OAu pied. Matériaux et techniques, désordres et interventions MUR. Jean Coignet Laurent Coignet. Groupe Eyrolles, 2006 ISBN

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Patrice Laurin
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1 Ou pied du MUR Matériaux et techniques, désordres et interventions Jean Coignet Laurent Coignet Groupe Eyrolles, 2006 ISN

3 Structure des murs et appareillages La structure d une maçonnerie de pierre se définit en fonction de la qualité et de la préparation des matériaux mis en œuvre cailloux bruts ou moellons plus ou moins équarris, mortier plus ou moins abondant et cohérent, et suivant la conception du mur, qui peut être homogène, hétérogène ou constitué de la juxtaposition plus ou moins savante d éléments destinés à un remplissage ou à un rôle structurel. On classe ainsi les systèmes porteurs en fonction de leur système constructif, selon trois types principaux : les murs homogènes, les murs hétérogènes et les murs organiques. Les premiers peuvent comprendre un ou deux parements, liaisonnés ou non ; les deuxièmes sont essentiellement les murs hétérogènes ordinaires, dont la composition est le fruit du hasard ; enfin, les murs organiques sont constitués d une ossature et d un remplissage, résultat d une réalisation savante et raisonnée à partir de matériaux sélectionnés, certaines parties du mur jouant un rôle structurel défini (liaisonnement, harpes, porteurs), d autres un rôle de protection (corniches, bandeaux, appuis), d autres enfin un rôle de remplissage. Certaines catégories de maçonneries échappant à cette classification, comme les murs de pierres sèches, les murs de galets ou les murs banchés, seront évoquées à la fin de ce chapitre. ( On distingue trois Moellons types équarris, joints principaux fins, detarn. maçonnerie de pierre : le mur homogène, le mur hétérogène et le mur organique.

Les mortiers traditionnels étant plus perméables et moins résistants que les pierres, le mur est lui aussi d autant plus perméable et d autant moins résistant que le pourcentage de mortier est

4 L a m a ç o n n e r i e d e p i e r r e Moellons équarris, joints fins, Tarn. ➂ Les dimensions, la forme et l organisation des pierres dans le mur déterminent la part de son volume qui va être remplie par les mortiers. Les mortiers traditionnels étant plus perméables et moins résistants que les pierres, le mur est lui aussi d autant plus perméable et d autant moins résistant que le pourcentage de mortier est important, et la taille des pierres plus irrégulière. L assemblage précis de moellons parfaitement équarris permet d obtenir un parement imperméable et une excellente cohésion structurelle avec un usage réduit de mortier. Ce type de mise en œuvre est généralement réservé à des ouvrages exceptionnels. La construction courante utilise des moellons plus proches de la pierre de ramassage. Épaisseur et élancement des murs Les murs enterrés des fondations ont, en règle générale, une épaisseur de 0,70 à 0,80 m. Ils portent une maçonnerie en élévation épaisse en moyenne de 0,50 m, réduite parfois à 0,30 m au niveau du comble. Les murs des façades sont souvent construits avec une épaisseur à la base supérieure à celle du sommet. Cette disposition est économe car elle diminue le volume mis en œuvre ; elle accroît aussi la capacité d élancement d un mur en réduisant son poids propre (celui de l ensemble des ouvrages du bâtiment). Ce rétrécissement progressif peut être obtenu de deux manières. La première consiste, tous les étages ou tous les deux étages, en un retrait du parement intérieur de quelques centimètres au niveau des planchers, ce qui améliore aussi leur appui sur le mur dont le parement extérieur est monté verticalement ; dans la seconde méthode, on donne au parement extérieur une légère inclinaison vers l intérieur (de 3 à 5 mm par mètre), tandis que le parement intérieur est monté verticalement on dit alors que le mur a du «fruit». L élancement potentiel d un mur dépend de son épaisseur, de sa longueur entre les murs en retour et des contraintes qu il subit : poids propre, surcharges (poids des personnes, meubles, réserves) et pressions du vent. Il résulte aussi de sa cohésion interne, qui est elle-même fonction de son montage technique : nature et forme des pierres utilisées, manière dont elles sont plus ou moins appareillées, retrait et résistance du mortier une fois la prise faite. insi, l élancement des murs, ou leur capacité à être élevés jusqu à quatre, cinq ou six niveaux, dépend largement du type de maçonnerie qui est mis en œuvre, et en particulier de la nature du mortier utilisé. En effet, la qualité du mortier et de l appareillage, la présence d une ossature secondaire (harpes appareillées), la réduction du poids propre de la maçonnerie sont des éléments importants qui permettent d atteindre de plus grandes hauteurs de mur. Fruit et élancement 1. Retraits successifs du parement intérieur 2. Fruit régulier : rue. : cave. Moellons ébauchés, joints importants, ourgogne. 1 2

Structure des murs et appareillages s Parements La qualité d un mur de pierre dépend non seulement de celle de la pierre, mais aussi de sa mise en œuvre, au niveau tant du parement (taille et

En effet, les murs traditionnels sont le plus souvent constitués de deux parements, intérieur et extérieur, liaisonnés par des boutisses (pierres longues et transversales posées d un parement à l

Comme elles sont généralement peu nombreuses, il est fréquent que l on puisse considérer Deux parements nettement visibles sur une coupe de mur issue d un éboulement, Vaucluse.

La logique de ce bâti à double mur s impose à tout l édifice dont les planchers s appuient en général sur le seul demi-mur intérieur.

5 Structure des murs et appareillages s Parements La qualité d un mur de pierre dépend non seulement de celle de la pierre, mais aussi de sa mise en œuvre, au niveau tant du parement (taille et assemblage des moellons), que de la cohérence de l ensemble, assurée par un liaisonnement plus ou moins bon des deux parements 1. En effet, les murs traditionnels sont le plus souvent constitués de deux parements, intérieur et extérieur, liaisonnés par des boutisses (pierres longues et transversales posées d un parement à l autre du mur et reliant entre eux les deux demi-murs élémentaires). Comme elles sont généralement peu nombreuses, il est fréquent que l on puisse considérer Deux parements nettement visibles sur une coupe de mur issue d un éboulement, Vaucluse. l ensemble comme la réunion de deux demi-murs accolés, plus ou moins solidaires. La logique de ce bâti à double mur s impose à tout l édifice dont les planchers s appuient en général sur le seul demi-mur intérieur. Percements Les percements sont couverts par deux linteaux : le linteau proprement dit reprend les charges du demi-mur extérieur tandis que l arrière-linteau, posé de 5 à 10 cm au-dessus du linteau, porte le demi-mur intérieur. Les fenêtres sont percées à mi-mur, au niveau de la «fissure» verticale structurelle qui sépare les deux demimurs du double appareil. 1 Voir aussi «Mur à double appareil», p. 45. Deux parements nettement visibles à la suite de l éboulement du parement extérieur, lpes-de-haute-provence. Mur de maçonnerie ordinaire à deux rangées de moellons : carreau. : boutisse. Dans les façades, la présence des travées verticales de fenêtres régulières superposées, du rez-de-chaussée au comble, donne au mur la structure composite d une quasi-colonnade : à la différence des murs continus percés de quelques rares fenêtres, la façade est alors composée des piles verticales des Deux parements et deux linteaux.

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