LES CASQUES BLANCS LE DETACHEMENT DES OBSERVATEURS FRANCAIS A BEYROUTH UNIVERSITE PANTHEON-ASSAS (PARIS II)

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1 UNIVERSITE PANTHEON-ASSAS (PARIS II) LES CASQUES BLANCS LE DETACHEMENT DES OBSERVATEURS FRANCAIS A BEYROUTH Mémoire pour le Diplôme d'etudes Approfondies de Science Politique Présenté et soutenu publiquement par Jean Bury Directeur de recherches : Monsieur le Professeur Sur Septembre

2 L'université n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les mémoires, ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur. 2

3 TABLE DES MATIERES 1. LE CONTEXTE D'UNE INTERVENTION FRANCAISE LES CAUSES DE LA GUERRE AU LIBAN 5 LE CONTEXTE POLITIQUE ET SOCIAL 5 LA PRÉSENCE PALESTINIENNE 5 UN ÉLÉMENT D'OPPOSITION RELIGIEUSE 5 LE DÉCLENCHEMENT DE LA GUERRE LA GUERRE 7 LES FORCES EN PRÉSENCE 7 L'ARMEMENT 8 AVANTAGE AUX "PALESTINO-PROGRESSISTES" 8 L'INTERVENTION SYRIENNE 8 ATERMOIEMENTS DE LA SYRIE 10 L'OPÉRATION LITANI ET LA FINUL 10 ENTRE SYRIENS ET ISRAÉLIENS 11 NOUVELLE INVASION ISRAÉLIENNE 12 BECHIR ET AMINE GEMAYEL 12 L'ACCORD ISRAÉLO-LIBANAIS LE DETACHEMENT DES OBSERVATEURS (DETOBS) : CREATION ET ORGANISATION LES ACCORDS DE LAUSANNE LES PARTIES EN PRÉSENCE LA TENEUR DES ACCORDS L'AIDE DEMANDÉE À LA FRANCE LA CREATION DU DETOBS L'ARRIVÉE DES PREMIERS EFFECTIFS 19 A. La situation à Beyrouth au mois de mars 19 B. La mission 23 C. L'installation du DETOBS 23 D. Le dispositif initial du DETOBS LA PRISE DE COMMANDEMENT DU COLONEL FLEUTIAUX L'ORGANISATION DU DETOBS LES MOYENS LE DISPOSITIF LE FONCTIONNEMENT LE DEROULEMENT DE LA MISSION : MARS 1984 AVRIL LA MONTEE EN PUISSANCE (MARS OCTOBRE 1984) LE CONTEXTE POLITIQUE LE RÔLE DES PUISSANCES EXTÉRIEURES LA MISE EN ŒUVRE DU DETOBS 40 A. Atmosphère générale à Beyrouth 40 B. Définition de la mission du DETOBS LA PHASE DE POURISSEMENT LE COMMANDEMENT DU COLONEL SUSINI 44 A. La détérioration du climat politique 44 B. L'évolution de la mission 45 3

4 C. L'évolution du dispositif LE COMMANDEMENT DU COLONEL DE VIRIEU 48 A. Le climat politique 48 B. Les événements marquants 50 C. L'évolution de la mission LE COMMANDEMENT DU COLONEL BURY 53 A. Le climat politique 53 B. Les événements marquants 57 C. L'évolution de la mission LE RETRAIT DU DETOBS LA SITUATION POLITIQUE 63 A. Les rapports entre les factions 63 B. Les rapports des factions avec le DETOBS LES ÉVÉNEMENTS MARQUANTS L'ÉVOLUTION DE LA MISSION CONCLUSION BILAN SUR LE TERRAIN L'EFFICACITÉ DU DETOBS LA VALEUR SYMBOLIQUE DU DÉTACHEMENT BILAN GENERAL LA FORMATION DES CADRES ENSEIGNEMENTS SUR LES MISSIONS D'OBSERVATION ANNEXES ANNEXE 1 : LISTE DES OBSERVATEURS FRANÇAIS TUÉS AU LIBAN ANNEXE 2 : DOCUMENT FINAL PUBLIÉ PAR LA CONFÉRENCE DE LAUSANNE ANNEXE 3 : CÉRÉMONIE DE RETOUR DES CASQUES BLANCS ANNEXE 4 : DÉPART DE LA CÔTE 888 (ARTICLES PARUS DANS LA PRESSE) ANNEXE 5 : BIBLIOGRAPHIE ANNEXE 6 : REMERCIEMENTS 78 4

5 1. LE CONTEXTE D'UNE INTERVENTION FRANCAISE La guerre de 1975 à LES CAUSES DE LA GUERRE AU LIBAN Le contexte politique et social Suisse de l'orient : un nom parfois donné au Liban de l'avant-guerre. L'excellence de ses financiers, la qualité de ses élites, sa place fièrement revendiquée de pont entre l'orient et l'occident donnaient à ce petit pays une importance locale sans commune mesure avec sa taille. Pourtant, dès les années soixante, la situation intérieure avait tendance à se dégrader : régime fiscal inadapté, inégalités sociales excessives, prévarications des classes dirigeantes, tensions sociales grandissantes, évolution démographique rendant caduc le dosage de la représentation parlementaire. Certaines analyses veulent démontrer que, sans intervention étrangère, les Libanais auraient su trouver un de ces compromis où leur subtilité s'est toujours affirmée. (1) Cette thèse est contestée, mais c'est indubitablement un élément étranger qui intervient de façon déterminante : l'importante présence palestinienne sur le territoire libanais, présence armée et passionnée. La présence palestinienne Les Palestiniens ont été imposés au Liban par les autres pays arabes, ils n'ont rien de commun avec leur pays d'accueil : 80% sont musulmans, tandis qu'on évaluait alors la population libanaise musulmane à 60% (source musulmane) ou 45,5% (source chrétienne). Les Palestiniens sont économiquement inassimilables, leurs intérêts politiques sont sans rapport avec ceux des Libanais. Ils se conduisent de surcroît en propriétaires des régions où ils s'installent, et pas en hôtes pacifiques ; ils s'en servent comme base pour continuer leurs opérations militaires - d'où la panoplie des réactions israéliennes : bombardements, invasions. Un élément d'opposition religieuse C'est aussi à cette époque que l'imam Moussa Sadr, président du Conseil Supérieur Chiite, dote son "Mouvement des Déshérités" de la milice AMAL (2), pour combattre Israël sur la frontière sud du pays. Ce mouvement des Chiites est aussitôt utilisé par les Palestiniens (qui cherchent à (1) cf. Jean-Pierre Alem : le Liban, p. 90 et supplément à la Revue d'études n 10, p. 11. (2) AMAL : "al Afouaj al Mouquawama al Loubnaniya", i.e. la Brigade de Résistance libanaise, amal signifiant aussi espoir en arabe. 5

6 légitimer leur présence et leur action), par les organisations de gauche et par les leaders traditionnels sunnites, qui souhaitent manipuler cette colère chiite pour faire pression sur leurs rivaux politiques maronites et accroître leur participation au pouvoir. Ainsi se crée la coalition «islamo-progressiste» qui confessionnalisera un conflit au départ social et politique. (3) Le déclenchement de la guerre Les heurts se multiplient par conséquent entre les Palestiniens et l'armée libanaise, jusqu'au mitraillage d'un autobus palestinien dans un quartier de Beyrouth le 13 avril 1975, en représailles des coups de feu tirés sur des personnalités maronites à la sortie d'une église. 27 passagers furent tués, et dans les combats qui s'ensuivirent, en deux jours, on dénombra 150 à 300 morts et 1000 blessés dans la région de Beyrouth. La guerre était commencée. (3) Certains observateurs voient dans l'aveuglement des chefs politiques sunnites l'une des raisons pour laquelle le conflit a si vite viré à la guerre de religion. cf. Pierre Le Peillet : Les bérets bleus de l'onu, p

7 1.2. LA GUERRE Les forces en présence Au commencement du conflit, se groupèrent d'un côté les Palestiniens : les cinq brigades de l'armée de Libération, le F.P.L.P., le F.D.P.L.P (4), la F.L.A. pro-irakien. A leurs côtés, se groupaient les partis révolutionnaires sous la dénomination de Front des Partis et Forces progressistes Nationaux ou Mouvement National, dirigé par Kamal Joumblatt, président du Parti Socialiste Progressiste (P.S.P.). Le Mouvement National englobait le Parti Communiste, l'organisation d'action Communiste, le P.P.S. (5), le Baas pro-irakien, les formations dites "nassériennes", le Mouvement du 24 octobre et quelques petites organisations sunnites, chiites (AMAL) ou kurdes : une quinzaine de partis ou de groupes variés en tout, n'ayant guère en commun que la volonté de renverser le pouvoir en place (6). Par ailleurs, on trouve parmi eux des chrétiens, notamment au Parti social national syrien, chez les baasistes et les communistes. Face à ces formations dites "palestino-progressistes" s'érigeait le Front Libanais, présidé par l'ancien chef d'etat Camille Chamoun, et groupant des formations essentiellement maronites : les Phalanges, environ 70% des forces combattantes (7), le Parti National Libéral (PNL) et des groupes de moindre importance (les Gardiens du Cèdre, l'organisation Libanaise ou Tanzim). C'est de ce front qu'émanera le futur "Commandement unifié des Forces libanaises" dirigé par Bechir Gemayel, groupant les milices chrétiennes et, plus tard, divers groupes chiites, druzes, etc. L'armée, quant à elle, joue dans cette première période un rôle limité : elle est jugée trop chrétienne et cantonnée à des opérations de faible importance. Elle perd sa cohésion sous les atermoiements et les hésitations du pouvoir politique, et se désagrège début Au mois de mars 1976, la moitié de ses hommes avait déserté, certains pour rejoindre le camp chrétien, d'autres pour former sous le commandement du lieutenant Ahmad el Khatib l'armée de Libération Arabe et pour combattre aux côtés des "Palestino-progressistes". Certains chrétiens gagnèrent le sud pour former une milice sous le commandement de Saad Haddad, y firent alliance avec les Israéliens avant de passer sous leur contrôle (Armée du Liban Sud). (4) Front Pour la Libération de la Palestine et Front Démocratique Pour la Libération de la Palestine, groupuscules plus extrémistes que l'organisation pour la Libération de la Palestine. (5) Parti Social Nationaliste syrien, qui dans son idéal grand syrien s'associait pour la première fois à une coalition de gauche. (6) Pierre Le Peillet, op. cit., p (7) Phalanges ou Kataëb, fondées par Pierre Gemayel au retour des Jeux Olympiques de Berlin. La terminologie est malheureuse et a beaucoup desservi ce mouvement : «un parti moderne et antiféodal, militant pour la justice sociale.» (Pierre Le Peillet, op. cit., p. 392). Voir aussi Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, Une croix sur le Liban, p

8 Selon Jean-Pierre Alem (8), il est impossible d'évaluer précisément les effectifs combattants des deux camps, non seulement par manque de renseignements fiables, mais aussi par les fluctuations dans le temps de ces effectifs : certaines formations ne participent aux combats que par intermittence, certains combattants changeant même de camp selon les phases de la guerre (comme les chrétiens de Zghorta en 1978), le nombre des Palestiniens engagés fluctuant de surcroît en fonction de l'utilisation du réservoir syrien au gré des circonstances. La supériorité des "Palestino-progressistes" s'avère cependant très importante (de 20 à hommes). L'armement Les armes légères sont alors abondamment répandues sur les marchés du Proche-Orient, et nul n'en manque. Les "Palestino-progressistes" disposèrent cependant d'un sérieux avantage en armes lourdes (lance-roquettes multiple Katiouchas, fusées sol-sol Grad...) jusqu'à la livraison de chars Sherman et de matériels lourds au Front libanais par Israël fin La prise de Tell el Zatar en 1976 et l'occupation israélienne du Sud Liban dévoilèrent l'énorme arsenal palestinien. Avantage aux "palestino-progressistes" Du 14 septembre au 30 novembre 1975 a lieu la première bataille de Beyrouth : les chrétiens dominent, mieux entraînés et disciplinés que les hordes qui se lancent en désordre contre leurs positions au cri de Allah Akbar. (9) La deuxième bataille de Beyrouth dure de décembre à janvier, et l'avantage passe nettement aux "palestino-progressistes" dès le mois de mars, avec la sécession des musulmans de l'armée qui rejoignent les Palestiniens avec chars et artillerie. Les milices chrétiennes sont rejetées sur la ligne qui séparera désormais Beyrouth : à l'est le quartier chrétien, à l'ouest un ensemble majoritairement musulman, mais où vivent une centaine de milliers de chrétiens. Avec l'avance spectaculaire des "palestino-progressistes" dans le Metn nord (mars- avril 1976), une victoire totale des Palestiniens paraît se dessiner. L'intervention syrienne La Syrie s'est toujours refusée à reconnaître le Liban en tant qu'etat souverain, la France puissance mandataire ayant dû amputer la Syrie traditionnelle de la plaine de la Bekaa, de Tripoli, d'une partie du Liban sud actuel pour constituer le territoire libanais. Damas, dès lors, quoique signataire du protocole d'alexandrie du 7 octobre 1944 affirmant l'indépendance et la souveraineté du Liban, cherche toujours l'occasion de lui imposer sa "protection". De surcroît, la Syrie ne semble pas vouloir laisser s'installer au Liban un gouvernement de caractère révolutionnaire, impossible à (8) op. cit., p (9) Pierre Le Peillet, op. cit., p

9 . contrôler, qui conduirait peut-être à une partition du Liban et à la création d'un Etat chrétien qui deviendrait inévitablement un satellite d'israël, et qui pourrait déclencher une intervention des pays occidentaux. La Syrie, enfin, depuis l'adhésion de l'egypte à la "paix américaine", est inquiète de se retrouver seule face à Israël et ressent plus fortement la nécessité de contrôler le Liban et la Résistance palestinienne. (10) Le 24 janvier 1976, les Syriens avaient imposé un cessez-le-feu en contrepartie d'un projet en dix-sept points proclamé quelques jours plus tôt par le président maronite Soleiman Frangié : sans abolir le confessionnalisme, ce projet en atténuait nettement les applications. L'espoir né de ce cessezle-feu fut immense, au point que les activités économiques reprirent, que les écoles rouvrirent. Malheureusement, il était impossible à Kamal Joumblatt, chef du Mouvement national, d'accepter la répartition communautaire des trois présidences maintenue par le projet en dix-sept points, lui interdisant l'accès à la magistrature suprême. La paix interdisait de surcroît la destruction souhaitée par lui des Maronites conservateurs. (11) La paix provisoire fraîchement reconquise ne lui est donc pas acceptable, et il pousse à la reprise des combats. Dès lors, Damas opte pour une intervention militaire et fait pression sur le président maronite Soleiman Frangié pour appeler les Syriens à l'aide. Le premier juin, à soldats syriens, 200 à 250 blindés et l'aviation interviennent au Liban. Ils se heurtent immédiatement aux "palestinoprogressistes", les chrétiens profitent de ce que les fedayine sont accaparés par l'avance syrienne pour prendre le camp de Tell Zaatar. Le 27 septembre, c'est accompagnés d'unités de l'armée libanaise venant de la Bekaa dites "avant-gardes de l'armée libanaise arabe" que les Syriens lancent une attaque d'envergure dans le Metn. Les Forces libanaises de Bechir Gemayel attaquent de leur côté les positions palestiniennes. Les 17 et 18 octobre, à Ryad, un sommet arabe se réunit : Syrie, Egypte, Koweït, Liban et Yasser Arafat. La création d'une Force arabe de dissuasion (FAD) est décidée dans l'intention de faire respecter un cessez-le-feu. Sur les hommes qu'elle aligne, sont Syriens : recette du pâté d'alouette selon Pierre Le Peillet 1(12) ; d'autant que les contingents saoudiens, soudanais, yéménites, libyens et des Emirats arabes unis seront peu à peu retirés pour ne laisser place qu'aux seules troupes syriennes. Cette force est placée sous le commandement théorique du nouveau président libanais Elias Sarkis, qui a prêté serment le 23 septembre dans la Bekaa occupée par les Syriens. La guerre marque une pause ; les Syriens ont "sauvé" les chrétiens, avec l'accord tacite des Israéliens et des Etats-Unis. Cette accalmie dans le conflit, malgré des incidents tels que l'assassinat de Kamal Joumblatt le 16 mars 1977, est de courte durée. (10) Jean-Louis Dufour, Les crises internationales de Pékin-1900 à Sarajevo-1995, p (11) «Il fallait d'abord vaincre militairement le fascisme raciste de la droite chrétienne, pour le traiter ensuite politiquement, et enfin le soigner psychologiquement.» (Kamal Joumblat, Pour le Liban, p. 170). (12) op. cit., p

10 Atermoiements de la Syrie Les Palestiniens lancent leur contre-attaque en avril 1977, et les Israéliens passent la frontière pour aider leurs alliés - mais les pressions de Jimmy Carter, qui craint de voir annihilés ses efforts pour régler le conflit arabo-israélien, sur Menahem Begin, et celles de la Syrie sur les Palestiniens mènent au cessez-le-feu du 26 septembre, les Israéliens rentrent chez eux. Mais le face à face des Palestiniens et des milices chrétiennes entretient une situation potentiellement dangereuse. C'est là que la Syrie change à nouveau de politique, pour des motifs divers : un élément nouveau est intervenu en novembre, que les Syriens ne considèrent pas sans inquiétude : la visite à Jérusalem du président Sadate, inaugurant le processus de paix avec Israël. La perspective d'une possible paix israélo-égyptienne ouvrait la voie à un accord avec Israël d'un Liban réunifié sous la présidence d'un maronite. Dans le même temps, se renforçant, le Front libanais se montrait plus exigeant, réclamant le retrait du sud Liban de toute force armée palestinienne. Dès le printemps 1976, des miliciens chrétiens avaient fait leur entrée dans des zones jusque là contrôlées par les Palestiniens (13), renforcés par des soldats après la dislocation de l'armée libanaise. Des incidents avaient éclaté dès le 31 août, dégénéré en combats : les chrétiens remportant jusqu'en mars 1977 une série de victoires, avec une intendance partiellement alimentée par les Israéliens. Les premiers affrontements entre Syriens et chrétiens ont lieu en février 1978, et l'artillerie de la FAD soumet les quartiers chrétiens de Beyrouth à un intense bombardement, et malgré les interventions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les combats se poursuivent jusqu'en mars L'opération Litani et la FINUL Dans le même temps, le 15 mars 1978, en représailles d'un attentat mené par les Palestiniens en territoire israéliens, et dans l'idée de détruire les forces militaires palestiniennes du Liban sud (14), hommes en deux divisions mécanisées franchissent la frontière libanaise, avancent dans le pays pour former au Liban sud une zone tampon. (15) L'objectif de l'invasion israélienne était peut-être de détruire le potentiel militaire palestinien, pourtant ce sont les Libanais qui ont le plus à souffrir de l'opération Litani. Un exode de à personnes s'ensuit, en majorité chiites. Le 15 mars, le Liban adresse une vive protestation au Conseil de Sécurité, qui enjoint Israël à se retirer du territoire libanais le 19 mars. La résolution 426 crée la FINUL. (16) Sa mission est d'aider à la restauration de l'autorité gouvernementale libanaise sur le Liban sud, mission qui apparaît illusoire si l'on considère que cette région échappait au contrôle de ce gouvernement depuis plusieurs années. (17) (13) Rmeich, Ain Ebel, Alma ech Chaab. (14) Pierre Le Peillet, op. cit. p (15) Zone de dix à trente kilomètres selon les sources. (16) Force Intérimaire des Nations Unies au Liban, UNIFIL en anglais. (17) Jean-Pierre Alem, op. cit., p

11 Prévue pour déployer hommes, la FINUL en aligne à la mi-juin 1978, appartenant à une dizaine de nations dont la France. Il y en aura bientôt L'ultime repli des Israéliens, le 13 juin, se fait pourtant selon une modalité qui portera atteinte au crédit de la FINUL : au lieu d'être cédées aux troupes internationales, les positions évacuées par les Israéliens sont remises au commandant Haddad qu'israël reconnaît comme un représentant légitime du gouvernement libanais. Dès lors, une zone à hauts risques se crée tout au long de la frontière, comprenant des villages chrétiens, druzes, chiites, sunnites, sous la coupe israélienne. Entre Syriens et Israéliens Jusqu'à présent, aucune ne franchissant la ligne rouge (18), les armées syrienne et israélienne cohabitaient sans heurt, sans même que les événements précédemment décrits ne provoquent entre elles de tension. Cette coexistence fut troublée par l'affaire de Zahlé, principale ville de la Bekaa et située au carrefour des principales voies de communication syriennes. Zahlé, peuplée de grecs catholiques (19) et de grecs orthodoxes, est occupée fin 1980 par les Kataëb de Bechir Gemayel qui tient à y affronter les Syriens. Les travaux aussitôt commencés par les forces libanaises pour relier par une route de montagne la ville au dispositif central des forces chrétiennes déclenche l'ire des Syriens, jusque là assez débonnairement installés dans la région : selon Damas, le risque vient d'apparaître d'une voie de pénétration profonde ouverte aux israéliens. Le 2 avril 1981, les Syriens mettent le siège devant la ville. Zahlé, mais aussi les quartiers chrétiens de Beyrouth, sont bombardés pendant trois mois. Israël en profite pour intervenir, et en soutien des Kataëb abat le 28 avril deux hélicoptères syriens. Le 29 avril, les Syriens réagissent en installant dans la Bekaa des missiles sol-air SA-6, de fabrication soviétique. C'est la crise des missiles, que Menahem Begin menace de détruire. Sans intervenir finalement dans la Bekaa, les Israéliens continuent à attaquer dans d'autres secteurs les positions palestiniennes, jusqu'à l'attaque combinée terre-air-mer contre le Chouf et Beyrouth Ouest, faisant plus de 200 morts et 700 blessés dans les quartiers populaires de la capitale. Les Etats-Unis interviennent pour enrayer l'escalade avant qu'elle ne provoque de trop fortes tensions avec l'union Soviétique. Grâce à Philip Habib, envoyé spécial de Ronald Reagan, et grâce sans doute à la pression de l'arabie Séoudite, le siège de Zahlé est levé le 30 juin et 600 gendarmes libanais relèvent les milices chrétiennes. Un cessez-le-feu entre en vigueur le 24 juillet Hafez el Assad sauve la face en maintenant ses missiles dans la Bekaa et en proclamant sa volonté de demeurer au Liban, si nécessaire contre la ligue arabe. (18) Ligne délimitant les zones occupées par chacun. (19) Appelés aussi Melkites ou grecs unis, rattachés à Rome. 11

12 accord. (20) Le 6 juin 1982 à 11 heures, les Israéliens franchissent la frontière, avec une ampleur très Nouvelle invasion israélienne La pression américaine pour imposer l'armistice du 24 juillet n'avait pas convaincu Menahem Begin de renoncer à la destruction des forces militaires palestiniennes - ce qui nécessitait d'aller jusqu'à Beyrouth. Une telle opération risquait de déclencher des protestations européennes dont Israël se moque, une vague condamnation soviétique, des réactions arabes qui ne mèneraient pas à la guerre. Seule inquiétude : la réaction des Etats-Unis, qui furent probablement consultés et donnèrent leur inhabituelle : quatre divisions mécanisées et trois blindées, appuyées sans discontinuer par l'aviation et la marine, soit en tout hommes. Sans que la FINUL puisse presque rien faire, les troupes israéliennes foncent à travers le pays : le 10 juin, elles sont en mesure de pilonner la banlieue de Beyrouth, le 13 elles occupent Baabda, siège du gouvernement, à quelques kilomètres au sud de Beyrouth. La Syrie, après de brefs combats où elle perdit 85 Migs, soit le tiers de son aviation, 116 à 400 chars et toutes ses rampes de lancement SAM, avait accepté le 11 un cessez-le-feu proposé par Israël, Palestiniens étaient prisonniers, tués et les autres enfermés dans Beyrouth Ouest. Déloger ces Palestiniens retranchés dans la ville aurait constitué une opération longue et coûteuse en vies, et Israël choisit d'imposer à la ville un blocus d'une extrême dureté, appuyé par des bombardements violents (bombes à fragmentation et au phosphore.) Les victimes de ces opérations furent estimées à plus de morts et blessés dont enfants. Il fallut les fortes pressions de Ronald Reagan pour que les Israéliens acceptent finalement le plan de l'envoyé américain Philip Habib, le 12 août : les combattants israéliens devront se retirer de Beyrouth Ouest et les Palestiniens de l'olp du Liban. (Ce sont les Français qui escorteront Yasser Arafat et les hommes de l'olp hors de Beyrouth). Le 20 août, le Liban demande le déploiement d'une force multinationale à Beyrouth pour aider à l'évacuation des troupes palestiniennes : c'est la création de la FMI (21). Bechir et Amine Gemayel Les élections présidentielles de 1982 approchant, Bechir Gemayel, chef charismatique du Front Libanais, se présente sous l'œil bienveillant de nombreux Libanais, que son engagement ne rebute pas. C'est sans doute l'influence du président sortant Sarkis qui le pousse à se dégager de l'influence israélienne que sa position d'homme fort des Phalanges risque de lui valoir - mais il n'est pas impossible qu'il se soit alors aliéné les Israéliens sans se rallier les musulmans. (22) Il est élu le 23 août 1982, assassiné le 14 septembre dans un attentat qui fit vingt morts et soixante blessés. (20) cf. Jean-Pierre Alem, op. cit., p Les Etats-Unis seuls votèrent avec Israël contre la décision de l'assemblée Générale du 26 juin exigeant le retrait immédiat et inconditionnel des forces israéliennes. (21) Force Multinationale d'interposition. (22) cf. Pierre Le Peillet, op. cit., p

13 Le 15 septembre, l'armée israélienne envahit Beyrouth Ouest et, sous sa responsabilité directe, des miliciens essentiellement phalangistes entrent dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila pour le "nettoyer". Plusieurs centaines de Palestiniens y perdront la vie (23). L'événement remue l'opinion mondiale - qui reste plus indifférente aux massacres de chrétiens perpétrés par le P.S.P. dans le Chouf pour créer, par épuration, le canton druze. C'est à la suite de ces massacres que Javier Perez de Cuellar reconnaît que de simples observateurs militaires ne suffisent pas au Liban - mais, lassés par les échecs de la FINUL, les Libanais préfèrent à son extension la constitution d'une nouvelle force multinationale à la façon de la FMI : c'est la constitution de la FMSB. Largement élu à la place de son frère, malgré des conceptions très différentes (24), Amine Gemayel est investi le 21 septembre Cette large élection amène une certaine détente : Beyrouth est réunifiée, l'armée est réorganisée, des plans de reconstruction sont avancés - malgré l'occupation de 80% du territoire par les Israéliens et les Syriens, et les combats qui continuaient ailleurs qu'à Beyrouth. Panneau de propagande avec les portraits (de gauche à droite) de Amine Gemayel, de son père Pierre et de son frère Bechir. (23) Loin des à victimes fantaisistement annoncées par Le Monde du 3 juillet 1987, Jean-Pierre Alem recense morts. Le rapport du procureur militaire libanais Assad Germanos dénombre 328 corps et fait état de 991 disparus qui ont pu être faits prisonniers. (24) cf. Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, op.cit., p

14 L'accord israélo-libanais Pays arabe, le Liban ne pouvait aller jusqu'à signer la paix avec Israël, mais se devait de négocier : sous l'actif patronage de Ronald Reagan, un accord fut signé le 17 mai 1983, mettant fin à l'état de guerre entre Israël et le Liban et établissant un retrait général des forces israéliennes sous réserve d'un retrait simultané des Syriens, lesquels firent savoir qu'ils ne quitteraient le Liban qu'après le départ des Israéliens : l'impasse menaçait. La guerre risquant de reprendre avec violence, des médiations internationales multiples (françaises et américaines notamment) mènent le 25 septembre à la constitution d'un congrès national de réconciliation qui se réunit le 31 octobre à Genève. Une conférence suit à Lausanne en mars 1984 : c'est d'elle que va naître le Détachement des Observateurs Français, au moment où, durement touchés par les attentats de Drakkar et du Q.G. des Marines, les contingents français et américains de la FMSB se retirent. Au moment où les Observateurs français arrivent au Liban, la capitale est coupée en deux : à l'ouest les musulmans, à l'est les milices chrétiennes et l'armée libanaise au service du gouvernement légal de M. Gemayel. Nous ne nous intéresserons désormais qu'à Beyrouth, "chaudron des sorcières" où se joue le sort du Liban, et où la mission du Détachement des Observateurs est cantonnée. 14

15 2. LE DETACHEMENT DES OBSERVATEURS (DETOBS) : CREATION ET ORGANISATION 2.1. LES ACCORDS DE LAUSANNE Les parties en présence Le congrès de réconciliation nationale libanais se réunit une première fois sans obtenir de résultat concret à Genève entre le 31 octobre et le 4 novembre Une nouvelle réunion se tient à Lausanne du 12 au 20 mars Ses objectifs, selon le président Gemayel, sont d'obtenir la réconciliation nationale, un cessez-le-feu et une libération totale du territoire libanais. La conférence réunit des représentants des principaux partis traditionnels : Camille Chamoun (maronite), Pierre Gemayel (maronite, chef du parti Phalangiste), Adel Osseirane (Chiite), Saeb Salam (sunnite), Soleiman Frangié (maronite, ancien président de la République), Walid Joumblatt (Parti Socialiste Progressiste, Druze), Nabih Berri (mouvement Amal, Chiite) et Rachid Karamé (Sunnite, ancien premier ministre). A ces représentants libanais s'ajoute Abdelhalim Khaddam, premier vice-président et ministre des affaires étrangères syriennes. Sa place est théoriquement celle d'un observateur, mais on verra comment son rôle omniprésent au cours des débats témoigne de l'absence de liberté véritable des négociateurs libanais, et de la volonté de la Syrie de parvenir à un règlement des affaires libanaises conforme à ses aspirations propres. La Syrie a d'ailleurs, avant l'ouverture de la Conférence, appelé solennellement à la constitution d'un nouveau gouvernement libanais ouvert à toutes les forces politiques libanaises (ce, bien sûr, dans l'intérêt exclusif de Damas). Toutes les factions et parties libanaises ne sont pas représentées à la conférence, cependant, et des protestations se font entendre : elles sont sans guère de poids lorsqu'elles émanent des chrétiens non-maronites (orthodoxes, grecs catholiques...) qui se plaignent de l'absolue main mise des maronites sur les délégations chrétiennes (on prétend qu'ils n'ont pas été conviés par impossibilité de trouver chez eux des représentants assez éminents) ; elles sont plus redoutables lorsqu'elles proviennent de groupes plus puissants tels que les Forces libanaises (milices chrétiennes), qui appellent à une résistance sans concession contre la main mise syrienne sur le Liban, et s'estiment libres vis à vis de compromis éventuels acceptés par la Conférence : les Forces libanaises jouent quant à elles la carte israélienne. (25) Les anciens partis de l'ex-mouvement national libanais sont également exclus de la conférence : les nassériens, les communistes, les baasistes... (25) Le Monde du 9 mars

16 La teneur des accords Le déroulement de la conférence La Conférence s'ouvre (et se déroulera toute entière) dans un climat passionné où la volonté de chacun semble dirigée vers le seul objectif de ne préserver que ses intérêts (certains disent, parlant des représentants maronites du vieux système politique traditionnel: privilèges). Les insultes fusent ; mais malgré les désirs de Walid Joumblatt et de Nabih Berri qui souhaitent le voir jugé pour trahison, c'est en président de la République et pas en chef de faction que siège Amine Gemayel. Le premier soin de la Syrie est d'imposer aux factions le cessez-le-feu. Dans une déclaration au nom de Damas, Abdelhalim Khaddam désire que le Liban soit "uni, indépendant et souverain sur tout son territoire" et affirme qu'aucune solution militaire ne débouchera sur une solution politique. (Amine Gemayel, qui sembla alors décidé à une alliance syrienne de circonstance, a fait des déclarations similaires.) Mais aucune faction ne semblant désireuse de parvenir vraiment à un cessez-le-feu, le représentant syrien doit aller plus loin : il rédige lui-même un appel dit habilement "de la Conférence de Lausanne", de sorte que personne n'a à le signer nommément. Toutes les parties, sous cette pression syrienne, donnent donc le 13 mars à leurs troupes une instruction de cessez-le-feu applicable le même jour à 21 heures, heure locale de Beyrouth. Ce cessez-le-feu sera surveillé, dit l'appel de la Conférence de Lausanne, par une commission militaire composée d'officiers en retraite de l'armée libanaise et de membres des Forces de Sécurité Intérieures (FSI, gendarmerie). Les Forces libanaises montrant une particulière répugnance à appliquer ce cessez-le-feu, Abdelhalim Khaddam parle du risque qu'encourraient les factions tentant un "sabotage", et sous-entend que la Syrie n'hésiterait pas à rentrer au Liban pour y imposer cette trêve. (26) La Syrie, qui par la bouche de son représentant s'affirme à équidistance des deux camps libanais, obtient le 15 mars, outre le cessez-le-feu, un compromis comprenant le repli des milices, l'aménagement d'un no man's land entre elles, la réouverture de l'aéroport et du port de Beyrouth, la fin des campagnes de presse entretenues par les parties en conflit. La réforme institutionnelle, qui est un des éléments moteurs du conflit, pose de bien plus grands problèmes : un accord est presque adopté le 19 mars, qui dévalorise considérablement les pouvoirs du président de la République (maronite) pour accroître de façon exorbitante ceux du chef de gouvernement (sunnite). Personne n'est vraiment satisfait par ce compromis, mais Walid Joumblatt et Nabih Berri y ont obtenu la déconfessionnalisation de l'administration civile (sauf les postes clés), tandis que les chrétiens conservent l'essentiel du système en vigueur, et se félicitent que la décentralisation administrative prévue par le compromis préfigure l'autonomie des chrétiens là où ils sont majoritaires. (26) Libération du 14 mars

17 Mais au fond, seuls les Sunnites apparaissent grands vainqueurs dans l'élaboration de ce texte - soutenus conjointement par les Saoudiens et par les maronites, qui cherchent à jouer avec eux contre les Chiites majoritaires au Liban. (27) Mais au dernier moment, Soleiman Frangié se dresse violemment contre ce compromis, refusant que le président de la République ne devienne qu'un planton. L'accord est torpillé. L'opposition entre la conception d'un "nouveau Liban" tel que voulu par Walid Joumblatt et Nabih Berri et l'hostilité de Pierre Gemayel, Soleiman Frangié et Camille Chamoun à amender la Constitution paraît insurmontable - le confessionnalisme l'emporte. Au point que les alliances soudées au début de la Conférence finissent par changer : Soleiman Frangié, d'abord allié à l'opposition musulmane, rejoint le camp chrétien, et le représentant sunnite Saed Salam se rallie au P.S.P. et au mouvement Amal, se détournant des maronites auxquels ils sont alliés depuis le Pacte de Quant à la Syrie, elle n'est à Lausanne que pour obtenir un cessez-le-feu, afin d'avoir les mains libres sur d'autres "fronts". En fin tacticien, Hafez el Assad se contente pour l'instant de ce statu quo provisoire, remettant à plus tard le règlement de la question politique. La Conférence s'est finalement avérée être un conclave de chefs de guerre qui, neuf jours durant, ont récité des monologues (28). L'opposition des vieux défenseurs du système politique traditionnel fait même dire à Walid Joumblatt : le dialogue doit s'établir entre Berri et moi d'une part et les jeunes chefs de l'autre camp, notamment les Forces libanaises. Cette réflexion illustre parfaitement le fait que le conflit entre les communautés se double d'un conflit de générations entre les vieux caciques maronites, sunnites ou chiites (anciens présidents de la République, anciens premiers ministres, etc.) toujours prêts à revenir aux délices de la politique des clans qui a constitué la base de la vie au Liban pendant des années et les "jeunes gens" des milices jugés inexpérimentés et brutaux (mais qui, eux, sont armés et tiennent le terrain). Cette opposition ne cessera de peser sur la situation libanaise jusqu'à l'établissement définitif de la "pax syriana". Rien n'est donc résolu des problèmes de fond qui alimentent la crise libanaise. Le document final (cf. Annexe II) Le texte finalement publié par la Conférence à l'issue des débats de Lausanne consacre le cessez-le-feu imposé par la Syrie, seul résultat concret de cette réunion. Le document annonce la création d'un Haut Comité Politique et Militaire, destiné à mettre en œuvre ce plan de sécurité, et qui deviendra l'interlocuteur principal des Observateurs français au comité quadripartite (cf. infra, section III, paragraphe B). Le document final impose aussi l'arrêt de toute campagne de presse militante et renvoie toute réforme politique à une date ultérieure, remettant le soin à un comité institutionnel composé de juristes (27) Le Monde du 21 mars (28) Le Monde du 22 mars

18 et d'hommes politiques de faire des propositions en ce sens. La question des réformes institutionnelles, et notamment du confessionnalisme, au cœur du débat, n'a donc pas trouvé de réponse L'aide demandée à la France C'est à l'unanimité que les membres de la Conférence de Lausanne décident finalement de solliciter l'aide de la France pour assurer une parfaite impartialité dans l'observation d'éventuels manquements au cessez-le-feu - contrairement à la décision initiale des différents représentants réunis à Lausanne et qui prévoyait le déploiement d'un corps d'observateurs exclusivement libanais (sous la surveillance, d'ailleurs, de l'armée syrienne.) L'ONU est à ce point discréditée auprès des Libanais qu'il n'est pas question un instant de faire appel aux Bérets bleus de l'ogb (Observer's Group - Beirut), dont la présence au Liban est tolérée mais superbement ignorée. (29) Il convient de noter que la neutralité était, dès les premiers instants, la qualité principale réclamée aux Observateurs français - cette objectivité dans l'accomplissement de sa mission ne sera jamais contestée par personne (si ce n'est par les Chiites fanatiques du Hezbollah). La demande d'une aide pour cette mission d'observation est adressée à la France par le président Gemayel. Elle est agréée immédiatement : la France n'est sûrement pas mécontente, au moment de retirer, dans des conditions quelque peu humiliantes, son contingent de casques bleus de la FMSB, de donner au Liban un nouveau gage d'amitié. La politique libanaise est de surcroît une préoccupation constante de François Mitterrand. En mars 1984, MM. Cheysson et Hernu font un voyage au Liban, y rencontrent M. Gemayel et affirment que la France n'abandonnera pas le Liban. Panorama de Beyrouth (29) Ce détachement fait partie de l'onust (Organisation des Nations-Unies pour la surveillance de la trêve, UNTSO en anglais) qui opère dans tout le Proche-Orient depuis 1949 dans des conditions périlleuses et décevantes (cf. Pierre Le Peillet, op. cit.) 18

19 2.2. LA CREATION DU DETOBS L'arrivée des premiers effectifs A. La situation à Beyrouth au mois de mars (30) Au moment où la France se prépare à envoyer à Beyrouth le Détachement des Observateurs, le contingent français de la FMSB est donc sur la voie du rapatriement : les autres contingents étrangers ont déjà été retirés, après le choc notamment du double attentat perpétré contre les Américains et les Français. Agressés sans cesse davantage par les milices de l'ouest qui leur reprochaient une collusion avec les chrétiens de l'est, les contingents de cette force n'étaient plus en mesure d'accomplir leur mission d'interposition, sauf au prix d'opérations militaires en contradiction avec leur vocation. La France, donc, puissance méditerranéenne liée de longue date à l'histoire du Liban, accepte d'envoyer le corps d'observateurs (morakiboun) destiné à contrôler l'application du cessez-lefeu. Le 27 mars 1984, une quarantaine d'officiers et de sous-officiers sont mis en place à Beyrouth, dirigés par le lieutenant-colonel Leplomb. La situation libanaise est alors stabilisée de la façon suivante : les Syriens et les Israéliens sont installés sur un territoire représentant environ les deux tiers du Liban. A l'exception de Beyrouth, de réduits chrétiens disséminés et de la zone dite de sécurité (frontière libano-israélienne), ils contrôlent à vrai dire tout le pays. Les Syriens, de surcroît, se disposent de façon à pouvoir occuper tout espace laissé vacant par un éventuel retrait israélien - tout en évitant tout risque de heurt avec Tel Aviv. Les forces chrétiennes et druzes sont face à la mer jusqu'à Araya, qui constituera plus tard la limite extrême de la zone d'observation du DETOBS. Beyrouth, principal point chaud, est coupé en deux par la "ligne verte" qui sépare les camps des combattants (on ignore si la ligne verte a été baptisée ainsi en raison de l'abondante végétation qui y a poussé ou par allusion à la Green line divisant Nicosie, tracée au crayon vert par un officier britannique). La capitale est ainsi partagée entre les 1700 hommes du Parti Socialiste Progressiste, les nombreux combattants du mouvement Amal et les 3400 hommes des Forces libanaises (chiffres approximatifs qu'il est très difficile d'affiner réellement). Plusieurs groupuscules complètent ce dispositif : les 3 à 400 hommes des Mourabitoun (milice du leader nassérien Ibrahim Qoleilat récupérée par le sunnite Cheik Hafidh Kassem), les intégristes sunnites des Djound Allah, les (30) cf. général Michel Fleutiaux : Historique du Détachement des observateurs Français du Liban, dans Le Casque blanc n 2, janvier

20 intégristes chiites (aile fondamentaliste d'amal) du Hezbollah : 600 miliciens et sympathisants qui reconnaissent l'autorité morale du Cheik Fadlallah, les 150 hommes très organisés du Parti Communiste Libanais, l'organisation de l'action Communiste Libanaise (groupement actif auprès des étudiants musulmans au début des années soixante-dix, mais qui n'est plus constitué que d'agitateurs), le Parti Syrien National Social (partisan de la Grande Syrie, de la Méditerranée à l'euphrate, composé d'abord de chrétiens du nord opposés au clan Gemayel, il recrute ensuite des grecs orthodoxes libanais puis des musulmans de la zone est de Beyrouth; il est soutenu par Damas), des groupuscules proiranien, et bien sûr les organisations palestiniennes en sommeil dans les camps. Il n'y a en fait que quatre organisations militaires de véritable importance, et qui vont d'ailleurs constituer les quatre acteurs du comité quadripartite : l'armée libanaise, les Forces libanaises (réorganisation des Kataëb par Bechir Gemayel et qu'une terminologie trompeuse ne doit pas faire confondre avec les troupes régulières de l'armée libanaise), le P.S.P. à dominante druze et la milice Amal des Chiites. Les autres mouvements sont réduits au rôle de comparses - avec un statut particulier pour le Hezbollah, que sa redoutable organisation et son fanatisme rendent particulièrement dangereux, et que les milices de l'ouest n'arrivent pas à contrôler véritablement. Emblème du Hezbollah 20

21 La situation est hautement instable : les affrontements violents sont quotidiens, malgré le cessez-le-feu officiel, tuant jusqu'à 120 personnes dans la nuit. Ces affrontements ne semblent pourtant pas toujours motivés par des raisons réellement militaires. «A notre arrivée, 98% des incidents venaient d un mauvais tracé de la ligne verte, laissant trop proches les adversaires. A l époque, le scénario des accrochages était toujours le même : d abord des insultes puis des pierres. On enchaînait avec quelques rafales de Kalachnikov qui débouchaient immanquablement sur des tirs de RPG ou de GRAD (31). Si on ne parvenait pas à calmer le jeu suffisamment vite, les canons prenaient le relais.» (Général Fleutiaux). (32) Le P.S.P., vainqueur dans la montagne, cherche à s'installer à Beyrouth sous peine de ne pas paraître crédible ; les forces musulmanes dissidentes de l'armée libanaise, à l'ouest de la ligne verte (sixième et troisième brigade) marquent les unités chrétiennes de l'est et appuient certaines actions d'amal et du P.S.P., tandis que les brigades chrétiennes de l'armée libanaise s'efforcent de maintenir une pression constante sur la ligne verte pour dissuader les forces de l'ouest de reprendre leur avance et pour bloquer les Druzes ; Amal, qui cherche à solidifier une structure initialement composée de petits groupes de combattants anarchiques mal armés, quadrille les espaces conquis dans Beyrouth et contribue ainsi à durcir la tension sur la ligne verte ; les Forces libanaises ont entrepris de se reconstituer après leurs échecs dans la montagne, et tentent par une attitude agressive de reconquérir une population chrétienne un peu hésitante après les revers du Chouf. La tension prend dès lors trois formes : majeure entre les musulmans et les chrétiens de l'est qui ne peuvent plus céder un pouce de territoire ; plus mineure entre les groupuscules et les forces en présence, même officiellement alliées ; enfin à l'intérieur de chaque clan. Les Observateurs se sont parfois trouvés décontenancés, à leur arrivée, par l'inextricable imbroglio de la situation libanaise. Le colonel Leplomb explique comment ils durent apprendre que ce qu'on croyait acquis la veille pouvait aussi bien être remis en cause le lendemain, et qu'à l'inverse des problèmes réputés insurmontables (démantèlement des barricades, par exemple) pouvaient trouver leur solution en une nuit. (31) RPG : lance-roquettes antichars de conception soviétique, de maniement facile et largement répandus chez les combattants des milices. GRAD : lance-roquettes multiples montés sur affûts (héritiers des "orgues de Staline") manquant de précision mais aux projectiles particulièrement meurtriers. (32) Magazine TAM, octobre

22 Plan de Beyrouth Le pointillé indique la «ligne verte» qui sépare Beyrouth-Est (tenue par les Chrétiens) de Beyrouth-Ouest (tenue par les Musulmans et leurs alliés) 22

23 B. La mission La mission du DETOBS est une mission d'observation au profit des hauts responsables libanais, le président de la République, le chef du gouvernement et les leaders des principales tendances. Son but est de repérer et de déterminer avec le maximum de clarté les violations du cessezle-feu, les incidents aux points sensibles (axes de circulation, zones de désengagement), les opérations interdites de réarmement, les provocations et actes violents divers... Le champ d'application des observations du DETOBS s'étend à l'ensemble de la zone de contact entre les adversaires. Cette mission a pu se révéler, aux tout premiers temps, assez floue : comment observer? Observer quoi? Comment rassembler les renseignements? Selon quelle structure? Les premières observations, dès lors, s'avèrent légères, imprécises, incomplètes, mais les Observateurs acquièrent la technique de leur tâche : leurs comptes-rendus se font plus nets, plus rapides, plus adaptés, d'une neutralité plus scrupuleuse. C. L'installation du DETOBS Le lieutenant-colonel Leplomb, chargé d'implanter les premiers éléments du Détachement des Observateurs à Beyrouth, débarque dans la capitale libanaise le 28 mars 1984 via les bâtiments de la Marine nationale l'ouragan et le Clémenceau. Il est reçu à l'ambassade de France où une première vision d'ensemble de la situation lui est communiquée - dans le même temps, explique le colonel Leplomb, que le dénuement des moyens alloués au DETOBS lui apparaît plus clairement. Le premier logement prévu pour les hommes du Détachement était le centre socioculturel libanais, appelé Mouette. Mais c'est un bâtiment délabré, sans commodité, totalement inadapté à l'hébergement du DETOBS. Après deux nuits et le départ des derniers contingents de la FMSB, le lieutenant-colonel Leplomb décide l'installation du Poste de Commandement du Détachement à la résidence des Pins - bâtiment vaguement mauresque appartenant à la France, auparavant résidence de l'ambassadeur de France. C'est un bâtiment dont la valeur historique est loin d'être négligeable pour les Libanais, puisque c'est de lui que le général Gouraud prononça, au nom de la France, en 1920, l'indépendance du grand Liban. Cette bâtisse qui ne manque pas d'une certaine allure, malgré ses murs lézardés et criblés d'impacts, ses ouvertures protégées tant bien que mal par des sacs de sable, ses galeries ébranlées par les explosions et renforcées par des étais, ses glaces du grand salon de réception étoilées par les balles, va devenir le vrai centre nerveux du DETOBS. Elle est située exactement sur la ligne verte, au cœur de 23

24 Beyrouth à vue directe d'un certain nombre d'immeubles abandonnés par la population et qui constituent un terrain privilégié pour les francs-tireurs. Elle jouxte l'hippodrome dans les bâtiments duquel veut s'installer la permanence du comité quadripartite, proximité commode qui favorise les contacts. La résidence des Pins Vus de la Résidence des Pins, quelques immeubles abandonnés du «passage du Musée», zone de «No man s land» entre l est et l ouest et terrain d élection des francs-tireurs 24

25 Dans le même temps, le Détachement commence à occuper les premiers observatoires - lieux inhospitaliers qui demanderont des semaines d'aménagement avant d'apparaître un peu plus vivables. Les repas du Détachement sont officiellement fournis par l'armée libanaise, mais leur exotisme est tel que les occupants de la résidence des Pins ne sont pas fâchés de profiter de la cuisine des gendarmes qui y sont déjà installés (EGM (33) 2/5 de Villeneuve d'asq). Il faut aussi assurer les moyens de la mission et établir des liaisons physiques et radio entre le PC et les observatoires. Le Détachement des Observateurs dispose à son arrivée de 20 jeeps laissées par la FMSB (une sur deux est équipée d'un dispositif radio) et de quelques vieux postes de type motorola, encore affaiblis par le manque de maintenance. Les transmissions du DETOBS, dès lors, sont au début peu fiables. Mais l'armée libanaise réagit progressivement aux patientes demandes du DETOBS, et les observatoires sont peu à peu équipés de façon correcte. D. Le dispositif initial du DETOBS les postes : L'installation du Poste de Commandement à la résidence des Pins, après quelques hésitations, à l'endroit qui accueillait précédemment le général Datin, commandant le détachement français de la FMSB, se justifie par la facilité de rencontre que cet emplacement offre aux différentes factions, qui peuvent s'y retrouver sans avoir à traverser les positions adverses - malgré la vulnérabilité de la bâtisse. Les emplacements retenus pour les observatoires doivent se trouver à proximité des points chauds, doivent pouvoir vivre en autonomie et disposer de bonnes liaisons avec le PC. Au carrefour de Tayouneh, trois positions laissées vacantes par la FMSB sont occupées : Kalot rouge, Kalot blanche, l'immeuble Kenj. A Barbir, vaste zone de friction entre toutes les factions représentées sur le terrain, trois postes sont établis : Barbir Ouest (à partir de la sortie de la résidence), Barbir Est (vers le musée) et la Tour Idji (en direction de l'ambassade d'iran). (33) Escadron de gendarmerie mobile. 25

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