PSYCHOLOGIE MEDICALE (3) Pr P.Gérardin Psychiatrie de l enfant et de l adolescent
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- Pascal Émile Lefebvre
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1 PSYCHOLOGIE MEDICALE (3) Pr P.Gérardin Psychiatrie de l enfant et de l adolescent
2 PLAN Langage L adolescence, l adulte, la personne âgée Application : - Hospitalisation et spécificités suivant les âges - Mort et deuil
3 Le langage. Point de vue linguistique. Inné, acquis. Grande partie processus permettant son acquisition et sa mise en œuvre son innée mais se développe en interaction avec la réception d une langue,et selon la qualité de l environnement. Base biologique, l ensemble des caractéristiques fondamentales (grammaire universelle) est une propriété émergente du système nerveux (développement, maturation).
4 Point de vue linguistique. Déf langage : tout système de signes d origine humaine ou non utilisé à des fins de communication Caractéristiques du langage humain : s applique sans restriction à l ensemble de l activité humaine. Forte sensibilité au contexte (social, culturel..). Caractère articulé, seul à avoir tel niveau de complexité.
5 Point de vue linguistique. Système de signes (Saussure) : le signifiant et le signifié. - Signifiant : expression phonique (aspects acoustiques, articulatoires et moteurs)- consonnes-voyelles,+/-graphique (graphèmes) - Signifié : le sens, situe l unité par rapport aux autres termes. - Importance de l analyse syntaxique mais aussi de l analyse du discours. - Rôle primordial de l apprentissage. Propre à une langue, liberté mais aussi enfermement.
6 Point de vue linguistique. F de Saussure : Langue est un système social et structuré de signes, imposant et prédisposant notre vision du monde. Ne traduit pas, ne décalque pas la réalité ; condamne les sujets à voir selon propre système d analyse. Outil de liberté et d enfermement. Langue reflète la structure psychologique du groupe, la parole celle de l individu. Ex : «care giving» / mère
7 Communication et langage Dans le développement, le dialogue «corporel» précède / permet le langage proprement dit (accordage affectif de Stern par ex); importance du rythme et de la mélodie chez le nourrisson Au fur et à mesure du développement, le langage prend le devant de la scène mais autres sources d échange toujours actives Propre de l homme : se penser soi-même, pensée réflexive
8 Langage et développement 0-6 mois : Système auditif fonctionnel dés 2 derniers mois grossesse, système de production des sons +tardif; vocalisations (0-2mois), jeux vocaux(0-6 mois). A 5 mois, contrôle phonation et module vocalisation mois : babillage, influencé par rythme et mélodie langue maternelle; étape importante de la découverte par le bébé des caractéristiques et de l organisation des sons de la langue. Préférence pour sa langue.
9 Langage et développement De 12 à 16 mois : les premiers mots (+/-50 mots). Accroissement très lent du vocabulaire ; De 16 à 20 mois : augmentation (explosion) (+ 200 mots) et réorganisation du lexique, De 20 à 26 mois : Les premières phrases ; début grammaire 3 ans : pronom personnel, «je»
10 Langage : sa fonction Mode de représentation du monde extérieur Moyen de communication avec l entourage Expression du monde intérieur du locuteur; suppose qualité relationnelle avec l entourage, lien à double entrée entre développement de la personnalité et développement du langage
11 Ex langage et pathologies psychiatriques Absence de langage et risque de relation symbiotique mère-enfant ; Carence symbolisation dans la psychose ; Excès symbolisation dans hystérie ; Tachyphémie=accélération dans la manie ; Néologisme dans la schizophrénie.
12 Langage et relation médecinmalade Langage comme lien entre affect et représentation : - Pour le patient : «J en ai plein le dos» et douleur lombaire «Mes parents me pèsent» et TCA Mots maladroits du médecin - Echo fœtale : «la nuque est un peu épaisse» - Ado-TCA : «votre fille est une menteuse, une manipulatrice, on ne peut lui faire confiance».
13 Langage, confiance, relation soigant -soigné Confiance : plus belle des qualités humaines, en lien avec 1ers liens «Pari sur l avenir fondé sur la mémoire» Pr JC Ameisen Entre «mouvement d aide- aller vers» Et «écoute rester en retrait» Co- construction qui s invente, à travers l observation de l autre, l échange, la fiabilité des actes
14 Langage, confiance, relation soignant -soigné Médecine doit rester un art, et non devenir exclusivement une science Processus d accompagnement et non de réussite Art d accompagner quelqu un permet de rajouter à la science la dimension humaine au centre de notre métier de soignant
15 Le développement (suite ) l adolescence après l enfance : l âge adulte la vieillesse
16 NOTIONS GENERALES SUR L ADOLESCENCE Deuil d un corps d enfant, acceptation d un corps sexué Deuil des images parentales idéalisées Modification des rapports sociaux Construction personnalité, Fragilisation narcissique Réaction familiales Société Temps de passage, de l accession à une autonomie
17 NOTIONS GENERALES SUR L ADOLESCENCE DEUIL D UN CORPS D ENFANT ACCEPTATION D UN CORPS SEXUE Corps change aux yeux de l ado mais aussi de l entourage Lieu de mises en conflit éventuelles, de plaintes Source de fierté et d angoisse, de fragilité Représentant du narcissime (image de soi) et du sentiment d identité Mécanismes de défense : ascétisme, intellectualisation, look provocant
18 NOTIONS GENERALES SUR L ADOLESCENCE DEUIL DES IMAGES PARENTALES IDEALISEES Dernier grand travail de séparation vis à vis personnes influentes de l enfance Nécessaire critique des adultes permettant prise de distance 4 réactions principales : transfert sur des substituts parentaux (groupe +++++) transformation en leur contraire des sentiments pour les parents (dépendance/indépendance ; attachement/révolte ) retrait sur soi régression
19 NOTIONS GENERALES SUR L ADOLESCENCE Modification des rapports sociaux : - Fuite, refus de la famille - Investissement du groupe source de réassurance, de compensation, d enveloppe identitaire..mais aussi de risque - L appui sur des adultes «relais» - L importance des codes, attrait pour ce qui fait différence avec monde des adultes - Le questionnement sur le monde, la société, le sens
20 NOTIONS GENERALES SUR L ADOLESCENCE FRAGILISATION NARCISSIQUE Confrontation aux adultes mobilise déstabilise sentiment d infériorité d incomplétude Critiques des adultes Confrontation à la réalité perte des rêves de l enfance
21 NOTIONS GENERALES SUR L ADOLESCENCE CONSTRUCTION PERSONNALITE Jeux complexes d identification à des figures parentales sans perdre son identité et son autonomie Nécessaires «bonnes» images parentales en même temps que «désillusion» de parents parfaits Accession à autonomie de + en + retardée socialement Poussées pulsionnelles : sexuelle, agressivité
22 NOTIONS GENERALES SUR L ADOLESCENCE REACTIONS FAMILIALES Parents confrontés à la séparation à la crise du milieu de vie aux critiques et à l opposition à la «désidéalisation» de leur enfant Parents renvoyés à leur adolescence à la nécessité de se poser comme adulte et non comme copain Parents et adolescents de famille transplantés : Écart culturel conflit d appartenance
23 ADOLESCENCE ET SOCIETE Logique d une société de surconsommation où «avoir», paraître, prédomine sur «être» interdits libération mœurs, Valorisation, performance, Maîtrise Individualisme, isolement du sujet- des familles problématique narcissique (suis-je capable?) plus que névrotique (conflits désir-interdit) Disparition des rites de passage Augmentation de la dépendance financière aux parents
24 NOTIONS GENERALES SUR L ADOLESCENCE Temps de passage : Plus enfant, pas encore adulte..le temps nécessaire Temps de l accession : A une autonomie progressive, à une juste distance parents A des relations entre paires, Ouverture sur le monde Temps mouvant : Variabilité des comportements (et symptômes) selon moment, lieux, personnes Espace remplace le temps, Agir/ la représentation, Le groupe /la famille
25 L âge adulte Personnalité globalement stable et constituée Evènements de vie, choix de vie (+ ou -) Peuvent déstabiliser l individu, réactiver des traumatismes anciens (ex : maladie) «Crises de la vie», étape de vie où processus de deuil à l œuvre : mariage, 1er enfant, adolescence- départ enfant, passage de dizaine.période potentiellement à risque de décompensation psychiatrique ou somatique, de changements radicaux.
26 La vieillesse Accentue les processus de deuil, individu confronté à ses modifications-limitations physiques voire cognitives, confrontation à l idée de sa propre fin, maladie-disparition des proches Sollicite les «assises narcissiques», l image de soi, le regard sur sa vie, la réalité du fonctionnement actuel et en particulier social, pour faire face aux deuils réels et symboliques Risque de limitations des intérêts, de repli sur soi; de plaintes fonctionnelles, d agressivité, de dépression
27 Application de la psychologie médicale Toute pathologie somatique, comme psychiatrique, interfère avec le processus du développement et la personnalité Le processus du développement et la personnalité interfèrent avec la pathologie somatique ou psychiatrique Nous devons adapter nos soins et nos attitudes soignantes en prenant en compte les besoins du développement, l âge, la personnalité du sujet. Un patient est d abord UN sujet avec les besoins de son âge
28 Ex : Hospitalisation Fonctionnement anxiogène : - Inconnue totale (lieu, personne, fonctionnement.) - Perte de tout repère (lieu, horaire, odeur ) - Notion de gravité - Pas de relation duelle, circulation de l information complexe, fonctionnement groupal Face à ce risque de désorganisation: - Importance de l accueil, des explications claires - Mots, langage adaptés à l âge et au capacité sujet - Personnaliser la relation - Penser le fonction organisatrice du soignant - Permettre au malade d avoir un rôle actif
29 En pratique : adapter les soins aux besoins du développement et de l âge Ex de l hospitalisation Chez le bébé, et l enfant : - Organiser une continuité relationnelle - Organiser un rythme fixe et fiable - Limiter le nombre d intervenants - Place centrale des parents; Importance de la présence psychique autant que physique - Prendre soin du corps du bébé, lieu important d échange (massage, prévention de la douleur ) - En fonction de l âge : jeux, école à l hôpital - Ne pas oublier la fratrie
30 En pratique : adapter les soins au besoin du développement et de l âge Ex de l hospitalisation Sinon, risque chez le bébé et l enfant de dépression anaclitique. - Spitz, Bowlby : séparation de la mère entre le 6ème et le 8ème mois, pas de substitut protestation désespoir détachement parfois décès ou régression développement intellectuel et affectif Spitz : l hospitalisme - Prévention importante (visites parents, préparation parents et enfants)
31 En pratique, adapter les soins au besoin du développement et de l âge Ex de l hospitalisation Chez l adolescent : - Unité spécifique adolescent, respect besoins propre à cet âge (pudeur, autonomie ) - Adolescent au cœur de la prise en charge, vu seul, parents associés - Présence psychique parents nécessaire mais moins présence physique
32 En pratique, adapter les soins au besoin du développement et de l âge Ex de l hospitalisation Chez la personne âgée : - Repères fiables et fixes dans le personnel, les horaires - Efforts de communication, d explication, de réassurance - Stimulations adaptées et régulières sur le plan physique comme psychique en évitant l infantilisation - Faire le lien avec l entourage, le passé (présence de photos, d objets )
33 Maladie, mort et deuil S intègrent dans une culture et une époque donnée, une famille donnée : - Peu abordés dans les familles; mort omniprésente dans jeux vidéo et de façon traumatique dans médias Notion de mort se complexifie au fur et à mesure du développement et de l âge : - avant 2 ans : pas de notion - 2-6ans : mort et vie, états différents mais réversibles - Après 6 ans : accession progressive à notion d irréversibilité, d universalité, de cycle de vie - A l adolescence, ces notions sont intégrées, questions éthiques, philosophiques s y rajoutent.
34 Maladie, mort et deuil En cas de pronostic vital : - Accompagner la personne jusqu au bout (rôle de tout soignant+++, ne pas se décharger sur les psy!!) - Importance du travail en équipe (++) - Autoriser, aider à une vie la plus normale possible et le plus longtemps possible, en fonction de l âge, à adapter au fur et à mesure à la fatigue etc - Ne pas évacuer les échanges sur la mort mais ne pas les imposer non plus; - Accompagner la famille - Respecter, favoriser les rites de deuil
35 Conclusion Langage outil de liberté et d enfermement, permet capacité réflexive, outil complexe de la relation soignant-soigné Nous devons adapter nos soins et nos attitudes soignantes en prenant en compte les besoins du développement, l âge, la personnalité du sujet En tant que soignant, l accompagnement du sujet implique aussi : - d être présent et professionnel en cas de pronostic vital, - de se préparer (++) /se confronter à la question de la mort, et savoir s appuyer sur équipe
36 Maison Des Adolescents-site Ville
37 Maison Des Adolescents-site CHU
38 MDA de Rouen bi-site Structure bi-site : MDA site Espace du Palais MDA site CHU Coordination unique pour les deux sites Un responsable médical pour chacun des sites Aux activités complémentaires et spécifiques - Accueil spontané et de première ligne : Site Espace du Palais, 11 allée Eugène Delacroix / Accueil sur RV et sur indications médicales : Site CHU
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