IST. Dr Christian CHARTIER CIDDIST Strasbourg SFLS, 14 novembre 2013, Strasbourg

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "IST. Dr Christian CHARTIER CIDDIST Strasbourg SFLS, 14 novembre 2013, Strasbourg"

Transcription

1 IST Dr Christian CHARTIER CIDDIST Strasbourg SFLS, 14 novembre 2013, Strasbourg

2

3 De Vénus. V.... aux IST Maladies vénériennesv Dermato-vénéréologie ologie Maladies sexuellement transmissibles ou MST Infections sexuellement transmissibles ou IST Dispensaires anti-vénériens CIDDIST ( centre d information d de dépistage et de diagnostic des IST )

4

5 EPIDEMIOLOGIE ( 1 ) A partir de 1950, on assiste à une chute spectaculaire des IST ( antibiotiques; découverte d de la pénicilline en 1943 ) A partir des années 60, on observe une recrudescence des IST ; au DAV de Strasbourg, une syphilis par semaine, une gonococcie par jour.

6 EPIDEMIOLOGIE ( 2 ) Les années 60 à 80 : - contraception oestro-progestative - facteurs socio-économiques conomiques : modifications du comportement sexuel, concentration urbaine, voyages, visibilité de l homosexualitl homosexualité - apparition de souches bactériennes résistantes r aux antibiotiques - c est l él époque des DAV (dispensaires antivénériens) ) : activité très s importante ( homosexuels masculins, prostitué(e)s e)s, hétérosexuels.)

7 EPIDEMIOLOGIE ( 3 ) Depuis 1985, chute spectaculaire des IST en raison de la modification des comportements sexuels avec l arrivée e de l infection l VIH 1999/2000 : retour des IST

8 Epidémiologie ( 4 ) Trithérapies rapies ( 1996 ) Lassitude de la sexualité protégée e : le «relapse» Transmission des IST par les rapports buccogénitaux : le sexe oral Mouvements de populations : pays de l Est, l Afrique subsaharienne

9 Epidémiologie ( 5 ) Toutes les conditions sont réunies r pour une accélération de la tendance actuelle Traitement pré-exposition ( disponible aux Etats-Unis ) Recommandations thérapeutiques récentes pour l infection l par le VIH : TASP ( treatment as prevention )

10 Classification des IST IST loco-régionales : les signes cliniques sont génitaux, g les complications sont rares et locorégionales : stérilit rilité (chlamydia), cancer du col (HPV) IST systémiques : les signes cliniques sont généraux, g le pronostic vital peut être compromis : syphilis, hépatite B, hépatite h C, VIH/SIDA...

11 Tentative de classification... Le retour des classiques : syphilis, gonococcie Les incontournables : Chlamydia trachomatis, condylomes, herpès... Les disparues : Trichomonas vaginalis, chancre mou... Les nouvelles : Mycoplasma genitalium Les discrètes : gale, pédiculose p pubienne, molluscum contagiosum Les curiosités s : lymphogranulomatose vénérienne

12 Syphilis

13

14

15

16

17

18

19

20

21 Le chancre est rarement diagnostiqué : chancre buccal, anal On voit surtout des syphilis secondaires Contexte épidémiologique : homo bisexuels masculins, séropositifs s pour le VIH,.... hétérosexuelsh

22 Diagnostic : mise en évidence du trépon ponème Microscope à fond noir : nécessite n une grande expertise, nombreux faux négatifs, n quelques faux positifs (cavité buccale)..... En fait, on ne sait plus faire cet examen.... Mise en évidence du trépon ponème par immunomarquage sur biopsie cutanée.... Cela a parfois permis de «rattraper certains diagnostics»

23

24 Diagnostic sérologiques Repose sur le TPHA (marqueur de contact) et le VDRL (marqueur d activitd activité) TPHA est une sérologie s spécifique; il se positive vers J7/J10 Un test Elisa remplace parfois le TPHA; c est c un test automatisable; sensibilité et spécificit cificité proches de 100%, mais bénéfice b non démontrd montré et coût t plus élévé VDRL est une sérologie s non spécifique; il se positive vers J10/J15 L intérêt du dosage des IgM est très s limité (FTA IgM/Elisa IgM ); la positivité n implique pas une infection récenter

25 Interprétation tation de la sérologies TPHA négatif n VDRL négatif n : pas de syphilis TPHA positif VDRL positif : syphilis active TPHA positif VDRL négatif n : cicatrice sérologique (ne pas oublier les trépon ponématoses endémiques) TPHA négatif n VDRL positif : fausse sérologie positive

26 Nouveautés s dans le dépistaged Western Blot : est spécifique (permet d éd éliminer une trépon ponématose endémique); intérêt en pratique? PCR sur ulcération ++++ PCR mixte herpès/syphilis

27 Classification simplifiée - Syphilis précoce (moins d un d an) : l atteinte parenchymateuse neurologique est exceptionnelle; il n est n pas utile de pratiquer une PL - Syphilis tardive (plus d un d an) : possibilité d atteinte neurologique Traitement simplifié

28 Indications de la PL dans la syphilis tardive En cas d anomalie d de l examen l neurologique En cas d anomalie d ophtalmologique En cas d allergie d à la pénicillinep En cas d éd échec thérapeutique En cas de séropositivits ropositivité VIH? En cas de syphilis tertiaire non neurologique

29 Traitement Syphilis précoce : EXTENCILLINE 2.4 M Unités s IM; idem patient VIH; si allergie à la pénicilline, p doxycycline 200 mg/jour per os 14 jours Syphilis tardive à PL normale : EXTENCILLINE 2.4 M Unités s par semaine, 3 semaines Syphilis neurologique : pénicilline p G intra- veineuse 20 M Unités/jour 10 à 15 jours

30 Traitement des partenaires Si contact supérieur à 6 semaines : faire TPHA/VDRL; si positif : traiter; si négatif n : refaire sérologie s à 3 mois Si contact inférieur à 6 semaines : faire TPHA/VDRL et traiter systématiquement le sujet contact

31 Gonococcie

32 Epidémie depuis 2000; surtout homosexuels masculins; 1/3 des patients sont VIH positifs L épidémie est due à la fois à la reprise des comportements à risque et à la transmission par le sexe oral à partir d un d réservoir pharyngé pratiquement toujours asymptomatique Prélèvements multiples selon contexte

33

34 Aspects cliniques Incubation de 2 à 7 jours Urétrite (ou cervicite) purulente ; chaude pisse, chtouille.... Complications rares : prostatite, épididymite... Rare forme septicémique avec complications articulaires Atteinte buccale asymptomatique Atteinte anale : écoulement purulent, prurit, diarrhées, douleurs

35 Diagnostic Examen direct Culture (24 à 48h) Antibiogramme et recherche de production d une d pénicillinasep PCR sur urines (mixte : chlamydia/gonocoque)

36 Traitement ROCEPHINE (ceftriaxone( ceftriaxone) ) : 250 mg IM OROKEN (cefixime( cefixime) ) : 400 mg (2 cp) ) per os TROBICINE (spectinomycine( spectinomycine) ) : 2g IM CIFLOX (ciprofloxacine( ciprofloxacine) ) : 500 mg (1 cp) per os Si gonococcie ano-rectale ou pharyngée e : ROCEPHINE (ou CIFLOX) Un traitement anti-chlamydien est toujours associé

37 INFECTION A CHLAMYDIA TRACHOMATIS

38

39 Aspects cliniques Incubation de quelques jours à quelques mois.... Urétrite/cervicite très s discrète, le plus souvent asymptomatique Complications fréquentes : épididymite, prostatite, kératoconjonctivite,, salpingite (1 ère cause de stérilit rilité chez femme jeune)

40 IST très s fréquente La sérologie s n a na pas d intd intérêt pour le diagnosticdes des infections basses La PCR sur urines est l examen l de référencerence Une PCR mixte sur urines gonocoque/chlamydia est proposée par la plupart des laboratoires

41 Traitement de l infection l basse à CT ZITHROMAX (azythromycine( azythromycine) ) 1 g per os Doxycycline : 200 mg per os 7 jours Alternatives : érythromycine 2 g/j 7 jours, ofloxacine 600 mg/j 7 j Une PCR à 3/4 mois est indispensable chez la femme

42 MYCOPLASMES C est un marqueur d activitd activité sexuelle En fait.

43 MYCOPLASMES Mycoplasma genitalium est la 2 ème cause des urétrites masculines (après s Chlamydia trachomatis) Diagnostic par PCR sur urines, encore peu disponible Le rôle pathogène des autres mycoplasmes (présents à l état commensal) n est n pas démontrd montré

44 Infections génitales g masculines à Mycoplasmes M. génitalium est en 2 ème position après s CT; urétrites aiguës U. uréalyticum serait responsable d urétrite chronique Prostatites et épidydimites : le rôle des mycoplasmes est minime

45 Infections génitales g féminines f à Mycoplasmes M. hominis : vaginoses,, endométrites et salpingites U. uréalyticum : urétrites, endométrites et salpingites

46 Diagnostic des infections à mycoplasmes U. uréalyticum et M. hominis : culture; milieux spécifiques; critères res quantitatifs (sup à ) en fonction des sites M. génitalium : PCR sur urines mais de nombreux laboratoires ne disposent pas de la technique

47 Traitement des infections à mycoplasmes Mycoplasma genitalium : ZITHROMAX 500 mg J1, 250 mg J2 à J5 Autres mycoplasmes : aucune recommandation possible! Faut-il traiter? Certains proposent la doxycycline (200 mg/j 7 j)

48 Condylomes Les infections à HPV sont les IST les plus fréquentes Infection latente chez 10 à 15 % de la population HPV non oncogènes nes : 6, 11 HPV oncogènes nes : 16, 18 Contamination sexuelle, mais aussi auto- contamination, manuportage En fait le principal problème est celui du discours médical m......!!!

49

50

51 Condylomes Bilan d extension d (colposcopie, anuscopie...) Traitement : médicamenteux m local (ALDARA), physique (cryothérapie, rapie, électrocoagulation, laser...) Vaccination HPV (prévention des cancers du col)

52 Herpès

53

54

55 Herpès s génital g Le diagnostic repose sur le prélèvement local La sérologie s n a na pas un grand intérêt (nous sommes tous séropositifs pour l herpl herpès) Le traitement est simple : ZELITREX 2 cp/jour 5 à 10 j Le problème est celui de l herpl herpès récurrent!

56 Lymphogranulome vénérien v (maladie de Nicolas Favre) Chlamydia Trachomatis de sérotype L1,L2 ou L3 Janvier 2004 : épidémie de LGV rectales à Rotterdam Extension en France; mais les observations restent rares (problème de diagnostic?) Classiquement : ulcération et volumineuse adénopathie Actuellement : anorectites aiguës s avec ténesme, douleur rectale et écoulement purulent

57

58

59 LGV : diagnostic et traitement Prélèvement bactériologique (pus ganglionnaire, ulcération, écoulement); étude du génotype g (sérovar L) La sérologie s peut être utile Traitement : doxycycline 200 mg/j 21 jours ou érythromycine 2 g/j 21 jours

60 Les IST disparues Trichomonas vaginalis Chancre mou Donovanose

61

62 Ce ne sont pas des IST Candidose (Candida albicans) Gardnerellose (Gardnerella Vaginalis) Et probablement certains mycoplasmes....

63 Les IST mineures Pédiculose pubienne Gale (épid( pidémique actuellement) Molluscum contagiosum du pubis

64

65

66 Quel bilan demander? Sérologie VIH Ag HBs et Ac HBs Sérologie VHC (migrants, contexte) TPHA (TP Elisa) VDRL PCR Chlamydia, gonocoque (urines) PCR Mycoplasma genitalium (urines)

67 Quelques messages Penser à la syphilis en présence d une d ulcération ou d une d éruption Toujours faire des prélèvements et traiter ensuite Eviter les sérologies s inutiles Schémas thérapeutiques simples : préférer rer les traitements courts ou «traitement minute» Le sexe oral transmet les IST Le préservatif a des limites d efficacitd efficacité

68