Paye Bah. Ibrahim Touré

Transcription

1 Mon pays est immense comme un continent A cause de la guerre, les gens sont mécontents. La guerre a tout détruit au nord Personne n ose sortir dehors Même les ampoules la nuit ne s allument plus Le jour il fait très chaud et la nuit il fait trop froid Parfois j ai envie de quitter ma ville Pour aller m installer ailleurs L eau de la rivière refuse aussi de couler Dans les mosquées on prie tout le temps Je ne souhaite pas que la guerre dure longtemps Bientôt ce sera la famine Je pense aux plus faibles comme les gamines Au nord du Mali dans ma ville Tombouctou Les enfants ne vont plus à l école Les hommes et les femmes portent tous des boubous Gare à celui qui fume et boit de l alcool Slam!!! Nam!!! Paye Bah Un rebelle va au marché pour voler, tuer et faire des crimes Il prend de la drogue et fume Dans ma petite ville, il n y a plus de sécurité Pour se défendre, on n a aucune capacité Chacun reste dans sa ville Chacun reste dans son quartier Chacun reste dans sa maison Moi je reste dans ma chambre Pour faire un peu de lecture Dans la rue les rebelles sont en voiture Ils sont armés jusqu aux dents Ils crient Allah Akbar Ça veut dire Dieu est grand Des villes ont été prises par les rebelles Des villes comme Tombouctou, ville des 333 saints Gao, ville des Askia Kidal, ville du désert Le mali ne peut pas être divisé Il y a eu un coup d Etat Le Mali a eu un embargo Le Mali a eu beaucoup de problèmes. Ibrahim Touré 1

2 Le soleil se couche toujours en retard dans ma ville Et il se lève toujours très vite Il y a beaucoup de tempêtes de sable Qui font disparaitre les rues de la ville Tout devient jaune On ne peut même pas voir dans notre corps Apres des heures, la tempête s arrête Et un vent doux commence à souffler Les traces des rues reviennent On commence à se distinguer Les gens sortent pour respirer de l air frais Beaucoup de monde comme s ils sont sortis de terre Aucun étranger ne peut supporter ça Sauf nous qui sommes habitués Aux exigences de ma ville Que je déteste et aime à la fois profondément Cette ville est celle de mon enfance Malgré toutes les difficultés, on y reste On n ira nulle part Maïmouna Bagayogo Le jour du coup d état Bamako était vide Seuls les militaires étaient dans les rues Ils ont tiré sur le palais de koulouba Notre président a fui Les militaires ont pris le palais puis la télévision Depuis ma chambre, j entendais le bruit des armes Lourdes et légères Boum! Boum! krèkrèkrèkrè! krakrakrakra! C est le bruit des armes Depuis que je suis né je n ai jamais vu ça. Je croyais que c était un film Le lendemain, les gens sont sortis Et la nuit y avait à nouveau krèkrèkrèkrè! krakrakrakra! C est encore le bruit des armes Comme la musique Et j y commençais à m habituer krèkrèkrèkrè! krakrakrakra! Boum! Boum! Qu on entendait dans toutes les artères du centre-ville Bamako est devenue la ville la plus dangereuse d Afrique Fatoumata tangara 2

3 Je suis née à Kidal J ai fait l école fondamentale à Gao Mon lycée, je l ai fait à Tombouctou Mon université à Bamako A présent, mon pays est divisé Je n ai plus de ville Car je ne peux Ni aller au nord Ni venir au sud Je n ai plus de racine Je suis embêtée La poussière de Kidal me manque Le soleil de Gao aussi Les prières dans les mosquées de Tombouctou également A Bamako, c est la colère, des meetings Le bruit des voitures, des motos, du train qui passe Je ne suis ni au nord, ni au sud Je suis dans le vide Je suis dans le vent Je suis en l air et je regarde Les hommes se tuer Au Mali O Maliba! À Marseille J ai connu une vieille Une véritable merveille À Marseille J ai connu une vieille Une véritable abeille Donnant son miel Portant sur ses ailes Tous les enfants Tous les errants A Sangarebougou Marseille J ai connu à travers l histoire, une vieille Qui a donné son nom à la vieille ville de TOMBOUCTOU, La vieille s appelait Bouctou Il y a des siècles et des siècles Il parait qu elle a creusé un puits TUM Pour les voyageurs Mohamed A. Cissé Djelika Poudiougou 3

4 Ma ville Ma ville est une petite cité Elle est différente de celles qu on voit à la télé Il n y a pas d immeubles ni de goudron Mais il y a des maisons séculaires Il n y pas de lumière Mais il y a les rayons solaires Ma ville était calme et paisible Mais elle a subi des actes imprévisibles Rien n est plus permis Tout est désormais interdit La route principale qui menait au grand carrefour Est bloquée pour tous Même pour les fous Ma ville est devenue une ville fantôme Notre maison est notre nouvelle ville Beaucoup plus petite et restreinte Mais plus libre que la vraie ville dehors Je crois vivre un cauchemar Mais c est la triste réalité O ma ville Maimouna DIAGOURAGA Mais il me restait une année éternelle D étude pour obtenir mon examen Nos grands frères nous racontaient qu à la ville c est le paradis Que tout est beau et grand Que tout est propre et éclairé Que tout est moderne et que les gens parlent français Qu en ville tout est facile Je rêvais à en mourir d obtenir mon examen et d aller en ville Puis une fois en ville Tout n est pas beau et grand Tout est aussi bidonville sale et pourri Tout n est pas propre et éclairé Tout est aussi encore sale et sombre Tout n est pas moderne et les gens qui ne parlent même pas français Ma case villageoise est mieux que beaucoup de maisons de la ville A la fin, je préfère mon village Que la ville où il n y a que Solitude Méchanceté Faux semblant Plus aucune valeur Rokia Diarra 4

5 J aime ma ville plus de nuit que de jour La nuit on voit qu elle est vraiment belle Depuis une colline, on voit de petites lumières Comme des étoiles dans le ciel noir On remarque que les voitures scintillent comme des fourmis Le fleuve Niger brille grâce aux lampadaires plantés sur le pont Des martyres Ou du roi Fhad Ou du troisième pont Pendant la journée c est une autre ville qui se présente Différente de celle de la nuit Comme deux villes opposées Alors que c est la même et seule ville Divisée en deux par le djoliba En deux rives gauche et droite La ville jadis des caïmans On pourrait aussi dire la ville des collines Avec la colline du pouvoir où réside le président Et la colline du savoir où sont concentrées les facultés Cette ville, c est Bamako Diakalia Traoré 5