Le Sacrement du Pardon ou de la réconciliation

Paroisses francophones de la Région du Niagara Sacré-Cœur Immaculée Conception Jean-de-Brébeuf Le Sacrement du Pardon ou de la réconciliation (Document d archives N-Réf.003) Novembre 2013 72 rue Empire Welland Ontario L3B 2L4 Tél: 905-735-5823 Fax: 289-820-6942

2 LE SACREMENT DE PÉNITENCE ET DE RÉCONCILIATION OU LE SACREMENT DU PARDON Préambule Ce document est proposé à l intention des enseignantes et enseignants. Il est inspiré du «Compendium de l Église catholique». Les notions qui sont abordés ici ne s appliquent pas nécessairement au langage pédagogique approprié pour les grades requis pour le sacrement du pardon. Ce qui revient à dire que l enseignant ou l enseignante pourra en disposer avec sollicitude et un esprit critique d adaptation. L objectif final est d aider les jeunes candidats et candidates à garder en mémoire les éléments essentiels du sacrement du pardon qu ils seront appelés à célébrer toute leur vie. Ce document ne remplace pas le programme officiel de l enseignement religieux en matière de sacrement du pardon dans les écoles franco-ontariennes. Il peut toutefois inspirer l enseignant ou l enseignante de nos écoles francophones de la Région du Niagara comme une ressource inestimable. A titre pédagogique, nous soulignons les éléments qui pourront servir à une catéchèse initiatique pour les candidats au sacrement du pardon. La catéchèse initiatique prend au sérieux les appellations appropriées qui donnent aux candidats et candidates les connaissances requises pour célébrer et vivre le sacrement. Ce retour aux leçons de

3 catéchèse pourrait être un tremplin et une mise à jour dans un monde submergé par des informations venant de tous bords. Un manque à gagner : en général, les programmes d enseignement pour la préparation aux sacrements insistent beaucoup sur les valeurs qu ils véhiculent, et peu, de nos jours, du moins, sur les connaissances qui leur donnent un contenu précis. La critique des anciens programmes de catéchisme a jeté un soupçon d endoctrinement sur tout ce qui relève d une pédagogie de la connaissance. Les programmes privilégieront à bon droit l importance de l expérience qui prend en compte les réalités vécues. Pourtant, une objection se lève : l expérience ne supposet-elle pas un minimum de connaissance? Pour pouvoir nager, ne faut-il pas comprendre d abord ce que le verbe nager veut dire? La clarification au plan de la connaissance du verbe nager engendrera une leçon pratique sur la nage. Un avantage à combler : les enfants, avec l aide de l enseignante ou de l enseignant, seront familiarisés, en dehors des valeurs liées au sacrement du pardon, avec les connaissances essentielles qu il véhicule pour mieux en vivre. Ces connaissances les disposeront à ne pas confondre le sacrement avec autre chose, tout en s y référant. Prenons un exemple, au plan des valeurs, l enfant peut bel et bien apprendre ce que veut dire le pardon dans sa vie relationnelle avec les autres, à l école et à la maison. Mais, son éducation religieuse sera insuffisante, si on ne lui

4 apprenait pas à aller chercher aussi ce pardon dans une autre relation qu il établit avec le Dieu-Père qui nous aime. Quand il sera déçu, un jour, du pardon des autres, ou sera conscient de ses propres difficultés à pardonner, il saura qu il peut toujours compter sur un Pardon donné gratuitement, par amour, et qui jamais ne le trahiras, même après avoir commis des erreurs. Il comprendra qu effectivement le pardon qui vient de Dieu est plus puissant que son propre pardon ou le pardon des autres. Voilà pourquoi, on l appelle la miséricorde divine. De fait, les enfants se familiariseront assez tôt aux leçons qui tisseront plus tard leur vie chrétienne, telles que : l amour d un Dieu-Père qui pardonne, la contrition, la miséricorde, la conversion, le péché, la pénitence, la prière, la grâce, etc. Le terme de la grâce, par exemple, n est pas facile à saisir pour les enfants qui se préparent au sacrement du pardon. Pourtant, c est un des termes-clé pour comprendre les sacrements et définir leurs effets spécifiques. Les sacrements, nous apprend le langage classique de la théologie traditionnelle, «opèrent la grâce» (Cf. Saint Thomas d Aquin). Ce qu il en advient, c est ceci : l enseignant ou l enseignante peut toujours le langage de la grâce par des explications équivalentes telles que : la grâce est la force que Dieu nous donne pour nous apprendre à le connaitre et à être une bonne personne. En raison de ce terme, nous comprenons que le sacrement du Pardon n est pas une simple valeur de pardon auquel l enfant serait confronté dans sa vie de tous les jours, mais un don que Dieu lui offre gratuitement pour l aider à aimer et à pardonner davantage. En fait, le sacrement de la réconciliation est un surcroit de vie que Dieu met à notre disposition pour découvrir ce qu il est en

5 réalité : un Père miséricordieux pour les pécheurs. Ce n est donc pas la valeur sociale du pardon que le sacrement de la réconciliation célèbre mais d abord et avant tout le Pardon qui vient de Dieu. En conclusion, ce document se veut un support à l enseignant et à l enseignante. Il se donne comme ambition de re-familiariser l enseignant ou l enseignante avec les notions essentielles du Catéchisme de l Église Catholique sur le sacrement de la pénitence. Fondamentalement, il pourra lui permettre, dans sa pratique de l enseignement religieux à l école catholique, de dissocier ses lieux de ressourcement premier, c est-à-dire les lieux qui font autorité au niveau de la foi commune de l Église universelle, des lieux de ressourcement second, c est-à-dire des lieux qui constitueraient, pour le moins, de simples mises à jour sur des questions en discussion dans les milieux intellectuels, théologiques, éthiques ou spirituels. Ceci dit, ce document est à enrichir par des lectures connexes de l enseignant ou de l enseignante. D où son exposé, délibérément, schématique. Il ou elle pourra en disposer à sa guise. Père Luc Augustin SAMBA, Pastorale de l initiation chrétienne, Novembre 2013

6 A. Ce qu il faut savoir sur le sacrement du pardon 1. Comment est appelé ce sacrement? (Catéchisme no 296 et 422-1424) Il est appelé sacrement de Pénitence, de Réconciliation, du Pardon, de la Confession, de la Conversion. 2. Pourquoi y a-t-il un sacrement de la Réconciliation après le Baptême? (Catéchisme no 297 et 1425-1426- 1484) Parce que la vie nouvelle de la grâce, reçue au Baptême, n a pas supprimé la faiblesse de la nature humaine, ni l inclination au péché (c est-à-dire la concupiscence), le Christ a institué ce sacrement pour la conversion des baptisés qui se sont éloignés de lui par le péché. 3. Quand ce sacrement fut-il institué? (Catéchisme no 298 et 1485) Le Christ ressuscité a institué ce sacrement quand il est apparu à ses Apôtres, le soir de Pâques, et qu il leur a dit: «Recevez l Esprit Saint; tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus» (Jn 20,22-23). 4. Les baptisés ont-ils besoin de se convertir? (Catéchisme no 299 et 1427-1429)

7 L appel du Christ à la conversion retentit en permanence dans la vie des baptisés. La conversion est un combat continuel de toute l Église, qui est sainte, mais qui, en son sein, comprend des pécheurs. 5. Qu est-ce que la pénitence intérieure? (Catéchisme no 300 et1430-1433-1490) C est l élan du «cœur brisé» (Ps 50[51],19), poussé par la grâce divine à répondre à l amour miséricordieux de Dieu. La pénitence implique douleur et aversion vis-à-vis des péchés commis, ferme propos de ne plus pécher à l avenir et confiance dans le secours de Dieu. Elle se nourrit de l espérance en la miséricorde divine. 6. Sous quelles formes s exprime la pénitence dans la vie chrétienne? (Catéchisme no 301 et 1434-1439) La pénitence s exprime sous des formes très variées, en particulier par le jeûne, la prière, l aumône. Ces formes de pénitence, et d autres encore, peuvent être pratiquées par le chrétien dans sa vie quotidienne, notamment pendant le temps du Carême et le vendredi, qui est jour de pénitence. 7. Quels sont les éléments essentiels du sacrement de la Réconciliation? (Catéchisme no 302 et 1440-1449) Ils sont au nombre de deux : les actes accomplis par l homme qui se convertit sous l action de l Esprit Saint et l absolution du prêtre qui, au nom de Christ, accorde le pardon et précise les modalités de la satisfaction.

8 8. Quels sont les actes du pénitent? (Catéchisme no 303 et 1450-1460-1487-1492) Il faut : un sérieux examen de conscience; la contrition (ou repentir), qui est parfaite quand elle est motivée par l amour envers Dieu, et imparfaite quand elle est fondée sur d autres motifs et qu elle inclut le propos de ne plus pécher; la confession, qui consiste dans l aveu des péchés devant le prêtre; la satisfaction, à savoir l accomplissement de certains actes de pénitence que le confesseur impose au pénitent, afin de réparer le dommage causé par le péché. 9. Quels péchés faut-il confesser? (Catéchisme no 304 et 1456) On doit confesser tous les péchés graves qui n ont pas encore été confessés et dont on se souvient après un sérieux examen de conscience. La confession des péchés graves est l unique moyen ordinaire pour obtenir le pardon. Cet article devrait être réadapté pour les enfants, en raison de leur jeune âge. Certainement, la catégorie des péchés graves ou véniels devrait être expliquée dans leur propre langage. Au cas d une difficulté pédagogique, on omettra carrément de l aborder dans cette orientation. A l essentiel, il faudra insister sur le fait que le péché est un manque d amour envers Dieu et le prochain. 10. Quand faut-il confesser les péchés graves? (Catéchisme no 305 et 1457)

9 Tout fidèle ayant atteint l âge de raison est tenu à l obligation de confesser ses péchés graves au moins une fois dans l année et, de toute façon, avant de recevoir la Communion. Même remarque : numéro 9. La réalité contemporaine du péché n est pas tant catégorisée. Mais la prise de conscience du péché est le grand défi de notre temps. L enseignante ou l enseignante ne devra pas minimiser le problème ni le galvauder encore moins se taire pour ne pas y faire allusion. La prise de conscience du péché est le début de la sainteté. Elle nous fait reconnaître l amour inconditionnel de Dieu. Or elle est aujourd hui en crise. D où la solution est de tenter de trouver un autre langage pour l exprimer. 11. Pourquoi les péchés véniels sont-il aussi objet de la confession sacramentelle? (Catéchisme no 306 et 1458) Bien que la confession des péchés véniels ne soit pas nécessaire au sens strict, elle est vivement recommandée par l Église, parce qu elle contribue à former la conscience droite et à lutter contre les inclinations mauvaises, pour se laisser guérir par le Christ et progresser dans la vie de l Esprit. 12. Qui est le ministre du sacrement? (Catéchisme no 307 et 1461-1466-1495) Le Christ a confié le ministère de la Réconciliation à ses Apôtres, aux Évêques, leurs successeurs, et aux prêtres, leurs collaborateurs, qui deviennent ainsi les

10 instruments de la miséricorde et de la justice de Dieu. Ils exercent le pouvoir de pardonner les péchés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. 13. Le confesseur est-il tenu au secret? (Catéchisme no 1467) Étant donné la délicatesse et la grandeur de ce ministère et le respect dû aux personnes, tout confesseur est tenu, sans exception aucune et sous peine de sanctions très sévères, de garder le sceau sacramentel, c est-à-dire l absolu secret au sujet des péchés dont il a connaissance par la confession. 14. Quels sont les effets de ce sacrement? (Catéchisme no 310 et 1468-1470-1496) Les effets du sacrement de la Pénitence sont : la réconciliation avec Dieu, et donc le pardon des péchés; la réconciliation avec l Église; le retour dans l état de grâce s il avait été perdu; la rémission de la peine éternelle méritée à cause des péchés mortels et celle, au moins en partie, des peines temporelles qui sont les conséquences du péché; la paix et la sérénité de la conscience, ainsi que la consolation spirituelle; l accroissement des forces spirituelles pour le combat chrétien. B. Sur la discipline du sacrement du pardon 1.Éléments importants Exhortation à confesser individuellement ses péchés le plus tôt possible (Canon 963).

11 Obligation de confesser ses péchés au une fois par an (Canon 989). Rappel : «pour entendre les confessions sacramentelles, le lieu propre est l'église ou l'oratoire» (Canon 964 1; CCEO, c. 736 1). Siège : «dans un endroit bien visible». Les sacrements ne sont pas uniquement des moyens qui servent à éviter les péchés mais des moyens qui aident les fidèles à avancer vers la sainteté de vie (Cf. LG 39-42 ; SC 59 ; CD 30) 2. L'intégrité du sacrement Jean Paul II (Cf. Sacramentorum sanctitatis tutela, 30 avril 2001, A.A.S. 93 (2001), p. 737-739). La «confession doit être humble, intégrale, accompagnée du ferme et généreux propos de s'amender à l'avenir et, finalement, de la confiance que l'on y parviendra». Confesser chaque péché tel qu on l a commis et tel qu on se le rappelle non pas de manière générale ou simplement de façon représentative d un péché qui résumerait tous les autres péchés. Avec les enfants, on prendra soin de leur suggérer d écrire carrément leurs péchés et de prendre bien soin de détruire leur papier après usage. In Christo