DOSSIER DE PRESSE. Conférence de presse. Jeudi 20 octobre 2005, 11h00 à la Cpam de la Nièvre 50 rue Paul Vaillant Couturier NEVERS
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- Valérie Chartier
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1 DOSSIER DE PRESSE Conférence de presse Jeudi 20 octobre 2005, 11h00 à la Cpam de la Nièvre 50 rue Paul Vaillant Couturier NEVERS Les Français face au médicament Vers un changement des comportements? Contacts presse Cpam de la Nièvre Gaël DRILLON attaché de direction Tél. : gael.drillon@cpam-nevers.cnamts.fr Urcam Michaël BRAIDA chargé de mission gestion du risque Tél : michael.braida@urcam-bourgogne.cnamts.fr 1
2 APRES LES ANTIBIOTIQUES, LES BOURGUIGNONS SONT-ILS PRETS A CHANGER DE COMPORTEMENT FACE AUX MEDICAMENTS? La tendance à la baisse de la consommation d antibiotiques en se poursuit : - 6,9% depuis 2002, mais elle doit se confirmer pour maîtriser le développement des résistances bactériennes et pour préserver l efficacité des antibiotiques. À mi-parcours, le programme de l Assurance Maladie pour encourager le bon usage des antibiotiques démontre cependant qu il est possible de changer de regard et de comportement vis-à-vis d un médicament. C est pourquoi aujourd hui, l Assurance Maladie souhaite étendre cette démarche de sensibilisation aux médicaments en général. En effet, si les médicaments permettent de grandes avancées thérapeutiques, leur surconsommation en constitue un enjeu de santé publique, tout en induisant des dépenses inutiles. Les résultats d une étude inédite sur «Le rapport des Français et des Européens à l ordonnance et aux médicaments» permettent de dépasser le constat de l exception française en ce domaine, et mettent en lumière une évolution des attitudes privilégiant la prévention au tout-médicament. CONSOMMATION D ANTIBIOTIQUES : PRES DE TRAITEMENTS INUTILES EVITÉS EN BOURGOGNE DEPUIS 2002 Les derniers résultats 2005 confirment la baisse de la consommation en ville observée depuis le début du programme. Des ajustements méthodologiques sont apparus nécessaires pour affiner le dispositif d évaluation en continu et ont porté le recul de la consommation à 6,9 % en (- 12,8% en ) 1, depuis Cette baisse est un résultat sur la consommation d antibiotiques corrigée des variations épidémiques 2. Les enfants, cible prioritaire dans la lutte contre les résistances bactériennes, bénéficient du recul le plus fort : 7,9% chez les 6-15 ans (-26,1% en ) et 7,4% chez les 0-6 ans (-14,8% en ). Du fait de la baisse générale et continue, ce sont près de traitements inutiles (11,6 millions en ) qui ont ainsi été évités au cours des trois derniers hivers. LE RESULTAT D UNE FORTE MOBILISATION DE TOUS LES ACTEURS La baisse significative que nous constatons à mi-parcours est la conséquence d une forte mobilisation de tous les acteurs dans le cadre du plan d actions mis en place par l Assurance Maladie depuis La campagne de communication sur les antibiotiques menée tous les ans à l automne a permis de faire progressivement passer le message : «les antibiotiques, c est pas automatique». Tous les départements bourguignons ont relayé cette campagne par des actions de sensibilisation spécifiques. La CPAM de la Nièvre a ainsi installé dans ses locaux et ceux de ses antennes une exposition de sensibilisation sur les microbes et les traitements appropriés. 1 La baisse est moindre en mais la région avait déjà un niveau de prescription plus faible que la moyenne nationale au début de la période. 2 Analyse de l évolution de la consommation d antibiotiques en médecine de ville (octobre/mars) Source Pasteur. 2
3 Les bons résultats en matière de prescriptions d antibiotiques chez l enfant doivent être rapprochés des actions spécifiques menées en 2004, avec les tables-rondes de concertation avec les professionnels de la petite enfance organisées par les CPAM. Une étude du Service Médical de l Assurance Maladie sur les prescriptions d antibiotiques chez l enfant a également conduit à la réalisation d un outil d aide à la prescription, sous la forme d une plaquette rappelant les référentiels de bonne pratique en la matière. Cet outil a été diffusé à l ensemble des médecins généralistes et pédiatres bourguignons 3. Autre outil pratique mis à disposition des médecins, le Test de Diagnostic Rapide de l angine, qui permet de confirmer l origine bactérienne d une angine 4, a été expérimenté en pendant un an avant sa généralisation en en Fin 2004, les trois quarts des médecins généralistes bourguignons avaient déjà utilisé le TDR tests ont été diffusés en 2004 en ( en Côte d Or, 5050 dans la Nièvre, en Saône et Loire, dans l Yonne). En 2005, la diffusion continue d augmenter et à fin septembre plus de tests ont déjà été diffusés. Enfin, l Assurance Maladie en adresse tous les ans à l automne une Information Personnalisée aux médecins généralistes, qui leur permet de comparer leur pratique en matière de prescriptions d antibiotiques chez l enfant à celle de confères ayant une patientèle comparable. En, une nouvelle campagne de communication à destination du grand public est lancée afin de poursuivre la mobilisation. LES FRANÇAIS PRETS A VALORISER DAVANTAGE L EXPLICATION ET LE CONSEIL MÉDICAL QUE LES MÉDICAMENTS Pour la première fois, une étude comparative sur quatre pays s attache à décrypter ce qui se joue en consultation autour de l ordonnance et du médicament. Les patients et les médecins français, allemands, espagnols et néerlandais interrogés sont à la fois différents et proches dans leur rapport à la santé. Différents dans leurs comportements : on consulte plus en, et surtout, l ordonnance de médicaments y est systématique en fin de consultation (9 fois sur 10, contre 1 fois sur 2 aux Pays-Bas). Une habitude ancrée qui s explique notamment par la pression des patients, réelle ou ressentie, mais aussi par des écarts de perception sur la nature des attentes en consultation. Proches dans leurs opinions : les Européens montrent un intérêt commun pour l adoption de modes de vie favorables à la santé, et semblent prêts à s écarter de la voie du «toutmédicament» quand l alternative d un changement de comportement est possible. En, l échange fondé sur l explication, l information, la réassurance ou les conseils, arrive en tête des attentes et priorités exprimées par les patients à l égard de la consultation, bien avant l ordonnance et la prescription de médicaments. L Assurance Maladie a souhaité engager le dialogue avec les médecins sur la base de ces enseignements inédits, en allant à leur rencontre lors de débats entre pairs, dans 10 régions. Le premier de ces débats au eu lieu en, à Nevers, le 7 septembre dernier. La confrontation des résultats de l étude avec la pratique des professionnels, le recueil de leur ressenti et de leurs propositions concrètes ouvre la voie à une évolution des comportements vis-àvis du médicament. 3 Site internet de l Urcam : «1 thème, 1 clic», «antibiotiques» 4 Qui seule justifie le recours à l antibiothérapie 3
4 Moyenne des prescriptions par habitant chaque hiver (hiver 2005 = oct mars 2005) corrigée des variations épidémiques saisonnières prescript ions par habit ant de 0 à 5 ans prescriptions par habitant 3,20 0,90 3,00 2,80 mini 2,60 2,40 0,85 2,20 2,00 1,80 0,80 1,60 1,40 Résult at 02 Résult at 03 Résult at 04 Résult at 05 p rescript io ns p ar hab it ant d e 6 à 15 ans 0,75 1,20 0,70 1,10 1,00 0,90 mini 1 mini 2 0,65 mini 0,80 0,70 0,60 0,50 0,40 0,30 Résultat 02 Résultat 03 Résultat 04 Résultat 05 0,60 pr e sc r i pt ions par ha bi t a nt de + de 15 a ns 0,70 0,55 0,60 mini 0,50 0,50 0,40 0,45 Résultat 02 Résultat 03 Résultat 04 Résultat 05 0,30 Résul tat 02 Résul t at 03 Résul t at 04 Résul t at 05 4
5 SYNTHESE DE LA RENCONTRE- DEBAT «LE RAPPORT DES FRANÇAIS ET DES EUROPEENS A L ORDONNANCE ET AU MEDICAMENT» EN BOURGOGNE En, 9 médecins généralistes ont participé à la rencontre- débat qui a eu lieu à Nevers le 7 septembre Les médecins étaient invités à réagir sur les résultats d une étude réalisée par IPSOS pour l Assurance Maladie, qui a concerné 4000 patients et 1000 médecins dans quatre pays : Allemagne, Espagne, Pays- Bas,. Les débats suscités par les résultats présentés ont été riches d enseignements. Une spécificité française : la surconsommation de médicaments. 10% des français n ont pas consulté au cours de l année, contre 23% des néerlandais. Une ordonnance de médicaments est prescrite en fin de consultation 9 fois sur 10 en, contre un peu plus d une fois sur deux aux Pays- Bas. Les médecins connaissent cette spécificité et sont d accord pour dire que les français consomment trop de médicaments. Il s interrogent cependant sur les solutions alternatives au médicament, notamment quand le patient souffre. Divers facteurs pourraient expliquer la surconsommation française, notamment par rapport aux Pays-Bas : aspects culturels, système de remboursement, rôle du médecin généraliste dans le parcours de soins, formation médicale française, influence des laboratoires pharmaceutiques La remise en cause de l équation «consultation = ordonnance = médicaments» 46% des médecins français déclarent faire l objet de pression de la part de leurs patients Il existe des écarts de perception entre patients et médecins : 58% des médecins français ressentent une attente de prescription pour un rhume, alors qu une prescription n est estimée nécessaire que par 24% des patients seulement. Les médecins ressentent fortement la pression des patients. Au premier abord, il leur semble donc que les déclarations des patients rencontrés pour l enquête sont souvent à l opposé des constatations faites au quotidien. Or, ces derniers ne peuvent agir seuls sur la modification des comportements. Plusieurs des participants au débat ont reconnu qu ils prescrivent parfois alors qu ils savent que ce n est pas utile, cédant à la pression d un patient dont ils savent qu il ira consulter un autre médecin si sa demande n est pas satisfaite. Certains comportements sont ancrés depuis longtemps en, où l habitude du «tout remboursé» et le recours au médicament comme outil miracle ont prévalu. Cependant, les médecins constatent également un changement depuis quelques années. Les français sont devenus plus méfiants vis-à-vis des médicaments, et conscients des effets secondaires. 5
6 Pour les médecins, la campagne antibiothérapie est l exemple à suivre : le message est progressivement passé auprès des patients, qui sont moins nombreux à demander des antibiotiques. Les perspectives pour un nouveau rapport à l ordonnance 83% des français déclarent qu ils préfèrent faire évoluer leur comportement plutôt que prendre un médicament pour faire face à un problème de santé. 53% des français se déclarent totalement satisfaits quand leur médecin ne leur prescrit pas de médicament. Les médecins constatent encore un écart important entre les comportements réels et les déclarations «de principe» : si les patients interrogés dans l étude IPSOS déclarent préférer un médecin qui sait remplacer les médicaments par des conseils utiles, en pratique ils ont souvent du mal à suivre ces derniers. Par exemple, les patients ayant du cholestérol ont du mal à suivre sérieusement un régime. Les patients peuvent cependant être réceptifs à un discours sur les effets secondaires. Les patients habituels des médecins acceptent également plus facilement de remplacer un médicament par un conseil. En conclusion, les médecins s accordent sur deux grands leviers d actions pour amplifier cette remise en cause de l équation «consultation = ordonnance = médicament» : - le renforcement de l information et de l éducation des patients, sur la lancée de la campagne «antibiotiques» avec l appui des pouvoirs publics et de l Assurance maladie, - le développement de la formation continue des médecins». 6
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