Qu'est-ce que le Compagnonnage?



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Transcription:

1 Qu'est-ce que le Compagnonnage?

LE MUSÉE Il a été inauguré en 1968. Il se situe dans l ancien dortoir des moines de l abbaye Saint Julien qui comprend encore la salle capitulaire et le cellier. La grande salle du musée comporte une belle voûte en forme de coque de bateau renversée, restaurée par des Compagnons charpentiers en 1955. Les Compagnons d aujourd hui, répartis en une trentaine de métiers, y sont regroupés en 4 familles : > les métiers du bâtiment : tailleurs de pierre, couvreurs, peintres-vitriers, charpentiers, menuisiers, maçons, plombiers. > les métiers du cuir : cordonniers-bottiers, bourreliersharnacheurs, selliers et maroquiniers. > les métiers du métal : ferronniers d art, serruriers, chaudronniers, mécaniciens outilleurs, maréchaux-ferrants. Les charrons se sont transformés en carrossiers. > les métiers de bouche qui s organisent en tant que sociétés compagnonniques en 1811 avec les boulangers. Au début du XXème siècle, ils seront suivis des cuisiniers, des pâtissiers et des confiseurs. > les métiers du textile : les tisseurs, les cordiers, les tapissiers Certains de ces métiers ont disparu, d autres sont présents aujourd'hui, comme les prothésistes dentaires ou les électriciens. Chacun de ces métiers est évoqué par des chefs-d'œuvre, des outils, des attributs compagnonniques (cannes, rubans appelés "couleurs"), des pièces d archives, des tableaux peints... 2

LE COMPAGNONNAGE C est un ensemble de sociétés rassemblant des ouvriers qui exercent des métiers d artisanat. Il apparaît à la fin du Moyen-âge, vers 1420 sur une ordonnance de Charles VI citant des Compagnons cordonniers. Il existait certainement avant cette date, notamment pendant la construction des grandes cathédrales, mais nous n en avons pas de traces. Le Compagnonnage serait né d une aspiration à la liberté des ouvriers du Moyen-âge, de quitter leur maître à leur guise, de s embaucher où ils le souhaitent, de fixer leur salaire. Cela va créer une mobilité géographique et une solidarité entre ouvriers itinérants. Ainsi naissent des sociétés réglementées par des «Devoirs» (ensemble de symboles, de règlements, de rituels qui régissent chaque société). Sous l Ancien Régime et jusqu au milieu du XIXème siècle, les sociétés de Compagnonnage s opposent fréquemment aux maîtres des corporations. Le Compagnonnage apparaît alors comme l ancêtre des syndicats et des sociétés de secours mutuels. Plus pacifique après 1850, il connaît un déclin relatif puis une réorganisation profonde en 1889 : c est la fondation de l Union Compagnonnique des Devoirs Unis. En 1941 est fondée l Association Ouvrière des Compagnons du Devoir et en 1953 la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment. > Il y a actuellement environ 12 000 Compagnons en France; on en comptait entre 150 000 et 200 000 au XIXème siècle. A l origine de cette diminution : l industrialisation, le progrès technique (donc le remplacement de l homme par la machine), la guerre de 1914-1918 et l évolution des mentalités ouvrières. 3

LA LÉGENDE DES TROIS FONDATEURS SALOMON ET HIRAM La Bible rapporte que lorsqu il décida de construire le temple de Jérusalem, le roi Salomon fit appel à un architecte du nom d Hiram. Les ouvriers travaillant sur le site étant de plus en plus nombreux, il devint nécessaire de distinguer les hommes habiles des hommes sans qualification. Aussi confia-t-on aux premiers un mot de passe qui leur permettrait de se faire payer selon leur dû. Les trois apprentis, furieux qu Hiram ne les ait pas distingués, voulurent obliger le maître à révéler le mot de passe. Armés d un maillet, d une règle et d un levier, ils frappèrent Hiram qui préféra la mort à la révélation du secret. Salomon est le fondateur des Compagnons tailleurs de pierre, surnommés les " Etrangers " et des autres sociétés du Devoir de Liberté : les menuisiers et serruriers " Gavots ". Au XIXème siècle, des tonneliers, des charpentiers les " Indiens ", des cordonniers et des boulangers du Devoir de Liberté se dirent également " Enfants " du roi Salomon. 4

MAÎTRE JACQUES Maître Jacques était un collègue de Maître Hiram. Il œuvra au temple de Jérusalem et fut nommé maître des tailleurs de pierre, des menuisiers et des serruriers. Après que le temple fut édifié, Maître Jacques quitta la Judée en compagnie du Père Soubise, un autre architecte. Ce dernier débarqua à Bordeaux tandis que le premier demeura à Marseille avec ses disciples, mais le père Soubise était jaloux de Maître Jacques... Dès ce moment, la guerre larvée entre les partisans de Soubise et ceux de Maître Jacques domine la légende. LE PÈRE SOUBISE Le Père Soubise aurait été l un des architectes du Temple de Jérusalem sur l ordre du Roi Salomon. Il aurait été le maître d œuvre des travaux de charpente. Il aurait noté en un lieu secret les plans d architecture du temple idéal qui, au treizième siècle, auraient été retrouvés dans la tombe d un moine bénédictin portant le même nom que lui. Depuis des siècles les Compagnons du Devoir s appuient sur l un ou l autre de ces trois fondateurs mythiques qui les relie à ce qui leur paraît essentiel : Salomon et le Temple. Ils sont les Enfants de Salomon, de Maître Jacques, et du Père Soubise. 5

LE DEVOIR Le Devoir est l ensemble des règlements, des rites, légendes et symboles adopté par les sociétés de divers métiers. En ce sens chaque métier possède son propre «Devoir». Mais au sens large, le terme est synonyme de Compagnonnage et fédère plusieurs sociétés ayant des références légendaires, des usages et traditions communes. Ainsi existe-t-il des Compagnons du Devoir, enfants de Maître Jacques et du Père Soubise, des Compagnons du Devoir de Liberté, enfants de Salomon et des Compagnons des Devoirs Unis. Tous jeunes désireux de tenter l expérience du Compagnonnage peuvent être admis sur le tour de France. Il doivent pour cela être motivés par l apprentissage et le perfectionnement d un métier, et être prêts à voyager. Après avoir pris contact avec un siège compagnonnique et passé avec succès les tests de sélection, les futurs artisans peuvent se lancer vers l aventure compagnonnique. Ce n est qu après quatre, cinq ans (ou plus) de perfectionnement par le voyage, que le jeune aspirant peut prétendre au titre de Compagnon du tour de France. Il doit présenter son travail de réception : son chef-d'œuvre. Une assemblée de Compagnons décide alors de la réception du nouveau Compagnon, en fonction de son travail et de son comportement. Lors de la cérémonie de Réception, il reçoit sa canne, ses couleurs et son surnom, qui associe le plus souvent sa région d origine et de sa principale qualité morale (par exemple : Tourangeau la Persévérance). 6

LES MÉTIERS DE BOUCHE : boulangers, pâtissiers, confiseurs et cuisiniers Les boulangers ont pratiqué le tour de France au moins depuis le XVIII ème siècle, mais ils sont véritablement entrés dans l histoire du Compagnonnage en 1811.. Cette année-là, à Beaune en Bourgogne, un Compagnon doleur (tonnelier) livra son Devoir à des ouvriers boulangers qui l avaient secouru lorsqu il était malade. En d autres termes, il leur livra les mots et les signes secrets qui leur permettent de se constituer en société compagnonnique. Les Compagnons boulangers s établirent ensuite à Blois puis fondèrent rapidement des cayennes (des centres d'hébergement) sur l ensemble du tour de France. L admission des pâtissiers au sein des Compagnons du Devoir n a lieu qu en 1939. Quant aux Compagnons cuisiniers, ils sont représentés depuis environ 1910 à l Union Compagnonnique. Ils comptent aujourd hui de célèbres «toques» dans leurs rangs. Les Compagnons des métiers de bouche ont su s adapter à l évolution des habitudes culinaires et diététiques. Ils ont également tenu compte de la découverte de nouveaux produits et de la mécanisation sans rien altérer de leur savoir-faire. - Les œufs en sucre décorés de l image des trois fondateurs du compagnonnage - Le "Grand château en sucre" composé de cinq sucres différents - La "Pagode japonaise" en sucre pastillage - "L Hôtel-Dieu de Beaune" qui a nécessité 20kg de pâte à nouilles Etc. 7

LES VANNIERS L art du vannier s apparente à celui du tisserand mais les fils de chaîne et de trame sont ici constitués par des tiges végétales entrecroisées. L osier qui croît partout en France sur sol humide, constitue le matériau le plus employé. Il est coupé à l entrée de l hiver, au ras de la souche, puis lentement séché au soleil. Le vannier tresse aussi le saule, le châtaignier, la bourdaine, le jonc, selon les régions et les éléments fabriqués. Le rotin et le raphia, végétaux exotiques, sont également utilisés. Les outils du métier sont : la serpette pour le couper et le tranchet, l écorçoir, la batte pour serrer les brins, le fendoir pour diviser la tige en deux, trois ou quatre brins et le rabot. Le van en osier a donné son nom au métier : ce panier en forme de coquille à deux anses, était employé autrefois pour nettoyer le grain de ses impuretés. Le vannier fabrique également des corbeilles, paniers, nasses, des habillages de bouteilles, des coffres, sièges et objets décoratifs. Les Compagnons vanniers du Devoir auraient été fondés en 1409 à Orléans. Leur existence est attestée au XVIII ème siècle mais, réputés isolés, ils ont laissé peu de souvenirs de leur société, qui s est éteinte au début du XX ème siècle. Ils fêtaient la Saint Antoine le 17 janvier. 8 - Le "cheval chef-d'œuvre" - Le buste dit "du Prince impérial" - Le règlement des Compagnons Vanniers du Devoir (1854)

LES CORDIERS Le cordier travaille les fibres du chanvre, dont la culture était autrefois très répandue en Val de Loire. Le «rouissage» est l opération qui consiste à immerger les tiges dans l eau pour séparer la filasse du bois. Les bottes de chanvre sont ensuite écrasées entre les mâchoires d une broye puis passées entre les pointes d un grand peigne de fer, le sereau. Le cordier accroche ensuite les mèches de filasse à des molettes munies de crochets, qui sont entraînées par une roue. Son mouvement permet la torsion de la filasse qui deviendra ficelle, cordage ou câble selon leur grosseur. Les Compagnons cordiers du Devoir auraient été fondés au XVème siècle. Leur production s écoulait sur les chantiers navals du bord de mer ou étant destinée à la navigation fluviale, d où l implantation de leurs sièges à Toulon, Rochefort, Angers, La Rochelle, Nantes. Ils fêtaient la Saint Pierre, lequel, selon les Écritures, aurait miraculeusement brisé ses liens lors de sa captivité à Rome. Ce compagnonnage s est éteint au début du XXème siècle. La mécanisation des techniques, la régression de la marine à voile et l apparition des fibres exotiques et plastiques ont entraîné sa disparition. 9 - Le «triptyque en forme de temple» encadrant les lithographies des trois fondateurs du Compagnonnage - Les anneaux sans fin - La canne couverte de corde tressée

LES SELLIERS-BOURRELIERS Le bourrelier confectionne le collier de cuir ainsi que les éléments du harnais destinés aux chevaux de labour et de trait. Le mot «bourrelier» vient de «bourre», nom donné aux poils des bovins que le tanneur conservait après l épilage des peaux dans les bains d eau de chaux. La bourre, ainsi que le crin, sont tassés dans le corps du collier qui sera placé au poitrail du cheval. Le métier de bourrelier exige une bonne connaissance de la morphologie de l animal. Le sellier-carrossier, pour sa part réalise les selles, brides, mors des chevaux destinés à être montés. Il garnit également les sièges des voitures attelées. L outil le plus caractéristique est le couteau à pied, dont une lame en demi-lune, découpe et amincit le cuir. Les autres outils comme la griffe à molette, les alènes, les passe-corde et les aiguilles sont essentiels pour la couture. Ils travaillent aujourd hui auprès des haras et des amateurs d équitation ou encore à la confection de sièges de voiture. Il existe aussi des Compagnons maroquiniers du Devoir. 10 - Un faucon naturalisé équipé pour la chasse - Un petit cheval harnaché - Une maquette de voiture décapotable - Des colliers d'harnachement en cuir, œuvres de "Tourangeau l estimable"

LES CORDONNIERS-BOTTIERS Le cordonnier est l artisan qui fabrique entièrement la chaussure, en assemblant par coutures toutes les parties qui la composent. Les principaux outils utilisés par le cordonnier sont : le tranchet et les marteaux pour clouer et battre le cuir, la pince à monter, les alènes, les fers et l astic pour polir la semelle. Leur présence sur le tour de France est attestée dès le XVème siècle, mais poursuivies par l Eglise et la police, ils se marginalisent au XVIII ème siècle. Ce n est qu en 1808 qu un Compagnon tanneur livre les secrets de sa société à des ouvriers cordonniers. Ainsi renaissent les Compagnons cordonniers-bottiers du Devoir. Ils ne seront reconnus qu à la fin du XIX ème siècle. Leurs protecteurs sont les saints Crépin et Crépinien, cordonniers de Soissons, fêtés le 25 octobre. Aujourd hui, le métier est toujours transmis par les Compagnons aux jeunes qui apprennent non seulement à réparer mais aussi à concevoir des modèles de chaussures. Leur expérience est mise aussi au profit de l orthopédie. 11 - Les bottes dites «Napoléon», sans couture visible. - Trois bottes dites «sans coutures» brodées de soie. - Les escarpins de mariée de Mme Méliès, épouse du cinéaste (1885), etc.

LES TISSEURS-FERRANDINIERS ET TAPISSIERS Les étoffes comprennent toujours deux séries de fils : le "fil de chaîne" parallèle aux lisières du tissu et le "fil de trame", perpendiculaire. Le tissage comprend une minutieuse préparation des fils, la conception des dessins et de l étoffe, la mise en carte, puis le lisage et le piquage, c est à dire la fabrication des cartons représentant le dessin. Le tissage s effectue au moyen d un métier à tisser dont le modèle le plus perfectionné fut inventé en 1807 par un lyonnais, Joseph-Marie Jacquard. Cette mécanique permet de réaliser une grande variété d étoffes façonnées, présentant des dessins ou des effets de reliefs. La "ferrandine" est une étoffe à chaîne de soie et trame de laine, inventée au XVII ème par le lyonnais Ferrand. Les Compagnons tapissiers sont intégrés depuis 1958 au sein de l Association Ouvrière des Compagnons du Devoir et depuis le début du XX ème siècle à l Union Compagnonnique. Le Compagnonnage comprenait autrefois d autres métiers du textile comme les teinturiers, les tondeurs de draps, les toiliers, les bonnetiers, les tailleurs d habits et les chapeliers, qui ont disparu au XIX ème siècle, la machine ayant remplacé la main de l homme. - "A la mémoire de Jacquard ", tableau tissé en soie (1850) - L allégorie des Compagnons tisseurs, lithographie (1878) - Un tablier brodé de Compagnon teinturier du Devoir (1834) - Le temple à quatre colonnes torsadées, œuvre d un compagnon tapissier (1994) 12

LES MARÉCHAUX-FERRANTS ET FORGERONS Il y a une trentaine d années, le maréchal-ferrant était encore présent dans les villages, lorsque le cheval apportait sa force. Grâce aux fers, les sabots étaient renforcés et protégés. Le ferrage s effectue à deux : un ouvrier tient le pied du cheval tandis que le maréchal enlève les vieux fers avec les tricoises, grosses tenailles coupantes. Le sabot est nettoyé au rogne-pied et la corne soigneusement rabotée au boutoir. Le pied est alors prêt à recevoir le fer. Huit clous, le maintiennent au sabot. Les maréchaux-ferrants se sont constitués en Compagnonnage au XVIII ème siècle. Leur protecteur est Saint Eloi, fêté le 26 juin l été, et le 1er décembre l hiver. Les Compagnons forgerons travaillent les grosses pièces de fer à l enclume et au marteau-pilon. La fabrication d outils, de grilles, d objets de la vie quotidienne ou d éléments mécaniques entrant dans leurs compétences. Ils ont donné naissance en 1924 aux Compagnons mécaniciens. Les métiers du métal sont aussi représentés par les compagnons chaudronniers, qui travaillent la tôle, le fer, le cuivre, l aluminium au marteau. Ils se sont tous adaptés aux techniques modernes. - Le chef-d'œuvre à automates - Le temple-atelier du Compagnon Bernadet - Le cygne en laiton - La statuette du Compagnon sur le tour de France, chef-d œuvre de "Tourangeau Cœur fidèle" etc. 13

LES SERRURIERS Travaillant à la forge, le serrurier est souvent amené comme le maréchal et le forgeron, à fabriquer des outils, des pièces de machines agricoles et d une façon générale, tous les accessoires en métal. Il confectionne non seulement les serrures et les clefs mais tous les éléments destinés à "serrer", c est à dire à enfermer et protéger : grilles, balustrades, balcons, etc. Les Compagnons serruriers constituent une société établie historiquement dès le début du XVII ème siècle. Ils sont généralement associés aux Compagnons menuisiers. Dans les grandes villes ils étaient souvent en concurrence et c est pourquoi, au XIX ème siècle, lassées des trop fréquentes rixes, les autorités organisèrent des concours pour laisser le monopole de l embauche aux vainqueurs. Ils honorent Saint Pierre le 29 juin, détenteur des clés du paradis. Aujourd hui, leurs activités se sont étendues à la construction métallique. Ce sont des "métalliers", qui réalisent tous les ouvrages en acier, aluminium, P.V.C. et vitrerie lors de la construction d édifices contemporains. 14 - La serrure à pièges et à secrets d "Émile le Tourangeau" - La grille de parc miniature (2325 pièces, 14 ans de travail), de Léopold Habert - L enseigne du Compagnon serrurier Meniot

LES COUVREURS C est en Anjou, à Trélazé, que d énormes quantités de schiste ardoisier ont été extraites pour les besoins du bâtiment. Répandue dans tout le Val de Loire, notamment pour les châteaux, puis acheminée dans la France entière dès le Moyenâge, l ardoise est le matériau de base des Compagnons Passants Couvreurs Bons Drilles du Devoir. Le métier de couvreur demande courage, audace, endurance aux intempéries et beaucoup d habileté. Souvent vêtu de larges pantalons de velours noir, pour faciliter ses déplacements entre ciel et terre, le couvreur travaille avec le marteau à couper l ardoise et l enclumette, dont la pointe se fixe dans la charpente. Les Compagnons couvreurs, surnommés "chats" ou "coucous", ont été fondés en 1759 par les Compagnons charpentiers. Les plombiers et les zingueurs se sont joints à eux en 1911. Ils fêtent l Ascension car "Ils montent toujours". - Une flèche d église, une tour Eiffel et un châtelet en ardoises découpées - Un casque de pompier couvert d ardoises - Le grand chef-d'œuvre de couverture des Compagnons de Tours - L avion de Blériot, en tubes de cuivre, chef-d œuvre d un Compagnon plombier (2000) 15

LES MENUISIERS Le menuisier travaille le bois en menus ouvrages, d où son nom. Son activité nécessite des connaissances en géométrie. Il emploie de nombreux outils adaptés à tous les stades du travail et propres à chaque ouvrage réalisé, pour couper (des scies à refendre, à chantourner); pour aplanir et donner leur forme aux pièces de bois (varlopes, rabots, bouvets, mouchettes); pour creuser et percer (ciseau, gouge, bédane, vilebrequin); pour mesurer et tracer (compas, règle, niveau, sauterelle) Les Compagnons menuisiers apparaissent avec certitude dans les archives au début du XVII ème siècle. Dès cette époque ils sont divisés en "Compagnons du Devoir" et "Compagnons du Devoir de Liberté". Dans le passé les deux sociétés se sont souvent affrontées violemment. Au XIX ème siècle, pour les départager, les pouvoirs publics ont favorisé les concours de chefs-d'œuvre. Les vainqueurs pouvaient alors demeurer seul dans une ville, pour un siècle. Leur fête patronale est la Sainte Anne, mère de la Vierge Marie, car elle construisit le premier tabernacle en la mettant au monde. 16 - Des escaliers de styles divers (XIX ème et XX ème siècles) - Un portique de temple - Le temple du Devoir, en noyer, à colonnes torsadées - La Chaire à prêcher (1804), sujet d un concours entre sociétés rivales.

LES TONNELIERS - DOLEURS Un tonneau se compose de douves (ou douelles) cintrées et de planchettes pour les fonds. Des cercles de métal ou de bois de châtaignier maintiennent l ensemble hermétiquement afin de conserver le vin, les alcools, l huile, la bière et bien d autres substances en poudre ou en grains. Un foudre est un fût renfermant plus de 115 hectolitres. Le chêne, l acacia et le châtaignier sont les essences de bois les plus souvent employées. La découpe des douelles s effectuait à la doloire, la hache de forme particulière qui a donné son nom au doleur. Intervient ensuite le travail du tonnelier. Il assemble les douelles maintenues par des cercles de fer au moyen du chasse et du maillet. Le cintrage du fût, à l intérieur duquel on a allumé un feu de copeaux, s achève au bâtissoir et au cabestan. Le tonnelier construit ensuite les fonds. Les Compagnons tonneliers-doleurs du Devoir existent depuis 1702. Leur saint protecteur est Saint Jean-Baptiste qui aurait été décapité par une doloire. En petit nombre aujourd hui, ils forment toujours des jeunes attirés par le travail d un matériau que rien n a remplacé pour la conservation des vins et des alcools. 17 - Cinq tonnelets de formes différentes, de plusieurs essences - Des règlements illustrés d allégories et de sentences rimées - La reconstitution au 1/12ème du plus grand foudre du monde - Un double fût en chêne

LES CHARRONS Le charron construit non seulement les roues mais aussi tous les éléments des véhicules liés à la traction animale et au déplacement des personnes. Métier difficile, exigeant force et habileté, le charronnage associe le travail du bois à celui du fer. La roue se compose d un moyeu percé en son centre à l aide de cuillers ou tarots. Le moyeu reçoit douze à quatorze rais ou rayons. La circonférence de la roue est composée de jantes sur lesquelles s adaptent les rais. Pour la fabrication des autres éléments du véhicule, le charron utilise des outils analogues à ceux du menuisier. Les Compagnons charrons du Devoir se disent fondés en 1706. Leur fête patronale est la Sainte Catherine (25 novembre) laquelle fut martyrisée sur une roue hérissée de pointes. Les Compagnons charrons sont devenus des carrossiers et ils perpétuent leur savoir-faire dans le domaine des transports, en travaillant les tôles d acier, d aluminium, de plastique armé, dans la construction des automobiles et en aéronautique. 18 - Le grand chef-d'œuvre des Compagnons charrons de Tours (1888) - Les chefs-d'œuvre de Ferdinand Flouret, dont la roue à 504 rais - Des roues à multiples rais, cerclées de fer ou de cuivre, parfois en bois précieux, de 24, 200 rais et jusqu à 1000 rais.

LES SABOTIERS En fonction de la qualité à donner aux sabots et de l usage auquel ils sont destinés (sabots de ville ou de travail), le sabotier utilise des bois d essences diverses. Il travaille aussi bien le bouleau que le pin, le hêtre, l aulne ou encore le noyer. Le bois est d abord débité à la hache dont la large lame, dite en épaule de mouton et le manche fini en boule, sont caractéristiques. Ainsi dégrossi, le bois est travaillé successivement à l herminette, au paroir et à la talonnière, longs couteaux à un manche, fixés par un anneau sur un gros établi à quatre pieds ou chèvre. Le racloir et la rainette servent à polir et sculpter la surface du sabot. Les sabotiers-formiers du Devoir sont apparus à Blois au début du XIX ème siècle. Les vanniers ont été les premiers à les "reconnaître" en 1849. Ils ne sont plus représentés dans le Compagnonnage d aujourd hui. Ils fêtaient la Saint René le 12 novembre, en souvenir de l évêque d Angers devenu ermite, qui façonnait des sabots dans la solitude des forêts. 19 - Une paire de sabots enchaînés en noyer, taillés dans la masse - Les grands sabots unis par la pointe (2,40 m de longueur) - Un grand sabot en forme de berceau - Douze sabots fantaisie ( à doigts de pied, en faux cuir ) - La canne sculptée du Compagnon Clément (7 ans de travail)

LES TAILLEURS DE PIERRE MAÇONS - PLÂTRIERS Les tailleurs de pierre ont laissé depuis des siècles de prestigieux témoignages de leur art. La stéréotomie (coupe des matériaux) exige de sérieux acquis en géométrie (le Trait), ainsi que la connaissance des matériaux. Les principaux outils servent à découper la pierre tendre, à la dégrossir sur toutes ces faces, à ciseler et à creuser, à raboter et à polir ou encore à tracer et mesurer. Les Honnêtes Compagnons Passants Tailleurs de pierre du Devoir, faisaient remonter l origine de leur société en l an 558 avant J.C. et se plaçaient à la tête de tous les autres corps du Devoir. Ils fêtent l Ascension en souvenir du maçon et du tailleur de pierre, qui, selon la légende descellèrent le tombeau du Christ pour permettre sa résurrection. Les maçons, longtemps associés aux tailleurs de pierre, forment une corporation indépendante chez les Compagnons du Devoir depuis 1955. Quant aux plâtriers, ils seraient apparus au XVIII ème siècle au sein du Compagnonnage. - Une maquette de kiosque (grandeur nature au château de Rochecorbon) - Un temple en pierre de taille, roman et gothique - Une voûte tournante, travail de stéréotomie - Un portique en plâtre, avec le moulage des mains du Compagnon - Une colonne dorique 20

LES CHARPENTIERS Le charpentier achève l œuvre du tailleur de pierre et précède le travail du couvreur. Il surmonte les édifices d un savant assemblage de pièces de bois. L art du Trait (dessin) et la stéréotomie (coupe des matériaux) jouent ici un rôle primordial et leur parfaite connaissance a permis la construction des dômes, clochers et flèches des églises, des charpentes de halles, des maisons à pans de bois, des ponts, des moulins, des escaliers et des coques de navires, etc. Les Compagnons Passants Charpentiers Bons Drilles du Devoir constituent l une des plus anciennes sociétés du Compagnonnage. En concurrence avec eux sur les chantiers du XIXème siècle : les Compagnons charpentiers du Devoirs de Liberté ou "Indiens". Ils ont fusionné en 1945 avec leurs rivaux pour devenir les charpentiers des Devoirs. Les Compagnons charpentiers fêtent la Saint Joseph le 19 mars. 21 - Le grand chef-d'œuvre de prestige des Compagnons charpentiers du Devoir de Tours (1843) - Le grand chef-d'œuvre de prestige des Compagnons charpentiers du Devoir de Liberté (1869) - Une pyramide triangulaire, savant assemblage de bois coupé en biais, etc.

LES MAÎTRES VERRIERS Les premiers documents attestant du travail du verrier datent de l an mille. Très liés à l orfèvrerie, les peintres verriers de cette époque était aussi des ouvriers du métal. Au XIII ème siècle, les ateliers de peintres verriers étaient installés autour des chantiers des grandes cathédrales. Très vite la valeur de leur travail est reconnue, en partie en raison du pouvoir mystique attribué à cet art de la lumière. Entre le XVII ème et le XIX ème siècle le vitrail n est plus à la mode, les verreries "ne s amusent plus à faire des verres de couleurs ", on leur préfère les vitres blanches. Le renouveau du vitrail est associé aux formes de l Art Nouveau, en particulier ceux des architectes Horta à Bruxelles, Gaudi à Barcelone, Guimard à Paris. Les artistes contemporains comme Chagall ou Matisse sont intervenus dans différents édifices religieux, donnant ainsi une impulsion nouvelle au travail des maîtres verriers. Le Compagnonnage des vitriers apparaît en 1703. Ce sont les serruriers qui leur ont transmis leur Devoir. Au XIX ème siècle, ils recrutent surtout des peintres. 22 - Des vitraux représentant les trois fondateurs légendaires du Compagnonnage, réalisés par le Compagnon Pierre Petit, «Tourangeau le disciple de la lumière» en 1976. - Des vitraux illustrant les métiers d horloger et de serrurier.

LEXIQUE Adoption : cérémonie au cours de laquelle un jeune est reconnu aspirant sur le tour de France. Aspirant : premier état du Compagnonnage conféré au jeune adopté par une société compagnonnique pour effectuer son tour de France en vue de devenir Compagnon. Bons Drilles : surnom donné aux Compagnons du rite du Père Soubise (charpentiers, couvreurs, plâtriers ) Chef-d œuvre : avant d accepter de nouveaux membres, le Compagnonnage juge nécessaire d apprécier en plus des qualités morales du candidat ses capacités techniques et professionnelles par le biais du chef-d'œuvre. C est une preuve de l attachement de l aspirant au métier qu il a choisi. Il est examiné attentivement par un jury, qui étudie détail après détail le fruit de l expérience acquise après plusieurs années passées sur le tour de France. S il ne correspond pas à l attente des Compagnons, la réception du nouveau membre sera retardée. Compagnon reçu : deuxième état conféré par le Compagnonnage après celui d aspirant. Tout itinérant qui, après avoir présenté son chefd'œuvre et satisfait aux épreuves rituelles de la cérémonie de réception est déclaré Compagnon reçu. Couleurs : nom donné aux rubans de soie ou de velours sur lesquels sont frappés les emblèmes du Compagnonnage (équerre, compas, temple de Jérusalem, outils ). Les couleurs varient selon le métier et le rite pratiqué. Elles sont portées à chaque réunion et lors des manifestations compagnonniques. 23

Devoir : terme recouvrant plusieurs significations. Il désigne en premier lieu le Compagnonnage lui-même ainsi que l ensemble de ses règles, rites et traditions. Historiquement, ce mot est l ancêtre de "Compagnonnage". Devoir de Liberté : rite dont l émergence se situe en XVII ème siècle et dont l origine résulte probablement des guerres de religion qui divisèrent les sociétés compagnonniques. Revendiquant Salomon comme fondateur, le Devoir de Liberté regroupe les "Loups" (tailleurs de pierre), les "Indiens" (charpentiers) et les "Gavots" (menuisiers et serruriers). Gavot : surnom des Compagnons menuisiers et serruriers du Devoir de Liberté. Indiens : surnom réservé aux Compagnons charpentiers du Devoir de Liberté. Joints : anneaux d or que les Compagnons après un certain temps d ancienneté peuvent porter aux oreilles. Mère : nom donné à la femme qui, après avoir été dame hôtesse, gère et anime un siège compagnonnique. Passant : qualificatif utilisé à l égard des Compagnons tailleurs de pierre, charpentiers, couvreurs, plombiers, plâtriers du devoir. Réception : nom de la cérémonie rituelle qui confère à l aspirant le titre de Compagnon. Trait : désigne l art de dessiner, de tracer les volumes en pénétration. L enseignement du trait est une des particularités du Compagnonnage. 24

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