Avis sur la pollution aux hydrocarbures dans un puits sur la commune de Tréméreuc (22)

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1 Avis sur la pollution aux hydrocarbures dans un puits sur la commune de Tréméreuc (22) BRGM/RP FR Août 2008

2 Avis sur la pollution aux hydrocarbures dans un puits sur la commune de Tréméreuc (22) BRGM/RP FR Étude réalisée dans le cadre des projets de Service public du BRGM 08EAUG06 A.CARN-DHEILLY Vérificateur : Nom : P. CONIL Date : Août 2008 Signature : (Original signé) Approbateur : Nom P. CONIL Date : Août 2008 Signature : (Original signé) Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2000. I

3 Mots clés : Tréméreuc, Côtes d Armor, pollution, hydrocarbures En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : A. Carn-Dheilly - Avis sur la pollution aux hydrocarbures dans un puits sur la commune de Tréméreuc (22). Rapport BRGM/RP FR - 11 p, 8 illustrations BRGM, 2008, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l autorisation expresse du BRGM. Rapport BRGM/RP FR 2

4 Sommaire 1. Introduction Contexte et visite de terrain Avis d hydrogéologue Conclusions Liste des illustrations Illustration 1 : Localisation du site de pollution et de la réserve d eau AEP...4 Illustration 2 : la cuve à l origine de la pollution...5 Illustration 3 : perforation du fond de la cuve (20 cm) vue de l intérieur...6 Illustration 4 : Puits de M. Martin...7 Illustration 5 : hauteur de fuel surnageant dans le puits de M. Martin...7 Illustration 6 : Localisation cadastrale des différents points observés...8 Illustration 7 : Schéma des écoulements souterrains du secteur...9 Illustration 8 : Schéma de l écrémage du fuel...11 Rapport BRGM/RP FR 3

5 1. Introduction Dans le cadre de ses missions d appui auprès de la Police de l eau, le BRGM Bretagne a été consulté le 4 août 2008 par le service de la Police de l Eau des Côtes d Armor afin de donner un avis hydrogéologique sur la pollution aux hydrocarbures constatée dans le puits de M. Martin (locataire) à Le Villou sur Tréméreuc (22) et de proposer des moyens d actions de résorption de celle-ci. Une visite a eu lieu sur le site le mardi 5 août 2008 en présence de Monsieur le Maire, Monsieur Pierre Dufour de la D.D.A.F.22 et Mme Brochu (n 23 Le Villou), M. Martin (n 15 Le Villou), M et Mme Lemoine (n 9 le Villou). Mme Gilbert (n 19 le Villou) était absente ce jour là. Réserve A.E.P. du Bois Joli Secteur où s est produite la pollution Illustration 1 : Localisation du site de pollution et de la réserve d eau AEP Rapport BRGM/RP FR 4

6 2. Contexte et visite de terrain Monsieur Martin, domicilié au 15 Le Villou à Tréméreuc (22) a constaté une pollution aux hydrocarbures (fuel) dans son puits le mercredi 9 juillet. Ce puits est utilisé pour de l arrosage. Le vendredi 11 juillet, il signale le problème à la mairie qui en informe le service de la Police de l Eau et réalise une enquête locale pour déterminer l origine de ces hydrocarbures. Assez rapidement, il apparaît que ceux ci proviennent d une ancienne cuve à fuel à l abandon appartenant à Mme Gilbert demeurant au 19 Le Villou Tréméreuc. Lors de la visite du 5 août, il a été constaté, en référence à l illustration 6, que : - la cuve à fuel de Mme Gilbert (n 1) montre à la base de larges perforations dues à l oxydation (réf. illustrations 2 et 3) par lesquelles le fuel s est écoulé sur le sol où il s est infiltré jusqu à rejoindre la nappe assez proche de la surface (quelques mètres). Il est impossible de savoir depuis quand cette fuite existe. La cuve a une contenance de 2000 l. Personne ne sait quel était le volume restant dans la cuve après sa mise hors service, Partie corrodée de la cuve, origine de la fuite de fuel Zone d infiltration du fuel Illustration 2 : la cuve à l origine de la pollution Rapport BRGM/RP FR 5

7 Illustration 3 : perforation du fond de la cuve (20 cm) vue de l intérieur - le puits de M. Martin (n 2) situé légèrement en aval dégage, le 5 août, une forte odeur de fuel et le surnageant d hydrocarbures sur la nappe (située entre 2 et 3 m de profondeur) est de l ordre de 1 à 3 millimètres d épaisseur (réf. illustrations 4 et 5). La seule intervention sur ce puits a été un pompage de 10 minutes du surnageant par une entreprise spécialisée quelques jours après le constat de pollution, - Les puits n 3 (M. Mme Couacault) et n 5 (M et Mme Lemoine), exploités pour de l arrosage et situés en aval de la pollution ne présentaient, le 5 août, aucun signe de pollution (Remarque : Une pollution par du fuel peut être détectée à l odeur à des teneurs très faibles. Lors du constat, aucune odeur n a été ressentie ni à l orifice du puits ni sur un échantillon d eau prélevé et agité), - en amont un autre puits, le n 4 est exploité en continu par une famille (M. et Mme Brochu) non raccordée au réseau. Depuis peu, une seconde famille a installé une seconde pompe dans ce même puits. D après Mme Brochu, il y pas, actuellement, de signe de contamination. Rapport BRGM/RP FR 6

8 Illustration 4 : Puits de M. Martin Illustration 5 : hauteur de fuel surnageant dans le puits de M. Martin Rapport BRGM/RP FR 7

9 Illustration 6 : Localisation cadastrale des différents points observés Rapport BRGM/RP FR 8

10 3. Avis d hydrogéologue La nappe du secteur est une nappe libre contenue dans un aquifère constitué de la roche mère (granit des Migmatites de Saint Malo) fissurée et fracturée et de son altération sus jacente. Son sens d écoulement suit la topographie locale et se dirige vers un exutoire qui est la rivière Le Frémur, localement aménagée en réserve A.E.P. et située à seulement 270 m. Cuve à fuel Illustration 7 : Schéma des écoulements souterrains du secteur La pollution a suivi la pente naturelle vers le sud et a convergé vers le puits de M. Martin sur lequel était effectué un pompage. Le fuel vraisemblablement concentré derrière le busage en béton a pu passer entre deux buses quand le niveau dans le puits est descendu en face de cette ouverture. La pollution va poursuivre son cheminement et, si rien n est fait, va rejoindre les puits n 3 et 5 situés en aval et, à terme, la rivière et la prise d eau. Il y aura un phénomène d étalement à la surface de la nappe mais le fuel ne sera pas dégradé durant son trajet souterrain et tout ce qui a été perdu par la cuve va se retrouver, à terme, dans la réserve du Bois Joli. Quant à la quantité d hydrocarbures dissous, compte tenu de la faible solubilité du fuel domestique, elle sera vraisemblablement très faible. Rapport BRGM/RP FR 9

11 4. Conclusions Le fuel domestique est un produit très faiblement soluble. L essentiel du volume déversé dans le sol se retrouve donc sous forme d une pellicule flottant à la surface de la nappe d eau souterraine. Quant à la quantité d hydrocarbures dissous, compte tenu de la faible solubilité du fuel domestique, elle sera vraisemblablement très faible. Le fuel surnageant doit être récupéré le plus rapidement possible par une entreprise spécialisée : Une solution proposée peut être un pompage, en continu dans le puits de M. Martin, à partir d une pompe immergée entièrement dans l eau, le débit sera adapté de façon à ce qu il provoque un rabattement d au moins un mètre stabilisé à l interface entre deux buses pour faciliter le passage du fuel. La qualité de cette eau en hydrocarbures devra être contrôlée et, si les résultats le permettent, rejetée dans un fossé. Quand la hauteur de fuel concentré dans le puits le permettra, il sera récupéré par une pompe écrémeuse placée dans le puits à l interface eau-fuel. Le fluide pompé passera sur un séparateur entre le fuel et l eau. L eau, après contrôle de la qualité, sera rejetée dans un fossé. Le fuel sera évacué. Cette méthode permet, si le puits de prélèvement est bien positionné, de concentrer le fuel en un seul point où il est récupérable ce qui doit limiter la propagation de la Rapport BRGM/RP FR 10

12 pollution en aval. Illustration 8 : Schéma de l écrémage du fuel Les écrémages devront durer tant que du fuel pourra être récupéré, ce qui peut prendre plusieurs mois. Si le volume de fuel surnageant est faible, des produits absorbants (mousses oléophiles,...) pourront être utilisés à la place de l écrémage par pompage. Il conviendra de surveiller le puits pendant au moins un an, car des arrivées potentielles de fuel pourraient intervenir de manière intermittente à l occasion de l évolution des écoulements souterrains (remontée de la nappe en hiver...). Il est nécessaire de contrôler la qualité de l eau au niveau des puits 3 et peut être 5 pour vérifier que la pollution ne s étende pas au-delà de la propriété de M. Martin, malgré les interventions de sauvegarde. Si tel est le cas, il faudra aussi intervenir sur ces puits. Ces contrôles pourront servir d alerte vis-à-vis de l A.E.P. Il faut éviter de solliciter le puits 4 et réduire, autant que cela est possible, les consommations, notamment pour la deuxième famille qui vient de se brancher sur ce puits et qui a un raccord au réseau d eau potable qu elle devra utiliser en priorité. Ceci, pour empêcher que le cône de rabattement induit par le pompage ne parvienne sous l ancienne cuve à fuel et attire des hydrocarbures vers le puits. Rapport BRGM/RP FR 11

13 Centre scientifique et technique 3, avenue Claude-Guillemin BP Orléans Cedex 2 France Tél. : Service géologique régional de Bretagne Rennes Atalante-Beaulieu 2 rue de Jouanet Rennes Tél. : Rapport BRGM/RP FR 12