France métropolitaine, juin 2008 SUJET 7. Série ES, France métropolitaine, juin 2008

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1 France métropolitaine, juin 2008 SUJET 7 7 SUJET Dissertation Série ES, France métropolitaine, juin 2008 Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même? LE SUJET COUP de POUCE ANALYSE DU SUJET Pourquoi cela serait-il plus facile? Parce que autrui est «extérieur» et semble donc pouvoir être appréhendé comme «objet». On opposerait ainsi l objectivité possible de la connaissance d autrui à l influence de la subjectivité dans la connaissance de soi-même. Mais autrui peut-il sans dommage être connu comme «objet»? Et comment appréhender sa propre subjectivité? PIÈGES À ÉVITER Pas de cours général sur autrui : hors sujet. N oubliez pas que la question implique aussi que l on examine les raisons pour lesquelles il est difficile de se connaître soi-même. Dans ces raisons, ne pas accorder une place exorbitante à l inconscient : copie déséquilibrée. PROBLÉMATIQUE ET PLAN Il est devenu habituel d admettre que se connaître soi-même n est pas facile, pour des raisons liées à la subjectivité et à l inconscient. La connaissance d autrui est-elle plus facile? Si l on admet qu il se manifeste «objectivement», elle semble l être. Mais s en tenir à cette approche, c est ignorer sa propre subjectivité, et faire d autrui un «objet» ce qui sans doute le trahit. La difficulté paraît donc équivalente. 59

2 Autrui / Dissertation Plan proposé Introduction I Pourquoi est-il difficile de se connaître soi-même? II Quelles facilités apporte en apparence l extériorité d autrui? III Quels obstacles demeurent à la connaissance d autrui? Conclusion UTILISER SES CONNAISSANCES Comte : critique de l introspection comme connaissance de soi. La subjectivité risque en particulier de fausser toute observation. Freud : l inconscient comme vérité profonde du sujet. Comment puis-je y accéder? Sartre : le jugement d autrui est néantisation ou chosification. S il s agit de connaître autrui en tant que tel, on ne peut le traiter ni comme un simple objet, ni comme un alter ego. Cf. Levinas. 7 CORRIGÉ 60 Le plan détaillé est rappelé entre crochets pour vous aider, mais il ne doit en aucun cas figurer sur votre copie. Il faudra donc soigner les introductions et les conclusions partielles ainsi que les transitions entre les différentes parties et sous-parties afin de guider le correcteur. [Introduction] [Centrage] Combien de fois entend-on un proche ami ou parent prétendre qu il nous connaît mieux que nous-même? [Problématique] Se connaître soi-même est sans doute très difficile, parce que l observation de soi peut être faussée par le caractère et parce que, si on en reconnaît l existence, l inconscient risque de nous échapper. Mais l attention que nous pouvons porter à autrui est-elle plus féconde? Il est d abord «objet», mais cette objectivation le trahit, et sa subjectivité ne risque-t-elle pas de m échapper? Si, de plus, on admet qu autrui est aussi une valeur morale, peut-être importe-t-il davantage de le reconnaître comme tel que de le connaître.

3 France métropolitaine, juin 2008 CORRIGÉ 7 [I Pourquoi est-il si difficile de se connaître soi-même?] [A. L ambition n est pourtant pas nouvelle] Le conseil socratique : «Connais-toi toi-même» est ancien, et il semble inaugurer un devoir d autoconnaissance qui traverse une grande partie de l histoire de la philosophie. On doit toutefois souligner qu il n a guère, initialement, de portée psychologique, et qu il indique plutôt l obligation de se repérer comme être authentiquement humain ni animal, ni divin, porteur d un certain nombre de valeurs et complémentairement de devoirs. Ce n est que progressivement que la formule acquiert sa signification d auto-analyse et de connaissance de sa propre subjectivité ou de ses propres écarts relativement aux normes admises. Se connaître soi-même devient peu à peu l équivalent d être capable de repérer son «moi», son caractère, ses qualités et ses défauts, ses passions, dans l intention d exercer sur soi un contrôle, un pouvoir d équilibration qui corresponde à la «normalité». Ainsi le sujet (occidental) a-t-il eu peu à peu l ambition d être «maître de lui» et de procéder périodiquement à son «examen de conscience» (expression à connotation d abord religieuse, le christianisme ayant joué un rôle dans cette évolution : n était-il pas nécessaire que je connaisse au moins mes péchés?). LE SUJET [B. Mais l introspection n est pas aisée] Se connaître soi-même a été l un des buts de l introspection, ce retour sur ou en soi destiné à saisir les faits psychiques au moment de leur déroulement. Auguste Comte en a sérieusement critiqué la portée. En contestant que l on puisse être simultanément en train de faire quoi que ce soit et en train de s observer le faisant : l intervention de ce regard réflexif a au moins un effet de ralentissement du phénomène, et elle risque d intervenir toujours après coup, en sorte que l introspection ne serait en fait qu une rétrospection avec tous les risques d erreur ou d interprétation fausse qu introduit cette dernière. Comte souligne par ailleurs combien cet examen de soi-même est condamné à n avoir lieu que du point de vue qui est celui de l individu lui-même, c est-à-dire avec une coloration strictement subjective qui interdit de généraliser à d autres ce qui résulterait d une telle observation (en admettant qu elle soit possible, et efficace). De telles difficultés paraissent toutefois bien légères dès que l on prend en compte l existence de l inconscient. [C. Et l inconscient est peu accessible] Tel que le comprend Freud, l inconscient est en effet, par définition, ce qui ne peut jamais accéder en tant que tel à ma conscience. Cela pourrait ne 61

4 Autrui / Dissertation 62 pas être dramatique s il n était pas en même temps ce qui me détermine, et dans des proportions sans commune mesure avec l importance des phénomènes dont je peux prendre connaissance. La conclusion s impose : je suis condamné, par ma constitution psychique, à la méconnaissance de moi-même. Ce que je crois savoir de ce qui me concerne ou me caractérise risque de n être que très superficiel et illusoire, car, de surcroît, l inconscient peut se manifester de façon voilée grâce à certains des phénomènes dont j ai connaissance en moi : adhérer à leur apparence, c est alors en ignorer le sens réel. Si se connaître soi-même, c est savoir que je n aime pas les éclairs au chocolat, il va de soi que j ai bien cette connaissance. Mais si se connaître soi-même implique également que je sache pourquoi je n aime pas les éclairs au chocolat (schématiquement : quel est l événement traumatisant qui, vraisemblablement dans mon enfance, a fait de l éclair au chocolat un signe ou un symbole négatif de répulsion, de honte, de malheur, etc.), l entreprise se révèle pratiquement impossible. [II Autrui peut paraître plus facile à connaître que moi] [A. Par son extériorité même] Dans de telles conditions, autrui a l avantage de se manifester d abord comme présence extérieure. Il est un corps dans l espace. De la sorte, ne s inscrit-il pas dans les conditions minimales de la connaissance? Il est devant moi, objet, et ma subjectivité peut ne pas intervenir dans sa connaissance pour peu que je me plie aux exigences de l objectivité telle qu elle est classiquement comprise. Je peux ainsi connaître son aspect physique, son corps, ses mouvements, ses postures et ce, plus facilement que les miens, puisqu il m est pratiquement impossible d avoir simplement la vision de ma silhouette vue de dos par un autre [B. Et je suis prêt à lui reconnaître une activité psychique] Ce corps est immédiatement interprété comme doté d une activité mentale, comparable à la mienne. Comme le souligne Russell, les informations sensibles que me fournit la présence d autrui m invitent, par analogie avec ce que je vis, à imaginer en lui une vie psychique de la même nature que celle dont j ai en moi l expérience immédiate. De la sorte, il perd d ailleurs de son étrangeté première, et se rapproche de moi. Pour ce qui est de connaître en détail ce que peut être sa vie psychique, je me heurte en revanche à des obstacles au moins égaux à ceux que je rencontre pour me connaître moi-même. Comment être sûr, par exemple, qu il traduit son affectivité par les mêmes mimiques que moi? Si je le vois applaudir à un spectacle en même temps que moi, cela signifie-t-il que nous en ressentons exactement les mêmes effets? N est-il pas plus prudent

5 France métropolitaine, juin 2008 CORRIGÉ 7 d admettre que son plaisir peut être d une autre nature, ou d une autre intensité, que le mien? [C. Mais je risque de le chosifier] L interprétation objective d une conduite risque d imposer à autrui des qualificatifs qu il refuserait, s il en avait connaissance. Sartre a fortement souligné que le regard que je porte sur lui a tendance à le transformer en chose : la prétendue objectivité de ma connaissance devient une pure et simple chosification, qui ne tient pas compte de la distance possible entre ce que vit autrui et la façon dont il le manifeste. Ce garçon de café me semble très efficace, mais fait-il autre chose que jouer au garçon de café, endosser le rôle et les attitudes, la compétence et le sourire que l on attend de lui? Le collègue de travail qui me semble toujours aimable, que sais-je de sa vraie personnalité? ou de ce que révèle, de son caractère, sa vie privée? Comment pourrais-je connaître ses projets réels, sa conception du bonheur, ou ses loisirs favoris? Ce n est donc pas parce qu autrui me ressemble vaguement que je dois me croire autorisé à lui attribuer une vie, affective ou intellectuelle, comparable à ce que je crois être la mienne, ou des valeurs que je partagerais. Le considérer comme mon alter ego, c est peut-être le déformer radicalement. LE SUJET [III Comment connaître l altérité?] [A. Connaître, est-ce déformer?] Tant que j admets qu autrui a une vie intérieure de la même nature que celle que je ressens en moi, la comparaison n est pas dangereuse. Elle commence à le devenir dès que je cherche à la rendre plus précise. Dire qu autrui est mon alter ego, c est en apparence le laisser exister tel qu il est. Mais cette référence à l ego peut se révéler encombrante, sinon conquérante. Faire de l autre l équivalent de ce que je suis, c est lui refuser d être véritablement autre, pour le convertir en moi. La conséquence est sans doute moins apparente sur le plan des relations interindividuelles que sur le plan collectif, mais elle n en existe pas moins : je colonise l autre pour le rendre semblable. Ce peut d ailleurs être avec les meilleures intentions du monde (comme la colonisation) : pour l éduquer, l améliorer, le faire progresser. Mais sans prendre en compte ce qu il est réellement. [B. Connaître, serait-ce ignorer la différence?] On a pu affirmer que connaître consiste toujours à ramener de l inconnu à du connu. Dans cette optique, connaître autrui reviendrait à le ramener vers ce que je crois connaître (de moi). Or, il faut sans doute admettre, avec Emmanuel Levinas, que, de manière radicale, autrui n est pas moi, ni 63

6 Autrui / Dissertation rien de ce qui peut, de près ou de loin, me concerner. Il est par définition différent de moi si du moins on l entend au sens fort. C est pourquoi la connaissance échoue à le cerner, y compris lorsqu elle s arme de techniques aussi objectives que les tests (auxquels je peux me soumettre aussi bien que lui), qui ne peuvent que le classer dans des catégories générales où il disparaît en tant qu autrui. Si autrui signifie, par sa simple présence, l altérité radicale, il ne s agit plus de le connaître, mais en priorité de le reconnaître pour ce qu il est. [C. Autrui appelle la reconnaissance, et non la connaissance] D après Levinas, une telle reconnaissance de l altérité comme constitutive d autrui ne peut se faire que par un face-à-face qui n a rien à voir avec l objectivité : autrui révèle un visage, mais en même temps une injonction éthique, résumée dans un «Tu ne tueras pas». La reconnaissance en question est réciproque : je reconnais autrui pour ce qu il est au moment même où il me reconnaît pour ce que je suis, et nous n avons en partage que l altérité qui établit, en amont de tout autre point commun, notre appartenance à l humanité. Toute autre considération d autrui, notamment par le biais de sa présence dans un groupe ou une collectivité, condamnerait à trahir sa qualité première en l intégrant dans une addition qui l efface en tant que tel. Mais on voit que le considérer de cette façon n a rien à voir avec ce que l on nomme ordinairement «connaissance», ce qui n est pas une façon d esquiver la question de cette dernière, mais de suggérer qu elle n est qu accessoire relativement au devoir premier qu impose la reconnaissance. [Conclusion] Lorsqu il y va de la personne qu il s agisse de la mienne ou de celle d autrui la question de sa connaissance n est peut-être pas aussi préoccupante qu on le croit ordinairement, pour peu que l on admette une hiérarchie des tâches à accomplir : de ce point de vue, il semble nécessaire de penser que la morale doit avoir la priorité sur le savoir. Ce peut être en tout cas une voie pour affirmer la dignité de l humain, qui peut seule mesurer l importance ou la valeur ultérieure de la connaissance elle-même. 64

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