N 5 9 octobre 2016 APPROCHE de FOI de JOIE 28 ème dimanche C Evangile Saint Luc 18, 11 19 Au temps de Jésus, la lèpre était un mal insidieux, redoutable, elle le reste. Dans la Bible, deux chapitres du Lévitique, les 13 et 14 y sont consacrés. La 1 ère lecture de ce 28ème dimanche C rapporte le récit de la guérison par Elisée du générai ;syrien Naaman. L Evangile met Jésus devant ce mal : pour 1 seul des 10 guéris Jésus passera du rôle de guérisseur à celui de SAUVEUR. I Un grand cri. Dix voix traduisent la folle espérance d être guéris par Jésus. Le lépreux est exclu de toute vie sociale et religieuse, comme par un principe de précaution. Il signalait son approché en criant : «Impur, impur». Les 10 font bande à part le même mal les rassemble. L un d eux est même un Samaritain, si mal vu des Juifs pour 1
idolâtrie, lieu du culte à Garizim, non à Jérusalem : «Les Juifs n ont rien de commun avec les Samaritains» dit Saint Jean dans la rencontre de Jésus et de la Samaritaine. (Jean 4, 9). C est à distance que ces 10 lépreux crient leur espérance non par «impur impur» mais «Jésus, maître, prends pitié de nous»! Il y a là une prise de conscience de leur misère. La liturgie a repris ce cri, au seuil de la messe : «Kyrie eleïson». La lèpre est l image du péché qui détruit en l homme la ressemblance avec Dieu. Le péché revêt d un masque de laideur ta ressemblance. II Une démarche de confiance. Jésus ne répond pas à leur demande et ne les guérît pas sur le champ. Il les renvoie aux prêtres qui pourront attester leur guérison (Lévitique 14 ). Ils pourraient se troubler de cette démarche mais «en cours de route, ils furent purifiés». La distinction entre Juifs et Samaritains apparaît alors. Le Samaritain ne trouve aucune raison de rencontrer un prêtre juif : il n use pas du même rituel de réinsertion dans la vie courante.. Mais tous les 10 ont dû connaître la découverte émerveillée de Naaman, après sa guérison. «Après s être plongés 7 fois dans le Jourdain pour obéir au prophète Elisée, sa chair redevînt semblable à celle d un petit enfant» (1 ère lecture : 2 ème Rois). III Jésus SAUVEUR. 2
Les 9 juifs guéris s en tiennent à l ordre de Jésus : «Allez vous montrer aux prêtres». Seul, le Samaritain vient retrouver Jésus en qui il reconnaît une puissance surnaturelle. Sa conduite est pleine de cette certitude que Jésus n est pas (seulement) un guérisseur.»glorifie Dieu à pleine voix : «Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus». «en lui rendant grâce» un grand merci du cœur, «une reconnaissance» de l étranger pour ce juif Jésus qui lui fait retrouver vie normale après ce mal qui le rongeait, le détruisait comme par morceaux. Jésus s étonne de l indélicatesse des autres Même pas un petit merci! <<ils ont retrouvé le rituel juif, leur coutume, mais n ont pas rencontré le VRAI VISAGE de Jésus plus fort que la mort que cette image vivante de la mort. Un Jésus messager de Dieu l Emmanuel : Dieu avec nous, Jésus conforme à son nom : Jésus «Dieu sauve». Un Samaritain a posé sur Jésus un regard de foi. Il a connu en lui un geste de Résurrection. «Relève-toi», un mot employé pour désigner la Résurrection, le Retour à la vie. Eux, les Juifs ont retrouvé la LOI, seul le Samaritain a trouvé la FOI. «Ta foi t a sauvé». Il rejoint la découverte du centurion romain, un païen qui voit mourir Jésus. «Le centurion qui se tenait devant lui, voyant qu il avait ainsi expiré dit : «Vraiment cet homme était Fils de Dieu» (Marc 15, 33).. Le vrai lépreux qui porte (enlève) le péché du monde, c est Jésus lui-même qu Isaïe présente ainsi : «Il était méprisé, abandonné de tous ; homme de douleur, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne et nous l avons méprisé, compté pour rien,. Pourtant 3
c étaient nos souffrances qu il portait, nos douleurs dont il était chargé C est à cause de nos fautes qu il a été transpercé ; c est pour nos péchés qu il a été broyé». Isaïe 51. Seul, le Samaritain a rencontré le vrai Grand Prêtre : «Nous avons en Jésus, le Fils de Dieu, un grand prêtre insigne. Demeurons fermes en notre profession de foi» Hébreux 4, 14. Jésus a souffert de cette ingratitude humaine pour les innombrables bienfaits reçus, vécus «Où sont donc les neuf autres» dans notre monde? Jésus préludait à cette plainte qu il adressait à Sainte Marguerite Marie lors des apparitions de Paray le Monial en 1675 : «Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes et qui en est si peu aimé». Le sacrement du MERCI c est l Eucharistie qui nous fait rencontrer le Seigneur vivant. Ce sacrement rassemble les chrétiens dans l assemble du dimanche qui fait l Eglise des fidèles. Si nous avions la fidélité du Samaritain guéri et reconnaissant! Gabriel Bodin et Marcel Joly. Collège Haffreingue. Boulogne sur mer 4
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (17, 11-19) En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s arrêtèrent à distance et lui crièrent : «Jésus, maître, prends pitié de nous.» À cette vue, Jésus leur dit : «Allez vous montrer aux prêtres.» En cours de route, ils furent purifiés. L un d eux, voyant qu il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c était un Samaritain. Alors Jésus prit la parole en disant : «Tous les dix n ont-ils pas été purifiés? Les neuf autres, où sont-ils? Il ne s est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu! Jésus lui dit : «Relève-toi et va : ta foi t a sauvé.» 5
Au service des lépreux et de tant de détresses. L Ordre de Malte s occupe des lépreux. Fondé en 1928. Plus de 1700 collaborateurs. Des milliers de bénévoles Raoul Follereau (1905 1979) a consacré toute sa vie aux lépreux. Il adonné aux jeunes du monde entier ce message : «Le plus grand malheur qui puisse arriver à un homme c est de n être utile à personne.» Un martyr de la lèpre : le bienheureux Damiens de Veuster. Le bienheureux Damien de Veuster est né en Belgique en 1840 devient prêtre et demande à partir, à la place de son frère prêtre tombé malade, aux îles Hawaï. Toua les lépreux avaient été regroupés dans l île Molokaï. Le Père Damien est volontaire pour assurer une présence dans cet enfer du désespoir et de misère morale. Il contracte la lèpre. Devenu lépreux parmi les lépreux par amour du Christ il meurt le 15 avril 1889. Gandhi dit son admiration pour ce héros du don de soi : «Le monde politique est journalistique ne connaît pas de héros plus grand dont il peut se glorifier et qui soit comparable au Père Damien de Molokai». Il a été béatifié par Jean - Paul II lors de sa visite à Bruxelles le 4 juin 1995. 6