A la découverte de GOLLEVILLE version (0)

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1 GOLLEVILLE Golleville appartient à l'arrondissement de Cherbourg, au Canton de Bricquebec (ancien canton de Saint-Sauveur-le-Vicomte), a appartenu à l intercommunalité de la Vallée de l Ouve, du 1 er janvier 2002 jusqu à fin Désormais, elle appartient à la Communauté d Agglomération du Cotentin (CAC). Les habitants de Golleville se nomment les Gollevillais(es). Golleville compte 175 habitants (recensement 2014) sur une superficie de 6.46 km² soit 27 hab. / km². (84 pour la Manche et 162 pour la France) Les formes anciennes du nom sont : Golevilla et Gollevilla cartulaire de Montebourg (?), Golavilla (1217), Golevilla (1220 et vers 1280), la paroisse de Golleville (1305), Golevilla (1332, ), Golleville (1550 ), Golleuilleon ou Golleuille (1648), Golleville ou Goleville en intermitence ( ), Golleville (depuis 1719). Toponyme médiéval en ville (élément issu du gallo-roman villa «domaine rural»). Le premier élément est un anthroponyme (nom de personne) d origine germanique, au sujet duquel les spécialistes ne s accordent pas. Cependant, François de Beaurepaire (Historien et chercheur passionné par la toponymie a écrit un ouvrage de référence «les noms des communes et anciennes de la Manche»), avec prudence, donne une origine liée au patronyme d un certain Willelmus Goles, cité dans le cartulaire de Montebourg. Il pourrait représenter le domaine, la ville, de Golle, nom de personne anglo-scandinave. Il est suivi en cela par René Lepelley (originaire de Quettehou, linguiste et spécialiste de dialectologie). Un peu d Histoire A savoir L abbé de Montebourg avait le patronage de l église paroissiale de Golleville. Il prenait deux gerbes sur toute la paroisse excepté sur le fief de Reviers, sur lequel existait une chapelle. Le curé avait la troisième gerbe avec le casuel, les aumônes et un manoir près le presbytère ; le tout lui valait 30 livres. La part de l abbé lui rapporté 28 livres. Adrien François Pinel, né à Bricquebec en 1700 et décédé à Golleville en 1761, était écuyer et seigneur de Golleville. Marié à Marie Anne Le Louey, il eut notamment un fils, Adrien François ( ), qui, en 1789, était seigneur de Golleville. Il était également seigneur des fiefs du Quesne et de Bussy. Le 9 janvier 1942, un bombardier Vickers-Armstrong Wellington, en provenance d'angleterre, s'écrase à la limite de Golleville et Colomby. Les six passagers meurent. Une stèle a été inaugurée le 11 octobre 2008 à Golleville. (cf. Stéle) Après le débarquement du 6 juin 1944 l'armée américaine a pour objectif de prendre le plus rapidement possible le port de Cherbourg, nécessaire à la logistique alliée. Mais les troupes alliées sont bloquées par la forte résistance allemande à Montebourg, verrou pour l'accès vers le nord, et à l'ouest par les marais et les zones inondées du Merderet, de la Douve, de la Taute et de la Sève. GI's américains dans le bocage Le commandement américain décide néanmoins une poussée vers l'ouest pour occuper le territoire sur une ligne allant du rivage est au rivage ouest du Cotentin empêchant ainsi l'arrivée de renforts allemands vers Cherbourg et permettant de contourner la ligne de résistance allemande la coupure du Cotentin. Le 15 juin la 82nd division aéroportée américaine menace Saint-Sauveur-le- Vicomte à moins d'un kilomètre, la ville est occupée par un régiment de la 265e division d'infanterie allemande qui arrive de Bretagne. la 90th division US est engagée à l'est d'orglandes, avec la 4th division à sa droite et maintient la pression face au Nord, alors que la 9th DI américaine progresse plus aisément vers l'ouest en interceptant des éléments de la 77e DI allemande qui parvient au front portant à 5 le nombre des divisions d'infanterie allemandes dans le Cotentin, face à 5 divisions motorisées appuyées par des chars et 1 division parachutiste du côté américain. Le 16 juin la 82e Division aéroportée américaine libère Saint Sauveur-le- Vicomte, et la 9e Division d infanterie franchit la Douve près de Sainte- Colombe, à 1.7 km environ au sud du bourg de Golleville. Le lendemain, le 60e Régiment d infanterie est à la pointe de l offensive. Les Américains traversent Néhou et continuent sur la route qui mène à Barneville, affrontant quelques éléments retardateurs. Il n y a plus de front en face du 60e Régiment ; en fin d après-midi, les 1er et 2e Bataillons progressent Les Américains progressent en colonne double à travers le bourg de Saint-Jacques-de-Néhou. Un half-track M3 tracte un canon antichar de 57 mm. Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 1/12

2 vers Saint-Pierre-d Arthéglise, tandis que le 1er Bataillon du 39e Régiment d infanterie est à Saint-Jacques-de- Néhou. Le General Eddy donne l ordre de poursuivre le mouvement pendant la nuit du 17 au 18 juin. Au petit matin du18 juin, la colonne atteint Barneville. Ce n est que le lendemain que les Américains forceront le passage à Portbail et Saint-Lô-d Ourville Le 19 juin, à 5h du matin, la 79th Infantry Division s engage dans la Bataille de Normandie. Elle démarre d une ligne entre Golleville et Urville ; l objectif est de passer à l ouest de Valognes et de couper la route de Cherbourg. Les Américains rencontrent une faible résistance initiale, vers 14h, le 313th Infantry Regiment atteint le Bois de la Brique à l ouest de Valognes. Au sud de la ville, le 315th IR est confronté à une résistance plus sévère, et doit faire face à une contre attaque allemande dans le secteur de Lieusaint, le bataillon de réserve est engagé pour contrôler le secteur. Le 314th IR est transporté à proximité de son objectif, un petit hameau sur le carrefour du même nom : la Croix Jacob. Le lendemain, l attaque reprend, le 313th IR suit la N13 et bouscule les Allemands, faisant 14 prisonniers et capturant quelques blindés légers et un canon de 88 mm intact ; mais au niveau du carrefour de Delasse, l artillerie allemande ralentit la progression. Le 314th IR progresse parallèlement à la N13, le 1st Battalion en tête, le 3rd Battalion s empare également de plusieurs véhicules blindés. Brix est dépassé, les Américains découvrent une base de lancement de V1 au nord est du bourg, près de la N13 La Communauté d Agglomération Le Cotentin. Dans le cadre de la Réforme Territoriale, une nouvelle intercommunalité du Grand Cotentin «Le Cotentin», la CAC est née depuis le 1 er janvier 2017, regroupant l ensemble des EPCI de la Presqu île (Val de Saire, canton de Saint-Pierre-Eglise, la Saire, Cœur du Cotentin, Vallée de l Ouve, Douve Divette, Les Pieux, Côte des Isles, région de Montebourg), les communes nouvelles (Cherbourg-en-Cotentin et La Hague), soit 150 communes représentant habitants. Certaines intercommunalités se sont transformées en commune nouvelle offrant semble t-il des perspectives intéressantes aux communes qui se regroupent ainsi et de disposer d une influence plus importante au sein de cette énorme intercommunalité. Ce n est pas le cas de celle de la Vallée de l Ouve. Ainsi la commune de Golleville se présente individuellement à cette nouvelle intercommunalité, ne représentant que 0.10% de la population total de cette dernière. Le Conseil communautaire de la CAC étant composé de 221 délégués, dont 59 pour Cherbourg-en-Cotentin. Les personnes ou familles liées à la commune et leur histoire Richard de Reviers (inhumé à Montebourg en 1107), fut un baron anglo-normand. Il portait le nom de Richard de Reviers (de Ripariis en latin), anglicisé en Redvers, Revières ou moins communément, Rivers. Ses origines ne sont pas très claires, sa parenté a été établie par recoupement de plusieurs chartes de dons à des églises. Il est probable qu'il soit le fils de Guillaume de Vernon, et d'emma, une fille d'osbem de Crépon. Il a peut-être accompagné Guillaume le Conquérant dans sa conquête de l Angleterre en Il était seigneur de Reviers, baron de Varenguebec, seigneur de Reviers, Vernon, Néhou, Montebourg, et de nombreuses contrées anglaises. Lord of Tiverton and Plimpton (Devonshire), baron d Exeter, etc., il hérite du Lordship de l île de Wight et du manoir de Christchurch à la mort de son oncle William Fitz Osbern, rallié à Henri «Cliton», comte de Coutances (~1090), après s être attaché au service d Henri, le plus jeune fils de Guillaume le Conquérant, devenu le Roi Henri 1er Beauclerc. Sa fidélité au nouveau Roi lui apporta de vastes domaines. Avant son décès en 1107, il fonde une église dans le château de Néhou, assisté du Roi et de Raoul, Evêque de Coutances. Il fonde au diocèse de Coutances l Abbaye bénédictine de Sainte-Marie de Montebourg à laquelle il donne l église de Golleville. Il épouse vers 1082, Adelise Peverel, dame de Loders (Dorsetshire). Leur fils, William (Guillaume) de Vernon ( ), baron de Vernon, Néhou (50) et Reviers, seigneur de Varenguebec et Gonneville (tous les fiefs normands de la famille sauf Sainte- Mère), sert en Normandie avec une compagnie d archers Gallois. C est lui qui réunit la collégiale de Néhou à celle de Montebourg. Richard meurt en 1107 dans le monastère de Montebourg, et dont il était devenu le patron depuis qu'henri 1 er Beauclerc (le plus jeune fils de Guillaume le Conquérant) lui Tombeau de Richard de Reviers / abbaye de Montebourg en avait donné la garde. Il est inhumé dans l'église abbatiale, où son sarcophage se trouve toujours aujourd'hui. Bernardin Jourdan de Launay ( ), propriétaire du château de la Bretonnière jusqu en 1777, fut gouverneur de la Bastille quand celle-ci fut assaillie le 14 juillet Il laissa ouvrir les portes sous la pression populaire et fut massacré, sa tête promenée au bout d un pique. Au moment de la prise de la Bastille, aucun ordre ne parvient de Versailles, et le gouverneur de Launay doit s'en remettre à son seul jugement. Deux solutions s'offrent à lui : user de la force pour défendre loyalement la Bastille face à ses assiégeants, ou bien accepter la demande de ces derniers afin d'éviter le conflit. Il refuse de remettre les armes et la poudre que les assaillants sont venus chercher. Il promet en même temps de ne pas tirer, à moins d'être attaqué, et entame des pourparlers avec deux Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 2/12

3 délégués de l hôtel de ville, mais les discussions prennent du temps. Une partie de la foule commence à s'impatienter et finit par entrer dans la cour extérieure de la forteresse après qu'un petit groupe casse les chaînes de sécurité du pont-levis. Après sommation, la garnison ouvre le feu. Les assiégeants interprètent ceci comme une trahison de la part de Launay. Les combats qui s'ensuivent durent environ quatre heures, causant environ 100 pertes humaines parmi la foule et un mort parmi les défenseurs de la Bastille. Pris de panique, de Launay menace de faire sauter la forteresse entière et le quartier environnant. Lâché par ses troupes, il finit par capituler en échange de la vie sauve pour lui et ses hommes, ce que les assaillants acceptent. Selon la légende, on ne trouve pas drapeau blanc, et le gouverneur doit brandir une serviette, voire son mouchoir personnel. Il fait passer ses conditions par une fente de la Bastille. Les portes sont donc ouvertes à la foule, qui prend la Bastille. De Launay est arrêté et conduit sous escorte à l hôtel de ville par un des chefs de l'insurrection, le soldat (et futur général) Pierre- Augustin Hulin ( ). La foule furieuse se jette sur lui et le lynche, en dépit de l'accord passé et de la tentative de médiation entamée par le procureur du roi de la ville de Paris. De Launay est ainsi poignardé à plusieurs reprises avec des baïonnettes et reçoit un coup de feu. Selon des témoignages, ce lynchage aurait été déclenché par de Launay lui-même qui, désespéré, aurait donné un coup de pied dans l'aine à un cuisinier au chômage... Après le meurtre, sa tête est sciée par un boucher, fixée au bout d'une pique et promenée dans les rues de la capitale. De Launay est ainsi une des premières victimes de la Révolution française, aux côtés d'autres défenseurs de la Bastille, également lynchés. Louis de la Couldre de la Bretonnière ( ), né à Marchésieux, fit carrière dans la marine avant d être chargé de faire de Cherbourg un grand port militaire grâce à la grande rade qui porte son nom. Il fut propriétaire du château de la Bretonnière à Golleville, qu il acquit en 1791 sans y résider. Il préfère lors de ses séjours en Normandie, le château de Tourville à Lestre, un hôtel particulier au 57 rue de Poterie à Valognes, ou dans son logement de l abbaye du Vœu puis de la place d Armes à Cherbourg. Engagé dans la marine royale à 14 ans, officier à 16 ans, il participe à la Guerre de Sept ans et à la Guerre d'indépendance des États-Unis d'amérique. À 40 ans, il est nommé capitaine de vaisseau pour hauts faits d'armes. En 1763, il engage d'importants travaux hydrographiques pour préciser les cartes côtières. Louis XVI veut construire un grand port militaire sur les côtes nord-ouest ; le duc d'harcourt, gouverneur de Normandie, et Suffren, lieutenant général des armées navales, le chargent en 1776, du fait de sa parfaite connaissance des côtes, d'inspecter les côtes entre Dunkerque et Granville. Dans son rapport, il propose de fermer la rade de 4km par une digue de pierres perdues à 4km de la côte. Ce choix est validé mais la méthode de construction reste à trancher. Au retour d Amérique comme commandant de la Marine, il est chargé de reprendre les travaux, selon sa propre technique, après le départ, en 1789, de l ingénieur en chef Cessart qui avait choisi une autre technique s avérant incapable de résister aux intempéries. Mais le poste de Commandant de marine disparaît contraignant La Bretonnière à la démission en mars Retiré dans son hôtel particulier de la rue de Poterie depuis 1792, il séjourne quelques semaines en prison et refuse d être réintégré dans la marine comme simple matelot. En 1803, Bonaparte le réintègre comme capitaine de vaisseau mais refuse qu il participe au comité des travaux de Cherbourg, préférant le nommer chef militaire de Boulogne, puis de Dunkerque. Impotent, il prend sa retraite par décret du 7 avril 1804 et meurt à Paris cinq ans plus tard à 68 ans. Pierre-Etienne Quenault ( ), né à Golleville, chirurgien en chef de l hôpital de Coutances, professa des cours d accouchement et initia les premières opérations de la cataracte. Orphelin à l'âge de 12 ans, il est pris en charge par son oncle M. Vicq d'azyr, oncle du célèbre Félix Vicq d Azyr, chirurgien à Cherbourg. Il devient ensuite disciple de M. Deslandes, chirurgien en chef de l'hôpital de Coutances. À 17 ans, il part suivre à Paris les cours de l'école de médecine et de chirurgie, école déjà célèbre dans l'europe. Il suit les cours de J.-L. Le Petit, connu par ses traités sur les opérations chirurgicales, et notamment sur les maladies des os ; de Beaudelocque père (le plus célèbre des médecins accoucheurs de son époque), et du célèbre Vicq d'azur (Il est considéré comme le fondateur de l anatomie comparée et à l'origine de la théorie de l homologie en biologie). Après ses cinq ans d étude il revient à Coutances, et emporte au concours la place de chirurgien en chef de l'hôpital de cette ville pour succéder à M. Deslandes, son ancien maître. En 1789, il est autorisé à professer un cours d'accouchements. Les sages-femmes y accourent et l'élève de Baudelocque se montre digne de son maître. Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 3/12

4 À la même époque, il se montre le précurseur du célèbre Forlenze ( ). Le premier dans le département de la Manche, il pratique avec succès l'opération délicate de la cataracte Il pratique cette opération jusque dans le Calvados. P.E. Quenault s'efforce d'encourager, guide même dans la carrière de la chirurgie, de jeunes élèves dont il stimule les efforts, dirige les études, éclaire les théories par ses observations. Ses prises de position pendant la Révolution lui vaut d être incarcéré puis relâché. C est alors qu il embarque sur la corvette La Suffisante en 1793, avec le titre de chirurgien. Après deux ans de voyages maritimes, Il peut revoir Coutances, qui sollicite son retour. Il reprend ses fonctions de chirurgien en chef à l'hôpital de Coutances Il est appelé à faire partie du conseil municipal jusqu'après la révolution de Le patrimoine (public et privé), lieux et monuments à découvrir, événements Golleville est une petite paroisse, mais très riche en patrimoine. De belles demeures en châteaux et fermesmanoir, bien que peu connues du public, elles présentent un certain intérêt historique. Église Saint-Martin (XIIe-XVIIe) Cette petite église perchée sur son promontoire paraît à première vue assez quelconque. Cependant, elle comporte de nombreux éléments protégés dont les fonts baptismaux et un exemple unique dans le département de rouet à sonnette. L église paroissiale de Golleville est en partie reconstruite au XVIIe siècle, ne subsiste de l édifice ancien que l arc triomphal (XIIIe). Puis fortement restaurée au XIXe siècle. Derrière le presbytère, un four à chaux a probablement été utilisé pour la construction de l église. On pouvait lire dans un manuscrit conservé à la bibliothèque publique de Valognes : «Le chœur aurait été achevé de rédifier» tant les murailles, couverture que lambris, aux frais des gros décimeurs, en l année. La contretable, faite en l année 1697, aux frais de maître Jacques Doublet, prêtre de Gouberville, curé de Golleville, estimé par le sculpteur à 1200 livres, dont la communauté a fourni environ 100 livres. L église possède donc deux curiosités qui ont plus de réputation que de valeur : une cuve baptismale du Xe ou XIe siècle, ornée de moulures en retrait représentant des figures géométriques et un serpent, et un rouet à douze clochettes, qu on fait tourner au sacrement de la messe et à l élévation. Il a été dit des choses inimaginables sur cet instrument, qui peut avoir deux ou trois cents ans de date, et n a rien de commun, quoi qu on en ait pensé, avec les signes du zodiaque ni avec les mystères d Isis! La statuaire et le mobilier sont intéressants tels que : calice et sa patine (XVIIe), la Vierge à l Enfant (XVe), le Christ en croix et statues de la Vierge et de Saint Jean (XVe-XVIe), le maître-autel, le tableau de la Vierge à l Enfant, les statues de Saint Martin et Saint Généfort (XVIIe) situées de part et d autre du maître-autel. La nef côté nord présente trois grandes travées remodelées au XIVe siècle avec une fenêtre originale accolée au clocher, mais on note des traces plus anciennes d ouvertures. Au XIXe siècle, des gros contreforts ont été ajoutés pour soutenir la nef. Le chœur est à deux travées légèrement en retrait par rapport à la nef, il a été achevé de réédifier, tant les murailles que les couvertures, en Le vitrail moderne situé dans la nef a pour sujet le partage du manteau : Un mendiant mourant de froid et rencontré par un cavalier qui tire son glaive pour partager avec lui son manteau. Le clocher à pan carré accolé contre le flanc La nef Le Maître-autel Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 4/12

5 nord est très imposant, trois niveaux le séparent par un bandeau de pierre, une balustrade façon XVIIIe et des flèches en pierre calcaire bordées de balustres et flanquées de quatre pinacles. En 1105, l église de Golleville dépendait de la collégiale de Néhou fondée alors par Richard de Vernon. Elle fut transférée en 1152 par Guillaume, fils de Richard, à l abbaye de Montebourg. A partir de cette époque, l abbé de Montebourg avait le patronage de l église placée sous le vocable de Saint- Martin, et il le conserva semble t-il, de l époque de la fondation jusqu au XVIIe siècle. La paroisse de Golleville est demeurée fidèle à son saint patron Saint-Martin, évêque de Tours et le fête toujours. Autrefois, les Gollevillais s adressaient à lui pour la guérison de leurs maux d estomac, pour empêcher leurs chevaux de boiter. Les hépatiques s astreignaient à ne boire que l eau d une fontaine portant son nom et ce pendant une semaine. Il guérissait surtout les enfants atteints du mal de carreau, par l intermédiaire d une toucheuse ou d un toucheur, de certaines fièvres et de maladies de peau. Château de Golleville (XVIe-XVIIIe) Ce château aujourd hui connu exclusivement sous le nom de château de Golleville se nommait autrefois château du Quesne. Il se situe sur la D167. En 1273, un certain Robert du Quesne était propriétaire à Golleville. Peut-être est-ce de lui ou de sa famille que le château tire son nom de château du Quesne. Nom qui perdura jusqu au milieu du XIXe siècle bien qu appelé souvent château de Golleville dès la fin du XVIIe siècle. Des Gollevillais se souviennent avoir entendu, qu on l appelait encore Le Quesne au début du siècle dernier. Initialement, les bâtiments formaient un U appuyé sur un étang entouré de murs. Aujourd hui n existent que les deux parties parallèles (cf.vue aérienne ci-dessous) Le bâtiment d entrée qui longe la route date vraisemblablement du XVe siècle. Il comprend une très belle porterie double traversant un haut bâtiment de plan carré et présente des motifs caractéristiques du XVe siècle ; sur la route, le flanc des portes est couvert par une petite tourelle en demilune. Le bâtiment situé de l autre côté de la cour a été en partie modernisé quant aux ouvertures et sa façade. Derrière, le jardin légumier fermé de hauts murs a gardé sa disposition en terrasses. Il est relié à la maison du logis par un pont qui enjambe les douves, on y découvre un large et profond fossé qui rejoint l étang voisin. Les latrines surplombent l étang. La partie du XVe est surtout bien conservée à gauche, avec sa belle tour d escalier en vis, plongeant ses fondations dans le fossé. A l angle nord-ouest, une grosse tour carrée domine, dont le dernier étage sert de colombier. Le château est entouré de fossés, fermant ainsi l ensemble d une douve en eau. De nombreuses meurtrières percent les murailles extérieures. On voit également une aile datant du XVIIe siècle et une habitation bâtie au XVIIIe, dont la tourelle se reflète dans une pièce d eau. Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 5/12

6 En 1450, le «gage piège, juridiction, court et usage des fieux ou aînesses du Quesne, de Brissehaut et Le Roux» à Saint-Martin de Golleville est vendu par Guillaume de Soterel, baron des Biards et d Amfreville, à Michel Hallebout, écuyer. Les Le Bas, encore roturiers, furent propriétaires du Quesne. Jacques Le Bas en rend aveu en 1550, mais il faudra attendre l an 1576 pour que Guillaume Le Bas soit anobli. Guillaume Le Bas était, Ecuyer, seigneur de Colomby et de la Bonneville, sieur du Quesney (du Quesne), de Golleville et de Borlande à Rauville la Place, marié à Marie Le Lièvre en premières noces, puis à Jeanne de Hennot en secondes noces. Son fils, Jean, marié à Adrienne Thomas, hérita du Quesne et le transmit à son tour à son fils unique François (marié à Jeanne Froland - décédé en 1673). En 1694, on ne parle plus du fief du Quesne mais de celui de Golleville lorsque Adrien Le Bas, fils et héritier de François rend aveu au marquis d Amfreville. Marguerite Le Parmentier d Auderville hérita du Quesne du frère d Adrien, Guillaume Le Bas, devenu seigneur de Golleville. Elle le transmit à son fils, Adrien-François Pinel (v ), écuyer, qui devint à son tour seigneur de Golleville. Il fut maire de Golleville de 1808 à Cette famille Pinel resta seigneurs de Golleville jusqu à la Révolution. Charles-Bon-François Folliot d Urville ( ), devint propriétaire du Quesne en épousant la fille d Adrien François Pinel, Marie Louis Françoise ( ), qui hérita du Quesne. Leur fils, Edouard Louis Folliot d Urville ( ) fut maire de Golleville de 1840 à Le Quesne resta dans cette famille jusqu à qu il devienne propriété de M. Daireaux, puis de M. de Louis Compaignon de Marcheville (son gendre?) dont une fille, Solange Compaignon de Marcheville ( ), née à Paris 17 ème, est devenue Mme Gervais Chappée ( ), de M. Lepigoché (famille Gollevillaise depuis 1830, année de mariage de louis Baptiste Desiré Lepigoché, né à Equeurdreville, avec une Gollevillaise Louise Emélie Françoise Quetier), et enfin de la famille Brisset depuis le mariage de Denise Marie Lepigoché avec Jean Charles Brisset, le 4 mai La famille Brisset y habite toujours. Château de la Bretonnière (XVIIIe) Le fief du Mesnil en Golleville possédait au XVIIe siècle logis, chapelle et grand bâtiment de commun. Si le logis était assez caractéristique de l'architecture cotentinaise avec ses meneaux et traverses plats, en revanche l'appareillage alterné en damier brique et pierre constitue un cas assez isolé dans la région. Peu après, un colombier en brique fut élevé contre la chapelle. Un nouveau corps de logis est accolé au premier au XVIIIe siècle. Il s'agit d'un château classique de plan massé, élevé dans le prolongement d'une grande allée d'accès, au bord de laquelle, se trouve à gauche la ferme du château. De belles douves en hémicycle viennent ceinturer un jardin d'agrément. Effectivement, le château a fière allure et fait penser aux constructions du Versailles Normand. Il remplaça une demeure plus ancienne au XVIIIe siècle, mais conserva des communs datant du XVIIe siècle. En 1620, Gilles de Carbonnel était gratifié de sieur de la Bretonnière et du Mesnil. Avant cette date, le château s appelait le Château du Mesnil. Le château portait déjà le nom de la Bretonnière avant son acquisition, en 1791, par Louis Bon de la Bretonnière. Il s est substitué progressivement à partir du XVIIe siècle à celui du fief du Mesnil. Depuis cette date, on lui donne le nom de ses possesseurs, le capitaine de vaisseau de la Bretonnière, l un des constructeurs des fortifications maritimes de Cherbourg. En arrivant, on découvre la très belle grille d entrée de cour en fer forgé où figurent les initiales du marquis de Launey qui fut décapité en 1789 lors de la prise de la Bastille. A gauche, l énorme tour ronde du colombier, à pan coupé, présente à l intérieur un grand nombre de boulins. Et à droite, la chartrie et les communs, restés en Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 6/12

7 parfait état dans leur apparence. L ensemble de ces communs fut construit au XVIIe siècle avec comme matériau un appareillage alterné en damier brique et pierre. Au fond de la cour, on découvre la magnifique façade du logis (XVIIIe), avec son avancée centrale surmontée du fronton triangulaire à œil de bœuf et sa grande entrée au haut du perron. La chapelle accolée au colombier est dédiée à Sainte Marie-Madeleine et possède un chœur à pan coupé et un retable. En 1663, le curé La magnifique façade du logis (XVIIIe) La chapelle accolée au colombier d Orange avait le droit de dire des messes sauf le les jours de grandes fêtes, et il était interdit d y laisser le pain béni ni l eau bénite!en 1682 on y installe des reliques que François Avice Jourdan fait venir de Rome par son père jésuite confesseur de Mme la Princesse Paladin, mère de Louis XIV. Le château est composé de deux parties : la plus petite fut construite au XVIIe. Elle présente des baies à meneaux Louis XIII et une magnifique échauguette. A l origine, il y a le manoir presque entièrement conservé, cependant modernisé à plusieurs reprises, qui fait l aile nord du château, puis le château proprement dit, relativement bien conservé (extérieurs et intérieurs). La demeure évolue au fil des siècles : au XVIe le château est ordonné en quadrilatère à pan centré symétrique. Au XVIIe, la cour s ouvre définitivement et le plan en U se simplifie au profit du logis central et des pavillons d angles. Au XVIIIe s impose le plan rectangulaire après la disparition des ailes et des pavillons. C est dans la seconde moitié du XVIIIe qu une nouvelle demeure est construite : le logis qui, côté cour, présente une belle façade avec un avant corps couronné par un fronton rectangulaire. Si le logis était assez caractéristique de l'architecture cotentinaise avec ses meneaux et traverses plats, en revanche l'appareillage alterné en damier brique et pierre constitue un cas assez isolé dans la région. Derrière le château, un beau et grand jardin entouré d eau. Une première inscription au titre des monuments historiques est intervenue le 11 septembre 2009 pour les façades et toitures du logis, ainsi que dans la partie du logis du XVIIIe siècle, l'escalier avec sa cage et les pièces de réception du rez-de-chaussée ; la chapelle, en totalité ; le colombier, en totalité ; le grand commun, en totalité ; la cour d'honneur ; les façades et les toitures des deux pavillons de jardin et de la maison du jardinier ; l'ensemble des murs du domaine ; l'ensemble du système hydraulique ; l'assiette du jardin potager et du jardin d'agrément ; l'allée d'accès et les haies doubles talutées. Annulé, l'arrêté est à nouveau signé le 15 mars Au XVIe siècle, la Bretonnière est la propriété de la famille Avice de Gotot (d Etienville), anoblie en Elle passe par mariage au début du XVIIe dans la famille Jourdan, des sieurs de Launay, à laquelle appartint Bernard René Jourdan, dit marquis de Launay, capitaine gouverneur de la Bastille (cf. Personnalités). Avant son exécution, il avait vendu la Bretonnière à Charles de Mauconvenant ( ), chevalier, marquis de Sainte- Suzanne, seigneur du Parc à Saint-Lô-d Ourville, chevalier de Saint Louis en 1775 et maréchal de camp en Il fut maire de Golleville en Ce marquis vend la Bretonnière le 17 février 1782, à François- Hyacinthe Lefèvre de la Grimonnière (Décédé le 30 novembre 1798 à Digosville). Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 7/12

8 Louis Bon Jean de la Couldre de la Bretonnière Le 19 juillet 1791, Lefèvre de La Grimonnière vend la Bretonnière, le Mesnil et Hennodière (à Colomby) à Louis Bon Jean de la Couldre de la Bretonnière ( ), qui fut Garde-marine, capitaine de frégate, capitaine de vaisseau, premier commandant de la Marine à Cherbourg et chef de division, etc. Il est le fondateur de la rade de Cherbourg. Chose curieuse, Louis Bon de la Couldre était originaire de Marchésieux où sa famille possédait une propriété dénommée La Bretonnière. Il n est donc en rien responsable du nom du château de Golleville qui portait déjà ce nom depuis une époque indéterminée mais relativement ancienne. Sa veuve, Angelique Jeanne de Montmort de Beaurains ( ), se remaria, le 26 septembre 1814, avec l ancien propriétaire de la Bretonnière, Charles de Mauconvenant devenu lui aussi veuf l année précédente. Ce marquis de Sainte Suzanne possédait une belle fortune. Il a possédé le château de la Bretonnière, l Hôtel Fouquet de Réville ( Détruit en 1944), l Hôtel Viel de Gramont (1786), l Hôtel de Cussy (ou de la Bretonnière, ou encore de Sainte Suzanne) qui appartenait à Louis Bon Jean de la Couldre de la Bretonnière et qu il obtint en épousant sa veuve. Si la lignée masculine de la famille de la Couldre de La Bretonnière paraît éteinte, cependant, sa descendance habite toujours La Bretonnière. On y retrouve la famille Rostand : la petite fille d Armand de la Couldre de La Bretonnière ( ), fille de Berthe de la Couldre de la Bretonnière ( ) qui épousa Henri de Commines de Marsilly ( ), Geneviève de Commines de Marsilly ( ) épousa Philippe Rostand ( ), famille bien connue de Flamanville. Avec son mari, ils ont fait du château une demeure moderne tout en protégeant méticuleusement les fastueux témoins du passé. Aujourd hui, cette famille Rostand y demeure toujours. Ferme-Château Le Quesnay ou Quesnoy (XVIIe-XVIIIe) Le Quesnay, ou Quesnoy, est une belle gentilhommière restaurée au XVIIIe siècle, qui se compose d un corps de logis s ouvrant au centre par un avant-corps en faible saillie. Son toit est à la Mansart. Sa particularité est de présenter à l intérieur deux escaliers cote à cote, séparés par un mur plein, un escalier tournant du XVIIIe, qui s arrête au 1 er étage et un escalier droit Henri IV à double volée, avec mur d échiffre évidé (supportant le limon de l escalier), montant jusqu aux combles. Le fief du Quesnoy a appartenu aux Loir puisqu en 1392, Jean Loir écuyer, était seigneur du Quesnay (ou Quesnoy), puis aux Ogier, puisqu Hélie Ogier, héritier de Guillaume Loir, rendait aveu au roi du fief du Quesnoy. Jean III Desmaires (décédé en 1628), bailli de Saint-Sauveur-le-Vicomte, marié à Anne de Marguerit, devient propriétaire du Quesnay qui est tenu du roi pour 1/6 ème du fief de Haubert, à cause de la vicomté de Saint- Sauveur, sous la châtellerie de Néhou. Rappelons que la châtellerie de Néhou avait des extensions jusque dans le Val de Saire. Son fils Jean-François Desmaires fut aussi seigneur du Quesnay et bailli de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Le dernier des Desmaires à posséder le Quesnay est Gaspard, patron de Catteville et de Golleville, qui s est marié en 1680 à Gabrielle Poerier. Il n eut pas de postérité. A sa mort, ses biens sont transmis à ses sœurs, Marguerite et Marie. Marguerite, héritière du manoir Desmaires à Saint-Sauveur-le-Vicomte, épouse en première noces de René Poërier, écuyer, seigneur de Taillepied, Cartot et le Theil, puis en seconde noces de Jacques III de Harcourt, seigneur d Ollonde. Quant à Marie, héritière du Quesnay, elle épouse en 1670, Bernardin Mangon, sieur du Coudray. Le Quesnay passe ensuite à Hervé Mangon qui en fit donation à Guy Gislot, sieur de la Hougue Desmaires. Jean Charles Louis Le Fèvre de Haupitois, chevalier, colonel d infanterie, marié à Françoise de Thieuville, en deviendra par la suite propriétaire. Leur fils ainé, Charles Louis François Le Fèvre du Quesnoy ( ) est seigneur de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Son fils, Charles Le Fèvre du Quesnoy ( ), devient Marquis du Quesnoy et se marie avec Jeanne Feydeau d Estrelles, baronne de Bourdenay. Rappelons que le frère de Charles Louis François, Jacques Le Fèvre du Quesnoy fut évêque de Coutances. Il entreprit l embellissement de l abbaye de Saint-Sauveur et, avec sa fortune personnelle, il fit reconstruire le palais épiscopal de Coutances (palais de l évêché). François Charles Le Fèvre du Quesnoy ( ), Marquis du Quesnoy, mousquetaire du roi, marié à demoiselle Marthe Françoise Emélie Picot de Gouberville ( ), vend la terre du Quesnoy, en 1781, à Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 8/12

9 Jean Charles Adrien Pinel de Golleville qui la revendra dix ans plus tard à Charles Louis Hector marquis d Harcourt ( ), marié avec sa cousine éloignée, Anne Catherine d Harcourt-Beuvron ( ). Leur fils Claude Emmanuel d Harcourt ( ) revend le Quesnoy en 1836 à M. Joachin Marie de Dreux- Brézé ( ), marquis. Sa veuve, Marie Charlotte de Boisgelin ( ), fit échange avec Adrienne de Chavagnac, née à Londres en 1795, devenue vicomtesse de la Bretonnière en épousant Charles Henri Euloge de La Couldre de La Bretonnière ( ), demeurant au château de Golleville. Leur fils Pierre Adrien de La Couldre de La Bretonnière ( ), marié à Marie de Bernetz, en devient propriétaire Les propriétaires actuels, M et Mme de Lignac ont bien restauré cet ancien château. L exploitation agricole de la famille Lignac s est transformée, depuis 2008, en Earl du Quesnoy, dont François-René, Lucien, Michel Babin de Lignac et Norbert Christian Hubert Babin de Lignac en sont les dirigeants Plan d ensemble de la ferme-château du Quesnoy principaux. Ferme-Manoir du Parc (XVIe-XVIIIe) Cette ferme se situe tout au bout d un étroit chemin entouré de champs et bordé de peupliers, dans une vallée agréable parcourue par le ruisseau qui prend sa source près du château de Golleville, alimentant au passage l étang du château. Les champs environnants sont marécageux. On aurait trouvé lors de la restauration du logis en 1953, une pierre datant du Xe ou du XIe siècle. Ainsi, cette grosse ferme présentée comme datant du XVIe siècle serait plus ancienne. Malgré les travaux pour rendre confortable cette demeure, son aspect est resté intact. Le balcon formé de deux montées latérales rappelle celui du manoir du Grand Hecquet à Néhou qui date du XVIe siècle. Le lieu est occupé par la famille Lebrun de 1893 à Les propriétaires étant la famille Lepigoché (famille Gollevillaise depuis 1830, année de mariage de louis Baptiste Desiré Lepigoché, né à Equeurdreville, avec une Gollevillaise Louise Emélie Françoise Quetier). Le Parc a appartenu dans les 1950 à M. et Mme Maurice Brisset puis devint, en 2007, la propriété d Auguste Lelaidier de Colomby. Cette ferme se situe à moins de 500 mètres du château de Golleville. Dans l ouvrage «601 communes et lieux de vie de la Manche, d autres fermes manoir sont répertoriées, celles : de La Poissonnerie (XVIe), située à 300 mètre au sud du château de Golleville, qui possède ou qui possédait, semble t-il, une grosse tour d angle cylindrique ; des Saules (XVIe-XXe) ; du Gravier ((XVIe), ancien La Poissonnerie Ham des Saules petit manoir menaçant de ruine au bout d un chemin, dont la tour d escalier à l arrière a été arasée. Certaines fenêtres sont encore avec leurs meneaux. Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 9/12

10 Stèle à la mémoire des 6 membres du bombardier anglais Wellington 1785 abattus le 9 janvier Le 9 janvier 1942, le bombardier Vickers-Armstrong Wellington R1715 décolle de la base aérienne d Holme-on-Spalding Moor à East Yorkshire. Sa mission étant de se joindre aux trente autres bombardiers pour bombarder le port de Cherbourg, mais aussi pour faire diversion pour une mission plus importante sur le port de Brest qui consistait à trouver et à détruire les cuirassés de poche allemands. Les conditions météorologiques sur le Cotentin sont épouvantables, la neige tombe, la visibilité est très réduite et, pour aggraver les choses, les batteries anti-aériennes allemandes (flak) sont particulièrement actives. Seulement 3 des 31 avions réussissent à lâcher leurs bombes et beaucoup doivent rebrousser chemin. Sur les trois bombardiers, un seul rentre à la base. Le Wellington Z1312 est touché mais réussit à atteindre l Angleterre avec son chargement, mais s écrase après avoir accroché les lignes de haute tension, tuant 4 membres de son équipage australien. Seules survivent, le pilote et le copilote. Quant au Wellington R1785, il a complètement disparu! Le sort du R1785 et de son équipage restait donc un mystère pour les familles depuis plus de 66 ans jusqu à ce que Georges Dennebouy, un capitaine d Air France, commence à enquêter sur un incident de guerre survenu sur la ferme de sa famille à Colomby ; Il interviewe et en enregistre les récits de témoins oculaires La grand-mère de Georges et d autres habitants ont bien vu dans l hiver 1942 un avion en flammes voler à basse altitude avant de s écraser dans un verger. Les habitants se sont rendus sur les lieux, mais restèrent impuissants car tout l avion était en feu, hormis la queue. Puis les soldats allemands, Bombardier Vickers Armstrong Wellington arrivés sur les lieux, les chassèrent. Deux jours plus tard, les Allemands ont réquisitionné deux agriculteurs locaux, un adolescent, Joseph Anquetil et M. Auguste Mulot, plus un vétéran de The Great War, pour récupérer les corps et les placer dans des cercueils. Les corps étaient terriblement calcinés, à l'exception du jeune artilleur resté piégé dans sa tourelle. Les soldats allemands leur ont rendu les honneurs militaires, la scène fut même filmée. Plus tard, les allemands sont venus récupérer les morceaux de l avion, mais oh surprise il y avait encore les 8 bombes. Après que les démineurs les aient fait exploser sur place, on découvrit un sixième corps sous une aile. C est le jeune Roger Blestel qui est chargé d enlever le corps mutilé et de le mettre dans un cercueil. Il s est avéré qu il s agissait du corps de Wally Forgan, l artilleur avant qui aurait probablement tenté de sauter en parachute mais resté accroché à l aile. En 2005, une recherche est entreprise par un groupe d historiens sur le site même du crash. Les divers fragments d aéronef retrouvés ont confirmé qu il s agissait bien d un Vickers Armstrong Willington. Puis parmi les innombrables petites pièces de métal tordu ainsi récupérées, il y avait une bague en argent sterling du Commonwealth avec des initiales WWF, celles de William Wallace Forgan. C était donc bien le site de l accident des six aviateurs dont les restes se trouvaient à Cherbourg. C est avec une vive émotion que les familles apprirent la nouvelle, notamment la famille Forgan installée à Mount Gambier, en Australie-Méridionale. En mars 2006, Georges Dennebouy et son épouse Liliane se sont rendus en Australie avec l'intention expresse de visiter la famille Hickey à Brisbane, la famille Forgan à Mount Gambier et Adelaide, à qui ils ont rendu l anneau, et la famille Johnstone à Lockington, dans le nord de Victoria. Le lieutenant australien Bernard Hickey, pilote, le sergent australien Victor Johnstone, copilote, le sous-lieutenant néozélandais Robert Birnie, observateur-bombardier, le sergent britannique William Forgan, mitrailleur, et les sergents britanniques Albert Sydney et Fred Hinton, sont inhumés au cimetière de Cherbourg et ont été déclarés par la suite «morts pour la France». La stèle à la mémoire des 6 membres de l équipage, anglais, australiens, néo-zélandais a été érigée en octobre 2008, au nord du bourg, au carrefour de la D126 et de la D326. Les familles des aviateurs australiens et Fred Hinton (RAF), de nombreuse personnalités et dignitaires ainsi que la population locale ont assisté au dévoilement du monument. Crew L-R Fred Hinton, Bob Birnie, Peter Hickey, Albert Austin, Vic Johnstone, Wally Forgan Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 10/12

11 Les cours d eau o La Douve, fleuve côtier, prend sa source à Tollevast. L Ouve est considéré comme son ancien nom (Unva dans les anciens textes) : «rivière d'ouve» semble avoir glissé en «rivière Douve» par agglutination, puis «rivière de la Douve». Golleville Depuis Tollevast, elle serpente les collines du Cotentin par Sottevast, L Etang-Bertrand et Magneville, pour border ensuite Néhou et Golleville (limite administrative entre ces deux communes), traverser et border Saint-Sauveur-le-Vicomte (limite administrative avec Rauville-la-Place, Sainte- La Douve sur le territoire de Néhou, au sud de Colombe). Golleville (secteur de l ancien château de Néhou) Une fois dans le pays de Bauptois, elle en parcourt le marais jusqu à la mer en se dirigeant vers l est et en affleurant les murs de Carentan. La longueur de son cours d'eau est de 78,6 km. C'est un fleuve navigable, notamment par les gabarres à fond plat. La Douve sort de son lit chaque hiver lorsque les inondations du marais font d'elle une petite mer intérieure éphémère, comme Jules Barbey d Aurilly l'a si bien écrit. o Dans la commune de Golleville existent des petits ruisseaux dont deux sont des affluents de la Douve : le ruisseau Du Pont Du Boille, long de 2.8 km et le ruisseau de Sainte-Colombe. o Le ruisseau de Pellevilain, long de 3.9 km, est quant à lui un affluent du ruisseau Du Pont du Boille. Lavoirs & Fontaines & Sources Longtemps, la lessive s est faite au bord de la rivière sur une pierre inclinée ou une simple planche et sans abri. A la fin du XVIIIe siècle, un besoin d hygiène croissant se fait tenir à cause de la pollution et des épidémies. On construit alors des lavoirs, soit alimentés par un ruisseau, soit par une source (fontaine). Témoins des grands et petits moments de nos villages, les lavoirs évoquent le souvenir d une époque révolue et rappellent le dur labeur de nos mères et grand-mères. Le lavoir est un lieu éminemment social dans chaque village. C est l endroit où les femmes se retrouvaient une fois par semaine et où elles échangeaient les dernières nouvelles du village, voire de la région Sur le site «Lavoirs de France», un seul lavoir est repertorié dans la commune de Golleville : le lavoir situé au bord de la route menant au hameau Le Coisel. Croix de chemin & patrimoine religieux Les croix de chemin se sont développées depuis le Moyen-âge et sont destinées à christianiser un lieu. De formes, de tailles et de matières variées (bois, granite, aujourd'hui en fonte, fer forgé ou en ciment), elles agrémentent aussi bien les bourgs et les hameaux que les routes de campagne et symbolisent l acte de foi de la communauté. Elles se multiplient à partir de 1095, date à laquelle le droit d asile est étendu aux croix de chemins qui ont alors un double rôle de guide et de protection. Elles servaient également de limite administrative, par exemple pour délimiter les zones habitables d un bourg devant payer certaines taxes (D326-Impasse de la Croix) Croix de cimetière (XVIIe) Oratoire (carrefour D326-D126) Croix Matha (XVIIe) Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 11/12

12 Communes limitrophes - Plans Randonner à Golleville Il n y a pas de circuit spécifique sur le territoire de Golleville. Cependant, les circuits proposés dans les communes voisines empiètent sur Golleville circuits à la discrétion de nos guides. Sources Divers sites internet, notamment Wikimanche, Wikipédia, Généanet, Notes historiques et archéologiques (le50enlignebis), Blog de la société «Pays d art et d histoires du Clos du Cotentin», DDay Overlorde, 1944 la bataille de Normandie - la mémoire, Le Petit Manchot, Monuments historiques (Monumentum), Châteaux de France, Cartulaire de la baronnie de Bricquebec, Lavoirs de France, Ouvrages : 601 communes et lieux de vie de la Manche de René Gautier, Canton de Saint Sauveur le Vicomte dans l histoire de Jacques Lechevalier, Remerciements à : Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / aout 2017) 12/12