Intervenir en réduction des méfaits
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- Gabin Lafleur
- il y a 6 ans
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1 Intervenir en réduction des méfaits
2 Services offerts par Médecins du Monde» Soins infirmiers/soins médicaux Personnes désaffiliées Personnes migrantes à statut précaire» Soutien psychologique aux intervenants d organismes en itinérance/toxicomanie/travail du sexe et autres marginalités. Soutien psychologique individuel Soutien psychologique de groupe(et/ou supervision)
3 Aider les gens qui aident les gens» Objectifs de notre offre de soutien: Offrir aux intervenants ce qu ils offrent aux personnes utilisatrices de services (posture de départ): Offre de liens Espace de parole Prise de conscience de leur monde interne Travail de reconnaissance des effets de leur engagement.
4 Réduction des méfaits» Une définition: (minimale) approche centrée sur la diminution des conséquences néfastes de l usage des drogues plutôt que l élimination de l usage.» (maximale): démarche de santé collective, que les principaux intéressés puissent développer des moyens de réduire les conséquences négatives liées à leur comportement.» Dans cela, reconnaître à la personne (au sujet) un savoir sur ses pratiques (experte d elle-même)
5 La relation d aide en réduction des méfaits» La relation d aide en réduction des méfaits: établir une relation de confiance, montrer un intérêt, absence de jugement, respect, empathie (au cœur de la relation d aide), posture d empowerment.» Enjeux identitaires: Manque d identification Suridentification Questionnement sur pourquoi nous avons choisi ce travail (se soigner / sauveur / dynamique familiale / milieu connu / position sociale marginale etc... )
6 Vécu des intervenants Plaisirs de l intervention: Travail en contexte marginal, contestation sociale, position sociale/politique Engagement: offrir du lien à des personnes en marge de la société, se reconnaître dans les personnes qu on accompagne, offrir une ré inscription sociale en dehors des exigences normatives, en respectant la posture des personnes. - Qualité des liens en dehors des artifices du matérialisme néo-libéral: véritables rencontres avec des sujets difficiles à approcher (de par ce qu ils portent en eux), rencontres authentiques
7 Vécu des intervenants» Plaisirs de l intervention:» Interventions d inspiration humaniste réellement ajustées à ce que vivent les personnes, interventions qui demandent une posture particulière des intervenants: respect, spontanéité, humilité, devons nous inscrire dans le moment présent(intervenir on the spot).
8 » Impuissance. Vécu des intervenants» Colère/agressivité» Coups de cœur» Tristesse» Faire face à situations extrêmes qui peuvent être traumatiques: ODI, Décès (par suicide ou autrement), personnes en consommation extrême.
9 Effets sur soi» Les agirs des personnes accompagnées, auto destructrices, suscitent une forte charge émotive et un questionnement existentiel prenant.» Provoque chez certains intervenants, une (re) prise de contact avec un vécu personnel plus régressé ( rencontrer chez l autre, une représentation de la part refusée de nous-mêmes: déstabilisant pour notre équilibre, allons nous en défendre).» Prendre contact avec l envie de geler nos propres affects qu on reconnaît chez l autre.» Banalisation/désensibilisation/insensibilité: discussion autour de la condition humaine, stratégies pour demeurer présent, attentifs à la fois aux personnes avec lesquelles on travaille et connecté à soi.
10 Effets sur soi (suite) - Manifestation de la traumatisation secondaire:» Mobilisation de grandes ressources psychiques» Grande fatigue» Possible identification aux personnes avec lesquelles on travaille et à leurs comportements, agirs etc (posture tributaire de la relation d aide, on parle ici du sabotage, des comportements addictifs, changements dans notre vison du monde etc).
11 Indices de traumatisation secondaire: Images intrusives liées aux discours entendus Cauchemars en lien avec des histoires racontées. Engourdissement émotionnel Expériences de dissociation Réponses automatiques devant trauma rapporté.
12 Mesures de protection» Reconnaître et favoriser la mise en place de mesures de protection versus position défensive Posture clinique à préserver (gestion de la distance pour offrir un accompagnement dans la durée) Rester présent à ce qui nous habite Reconnaître notre ambivalence naturelle à reconnaître nos propres angoisses, à prendre contact, à nous donner la parole sur ce qui nous habite» Reconnaître nos limites dans l intervention, garantes de notre humanité, de notre capacité d écoute et d empathie face à la souffrance, versus posture de toute puissance, ou de sauveur.
13 Prendre soin de soi» Favoriser (autant que faire se peut) une coupure entre la vie personnelle et professionnelle: développer des stratégies (rituels) pour marquer cette coupure (Illustration)» Stratégies pour contrer la traumatisation secondaire
14 Stratégies pour contrer la traumatisation secondaire» Stratégies personnelles: Hygiène de vie: activités physiques, sommeil suffisant, alimentation saine Activités sociales, capacité à entrer en connexion avec les autres, réseau social, milieu qui partage nos valeurs, qui comprenne ce que l on fait Capacité à manier l humour, à ne pas trop se prendre au sérieux.
15 Stratégies (suite)» Stratégies organisationnelles: Implication des directions: Reconnaître les effets sur les intervenants d accompagner des personnes qui portent en elles des traumatismes et adopter des dispositions pour soutenir les équipes: organisation des lieux, mise en place d espaces de soutien, favoriser perfectionnement, journées d études, mise en place de cellules de soutien en contexte de crise. etc
16 Stratégies (suite)» Stratégies professionnelles: Échange clinique par les pairs et supervision professionnelle: Offrir un espace de parole avec le moins de censure possible, soutenir l expression des émotions, favoriser un dégagement, dire l affect permet un certain apaisement. Espace non compétitif, en dehors des critères normatifs de performance. Favoriser une prise de conscience de l état de mon monde interne. Sortir de la solitude de l intervention, appartenance à l équipe, se soutenir les uns, les autres, espaces pour alimenter le sentiment de connexion avec les autres/ connexion avec soi-même, antidote puissant au sentiment d étrangeté, apprendre/ré apprendre à créer, maintenir les limites de notre intervention. Redonner une mémoire cognitive à nos mémoires affectives. Replonger dans la quête de sens de ce que nous faisons, vouloir pour l autre ce que l autre veut vraiment(empowerment), accompagnement versus intervention.
17 En conclusion» Présentation: Rappel de l importance de demeurer attentif à notre monde interne, aux effets qu a sur nous, le travail auprès de personnes en grande difficulté, rappel également de l importance de développer des stratégies personnelles pour prendre soin de soi.» Rappel également de rester en contact avec la question du pourquoi nous avons choisi et continuons de choisir de faire ce travail.» Enfin, importance de préserver une posture clinique, une distance confortable qui permette d offrir un accompagnement dans la durée aux personnes en grande précarité, et de favoriser ainsi une éventuelle intériorisation d un objet stable en eux.» Nous proposons finalement d offrir ce soutien, cet accompagnement pour que les intervenants puissent, à leur tour, l offrir aux personnes désaffiliées.
18 Bibliographie» Inspiration de différents auteurs: Christine Perreault: Perturbation et fatigue, croissance et enthousiasme Mario Poirier: La relation d aide avec les jeunes adultes itinérants et autres Jean Furtos: Souffrir sans disparaître René Roussillon: Les situations ext^^emes et al clinique de la survivance psychique Gabor Mate: Les comportements addictifs, fantômes insatiables.
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