Notes d humeur sur «Canenero» and C o

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1 Notes d humeur sur «Canenero» and C o De Bakounine à Deleuze, en passant par Lénine : bref survol du parcours éclectique, commencé en Italie, de la tendance anarchiste insurrectionnaliste, la mal nommée.

2 «Partant de l idée de liberté illimitée, j en arrivais à celle de despotisme illimité.» Les possédés, Dostoïevski EDITION : DECEMBRE 2010

3 Rédigées il y a dix ans, les Notes d humeur avaient pour objectif de pointer les divergences qui étaient apparues, à Paris, à l occasion de la sortie du Loup garou. Au nom de la solidarité avec des anarchistes italiens accusés de terrorisme, le bulletin défendait bec et ongle leur idéologie insurrectionnaliste. Lors des réunions, il était difficile d en effectuer la critique. Elle était écartée sous prétexte de ne pas faire le jeu de l Etat. En Italie, la tendance que je nomme ici, faute de mieux, insurrectionnalisme, a pris corps au cours des années de plomb, qui succédèrent aux années de braise du Mai transalpin. Période de transformation du capitalisme qui accompagna et accéléra, en Europe, la neutralisation des tensions subversives apparues dans la décennie précédente. Dans Anarchismo, Bonanno tenta à définir quels modes d action et d association étaient susceptibles de favoriser la réapparition de la subversion, du moins telle qu il l imaginait. Il rejeta l attitude défensive de la fédération anarchiste et préconisa de multiplier les attaques, même partielles, contre des «structures de la domination», sélectionnées par des anarchistes organisés en cercles affinitaires, comme prélude à l attaque générale contre l Etat, bref l insurrection au sens classique du terme. Pour nombre d anarchistes, cette démarche était irrecevable en totalité. Pourtant, elle intégrait quelque chose de véridique, à savoir que, même dans des périodes défavorables, il est possible d agir plutôt que de réagir, voire de subir. Position qui n était pas spécifiquement anarchiste. Elle était partagée par les individus et les cercles qui, en Europe, étaient exaspérés par la passivité des organisations militantes formelles. Ils ne voulaient pas rentrer dans le rang, sous prétexte que, en majorité, leurs contemporains étaient inactifs, voire hostiles à la remise en cause de leur propre aliénation. Même minoritaires, ils agissaient par eux-mêmes et pour eux-mêmes, sans croire qu ils allaient bouleverser le monde à eux seuls. Par contre, Bonanno contribua à créer le mythe fondateur selon lequel l originalité de l insurrectionnalisme résiderait dans la méthode préconisée. Par suite, il clôtura d avance le champ de l activité qu il appelait à développer et il le protégea de la critique, dès qu elle débordait du cadre des remarques de détail. Or, la notion de méthode pose problème car, dans l univers de la pensée instrumentale analysée par Marcuse, elle n est pas ce qu elle prétend être : forme sans contenu particulier. En réalité, la méthode n était que 1

4 le nom attribué au plan de préparation de l insurrection générale, dans lesquels les anarchistes, du moins ceux reconnus comme tels par Anarchismo, jouaient le rôle, présenté comme incontournable, d éclaireurs et d organisateurs. Dans Lutte révolutionnaire et insurrection, Bonanno affirma ainsi que «préparer l insurrection signifie préparer les conditions subjectives permettant à des minorités anarchistes spécifiques de créer les conditions indispensables au développement du processus insurrectionnel». Là, il invoquait non seulement les mânes du Bakounine conspirateur, mais aussi celles, bien plus implacables, du Lénine créateur du parti bolchevik. Ce qui ne fut jamais reconnu puisque, a priori, l anarchisme est incompatible avec de telles conceptions autoritaires. Même des textes plus contemporains, comme Au centre du volcan et A couteaux tirés, tentent de faire l impasse sur la contradiction, dans les milieux anarchistes, entre aspiration à la liberté et permanence, en partie du moins, du despotisme. Au centre du volcan présente la position conspirative de Bakounine avec pudeur. Par «pilote invisible», celui-ci n aurait évoqué que la nécessité de disposer de «la boussole et du vent». La métaphore est belle mais le passage auquel fait allusion l auteur est relatif au rôle du «comité» chargé de «diriger», dans l ombre, «l insurrection du peuple». Car, «bien qu ennemi du pouvoir officiel», «je suis partisan de la dictature collective de notre organisation qui sera d autant plus puissante qu elle restera invisible et privée de rôle officiel». Ce n est pas Netchaïev qui parle, mais Bakounine qui lui répond. Bien que celui-ci ait été hostile au communisme autoritaire de Marx, dès qu il tente de débroussailler le chemin pour parvenir à la liberté, il préconise la dictature, à titre provisoire, limitée à la période insurrectionnelle. Nous connaissons la chanson : de nouveau, la fin justifie les moyens. Donc aussi, la double pensée, le double langage, le double niveau d association, la transformation des individus en instruments de la «cause révolutionnaire» qui leur échappe et leur subordination au «centre» qui est censé la représenter. Dans A couteaux tirés, la critique du léninisme ne dépasse pas, en règle générale, la dénonciation de l autoritarisme du Parti et l auteur accumule les truismes presque bicentenaires les plus partagés, y compris par Marx, du genre : «La force de l insurrection est sociale, non pas militaire.» Le texte tend à assimiler Lénine à Blanqui, erreur de perspective car, bien qu il y ait des analogies entre eux, il y a aussi d importantes différences, à commencer par la conception de l insurrection. Pour Lénine, elle n est pas réductible à quelque coup de main réalisé par des poignée de conjurés et elle est même impensable en l absence de 2

5 situations révolutionnaires, conjonctions des phénomènes objectifs et subjectifs, qui ne dépendent pas que de l action du Parti, loin de là. Conception étrangère à Blanqui. Bref, après avoir affirmé sans rire que «la méthode de l attaque diffuse est une forme de lutte qui porte en soi un monde différent», l auteur de A couteaux tirés cite, à titre de modèle, L appel aux insurgés de 1905, placardé dans Moscou par le groupe de combat du parti social-démocrate de Russie, d où va émerger le parti bolchevik. Pour lui, la guerre de partisans, mode d action décentralisé, est donc antagonique avec le rigide centralisme bolchevik. Il n aborde même pas la question de savoir si l objectif des groupes armés, peu ou prou organisés par les partis hostiles à l autocratie, disposant de la complicité active de la population urbaine la grève générale avait déjà éclaté à Moscou, dépasse le cadre de leur programme républicain. Pour l essentiel, ce n était pas encore le cas en Russie. De façon générale, le caractère dispersé et fluide des modes d action et d association ne donne aucune indication particulière sur les motifs, les relations, les buts, etc., des individus et des groupes qui les mettrent en œuvre. Contrairement à ce qu affirment nombre d anarchistes, au nom de la prétendue corrélation entre les fins et les moyens. Du coup, la question de la nature des fins est évacuée et les moyens priment au prétexte que, grâce à l impératif anarchiste, les premières sont incluses dans les deuxièmes. Alors que le vernis noir de l éthique cache souvent l instrumentalisme le plus vulgaire. Nous le voyons ici : le passage à la guérilla urbaine indiquait seulement que le combat de rue à la mode des barricades parisiennes de 1848 n avait plus de sens dès Ce que Lénine reconnaît dans Les leçons de l insurrection de Moscou : «Le jour approche de la grande lutte des masses, l insurrection armée ; l attaque et non la défense doit devenir leur mot d ordre ; leur organisation de combat sera mobile et souple...» Thème repris par le Deleuze des Mille plateaux, qui oppose «la machine de guerre nomade» à la «fixe», symbole de la «transcendance» du pouvoir d Etat, et affirme que «l immanence du contenu» est inhérente à la «forme» choisie par les «révoltes diffuses». Des révolutionnaires italiens, à l époque des aventures bolonaises de 1977, furent ainsi confortés dans leurs illusions. Ils croyaient que la mobilité transcendait le capital, qu ils assimilaient aux formes «sédentaires» de la propriété. Ils oubliaient que les modes plus sophistiqués de domination, qui commençaient alors à apparaître, relevaient aussi du «nomadisme» organisé en réseaux. Le phénomène d identification que favorise l apparition de labels sulfureux a permis quelques temps de masquer le vice de forme de l insurrectionnalisme. Mais l activité subversive, pour gagner en profondeur et en ampleur, devait bri- 3

6 ser l univers unidimensionnel de la méthode. Par suite, les lézardes dissimulées par l unité de façade qu elle favorisait apparurent à l air libre. D autant que les prétendus principes immuables de l anarchisme, datant de l époque où le capitalisme était encore dans les langes en Europe, ne pouvaient rendre compte des transformations en cours de la domination. Par conséquent, à côté du rabâchage de truismes, présentés comme des innovations, les jeunes turcs de la tendance réalisèrent, en guise d avancées, des collages de pièces dépareillées, tirées du magasin des idéologies à prétention révolutionnaire, mais ripolinés en noir. Déjà, à l époque de la sortie du Loup garou, leurs emplettes effectuées dans la boutique d Heidegger avaient été signalées. En effet, via l œuvre d Anders, l un des maîtres à penser de l Encyclopédie des nuisances, marquée par l idéologie de la terreur datant de la Guerre froide, ils en recyclaient en partie la métaphysique, y compris le nihiliste, qui pimente les propos de l adepte de la philosophie dans le bunker. Alors même que le repli vers la survie, qui repose sur la peur de la fin du monde, désamorce les velléités de le subvertir. Désormais, leur corpus intègre même des vulgarités deleuziennes. A couteaux tirés en est infecté, dans le genre : «La liaison horizontale est ce qui rend concrête toute pratique de la liberté : liaison informelle de fait, en mesure de rompre avec toute représentation.» Voilà qui révèle a posteriori l ampleur des ravages qui firent les gourous du «transversalisme», à Bologne et ailleurs, dès 1977, ainsi que les limites du refus insurrectionnaliste des «alternatives». De même, la lecture du Centre du volcan à peine entamée, j ai eu l impression pénible d être plongé dans quelque ouvrage de philosophie postmoderne, dont l obsession consiste à stigmatiser le prétendu paradigme de la Raison. A l identique, mais avec quelques pincées d eurocentrisme en plus, l auteur du Centre du volcan la transforme en esprit universel dominant l histoire du monde, alors qu elle n est que l une des doctrines, nées à des époques précises de l histoire européenne, encore marquées par le christianisme. Grosso modo, la Renaissance italienne. Personne n a le monopole de l interprétation de l histoire, en particulier de celle des orgasmes qui la secouent. Par contre, les découpages arbitraires en périodes successives et séparées les unes des autres sans la moindre transition, à la façon des «French Studies» à la mode, amènent à liquider l analyse historique au bénéfice d affirmations non fondées. Ce que l on appelle les arguments d autorité. Bien sûr, dans les textes cités, on peut être d accord avec telles ou telles thèses particulières, vu leur caractère électique et les banalités de base de la critique qu ils contiennent, sans que leurs origines multiples et variées soient signalées. Idéomanie oblige. Par contre, leur perspective générale n est pas acceptable. 4

7 Loin de maintenir ce qu il y a de meilleur dans l anarchisme, par exemple la capacité à refuser les modèles préconçus, elle reprend le schéma de la pensée instrumentale pour qui l histoire est la boîte à outils dans laquelle il est possible de puiser à loisir, pour justifier jusqu à l injustifiable. L essentiel est alors de brouiller les pistes, de présenter des vieilleries comme des trouvailles, d écarter les phénomènes qui ne rentrent pas dans le cadre défini a priori et d utiliser les métaphores pour combler les vides de l argumentation. Le style impératif et séducteur, qui force l admiration, anesthésie la capacité à prendre de la distance et à réfléchir par soi-même, emporte alors le morceau, comme Mandosio le montre bien, dans Permanence d une imposture, à propos de Foucault. Au cœur du volcan utilise les mêmes procédés, au-delà des références obligées aux ancêtres de l anarchie. La différence entre le révolutionnaire et l universitaire de la Sorbonne, disait l une de mes connaissances libertaires, au lendemain de Mai 68, c est que le premier, drapé dans l autorité qui lui confère la référence à la révolution, n a nul besoin d argumenter pour affirmer n importe quoi dans n importe quel domaine, tandis que le second, considéré à juste titre comme quelque mandarin en puissance, doit au moins tenter de justifier ce qu il affirme, vu les soupçons dont il est fréquemment l objet. C était quelque leader maoïste jouant au dialecticien, dans la cour principale de la poussiéreuse institution parisienne, qu il visait ainsi. Mais, comme on le voit, sa critique acerbe est généralisable. Aujourd hui, la crise qui affecte la tendance est manifeste. L insurrectionnalisme joue le rôle de pavillon de complaisance, recouvrant les prises de position les plus contradictoires et, parfois, les plus infâmes, à en croire, par exemple, des communiqués à connotation terroriste, attribués à des groupes nihilistes en Italie. Au point que des anarchistes, brûlant ce qu ils adoraient la veille, biffent le terme de leur vocabulaire, affirmant être anarchistes, rien qu anarchistes, comme à l époque héroïque, au lendemain de la Commune de Paris. Mais la reprise de l appellation d origine ne vaut pas mieux, car l anarchisme en général est devenu, à la suite du marxisme, le centre d accueil des idéologies les plus variées, y compris de l ennemi héréditaire, le léninisme. En guise d ouverture, beaucoup de maîtres à penser de l anarchisme contemporain accommodent les reliefs de préparations douteuses, par exemple dans Réfraction, revue quelque peu mondaine. Comme quoi, ils sont bien de leur temps, celui dédié au recyclage des marchandises, même avariées. La revue A corps perdue essaie, elle, d aborder la crise de la tendance, plutôt que de l occulter. Bien qu il rejette le nihilisme des lointains héritiers de Netchaïev, l auteur des Quatorze 5

8 points sur l insurrection tente de sauver le mythe de la méthode. D après lui, elle aurait été transformée en idéologie à la suite de la mise en spectacle orchestrée par les médias, reprise par des anarchistes fascinés par l activisme armé et la reconnaissance qu ils obtiennent de l Etat, même à titre de repoussoirs. Critique partielle qui rappelle la position des marxistes, confrontés à la faillite de leur doxa. La sauvegarde de la méthode de Marx, présentée comme étrangère à l histoire et, par suite, placée hors de portée de la critique, constitua leur ultime ligne de défense, comme le montra Castoriadis dans Socialisme et Barbarie. En réalité, le processus d idéologisation commence aussi lorsque la forme est autonomisée par rapport au contenu. Pas lorsque des idées deviennent fixes, thèse reprise du deleuzisme, archétype de l idéologie qui affirme ne plus l être sous prétexte qu elle n a plus de centre de gravité et évolue au gré des désirs transitoires, volatiles, polymorphes et même informes. Sans voir que les passions peuvent être aussi aliénées que l objet de sa haine : la raison, comprise comme la faculté humaine d effectuer des généralisations, qu elle assimile frauduleusement à la métaphysique. «Au même titre que la société est dynamique, la théorie et la praxis doivent le redevenir», affirme la revue, enfonçant les portes ouvertes par Deleuze, pour qui la vie est pur dynamisme, face auquel les êtres réels n ont que peu d importance. Enfin, je rappelle que, en matière d avancées, l insurrectionnalisme n a pas été à la pointe de la critique, par exemple sur le problème essentiel de l Etat social, presque toujours occulté. Laquelle est plutôt venue d individus et de cercles sans étiquette. L oublier, c est croire encore que l on est le bastion avancé de la subversion et que c est de lui qu il faut partir pour réaliser des percées. Cela, malgré la pertinence de quelques remarques, la reprise de critiques mille fois énoncées ailleurs et l accumulation de vérités apodictiques sur le guévarisme, partie visible de l iceberg léniniste, l auteur des Quatorze points ne l a pas compris. Dans la présentation initiale, je comptais rappeler le contexte dans lequel furent rédigées les notes. Puis, j ai eu envie de soulever quelques lièvres supplémentaires car, en dix ans, la tendance que je critiquais alors a fait du chemin, en matière d éclectisme. Bien sûr, je n ai pas l intention, dans ces remarques additionnelles, de dénigrer des individus, pas plus que d épuiser le sujet, mais juste de signaler l existence d autres pistes de réflexion, encore peu explorées. A suivre, donc. Peter Vener Décembre

9 Notes d humeur sur «Canenero» and C o 1Chez les insurrectionnalistes, l orientation officielle est anarchiste et rien qu anarchiste. Dans la réalité, les disciples de Bonanno poursuivent le braconnage idéologique du maître, du côté de Marx, Adorno, Debord, etc., mais, contrairement à lui, sans en avoir conscience, vu le lavage de cerveaux, organisé par l Etat, auquel leurs jeunes têtes ont été soumises et vu l amnésie qui en résulte. C est pourquoi les tentatives syncrétistes de leurs pairs leur apparaissent comme du pur anarchisme. Aux Etats-Unis, Anarchy a au moins le mérite de le reconnaître. (Cf. sur le Chiapas, leur traduction de Au-delà des passe-montagnes, de Reeves et Deneuve, 1996.) Mais cela tient sans doute au côté pragmatique, au bon sens du terme, que j ai toujours apprécié chez nombre d anarchistes d Outre-Atlantique, qui n ont rien à foutre de la sauvegarde de l image et du rôle de l anarchisme pur sucre. Contrairement, par exemple, au «neveu» exilé à Paris, qui affirme de façon péremptoire que «l anarchisme est la pensée critique qui peut englober toutes les autres». Nous, misérables individus qui avons des pensées personnelles, nous sommes priés de les oublier ou de les englober dans l anarchisme, ainsi sanctifié et transformé en idéologie totalisante, hors du temps et de l espace, en représentation globale de la réalité et de l histoire humaine universelle. D où les poses péremptoires de professeurs en anarchie! A l image des gardiens du temple de l orthodoxie marxiste! L anarchisme individualiste ainsi conçu aurait fait hurler de rire Stirner. Il relève de la schizophrénie au sens de Gabel (cf. La fausse conscience, 1962). Dans cette optique, l existence d individus singuliers est reconnue, mais formellement car les véritables individus sont au fond les anarchistes, du moins tels que les représente Canenero! Hiérarchie! 2 La pensée anarchiste transalpine est d ailleurs tellement totalisante que, lorsqu elle aborde la critique de l économie, c est du pur marxisme qu elle ressort! (Cf. les thèses du «neveu» sur l immigration planétaire basées sur la loi de la valeur!) De même, dans leurs textes, la critique de la technoscience n est que du Ellul reformulée dans le patois de Bonanno, qui sert à justifier le thème de l urgence, urgence dans l action, bien sûr (cf. Le 7

10 système technicien, Ellul, 1977.) Comme toujours, celle-ci évite de prendre du recul et de trop se poser de questions sur ce que l on pense et sur ce que l on entreprend. Il faut mettre le paquet on verra plus loin lequel, sinon tout est foutu! En effet, d après les insurrectionnalistes, la «dépossession technico-scientifique» et «la division en deux mondes qu ils [les maîtres] sont en train de construire pourrait enlever tout sens à la révolte : comment désirer une autre vie une fois que toutes ses traces auront disparu?» (cf. le bulletin Les Indésirables, 2000). Avec de telles visions de l évolution de la société, du même tonneau que celles que l Encyclopédie des nuisances propage depuis presque deux décennies, le capital est le monstre qui vampirise et absorbe la vitalité des individus, et qui les transforme à terme en zombies dociles sauf, peut-être, quelques élus irréductibles. Les auteurs prennent manifestement le discours aliéné que le capital tient sur lui-même pour la réalité! Car l utopie inhumaine du capital, affirmée par ses idéologues depuis la genèse de l industrialisation, est de se passer toujours plus des humains pour arriver à fonctionner sans heurts, comme n importe quel automate, bref sans contradiction. Par bonheur, il n y arrive pas en totalité. Il a besoin d humains pour survivre (cf. Misère de la philosophie, Proudhon, 1846). C est dans de telles contradictions propres au système, entre son inhumanité et la permanence malgré tout de quelque chose d humain chez ceux qu il écrase, que réside la possibilité de sa destruction et de la création d autres futurs que ceux tracés par les idéologues d Etat : le présent perpétuel du capital. 3 «Il ne reste plus que l attaque anonyme et généralisée contre les structures de la production, de l information, du contrôle et de la répression. Ainsi seulement il sera possible de s opposer au double mouvement du capital, en entravant l atomisation brutale des individus et en empêchant en même temps la construction de l homme nouveau de la cybernétique, avant que les murs sociaux qui devront l héberger ne soient achevés» (cf. Les Indésirables). Passons sur la prétention de ceux qui, placés dans la situation de régression qui s éternise en Europe depuis près de quinze ans, ont l invraisemblable culot de déterminer à l avance le chemin à supposer qu il n y en est pas de multiples, ce qui reste à prouver! que doivent prendre des milliards de damnés de la Terre pour se libérer du joug du capital. De plus, la totalité des activités et des relations mode de transformation du monde dans lequel les individus apparaissent comme des objets, que le terme de capital recouvre, déborde la définition réductionniste qu en donne l idéologie 8

11 universitaire : ensemble de choses, de structures, etc. La réduction du capital au statut de structure montre déjà à quel point les insurrectionnalistes sont incapables de saisir le phénomène de réification qui lui est propre dans toute son ampleur et acceptent, fusse pour en prendre le contre-pied, les propres termes de la domination. 4 D où la conception de l activité subversive qui en résulte, elle-même réduite à la dimension du sabotage généralisé contre les «structures». Bien sûr, l importance du sabotage n est plus à prouver, mais le rôle démesuré que les insurrectionnalistes lui accordent découle de leur idéologie réductionniste. Ainsi, les «structures» mentales, entre autres la «peur de la liberté» (cf. La peur de la liberté, Fromm,1940), qui sont partie intégrante de la société et qui en déterminent en partie la survie, en quoi les sabotages peuvent-ils en venir à bout? C est pourtant de telles «structures», bien souvent non reconnues comme telles par leurs auteurs et leurs porteurs, qui participent à la construction de «l homme nouveau» du capital. De telles questions, les insurrectionnalistes ne les posent même pas, pas plus que les marxistes orthodoxes. Enfin, à travers leur phraséologie sur l attaque généralisée, ils reprennent à leur compte, en partie du moins, les conceptions linéaires et cumulatives de la «lutte de classe», propres au marxisme-léninisme. Bien sûr, ils prennent leur distance envers la stratégie de la guérilla urbaine, laquelle a fait tant de ravage en Italie à la fin des années 70, du côté des Brigades rouges. (Cf. la reprise par leurs créateurs des thèmes des guérillas sud-américaines, style Tupamaros, infâmes mélanges de marxisme, de guévarisme et même de maoïsme, amalgamés à la morale missionnaire.) Mais leur positionnement en faveur de l opposition à l égard des «structures» ne tient pas plus la route. (Cf. les critiques faites dans Insurrezione dès 1977!) Car, dans la mesure où il n y a aucune forteresse à prendre, la tentative d assiéger, de façon quasi permanente, le capital et l Etat, reste, mine de rien, du gradualisme, radical dans les formes, mais pas vraiment dans le contenu. De plus, vu la situation de régression que nous connaissons, préconiser pareille stratégie, c est envoyer des individus révoltés s écraser la tête contre les murs. C est introduire dans leur cerveau le régime d état de siège. Sur le terrain de la guerre d usure, des escarmouches permanentes contre le capital et l Etat, ce sont les révoltés qui s usent. L état d insoumission permanente est aussi absurde que celui de révolution permanente, comme l a fort bien montré Malatesta dans ses critiques de la pure morale anarchiste abstraite (cf. Pensiero e Volontà, 1924). Les in- 9

12 surrectionnalistes se moquent des «hommes nouveaux» de la cybernétique. Fort bien. Mais ils ressortent du placard, sans même s en rendre compte, la sinistre figure du révolutionnaire professionnel sous la forme de l insoumis professionnel, qui ne cède pas aux tentations du monde, dans la pure tradition des ascètes des sectes religieuses et des partis politiques révolutionnaires d antan, dont les figures austères d êtres purs montrent qu ils sont habités par l idéal révolutionnaire, leur idée fixe, pour parler comme Stirner. (Cf. la figure inhumaine du révolté à la mode de Netchaïev reprise par Lénine dans Que Faire?, en 1902, sous la facture du révolutionnaire professionnel.) 5En réalité, vu leur conception réductionniste, les insurrectionnalistes vont avoir le plus grand mal à comprendre comment des actions de masse peuvent apparaître à partir des contradictions du système, aux contenus et aux formes les plus diverses, et qui risquent de nous surprendre nousmêmes, ainsi de l Etat, parce que non prévues au programme. Surtout que la principale mesure qu ils utilisent pour les apprécier est, malgré leurs dénégations formelles, le degré de violence qu elles peuvent atteindre. Dans cet esprit, il ne leur reste plus qu à préconiser l impossible course de vitesse contre le capitalisme, que l Encyclopédie des nuisances croit, elle, déjà achevée. Mais le temps gagné par l Etat à écraser les individus, à détruire ce qui peut rester de solidarité entre eux, bref à liquider les germes de sociabilité qui ont pu exister autrefois à travers les combats contre le capital, au travail et ailleurs, ce temps n est pas rattrapable par la multiplication d éphémères activités sans lendemain. En Europe occidentale, l une des causes de la décomposition des milieux révolutionnaires au cours des vingt dernières années a été leur incapacité à construire quelque chose qui tienne et qui puisse être développé, à travers la confrontation au monde et les luttes réelles qui y apparaissent, du moins dans la mesure où des conditions certes peu favorables le permettent. Mais ni le repli douillé dans des cercles de pure discussion, style Encyclopédie des nuisances, ni les propositions activistes, qui dominent par exemple les discussions dans les réunions à Paris animées par le «neveu» sur la répression des anarchistes transalpins, ne nous font avancer du moindre pouce. 6 Les insurrectionnalistes tentent d échapper à la dynamique tordue de la violence séparée en se démarquant des terroristes et en affirmant la nécessité de la «guerre sociale». Bien sûr, l Etat qualifie toujours de terro- 10

13 risme les tentatives de subversion du monde. Mais dans la mesure où ils sont incapables de comprendre, sans doute parce qu ils ne les ont pas connus, les mouvements de masse subversifs des décennies précédentes qui eurent lieu à travers le monde, ils imaginent la «guerre sociale» comme la généralisation d actes séparés de révolte. Au fond, ils se distinguent de la conception traditionnelle de celle-ci (cf. celle de Echanges et mouvements, dès les années 70) plus par la mise en avant de certaines formes d action qu en termes de contenu. Voilà pourquoi l accumulation ennuyeuse de brefs rappels de sabotages, séparés de leur contexte, prend tant d importance dans leur prose, quitte à mettre sur le même plan des attentats nationalistes en Corse, par exemple, et des saccages de champs d OGM. Le «neveu» justifie cela au nom de la «permanence de la guerre sociale», assimilant mine de rien les tensions au sein du capital qui, à la fois, l embêtent et qui le nourrissent, et les actes qui les dépassent! En ce sens, affirmer que la «guerre sociale est permanente», c est dire que l aliénation n est jamais absolue. Elle ne peut jamais l être, du moins dans la totalité des sphères de la vie sociale, sinon la société ne pourrait pas continuer à exister! Par exemple, à la fin des années 50, le Grand Bond en avant lancé par Mao, utopie totalitaire de subordination des individus à l Etat comme il y en a peu eu dans l histoire, conduisit en moins de deux ans à la paralysie de la Chine et à l autodestruction pure et simple dans tous les domaines de la vie sociale. Le Parti recula pour survivre. L aliénation est relative, rarement absolue, même Marx l avait compris. Mais les insurrectionnalistes ont besoin de retrouver, malgré les déclarations individualistes, quelque fondement social à leur action. Personne ne peut vivre suspendu dans le vide et leur prétendue guerre sociale joue ici le rôle de justification de leur rôle. En affirmant que ce qu ils entreprennent, bien d autres le réalisent à leur façon. Là aussi, leur attitude rappelle la description de Gabel sur la schizophrénie, grâce à laquelle le fait hallucinatoire social, «l illusion de la rencontre», permet de tenir dans des situations de séparation effective qui ne dépendent pas, pour l essentiel, des insurrectionnalistes, et qu ils ne choisissent pas. Illusion qui ne peut être maintenue qu à la condition expresse de faire passer la critique au second plan dans de multiples circonstances. 7 Le terme de guerre sociale, qui revient de façon lancinance dans leurs propos, montre d ailleurs à quel point ils sont décalés dans le temps, n ayant même pas assimilés les critiques les plus avancées des années 60 et 70. (Cf. par exemple La dynamique du capitalisme moderne, Souyri, 1980). 11

14 Le concept de guerre sociale relève de l époque révolue où les révolutionnaires d antan (cf. Le roi de Prusse et la réforme sociale, Marx, 1845) entendaient ainsi critiquer le caractère limité des révolutions politiques, style révolution française, pour leur opposer la nécessité de révolutionnariser la société, mais sur la base de l industrialisation du monde. Dans la mesure où l Etat politique de l époque est devenu Etat social, où la société a presque fusionnée avec lui, où l industrialisation a saccagé le monde et rendu la réalisation de la liberté plus difficile, le vieil appel à la sociale n a plus aucun sens. C est l Etat qui fait du social! (Cf. l Etat providence.) En ce sens, il n est plus réductible à l appareil de domination placé au-dessus de la société. Paradoxe des paradoxes, le capital a réalisé à sa façon la «révolution sociale», comme il avait fait autrefois la «révolution politique» : «De chacun ses capacités, à chacun selon ses besoins» est ainsi devenu le slogan de la contre-révolutionnaire moderne. En particulier, vu le rôle désormais dévolu à la technoscience, «l administration des choses» prend réellement le pas, en tendance du moins, sur «le gouvernement des hommes». De telles affirmations dépassent l horizon de l anarchisme transalpin qui en particulier du côté de Canenero, vu que Bonanno lui-même est loin de rompre avec l utopie de l administration des choses (cf. Anarchism and the national liberation struggle, 1990) et vu le caractère archaïque et mafieux de l Etat italien, continue sans problème à limiter l Etat à l appareil du même nom, donc à stigmatiser l Etat politique d antan. Donc, à parler de guerre sociale! Nous pouvons élargir à la guerre sociale ce que Karl Korsch (cf. La guerre et la révolution, 1941) démontrait déjà, à la lumière de la révolution en Espagne et de la Seconde Guerre mondiale, à savoir que la guerre civile, même à prétention révolutionnaire, ne peut plus être synonyme de subversion du monde. 8 De même, sur les moyens, les insurrectionnalistes refusent de faire l apologie de la dynamite et rappellent qu il existe des moyens beaucoup plus modestes, à la portée de n importe quel prolétaire, pour éviter qu apparaisse la séparation. Ce souci les honore. Mais la dynamique, qui conduit à s enfoncer dans la violence séparée, n est pas liée en priorité au choix des armes. Comme vu précédemment, ils surestiment la portée des actes de révolte isolés, réalisés seul ou en cercle affinitaire. Loin de moi l idée de nier qu il soit parfois nécessaire d en passer par là pour exprimer notre révolte contre le monde et pour tenter d échapper quelque peu à l atmosphère étouffante qui nous pèse. Dans des situations données, la portée d actes en apparence 12

15 isolés est effective et ils rencontrent des échos certains. (Cf. les sabotages contre les OGM.) Mais il n en reste pas moins vrai que les transformations sociales profondes ne peuvent être entamées que par des actions de masse, qui ébranlent les bases même de la société et de l Etat, et non par des séries d actes isolés, aussi radicaux qu ils soient, qui touchent rarement à l essentiel, à savoir les rapports sociaux. (Cf. les excellentes remarques de Rocker, dans Anarchisme et organisation, 1922.) Récemment, la guerre en Yougoslavie a montré encore que les gestes isolés avaient de l importance pour ceux qui voulaient exprimer leur hostilité envers l Etat. Mais ils ne changeaient rien au cours catastrophique de la guerre. Or, du côté des insurrectionnalistes, pointe l idée selon laquelle il est possible de substituer aux actions de masse, en partie du moins, de tels actes, sous prétexte qu il ne faut pas attendre les masses pour faire preuve d initiative. Belle intention, à condition de ne pas oublier que ce que peuvent penser et réaliser des poignées d irréductibles ne dépend pas que de leur volonté mais aussi de celle d autrui, c est-à-dire de celle de la masse des damnées de la Terre. En faisant l impasse sur l une des conditions essentielles de leur propre activité, les insurrectionalistes risquent de tomber dans le volontarisme politique pur et simple. 9 Le volontarisme politique apparaît lorsque les individus révoltés tournent en rond entre les murs de la «prison sociale» sans trouver d issues. (Cf. les métaphores réductionnistes des insurrectionnalistes entre la société et la prison, dans Canenero.) Leur désir de surmonter la désespérance et l atomisation qui les accablent peut prendre alors des formes presque exclusivement destructrices, les formes créatrices apparaissant comme sans objet, comme des tâches harassantes vouées à l échec, vu l inertie des masses qui paraît de plus finir. La fuite éperdue dans l action séparée, tels les sabotages à répétition en cercle fermé, est alors très tentante pour tenter d échapper à l insupportable et pour donner du sens à sa vie. Elle est encore plus marquée chez les individus qui avaient déjà du mal à se confronter à la réalité à cause de leur isolement, de leur éloignement, de leur méconnaissance des actions de masse, ou de la quasi-absence de celles-ci, comme c est le cas aujourd hui. En ce sens, l action séparée peut être aussi l un de leurs moyens favoris d autovalorisation. En effet, elle donne l impression d échapper aux aléas des situations mouvantes et de les dominer. Les premiers succès, lorsque par exemple l Etat a été surpris et ridiculisé, fournissent d incroyables sensations de puissance. Les individus qui y participent ont l impression de planer au- 13

16 dessus de la triste réalité, d y échapper non plus de façon partielle, limité dans l espace et dans le temps, mais en totalité, bref de déterminer eux-mêmes les objectifs, les modalités et les rythmes de l activité qui leur paraissent les meilleurs. A la limite, les individus finissent par être indifférents aux conséquences de leurs propres actes. Comme l affirmait Azione rivoluzionaria, groupe anarcho-situationniste italien des années 70 (cf. Premier document théorique, 1978), dont les thèmes majeurs sont repris par bien des insurrectionnalistes d aujourd hui : «L action est directe. Quelles qu en soient les conséquences objectives, les conséquences subjectives sont fondamentales. L action directe rend les individus conscients d eux-mêmes en tant qu individus qui peuvent transformer leur destin et reprendre le contrôle de leur propre vie.» C est la version individualiste et subjectiviste, à la mode surréaliste, de la vieillerie communiste et objectiviste des léninistes : des actions, même violentes, sont nécessaires pour renforcer le Parti. (Cf. Breton nihiliste, dans le Manifeste surréaliste, appelant à tirer au hasard dans la foule, 1924.) 10 Mais l autovalorisation a malgré tout besoin d être entretenue par l efficacité supposée du geste. Les actes initiaux qui, parfois, étaient vu comme uniques, liés des situations qui leur donnaient leur sens et leur portée, s avèrent vite insuffisants. Face au peu d impact de la plupart des coups d épingle assénés à la machine capitaliste et étatiste qui apparaît, en réalité, comme de plus en plus cuirassée, la réaction est de multiplier les mêmes gestes, puis de surenchérir sur les objectifs et les moyens, ce qui conduit à l escalade presque toujours incontrôlable. (Cf. les Brigades rouges en Italie et, de façon générale, les groupes de guérilla urbaine en Europe et ailleurs.) Le mode de fonctionnement à long terme de ceux qui s enfoncent dans des crescendos de violence séparée génère sa propre logique activiste, l esprit commando dans le contenu sinon dans les formes, qui empêche le recul et la réflexion nécessaires sur le sens de l activité. La préparation technique des actions finit d ailleurs par mobiliser et par dilapider beaucoup plus d énergie que leur réalisation, du seul fait que l on agit de plus en plus sur des terrains que l on ne connaît pas et que l on ne maîtrise pas, à l inverse de ce qui arrive lorsque des simples prolétaires, sur leur lieu de travail et ailleurs, entament des combats contre le capital. Les individus qui y participent n ont en réalité plus d autonomie réelle. Ils sont devenus prisonniers de leurs propres idées fixes. L activité spécialisée isole ceux qui s y perdent de leurs amis, de leurs amours, de leurs relations et même de toute possibilité de rapprochement 14

17 avec ceux qui luttent sur d autres terrains, quoi qu ils en pensent. Et plus on s efforce de généraliser les coups d épingle et plus on s enfonce dans le corps à corps avec l Etat, combat qui est bien entendu perdu d avance. La cascade de persécutions policières qui s abat sur les cercles et le milieu où ils évoluent ou d où ils proviennent (en particulier le monde des squats) n a d ailleurs pas d autres buts que d aggraver l isolement et d accentuer la fuite en avant dans l activisme. Les policiers spécialisés dans la «lutte antiterroriste» savent que plus des individus révoltés sont isolés (et se sont isolés), plus ils tendent trop souvent de briser leur isolement en augmentant leur degré de violence, ce qui, en retour, les isolent encore plus. Bien souvent, les provocations policières et journalistiques n ont pas d autres objectifs. Elles s accompagnent d actes de vengeance censés y répondre au coup par coup, et ainsi de suite. La boucle est bouclée. Les moyens sont devenus les buts. 11 Quant au mode d association «affinitaire» des adeptes de Bonanno, il est en fait loin d avoir vraiment rompu avec la tradition organisationnelle léniniste. Dans une interview téléphonique donnée à l une des radios alternatives en Italie (cf. Radio Onda Rossa, Rome, 1997), il affirmait récemment que la forme d organisation qu il préconise possède deux niveaux : «Les groupes d affinités peuvent à leur tour contribuer à la constitution de noyaux de base» ; «Le champ d action de noyaux de base est constitué par les usines (pour ce qu il en reste), les quartiers, les écoles, les ghettos sociaux et toutes les situations où se matérialise l exclusion de classe, la séparation entre inclus et exclus. Chaque noyau de base est constitué presque toujours sous l impulsion des anarchistes, mais il n est pas formé seulement par des anarchistes.» Plan classique de l avant-gardisme. Tel que développé, presque mot pour mot, par Lénine pour les bolcheviks, à la veille de la révolution russe de 1905 (cf. Lettre à nos camarades sur nos tâches d organisation, 1903). Pour Lénine, l organisation du Parti avait pour base l usine. Pour Bonanno, l organisation du Parti anarchiste qui n avoue pas son nom a pour base les lieux «d exclusion de classe» en général, à savoir les lieux de concentration des prolétaires métropolitains, pour paraphraser Negri. L organisation, pour être informelle, n en reste pas moins organisation. Il n y a sans doute rien de pire aujourd hui, pour des révoltés, que de telles formes informelles, vu qu ils rejettent le formalisme organisationnel obsolète de l époque du Parti. La hiérarchie y est d autant plus sûre qu elle y est «anti-autoritaire»! Et justifiée par l éthique, la morale chrétienne aux couleurs de l anarchie, qui, 15

18 comme toujours, a pour fonction essentielle de sanctifier le rôle du «pur esprit», ici révolutionnaire, et de neutraliser la critique (cf. L Unique et sa propriété, Stirner, 1847). Maladie qui touche particulièrement l Italie, où les insurrectionnalistes sont bien intoxiqués par l idéologie de notre sainte église apostolique et romaine, avec ses côtés sacrificiels, ses chemins de croix, ses martyrs, son apologie de l ascétisme, etc., toutes choses qui rappellent l idéologie maoïste des années de braise. (Cf. Images brisées, texte de Simon Leys de 1975, sur la religion d Etat maoïste et l accueil favorable qu elle reçut en Europe, et ailleurs, du côté des dominicains, par exemple, adeptes de l Eglise des pauvres relookée aux couleurs du Livre rouge.) Tout cela est assez répugnant, régressif et même mortifère par rapport à l esprit révolutionnaire, plein de vie, des années 70, en Europe et aux Etats-Unis. Et doit être combattu à ce titre. Précisions Dans la présente édition des Notes d humeur, je me suis contenté, par rapport à la version initiale qui a circulé entre quelques mains, de préciser et d ajouter des indications, entre parathèses, afin de permettre aux lecteurs de retrouver les textes, les articles et les interviews auxquels je fais référence. Rien d autre n a été modifié. 16

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