immenses, en bouquets ou isolés rendaient majestueux les étendues d eau qui débordaient du lit ; des arbres

Transcription

1 La communauté de communes Provence d Argens en Verdon Située dans le département du Var, créée en 2001, elle réunit 9 communes et compte habitants. La Provence Verte appartient au réseau national des Villes et Pays d art et d histoire Le ministère de la Culture et de la Communication, direction de l Architecture et du Patrimoine, attribue l appellation Ville et Pays d art et d histoire aux collectivités territoriales qui valorisent leur patrimoine. Il garantit la compétence de l animateur de l architecture et du patrimoine et des guides conférenciers, et la qualité de leurs actions. Des vestiges antiques à l architecture du XXI e siècle, les villes et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité. Aujourd hui, un réseau de 137 villes et pays vous offre son savoirfaire sur toute la France. À proximité Fréjus, Grasse, Menton, Briançon, Arles et le Pays du Comtat Venaissin bénéficient de l appellation Villes ou Pays d art et d histoire. RENSEIGNEMENTS Maison du Tourisme de la Provence Verte Carrefour de l Europe Brignoles Tél. : Site internet : Office de Tourisme de la Provence Verte à Barjols Boulevard Grisolle Barjols Tél. : Site internet : ot-barjols.provenceverte.fr Communauté de communes Provence d Argens en Verdon 58 avenue de Tavernes Barjols Tél. : Site internet : Mairie de Seillons Source d Argens Tél. : Conception / réalisation : communauté de communes Provence d Argens en Verdon, Pays d art et d histoire de la Provence Verte Maquette : Autrement Dit Communication Selon la charte graphique conçue par LM communiquer. Imprimerie Zimmermann. Crédit photographique : CCPAV, Provence Verte, PAH PV, Robert Callier, MRE, ASPECTS, fonds privés Document gratuit. Ne peut être vendu. Mai En couverture : un extrait de la carte de Cassini (XVIII e s.) et le village derrière la plaine cultivée, vu depuis la route de Saint Maximin. La rivière était autrefois le lieu de rencontre des oies sauvages, de canards et de poules d eau glissant sur les étendues d eau qui débordaient du lit ; des arbres immenses, en bouquets ou isolés rendaient majestueux le paysage. ÉLIE FLORENS / Mon village en Provence, 1969 [inédit].

2 Villes et Pays d art et d histoire Le pays de la Provence Verte conter laissez-vous Seillons Source d Argens

3 Au fil de la visite La communauté de communes Provence d Argens en Verdon et le Pays d art et d histoire de la Provence Verte vous souhaitent la bienvenue à Seillons Source d Argens. Ils se proposent de vous accompagner au cours de votre visite et vous invitent à prendre le temps de découvrir son histoire et son patrimoine. Surplombant une vaste plaine cultivée, le village de Seillons Source d Argens doit son nom au fleuve varois, l Argens, qui y prend sa source. Gaspard de Raousset, qui fut son seigneur avant la Révolution, vous servira de guide lors de cette visite. Vue aérienne du tracé de la rue Neuve, partant du château en direction de la mairie. La communauté de communes Provence d Argens en Verdon Gaspard de Raousset. Les huit autres villages de la communauté de communes méritent eux aussi le détour Visitez Barjols, Bras, Brue-Auriac, Esparron-de-Pallières, Saint-Martin-de-Pallières, Pontevès, Tavernes et Varages avec les circuits de village et leurs guides.

4 Les conseils de visite de Gaspard de Raousset Temps estimé de la visite : 45 minutes La visite du coeur de village se fait à pied. Découvrez avec moi l histoire, le patri - moine et les curiosités de Seillons Source d Argens en suivant le circuit proposé, composé de panneaux numérotés, ou en lisant ceux que vous croiserez au hasard des rues. Ces panneaux sont fixés au sol ou sur les murs. Ce guide a été réalisé afin de les compléter. Lors de votre balade, prenez le temps d observer autour de vous les détails qui font la richesse du patrimoine et n hésitez pas à sortir de l itinéraire balisé. L eau au village* La vie politique à Seillons* Les églises à Seillons L ancienne aire de battage* La Résistance à Seillons Source d Argens Le château Les mines à eau * Les panneaux suivis d un astérisque ont des explications complémentaires dans cette brochure.

5 D un lieu à l autre Blotti sur sa butte de travertin, le village de Seillons Source d Argens surplombe la plaine cultivable de Saint-Maximin. C est ici que l Argens prend sa source. Objets archéologiques mis au jour lors des fouilles du site médiéval. Au fil de l histoire Le village au fil des siècles Si une première occupation romaine est attestée sur le site de Seillons dès le III e siècle av. J.-C., c est au XII e siècle qu une première agglomération est installée au pied du castrum qui appartient aux vicomtes de Marseille puis à la famille d Agoult. Ce noyau primitif s étendait à l ouest jusqu à la place Barbourin. Entièrement détruit durant les guerres de Religion, le village est reconstruit par Elzéar d Agoult au XVI e siècle. Le nouveau bourg se développe autour de la rue Neuve. L économie de Seillons se concentre alors autour de l agro-pastoralisme. Au XVIII e siècle, alors que la seigneurie est érigée en marquisat, le marquis de Raousset en est le dernier seigneur avant la Révolution.

6 Le pont d arrosage avec son mécanisme pour réguler le niveau de l eau. L eau au village Les bugadières Au XVIII e siècle, le seigneur de Seillons, Gaspard de Raousset, ordonne de construire un canal pour détourner la Meyronne car, raconte-t-on, il aime se baigner dans cette eau. Les bugadières de Saint-Maximin viennent également faire leur lessive sur la rive droite de cette rivière qui sera détournée en terre seillonnaise avec pont et vanne. L ancien lit de la Meyronne existe d ailleurs toujours et délimite les communes. Il s appelle «mère vieille». Les pauvres lavandières ne furent dès lors tolérées qu aux sources de l Argens et le marquis put se baigner tout à son aise dans la Meyronne Au fil du patrimoine Le pont d arrosage Les terres autour de Seillons étaient irriguées par un important réseau de ruisseaux et canaux. Cette eau était déversée selon les besoins par un système de crémaillères, le plus remarquable étant celui du pont d arrosage. Ce pont, enjambant les eaux de la Meyronne et de la source de Sceaux, a été construit au XVIII e siècle par le seigneur de Seillons, Gaspard de Raousset. Il permet de construire un canal pour détourner l eau de la Meyronne vers un pont qui servait également de barrage. Le système fonctionnait grâce à deux lourdes portes métalliques, encore en place sur les arches extérieures. Au milieu, une crémaillère permettait de faire descendre deux grandes plaques de fer le long du porche central pour réguler le niveau des eaux. Celles-ci montaient et se déversaient dans un canal pour irriguer les prés neufs sur la rive droite de la Meyronne.

7 La fontaine de l Hôtel de Ville En 1910, l eau fut amenée par adduction dans le village de Seillons. Élie Florens, écrivain local, raconte la joie des habitants : «La fête remarquable qui eut lieu pour l inauguration : les élus, les autorités, tout le village y était invité Un grand banquet On but (mais pas que de l eau!), on chanta, on rit, on dansa. [ ] Seul le buste de la République [ ] eut la patience d écouter tous les discours! Le village était aux anges.» L arrivée de l eau dans les fontaines symbolise le progrès que la République, qui vient de fêter son centenaire, apporte aux citoyens au quotidien. Ces monuments sont animés de l esprit républicain cher aux habitants. Odile Jacquemin, dans Eaux et fontaines du Var, insiste sur ce fait, signalant que le Var est au troisième rang pour le nombre des monuments célébrant la République, avec cette particularité qu ils ont pour base des fontaines. On raconte qu en 1942 le buste en bronze fut caché aux Allemands et enfoui sous un escalier dans une descente de cave afin de le sauver de la refonte. La fontaine et son buste républicain. Cette vue des années 1960 montre l église de l Immaculée Conception (1865) privée de sa toiture et les aires de battage. Le sol caladé est bien visible, ainsi que la partie au centre où était planté le piquet autour duquel tournait le cheval traînant son rouleau à dépiquer. L ancienne aire de battage Les calades La technique de la calade consiste à recouvrir le sol de pierres dressées sur un lit de sable ou de gravier. Cet habillage du sol relevait d un souci «d urbanité»; il permettait d éviter les sols boueux et glissants. Ce terme vient de cal qui signifie pierre ou hauteur dans l ensemble du monde indo-méditerranéen. Cette racine étymologique est présente dans les mots caillou, calcaire, calanque Les aires de battage étaient recouvertes d une calade permettant le travail du blé après la moisson.

8 Extrait du cadastre napoléonien montrant la structure du village dans la première moitié du XIX e siècle, depuis le noyau primitif autour du château jusqu aux extensions les plus récentes autour de la rue Neuve. Au fil des traditions et savoir-faire La vie politique La place du village Dès le XVIII e siècle, la place principale dans les villages de Provence prend une importance toute particulière, alors que s affirme une conscience politique villageoise. La vie sociale y est intense et la place en est le symbole. Certains éléments invariables s y retrouvent : la fontaine, les arbres qui apportent de l ombre lors des chaleurs de l été, la mairie, la tour de l horloge surmontée d un campanile, les cafés et cercles, et parfois l église. Dans un souci d aménagement, les équipements publics tels que l hôtel de ville ou le cours doivent paraître imposants. La place est l espace masculin par excellence : on s y retrouve pour discuter, pour les loisirs mais également pour y trouver du travail lors du recrutement de la main-d oeuvre par les «ménagers» des bastides environnantes. La place de la mairie tient lieu de cour de récréation pour les écoliers. Ces conscrits des années 1950 posent devant le cercle avant de traverser le village en fanfare.