Conférence International

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1 Conférence International «Les défis dans la gestion environnementale des zones côtières et marines" Janvier 2016 Université de Las Palmas de Gran Canaria, Espagne Perspectives sur l'utilisation soutenable des ressources marines de l'ue dans le régions et territoires ultrapériphérique Préambule Les zones marines de l Outre-mer européen (Terme désignant les Régions ultrapériphériques (RUP) ainsi que les Pays et Territoires d'outre-mer (PTOM)) sont reconnues pour leur singularité et pour receler une grande biodiversité marine. Ces écosystèmes complexes, formant partie intégrante de la biodiversité Européenne, sont de grande valeur à l échelle mondiale sachant qu ils fournissent divers biens et services essentiels aux communautés locales. Ces écosystèmes présentent un grand potentiel pour renforcer la stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive (Europe 2020) et la stratégie «Croissance bleue», compte tenu de leur intérêt pour les nouvelles technologies et les approches novatrices pour l utilisation durable du capital naturel et des ressources biologiques (par ex. dans les domaines de la bio-économie, l'écotourisme, la bioprospection, les pêches durables,...). Les circonstances actuelles apportent des occasions uniques de capitaliser sur l'amélioration des techniques de production aquacoles locales intégrant une approche écosystémique, de mettre en place des pratiques d'excellence permettant de créer de nouveaux emplois pour les communautés locales, de réduire l'insécurité alimentaire - souvent caractéristique des systèmes insulaires - et d encourager le développement de marchés de niche à forte valeur ajoutée. Au cours des dernières décennies, la santé et la qualité environnementale de cette immense biodiversité marine ainsi que les biens et services associés à ces écosystèmes sont menacés par diverses activités humaines de façon directe ou indirecte.

2 Les différents impacts incluent le réchauffement et l'acidification des océans, l'élévation du niveau de la mer ou encore la surpêche, le manque de planification des développements côtiers, l'eutrophisation des masses d eau et diverses pollutions ponctuelles dont les effets sont ressentis à l échelle des îles ou archipels. Ces différents processus et activités sont à l'origine de la dégradation des habitats ou de la perte de biodiversité marine. À cet égard, les gouvernements doivent donner la priorité à la mise en œuvre au niveau local, national, européen ou international des réglementations relatives à la protection et à la conservation de la biodiversité marine, en accord avec l objectif 14 de l agenda de développement durable 2030, qui vise à : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable. Différents aspects des défis à relever afin de préserver la richesse de la biodiversité marine dans les Outre-mer européens ont été discutés lors de sessions scientifiques et de trois ateliers techniques qui se sont déroulés lors de la Conférence internationale «Défis pour la gestion environnementale des zones marines et côtières " qui s est tenue du 25 au 29 Janvier, 2016 à l Université de Las Palmas de Gran Canaria (Espagne). Dans ce contexte, les analyses, par les participants, des diverses utilisations durables des ressources biologiques ont permis de formuler différentes recommandations permettant de favoriser la préservation des écosystèmes marins et de leur biodiversité ainsi qu une utilisation durable de leurs précieuses ressources biologiques. Recommandations : Aquaculture et conservation : Il est nécessaire de renforcer les synergies entre les techniques aquacoles et les activités liées à la conservation marine. En effet, une activité aquacole correctement réglementée et dimensionnée, au sein ou à proximité de aires marines protégées, peut favoriser le développement social et économique des communautés locales.

3 La gestion des pêches et le développement durable de l aquaculture doivent être valorisés de façon simultanée afin de mieux évaluer le rôle de l'aquaculture comme outil permettant de réduire la pression sur les ressources halieutiques et de réduire les impacts négatifs de la pêche tels que les rejets ou la destruction des habitats. Les productions aquacoles en systèmes multi-trophiques intégrés (connues sous l acronyme: IMTA) devraient être encouragées, pour leur avantages économiques inhérents à la diversification, et pour leur action au niveau environnemental. En effet ces techniques contribuent au recyclage des nutriments en favorisant leur bioconversion, et fournissent des services écosystémiques qui contribuent à accroître la résilience et l'acceptation sociale des activités aquacoles. De nouvelles techniques aquacoles spécifiques à certaines espèces marines, devraient être soutenues comme outils efficaces pour la reconstitution de stocks d espèces en voie de disparition et être reconnues comme techniques d intérêt pour les programmes de repeuplement au sein de systèmes insulaires marins. De plus, les principes d'économie circulaire devraient être promus pour faciliter la récupération des déchets et sous-produits du secteur primaire. Les pratiques d aquaculture intégrée et d aquaponie, devraient être mises en avant afin de promouvoir une approche novatrice permettant de générer de nouveaux produits et de créer de nouveaux emplois liés à la biotechnologie. La mise en place de règlements et normes adaptées aux caractéristiques uniques des systèmes insulaires ainsi qu aux nouvelles avancées technologiques est requise de façon urgente afin d atteindre les objectifs environnementaux et sociaux décrits précédemment. La mise en place d outils facilitant la planification spatiale marine ainsi que la simplification et souplesse des procédures d'octroi de licences, sont nécessaires afin de promouvoir un développement économique équilibré permettant d intégrer les différentes activités associées à l'environnement marin ainsi qu un nombre croissant d'utilisateurs de cet espace.

4 Espèces marines menacées : Tenant compte de la situation géographique privilégiée des territoires Européens d'outre-mer il est nécessaire d élaborer des procédures techniques qui permettent une surveillance à long terme des espèces marines et des habitats essentiels. Il serait nécessaire de mettre en œuvre des plans de gestion et de conservation des espèces marines menacées dans les cas où il est possible de remédier à leur vulnérabilité face aux pressions environnementales et à la réduction de renouvellement génétique entre les populations (par ex., dans le cas de la phanérogame marine Cymodocea nodosa aux îles Canaries). La mise en place de stratégies marines de conservation devrait inclure comme outil la description des tendances ; ceci permettrait de définir les scénarios futurs et d améliorer la gestion des différentes espèces et de leur population ainsi que celle des habitats marins en voie de disparition. Les programmes d'observation et de surveillance à long terme et à grande échelle géographique, sont essentiels et permettent de distinguer les changements survenant à l'échelle mondiale de ceux existants au niveau régional (île ou archipel), et ainsi de mettre en place une gestion durable des écosystèmes et de leurs ressources marines. Ces programmes de surveillance seront beaucoup plus efficaces s ils sont effectués au sein d'un réseau d'observation incluant les différents Outre-mer européens, ce qui permettrait de fournir simultanément des informations d'intérêt régional et mondial. La pêche artisanale dans les systèmes insulaires: La co-gestion des pêches artisanales, selon les directives de la FAO devrait être encouragée dans les territoires insulaires Européen d'outre-mer. Il est nécessaire d améliorer la qualité des données de pêche recueillies grâce à une participation plus importante des chercheurs, pêcheurs, collectivités locales et organismes publics impliqués dans les pêcheries professionnelles et récréatives.

5 La création de conseils régionaux d évaluations scientifiques de la pêche artisanale devrait être encouragée dans les territoires Européens d'outre-mer et leur pays voisins. Les efforts actuels pour la création de Conseils consultatifs régionaux dans le cadre de la politique commune de la pêche (PCP) dans les régions ultrapériphériques sont reconnus et adoptés et requièrent plus de soutien. Recommandations générales: La richesse de la biodiversité marine des Outre-mer européens devrait être considérés comme prioritaires par l'union européenne d un point de vue du développement durable et de la conservation de l environnement. Les écosystèmes marins des Outre-mer européens fournissent de nombreux biens et services d une grande valeur, essentiels pour le bien-être des communautés locales, et plus généralement, pour les personnes vivant dans ces régions et territoires, ainsi que dans les pays voisins. Analyses et évaluations des biens et services écosystémiques apportés par ces écosystèmes doivent être effectuées, afin de faciliter l adoption et la mise en œuvre, de façon parallèle, de politiques et mesures appropriées permettant de les préserver de façon durable à long terme.