Monsieur le Directeur de l Office Fédéral de la Santé Publique, Monsieur le Conseiller d Etat, Mesdames, Messieurs,



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Transcription:

Monsieur le Directeur de l Office Fédéral de la Santé Publique, Monsieur le Conseiller d Etat, Mesdames, Messieurs, L information, c est déjà un soin. Je paraphrase ici la maxime d un professeur américain, spécialiste de la qualité des soins. La santé et les soins sont avant tout une question d information, qu il s agisse de l éducation et du maintien des connaissances des professionnels, de l accès par les patients et les citoyens à de l information de qualité pour leur santé et leurs soins, de la gestion du dossier médico-soignant et de la communication entre les soignants, ou du soutien aux activités de santé publique et de pilotage des systèmes de santé. Depuis plusieurs décennies, les technologies de l information et de la communication ont en effet décuplé la possibilité de créer, d échanger, et d utiliser utilement l information dans le domaine de la santé, devenant ainsi un outils central pour l amélioration de la qualité, de l efficience et de la sécurité des soins, améliorations dont nos systèmes actuels ont grandement besoin. Très tôt, il y a en fait plus de quarante ans, bien avant que l on ne parle de la société de l information, les Hôpitaux Universitaires de Genève ont reconnu l enjeu de la maîtrise de l information. Je vais vous retracer rapidement les étapes principales de ces développements genevois, qui, pour beaucoup, préfigurent ceux du domaine, au niveau national et international. 1

Dès les années 1970, la direction de l hôpital, le Professeur Alex Müller et le Professeur Jean-Raoul Scherrer s engagent dans le développement d un système d information hospitalier qui fera date dans l histoire de l informatique médicale. Il s agit du système Diogène, qui vise à mettre le professionnel de la santé au centre du système d information hospitalier. Contrairement aux outils de cette époque qui ont avant tout une vocation administrative, Diogène s adresse principalement aux soignants. Des solutions innovantes sont mises en place pour pallier aux limitations des ordinateurs de l époque, et notamment une équipe d opérateurs qui manipule le système sous le contrôle du soignant. 2

Dès 1993, des outils permettant la gestion de l information médicale sont mis en place, pour la saisie et la structuration des documents médicaux, ainsi que pour la gestion des premiers outils de gestion de l imagerie médicale, le premier PACS et le logiciel Osiris. 3

Puis, dans la mouvance de la création des HUG et de la réunion des hôpitaux publics genevois, des fonds importants sont attribués par l Etat de Genève pour l évolution du système d information. Trois plans quadriennaux d investissement vont ainsi se succéder de 1997 à 2010, permettant l accélération du développement du système d information des HUG. Le premier outil développé dans ce cadre, Domed Express, permet aux médecins de gérer directement les informations cliniques en-ligne. 4

Dès l an 2000, une architecture modulaire est définie. Tel un plan d urbanisation, elle explicite comment les différents composants du système d information médical vont être développés et interagir les uns avec les autres. Cela ouvre la voie à la mise en œuvre de deux éléments essentiels du système, la prescription informatisée et le dossier de soins, outils qui n existent pas encore sur la marché et qui seront développés en interne et en collaboration avec des sociétés informatiques. Cette architecture, nommée MUSIC, permet à chacun de jouer sa partition en harmonie. Elle précise également les modalités d intégration de solutions industrielles existantes. 5

Le développement du système d information et confirmé en tant que priorité stratégique des HUG à l occasion de l élaboration du plan stratégique institutionnel. L architecture de référence est étendue à tous les éléments informatiques, sous la forme du plan directeur informatique STRATISSE. Deux axes prioritaires sont identifiés: d une part, le besoin de pouvoir suivre, sur la durée, le parcours du patient dans ses interactions avec les HUG, et, d autre part, la nécessité de soutenir tous les professionnels, par des outils spécifiques aux métiers, mais reposant sur une base commune et communicante. 6

Les synergies de cette approche STRATISSE permettent la mise en place d outils innovants, tel que le suivi en temps réel du flux des patients, d abord aux urgences, puis plus largement dans l institution, ainsi que la traçabilité des matières et des intervenants, permettant par exemple de sécuriser la préparation, la dispensation et l administration des chimiothérapies. 7

Dès 2008, des outils de modélisation et de suivi des itinéraires cliniques sont développés. Ce projet, toujours d actualité, est un élément stratégique important pour l amélioration de la coordination et de la qualité des soins et pour l optimisation du parcours des patients au sein des HUG. 8

A la même période, les HUG mettent en place une plateforme unifiée et sécurisée pour la publication de documents médicaux aux médecins de la ville: c est le portail myhug. Ce portail sera progressivement utilisé pour d autres fonctions, et notamment pour une meilleure coordination du réseau des urgences à Genève. 9

Ces dernières années, on assiste au développement rapide de la cybersanté, avec, outre le projet e-toile, l ouverture des HUG vers les patients et leurs familles, qu il s agisse de sites web pour mieux informer et aiguiller les patients ou leurs parents, ou d applications utilisables sur des téléphones portables. Le dernier exemple en date est l application ihug, lancée il y a quelques semaines et disponible sur toutes les plateformes de smartphones. 10

Après quarante ans d innovation, les HUG restent toujours dans le peloton de tête des hôpitaux européens. Ils viennent de recevoir un prix reconnaissant leur avance dans le domaine du dossier patient informatisé, un prix attribué aux trois meilleurs hôpitaux européens. 11

Alors, et pour conclure par un clin d œil, si nous saluons le fait que, comme le prévoit la stratégie nationale sur la cybersanté, le dossier informatisé sera disponible pour tous dès 2014, rappelons que nous l utilisons aux HUG depuis 1995, et que nous nous réjouissons de faire bénéficier de notre expertise les projets importants tels que le projet e-toile. Je vous remercie pour votre attention. 12