LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS

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1 LES DOSSIERS DE N Octobre 2012 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS TRAJECTOIRES, ENJEUX ET DEVENIR Connexions et interdépendances Fascicule 5

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3 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS TRAJECTOIRES, ENJEUX ET DEVENIR Connexions et interdépendances DIRECTEUR de la PUBLICATION : Daniel HUART COORDINATION du DOSSIER : Arnaud DEGORRE, Edwige CROCQUEY COLLABORATION au DOSSIER : Nathalie BETREMIEUX, Edwige CROCQUEY, Nathalie DELATTRE, Laure LEROY, David DESRIVIERRE, Jean-Christhophe VANDEPUTTE (Insee) SUIVI PARTENARIAL : Philippe BOUCHEZ, Stéphane HUMBERT, Grégory MARLIER (Conseil Régional), Nicolas GROSSE, Cécile SENTIS (SGAR) CARTOGRAPHIE : Évelyne LORENSKI, Martine SÉNÉCHAL RÉDACTRICE en CHEF : Nathalie DELATTRE CORRECTEUR RÉVISEUR : Claude DELEVALLEZ COORDINATION TECHNIQUE du DOSSIER : Lambert WATRELOT MAQUETTE, COUVERTURE et COMPOSITION : Annick CEUGNIEZ, Olivier MAJCHERCZAK, Claude VISAYZE et Lambert WATRELOT VENTE : par correspondance CNGP - Insee BP AMIENS CEDEX ou via Internet : - Tél. : Sommaire En synthèse Contexte Infrastructures de transports : l'inscription des espaces dans les réseaux Utilisation de l'espace : concurrence et complémentarité Mobilités résidentielles Migrations alternantes : (dé)connexions entre lieu de vie et lieu de travail Mobilités des richesses : de la richesse produite à la richesse perçue Accessibilité aux services et connectivité Relations commerciales et financières : la face cachée des liens territoriaux Lecture transversale des connexions entre territoires Pour en savoir plus Page 02 Page 04 Page 08 Page 12 Page 18 Page 24 Page 30 Page 36 Page 40 Page 43 Page 45 INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DES ÉTUDES ÉCONOMIQUES DIRECTION RÉGIONALE NORD-PAS-DE-CALAIS 130, avenue du Président J.F. Kennedy - BP LILLE CEDEX DIRECTEUR RÉGIONAL : Daniel HUART SERVICE ADMINISTRATION DES RESSOURCES : Ariel PÊCHER SERVICE STATISTIQUE : François CHEVALIER SERVICE ÉTUDES ET DIFFUSION : Arnaud DEGORRE Dépôt légal Octobre 2012 Insee 2012 Imprimerie Becquart IMPRESSIONS - 67, rue d'amsterdam TOURCOING Téléphone : Télécopie :

4 Les quatre premiers fascicules de l'étude «Espaces du Nord-Pas-de-Calais : trajectoires, enjeux et devenir» décrivent les territoires selon les spectres de la démographie, de l'économie, du développement humain ou des pratiques citoyennes et des coopérations territoriales. L'objet de ce cinquième fascicule est d'étudier les connexions entre ces différents territoires et comment elles évoluent. Une situation géographique qui implique de nombreux enjeux La région Nord-Pas-de-Calais est une région très urbanisée qui s'est dotée d'un réseau routier dès l'antiquité où l'empire romain et Jules César y avaient établi un réseau important de voies romaines. Écho de cette histoire, la région aura accueilli dans un passé plus récent la première autoroute française, l'a1. Les canaux et les voies navigables s'y sont également développés, surtout à partir du XVII e siècle et l'ère industrielle. Au début des années 1990, la troisième ligne TGV connecte Lille à Paris et permet le trajet Lille-Lyon en quelques heures. Le TER est également très utilisé dans la région. Enfin, le Nord-Pas-de-Calais accueille trois grands ports littoraux et plusieurs ports fluviaux ainsi que le tunnel sous la Manche. La situation géographique de la région Nord-Pas-de-Calais, au cœur de l'europe, implique de nombreux enjeux en termes de cohésion territoriale, nationale voire internationale, et de développement durable. Ainsi, face à l'engorgement routier autour de Lille et au souci de diminuer l'empreinte carbone des différents déplacements, des projets visant à développer le recours aux transports en commun pour les personnes et le fret ferroviaire et fluvial pour les marchandises, figurent au schéma national des infrastructures, tels que le contournement sud-est de Lille, le projet Canal Seine Nord Europe ou encore la création d'un service d'autoroute ferroviaire du Nord-Pas-de-Calais vers Bayonne. Quant aux enjeux d'aménagement et dans le cadre des objectifs du Grenelle de l'environnement (visant à économiser l'espace, à la sobriété énergétique et à préserver les ressources naturelles), l'état a lancé sur le territoire de l'aire métropolitaine de Lille (AML) une démarche partenariale visant à repenser la planification de l'espace via le prisme du développement durable. L'État a ainsi lancé dès 2009 avec les acteurs du territoire de l'aml la définition d'un cadre de cohérence de l'aménagement et des transports. Des déplacements importants dans la région L'organisation urbaine du Nord-Pas-de-Calais, sous la forme d'un réseau d'agglomérations, entraîne de nombreux déplacements pour ses habitants. En France, seules les régions Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d'azur présentent une urbanisation aussi intense avec de tels flux de mobilité. Depuis vingt ans, l'artificialisation se poursuit, surtout au détriment des espaces agricoles. De plus, elle se poursuit là où elle était déjà importante. Elle est même plus rapide que la décohabitation. Se posera sans doute à terme la question de la disponibilité des terrains à bâtir. Ces nombreux déplacements nécessitent un réseau de transports très développé : plus de km de routes (autoroutes, nationales et départementales), km de voies ferrées pour 211 gares et 680 km de voies navigables dont 241 à grand gabarit. En revanche, le réseau est saturé sur les grands axes autour de Lille : près de véhicules par jour sur l'a1 et près de véhicules par jour sur l'a25. Quelques points difficiles existent autour de Dunkerque et Valenciennes mais sans aucune mesure avec ce qui se passe autour de Lille. Enfin, le trafic TER ne fait lui aussi qu'augmenter avec près de 30 % de progression en cinq ans. Les mobilités résidentielles structurent le territoire Les mobilités résidentielles des habitants jouent un rôle essentiel dans l'organisation et la nature des espaces : équipements, habitat, infrastructures de transport, etc. En 2007, plus d'un habitant sur cinq du Nord-Pas-de-Calais n'habite pas dans la même commune que cinq ans auparavant. Les migrations résidentielles font essentiellement intervenir la métropole lilloise, qu'il s'agisse d'échanges avec l'extérieur de la région ou en interne. Les autres principaux flux internes à la région ont lieu entre zones proches, surtout le long de l'ex-bassin minier. Le comportement résidentiel des habitants a évolué : après un exode vers les villes-centres jusqu'au milieu des années 70, s'est développée une périurbanisation, massive jusqu'au début des années 90 et modérée depuis. Le solde migratoire de l'agglomération lilloise s'est ainsi détérioré et le déficit migratoire s'est résorbé dans l'ex-bassin minier. Les cadres sont nombreux à quitter la métropole pour s'installer aux abords afin d'accéder à un meilleur cadre de vie pour un coût d'accès au foncier moindre. Cela génère des mobilités professionnelles importantes. 2 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

5 L'essor des migrations alternantes, traduction des liens territoriaux L'extension de la tâche urbaine entraîne une forte augmentation des migrations alternantes qui nécessite l'amélioration des réseaux de transport. Certaines agglomérations comme Arras ou Valenciennes offrent de plus en plus d'emplois aux actifs d'autres zones. D'autres comme Saint-Omer se résidentialisent et au contraire laissent sortir des actifs allant travailler dans d'autres zones. Depuis vingt ans, les migrations alternantes ont augmenté sur tout le territoire régional, en particulier avec l'agglomération lilloise, pour de courtes et longues distances. La majorité des cadres sont mobiles, et la majorité des actifs mobiles sont des ouvriers ou des actifs ayant des professions intermédiaires. Par ailleurs, une polarisation de l'emploi se dessine : les centres d'emploi ont tous étendu et intensifié leur aire d'influence. Il reste très peu d'espaces qui ne soient pas sous l'influence d'un pôle d'emploi. Quelques territoires encore «isolés» Malgré tout, il reste quelques territoires connaissant des difficultés d'accessibilité aux équipements, en particulier aux équipements de la gamme supérieure (hôpitaux, lycées, hypermarchés). Il s'agit de quelques communes de l'arrière-pays du Boulonnais et du Montreuillois. Pour ces communes, l'accès aux équipements de la gamme supérieure est supérieur à 40 minutes aller et retour, alors que ces communes bénéficient de routes de «rattachement» et d'un réseau routier convenable. Évidemment, cette moindre accessibilité est sans aucune mesure avec d'autres territoires français de haute montagne ou ruraux par exemple où ces temps accès sont souvent supérieurs à1h30min. De plus, pour ce qui concerne l'accès à Internet, de nombreuses communes du Pas-de-Calais ne sont pas complètement éligibles au haut débit. Une lecture transversale des territoires Pour synthétiser toutes ces connexions entre les territoires régionaux, il est nécessaire d'en faire une lecture transversale. Chacune des connexions repérées, qu'elle soit liée à une infrastructure, un flux de personnes ou d'actifs, des échanges de biens ou de services, a été schématisée sur une carte, sans oublier les liaisons avec les régions limitrophes. En découle une cartographie qui permet d'identifier le rôle prépondérant de la métropole lilloise dans la région Nord-Pas-de-Calais. Le réseau de transport et les différentes mobilités se structurent en étoile autour le Lille. Un fonctionnement similaire, mais à une bien moindre échelle, existe autour des principales villes de la région. Des systèmes secondaires se dessinent ainsi, sur le littoral, sur le versant ouest et sur le versant est du bassin minier, sans que ces derniers ne soient intégrés les uns aux autres. De plus, les flux de migrations résidentielles sont de plus en plus importants de et vers la métropole, la tâche urbaine s'accroissant autour de Lille. De fait, les migrations alternantes n'ont fait qu'augmenter en vingt ans. L'accès aux équipements est facilité autour de ces axes même si certains territoires restent isolés, reliés aux pôles par des routes de «rattachement». Enfin, pour l'activité économique, le constat est moins tranché : la dépendance et le contrôle ne sont pas uniquement le fait de l'agglomération lilloise, même si celle-ci concentre de nombreux établissements liés à des groupes ou des exportateurs. LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 3

6 La région Nord-Pas-de-Calais est structurée en des espaces reconnus et différenciés : pôles urbains, zones littorales, parcs naturels régionaux, zones industrielles, bassins de vie, etc. Sa dynamique d'ensemble évolue en fonction de différents flux qui s'inscrivent sur son territoire. Ces flux sont de natures multiples et engendrent donc des organisations différentes. Tous ces flux ne font d'ailleurs pas l'objet d'une lecture détaillée dans ce fascicule mais permettent d'illustrer la multiplicité des liaisons au sein du territoire régional. Globalement, seule la capitale régionale peut se prévaloir d'un statut d'agglomération internationale. Elle dispose de liens intenses avec l'étranger, soit directement avec en particulier la Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, soit indirectement, en utilisant Paris comme relais dans ses relations internationales. Au niveau infrarégional, le même principe de liaisons directes et indirectes est à l'oeuvre : cette fois, la capitale régionale sert de pivot d'échanges avec l'extérieur de la région, pour les autres villes du Nord-Pas-de-Calais. Les flux de personnes : des mobilités courtes et des mobilités longues Les flux de personnes peuvent être de deux natures : les mobilités de courte et de longue distance. L'intensité de ces mobilités n'a pas les mêmes conséquences sur la structuration du territoire et les déterminants de la mobilité résidentielle de courte distance ne sont pas identiques à ceux de la mobilité de longue distance. Sur ces deux dernières décennies, la part de la mobilité intracommunale décroît tendanciellement alors que les mobilités intradépartementales et intrarégionales augmentent. Cela suggère une modification sensible des raisons de déménager, malgré une évolution modérée du taux global de mobilité. La mobilité proche est en effet plutôt induite par des événements qui touchent aux caractéristiques du ménage et du logement, alors que la mobilité lointaine est plutôt associée à une mobilité professionnelle. Les interactions des agglomérations en Nord-Pas-de-Calais induisent une dynamique propre à la région dans laquelle les mobilités courtes et longues sont à examiner en fonction de l'accessibilité des territoires et des marchés locaux du travail. Des actifs sont amenés à travailler dans une agglomération distincte de leur agglomération de résidence, s'inscrivant dans des navettes domicile-travail interurbaines d'une intensité bien plus élevée qu'ailleurs en France. Les flux de biens et de services : des circuits courts et des filières intégrées L'organisation d'un territoire dépend également des flux de biens et de services qui peuvent notamment se structurer à travers des circuits courts ou dans des filières intégrées. Ces modes de distribution présentent en effet des atouts d'efficacité, avec des liaisons rapides entre les acteurs, tout en répondant à des impératifs de développement durable, en limitant la durée des transports. En général, un circuit court est un circuit de distribution dans lequel il existe un petit nombre d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur. Les circuits courts font partie de la problématique de la révision des modes de production et de consommation, qui est l'un des enjeux du développement durable. Ils sont fréquemment évoqués en France, en particulier lors du Grenelle de l'environnement. Pour les produits agricoles, par exemple, un circuit court est un mode de commercialisation qui s'exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu'il n'y ait qu'un seul intermédiaire. Les circuits courts étaient historiquement des modes de distribution très répandus, notamment aux abords des villes. L'agriculture périurbaine était une fonction ancienne d'approvisionnement des villes. Il y avait par exemple des villages maraîchers autour de Paris pour approvisionner les halles et les marchés. Les circuits courts ont décliné au cours du XX e siècle avec l'étalement urbain, le développement des transports, et l'internationalisation des marchés et des structures industrielles. Dans certains secteurs de l'économie, on parle de filière intégrée lorsque les agents économiques des diverses phases du cycle de vie des produits sont directement coordonnés entre eux par des «contrats de filière», sous l'égide par exemple d'une centrale coopérative. Une filière intégrée ressort à la fois des principes économiques d'intégration verticale (contrôle de l'ensemble des stades de production, transformation et distribution), d'intégration horizontale (économies d'échelle en regroupant certaines activités) et du mode d'organisation relevant de l'entreprise en réseau. Le Nord-Pas-de-Calais présente plusieurs atouts pour donner un second souffle aux circuits économiques courts. Sa diversité sectorielle et l'importante densité d'établissements productifs et de services permet de rassembler, en un même territoire, l'ensemble des compétences et des facteurs économiques pour relier les sites de production et les sites de consommation. En outre, la densité exceptionnelle de population permet d'atteindre un effet de seuil quant à la viabilité commerciale des filières courtes. Les atouts se trouvent renforcés à l'échelle de l'espace transfrontalier franco-belge, qui apparaît d'ores et déjà comme un espace de déploiement de filières économiques, comme en attestent les flux de travailleurs frontaliers et les imports/exports qui restent des flux de proximité. Dans le domaine agricole, le développement des circuits courts est soutenu dans le cadre de la programmation FEADER via le réseau rural français, co-piloté par l'état (la DRAAF) et le Conseil régional. Parallèlement, le Nord-Pas-de-Calais bénéficie d'atouts stratégiques dans le modèle prégnant des circuits longs et de l'économie monde. Les ports de Dunkerque et Calais offrent des capacités logistiques d'envergure pour s'intégrer dans un processus de production et de consommation international. La région fait partie des plus grandes exportatrices et importatrices parmi les régions françaises. Les spécialisations productives de la 4 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

7 région correspondent d'ailleurs à des marchés de masse d'échelle à tout le moins nationale, voire internationale : les industries agroalimentaires, l'automobile, le ferroviaire, etc. Si la filière intégrée enphasedeproductionprendtoutsonsensdans la région la concentration des constructeurs et de leurs sous-traitants en témoigne la région reste axée sur des débouchés commerciaux de longue distance et joue d'ailleurs la carte de la logistique, en connectant les mailles autoroutière, ferroviaire et portuaire, en particulier avec le futur canal Seine Nord Europe. Entre circuits courts, filières intégrées et économie mondiale, la gestion des fluxdebiensetdeservicesdanslarégionsepose donc à des échelles diverses, sans doute plus complémentaires que contradictoires. Les flux d'idées : des réseaux d'universités, de recherche et innovation, des pôles de compétitivité Accompagnant les flux de personnes et de biens, la région est au cœur de réseaux d'idées, que ce soient des réseaux universitaires, de recherche et d'innovation ou des pôles de compétitivité. La mobilité des savoirs et des connaissances est devenue une composante essentielle du lien entre territoires, en particulier à l'échelle des métropoles. Accélérée par le déploiement des technologies de l'information et de la communication, cette mobilité invisible et impalpable est néanmoins un accélérateur des connaissances, facilitant l'innovation et la constitution de nouveaux réseaux économiques et sociaux. L'imbrication croissante entre les flux de savoirs et les infrastructures numériques s'illustre en particulier dans les cas des pôles universitaires et de recherche, à l'instar des réseaux gravitant autour de l'université Lille Nord de France. L'Université Lille Nord de France, dont l'organisation actuelle a été mise en place en 2008, est un Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) au statut d'établissement public de coopération scientifique. Il regroupe six universités, deux écoles (École centrale de Lille et Mines de Douai) et 14 institutions membres associées (Sciences Po Lille, CHRU, etc.). Ces différents organismes ont besoin d'échanger en permanence et des solutions sont trouvées pour faciliter ces échanges. Par exemple, Noropale est le réseau régional de l'enseignement supérieur et de la recherche de la région Nord-Pas-de-Calais. Il est raccordé à l'internet par l'intermédiaire du Réseau national de la technologie et de la recherche (Renater). L'architecture du réseau a été conçue de manière à ce que les liaisons du cœur de réseau et de l'accès à Renater ne soient jamais congestionnées, même si tous les sites utilisent leur liaison à 100 % de leur capacité. Noropale interconnecte 20 sites principaux dont les débits d'accès en janvier 2011 varient de 10Mb/s à 200Mb/s. Implantée au cœur de l'europe du Nord-Ouest, au croisement des grands axes de circulation, vers Paris, Londres, Bruxelles, Amsterdam, l'université Lille Nord de France a placé la construction de l'espace européen et le développement international au cœur de son projet. Elle encourage le rayonnement international des projets et des chercheurs et entend faciliter la mobilité internationale. Ainsi en 2009, 12,5 % des enseignants-chercheurs du Nord-Pas-de-Calais sont de nationalité étrangère, soit le taux le plus élevé en France (8,4 % en moyenne nationale). La région attire moins d'étudiants étrangers mais les étudiants nordistes sont très mobiles dans le cadre du réseau Erasmus : le Nord-Pas-de-Calais arrive en 3 e position des régions françaises dans ce domaine. En outre, les projets internationaux se multiplient, les co-publications avec le Royaume-Uni, la Belgique ou l'allemagne augmentent de manière significative. Les réseaux de recherche et les échanges de savoirs sont également nombreux dans la sphère privée et la sphère économique. Les acteurs régionaux de l'innovation favorisent les échanges dans ce domaine par des financements (Oséo, Crédit impôt recherche, etc.), la mise en place d'un réseau (J'innove en Nord-Pas-de-Calais) ou encore le suivi et la mise en œuvre de la stratégie régionale d'innovation (NFID : Nord France innovation développement). Dans une économie de plus en plus ouverte, la volonté de tous les acteurs de s'organiser en réseaux permet d'accroître leur résistance et de s'adapter au tissu économique régional. Les pôles de compétitivité ont ainsi pour mission de faire émerger des projets d'innovation de recherche et développement et de favoriser la collaboration entre laboratoires, entreprises et centres de formation. La région Nord-Pas-de-Calais en compte sept : I-TRANS - pôle transports ; UP-TEX - pôle textiles innovants ; AQUIMER - pôle produits aquatiques ; PICOM - pôle industries du commerce ; NSL - pôle nutrition-santé-longévité ; MAUD - pôle matériaux et applications pour une utilisation durable ; TEAM 2 - pôle technologie de recyclage, de valorisation des déchets et recyclabilité des matières et matériaux. Les pôles d'excellence régionaux complètent ce dispositif de développement sectoriel des entreprises : l'image, les industries agroalimentaires, la logistique, la filière bois, la plasturgie, la mécanique, les matériaux et biens d'équipements industriels, les éco-activités, l'ubiquitaire Lille Nord de France, le Bâtiment et Travaux Publics, l'automobile, Énergie 2020, Textile Mode Matériaux (TMM). Des réseaux de villes et des systèmes métropolitains Quand les flux de personnes, de biens et de savoirs sont intenses et récurrents, ils peuvent engendrer la formation de réseaux, notamment de réseaux de villes et de systèmes métropolitains. Les réseaux de villes s'inscrivent dans la volonté des années 90 d'actualiser et de relancer les outils d'organisation de l'armature urbaine. D'un côté, des réseaux de villes permettent à des villes moyennes d'unir leurs forces pour atteindre un seuil métropolitain de habitants, de l'autre des «chartes d'objectifs» permettent à des métropoles de se positionner dans l'espace européen et de développer leurs fonctions tertiaires internationales. Les champs d'applications des réseaux de ville sont multiples : le développement économique et social (filière offre LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 5

8 foncière, cohésion sociale, etc.), le développement universitaire, la recherche et la formation (promotion des relations laboratoires de recherche/entreprises, coordination des offres en formation universitaires existantes, mobilités et relations facilitées entre étudiants, enseignants et chercheurs, dans les villes du réseau, etc.), le développement du tourisme, de la culture et des sports, l'amélioration des communications matérielles et immatérielles (organisation des transports entre les villes du réseau, mise en place de nouvelles techniques d'information et de communication, etc.), la mise en réseau de l'offre d'équipements et de services publics et l'amélioration de l'environnement. Considérée à part entière, chaque grande ville, ou métropole, est en elle-même un système territorial complexe, dont les capacités de changement, de bifurcation, de mobilisation stratégique sont particulières. Pour les saisir, il faut prendre en compte la configuration métropolitaine de chaque ville. Certaines agglomérations métropolitaines (Bordeaux, Toulouse) poursuivent leur croissance sur le mode de l'aire centrée, avec ses radiales, ses périphériques. Sans rivale métropolitaine à plus de 100 km à la ronde, elles tendent à constituer de véritables villes-régions, qui prolongent l'histoire millénaire des relations villes-campagnes, et leur posent désormais le défi de la soutenabilité. D'autres agglomérations métropolitaines, parce qu'elles sont plus proches les unes des autres, ou parce qu'elles côtoient de nombreuses villes moyennes, tendent plutôt à poursuivre leur promotion métropolitaine sur le mode de la grappe, ou d'alliances de villes, en fonction de l'intensité des liens interurbains que les ménages et les entreprises nouent. Émergent ainsi de vastes métropoles élargies, plus ou moins polycentriques (région urbaine de Lyon, métropole de la Côte d'azur), linéaires (sillon alpin, sillon lorrain) ou en émergence (Nantes-Rennes). Lorsque la densité démographique est importante, on rejoint la situation des vastes conurbations du Nord-Pas-de-Calais : sur la façade littorale, dans l'agglomération lilloise, le long du corridor minier, de vastes espaces d'échanges sont rendus visibles et matérialisés par les infrastructures qui les soutiennent, l'occupation des sols qu'ils conditionnent. L'objet de ce chapitre est d'en démontrer la réalité, de qualifier la nature des échanges et des flux qui y opèrent, de saisir comment ces réseaux sont eux-mêmes connectés à des échelles locales ou au contraire régionales. 6 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

9 Le réseau numérique de l'enseignement supérieur et de la recherche Noropale Source : LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 7

10 L'analyse des infrastructures et des réseaux de transports sur le territoire du Nord-Pas-de-Calais permet de mieux comprendre les différentes mobilités, qu'elles soient professionnelles, résidentielles, scolaires, financières, liées à l'accès aux équipements et aux services, ou encore commerciales. Elle décrit précisément les infrastructures et les connexions qu'elles engendrent, identifie les portes d'entrée du territoire et tout autre élément qui pourrait faciliter les mobilités, comme le maillage routier fin, ou au contraire les compliquer, comme le trafic routier en constante progression. À l'origine de la structuration du territoire, la population est venue s'installer là où se trouvaient les emplois. L'afflux de personnes a créé de nouveaux besoins en termes de biens, de services et d'équipements, qui ont attiré à leur tour de l'activité économique. Les flux de biens, de marchandises et de personnes se sont donc concentrés dans les zones urbaines, en particulier dans l'agglomération lilloise. Des infrastructures se sont mises en place ou vont l'être dans les années à venir : l'a1 et l'a25 dans les années 60, le TGV dans les années 90 et le canal Seine Nord Europe d'ici quelques années. La structuration du territoire organise la circulation des biens et des personnes Dans le Nord-Pas-de-Calais, l'essentiel des flux, aussi bien de voyageurs que de marchandises, sont concentrés dans la communauté urbaine de Lille. Les zones urbanisées se structurent également autour d'agglomérations importantes comme Arras ou Dunkerque, ou de zones caractérisées par un tissu dense et ininterrompu de communes urbaines situées dans l'ancien bassin minier. Ces régions urbaines denses concentrent de grands centres de production et de consommation et génèrent des flux journaliers de voyageurs entre leur domicile et leur lieu de travail ou d'étude. L'industrieresteuneactivitéimportantedansleNord-Pas-de-Calais,qui continue, comme dans les autres régions, à structurer et à générer les principaux flux de marchandises. Généralement, les centres de production industrielsimportentdesmatièrespremièresetdesproduitssemi-finis, puis les réexportent aux régions mitoyennes immédiates une fois traités. Les produits de l'industrie automobile et de la construction électronique et mécanique du Douaisis et du Valenciennois, ceux des industries métallurgiques de Dunkerque, ceux des industries textiles et de l'habillement de Roubaix et Cambrai, ceux de l'industrie agroalimentaire du Boulonnais et des Flandres, ceux de la chimie, du plastique et du pétrole de Dunkerque, constituent l'essentiel des flux d'importations et d'exportations de la région. Ces échanges import et export ont lieu majoritairement entre régions limitrophes et restent principalement dans l'union européenne : en 2005, 77,4 % des exportations et 60,3 % des importations du Nord-Pas-de-Calais se faisaient avec l'union européenne. L'internationalisation des échanges économiques, la tendance croissante à la mobilité des personnes et la dynamique de métropolisation créent des besoins d'ouverture à d'autres pays. Le réseau TGV et l'accès rapide à différents aéroports permettent de répondre aux attentes des voyageurs. Pour les marchandises, on peut compter sur les ports de Dunkerque (57 millions de tonnes en 2006, dont 2 millions conteneurisés) ou Calais, avec 42 millions de tonnes de trafic transmanche. Le port fluvial de Lille ou la plate-forme multimodale de Dourges sont également des relais pour l'accessibilité au continent européen. Ces facilitateurs de flux ont favorisé l'émergence de nouvelles activités liées à la chaîne d'approvisionnement (zones de conditionnement et de stockage, prestations logistiques) autour des anciens bassins industriels, et à la grande distribution. Un trafic routier important autour de Lille Les trafics routiers sont en grande partie le reflet de la répartition de la population et des emplois sur le territoire. Les flux routiers dans la région Nord-Pas-de-Calais ont donc essentiellement lieu depuis ou vers la métropole lilloise. Ainsi, cette zone d'emploi accuse un trafic important lié aux activités économiques et aux déplacements domicile-travail. Elle connaît d'ailleurs d'importants problèmes de congestion aux heures de pointe. Les autoroutes A1 au nord de Dourges et A25 entre Armentières et Lille sont les plus concernées. Sur l'a1, les trafics moyens journaliers annuels sont ainsi compris entre véhicules à Dourges et véhicules au niveau de Ronchin, au sud-est de Lille. Sur l'a25, aux abords de Lille, véhicules sont comptabilisés en moyenne par jour. En ce qui concerne les véhicules poids lourds, la situation géographique de la région, au sein d'un corridor reliant l'europe du Sud à celle du Nord, favorise le trafic de marchandises. Ainsi, l'a1 voit passer véhicules par jour au niveau de la plate-forme multimodale de Dourges. Toutefois, le trafic poids lourd excède rarement le quart du trafic total. Par ailleurs, il n'y a pas de réelle rupture du trafic routier à la frontière franco-belge, contrairement à ce qui est constaté pour les autres modes de transport comme le fer. Pour résoudre les difficultés de saturation du réseau routier, les pouvoirs publics travaillent à offrir de nouvelles alternatives comme le train pour le trafic de voyageurs ou les voies d'eau pour le trafic de marchandises. Un trafic ferroviaire en étoile autour de la capitale régionale La région Nord-Pas-de-Calais se caractérise par un maillage urbain serré, particulièrement dans la métropole lilloise et sa périphérie. La densité de population est de hab./km² dans l'arrondissement de Lille, contre 324 dans la région et 109 en France. Ces populations denses se concentrent sur un réseau de villes faiblement espacées. Ce réseau est principalement constitué en étoile autour de Lille par les villes de Roubaix, Tourcoing, Valenciennes, Douai, Lens, Béthune et Arras. Les mutations socio-économiques, en concentrant le dynamisme de développement sur les grandes agglomérations, soutiennent une tendance à la métropolisation. Dans le même temps, la mobilité des habitants augmente fortement, provoquant 8 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

11 le décloisonnement des anciennes aires de recrutement d'emploi et un élargissement des aires urbaines, comme en témoigne la soudure progressive du bâti entre l'agglomération lilloise et l'ancien bassin minier. Face à cet éloignement croissant entre lieux de résidence, d'emploi, de formation, de loisirs, et de consommation, l'intensification des déplacements créant souvent une nécessité de liaisons régulières entre territoires régionaux, l'impératif d'accessibilité aux métropoles constitue une problématique essentielle des transports collectifs dans une région urbaine. Dans le Nord-Pas-de-Calais, les bassins de population sont irrigués par km de voies ferrées et 211 gares et haltes. Le réseau ferroviaire est principalement constitué en étoile autour de Lille, la métropole lilloise attirant des voyageurs venant principalement de Douai, Lens, Valenciennes et Hazebrouck. Chaque jour, la gare de Lille Flandres accueille plus de voyageurs. En revanche, les flux transversaux entre les autres gares sont beaucoup plus marginaux. La réponse ferroviaire au besoin de mobilité semble s'inscrire durablement comme tendance de fond en constante progression. Entre 2002 et 2007, les trafics du Transport express régional (TER) ont progressé de 29 % dans la région. Le trafic fluvial en évolution Le réseau navigable du Nord-Pas-de-Calais se déploie sur 680 km, dont 241 km à grand gabarit. Le port fluvial de Lille a vu transiter 1,3 million de tonnes de marchandises en 2007 (contre 17 millions de tonnes pour le port fluvial de Gand par exemple). Les matériaux de construction, les produits agricoles, et les minerais et ferrailles représentent l'essentiel des marchandises transportées par voie d'eau dans la région en Par ailleurs, le trafic fluvial peut également se faire par le port fluviomaritime de Dunkerque (1,8 millions de tonnes en 2007). Le trafic fluvial connaît un regain d'intérêt depuis quelques années car il présente de nombreux avantages. Sur le plan du respect de l'environnement, il induit nettement moins de nuisances en termes de pollution et d'effets climatiques que le transport routier. Les coûts d'infrastructures et les coûts externes du transport fluvial comme l'accidentologie ou encore le bruit, sont également les plus bas de tous les modes de transport. Concernant le respect des délais, le transport fluvial est particulièrement fiable. En outre, ce mode de transport présente un potentiel de développement important par rapport aux autres modes. En effet, la route étant saturée et le rail ayant des difficultés à accroître sa capacité de transport de fret, le développement du fluvial pourrait être l'une des solutions pour absorber des trafics supplémentaires. Dans la région Nord-Pas-de-Calais, les volumes transportés sont peu élevés, en particulier si on les compare aux tonnages transportés en Belgique, en particulier dans les zones portuaires de Flandre. Le trafic sur l'escaut du sud de Valenciennes jusqu'à la frontière belge est compris entre 5,4 et 5,7 millions de tonnes. La faiblesse des flux est due à des problèmes d'accessibilité au réseau fluvial. Des efforts sont poursuivis pour permettre une meilleure connexion avec le réseau nord-ouest européen, avec l'aménagement à tonnes, des liaisons Deûle-Lys et Escaut avec la Belgique. Des travaux sont également effectués pour augmenter l'accessibilité du port de Dunkerque. Les communications entre le réseau du Nord-Pas-de-Calais et le bassin de la Seine sont également problématiques. La liaison entre ces deux ensembles est assurée actuellement par le canal du Nord, de catégorie II ( tonnes). Le canal à grand gabarit Seine Nord Europe pourrait apporter une réponse à ce problème d'accessibilité, ainsi que de nouvelles perspectives. Le projet Seine Nord-Europe (SNE) est en effet une des priorités des lois Grenelle et du schéma national des infrastructures de transport. Les travaux de mise au gabarit du réseau fluvial régional préalable à la mise en service du canal SNE contribueront aux liaisons vers le réseau fluvial belge et vers le port de Dunkerque. Ce projet sera structurant pour le développement de la fonction logistique régionale, son insertion territoriale sera approfondie comme par exemple via des projets de mise en synergie avec le projet de plateforme de Marquion. 10 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

12 Trafic fluvial Rotterdam Trafic total (en T) Zeebrugge Kanaal Gent - Brugge - Oostende Kanaal Gent-Terneuzen Antwerpen Dunkerque Canal Dunkerque - Valenciennes Lys Deule Lille Haut Escaut Leie Boven-Schelde Gent Zeekanaal Brussel-Schelde Bruxelles Canal Charleroi - Brussel Albertkanaal Meuse Canal Albert Maastricht Canal de Lanaye Liège Aachen Ports fluvio - maritimes Arras Escaut Valenciennes Sambre Charleroi Namur Extrait de la BdCarto I.G.N Année : 2006 pour la France, 2007 pour la Wallonie, 2006 (WZ) et 2007 (NV De Scheepvaart) pour la Flandre Canal du Nord Laon Charleville-MØzières Luxembourg Trier Moselle N 0 50 Kilomètres 100 Metz Source : Service public de Wallonie - DGO2 NV De Scheepvaart et Waterwegen en Zeekanaal NV (Belgique) Voies navigables de France (France). LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 11

13 Pour mieux comprendre les connexions entre les territoires, il est pertinent de comprendre comment ceux-ci sont structurés et quelles transformations ils ont connues. Ainsi, les territoires se composent d'espaces artificialisés, agricoles et naturels. Ils peuvent connaître une urbanisation et/ou un étalement urbain, avec ou non-densification du bâti. Ces différentes composantes vont alors influencer les échanges entre les territoires. Une densification à favoriser? De nos jours, l'artificialisation des sols et l'urbanisation sont généralement perçues comme une tendance à combattre. Pourtant, depuis le Moyen-Âge et jusqu'au XIX e siècle, la ville était considérée comme le lieu de civilisation par excellence apportant une réelle sécurité à ses habitants. C'est par la suite qu'ont été valorisés les bienfaits de la nature, en opposition à l'insalubrité et à l'insécurité des villes d'alors qui s'industrialisaient. C'est aussi à cette période qu'ont émergé les cités-jardins en périphérie directe des agglomérations, entraînant une urbanisation à faible densité. Ce mouvement s'accompagne de l'émergence des premières formes de transports en commun, comme le chemin de fer, qui facilitent la mobilité des populations. Le développement de l'automobile et sa démocratisation entraînent un fort accroissement de l'étalement urbain, car les déplacements s'affranchissent de la dépendance liée aux transports en commun. Ces urbanisations de très faible densité se multiplient alors essentiellement par le réseau routier. La ville est, par essence, le lieu favorisant les échanges et les interactions entre les individus, d'où peut-être le progrès, la culture et le développement. De plus, la ville peut s'orienter vers l'économie de surface et de moyens et ainsi participer à l'effort de protection du milieu naturel. Toutefois, elle est confrontée à une population en croissance à loger, un manque de surfaces disponibles, des espaces verts à préserver et des aspirations individuelles à un meilleur cadre de vie. Il s'agit en réalité de déterminer quelles sont les formes urbaines les plus efficaces et les plus souhaitables pour les habitants pour répondre à l'augmentation de la population, des ménages, etc. et partant de là quels rythmes d'artificialisation et d'étalement urbain peuvent être acceptés. Un objectif est la ville durable de demain. Cette ville devra être sobre en consommation d'énergie, économe en consommation d'espace mais aussi respectueuse des aspirations de ses habitants, ce qui devrait permettre de lutter contre l'étalement urbain, fruit de l'aspiration légitime des ménages de vivre au grand air. Artificialisation, urbanisation ou étalement urbain : des phénomènes qui se croisent L'artificialisation des sols n'est pas synonyme d'urbanisation. Ainsi, une surface artificialisée est une surface retirée de son état naturel, forestier ou agricole (friche, prairie naturelle, zone humide etc.), qu'elle soit bâtie (immeuble, entrepôt, etc.) ou non (espaces verts urbains, équipements sportifs et de loisirs, etc.) et qu'elle soit revêtue (par exemple un parking) ou non (par exemple un jardin de maison pavillonnaire). Les surfaces artificialisées peuvent se situer hors des aires urbaines, à la périphérie de villes de moindre importance voire de villages, à proximité des dessertes du réseau d'infrastructures ou encore en pleine campagne. L'étalement urbain correspond à l'expansion géographique des aires urbaines par l'implantation en périphérie des villes, d'habitat (banlieues pavillonnaires, maisons individuelles), au détriment de zones principalement agricoles. Cette dilatation de l'espace urbain se traduit par une diminution de la densité des aires urbaines du fait de l'extension géographique opérée. En d'autres termes, l'étalement urbain décrit le fait que les villes croissent en surface et que le territoire s'artificialise à un rythme beaucoup plus important que ne l'impose le seul facteur démographique. L'étalement urbain est une forme de croissance urbaine mais il ne doit pas être confondu strictement avec celle-ci : la croissance urbaine peut se réaliser sans nécessairement augmenter la surface de l'aire urbaine, par redensification du tissu urbain existant. C'est le renouvellement, la reconstruction, de la ville sur elle-même. Le renouvellement urbain permet de limiter la croissance extra-muros de la ville et donc son étalement. Il s'agit soit de reconstruire des quartiers anciens, souvent vétustes, en en augmentant la densité («croissance verticale»), soit de créer de nouvelles constructions dans les «dents creuses», c'est-à-dire dans les espaces interstitiels restés non construits à l'intérieur des villes. En conséquence, l'étalement urbain implique nécessairement l'artificialisation des sols concernés alors que la réciproque est fausse, l'artificialisation s'expliquant seulement en partie par l'étalement urbain. Enfin, la littérature utilise encore de nombreux autres termes tels que la tache urbaine, le desserrement urbain, la périurbanisation, la rurbanisation, qui tous rendent compte, à quelques nuances près, des phénomènes d'artificialisation des sols et d'étalement urbain. De nouvelles zones d'urbanisation émergent nettement, le long des infrastructures de transport et des frontières. Le développement urbain s'émiette autour de villages, près des dessertes d'autoroutes, voire en plein champ (rurbanisme). Il faut en effet rappeler qu'un peu plus de la moitié des nouveaux espaces artificialisés en une année est consacrée aux activités économiques et aux équipements publics. L'artificialisation n'est donc pas la résultante des seuls facteurs démographiques et de la demande concernant l'habitat, les implantations commerciales et les infrastructures de transports en particulier jouant un rôle important. 12 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

14 Encadré 1 : Évolution des aires urbaines entre 1999 et 2010 On appelle unité urbaine une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins habitants. Le nouveau contour va dans le sens d'une extension de la tâche urbaine. Les unités urbaines ont été redéfinies au 1 er janvier 2010, la précédente version datant de En effet, dans la majorité des cas, les unités urbaines existantes se sont élargies, soit en propre comme Le Quesnoy ou Lumbres, soit en absorbant des unités urbaines limitrophes, comme Armentières avec Bailleul ou Orchies avec Beuvry-la-Forêt. Le zonage en aires urbaines est construit à partir des unités urbaines et des déplacements domicile-travail pour mesurer l'influence des villes en termes d'emplois. Une aire urbaine est un ensemble de communes d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain et par une couronne périurbaine. Cette dernière est formée de communes rurales (au sens du découpage en unités urbaines) ou d'unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. Zonage en aires urbaines 2010 Source : zonage en aires urbaines 2010, recensement de la population 2008 (Insee). Le nouveau zonage en aires urbaines millésimé 2010 fait apparaître une continuité entre les grands pôles (plus de emplois) de la région, en particulier entre l'agglomération lilloise et le bassin minier. Ainsi, le grand pôle de Lille est désormais relié en continu au grand pôle de Saint-Omer et de Béthune-Merville. Cela caractérise une diversification des espaces urbanisés, du moins en termes d'emplois. Une grande majorité du territoire est inscrite dans une grande aire urbaine ou un espace multipolarisé des grandes aires. L'extension des aires urbaines entre 1999 et 2010 reflète la progression de l'étalement urbain. Toutefois, en région Nord-Pas-de-Calais, les contours des aires urbaines ont relativement peu avancé, excepté pour le pôle urbain de Béthune-Merville et celui de Cambrai. Ainsi, l'étalement urbain nordiste paraît modéré. LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 13

15 Évolution de la répartition de la superficie des différents types d'espaces en Nord-Pas-de-Calais entre 1990 et 2009 Source : Sigale (Conseil régional Nord-Pas-de-Calais). Comparaison régionale de la répartition des superficies par type d occupation des sols en 2009 Unité : % Régions Sols artificialisés Sols agricoles Sols boisés et naturels Île-de-France 20,8 49,8 29,5 Nord-Pas-de-Calais 16,5 69,9 13,6 Rhône-Alpes 9,8 34,8 55,5 Picardie 8,3 69,4 22,2 Provence-Alpes-Côte d Azur 7,6 21,9 70,7 Champagne-Ardenne 6,3 62,1 31,7 France 8,8 51,5 39,6 Source : Agreste, Teruti. Une région Nord-Pas-de-Calais fortement urbanisée Les espaces de la région Nord-Pas-de-Calais se sont constitués, pour certains, depuis le Moyen-Âge, autour de pôles agricoles, urbains ou industriels. Depuis toujours, les espaces régionaux ne cessent de se transformer plus ou moins rapidement par la croissance démographique, l'industrialisation, le développement des réseaux de transports. Cependant, aujourd'hui, dans la mesure où l'espace artificialisé s'étend plus vite que la simple hausse démographique, la plupart du temps de manière irréversible et très souvent au détriment de l'espace agricole, il convient de s'interroger sur la place des différents types d'espaces et de leurs interactions. En 2009, les espaces artificialisés de la région Nord-Pas-de-Calais occupent 17 % du territoire régional, soit près du double du niveau métropolitain. Entre 1990 et 2009, cette part s'est élevée de deux points. Les surfaces artificialisées de la région Nord-Pas-de-Calais ont augmenté de plus de 10 %, prenant essentiellement leurs gains sur les espaces agricoles. Par ailleurs, la part des surfaces naturelles est passée de 7,8 % en 1990 à 8,9 % en L'ensemble du territoire régional et, de manière encore plus marquée, les villes, souffrent encore d'une carence d'espaces verts et boisés, malgré une volonté ces dernières années pour accroître leur surface et leur qualité. La région Nord-Pas-de-Calais, en comparaison à la moyenne française, présente des caractéristiques très spécifiques en termes d'occupation du sol, du fait notamment de sa densité de population Encadré 2 : Les sources de l'observation statistique fine du territoire français L'enquête Agreste-Teruti Lucas, Corine Land Cover et Sigale L'enquête Agreste-Teruti Lucas du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire s'intéresse à l'occupation du territoire métropolitain. Elle est effectuée tous les ans par sondage, des relevés étant effectués sur le terrain par des enquêteurs. Trois séries annuelles sont disponibles sur les périodes , et Teruti rend compte des évolutions lentes comme l'avancée de l'urbanisation ou des différents usages des territoires. Ainsi, Teruti est un des outils disponibles pour l'observation statistique fine du territoire français. D'autres outils existent comme Corine Land Cover, base de données européenne d'occupation biophysique des sols, et Sigale (Système d'information géographique et d'analyse de l'environnement) validée par la Région Nord-Pas-de-Calais et cohérente avec l'outil européen Corine Land Cover. Ces deux derniers outils utilisent des méthodes basées sur l'interprétation des images satellite. Ils ont des périodicités et des niveaux de précisions différents qui les rendent complémentaires. Les méthodologies étant différentes, les taux d'artificialisation calculés avec Sigale et Teruti Lucas peuvent être sensiblement distincts. Cependant, les deux méthodes sont comparables et peuvent être présentées de façon complémentaire. 14 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

16 élevée : une part des sols artificialisés de près du double de la France (16,5 % contre 8,8 % en 2009), mais également une part des sols agricoles nettement supérieure à la moyenne nationale (69,9 % contre 51,5 %). À l'inverse, la part des sols boisés et naturels y est près de trois fois moins importante en région : 13,6 % contre 39,6 %. De plus, comparée aux régions limitrophes picarde ou champardennaise, proches par la distance mais aussi par leur géographie, le Nord-Pas-de-Calais présente des similitudes quant à l'importance des sols agricoles avec un poids supérieur à 62 % pour les trois régions. La tradition agricole du nord de la France liée à une topographie favorable aux grandes cultures explique ce constat. Par contre, la part de sols artificialisés du Nord-Pas-de-Calais le distingue nettement des deux autres régions septentrionales : 16,5 % contre respectivement 6,3 % et 8,3 % pour les régions champardennaise et picarde. Enfin, comparé aux autres régions très urbanisées de France comme la région Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'azur ou l'île-de-france, le Nord-Pas-de-Calais se situe toujours parmi les régions les plus artificialisées. Toutefois, en Île-de-France, lapartdes sols artificialisés atteint 20,8%, contre 16,5% pour la région Nord-Pas-de-Calais. A16 D126 Calais Boulogne-sur-Mer N42 Dunkerque N39 A26 A25 D916 Saint-Omer Armentières Lambersart N41 Béthune Liévin Lens Arras Source : Sigale (Conseil régional Nord-Pas-de-Calais), Insee. Espaces artificialisés en 2009 D939 N30 D549 En % 60 ou plus De 50 à moins de 60 De 40 à moins de 50 De 30 à moins de 40 De 20 à moins de 30 Tourcoing De 10 à moins de 20 Moins de 10 Wattrelos Routes et autoroutes Roubaix Marcq-en-Barœul Villeneuve-d'Ascq Lille Douai A23 Hénin-Beaumont D942 Cambrai Valenciennes Variation des espaces artificialisés Maubeuge L'artificialisation se superpose à la densité de population Sanssurprise, lacartographie du tauxd'artificialisation des sols se superpose à celle de la densité de population : les taux les plus importants sont localisés dans l'agglomération lilloise et le long de l'ex-bassin minier Plutôt qu'une comparaison directe des parts de territoires artificialisés en 1998 et 2009, une étude de l'évolution lissée des surfaces artificialisées montre la dynamique spatiale. L'emprise de l'artificialisation semble nette au sein de la métropole lilloise et de l'ex-bassin minier, particulièrement Source : Sigale (Conseil régional Nord-Pas-de-Calais), Insee. dans son versant ouest de Béthune à Douai, ainsi qu'à l'extrême est dans le Valenciennois. Les agglomérations littorales de Dunkerque et Calais affichent également un haut niveau d'artificialisation. En termes d'évolution, l'artificialisation s'accentue dans les zones où elle est déjà à son plus haut niveau, creusant d'autant plus l'écart entre les zones très rurales et les zones très urbaines. Encadré 3 : Une typologie des communes de la région selon l'occupation des sols À l'aide d'une méthode d'analyse des données, cinq classes de communes ont été définies au sein de la région Nord-Pas-de-Calais afin de caractériser les espaces selon leur type d'occupation des sols et leurs évolutions entre 1998 et Ces classes regroupent les communes selon leurs parts d'espaces urbains (zones urbanisées ou pas), d'espaces agricoles (terres cultivées ou prairies) et d'espaces naturels (forêts) en 1998, 2005 et Les variables caractérisant les zones humides et les surfaces en eau n'ont pas été prises en compte. (source Sigale Nord-Pas-de-Calais) Les variables retenues ont été réduites par une analyse en composantes principales puis regroupées selon une classification hiérarchique ascendante afin d'obtenir des classes de communes les plus homogènes possibles selon leurs occupations des sols. Toutefois, une classe de communes rurales demeurait trop importante. Cette classe a donc été scindée en deux selon que le taux d'artificialisation de la commune était inférieur ou supérieur à 10 % de la surface communale totale. LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 15

17 Classification des espaces régionaux Calais Boulogne-sur-Mer Dunkerque Saint-Omer 1 - Les communes rurales «cultures» 2 - Les communes rurales «cultures, prairies» 3 - Les communes «nature» 4 - Les communes «cultures qui s urbanisent» 5 - Les communes «urbain intense» Lille Montreuil Béthune Lens Arras Douai Valenciennes Cambrai Avesnes-sur-Helpe Source : Sigale (Conseil régional Nord-Pas-de-Calais), Insee. Répartition de l'occupation des sols par type d'espace selon les classes en 1998, 2005 et 2009 Source : Sigale (Conseil régional Nord-Pas-de-Calais), Insee. Les communes de la région ont été réparties en cinq classes, les plus homogènes possibles, selon leurs parts respectives d'espace artificiel, agricole et naturel. Les communes rurales «cultures» La première classe, très homogène par rapport à l'occupation des sols, regroupe 335 communes de la région. Ces communes se situent principalement en Flandre maritime et dans l'arrageois. Cette classe se caractérise logiquement par une occupation des sols presque exclusivement consacrée à l'espace agricole (près de 85 % de la superficie), notamment aux espaces cultivés, tandis que la part d'artificialisation demeure très faible, de l'ordre de 7 % des surfaces. En termes d'évolution, ces communes s'artificialisent moins vite que la moyenne régionale et présentent globalement peu de changement. Ainsi, en 1998, la part moyenne d'artificialisation de la classe se situait à 7 % de l'espace contre 7,7 % en En 2009, le village de Noreuil, près d'arras, possède la part maximale d'espace agricole de la région avec 96,5 %. 16 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

18 Les communes rurales «cultures, prairie» La deuxième classe regroupe 408 communes de la région. Ces communes forment un bloc principal comprenant une partie de l'artois et du Ternois. Elles se caractérisent par une part d'espaces agricoles (cultivés ou constitués de prairies pour l'élevage) supérieure à la moyenne régionale associée à une part d'espace artificiel bien inférieure à la moyenne régionale. Ainsi, en 2009, la part d'espaces agricoles atteint 84,5 % alors que la part d'espace artificiel n'est que de 6,9 %. Cette classe connaît globalement peu d'évolution des structures d'occupation des sols. Les communes «nature» La troisième classe regroupe 243 communes de la région. Ces communes se situent principalement en Sambre-Avesnois, dans le Boulonnais et l'audomarois et recouvrent une partie des Parcs naturels régionaux. Elles se caractérisent surtout par une part d'espace naturel la plus importante de la région, mais également par une présence conséquente de terres cultivées, de prairies et de forêts. Elles présentent une part moyenne d'espace naturel de 23,4 % alors que la moyenne régionale est de 8,9 %. Ces communes présentent globalement peu d'évolution de structure. Par exemple, entre 1998 et 2009, la part d'artificialisation de cette classe est passée de 14 % à 15,1 %. Dans cette troisième classe, la commune de Locquignol possède la part la plus importante d'espace naturel : 95,5 % en Les communes «urbain intense» La quatrième classe, assez homogène, regroupe 210 communes de la région. Ces communes constituent deux grands espaces principaux, la métropole lilloise et l'ex-bassin minier, auxquels s'ajoutent d'autres grandes communes de la région, comme Arras ou Dunkerque par exemple. Cette cinquième classe se caractérise logiquement par une occupation des sols en majorité constituée par des espaces artificiels à plus de 50 %. À l'inverse, les surfaces agricoles n'occupent que 40 % de la surface. Ces communes «urbaines intenses» connaissent cependant des évolutions sensibles dans leur structure d'occupation des sols. Ainsi, entre 1998 et 2009, la part d'artificialisation moyenne continue de croître, de 50,6 % à 54,3 %, presque exclusivement au détriment des espaces agricoles qui régressent de 43,6 % à 39,7 %. En 2009 la commune de La Madeleine dans le Nord détient la part maximale d'espace artificiel avec 99 % de la surface de la commune. Les communes «cultures qui s'urbanisent» La cinquième classe regroupe 350 communes de la région. Elles se situent près des communes «urbaines intenses». Elles se caractérisent essentiellement par leur situation géographique à la périphérie des grandes agglomérations. Elles présentent une structure d'occupation des sols proche de la structure régionale. Cependant, elles se distinguent en termes d'évolution des espaces : la part d'artificialisation de ces communes est passée de 15 % à 16,9 % entre 1998 et Cette hausse de l'artificialisation est la plus forte de toutes les classes de la typologie. La commune de Sars-et-Rosières figure parmi les communes de la quatrième classe qui ont connu l'une des hausses du taux d'artificialisation les plus importantes. Ainsi, entre 1998 et 2009, Sars-et-Rosières est passée d'un taux d'artificialisation de 18,8 % à 27,5 %, soit une hausse de 45,9 % des surfaces artificialisées. Vers une artificialisation limitée? L'enjeu majeur pour les années à venir est la gestion de la complémentarité des espaces et du juste équilibre entre les espaces agricoles, artificiels et naturels, dans un contexte de croissance démographique et de respect de l'environnement. L'extension des zones artificialisées, qu'elles soient urbanisées ou non, se poursuit en Nord-Pas-de-Calais, surtout au détriment des espaces agricoles. Or, plusieurs études soulignent le fort potentiel agricole de cesterresainsiartificialisées.enparticulierdanslarégion,lesvillessesont souvent installées par le passé dans les endroits les plus fertiles. Cela se vérifie notamment dans les communes périurbaines, mais également dans les communes déjà très urbanisées avec une tension particulière au sein de la métropole lilloise et de l'ex-bassin-minier. Cette continuation amène plusieurs interrogations : Existe-t-il une limite à cette artificialisation des espaces de notre région? Il convient de souligner les liens entre le coût du foncier, en particulier des terres cultivées proches des grandes agglomérations, les déplacements domicile-travail et les réseaux de transports. Les conséquences de l'extension de l'artificialisation vont bien au-delà de la destruction de l'environnement soit directement (sols), soit indirectement (fragmentation des espaces naturels, pollutions) ou des zones agricoles périurbaines. En effet, il existe un lien entre l'extension de l'artificialisation et le renforcement des divisions sociales (absence de moyen de transport, augmentation du coût des carburants, etc.) ou la hausse du coût des services pour les collectivités (eau, électricité, etc.) du fait de la faible densité de l'habitat. Cette poursuite de l'extension des espaces artificialisés dépend de nombreux facteurs, tant des choix individuels des ménages (choisis ou contraints) que des choix collectifs conduits par acteurs publics. La question est de savoir s'il y a des moyens de la contrôler, voire de l'arrêter. De plus, on peut s'interroger sur la nécessité de l'arrêter. L'étalement urbain figure parmi les axes à maîtriser tant par le Conseil régional que par l'état (Dreal : Direction régionale de l'environnement, l'aménagement et le logement) dans le cadre de l'aménagement du territoire. En revanche, les espaces naturels semblent protégés à l'échelle de la région puisque globalement les espaces naturels ne diminuent pas, et croissent même de 14 % entre 1990 et Cependant, il convient de rester prudent, car la richesse d'un espace naturel ne se mesure pas uniquement en termes quantitatif mais aussi qualitatif (biodiversité, liens entre les différents espaces naturels, etc.). LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 17

19 Les mobilités résidentielles des habitants jouent un rôle prépondérant dans l'organisation et la nature des espaces. Elles influent sur l'artificialisation des sols, que ce soit en termes d'équipements, de voies de circulation ou d'habitat. Elles conditionnent les besoins en infrastructures de transport. Enfin, elles sont aussi une des variables d'ajustement dans les politiques liées aux déplacements professionnels. Les logiques qui régissent les mouvements migratoires sont difficilement préhensibles. Des migrations tout à fait différenciées s'observent en des mêmes lieux, suivant l'époque à laquelle elles se déroulent. Typologie des Scot selon l'évolution démographique de leurs espaces périurbains depuis 1962 Source : recensements de la population 1962 à 2006 (Insee). Taux annuel de migration nette des espaces périurbains du Nord-Pas-de-Calais Source : recensements de la population de 1968 à 2006 (Insee). Un étalement urbain plus précoce en périphérie des grands pôles L'évolution de l'occupation des sols durant les dernières décennies, au niveau national ou régional, est principalement marquée par la périurbanisation. Ce mouvement caractérise les migrations résidentielles d'habitants de l'urbain vers les espaces périurbains. Une typologie à l'échelle des Scot du Nord-Pas-de-Calais retrace leurs évolutions de population depuis 1962 et fait émerger quatre grands types de trajectoires historiques au regard de la périurbanisation. Une première classe de territoires (classe 1) regroupe les Scot de Lille Métropole, de l'arrageois, de la région Flandres Dunkerque et du Calaisis. Elle se caractérise par la présence exclusive de zones urbaines et périurbaines, lui procurant une densité de population particulièrement élevée (644 hab./km²). La périurbanisation apparaît dans cette classe de manière précoce, dès la fin des années 60, et atteint son pic entre 1975 et Dans le même temps, la croissance des espaces urbains ralentit nettement. À partir de 1982 et progressivement jusqu'à aujourd'hui, le rythme d'augmentation démographique des espaces périurbains s'y fait de moins en moins rapidement, tandis que la population des pôles urbains évolue peu. La classe 2 est la plus représentative du profil moyen de la région en termes de périurbanisation. Elle réunit les Scot de la Flandre intérieure, de l'artois, du Pays du Ternois, de l'audomarois, du Montreuillois, du Grand Douaisis et l'ensemble des communes hors Scot. Espaces urbains, périurbains et ruraux recouvrent la surface dans les mêmes proportions que la moyenne régionale. Pour ces territoires, la croissance périurbaine apparaît distinctement entre 1975 et 1982, de manière parallèle à la baisse d'attractivité des pôles urbains. Le rythme d'augmentation de la population se maintient jusqu'en Il se rétracte entre 1990 et 1999 mais connaît un léger regain depuis. Pour ces Scot, l'excédent migratoire provient des flux depuis le pôle urbain le plus proche et non de migrations plus lointaines, par exemple depuis Lille. Seule exception notable : le périurbain du Scot du Grand Douaisis où les arrivées depuis Lille sont plus nombreuses que celles en provenance de Douai. Ceci s'explique en partie par la situation géographique des espaces périurbains dans le Scot du Grand Douaisis qui se présentent comme la continuité du tissu périurbain de la métropole lilloise. 18 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

20 Les Scot du Valenciennois, de Sambre-Avesnois, du Cambrésis, de Marquion-Osartis et de la Terre des Deux Caps constituent la classe 3. Les espaces ruraux occupent ici une place importante (10 % de la population y vit), et la densité globale est la plus faible des quatre classes : 208 hab./km². Les périodes distinctives de périurbanisation observées ailleurs ne se démarquent pas au sein de ce groupe. L'exode périurbain se fait de manière lente et progressive : il ne débute réellement dans cette classe qu'à partir des années 80. La croissance de la population périurbaine est la plus élevée entre 1999 et 2006, mais reste à un niveau inférieur à la moyenne régionale : + 0,4 % par an. La dernière classe (classe 4) se compose uniquement du Scot du Boulonnais, dont près des deux tiers de la superficie sont occupés par du périurbain. Ici également, aucune période de périurbanisation ne se remarque. Le comportement de cette classe est cependant bien différent de la précédente puisque l'attractivité pour le périurbain est historique. L'augmentation de population est en effet stable autour de + 1 % par an jusqu'au début des années 90. Depuis, la croissance périurbaine ralentit mais reste toujours positive. Des migrations résidentielles avec la métropole lilloise ou une zone de proximité En 2007, plus d'un habitant sur cinq du Nord-Pas-de-Calais n'habite pas dans la même commune que cinq ans auparavant. Si certaines personnes proviennent d'autres régions françaises, voire de l'étranger, la majeure partie a toutefois changé de résidence au sein même du Nord-Pas-de-Calais. Par ailleurs, une partie des Nordistes de 2002 ne résident plus dans la région cinqansplustard.lesmigrationsrésidentiellesdeshabitantsdelarégion font essentiellement intervenir l'agglomération lilloise.une grande partie des migrants entre 2002 et 2007 sont partis ou sont arrivés dans la métropole nordiste, qu'il s'agisse des échanges avec l'extérieur de la région ou en interne. En mettant à part les mobilités faisant intervenir la capitale régionale, les principaux flux internes à la région ont lieu entre zones proches, surtout le long de l'ex-bassin minier. Les migrations résidentielles avec l'extérieur de la région ne sont pas anodines, puisqu'elles concernent entre 2002 et entrants pour sortants. Le Nord-Pas-de-Calais est ainsi déficitaire au jeu des migrations vis-à-vis du reste de la France : chaque année entre 2002 et 2007, il a perdu près de 4 personnes pour habitants. Ce ratio du solde migratoire annuel à la taille de la population correspond au taux annuel de migration nette : il permet de comparer l'effet des migrations au cours des différentes périodes intercensitaires. Ainsi, on observe que le déficit de la région avec l'extérieur s'est creusé au fil des années : le taux annuel de migration nette passe de 1,5 en 1962 à 4,9 en 1990, et se fixe à 3,8 en Encadré 4 : Méthodologie de la typologie des Scot au regard de leur périurbanisation La typologie exposée ici est extraite du Dossiers de Profils n 99, Les migrations résidentielles en Nord-Pas-de-Calais. Elle repose sur l'analyse historique des évolutions de population dans les espaces urbains, périurbains et ruraux, à l'échelle des Scot. Les Scot sont considérés dans leurs contours en dateau1 er janvier des 18 Scot alors effectifs à cette époque ne sont pas pris en compte dans l'analyse : le Scot des Sept Vallées - puisque composé uniquement d'espaces ruraux - et le Scot de Lens-Liévin et d'hénin-carvin - où le périurbain occupe une place négligeable -. Les différents types d'espaces sont quant à eux caractérisés par le Zonage en aires urbaines et espace rural (ZAUER), aujourd'hui refondu par le Zonage en aires urbaines (ZAU). Le ZAUER permettait de découper le territoire en trois grands types d'espaces : les pôles urbains, les espaces périurbains (couronnes périurbaines des pôles urbains et communes multipolarisées) et l'espace à dominante rurale. Ce zonage a été réalisé à partir des données du recensement de population de Encadré 5 : Méthodologie de comparaison des flux migratoires sur des intervalles de temps différents Dans l'actuel recensement de la population, la question permettant d'aborder les migrations résidentielles est «Où habitiez-vous le 1 er janvier n-5?». Dans les recensements précédents, ces mobilités étaient appréhendées via la question «Où habitiez-vous lors du recensement précédent?». Ainsi, chacune des périodes migratoires étudiées ici est d'intervalle différent, lié au recensement dont il dépend. Un intervalle de faible amplitude permet de mieux capter les migrations de courte durée et les migrations multiples, voire les allers-retours. Un intervalle d'amplitude élevée, parce qu'il porte sur une plage plus large, permet quant à lui par nature d'intégrer davantage de flux, mais manque ces migrations multiples et ces allers-retours. Ainsi, il n'est pas possible de comparer directement les flux migratoires des différents recensements. Par ailleurs, le nombre de mobilités entre zones dépend fortement de la taille de population de ces zones. Afin de rendre possible la comparaison des migrations à la fois entre les différentes périodes intercensitaires et les différentes zones d'échange, le solde migratoire est annualisé et rapporté à la taille moyenne des zones : ce ratio est le taux annuel de migration nette. Le taux annuel de migration nette permet de comparer les soldes migratoires des divers territoires. LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 19

21 À l'inverse du Dunkerquois et de l'avesnois, le déficit se résorbe dans l'ex-bassin minier pour les flux externes Pour dégager les grands mouvements à l'œuvre au cours du temps, les flux sont observés à une échelle supérieure à celle de la maille communale. Au niveau du découpage en Schémas de cohérence territoriale (Scot), le déficit extérieur du Nord-Pas-de-Calais apparaît généralisé à l'ensemble du territoire régional, les seuls Scot non déficitaires se positionnant en fait à l'équilibre plutôt qu'à l'excédent. Les territoires perdant le plus de population au jeu des migrations externes évoluent au cours du temps. Touchant plus sévèrement le bassin minier au cours des années 1970 et 1980, le déficit se positionne désormais surtout dans les zones dunkerquoise et avesnoise, mais également dans la métropole lilloise ou encore le Douaisis. Quelle que soit la période considérée, les flux les plus importants ont en revanche toujours lieu avec la métropole régionale. Notamment, cette dernière absorbe 45 % des flux entrants en Nord-Pas-de-Calais et contribue à 40 % des flux sortants entre 2002 et mais aussi internes Le taux annuel de migration nette interne des Scot au cours des différentes périodes intercensitaires met en évidence des changements de comportement résidentielchezlapopulation régionale. Jusqu'au début des années 1980, le Scot de Lille Métropole est excédentaire, essentiellement au détriment des zones de l'ancien arc minier et du Cambrésis. À partir de la période , la tendance s'inverse progressivement : la métropole régionale passe à l'équilibre, voire au léger déficit, tandis les Scot de l'artois, du Grand Douaisis, du Valenciennois et du Cambrésis affichent peu à peu un solde migratoire positif. L'Arrageois, globalement excédentaire sur les dernières décennies, a connu une période creuse de 1975 à Ces résultats illustrent la phase d'exode vers les villes-centres jusqu'au début des années 1970, puis le mouvement de périurbanisation qui a suivi de façon massive Taux annuel de migration nette extérieur à la région des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 1968 et 1975 Taux annuel de migration nette intérieur à la région des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 1968 et 1975 Source : recensement de la population 1975, exploitation complémentaire (Insee). Taux annuel de migration nette extérieur à la région des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 1975 et 1982 Source : recensement de la population 1975, exploitation complémentaire (Insee). Taux annuel de migration nette intérieur à la region des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 1975 et 1982 Source : recensement de la population 1982, exploitation complémentaire (Insee). Source : recensement de la population 1982, exploitation complémentaire (Insee). 20 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

22 jusqu'au début des années 1990 et qui se poursuit de façon plus modérée encore aujourd'hui. Dans le Dunkerquois, la situation se dégrade de façon continue : le taux annuel de migration nette passe de + 5 entre 1968 et 1975 à - 2,6 Taux annuel de migration nette extérieur à la région des Scotdu Nord-Pas-de-Calais entre 1982 et 1990 entre 2002 et L'Avesnois présente un comportement similaire avec un gradient toutefois plus limité. Les Scot du Boulonnais et du Calaisis se maintiennent tout au long à l'équilibre migratoire. Enfin, la Flandre intérieure et le Montreuillois affichent de longue date un net excédent. Taux annuel de migration nette intérieur à la région des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 1982 et 1990 Source : recensement de la population 1990, exploitation complémentaire (Insee). Taux annuel de migration nette extérieur à la région des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 1990 et 1999 Source : recensement de la population 1990, exploitation complémentaire (Insee). Taux annuel de migration nette intérieur à la région des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 1990 et 1999 Source : recensement de la population 1999, exploitation complémentaire (Insee). Taux de migration nette extérieur à la région et principaux flux extérieurs des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 2002 et 2007 Source : recensement de la population 1999, exploitation complémentaire (Insee). Taux annuel de migration nette intérieur à la région et principaux flux intérieurs des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 2002 et 2007 Source : recensement de la population 2007, exploitation complémentaire (Insee). Source : recensement de la population 2007, exploitation complémentaire (Insee). LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 21

23 Répartition des flux migratoires entrants internes au Nord-Pas-de-Calais Source : recensements de la population de 1968 à 2007, exploitations complémentaires (Insee). Répartition des flux migratoires sortants internes au Nord-Pas-de-Calais Source : recensements de la population de 1968 à 2007, exploitations complémentaires (Insee). Taux annuel de migration nette et principaux flux extérieurs à la région des étudiants des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 2002 et 2007 Source : recensement de la population 2007, exploitation complémentaire (Insee). Taux annuel de migration nette et principaux flux intérieurs à la région des étudiants des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 2002 et 2007 La capitale régionale pèse de plus en plus dans les flux internes sortants La prépondérance de l'agglomération lilloise observée dans les mobilités résidentielles avec les autres régions françaises se vérifie également dans les flux internes au Nord-Pas-de-Calais. En ne considérant que la population ayant changé de logement à l'intérieur de la région, celle-ci se déplace toujours le plus massivement depuis ou vers la métropole régionale. Entre 2002 et 2007, le Scot de Lille Métropole participe à hauteur de 21 % dans l'ensemble des flux inter-scot entrants et à hauteur de 24 % dans ceux sortants. Comparée à la période , la part de la métropole régionale dans les flux sortants s'est accrue (15 %) ; en revanche, celle dans les flux entrants s'est légèrement contractée (25 %). Ainsi, pour la population ayant connu une migration résidentielle interne à la région, le Scot de Lille Métropole est aujourd'hui plus qu'auparavant le Scot de départ et moins souvent le Scot d'arrivée. À l'inverse, les Scot de l'artois et de Lens-Liévin - Hénin-Carvin ont absorbé entre 2002 et 2007 une plus grande partie des mouvements migratoires qu'entre 1968 et Ils ont en parallèle moins contribué à l'ensemble des départs. Cette situation s'observe aussi pour le Scot du Grand Douaisis à un niveau plus modéré. En dehors de la période considérée, un autre facteur joue sur le comportement migratoire : le cycle de vie des habitants. Les jeunes adultes sont plus mobiles que la moyenne, la poursuite des études, la recherche d'un emploi, l'acquisition d'une habitation les poussant à changer de logement régulièrement. Chez les personnes en emploi, les cadres se distinguent aussi des autres catégories par leur mobilité affirmée. Enfin, les retraités constituent une population migrante particulière : ils apparaissent moins attachés aux territoires puisque les obligations familiales ou les contraintes dues à l'emploi ne sont plus de mise. Ainsi, la structure démographique des territoires influe sur leur niveau et leur comportement migratoire. Arrivées massives d'étudiants dans le Scot de Lille Métropole Source : recensement de la population 2007, exploitation complémentaire (Insee). La métropole lilloise attire de nombreux étudiants, qu'ils soient originaires de la région ou d'ailleurs en France. C'est l'unique Scot qui affiche un excédent migratoire entre 2002 et 2007 pour cette catégorie de population, à la fois en interne et en externe. 80 % des jeunes venant de l'extérieur pour étudier en Nord-Pas-de-Calais se dirigent 22 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

24 dans l'agglomération lilloise. En interne, cette dernière attire 60 % des flux entrants d'étudiants. L'Arrageois et le Valenciennois se situent pour leur part à l'équilibre, bénéficiant d'une offre d'enseignement supérieur attractive. De nombreuses mobilités internes de cadres au départ de la métropole Larégion estdéficitaire en cadres, etce sur l'ensemble de son territoire. La capitale régionale attire certes de nombreux cadres venant de l'extérieur, mais elle en perd davantage. C'est également le cas pour les mobilités internes : le taux annuel de migration nette des cadres dans le Scot de Lille Métropole se fixe à 2,0 entre 2002 et Probablement pour des raisons de choix de cadre de vie et de coût d'accès au foncier, les cadres préfèrent s'installer aux abords de la métropole, en Flandre intérieure, dans le Béthunois ou le Douaisis, voire même jusque dans l'arrageois. Les zones les plus déficitaires en cadres au jeu des migrations internes sont le Dunkerquois, le Valenciennois et celle de Lens-Hénin. Excédent migratoire de retraités pourlesud-ouestdelarégion Entre 2002 et 2007, le solde migratoire des retraités est négatif pour le Nord-Pas-de-Calais. Cependant, le sud-ouest de la région bénéficie d'un nombre d'arrivées de retraités supérieur à celui des départs. Il est en de même en ce qui concerne les flux intérieurs à la région : les taux annuels de migration nette du Scot du Montreuillois et des territoires hors Scot sont excédentaires. Dans les deux cas, le Scot de Lille Métropole est le plus déficitaire de tous : en cumulant les mobilités internes et externes, son taux annuel de migration nette atteint 6,0 pour la population des retraités. Taux annuel de migration nette et principaux flux extérieurs à la région des cadres des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 2002 et 2007 Taux annuel de migration nette et principaux flux intérieurs à la région des cadres des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 2002 et 2007 Source : recensement de la population 2007, exploitation complémentaire (Insee). Taux annuel de migration nette et principaux flux extérieurs à la région des retraités des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 2002 et 2007 Source : recensement de la population 2007, exploitation complémentaire (Insee). Taux annuel de migration nette et principaux flux intérieurs à la région des retraités des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 2002 et 2007 Source : recensement de la population 2007, exploitation complémentaire (Insee). Source : recensement de la population 2007, exploitation complémentaire (Insee). LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 23

25 Si les mobilités résidentielles influent sur la nature des espaces, les migrations alternantes créent des connexions entre ces espaces dont l'intensité est très liée aux moyens mis en œuvre pour les faciliter. Le lien entre la réalisation d'infrastructures de transports et la croissance des migrations alternantes est difficile à cerner et n'est pas unilatéral, l'interaction entre les deux est permanente. D'un côté, la saturation d'axes de communication pour les besoins de déplacements professionnels incite les acteurs publics à enrichir et élargir l'offre d'infrastructures de transports. De l'autre, la disponibilité pour les actifs d'une large palette de voies de communications enlève un frein à l'éloignement entre lieu de résidence et lieu de travail pouvant à son tour faire croître les migrations alternantes. Un tiers des nouvelles navettes domicile-travail observées entre 1999 et 2006 sont liées au marché du travail et à l'accès à un emploi dans une autre zone d'emploi que celle de son domicile. Les deux tiers restants sont des navettes liées à un changement de lieu de résidence et à l'éloignement de son lieu d'activité. Dans ce contexte, et même s'il est très compliqué de décrire complètement les logiques qui régissent les mouvements migratoires, l'observation des migrations alternantes est déterminante dans la connaissance des connexions entre les territoires afin de connaître la part des flux professionnels dans l'ensemble des flux, les flux quotidiens, etc. Des migrations alternantes croissantes En Nord-Pas-de-Calais comme en France, les actifs occupés quittent de plus en plus leur territoire de résidence pour aller travailler. Ainsi, le taux de stabilité moyen des actifs par Scot est passé de 90,5 % en 1975 à 79,5 % en Cela témoigne d'une plus forte mobilité domicile-travail des actifs avec une intensification des navettes entre Scot. Si en 1975, la majorité des Scot affichaient un taux de stabilité des actifs supérieur à 85 %, ce n'est plus le cas que pour deux Scot (région Flandres-Dunkerque et Sambre-Avesnois) en Les raisons conduisant à cet éloignement global entre lieux de résidence et de travail résultent de stratégies liées à l'habitat, comme la recherche de meilleures conditions de vie (logement plus grand, maison individuelle, jardin, etc.), au coût du foncier ou, beaucoup plus rarement, aux contraintes inhérentes au marché du travail. Taux de stabilité des actifs occupés et principaux flux intérieursdesscotdu Nord-Pas-de-Calaisen 1975 Taux de stabilité des actifs occupés et principaux flux intérieursdesscotdu Nord-Pas-de-Calaisen1982 Source : recensement de la population de 1975, exploitation complémentaire (Insee). Source : recensement de la population de 1982, exploitation complémentaire (Insee). Taux de stabilité des actifs occupés et principaux flux intérieursdesscot du Nord-Pas-de-Calaisen1990 Taux de stabilité des actifs occupés et principaux flux intérieursdesscot du Nord-Pas-de-Calaisen 1999 Source : recensement de la population 1990, exploitation complémentaire (Insee). Source : recensement de la population de 1999, exploitation complémentaire (Insee). 24 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

26 En 1975, les flux de migrants alternants étaient essentiellement en direction du Scot de Lille Métropole. En 2008, si les flux les plus importants sont toujours effectivement en direction du Scot de Lille Métropole, des flux sont désormais apparus en provenance et vers la quasi-totalité des Scot de la région. Évidemment, les flux entre Scot limitrophes sont les plus nombreux. Le Scot de Lille Métropole joue plus généralement un rôle de pivot avec les Scot de l'ex-bassin minier et de Flandre intérieure. En 2008, les principales mobilités concernent les habitants des Scot de Lens-Liévin-Hénin-Carvin, du Grand Douaisis et de Flandre intérieure qui viennent travailler dans le Scot de Lille Métropole, avec respectivement , et personnes. Dans le sens inverse, Lillois travaillent dans le Scot de Lens-Liévin-Hénin-Carvin. Les flux entre territoires de l'ancien arc minier sont également assez intenses. En dehors de cet espace métropolitain où les actifs changent souvent de territoire pour se rendre à leur travail, les flux sont beaucoup plus restreints. C'est notamment le cas pour le littoral. Le caractère côtier de ces territoires limite le nombre de territoires proches avec lesquels échanger. Des flux sont toutefois relativement forts de Calais vers Dunkerque. Il apparaît une augmentation notable des flux entre des Scot plus éloignés, rendus possibles et facilités par des axes routiers ou ferroviaires. Ainsi, alors que 900 habitants du Scot de la région Flandres-Dunkerque travaillaient dans le Scot de Lille Métropole en 1975, ils sont plus de en Taux de stabilité desactifsoccupés etprincipaux flux intérieurs des Scot du Nord-Pas-de-Calais en 2008 Source : recensement de la population de 2008, exploitation complémentaire (Insee). Taux d'entrée et sortie des Scot du Nord-Pas-de-Calais entre 1975 et 2008 Des échanges qui ne cessent de progresser en entrée comme en sortie Les taux d'entrée et de sortie des actifs occupés pour des trajets domicile-travail ne font qu'augmenter de 1975 à Quel que soit le Scot, le volumedeséchangescroîtaveclesautresscotde la région, soit par l'attraction de nouveaux actifs résidant ailleurs, soit par la résidentialisation d'habitants occupant un emploi à l'extérieur, soit par la prise de poste en dehors du Scot d'actifs y résidant déjà. Plusieurs territoires affichent un taux d'entrée bien supérieur au taux de sortie. Il s'agit de Scot dont les actifs ne sont pas en assez grand nombre pour occuper les postes offerts. C'est le cas en particulier pour les Scot de Lille Métropole et du Valenciennois, qui tendent en outre à stabiliser leur taux de sortie tout en Guide de lecture : En 2008, 16,6 % des actifs travaillant dans le Scot de Lille Métropole résident dans un autre Scot et 6,5 % des actifs résidant dans le Scot de Lille Métropole travaillent dans un autre Scot. Source : recensements de la population de1975 à 2008 (Insee). accroissant leur taux d'entrée. D'autres, comme les Scot de la région Flandres Dunkerque, du Saint-Polois, de la région d'arras, ou encore du Boulonnais, voient leurs taux d'entrée et de sortie progresser dans les mêmes proportions. Enfin, dans le Pays de Saint-Omer, le taux d'entrée tend à se stabiliser alors que son taux de sortie continue d'augmenter. Cela peut être dû à une résidentialisation du Scot mais aussi être le reflet d'un marché du travail atone avec des emplois en stagnation ou en baisse, qui n'attire plus les actifs extérieurs et oblige les résidants à aller chercher du travail ailleurs. LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 25

27 Les autres territoires sont plutôt des espaces résidentiels dont les actifs occupent le plus souvent un emploi à l'extérieur. Pour la plupart d'entre eux, la progression des deux taux est plutôt linéaire. Mais pour certains, le taux de sortie augmente fortement. Il s'agit par exemple du Cambrésis ou de la Sambre-Avesnois, où les mouvements sont toutefois relativement peu importants. Une intensité des mobilités plus importante pour les cadres et les professions intermédiaires Les migrations alternantes sont très variables selon la catégorie socioprofessionnelle des actifs. Ainsi, assez naturellement, les agriculteurs et les artisans sont en moyenne moins de 10 % à quitter leur Scot pour se rendre à leur travail. Les employés sont également une profession où le taux de stabilité est important. Au contraire, les cadres et les professions intermédiaires sont très mobiles, jusqu'à plus de 40 % d'entre eux selon les Scot. Les principaux flux se font en direction de l'agglomération lilloise et avec les agglomérations limitrophes. La mobilité des ouvriers, proportionnellement un peu moins importante, est assez bien répartie sur les territoires et des flux non négligeables existent entre des Scot plus éloignés de l'agglomération lilloise. Encadré 6 : Définitions Le taux d'entrée d'un territoire rapporte les personnes résidant en dehors du territoire et y travaillant à l'ensemble des actifs travaillant dans cette zone. Le taux de sortie d'un territoire rapporte les personnes résidant dans le territoire et travaillant à l'extérieur à l'ensemble des actifs occupés résidant dans cette zone. Le taux de stabilité rapporte les personnes résidant et travaillant dans le territoire à l'ensemble des actifs occupés résidant dans cette zone. Taux de stabilité des cadres et principaux flux intérieurs des Scot du Nord-Pas-de-Calais en 2008 Taux de stabilité des professions intermédiaires et principaux flux intérieurs des Scot du Nord-Pas-de-Calais en 2008 Source : recensement de la population de 2008, exploitation complémentaire (Insee). Taux de stabilité des employés et principaux flux intérieurs des Scot du Nord-Pas-de-Calais en 2008 Source : recensement de la population de 2008, exploitation complémentaire (Insee). Taux de stabilité des ouvriers et principaux flux des Scot du Nord-Pas-de-Calais en 2008 Source : recensement de la population de 2008, exploitation complémentaire (Insee). Source : recensement de la population de 2008, exploitation complémentaire (Insee). 26 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

28 Encadré 7 : Les travailleurs frontaliers Les frontaliers français sont de plus en plus nombreux à travailler dans les pôles d'emploi belges proches de leur lieu de résidence. Avec près de travailleurs frontaliers en 2006, la région Nord-Pas-de-Calais est à l'origine de l'essentiel de ces flux. Si les ouvriers de l'industrie restent majoritaires parmi les travailleurs frontaliers, une diversification des emplois s'observe avec une nette progression du nombre de cadres. C'est la combinaison de facteurs à la fois économiques, fiscaux, géographiques et culturels qui se trouve à l'origine de l'intensité des flux et de leur nature entre les deux pays. Les flux de travailleurs frontalliers de la France vers la Belgique en 2006 Sources : Insee - recensement de la popution 2006 (France) INAMI (Belgique) La convention fiscale franco-belge Le principe en matière de fiscalité internationale est celui de la territorialité de l'imposition, c'est-à-dire que les ressources sont imposées par l'état où elles sont produites. Or, la convention franco-belge de 1964 est une exception à ce principe puisqu'elle prévoit que ce soit l'état de résidence du frontalier et non l'état d'emploi, qui a le droit d'imposer. Cette convention détermine ce qu'il faut entendre par frontalier fiscal, à ne pas confondre avec le frontalier vu sous l'angle de la sécurité sociale. Elle détermine une zone géographique de 20 km de chaque côté de la frontière commune (voir la liste des communes comprises dans cette zone de chaque côté de la frontière sur le site ). Est un frontalier fiscal le salarié qui réside dans cette zone de 20 km d'un côté de la frontière et qui travaille dans la même zone de 20 km de l'autre côté de la frontière. À condition de remplir ces deux conditions cumulatives, le salarié est imposé sur ses revenus professionnels par son État de résidence. Jusqu'à maintenant, les résidents français sont donc imposés sur leurs revenus belges par la France. Or, l'impôt sur le revenu est moins élevé en France qu'en Belgique, ce qui représente un avantage non négligeable pour les travailleurs frontaliers français. Cette situation est en passe d'évoluer puisqu'un avenant à la convention de 1964, signé par les deux pays, revient purement sur le principe de l'imposition par l'état de résidence. Cet avenant est opérationnel depuis le 17 décembre 2009, les résidents belges qui travaillent en France sont désormais imposés en France, et ce, de manière rétroactive à compter de janvier En ce qui concerne les résidents français travaillant en Belgique, il a été négocié par l'état français une période transitoire de 25 ans pendant laquelle les frontaliers (c'est à dire ceux ayant signé un contrat de travail jusqu'au 31/12/2011) peuvent continuer à bénéficier du statut de frontalier fiscal, c'est-à-dire payer leur impôt en France et cela jusqu'en Mais il n'y aura plus de nouveaux travailleurs frontaliers à compter du 1 er janvier Cette réforme législative aura bien entendu un impact sur les flux frontaliers dans les deux sens. Cet impact devrait toutefois être limité puisque, même si la fiscalité est un facteur important dans le choix d'aller travailler à l'étranger, il reste d'autres facteurs tout aussi décisifs comme la localisation ou la nature de l'emploi. LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 27

29 La moitié de l'emploi régional dans treize centres d'emploi Les centres d'emploi sont des groupes de communes qui concentrent un volume conséquent d'emplois au sein d'une zone d'emploi. Globalement, les 13 centres d'emploi rassemblent la moitié de l'emploi régional. Les cadres sont la catégorie sociale où l'emploi est le plus concentré dans les centres (60 %). À l'inverse, les agriculteurs sont, par nature, excentrés dans 93 % des cas. Hormis ces derniers, les artisans, commerçants, chefs d'entreprise et les ouvriers sont également sous-représentés dans les centres. Les centres du littoral (Calais, Boulogne-sur-Mer et, dans une moindre mesure, Dunkerque et Saint-Omer) sont ceux concentrant la plus grande part de l'emploi de leur zone d'emploi (plus de 60 %), et ce pour l'ensemble des catégories sociales. À l'inverse, l'emploi est plus dispersé (moins de 40 % dans le centre) pour les centres de Maubeuge, Cambrai et Béthune. Les cadres et les professions intermédiaires sont par ailleurs très concentrés dans le centre de la zone d'emploi d'arras. Les aires d'influence des centres d'emploi sont des ensembles de communes dont la majorité des actifs travaillent dans ces mêmes centres d'emploi. Elles assez bien tranchées puisque la majorité des communes sont polarisées vers un seul centre d'emploi. Seules quelques communes sont tournées de manière équilibrée vers plusieurs centres, par exemple entre les centres de Roubaix et de Lille, de Dunkerque et de Calais, ou au sein du bassin minier. La superposition des aires d'influence et des contours des zones d'emploi fait apparaître trois types de situations. En premier lieu, l'aire d'influence de Lille s'étend bien au-delà de sa zone d'emploi, sur l'ouest de celle de Roubaix, lamoitié de celle de Flandre-Lys, le nordde celle de Douai et la moitié nord de celles de Lens ou de Béthune. Cela s'explique par l'importance du centre d'emploi de Lille au niveau économique. Ensuite, les zones d'attractions des centres du littoral et de l'ex-bassin minier se superposent bien avec les frontières des zones d'emploi, à l'exception du centre de Valenciennes qui s'étend sur la Sambre-Avesnois et le Cambrésis. Une explication possible de ce phénomène pourrait tenir dans la forte proximité de ces centres d'emploi, ce qui limite l'étendue de leur aire d'influence. Enfin, les centres de Maubeuge, Cambrai et Arras s'étendent sur une partie seulement de leur zone d'emploi, du fait probablement de l'importante ruralité de ces territoires. Les zones d'influence des centres d'emploi s'étendent Concernant l'évolution de ces pôles entre 1975 et 2006, leur influence n'a fait que s'étendre vers des communes plus éloignées. Une polarisation de l'emploi apparaît et les pôles se renforcent au sein de la zone d'emploi. Les frontières des aires d'attraction sont de plus en plus jointives en 2006, là où en 1975 de nombreuses communes comptaient moins de 5 % des actifs travaillant dans un pôle. Cependant, si certaines zones ont largement étendu leur zone d'influence (Lille, Calais ou encore Arras), d'autres comme Dunkerque ou Maubeuge voient une partie des communes qui faisaient partie de leur aire d'attraction basculer dans un autre pôle, respectivement Calais et Valenciennes dans le cas présent. Enfin, si l'aire d'attraction de Lille s'étend vers le bassin minier, les aires d'attraction de ce même bassin minier s'étendent quant à elles vers le sud du territoire. Ainsi, l'augmentation du volume d'emplois dans le centre de Lille a conduit à l'élargissement du bassin de recrutement de la main d'œuvre. Bloquée au nord par la frontière nationale et le centre d'emploi de Roubaix, c'est naturellement dans son versant sud que l'aire d'attraction s'est étendue, venant de fait réduire celles du bassin minier. Dans le cas des centres de Béthune et de Valenciennes, leur éloignement sensible d'autres centres d'envergure leur a permis, à leur tour, de faire glisser leurs aires d'influence vers le sud. En revanche, pour les centres de Lens et de Douai, la proximité du centre d'arras et, dans une moindre mesure, de celui de Cambrai, a freiné leur progression dans ces directions. Encadré 8 : Les centres d'emploi et leur aire d'influence À partir des données du recensement de 2006, 13 centres d'emploi ont été délimités au sein du Nord-Pas-de-Calais. Ces derniers regroupent une ou plusieurs communes. Les communes principales de chaque centre sont sélectionnées par le volume très important d'emplois qu'elles regroupent. Le centre est ensuite étendu à des communes limitrophes jusqu'à atteindre un pourcentage significatif des actifs de la zone d'emploi (un seuil empirique de 50 % a été fixé). Une fois constitués les 13 centres d'emploi de la région, est calculée, pour l'ensemble des communes, la part des résidents qui travaillent dans chacun de ces centres. Une commune peut ainsi être polarisée vers le centre où ses actifs travaillent le plus ou rester non polarisée si aucun centre n'attire plus de 5 % de ses actifs. Dans le cas où un nombre équivalent d'actifs travaillent dans deux centres, la commune est polarisée vers celui qui rassemble le plus petit nombre d'emplois. La cartographie des polarisations de l'ensemble des communes permet d'illustrer les aires d'influence des 13 centres. Par souci de comparabilité, les contours des centres d'emploi de 2006 sont utilisés pour l'étude des aires d'influence de 1975 et LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

30 Synthèse des aires d'attraction des 13 centres régionaux en 1975 Contour du centre d'emploi en 2006 Source : recensement de la population de 1975 (Insee). Synthèse des aires d'attraction des 13 centres régionaux en 2006 Contour du centre d emploi en 2006 Source : recensement de la population de 2006, (Insee). LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 29

31 Les mobilités résidentielles et professionnelles entraînent des flux de richesses. La richesse produite par un territoire se mesure à travers le PIB. En 2009, le PIB par habitant est par exemple de SPA (Standard de Pouvoir d'achat) en Nord-Pas-de-Calais pour SPA en France et même SPA en Île-de-France. À travers les rémunérations et le système de redistribution, cette richesse va être rendue disponible pour les habitants. En 2009, le revenu disponible brut des ménages par habitant est ainsi de euros en Nord-Pas-de-Calais, euros en France et jusqu'à euros en Île-de-France. Ainsi, la richesse passe du lieu de travail au lieu de résidence. Toutefois, cette richesse perçue n'est pas entièrement consommée, et lorsqu'elle l'est, le lieu de consommation n'est pas nécessairement celui de travail ou de résidence. L'enjeu est alors d'approcher les richesses produite et perçue à l'infrarégional et les flux générés par celles-ci. Ratio des salaires bruts versés au lieu de travail sur les salaires bruts perçus au lieu de résidence par EPCI en 2008 Source : DADS 2008 (Insee). Ratio des salaires nets versés au lieu de travail sur les salaires bruts perçus au lieu de résidence par canton en 2008 Une majorité de territoires à dominante résidentielle Un ratio entre les salaires versés au lieu de travail et les salaires perçus au lieu de résidence permet de qualifier les zones productives ou résidentielles au regard des salaires. C'est un indicateur de la fonction du territoire. Lorsqu'il est inférieur à 1, le volume de salaires perçus par les habitants est supérieur à celui des salaires versés par les établissements à leurs salariés : la zone est à dominante résidentielle. Lorsqu'il est supérieur à 1, la zone est à dominante productive. Pour fixer les idées, la masse de salaires bruts versés en Nord-Pas-de-Calais représente 31,4 milliards d'euros en L'observation par EPCI souligne une région où les zones à dominante résidentielle sont plus nombreuses que les zones à dominante productive. C'est le cas essentiellement des espaces qui conservent une dominante rurale. Un cadre de vie hors agglomération de plus en plus recherché, le coût du foncier plus abordable attirent une population vers des zones plus résidentielles, à l'écart des gros pôles d'emploi. Ilenrésultequelamassedessalairesperçussurces zones est plus forte que celle des salaires versés. C'estlecasdelacommunautédecommunesduPays de Pévèle qui jouxte le sud-est de l'agglomération lilloise : un peu plus de 195 millions de salaires bruts y sont versés en tant que lieu de travail et 441 millions y sont perçus par l'ensemble des habitants. A contrario, 12 EPCI sur 93 sont à dominante productive et affichent un ratio entre 1 et 1,5. Cette situation concerne les EPCI dans lesquels se trouve un grand pôle d'emplois. C'est le cas de la communauté urbaine de Lille par exemple où 12,4 milliards d'euros de salaires bruts sont versés sur la zone et 10 milliards sont perçus par les habitants de cette zone, qu'ils y travaillent ou non. Des zones à dominante productive très concentrées géographiquement Source : DADS 2008 (Insee). La cartographie au canton du même ratio met en évidence un diagnostic affiné. Les zones à dominante productive sont en fait très concentrées dans les pôles urbains de grande envergure. Certains pôles d'emploi rayonnent suffisamment pour amener l'ensemble de l'epci vers une situation où les habitants du territoire perçoivent moins de salaires que ce qui est versé sur la zone. C'est le cas bien souvent de zones hébergeant un, voire des gros sites d'entreprises qui emploient 30 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

32 des salariés en dehors de son EPCI. Le canton d'arques dans la région de Saint-Omer par exemple comptabilise 365 millions d'euros de salaires bruts versés pour 143 millions perçus sur la zone. Les zones côtières des agglomérations de Dunkerque, Calais et Boulogne-sur-Mer présentent également des ratios élevés avec respectivement 1,21, 1,28 et 1,03. À l'inverse, Béthune et Lens dans l'arc minier concentrent les emplois sans toutefois faire basculer l'ensemble de l'epci dont elles font partie. Les résultats de cette analyse cachent des situations très contrastées en termes de mécanismes des flux de salaires. Pour mieux mettre en évidence les connexions des territoires au niveau des richesses, il convient désormais de s'intéresser aux flux de salaires à proprement parler, de leur lieu d'émission - le lieu de travail - à leur lieu de réception - le lieu de résidence. Ces mobilités salariales sont appréhendées sur un zonage suffisamment pertinent au regard de la thématique et fin par la précision des analyses : ce zonage croise les contours de plus de emplois aux contours des Pays. La communauté urbaine de Lille une fois de plus au cœur des échanges Proportionnellement parlant, très peu de rémunérations versées par les établissements de la communauté urbaine de Lille sortent du territoire : un tiers à peine du montant des salaires versés sur la zone le sont à des personnes n'y résidant pas. Toutefois, en termes de volumes, les flux de rémunérations sont imposants et nombreux : d'un montant de 2,4 milliards d'euros, ils représentent 26 % de l'ensemble des flux sortants observés à l'intérieur de la région. Ils sont orientés vers toutes les zones de la région quel qu'en soit l'éloignement. Les volumes les plus imposants sont logiquement orientés vers les zones les plus proches : la Pévèle par exemple absorbe plus de 400 millions de ces flux de rémunérations lillois soit 14 %. Les régions de l'ancien arc minier comme le Béthunois, Lens-Liévin et Hénin-Carvin sont également destinataires de ces mouvements avec respectivement 193, 183 et 174 millions d'euros. L'agglomération lilloise est également la destination de résidence de nombreux flux toutefois moindres en volume que ceux sortants. IGN-Insee 2012 Source : DADS 2008 (Insee). Flux de salaires nets du lieu de travail au lieu de résidence des salariés en 2008 Part des rémunérations sortantes 66 % et plus De 47 % à moins de 66 % De 33 % à moins de 47 % Moins de 33 % De nombreux mouvements en dehors de l'agglomération lilloise En dehors de la métropole régionale, La communauté urbaine de Dunkerque compte 145 millions d'euros de flux sortants vers l'arrière-pays et la région de Calais 136 millions. Hormis la zone de Bergues (petit territoire enclavé qui engendre de petits déplacements avec beaucoup de rémunérations sortantes d'entreprises de fabrication et de production), les zones littorales comprennent une part de rémunérations sortantes comprise entre un tiers et la moitié. Les flux les plus imposants s'effectuent entre zones contiguës. Des connexions sont formées le long du littoral entre les zones côtières sièges des activités portuaires et donc de grosses entreprises pourvoyeuses d'emplois et l'arrière-pays plus rural. Les flux de rémunérations versées dans le Valenciennois aux habitants du Hainaut pèsent pour 255 millions d'euros. Il est le flux le plus imposant des flux internes à la région. Ces zones à l'est de la région montrent également des proportions de flux sortants plus élevées, entre la moitié et deux tiers. L'arc minier est parcouru de nombreux flux, parfois volumineux. Certains de ces flux volumineux descendent vers l'arrageois et le Cambrésis. Un véritable triangle de rémunérations en mouvement se dessine entre le Valenciennois, l'artois et le Cambrésis. Selon toute logique, les flux de salaires sont intimement liés aux mobilités domicile-travail exposées dans la partie précédente. Toutefois, l'analyse des mobilités salariales permet d'affiner les messages en associant un poids, d'ordre monétaire, à chaque migration alternante. En effet, les caractéristiques des salariés, notamment leur catégorie socioprofessionnelle, influent sur leur niveau de salaire. Ainsi, la mobilité domicile-travail d'un cadre pèsera davantage dans les flux de salaires que celle d'un employé. D'autres paramètres entrent en jeu : la taille du territoire (petits EPCI de Bergues et d'avesnes-sur-helpe), les caractéristiques des zones (frontalières avec la Belgique ou la Picardie) et les zones enclavées avec des mouvements de faible distance mais qui comptent quand même comme des flux sortants de la zone. La lecture des mobilités salariales n'est donc pas strictement identique à celles des migrations alternantes. LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 31

33 Flux des salaires nets des cadres du lieu de travail au lieu de résidence en 2008 Desfluxdecadreslonguedistance Les salaires des cadres occupent une part modérée des flux sortants des zones de la région (entre 10 et 20 %). Seule l'agglomération lilloise se détache avec 30 %. Sur ces 900 millions d'euros versés aux cadres qui partent de Lille, 282 millions sont le fait de travailleurs qui résident dans une autre région métropolitaine. La Pévèle est ensuite la destination la plus prisée des cadres avec 16 % des flux au départ de Lille. Les régions de l'artois et du Douaisis plus lointaines voient arriver chacune 40 millions d'euros de rémunérations de cadres en provenance de l'epci lillois. Champ : flux internes au Nord-Pas-de-Calais Source : DADS 2008 (Insee). Flux des salaires nets des ouvriers du lieu de travail au lieu de résidence en 2008 Champ : flux internes au Nord-Pas-de-Calais Source : DADS 2008 (Insee). En dehors des agglomérations, une connexion surtout établie par les ouvriers La part des rémunérations des ouvriers dans les rémunérations sortantes est élevée dans la région, le plus souvent à un tiers. Une première lecture de cette carte tend à nous faire dire que les ouvriers bougent plus. Hors, même si les flux de rémunérations des ouvriers sont importants dans l'ensemble de la région (28 % de l'ensemble des flux versés), le volume de salaires versés dans chaque zone est à considérer : 66 zones sur 93 sous les 100 millions versés. Ainsi, les zones où les ouvriers pèsent le plus dans les flux sortants sont aussi celles où les volumes de salaires sortants sont les plus faibles. De plus, la part des ouvriers dans les emplois est importante et ils sont donc aussi logiquement plus nombreux dans les flux de rémunérations. 32 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

34 Des flux de rémunérations employés nombreux mais de courte distance Flux des salaires nets des employés du lieu de travail au lieu de résidence en 2008 Les sorties de rémunérations d'employés depuis l'agglomération lilloise sont également nombreuses et volumineuses : elles atteignent 600 millions d'euros. Cela représente 20 % des flux sortants lillois. À l'inverse, 100 millions d'euros y entrent soit 6 fois moins. Contrairement aux flux de salaires de cadres, les flux de salaires d'employés ont rarement lieu avec l'extérieur de la région, et les pôles d'échanges avec la communauté urbaine de Lille se situent principalement le long de l'arc minier. La communauté urbaine d'arras compte pour 165 millions d'euros de flux sortants vers les EPCI voisins. Champ : flux internes au Nord-Pas-de-Calais Source : DADS 2008 (Insee). Des mouvements dans la moyenne pour les professions intermédiaires Flux des salaires nets des professions intermédiaires du lieu de travail au lieu de résidence en 2008 La part des rémunérations sortantes des professions intermédiaires est très homogène d'un territoire à l'autre. Les mouvements de rémunérations sont là aussi concentrés autour de l'agglomération lilloise. D'autres flux de moindre ampleur se dessinent le long de l'ex-bassin minier, ou encore entre les territoires du littoral, côtier et arrière-pays. Champ : flux internes au Nord-Pas-de-Calais Source : DADS 2008 (Insee). LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 33

35 Encadré 9 : Richesse fiscale déclarée : des territoires contrastés qui illustrent également le déplacement des revenus L'approche de la richesse perçue par les salaires perçus au lieu de résidence est très partielle : le revenu disponible comporte en effet bien d'autres composantes. Une source, celle sur les revenus fiscaux localisés des ménages, permet de compléter cette approche par l'analyse d'une partie des revenus dits de transferts. Le revenu déclaré aux services fiscaux est la somme des ressources déclarées par les contribuables sur la déclaration de revenus, avant abattement. Il comprend trois catégories de revenus : Les revenus d'activité : revenus salariaux (salaires, droits d'auteur, avantages en nature, indemnités de maladie, allocations de chômage et de préretraite, revenus perçus à l'étranger) et revenus des professions non salariées (revenus nets de déficits des indépendants comprenant les bénéfices agricoles, industriels, commerciaux et non commerciaux) ; Les retraites (hors minimum vieillesse), pensions d'invalidité, pensions alimentaires (déduction faite des pensions versées) et rentes viagères : La part des pensions, retraites et rentes est le pourcentage que représentent les pensions, retraites et rentes dans le total des revenus fiscaux de la zone, net des pensions alimentaires versées. Les autres revenus (essentiellement des revenus du patrimoine). Le revenu fiscal est un revenu avant redistribution. Il ne peut pas, lui non plus, être assimilé à un revenu disponible, qui supposerait que l'on ajoute les revenus sociaux non déclarés (minima sociaux tels que RSA et minimum vieillesse, prestations familiales, aides au logement) et que l'on soustraie les impôts directs (impôt sur le revenu et taxe d'habitation), informations indisponibles au niveau infra-départemental. Suivant les territoires, les revenus fiscaux sont plus ou moins fortement constitués par les revenus d'activité. Dans la plupart des espaces périurbains, notamment en périphérie des agglomérations de Lille, Arras, Valenciennes, Dunkerque, Calais et Saint-Omer, la part des revenus d'activité est très élevé. Pour les autres territoires, cela légitime d'autant plus la prise en compte des autres revenus pour approcher la richesse perçue. Les villes-centres présentent globalement une plus faible part des revenus d'activité. Elles affichent en revanche une part plus significative des indemnités-chômage. C'est particulièrement le cas le long de l'arc minier, dans le Roubaisis et certains territoires ruraux de l'avesnois et du Cambrésis. Par ailleurs, les espaces ruraux qui présentaient une faible part des revenus d'activité, situés près de Berck-Montreuil, dans le Ternois et le sud de l'avesnois et du Cambrésis, sont ceux où l'on trouve une forte part de revenus issus des pensions, retraites et rentes. Il en est de même pour les communes de l'arc minier : Lens, Douai ou Valenciennes. Ces conclusions sont le reflet indirect de la structure de la population résidente sur les différents espaces. La part des chômeurs dans la population, plus importante au cœur des grandes villes (notamment celles de l'ex-bassin minier), induit une structure des revenus déclarés reposant davantage sur les indemnités-chômage. Il en est de même pour les territoires où la part des populations retraitées est plus marquée. Les espaces ruraux situés près de Berck-Montreuil, dans le Ternois, le sud de l'avesnois et du Cambrésis sont ceux où l'on trouve mécaniquement une forte part de revenus issus des pensions, retraites et rentes. 34 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

36 Encadré 10 : L'approche des espaces de consommation par les bassins de vie S'il n'est pas possible de savoir précisément où sont consommées les richesses perçues par les habitants, il existe un zonage, le bassin de vie, qui approche la notion de «territoire de la vie courante». Il est construit selon les aires d'influences sur la population des pôles de services et d'équipements, services et équipements de la vie courante qui sont les objets essentiels de la consommation. Bien sûr, ne sont pas prises en compte dans ce cas les consommations réalisées dans le cadre du tourisme, de sorties culturelles, etc. De plus, ce zonage en bassins de vie n'a pas été exploité dans le cadre de cette étude car il est en cours de refonte et ne sera publié qu'en fin d'année Le dernier zonage date de Bassins de vie en Nord-Pas-de-Calais en 2004 Dunkerque Hondschoote Bergues Calais Bourbourg Audruicq Wormhout Marquise Ardres Watten Cassel Steenvoorde Wimereux Saint-Omer Bailleul Quesnoy-sur-Deûle Boulogne-sur-Mer Hazebrouck Desvres Lumbres Armentières (*) Neufchâtel-Hardelot Aire-sur-la-Lys Merville Lille (*) Thérouanne Isbergues Fauquembergues Saint-Venant Etaples Wavrin Hucqueliers Annúoeullin Templeuve Fruges Béthune Pont-à-Marcq Mortagne-du-Nord (*) Pernes Orchies Montreuil Berck Hesdin Saint-Pol-sur-Ternoise Douai-Lens Marchiennes Flines-lez-Raches Campagne-lès-Hesdin Aubigny-en-ArtoisVimy Valenciennes (*) Source : Insee. Rue Frévent Crécy-en-Ponthieu Auxi-le-Château Doullens IGN-Insee 2012 Bassin de vie d'un bourg ou d une petite ville Bassin de vie d'une grande agglomération (*) Partie française d un bassin de vie transfrontalier Limite régionale Biache-Saint-Vaast Bavay Arleux Maubeuge (*) Avesnes-le-Comte Arras SolesmesQuesnoy Marquion Aulnoye-Aymeries Avesnes-les-Aubert Albert Cambrai Avesnes-sur-Helpe Caudry Landrecies Bapaume Walincourt-Selvigny Cateau-Cambrésis Trélon Fourmies Nouvion-en-Thiérache Roisel Bohain-en-Vermandois Péronne La Capelle Saint-Quentin Hirson LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 35

37 Les mouvements de richesses n'ont pas une influence directe sur le lieu où sont consommées ces richesses, plus lié à l'accessibilité des équipements et des services. La localisation et la densité des équipements, commerces et services sont une composante importante dans le cadre de l'aménagement du territoire. Cet enjeu se pose différemment dans les espaces urbains ou périurbains, fortement représentés en Nord-Pas-de-Calais, que dans les espaces ruraux. Le territoire va donc également se structurer en fonction des possibilité d'accéder aux différentes gammes de ces équipements et services. Accès à la gamme intermédiaire en minutes aller-retour Note de lecture : Au plus près du trajet domicile-travail, heures pleines, sans pondération) Source : BPE2008 (Insee), Distancier Odomatrix - INRA, UMR 1041 CESAER. Accès à la gamme supérieure, en minutes aller-retour Note de lecture : Au plus près du trajet domicile-travail, heures pleines, sans pondération) Source : BPE2008 (Insee), Distancier Odomatrix - INRA, UMR 1041 CESAER. Axes routiers et plateformes de stockage catalyseurs dans les déplacements Le réseau de proximité en Nord-Pas-de-Calais est riche et facilement accessible : 93 % de la population régionale est à moins de 5 minutes en voiture (10 minutes aller-retour) des équipements de la gamme qui va de l'agence bancaire au coiffeur, en passant par la boulangerie, l'école ou l'infirmier. La mobilité des personnes est facilitée par un maillage routier dense dans la région. Les kilomètres de routes nationales et autoroutes, complétés par kilomètres de routes départementales, garantissent une bonne accessibilité aux équipements, commerces et services des trois gammes : supérieure, intermédiaire et de proximité. La gamme de proximité apparaît donc peu discriminante pour distinguer les territoires en matière d'équipement, c'est pourquoi l'étude des gammes supérieure et intermédiaire a été privilégiée. Les équipements de la gamme intermédiaire sont, dans la région, accessibles à la population en moins de 20 minutes aller-retour. Les habitants du nord de la région, plus urbanisé, mettent moins de 10 minutes aller-retour pour accéder à des équipements, commerces ou services de cette gamme. Une continuité de la forte accessibilité aux équipements et services part de la frontière belge au nord de l'agglomération lilloise et descend sur Lens et Arras pour la gamme supérieure. Les équipements de cette gamme sont globalement à moins de 20 minutes aller-retour pour les habitants de cette zone qui longe l'autoroute A1 côté ouest. La durée des trajets aller-retour pour les habitants des communes de Lens, Arras et Lille sont même inférieurs à 10 minutes. L'ancien arc minier est constitué de petites poches de forte accessibilité autour des principales agglomérations, qui pour autant ne se joignent pas. Les temps d'accès à la gamme supérieure sont logiquement plus longs dans l'espace rural (entre 20 et 40 minutes), mais seules de très rares communes isolées à l'extrême est de la région ainsi que dans le centre du Pas-de-Calais sont éloignées des équipements de la gamme supérieure de plus de 40 minutes. 36 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

38 Par ailleurs, il ne faut pas négliger l'effet de la frontière belge : en Belgique règne un dynamisme commercial différent et une implantation riche des structures de services aux particuliers qui attirent les populations au-delà de la frontière nationale, dont il n'est pas tenu compte dans les chiffres présentés dans cette étude. Ces cartes d'accessibilité aux équipements doivent être complétées d'une réflexion sur la logistique : de nombreuses plateformes et entrepôts alimentent les enseignes commerciales de la région mais sont également à l'origine d'un changement des habitudes des consommateurs avec le web commerce. Les bassins d'accessibilité : une deuxième façon d'appréhender l'organisation du territoire Les bassins d'accessibilité sont des espaces à l'intérieur desquels la population s'équipe majoritairement pour une gamme donnée. Dans les zones urbanisées, un bassin d'accessibilité est souvent une commune. Dans les zones rurales en revanche, une commune au centre d'un bassin attire les populations d'une sphère géographique plus large. Encadré 11 : Les gammes supérieure et intermédiaire La gamme supérieure comprend les lycées, les hypermarchés, les agences de travail temporaire, les établissements et spécialistes de santé, etc. La gamme intermédiaire comprend : au niveau des services aux particuliers et des commerces, des équipements non usités de façon journalière contrairement à la gamme de proximité (des blanchisseries, auto-école, librairies, magasins de bricolage et supermarchés). Une attention particulière est à souligner cependant pour les supermarchés que beaucoup fréquentent quasi journalièrement pour pallier le manque de petits commerces. au niveau enseignement et santé, les collèges, laboratoires d'analyses médicales, gardes d'enfants, opticiens, etc. Les bassins d'accessibilité des pôles intermédiaires Pôle d équipement intermédiaire et son bassin d accessibilité Commune multipolarisée Commune belge de plus de habitants et située à moins de 15 kilomètres de la frontière française IGN - Insee 2010 Note de lecture : Au plus près du trajet domicile-travail, heures pleines, sans pondération, sans pôle a priori, critère a35r15 Source : BPE RP 2006 ; Distancier Odomatrix - INRA, UMR 1041 CESAER (Insee). LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 37

39 Encadré 12 : Localisation des zones défavorisées pour l'accès au haut débit L'accès au haut débit et aux différentes technologies liées au haut débit est très lié à la densité de population, la cartographie de l'accès à ces technologies étant très proche de celle de l'accès aux équipements. Ainsi, l'accès à un débit suffisant et la présence de plusieurs opérateurs sont surtout vérifiés dans les grandes agglomérations de la région et le long du bassin minier. Les opérateurs vont en effet investir dans des zones où le nombre de clients est suffisant pour rentabiliser leurs financements. De fait, certaines populations qui pourraient compenser leur relatif isolement par un accès facilité aux technologies numériques sont doublement pénalisées. Au regard de la technologie actuellement dominante, l'adsl, la situation du Nord-Pas-de-Calais est plutôt favorable : du fait de la densité du territoire, les investissements des opérateurs ont permis d'offrir le haut débit à près de 99% des habitants dès le début des années À partir de 2006, une action publique menée par la Région et l'état, et soutenue par les fonds européens, a permis d'élargir cette couverture aux lignes jusque là inéligibles (sur un total de 1,6 million de lignes). Si les zones d'ombre ADSL ont depuis lors quasiment disparu, les niveaux de débits disponibles continuent à être très différents. Surtout, au seuil de 2 Mb/s, aujourd'hui considéré comme un seuil plancher du haut débit, la région est beaucoup moins favorisée : 17 % des lignes (et même près de 30 % dans le Pas-de-Calais) seraient inéligibles à ce niveau de débit, alors que la moyenne nationale s'établit à 13 %. Le nombre de lignes concernées ( ) et leur éparpillement ne permettent plus une action chirurgicale, comme pour la résorption des zones d'ombre. D'autant que l'état a désormais fixé le cap à suivre : le très haut débit et la fibre optique pour tous d'ici Il s'agit d'un chantier d'une envergure comparable au remplacement de l'actuel réseau téléphonique (cuivre). Une fois encore, la densité démographique du Nord-Pas-de-Calais sera un atout dans le déploiement de ces réseaux de nouvelle génération en fibre optique pour lesquels les opérateurs estiment que leurs investissements pourraient couvrir jusqu'aux deux tiers de la population régionale. Toutefois, le Schéma Directeur d'aménagement Numérique du Territoire, en cours de validation, montre qu'une intervention publique sera nécessaire, au moins dans les zones rurales, voire aussi dans les zones plus denses, pour prendre le relai des investissements privés s'ils s'avéraient finalement partiels ou tardifs. Reste à concrétiser le principe d'une gouvernance régionale sur le sujet, à l'heure où les agglomérations, à commencer par la métropole, ont déjà décidé d'investir sur leur propre territoire. 38 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

40 Encadré 13 : Définitions Le taux de dépendance est défini comme le rapport entre les emplois salariés des établissements implantés dans la zone dépendant de centres de décision extérieurs à la zone et le total des emplois salariés de la zone. Ce taux de dépendance peut être décomposé de la manière suivante : un taux de dépendance interne, qui mesure la dépendance des emplois vis-à-vis des centres de décision localisés sur une autre zone d'emploi de la région ; un taux de dépendance externe, qui mesure la dépendance des emplois vis-à-vis des centres de décision localisés hors de la région. Le taux de contrôle est défini comme le rapport entre les emplois salariés hors de la zone (en pratique limités à la France) contrôlés par des centres de décision internes à la zone et le total des emplois salariés contrôlés par les centres internes. Ce taux de contrôle peut être décomposé de la manière suivante : un taux de contrôle interne, qui mesure le contrôle des centres de décision vis-à-vis des emplois localisés sur une autre zone d'emploi de la région ; un taux de contrôle externe, qui mesure le contrôle des centres de décision vis-à-vis des emplois localisés hors de la région. Taux de dépendance interne et externe en 2008 pour les zones d emploi du Nord-Pas-de-Calais Zones d emploi Taux de dépendance interne externe global Dunkerque 6,5 57,7 64,2 Valenciennois 6,7 54,4 61,1 Lille 7,1 53,2 60,3 Lens-Hénin 12,3 47,5 59,8 Calaisis 7,1 51,1 58,2 Douaisis 7,0 51,2 58,2 Sambre-Avesnois 7,3 46,9 54,2 Béthune-Bruay 7,4 45,4 52,8 Roubaix-Tourcoing 7,3 43,0 50,3 Artois-Ternois 8,8 41,0 49,8 Boulonnais 9,1 37,7 46,8 Cambrésis 6,9 38,5 45,4 Berck-Montreuil 6,4 33,7 40,1 Flandre-Lys 12,0 27,4 39,4 Saint-Omer 6,4 24,4 30,8 Source : Clap et enquête LIFI 2008 (Insee). L'étude des liaisons entre établissements et entreprises, ou entre entreprises d'un groupe, tend à appréhender l'analyse des relations commerciales et financières. La dépendance et le contrôle des établissements par d'autres, qu'ils soient régionaux, nationaux ou même étrangers, permet d'étudier d'autres connexions, économiques cette fois, entre les territoires régionaux. Il s'agit alors ici essentiellement de liens juridiques, sur une mesure par les emplois. Dépendance et contrôle des établissements : destauxtrèsvariésselonleszones Un taux de dépendance important peut être symptomatique d'une relative fragilité en cas de difficultés économiques, en supposant que les établissements dépendant de centres de décision éloignés sont moins ancrés dans le territoire et davantage soumis à des stratégies globales d'entreprises ou de groupes extérieurs. Néanmoins, un taux de dépendance élevé peut aussi traduire une forte attractivité du territoire pour des investissements extérieurs, en particulier les grands groupes étrangers. À l'inverse, rien ne prouve qu'un fort taux d'autonomie soit systématiquement associé à un système productif plus résistant et plus pérenne. Le taux de dépendance des établissements du Nord-Pas-de-Calais est de 47,4 %, le spectre des valeurs régionales allant de 53,9 % pour la Haute-Normandie à 19 % pour la Corse. À l'échelle infrarégionale, les taux de dépendance les plus élevés concernent les zones d'emploi de Dunkerque (64,2 %), Valenciennes (61,1 %) et Lille (60,3 %). C'est également le cas, dans une moindre mesure, sur le bassin minier, de Lens-Hénin au Douaisis, ainsi que sur le Calaisis. À l'inverse, le taux de dépendance apparaît nettement plus faible sur les zones d'emploi de Berck-Montreuil (40,1 %), de Flandre-Lys (39,4 %) et surtout sur celle de Saint-Omer (30,9 %). Cette faiblesse sur Saint-Omer est liée à la part importante des emplois occupés à Arc International, établissement qui est également centre de décision. La variabilité du taux de dépendance semble davantage liée à celle du taux externe que du taux interne (pour lequel le classement des zones d'emploi est analogue). En effet, hormis les zones d'emploi de Lens-Hénin et de Flandre-Lys, le taux de dépendance interne varie de 6 % à 9 %, tandis que le taux externe évolue de 24 % à 58 %. Les deux zones de Lens-Hénin et de Flandre-Lys présentent un taux de dépendance interne significativement plus élevé que les autres (12 %). Cette plus forte 40 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

41 dépendance peut s'expliquer par la proximité des centres de décision lillois. Toutefois, le même phénomène n'existe pas pour des zones tout aussi proches, comme celles du Douaisis ou de Béthune-Bruay. Le taux de dépendance est globalement plus élevé sur la façade maritime de la zone du Calaisis à celle de Dunkerque (surtout sur cette dernière d'ailleurs). C'est aussi le cas sur une vaste zone incluant Lille et l'ex-bassin minier de Lens-Hénin à Valenciennes. On distingue également une diagonale, reliant les zones de Flandre-Lys et de Berck-Montreuil en passant par celle de Saint-Omer, où les taux de dépendance les plus faibles sont observés. Taux de dépendance des zones d'emploi du Nord-Pas-de-Calais en 2008 Un taux de contrôle nordiste relativement élevé Un taux de contrôle élevé peut traduire une certaine propension des entreprises locales à se développer horsdeleur zone, reflétantainsiuncertaindynamisme entrepreneurial. Un taux élevé peut également être le signe de l'attractivité de la zone pour la localisation des sièges sociaux d'entreprises ou de groupes. Le taux de contrôle des centres de décision du Nord-Pas-de-Calaisestde 27,7 %, le spectre desvaleurs régionales allant de 47,2 % pour l'île-de-france à 2,8 % pour la Corse. Ce taux de contrôle, assez important comparé aux autres régions de province (le Nord-Pas-de-Calais se situant en seconde position après l'île-de-france), traduit en partie la propension de certaines entreprises de la conurbation lilloise à se développer hors de la région. Par exemple, les sièges sociaux des entreprises de vente par correspondance sont historiquement implantés sur la zone d'emploi de Roubaix-Tourcoing. Ceci est en partie lié à l'attractivité financière des zones franches urbaines. La zone d'emploi de Roubaix-Tourcoing se détache ainsi très nettement avec un taux de contrôle de 72,6 %. Ce taux de contrôle est également assez élevé sur les zones de Lille (41,5 %), de Flandre-Lys et de Valenciennes (28,7 % et 25,8 %). Toutes les autres zones ont un taux de contrôle inférieur à 30 %. Les taux de contrôle sont particulièrement faibles, inférieurs à 10 %, sur les zones du Calaisis, de Dunkerque et de Sambre-Avesnois. D'une manière encore plus prégnante que pour les taux de dépendance, la forte hétérogénéité du taux de contrôle s'explique principalement par la variabilité de la composante externe : de 1,8 % à 58,1 % quand la partie interne est comprise entre 4,6 % et 14,5 %. Les zones de Lille (11,7 %), Valenciennes (11,7 %) et surtout de Roubaix-Tourcoing (14,5 %) présentent les taux de contrôle interne les plus importants. Source : CLAP et enquête LIFI 2008 (Insee). Taux de contrôle interne et externe en 2008 pour les zones d emploi du Nord-Pas-de-Calais Zones d emploi Taux de contrôle interne externe global Roubaix-Tourcoing 14,5 58,1 72,6 Lille 11,7 29,8 41,5 Flandre-Lys 11,7 17,0 28,7 Valenciennois 5,9 19,9 25,8 Saint-Omer 9,4 6,0 15,4 Artois-Ternois 10,1 4,6 14,7 Béthune-Bruay 6,7 7,9 14,6 Douaisis 9,3 3,2 12,5 Boulonnais 8,6 3,7 12,3 Berck-Montreuil 6,2 4,9 11,1 Lens-Hénin 6,6 4,0 10,6 Cambrésis 5,9 4,4 10,3 Calaisis 7,0 2,2 9,2 Dunkerque 5,5 1,9 7,4 Sambre-Avesnois 4,6 1,8 6,4 Source : Clap et enquête LIFI 2008 (Insee). Taux de contrôle en 2008 pour les zones d'emploi du Nord-Pas-de-Calais Source : CLAP et enquête LIFI 2008 (Insee). LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 41

42 En termes de rayonnement externe, la zone de Roubaix-Tourcoing se distingue encore une fois nettement des autres (58,1 %). Dans une moindre mesure, c'est également le cas de celles de Lille (29,8 %), du Valenciennois (19,9 %) et de Flandre-Lys (17 %). Les taux de contrôle les plus élevés concernent l'espace central du département du Nord, de la zone de Flandre-Lys à celle de Valenciennes, en passant par Lille et Roubaix-Tourcoing. À l'inverse, ces taux sont particulièrement faibles le long de la façade maritime (surtout sur Dunkerque) et à l'extrémité sud-est de la région (Cambrésis et surtout Sambre-Avesnois). Taux de dépendance et de contrôle des zones d'emploi du Nord-Pas-de-Calais en 2008 Les taux de contrôle et de dépendance ne sont pas nécessairement liés La configuration territoriale observée indique que le lien entre taux de dépendance et taux de contrôle n'est pas systématique. Ainsi, la zone de Dunkerque combine le taux de dépendance le plus élevé et un taux de contrôle parmi les plus faibles. Une étude approfondie des territoires avec lesquels les zones d'emploi sont liées, par contrôle ou dépendance des établissements, permettrait de préciser la qualité de l'influence. Ainsi, le contrôle ou la dépendance vis-à-vis d'un grand groupe étranger n'a pas du tout la même valeur économique que le contrôle ou la dépendance d'un petit établissement local. Des PME exportatrices sur l'ensemble du territoire régional Source : Clap et enquête LIFI 2008 (Insee). Les établissements liés aux PME exportatrices implantées en Nord-Pas-de-Calais en 2007 Source : Ficus, Lifi, Clap (Insee). L'étude des Petites et moyennes entreprises (PME) exportatrices ajoute une dimension internationale à l'analyse des connexions économiques entre territoires. La situation géographique des établissements exportateurs est très différenciée dans la région. Sans surprise, une majorité de ces établissements sont localisés dans les grandes agglomérations, et en particulier dans l'agglomération lilloise. Pour autant, ces établissements exportateurs sont disséminés sur tout le territoire, à l'image de l'ensemble des établissements. Si la densité d'établissements exportateurs est ainsi la plus élevée dans l'agglomération lilloise (supérieure à 18 %), elle est également importante sur Dunkerque, Boulogne-sur-Mer ou Valenciennes, ainsi que dans le centre du bassin minier. Sur le reste du territoire, on trouve moins d'un établissement exportateur par kilomètre carré. Pour ce qui concerne l'emploi lié à ces établissements exportateurs, c'est, là aussi, surtout dans l'agglomération lilloise que la concentration est la plus importante. Cependant, l'emploi lié est un peu plus dispersé que la seule localisation des établissements. Enfin, concernant la localisation géographique des chiffres d'affaires réalisés à l'exportation, l'essentiel du chiffre d'affaires est réalisé dans l'agglomération lilloise et, si les autres agglomérations régionales dégagent des chiffres d'affaires à l'exportation, les volumes sont plus modestes. La région contribue ainsi à près de 8 % des exportations et importations françaises. Si l'île-de-france est le plus souvent relai des régions pour les échanges internationaux, c'est l'agglomération lilloise qui joue ce rôle comme relais des territoires régionaux pour les échanges nationaux. 42 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

43 ROYAUME-UNI Calais Boulogne-sur-Mer Dunkerque Saint-Omer Hazebrouck LILLE Roubaix Zones très urbanisées Flux du système principal Flux relais du système principal Flux des systèmes secondaires Flux relais des systèmes secondaires Connexions transfrontalières Connexions interrégionales Porte d entrée personnes + idées + biens Porte d arrivée de résidents externes Porte d entrée personnes Porte d entrée biens BELGIQUE Béthune Dourges Lesquin Lens Valenciennes Berck Douai SOMME Arras Cambrai Maubeuge Bapaume Avesnes-sur-Helpe SOMME RÉGION PARISIENNE AISNE IGN-Insee 2012 Source : Insee. Contrairement aux quatre premiers fascicules, l'étude des connexions entre les territoires régionaux, et plus largement entre le Nord-Pas-de-Calais et l'extérieur de la région, n'a pas pour vocation de dessiner les contours de nouveaux espaces au sein de la région. En revanche, il s'agit de représenter des liaisons entre les différentes zones caractéristiques du territoire, aussi multiples soient-elles, de qualifier les dynamiques de déplacements et d'identifier des lieux comme pivots dans les échanges. De multiples portes d'entrée dans la région Des portes d'entrées sur le territoire peuvent alors être définies. Elles correspondent à des pôles urbains ayant des spécificités et une importance notable en ce qui concerne les flux de populations ou de marchandises sur leur territoire. Tout d'abord, des pôles voient arriver les populations entrant sur le territoire régional. Il s'agit en particulier de Calais par les arrivées maritimes des ferries et terrestres du tunnel transmanche, et de Lesquin avec son aéroport qui accueillent 1,2 million de passagers chaque année. On peut y joindre Dunkerque, dont le trafic de ferries est significatif. De même, Lille assure une fonction spécifique et a la particularité d'être à la fois une porte d'entrée importante pour la population qui vient s'installer dans la région, des étudiants et des jeunes cadres en particulier. C'est également une porte d'entrée pour les idées, avec la concentration de nombreux pôles de recherche et un pôle universitaire d'envergure. C'est enfin une porte d'entrée des biens nécessaires à la population importante de cette métropole régionale. D'autres pôles sont aussi des portes d'entrée pour les nouveaux résidents qui arrivent de l'extérieur de la région. Par exemple, Arras et Valenciennes attirent des étudiants, tandis que la zone de Berck-Montreuil séduit plutôt des séniors qui viennent passer leur retraite sur le littoral. Enfin, outre les personnes, certains pôles sont aussi particulièrement concernés par l'arrivée de biens, comme Dunkerque, Calais et Dourges, ports d'envergure de la région, qu'ils soient maritimes ou fluvial pour le troisième. Dans une moindre mesure, Boulogne-sur-Mer tient une position non négligeable dans ce domaine, tout en étant le premier port de pêche français. LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 43

44 Un réseau en étoile autour de Lille La cartographie de la région Nord-Pas-de-Calais fait ainsi apparaître très nettement un réseau en étoile autour de la métropole lilloise, que ce soit pour les réseaux de transports, les mobilités résidentielles ou professionnelles, ou encore les mobilités de richesses. Il s'agit d'un système principal à la fois en termes de volumes et de diversité des flux, auquel sont reliées les villes les plus importantes de la région : Dunkerque, Hazebrouck, Béthune, Lens, Arras, Douai ou Valenciennes, et, avec des flux un peu moins importants du fait de leur éloignement, Calais, Boulogne-sur-Mer, Cambrai ou Maubeuge. Des connexions relais, à une moindre échelle, apparaissent autour d'autres pôles locaux : il s'agit alors de systèmes secondaires. Des flux inter-pôles sont ainsi mis en évidence entre les principales villes de la région. C'est le cas notamment le long de l'ex-bassin minier et sur le littoral. Autour des pôles existent aussi des flux de type périurbanisation, ce sont alors des flux de proximité qui sont délimités par les zones urbanisées. Ces effets dits secondaires complètent des mouvements bien plus importants autour de la métropole lilloise. Lorsque des flux inter-pôles existent et que les flux de proximité se rejoignent, se crée même une dynamique spatiale appelée métropolisation, ce qui correspond à l'aire métropolitaine de Lille. La mise en relation des agglomérations L'intégration des agglomérations ne présente cependant pas le même niveau d'avancement. Ainsi, sur la bassin minier, en dépit d'une continuité urbaine, une scission en terme d'infrastructures de transport et de mobilités résidentielles comme alternantes conduit à distinguer le versant ouest, de Béthune jusqu'à Lens, et le versant est, de Douai jusqu'à Valenciennes. À l'inverse, alors que les agglomérations sont séparées par des espaces périurbains ou ruraux, le littoral présente un fonctionnement en système davantage intégré. Les projets de coopérations, à l'échelle des GECT ou des pôles métropolitains, pourraient apporter des réponses à ces enjeux d'aménagement. Des flux interrégionaux et transfrontaliers Au-delà des flux internes à la région, il existe également des flux interrégionaux, essentiellement via la métropole lilloise avec des arrivées d'étudiants, d'idées et de biens, et le départ de jeunes cadres quotidiennement par des migrations domicile-travail. Ces flux sont le plus souvent constatés avec la région parisienne. Dans une moindre mesure, d'autres flux existent avec les départements limitrophes aux frontières de la région, essentiellement pour des migrations alternantes. Les flux quotidiens avec la Belgique se retrouvent quant à eux tout le long de la frontière franco-belge. D'autres flux sont à noter avec l'étranger, par le port ou le tunnel transmanche de Calais, par l'eurostar à partir de Lille, ou encore par l'aéroport à partir de Lesquin. 44 LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5

45 «Une région, des territoires», Préfecture de Région Nord-Pas-de-Calais, janvier «Déplacements domicile-travail en Nord-Pas-de-Calais : des trajets de plus en plus longs», Insee, Pages de Profils, n 44, juillet «Transports et infrastructures», Atlas transfrontalier, Tome 8, «Les migrations résidentielles en Nord-Pas-de-Calais : la métropole lilloise au cœur des mobilités», Insee, Pages de Profils n 67, janvier «Les migrations résidentielles en Nord-Pas-de-Calais», Insee, Les Dossiers de Profils n 99, novembre «Revenus fiscaux 2008 : les écarts de revenus se réduisent entre territoires, mais s'accroissent entre générations», Insee, Pages de Profils, n 85, janvier «Les migrations alternantes en Nord-Pas-de-Calais», Insee, Les Dossiers de Profils n 102, juin «Les facteurs structurels et conjoncturels de la mobilité résidentielle depuis 20 ans», Économie et Statistiques n «L'observatoire de la biodiversité en Nord-Pas-de-Calais. Analyse des indicateurs 2010», Conseil régional Nord-Pas-de-Calais. «Des territoires de plus en plus artificialisé», Agreste Primeur, n 219, janvier «Territoires 2040, la prospective d'un tiers espace, le périurbain», Datar. «L'utilisation du territoire en 2009», Agreste, Chiffres et Données, n 213. «Les portes d'entrée de la France et les systèmes territoriaux des flux - état des lieux et problématiques», Datar, Territoires «Dynamiques, interdépendance et cohésion des territoires», Observatoire des territoires, Datar, mars «Les émissions de CO2 liées aux déplacements quotidiens des actifs et des étudiants en Nord-Pas-de-Calais», Insee, Pages de Profils, n 109, septembre Sigale - Conseil régional Nord-Pas-de-Calais : Agreste : LES ESPACES DU NORD-PAS-DE-CALAIS - Fascicule 5 45

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