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- Ghislaine Bélanger
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109 Titre Utilisation du test de diagnostic rapide de l angine streptococcique en médecine générale : une étude transversale en région Rhône-Alpes Résumé Introduction- Devant les difficultés à déterminer l origine bactérienne ou virale des angines et la nécessité de limiter la prescription d antibiotiques, il est proposé depuis 2002 aux médecins un test de diagnostic rapide de l angine (TDR), afin de réserver l antibiothérapie aux angines dues au streptocoque β-hémolytique du groupe A (SGA), le principal responsable de complications. Le but de l étude ETAP était d analyser les modalités d utilisation du TDR et son impact sur la prescription d antibiotiques en pratique de médecine générale. Méthodes- Etude transversale réalisée par questionnaire postal entre mai et juillet 2005 auprès des 5479 médecins généralistes de la région Rhône-Alpes. Il était proposé aux médecins participants d inclure le premier patient dont le motif principal de consultation était un «mal de gorge» évocateur d angine. Un score clinique dérivé de celui de Mac Isaac a été calculé pour les patients ayant un diagnostic d angine. Résultats- Mille deux cent quatre vingt dix-neuf patients ont été inclus, dont 924 (71,1 %) qui présentaient une d angine érythémateuse ou érythémato-pultacée dont 299 (32,8 %) enfants de 3 à 14 ans. On observait 728 (78,8 %) TDR réalisés, avec un résultat positif chez 402 d entre eux (55,8 %). Parmi les 57 patients adultes testés dont le score dérivé de Mac Isaac était inférieur ou égal à 1, 17 (29,5 %) avaient un TDR positif. Seuls 45 médecins (6,2 %) ont rapporté des difficultés à pratiquer le TDR, qui nécessitait près de 5 minutes pour sa réalisation. Cependant, 1185 (92,5 %) n étaient pas prêts à le financer eux-mêmes. Ni la formation à l utilisation du TDR, ni une visite confraternelle n influençait l utilisation du test. Une antibiothérapie a été prescrite à 608 patients (66,3 %), moins souvent chez les patients testés par le TDR (61,4 %) que chez les patients non testés (82,4 %). L utilisation du TDR conduisait à une diminution de prescription de 21 % (p < 0,05). L antibiotique prescrit en l absence d allergie aux bêtalactamines était un macrolide dans 12,8 % des cas. La pratique du TDR était moins fréquente (p<0,05), et la prescription d une antibiothérapie plus fréquente (p<0,05) en présence d un exsudat amygdalien ou d une fièvre. Discussion- Le taux de positivité élevé du TDR dans notre étude pourrait résulter de facteurs épidémiologiques (épidémie streptococcique saisonnière) ou d un biais de sélection des patients inclus par les médecins (signes cardinaux de l angine à SGA étant plus souvent retrouvés dans notre étude que dans d autres études) ou d un manque de spécificité du test (résultats faussement positifs). En conséquence, l impact de l utilisation du TDR sur la prescription d antibiotiques est relativement limitée, malgré une large diffusion du test en médecine générale. En outre, nos résultats sont probablement surestimés, du fait de la sélection parmi les investigateurs des médecins les plus favorables à son utilisation. Les recommandations de l Afssaps d octobre 2005 concernant la stratégie diagnostique dans l angine de l adulte apparaissent en contradiction avec certaines pratiques actuelles des médecins généralistes, qui semblent privilégier une antibiothérapie d emblée en présence de signes cliniques prédictifs d infection à SGA et la réalisation du TDR en leur absence. Si elles sont néanmoins appliquées, elles pourraient conduire à une abstention antibiotique chez une fraction significative des patients ayant une infection à SGA. Elles renforcent par ailleurs utilement la prévention de l antibio-résistance du SGA. Conclusion- Une étude nationale, incluant des cultures de prélèvement pharyngé et couvrant différentes saisons, permettrait de réévaluer à la fois l épidémiologie des infections pharyngées à SGA et les performances du TDR en situation réelle. Mots clés Test de diagnostique rapide, angine, streptocoque, médecine générale
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