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1 AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site Ce texte est protégé par les droits d auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l autorisation de l auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France). Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival ) doit s acquitter des droits d auteur et la troupe doit produire le justificatif d autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation. Ceci n est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs. Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes. Pour toute question, contactez l auteur : larenzu.leca@gmail.com Leca Laurent 04/02/2014 Page 1 sur 5

2 Dialogues de Mmes Beurdouche et Peytavin, deux dames plutôt âgées. Mme Beurdouche :L an dernier ils ont ouvert une maison de retraite sur la commune, vous l avez visitée, vous? Mme Peytavin : Bah, ça risque pas, mon fils a bien essayé de m y emmener, mais je n y mettrai jamais les pieds, ni quand je serai vieille, ni tant que je serai vivante. Mme Beurdouche : Moi je ne sais pas si j irai un jour, mais comme je ne voudrais pas être un fardeau pour mes enfants, des fois j y pense. Mme Peytavin : Les enfants vous savez, pour eux quand on vieillit on est toujours un poids, alors... Mme Beurdouche : En tout cas, il y a plus de vingt centenaires c est pas une maison de retraite c est un musée archéologique Mme Peytavin : allez zou, je file, on se voit plus tard, Mme Beurdouche? Mme Beurdouche : à plus tard, Mme Peytavin Mme Peytavin : dites donc le docteur des Sapins, il est venu me demander si je voulais pas me faire remonter les seins Mme Beurdouche : moi, je ne le ferais pas, j ai bien trop peur avec tout ce qui se passe. Vous lui avez répondu quoi? Mme Peytavin : Que jusqu à présent personne ne s était plaint de ma poitrine, et que je viendrais le voir si jamais ça changeait. Mme Beurdouche : ben alors il faudra pas qu il soit pressé, y en a pour un moment Mme Peytavin : Comment? Mme Beurdouche : Non, je dis vous avez raison de prendre votre temps Mme Peytavin : bon, moi je vais manger Mme Beurdouche : Moi aussi, à plus Mme Peytavin : Et maintenant la police est là, vous avez vu. Moi, cette maison de retraite, ça m inspire pas confiance Mme Beurdouche : j ai vu partir trois corbillards en moins de deux semaines, ça meurt comme dans un moulin aux Sapins Mme Peytavin : pensez, y a que des vieux, et âgés en plus, alors, c est presque normal Mme Beurdouche : le corbillard, d accord, pour une maison de retraite c est un peu comme la voiture de service, mais la police, là je m inquiète Mme Peytavin : croyez moi Mme Beurdouche, les maisons de retraite c est un peu comme la prison,, on est mieux dehors que dedans Mme Beurdouche : vous avez raison, allez venez on va boire un thé Mme Peytavin: je vous suis. Vous avez des biscuits à la framboise, comme l autre Leca Laurent 04/02/2014 Page 2 sur 5

3 fois Mme Beurdouche : j ai fait une tarte, vous m en direz des nouvelles Mme Beurdouche : bou diou! Je ne sais pas si je ne vais pas m inscrire dans cette maison de retraite finalement Mme Peytavin : vous avez réfléchi? Mme Beurdouche : il paraît que des pensionnaires ont gagné un voyage, une croisière en bateau Mme Peytavin : une croisière... en bateau? Une croisière sur le Pléonasme alors! Mme Beurdouche : je sais pas, en tout cas moi, j aimerais bien partir en croisière Mme Peytavin : moi, avec le club, on va aller au Perthus Mme Beurdouche : c est bien le Perthus, et Pertuis aussi c est bien, il y a la Durance Mme Peytavin : et pourquoi pas une croisière à Pertuis sur la Durance Mme Beurdouche : en péniche Mme Peytavin : c est ça, en péniche. Allez, bonne nuit Mme Beurdouche Mme Beurdouche : à demain Mme Peytavin Mme Peytavin : depuis qu on m a greffé les cellules de méduse, j ai les filaments qui poussent Mme Beurdouche : moi aussi, j ai même été obligée d emprunter le rasoir de mon fils Mme Peytavin : par contre, j ai remarqué que j avais de l acné sur le menton Mme Beurdouche : faites voir? non, non, ça c est des furoncles Mme Peytavin : ah bon, ça me rassure, parce que depuis que je porte des lentilles j y vois pas bien de près Mme Beurdouche : au fait, ça y est, j ai signé Mme Peytavin : non, vous n avez pas fait ça Mme Beurdouche : mais si, j ai pris un billet pour une croisière sur le Nil Mme Peytavin: c est nul Mme Beurdouche : non, non, c est NIL: N. I. L. Mme Peytavin : ah oui? ben voilà, qu est-ce que je vous disais : depuis que je mets des lentilles, j y vois plus rien Mme Beurdouche : allez, à bientôt Mme Peytavin Mme Peytavin : à bientôt Mme Beurdouche Leca Laurent 04/02/2014 Page 3 sur 5

4 Sur un banc public Mme Beurdouche : Aujourd hui, y a de l animation, il y a un enterrement, vous y allez vous? Mme Peytavin : ça risque pas, les enterrements, moi j y vais jamais. Mme Beurdouche : Ah bon, et pourquoi? Mme Peytavin : ben je vois pas pourquoi je suivrai son enterrement, il viendra pas au mien lui, pas vrai? Mme Beurdouche : c est pas lui, c est elle, c est une femme il paraît Mme Peytavin : c est pareil. Et vous vous y allez? Mme Beurdouche : moi, j ai ma place réservée à l église, vous savez Mme Peytavin : de toute façon, je n ai jamais été une folle de la messe, alors! Bon, on se voit tout à l heure, vous me raconterez Mme Beurdouche : oui, après la messe Mme Peytavin : alors, comment c était la messe? Mme Beurdouche : ne m en parlez pas, ça entrait, ça sortait. Un vrai moulin Mme Peytavin : dans l église, y avait du monde au moins, parce qu en ce moment, à part les concerts de la chorale Mme Beurdouche : c était plein comme un oeuf, heureusement que j avais ma place Mme Peytavin : moi, je n y vais plus, j y crois plus Mme Beurdouche : ah! bon! Mme Peytavin : non, rien depuis ma dernière crise de foi où j ai été tant malade Mme Beurdouche : Vous devriez essayer le boudhisme Mme Peytavin : Non, non, j aime pas les religions tristes Mme Beurdouche : Le boudhisme, triste? Mme Peytavin : justement, une religion où ils boudent tout le temps Mme Beurdouche : (dubitative) ah! oui!!! on y va, j ai le rôti qui cuit Mme Peytavin : Quel convoi cet enterrement, il est passé des voitures pendant au moins dix minutes! Mme Beurdouche : J y serais bien allée, mais j ai vu que qui vous savez y partait avec qui vous savez Mme Peytavin : Des pipelettes ces deux-là. Je les aimes guère Mme Beurdouche : Moi non plus. Avec elles on peut pas en placer une Mme Peytavin : Elles t ont une langue Mme Beurdouche : Oui, chacune Leca Laurent 04/02/2014 Page 4 sur 5

5 Mme Peytavin : Toujours à médire, à critiquer, à dénigrer Mme Beurdouche : Comme nous!!! Mme Peytavin : Oui, comme nous! mais elles, moi je les aime pas Mme Beurdouche : Moi non plus!!! Mme Peytavin : eh bê, qué bazar, vous avez vu. Ce couple! Quelle dispute! Mme Beurdouche : c est les couples modernes ça Mme Peytavin : les couples modernes, ben y en a un, les cigarettes elles vont finir par lui coûter cher Mme Beurdouche : il ferait mieux de s arrêter de fumer Mme Peytavin : remarquez, la cigarette y en a que ça empêche de faire du sport, ben lui, ça l empêche pas de cavaler Mme Beurdouche : allez, adieu Mme peytavin. Au fait, vous ne fumez pas vous? Mme Peytavin : Moi, j ai jamis fumé, j ai bien eu des vapeurs pendant un moment, amis c est tout. À demain, Mme Beurdouche Leca Laurent 04/02/2014 Page 5 sur 5