Une sobre prestance. Latham & Watkins LE MAGAZINE. Olivier Delattre, managing partner RENDEZ-VOUS À DOMICILE. Ancien siège de la Seita, l immeuble

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Catherine Lucie Fortier
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2 Latham & Watkins LE MAGAZINE Une sobre prestance Par Nathalie Bru Ancien siège de la Seita, l immeuble aux lourdes façades qu occupe Latham & Watkins a fière allure sur les bords de la Seine. Tout en lignes franches et en angles droits, la majestueuse bâtisse des années 30 rappelle ce temps où l on avait la place de voir les choses en grand. Notre hôte Olivier Delattre, managing partner A d r e s s e : 5 3 Q u a i d O r s a y, P A R I S REPORTAGE PHOTOS : AMÉLIE DEBRAY Le magazine 33

Tout en lignes franches et en angles droits, la majestueuse bâtisse des années 30 rappelle ce temps où l on avait la place

3 Le hall d accueil, un vaste espace coiffé de plafonds aux hauteurs vertigineuses. A la bibliothèque, les tables sont équipées de connexions au réseau informatique. Les détails, dont certains sont classés, se devaient de trouver leur place dans le projet du cabinet Toutes les salles de conférence sont équipées d outils de communication vidéo On accède aux bureaux par trois escaliers aux rampes de bronze et de métal patiné 34 Le magazine

Les détails, dont certains sont classés, se devaient de trouver leur place dans le projet du cabinet Toutes

4 «Tout xxxxxxxxxxxxsssss le quadrilatère compris entre les rues de Surcouf, de l Université, Jean Nicot et le quai d Orsay a été occupé de 1829 à 1909 par une importante manufacture de tabac, transportée depuis à Issy-les-Moulineaux», apprendon en feuilletant le dictionnaire historique des rues de Paris. «Cette manufacture, dite du Gros Caillou, occupait en 1870, ouvriers payés trois francs par jour pour les hommes et deux francs par jour pour les femmes». Le 53 Quai d Orsay en faisait partie. Si les émoluments de ses occupants ont été légèrement revus à la hausse, le bâtiment de m 2 dans lequel s est installé Latham & Watkins en 2003 affiche encore avec aplomb une fière allure industrielle. Au-dessus de la majestueuse entrée, le passant trouve toujours aujourd hui la marque de la Seita, l ancien propriétaire du lieu, burinée directement dans la pierre. Malgré tout, quelques centimètres à peine au-dessous, dans la ferronnerie de la porte, la paraphe du cabinet a su s imposer tout en discrétion. «Le bâtiment est classé pour partie», précise Manon Sbaiz, architecte à l agence Des Sources, qui a piloté le projet. «Nous avons eu plusieurs problèmes épineux à gérer en matière d aménagement. Le challenge, dans ce type de projet, est de parvenir à insérer les exigences et les besoins des nouveaux occupants dans un cadre qui nous est imposé.» Construit dans les années 30, il est une excellente illustration des tendances architecturales de l époque. Mosaïques, faïences, stucco, boiseries, autant de détails qui se devaient de trouver leur place dans le projet du cabinet. Pas question, ainsi, de toucher aux trois escaliers. Pas question, non plus, de refaire les murs de certains couloirs, habillés de bois foncé rappelant à bien des égards la feuille de tabac séchée, ni même la décoration des bureaux de certains associés, bureaux dont les niches et les étagères font à jamais partie du lieu. «Ici, au-delà des détails, nous sommes aussi tenus par la structure, tout est moins standardisé que dans des immeubles de bureaux plus récents», remarque Olivier Delattre, le managing partner. Si parvenir à extraire d un bâtiment classé les atouts indispensables à l entreprise d aujourd hui est une gageure, le pari est clairement réussi chez Latham. Et avec le charme en plus. Sur les six étages que compte le bâtiment, le cabinet d avocats en occupe pour l instant quatre. Il peut, au total, accueillir environ 400 personnes, contre 180 pour les locaux de la rue de l université que Latham occupait précédemment (5 400 m 2 ). Dans les étages : les bureaux des avocats. Spacieux, ils sont pour la plupart dotés de larges fenêtres, dont plusieurs offrent de magnifiques vues sur la Seine. On y accède par trois escaliers aux rampes de bronze et de métal patiné, dont le plus impres- Le bâtiment encadre une large cour extérieure verdoyante Le magazine 35

«Cette manufacture, dite du Gros Caillou, occupait en 1870, 2 000 ouvriers payés trois francs par jour pour les hommes et deux francs par jour pour les femmes». Le 53 Quai d Orsay en faisait partie.

5 Les murs de certains couloirs, habillés de bois foncé, rappellent à bien des égards la feuille de tabac séchée. Dans l aile gauche et dans l aile droite, un espace de circulation au calme digne d un cloître sionnant se trouve à l avant du bâtiment. Niché dans une cage de verre sablé aux motifs géométriques, il est, lorsque le soleil se montre, baigné d une lumière chaude et hospitalière. Le bâtiment, qui encadre une large cour extérieure verdoyante, offre dans son aile gauche comme dans son aile droite un espace de circulation entièrement vitré au calme digne d un cloître. Et qui sert, grâce à un partenariat noué avec la galerie-artothèque Ciacc, de lieu d exposition pour des artistes contemporains. De là, le visiteur peut apprécier les lignes pures et massives de l édifice de briques rouges. Tout en angles droits, mais flanqué de quelques hublots, il a quelque part une fière allure de paquebot. C est au rez-de-chaussée et au rez-de-jardin qu ont été installées les quinze salles de réunions du cabinet. «Les deux niveaux sont entièrement dédiés aux clients», précise Olivier Delattre. On y accède depuis le hall d accueil, un vaste espace coiffé de plafonds aux hauteurs vertigineuses. Le cabinet s est fait un point d honneur à ne négliger l équipement d aucune de ses salles. Chaque table a été faite sur mesure de manière à s insérer le mieux possible dans les volumes, les plafonds ont été travaillés pour optimiser l acoustique Et de la plus petite à la plus grande, toutes sont équipées d outils de communication vidéo. Cinq sont équipées en vidéo conférence et toutes le sont en vidéo projection. PHOTOS : AMÉLIE DEBRAY Niché dans une cage de verre sablé aux motifs géométriques, l escalier est baigné d une lumière chaude et hospitalière. Un soin tout particulier a également été apporté à la bibliothèque, un espace d environ 200 m 2. «Cet espace est un point névralgique pour un cabinet d avocats, il doit être à la fois facilement accessible et le plus calme possible», précise Manon Sbaiz. La vue sur le patio, de surcroît, y est certainement la plus belle. En son centre, courent deux longues tables de travail en wengué stratifié, équipées de connexions au réseau informatique et éclairées par de longues lampes façon billard en plexiglas translucide orange dessinées pour l occasion par l architecte. «Les grands volumes du bâtiment nous ont permis de structurer les accès et faciliter les circulations internes.» «Partout, nous sommes restés dans l ambiance du bâtiment sans nous trouver pour autant enfermés dans ce qu elle peut avoir de pesant», remarque Manon Sbaiz. Et, au final, les figures imposées se sont bien fondues dans l ensemble pour une chorégraphie visuellement réussie. 36 Le magazine

Niché dans une cage de verre sablé aux motifs géométriques, il est, lorsque le soleil se montre, baigné d une lumière chaude et hospitalière.

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