assis sur son arrière-train à mes pieds et, pour fêter ce jour mémorable, je lui ai donné une bouchée de mon gâteau. Il y avait une légère couche de sucre glace sur le dessus, et ça l a fait éternuer dans un petit nuage de sucre blanc. 8

9 Il a eu l air tout étonné d avoir éternué, et moi j ai éclaté de rire. Tu es content, Thomas? m a demandé Maman. Le plus heureux du monde! ai-je déclaré. Et c était vrai. Dans mes plus beaux rêves, j avais toujours imaginé que j aurais un chien. Parce que je n avais ni frère, ni sœur, alors ça me semblait injuste de n avoir même pas un chien. 9

10 Mais cette année-là, tout avait changé : on avait déménagé, on avait quitté notre appartement pour emménager dans une jolie maison avec un jardin. Alors, j étais revenu à la charge : avec ce jardin, on allait pouvoir avoir un chien! Mais mon espoir avait été vite déçu. Papa avait déclaré : «Non, fiston. Ce n est pas pour avoir un chien qu on a déménagé! C est parce que Maman va avoir un bébé. Dans quelques mois, tu ne te plaindras plus d être seul et de t ennuyer!» 10

11 Ça m avait fait un coup au moral. Avec un frère ou une sœur, je n avais plus qu à enterrer mon rêve de chien! Et puis non. Cette magnifique surprise pour mes dix ans. À la fois un chien et, huit jours après, une petite sœur, Hélène, que j accueillis avec joie puisqu elle ne m empêchait pas d avoir ce que je désirais le plus au monde. Copain regarda Hélène dans son berceau, fit un petit «wouf» de bienvenue.

12 Je lui caressai l échine et lui dis : Il faudra aussi protéger Hélène, parce qu elle est petite, mais tu es MON chien, hein? Il tourna vers moi un regard si doux que je ne doutai pas un instant qu il me serait, pour toujours, le plus fidèle des copains. Et c est ainsi que cela se passa. Je lui achetai, avec mes économies, un collier rouge, magnifique.