Mémoire présenté dans le cadre du Sommet sur l'éducation

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1 Mémoire présenté dans le cadre du Sommet sur l'éducation Sujet thématique: L'accessibilité et la participation aux études supérieures Par Caroline Dufour-L'Arrivée, agr. biol. M.Sc. Dans le cadre de l'école d'hiver Spécial Sommet Organisée par l'institut du Nouveau Monde Université Laval, Québec 26 Janvier 2013

2 Collaborateurs J'aimerais remercier ceux qui ont participé à la réflexion et à la révision de ce mémoire: Paul-Alexandre Boutin Myriam Villeneuve, M.Sc. Éric Légaré, technicien en R&D Julien Cardinal, ing. Richard Laroche, ing.

3 La réflexion porte principalement sur l'accessibilité aux études et l'endettement étudiant. Il s'agit de point de vue personnel basé principalement sur mon expérience personnelle. Les solutions proposées sont, quant à elles, le fruit d'une réflexion collective avec collègues et anciens étudiants. Problématique Même si les étudiants issus d'un milieu plus modeste ou plus pauvre ont la chance de bénéficier de l'aide Financière aux Études (AFE) pour la poursuite de leurs études, le système actuel pénalise néanmoins cette classe d'étudiants. Contrairement à leurs acolytes issus de classe sociale plus aisée et bénéficiant de l'aide parentale, ceux-ci se retrouveront endettés et donc encore plus pauvres à la fin de leurs études. Cela s'ils se rendent bien sûr aux études supérieures, car ils sont toujours moins nombreux à s'y rendre. Pour se payer leurs études, ces étudiants doivent contribuer financièrement plus que les autres. Souvent, ils travailleront un nombre d'heures plus élevés et cela aura des conséquences sur leur réussite. Certains diront qu'il s'agit d'un investissement personnel (malgré que l'éducation soit un investissement collectif également), mais le frein que peut engendrer l'endettement dans une vie peut, souvent, limiter la portée des actions d'un individu et limiter sa contribution à l'économie sociale. On parle de mise en branle et aboutissement de projets, démarrage d'entreprise, achat de propriété, fondement d'une famille, participation aux activités socio-culturelles. On peut aussi parler du stress que peut engendrer l'endettement, l'exclusion sociale et les conséquences que cela peut entraîner sur la santé mentale de l'individu, les répercussions sur la famille et ses proches et tous les coûts en santé et services sociaux que cela peut encourir. Tout compte fait, le système de prêts et bourses (qui est de plus en plus un système de prêts) soutient les intérêts financiers des institutions financières en premier lieu et non ceux de l'éducation, c'est-à-dire la formation d'individus et de citoyens instruits, émancipés, utiles pour la prospérité de la société et équipés d'outils concrets pour y parvenir.

4 Solutions Bien que je crois qu'une valeur doit être accordée aux études pour éviter le laxisme et l'abus, on peut envisager néanmoins un certains nombre de changements au système actuel en vue de stimuler l'intérêt et la participation de toutes classes sociales envers des études sans préjudice à la qualité de vie future des plus défavorisés. On voit ici une opportunité de réduire les écarts (financiers, connaissances, confiance) entre les classes sociales. On contribue donc à l'atteinte d'un idéal non seulement individuel mais collectif. Différentes options sont ici présentées. Elles ne sont pas exhaustives, parfaites, ni élaborées en détail mais permettront de pousser la réflexion en ce sens. 1. Financer les études des étudiants moins nantis et auto-financement pour ceux issus de classes sociales plus aisées. En gros: ceux qui peuvent payer paye, ceux qui ne peuvent pas ne paye pas. Les décisions peuvent se baser sur: Salaire des parents Contribution parentale réelle et non théorique Éloignement de l'étudiant et besoins de base plus élevés (logement, nourriture, transport) Programme d'étude : - certains sont plus onéreux que d'autres - Certains sont plus engageants que d'autres et réduise les possibilités de travailler au travers des études - Certains n'assurent pas un salaire aussi élevé que d'autre une fois sur le marché du travail Cheminement scolaire de l'étudiant : est-ce un premier ou un X ième diplôme? Succès académique de l'étudiant

5 2. Possibilité de faire un contrat social avec ceux dont ont paye les études. Par exemple, on peut exiger à l'étudiant de travailler dans la province/région pendant une période de temps donné après les études. Cette situation est rencontrée notamment au Nouveau-Brunswick et dans le système militaire canadien. En fonctionnant de cette manière, l état se garantie de conserver ses travailleurs qui eux, en contrepartie, verse des taxes et impôts a la province qui a financée leurs études. Plus de gens effectueraient des études supérieures, donc ceux-ci obtiendraient de meilleurs salaires, paieraient plus d impôts à l état et en favoriserait sa richesse. 3. Continuer avec le système de prêts et bourse actuel mais revoir les conditions de remboursement Prise en charge de l'afe par les institutions publiques (gouvernement) plutôt que par les institutions financières Intérêts sur les prêts payés par le gouvernement même après les études Revoir à la hausse le salaire minimum critique à partir duquel on peut suspendre le remboursement des dettes Revoir à la baisse le plafond d'endettement et moduler selon les domaines d'études Changer les prêts en bourses et exiger un rendement académique satisfaisant 4. Réduire les frais de scolarité et abolir son augmentation. Selon les cas, inclure également les coûts de la vie (logement, alimentation, transport) dans les frais afférents aux études. Cela grâce à une meilleure gestion des dépenses gouvernementales. Nous pouvons envisager ce scénario possible quand on regarde le modèle Finlandais. Si on compare les dépenses gouvernementales de nos pays respectif, on se rend compte que la Finlande met dans l éducation moins de 6 % de son PIB annuellement (source 2009) alors que le Québec y alloue 6,9 %. De plus, la Finlande offre un système d'éducation tout à fait gratuit depuis l'élémentaire au post-secondaire. Alors comment se fait-il que les coûts reliés à l enseignement soient aussi élevés? Le problème réside fort probablement

6 dans une mauvaise gestion des dépenses. Dans cette optique qu il faut non seulement revoir nos modes de dépenses mais en plus valoriser le travail fait par les enseignants. Conclusion Il est tout à fait possible de changer de paradigme et de rendre les études plus accessibles, plus équitables, plus justes et moins sélectives et élitiques. Il s'agit simplement d'un exercice collectif pour revoir nos modèles et nos valeurs. Individuellement et collectivement nous avons tous à y gagner. Sans le peuple il n'y a pas de société, il n'y a pas de système et il n'y a pas de pays, il est donc tout à fait souhaitable d'avoir une base forte. Je nous souhaite bonne écoute et bonne chance. Références Investissement Québec. URL en ligne: Page consultée le 20 janvier 2013 Ministère de l'éducation, du loisir et du sport du Québec. URL en ligne: Page consultée le 20 janvier 2013 Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures inc. (AELIÉS). Sommet AELIES sur l'enseignement supérieur. Mémoire. Document en ligne : Page consultée le 10 janvier 2013