Chapitre 5 : LA VIE FIXÉE DES PLANTES RÉSULTAT DE L'ÉVOLUTION
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- Adeline Grenier
- il y a 6 ans
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1 Thème 1 A : La terre dans l'univers, la vie et l'évolution du vivant Génétique et évolution Chapitre 5 : LA VIE FIXÉE DES PLANTES RÉSULTAT DE L'ÉVOLUTION Les plantes sont fixées au sol par leur appareil racinaire. Elles ne peuvent donc se soustraire aux variations des contraintes du milieu (température, humidité, prédateurs, recherche de substances nutritives). Pb : Quelles sont les adaptations des végétaux à ce mode de vie fixée? 1- Qu'est ce qu'une plante? Les plantes regroupent notamment les plantes à fleurs (Angiospermes), les Gymnospermes (sapins, pins) et les fougères. Une plante se définit comme des êtres vivants fixés pourvus d un appareil végétatif, composé de racine, de tige et de feuille. L appareil végétatif est composé de l appareil racinaire qui est en contact avec le sol et de l appareil aérien qui est en contact avec l atmosphère. On distingue les plantes herbacées (10 cm de hauteur env. comme le plantain) et les plantes ligneuses qui possèdent un tronc et des tiges brunes et ramifiées qui contiennent du «bois» (le chène, le marronnier...).
2 Les cellules végétales présentent des particularités : - Une paroi (membrane plasmique présente) : squelette de la cellule - une vacuole liée à la gestion de l'eau dans la cellule et servant aux stockage de certaines molécules - des chloroplastes siège de la photosynthèse -...
3 2- Les végétaux sont autotrophes Les plantes (et les végétaux en général) sont autotrophes pour le carbone : ils réalisent la photosynthèse dans leurs organes chlorophylliens, ce qui permet la synthèse de matière organique (glucide comme le glucose). La capture de l énergie lumineuse est réalisé au niveau des chloroplastes, plus précisément au niveau de structures filamenteuses appelés thylakoïdes. Les membranes des thylakoïdes sont riches en pigments, notamment la chlorophylle. De nombreuses réactions permettent ensuite la transformation de l énergie lumineuse en énergie chimique (ATP et pouvoir réducteur) qui permettent de fixer les molécules de CO2 sur les molécules organiques pour former des glucides. Ainsi, la réalisation de la photosynthèse se traduit, pour la plante en un besoin : - D'une surface, la plus grande possible, pour capter la lumière, - d'une surface d'échange importante avec l'atmosphère pour absorber le CO2 et rejeter le O2, - d'un apport en sels minéraux pour synthètiser les différentes protéines nécessaires aux réactions chimiques (chlorophylle, ) et en eau. 3- La structure des feuilles permet la photosynthèse Les feuilles présentent un rapport surface/volume très fort : la surface est maximale et le volume est minimal grâce à une structure plate. Cette surface favorise la capture de l'énergie lumineuse par les cellules chlorophylliennes voir TP 10 : Montrer que la structure des feuilles crée une surface d'échange avec l'air facilitant les échanges de gaz L'organisation de la feuille favorise la réalisation de la photosynthèse. La partie supérieure est formée de cellules riche en chloroplastes, captant un maximum de lumière. La partie inférieure est également formée de cellules chlorophylliennes mais celle-ci ménagent de vastes espaces (méats) contenant une atmosphère interne échangeant des gaz avec les cellules végétales Cette atmosphère interne communique avec l'extérieur par les stomates
4 4- La structure des racines favorise l'absorption de l'eau et des sels minéraux Voir TP10 : Montrer que les racines forment une surface d'absorption permettant de favoriser les échanges avec le sol. L'absorption de l'eau des des sels minéraux a lieu au niveau des poils absorbants des racines. Le réseau important de racines et la finesse, le nombre et la taille des poils absorbants la surface de contact entre le sol et la plante et par conséquence, sa capacité à absorber l'eau et les sels minéraux. Pour les racines, le chiffre est plus difficile à identifier mais il serait encore plus important que pour les feuilles (généralement 30 fois plus que l appareil aérien!) : 100 à m2 Néanmoins, chez la plupart des plantes sauvages, l observation des racines montrent une absence totale de poils absorbants, remplacés par un manchon jaune/orangé autour des racines les plus fines. Il s agit des mycorhizes : ce sont des associations entre des champignons de la litière (sol) et les racines des végétaux. Il y a bénéfice réciproque pour les 2 partenaires : le champignon absorbe l eau très efficacement et en donne une grande partie à la plante tandis que la plante produit la matière organique qu elle retourne au champignon : c est une symbiose.
5 5- La structure interne des plantes favorise les échanges au sein de la plante Voir TP10 : Montrer que l'existence de structures spécialisées permettent le transport d'eau et de sels minéraux jusqu'aux feuilles 23 doc 1b p doc 2ab p. 101 La plante vit à l'interface de deux milieux : le sol et l'atmosphère. Cette situation implique des échanges de matières entre les organes. Ces échanges sont assurés par un double réseau de tubes : - L'eau et les sels minéraux (sève brute) sont transportés des racines vers les organes chlorophylliens par le xylème (files de cellules mortes aux parois renforcées par des dépôts de lignine - Les produits de la photosynthèse sont redistribués vers l'ensemble de la plante par le phloème (files de cellules vivantes allongés) 6- L'organisation interne de la plante permet sa nutrition
6 6- Les structures de défense des plantes Les plantes ont une vie fixée et doivent s adapter aux conditions fluctuantes du milieu (variations journalières, saisonnières...). a- Les adaptations aux stress hydriques Voir TP 10 : Montrer comment les plantes limitent leurs pertes d'eau tout en préservant l'apport en CO2 nécessaire à la photosynthèse Les cellules épidermiques de l'appareil aérien des plantes est recouvert d'une cuticule, cire imperméables aux gaz et aux liquides, et qui permet de diminuer les pertes hydriques. Les échanges et les pertes se font donc majoritairement par les stomates. Les plantes dispose leurs stomates essentiellement sur leur face inférieur, la moins exposé au soleil et à la chaleur. De plus, l ouverture des stomates est contrôlée, ils s'ouvrent plus faiblement aux heures les plus chaudes voire se ferment en cas de stress hydrique. CT de feuille d'oyat Pour améliorer la gestion des stress hydriques, certains végétaux (l Oyat) présentent une feuille repliée sur elle-même qui permet de piéger la vapeur d eau et favoriser la formation d une couche d air limite (CAL). b- Quelques adaptations contre le froid Les plantes ont développé différentes stratégies pour éviter le gel. Quelques exemples : - Les plantes annuelles ont un cycle sur la belle saison et passent l'hiver sous forme de graines, à l'abri dans le sol - Les plantes herbacées vivaces présentent des formes d évitement des conditions défavorables (tubercules, graines, rhizomes...). - Les arbres présentent des tiges très épaissies (troncs et branches) présentant des couches concentriques de bois (les cernes). Ces couches sont formées de cellules creuses (bon isolant thermique) Bois vu au microscope electronique à balayage - Lors de l hiver, les feuilles tombent et évitent le gel des feuilles et la désorganisation du végétal. La circulation des sèves est alors fortement ralentie. - Les bourgeons sont protégées par des écailles épaisses et recouvertes de cires (et de propolis) (Doc1b p.96) - Les cellules végétales sont capables de s acclimater au froid : elles produisent des protéines limitant les effets du froid et du gel. Cette production est possible lorsque les plantes subissent une diminution progressive de température (pas de changement brutal).
7 c- Les adaptations aux agressions par les autres êtres vivants L impossibilité de mouvement des plantes en fait des proies faciles. Néanmoins, certaines d entre elles présentent des stratégies de défense pour limiter l attaque par les herbivores. Voir activité sur acacia et doc 2 p.97 : Les acacias, comme des nombreuses autres plantes, présentent des épines limitant le broutage. La taille de ces épines augmente avec le broutage des rameaux. Les acacias sont également capables de produire des grandes quantités de tannins qui ne sont pas digérés par les herbivores (koudous). Dans ce cas, les plantes peuvent même produire des composés volatils (éthylène) détectés par leurs voisins qui se mettent à produire des tannins avant même d avoir été brouté. Dans quelques cas, on a également constaté des symbioses «protectrices». C est le cas de certains acacias qui produisent des bulbes souterrains qui sont colonisés par les fourmis. Lorsqu un herbivore broute l acacia, les fourmis vont attaquer l herbivore. Doc 3 p.97 : Le menthol produit par la menthe éloigne les sauterelles et les criquets 7- Les fleurs : structures reproductives des plantes Doc. 5 et 6 p. 102 La fleur est une structure présente uniquement chez les Angiospermes (plantes à fleurs) et qui se développe à partir d un bouton floral. Elle est généralement composée de 4 types de pièces florales, organisée en verticilles (couronnes concentriques). Les sépales sont des pièces stériles présentes dans le verticille le plus externe de la fleur. Ils sont souvent chlorophylliens et protègent la fleur, notamment lorsque le bouton floral est fermé. Les pétales sont également des pièces stériles, présentes dans le verticille 2. Ils sont généralement plus grands que les sépales, très colorés et présentent des structures très variées qui ont pour rôle d attirer les insectes pollinisateurs. Les étamines sont les pièces fertiles mâles présentes dans le verticille 3. Elles sont formées du filet et des anthères. Les anthères sont composées de loges polliniques dans lesquels les grains de pollen sont formés. Ce sont les grains de pollen qui contiennent les gamètes mâles. Le pistil (ou gynécée) est formé du stigmate, du style et de l ovaire. L ovaire contient les carpelles qui contiennent les ovules. Les carpelles sont les pièces fertiles femelles, présentes dans le verticille 4 (le plus interne) : ils produisent les ovules qui contiennent les gamètes femelles. - Les sépales et les pétales forment le périanthe (ensemble des pièces stériles). - L ensemble des étamines forment l androcée - L ensemble des carpelles forment le gynécée Doc 1 et 2 p. 105 : Après la fécondation, la fleur est transformée en fruit. Les sépales, pétales et étamines fanent tandis que le pistil (généralement l ovaire) se transforme en fruit. Les ovules contenus dans l ovaire vont se transformer en graines. Ces graines contiennent l embryon qui permettra de reformer une plante entière lors de la germination.
8 8- La vie fixée et pollinisation voir TP pollinisation et pollinisateurs Les structures attractives : La fécondation impose le transport du pollen par des agents pollinisateurs. Certaines espèces sont pollinisées par le vent (anémogamie) ou par l eau (hydrogamie). Néanmoins, plus de 90% des Angiospermes sont dépendantes des animaux (particulièrement des insectes) pour leur pollinisation (zoogamie). Généralement, les fleurs présentent des structures attractives pour les insectes : - La présence de nectar - La présence de signaux visuels attractifs - La présence de signaux olfactifs attractifs - Des structures mimétiques (pseudocopulation) orchidées et sphinx de Darwin Les orchidées ci dessus ont été décrites par Darwin, les glandes nectarifères situées au fond d'un très long éperon ont amené ce dernier à supposer l'existence d'un papillon doté d'un langue particulièrement longue. Ce n'est que bien plus tard que l'espèce correspondante a été, à son tour, décrite. Coévolution entre les fleurs et les pollinisateurs : Parfois, ces structures dénotent une relation très étroite entre la fleur et son pollinisateur. Ces relations se sont construites au cours de l évolution : il y a une influence mutuelle entre la structure de la fleur et son pollinisateur, ce qui aboutit à une coévolution. C est pourquoi, de nombreuses plantes sont dépendantes d un seul insecte pour leur pollinisation. Ophrys et cas de pseudo-copulation Dans ce cas, la plante attire le pollinisateur en imitant l'aspect de la femelle et en émettant des phéromones sexuelles. Au cours de ses copulations successives, le bourdon décroche le pollen et le transporte ensuite vers un autre individu Il s'agit également d'un cas de coévolution
9 9- La dissémination des fruits et des graines Graine de Pissenlit Gaine de Bardane et détail Doc. 3 p. 107 La colonisation du milieu par les plantes est dépendante de la dissémination des fruits et des graines. Les Angiospermes présentent une dissémination des fruits - par le vent (anémochorie) ex : pissenlit - par l eau (hydrochorie) ex : noix de coco - voire même par chute gravitaire (barochorie) ex : marron, châtaigne - par les animaux (zoochorie) : tous les fruits charnus (cerises, abricot...) et certains fruits qui s accrochent au pelage (bardane) Dans de nombreux cas, la collaboration entre la plante et l animal disséminateur résulte d une coévolution. Ex : fruit du gui et consommation par les oiseaux. 10- Le déterminisme génétique de l édification de la fleur diagramme floral crucifère L édification des structures de la fleur a été possible grâce à l analyse de mutants floraux, notamment, chez Arabidospsis thaliana (Arabette des dames), la plante modèle en génétique moléculaire. Cette plante appartient à la famille des Brassicacées (choux, colza...) dont la fleur présente une structure en croix avec 4S, 4P, 6E, 2C.
10 Il existe de nombreux mutants floraux chez Arabidopsis thaliana. Ils sont répartis dans 3 groupes principaux : - Les mutants sans sépale et sans pétale (groupe A) ex : Apetala1 et Apetala2 - Les mutants sans pétale et étamines (groupe B) ex Pistillata - Les mutants sans étamines et sans carpelles (groupe C) ex : Agamous Les gènes affectés chez les mutants floraux sont des gènes homéotiques. Ils sont conservés chez les Angiospermes (et même les Gymnospermes pour les gènes B et C). Leur expression permet de différencier les 4 verticilles d organes floraux, selon le modèle ABC : - Les gènes A (AP1, AP2) contribuent à former les sépales - Les gènes A et les gènes B (PI, AP3) contribuent à former les pétales - Les gènes B et les gènes C (Agamous) contribuent à former les étamines - Les gènes C exprimés seuls contribuent à la formation des carpelles. Une animation pour montrer l'action de l'inactivation des différents gènes du développement floraux :
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