Anniversaire sacerdotal

Transcription

1 Anniversaire sacerdotal Chers confrères dans le sacerdoce, Chers frères et sœurs, Le sacerdoce est service. Il est service du Christ, de son Eglise et des Hommes. Le décret Presbyterorum Ordinis écrit à ce sujet : «Par l ordination et la mission reçue des évêques, les prêtres sont mis au service du Christ Docteur, Prêtre et Roi ; ils participent à son ministère, qui, de jour en jour, construit ici-bas l Eglise pour qu elle soit peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple du Saint Esprit» (P.O. n 1). Je sais que je n écha pperai pas à l attention habituellement accordée aux jubilaires, mais nos regards doivent être tournés avant tout vers le Christ. C est lui le Grand Prêtre qu il nous fallait, saint, innocent, immaculé, séparé des pécheurs, élevé plus haut que les cieux (He 7,26). Nous connaissons ces pages ascensionnelles de l Epitre aux hébreux qui ont pour fonction d ordonner l économie du sacerdoce au Christ, prêtre éternel et parfait. Hommage lui soit donc rendu, à lui l architecte de la belle construction qui a atteint dans ma pauvre personne vingt cinq ans durant la forme la plus élevée qu est la plénitude du sacerdoce. La dignité du constructeur d une maison est plus grande que celle de la maison elle-même. Toute maison est construite par quelqu un, et celui qui a tout construit dans ma vie c est Dieu (He 3,3-4). Nul ne s arroge à soi-même un tel honneur, on y est appelé par Dieu (He 5,4). En effet Dieu, en son Fils Jésus-Christ, et dans sa grande miséricorde, m a associé à la plus belle aventure à laquelle on peut associer un homme. Aujourd hui, avec le recul du temps, je m aperçois des grandes grâces qui m ont été faites. Je bénie du plus profond de mon cœur ce Dieu qui se penche sur ces pauvres créatures pour en 1

2 faire des amis. Ce prodigieux travail, Dieu l a réalisé en mettant sur mon chemin des femmes et des hommes providentiels. Par le don de l Esprit Saint et l imposition des mains, l illustre et éminent Cardinal Joseph Albert Malula, le 1 août 1986, m a ordonné prêtre pour le compte du clergé de Kinshasa. Ma joie était grande et ma gratitude totale. En ce jour là, j exprimais mon merci à mes parents qui m ont donné la vie et m ont élevé dans le sens de l amour de Dieu et du prochain. Mon merci également à mes formateurs qui ont pris soin de me présenter à l appel de l Evêque pour les ordres. Sur mon effigie d ordination sacerdotale, je reprenais cette parole des Ecritures : «Il y a ici un enfant, qui a cinq pains d orge et deux poissons ; mais qu est-ce que cela pour tant de monde?»(jn 6,9). A mon entendement, ce passage relayait ma faiblesse devant une mission qui me paraissait lourde. Je peux avouer que j entrais dans le ministère avec beaucoup d appréhensions. Heureusement que mes années du séminaire ont été portées par la pastorale des Kizito et Anuarité. Outre les études qui ont été prenantes, l essentiel de mon temps dans l année et pendant les vacances consistait à implanter ce mouvement et à organiser les colonies des vacances. Ce bosquet initiatique m a forgé une âme de pasteur. Je saisis cette occasion pour dire ma reconnaissance aux autres confrères fondateurs et aux encadreurs des «KA» pour le dévouement et la fraternité qui ont caractérisé nos activités. Grâce à vous et aux «KA», j ai eu un début heureux du ministère sacerdotal. En fait la note de bonheur qui accompagne mon sacerdoce, je la tiens à l exercice inlassable de mon ministère. Je remercie donc le mouvement Kizito et Anuarité de m avoir si heureusement orientés. Ma vie sacerdotale a davantage pris de l épaisseur avec les études bibliques que j ai menées jusqu à la thèse soutenue à l Université Catholique de Lyon. J évoque cette dimension de 2

3 mon ministère parce qu elle m a permis d enseigner et de collaborer efficacement avec les Pères de la Société du Verbe Divin ainsi qu avec les Sociétés Paulines. Grâce à ces collaborations diverses, j ai tissé des liens qui font encore ma joie jusqu à ce jour. Au sommet de mes activités du passé, il y a ma passion de formateur des prêtres et mon appartenance à la Compagnie de Saint Sulpice. J évoque ces lieux d insertion pastorale et d exercice du ministère pour attester que Dieu se fait le rémunérateur de ceux qui le cherchent (He 11,6b). «Qu on nous regarde donc comme des serviteurs du Christ» (1 Cor 4,1). Aussi bien en paroisses que dans des séminaires, mon souhait était de ne pas perdre de vue cet idéal de service. L Eglise m a essayé partout. J ai eu des nominations de six mois, d un an et demi, de deux ans passant de déménagements en déménagements, aux plus grands regrets des fidèles. L idéal du service et un certain sentiment de ne pas être indispensable m ont rendu l obéissance facile. Je remercie les amis, prêtres et laïcs. Devenu évêque, j ai craint que vous preniez des distances. Je me réjouis de votre compréhension à mes absences et mes humeurs liées à mes nouvelles responsabilités. Merci du geste que vous venez de poser en venant m entourer à Idiofa. Vous auriez pu m attendre à Kinshasa mais vous aviez décidé de défier la distance pour témoigner de votre amitié. Je vous félicite. Encourageons-nous mutuellement ; continuons à faire attention les uns aux autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes. Aidezmoi à me donner davantage au Christ et aux autres. A vous mes chers confrères d Idiofa, grande est ma joie de célébrer ce jubilé d argent parmi vous et en communion avec les confrères de la même année. Le diocèse compte un grand 3

4 nombre d ainés en années du sacerdoce, c est dire l enracinement du sacerdoce du Christ dans notre milieu. Nous ne pouvons que rendre grâce à Dieu pour tant de témoins de l amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. La force d un clergé tient aussi à ces années de fidélité des ainés qui rassurent les plus jeunes. Que nos ainés se sentent reconnus et félicités. Aux jeunes confrères, je les encourage à persévérer dans la joie du don de soi-même qu exige le sacerdoce. Le bonheur d un prêtre est dans sa capacité d être à plein temps et de plein cœur au service du Christ et de l Eglise. Le sacerdoce est un métier viril, olympien, résistez jusqu au sang s il le faut à maintenir votre joie parfaite. Soyez des prêtres heureux. Ne permettez à personne de vous enlever votre joie. A vous mes chers diocésains, je suis heureux de célébrer mon jubilé d argent du sacerdoce au milieu de vous. Beaucoup d entre vous ne m ont pas connu prêtre, mais vous avez eu la grâce de m accueillir comme évêque. En revenant sur mon passé sacerdotal, je vous ai fait aussi prendre conscience que dans l évêque, il y a un diacre et un prêtre. Ces degrés dans l ordre ne doivent pas faire oublier la dimension du service qui caractérise le sacerdoce du Christ. Votre évêque est à votre service. Je profite de cette occasion pour vous remercier de l accueil que vous m avez réservé dans les différents coins du diocèse. Ces visites m ont aidé à mieux connaître les réalités du diocèse et à mieux proclamer l Evangile et à mieux servir les causes à notre portée. J ai cultivé dans ma vie sacerdotale une forte dévotion à la Très Sainte Vierge Marie et j en ai récolté autant de fruits. Ainsi, en cette fête de mon jubilé, j implore par l intercession de cette Mère des prêtres, la Bienheureuse Mère de Dieu de qui nous tenons ce conseil à Cana : «Quoiqu il vous dise, faites» (Jn 2,5b), la bénédiction de Dieu sur tous les prêtres jubilaires et sur vous tous. Amen. 4

5 + José MOKO EKANGA Evêque d Idiofa 5