Célébrer les Funérailles Chrétiennes

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1 Célébrer les Funérailles Chrétiennes Accueillir et accompagner les familles en deuil Directoire Pastoral Diocèse de Luçon

2 Sommaire Introduction de Mgr Castet Servir l évangélisation et l annonce de la foi Une mission d Église, des acteurs diversifiés Les équipes paroissiales «Funérailles» Formation initiale et continue Vie de l équipe La prière de l Église Un cheminement en différentes stations Situations particulières La crémation Repères pour la célébration liturgique Le lieu de la célébration Repères pour la mise en œuvre de la liturgie des funérailles Après les Funérailles Annexes Annexe 1 - Décrets au sujet de la conduite des sépultures par des laïcs Annexe 2 - Bénédiction des officiants qui reçoivent mission pour conduire la célébration des funérailles Annexe 3 - Formation à l Accompagnement des Familles en Deuil Annexe 4 - Formation à la Conduite des Funérailles (Officiants) Annexe 5 - Bibliographie Annexe 6 - Déroulement de la célébration des funérailles présidée par un prêtre Annexe 7 - Déroulement de la célébration des funérailles présidée par un Diacre ou un Officiant Laïc Annexe 8 - Célébration des Funérailles pour un défunt non-baptisé Annexe 9 - Proposition pour relecture et évaluation paroissiale Annexe 10 - Note pastorale sur la crémation... 33

3 «Frères, nous ne voulons pas vous laisser dans l ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n ont pas d espérance.» 1 ère Lettre de Paul aux Thessaloniciens 4, 13 Confrontées à la mort d un proche, les familles attendent de l Église un accompagnement qui leur permette d entrer dans l espérance de la Résurrection. La célébration des funérailles chrétiennes, de l annonce du décès jusqu au temps de l inhumation constitue un moment privilégié, pendant lequel peuvent se vivre une proximité avec les personnes endeuillées, mais aussi une annonce simple et véritable de la foi et de l espérance chrétiennes. La pastorale des funérailles apparaît ainsi comme un lieu privilégié d évangélisation. En vertu du sacrement de l ordre, les prêtres et les diacres sont les ministres ordinaires de la célébration des funérailles. Dans certaines circonstances, lorsque la nécessité pastorale l exige et selon des modalités précisées par l Église, des chrétiens, au nom de leur baptême et en vertu d une mission qui leur a été confiée pour un temps déterminé, peuvent conduire la célébration en étant les témoins de la bienheureuse espérance. Après dix ans d expérience positive, je souhaite confirmer le décret de mon prédécesseur, Monseigneur Michel Santier promulgué en Il demeure d actualité dans les circonstances présentes 1. Il convient aujourd hui de préciser cette dynamique pastorale féconde par ces orientations diocésaines. Ce document contient différents éléments qui veulent aider et soutenir la mission des divers acteurs intervenant dans la pastorale des funérailles. Élaboré par le Service Diocésain de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle, il offre des repères concernant la constitution de l équipe paroissiale «Funérailles», la formation et l accompagnement de ses membres, ainsi que l art de célébrer. Comme je l écrivais dans ma dernière lettre pastorale du 1 er novembre dernier, «Notre Chemin c est l Espérance» au numéro 55, «la prière pour les défunts, au jour de la sépulture, si elle veut réconforter l espérance de ceux qui restent, porte surtout le sceau de l humilité et de la conscience du péché. Elle demande, assurée de l immense miséricorde de Dieu, que le défunt soit pardonné de ses fautes afin de pouvoir bénéficier de la vision de Dieu». Dans l Évangile de saint Matthieu, au chapitre 11, Jésus invite tous ceux qui peinent «sous le poids du fardeau» à s approcher de lui pour y trouver le repos. En exprimant ma plus vive gratitude aux prêtres, diacres et fidèles laïcs engagés dans la pastorale des funérailles, je souhaite dire combien cette mission de consolation et de compassion accomplie auprès de ceux qui sont éprouvés concerne chaque membre de nos communautés. Fait à Luçon, le 2 novembre 2014 Mgr Alain Castet Evêque de Luçon «Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité d entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n a plus de pouvoir sur lui. Car lui qui est mort, c est au péché qu il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c est pour Dieu qu il est vivant.» Lettre de Paul aux Romains 6, Cf. Annexe 1. 1

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5 1. Servir l Évangélisation et l annonce de la foi «Puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l Esprit Saint offre à tous, d une façon que Dieu connaît, la possibilité d être associés au mystère pascal.» (Concile Vatican II, L Église dans le monde de ce temps, n 22, 5) «Aujourd hui, il est important d envisager la pastorale des funérailles comme un lieu de proposition de la foi. Il ne s agit plus de pallier une sorte d urgence, mais de situer cette pastorale dans la mission de l Église.» 2 Si la mort aujourd hui est souvent synonyme d échec et se trouve reléguée dans la sphère privée afin de la cacher, l Église, par sa parole et sa présence, souhaite redire l importance qu elle accorde à ce moment particulier de l existence humaine. Terme de la vie terrestre, la mort est pourtant source de questions fondamentales sur le sens de la vie. Devant la souffrance et la peine qui envahissent ceux qui sont touchés par le deuil, l Église invite à découvrir l espérance que la mort n est pas la fin mais un passage à la suite du Christ mort et ressuscité. «C est le mystère pascal du Christ que l Église célèbre, avec foi, dans les funérailles de ses enfants, pour que, étant devenus par le baptême membres du Christ mort et ressuscité, ils passent avec lui à la vie en traversant la mort...» 3 Proclamer sa foi au Christ mort et ressuscité est au cœur de la mission de l Église. Elle le fait tout particulièrement en célébrant les funérailles. Cependant, «la célébration des funérailles s intègre dans l ensemble du ministère pastoral. Elle implique toute une pastorale des malades et une catéchèse du sens chrétien de la mort en dehors du cas des funérailles. Elle est normalement portée par toute la vie liturgique de la communauté» 4. Les gestes et les symboles baptismaux déployés durant la liturgie des funérailles expriment la foi de l Église dans le mystère pascal du Christ, et invitent les fidèles à entrer dans la signification de ce mystère pour le défunt et pour eux-mêmes. Par le Christ, la mort devient «pâque», passage, vers une vie en plénitude avec Dieu. Depuis l accueil des personnes, là où elles en sont de leur cheminement humain et spirituel, jusqu à l inhumation au cimetière, en passant par la préparation et la célébration liturgique, les équipes funérailles doivent être guidées par une attitude de compassion et d espérance trouvant son origine dans celle du Christ lui-même. Devant Marthe et Marie, qu il rejoint à la mort de leur frère Lazare, le Christ témoigne de la compassion et de la proximité même de Dieu. Ainsi, une annonce de la foi peut se réaliser authentiquement. Non seulement l Église, par son rituel, aide à vivre le deuil en replaçant la mort dans le champ des actes sociaux, mais elle permet également d inscrire l espérance de la Résurrection au cœur de cette expérience humaine. Le terme «défunt» (celui qui est délié) exprime au plus haut point la réalité de la foi : il exprime un nouveau mode de communication et de communion. 2 Conférence des évêques de France, La communauté chrétienne et le ministre ordonné dans la célébration des funérailles, Paris, Avril Dans l espérance chrétienne. Célébrations pour les défunts, Desclée-Mame, Paris, 2008, notes doctrinales et pastorales n 1, p Ces notes correspondent aux notes préliminaires de l Ordo exsquiorum de La célébration des obsèques. Rituel des Funérailles I, Desclée-Mame, Paris, 1994, n 19. 3

6 On évite ainsi de parler d un mort puisqu il est vivant, d un disparu puisqu il est présent autrement, d un être perdu puisque, par la prière et les sacrements, la communion persiste. De même, ce qui n est pas dit pendant la rencontre de préparation et le dialogue avec la famille est exprimé dans la ritualité de la célébration. À l inverse du dialogue face à face qui oblige la famille à se situer, à s exprimer, la célébration ouvre un espace qui n appelle pas la formulation d une réponse, sinon sous le mode rituel. Il s agit de prendre place et de faire acte de foi. Une parole et des gestes y sont déployés : à chacun de les accueillir. En définitive, en célébrant le passage vers le Père d un de ses membres, la communauté chrétienne exprime et annonce sa foi au Christ mort et ressuscité pour le salut du monde. Elle joint à l offrande du Christ sur la croix la présentation de cette vie qui vient de s achever et dont elle a été témoin et participante. Par sa prière, la communauté témoigne que l œuvre de salut s accomplit pour le défunt : il est appelé à entrer dans la paix et la joie de Dieu. «À ses proches et à la communauté qui les entoure, la Pâque du Christ, nouvel exode, se présente de manière singulière. Elle les provoque à un surcroît de foi, d espérance et de charité.» 5 L Aiguillon-sur-Mer 5 Dans l espérance chrétienne. Célébrations pour les défunts, op. cit., note de mise en œuvre n 4, p. 9. 4

7 2. Une mission d Église, des acteurs diversifiés «Pour la célébration des funérailles, tous ceux qui appartiennent au peuple de Dieu se rappelleront que chacun en a reçu pour sa part la charge et la responsabilité : les parents, les proches, les employés des entreprises funéraires, la communauté chrétienne elle-même, enfin le prêtre qui, comme éducateur de la foi et ministre de la consolation, préside à l action liturgique et célèbre l eucharistie.» 6 Lorsque toute la communauté des baptisés accueille et accompagne un frère ou une sœur dans son dernier passage, c est l Église qui célèbre la Pâque de son Seigneur et Sauveur pour le défunt. Aussi, tous les baptisés «qui appartiennent au peuple de Dieu» doivent se sentir concernés et participer à la mission de l Église. En annonçant l Évangile et l espérance chrétienne, en célébrant le mystère pascal, en servant ceux qui sont dans la peine ou la souffrance, les funérailles chrétiennes sont un lieu de proposition de la foi pour tous. Des acteurs diversifiés concourent ensemble au plein exercice de cette mission ecclésiale : - ministres ordonnés : prêtres et diacres, - fidèles laïcs : accompagnateurs familles en deuil et officiants (conduite des funérailles), - personnes assurant le service d accueil dans les presbytères ou maisons paroissiales, - sacristains et sacristes, - chantres, - animateurs, musiciens, organistes, - pompes funèbres, tous permettent la pleine réussite de l accompagnement en apportant un soin particulier à l accueil de la demande et aux liens avec la famille. Les équipes paroissiales «Funérailles» Dans chaque paroisse, la constitution d une équipe paroissiale «Funérailles» permet de répondre aux demandes des familles qui s adressent à l Église au moment d un deuil. Elles existent déjà dans de nombreux lieux ou sont en devenir pour d autres. «Avec les ministres ordonnés, les équipes Funérailles sont la manifestation de la présence de l Église, corps du Christ. De par son témoignage, la parole qu elle proclame et la célébration, c est le Christ qui rejoint les hommes dans leur détresse. Avec les ministres ordonnés, l Équipe Funérailles permet à toutes les personnes (familles et amis) réunis autour du défunt, de célébrer les funérailles dans la foi et de progresser dans la rencontre avec le Christ.» 7 Constituées de fidèles laïcs et de ministres ordonnés qui, sous la responsabilité du curé de la paroisse, accompagnent les familles en deuil dès l annonce du décès, ces équipes assurent la préparation de la célébration, un temps de veille ou de prière auprès du défunt, la célébration liturgique, une prière lors de l inhumation du corps ou de l urne cinéraire, ainsi que la relecture et l évaluation de la mission confiée. «Sur l ensemble du parcours funéraire, il faut envisager la place des fidèles laïcs et des ministres ordonnés sans exclure l un ou l autre.» 8 6 Dans l espérance chrétienne. Célébrations pour les défunts, op. cit., note de mise en œuvre n 16, p Conférence des évêques de France, La communauté chrétienne et le ministre ordonné dans la célébration des funérailles, avril Ibidem. 5

8 «Nous encourageons les laïcs à prendre toute leur part dans les visites des familles en deuil, les veillées auprès des défunts, la préparation et, le cas échéant, la célébration des obsèques, restant sauves les prérogatives des ministres ordonnés.» 9 Les membres de ces équipes se situent en témoin de l espérance chrétienne et ont à cœur d annoncer le mystère du Christ mort et ressuscité, fondement de la foi chrétienne. C est au nom de l Église que cet accompagnement se réalise. Une vie de prière et la fréquentation des Écritures sont des attitudes nécessaires aux membres des équipes pour mener à bien leur mission de compassion auprès des personnes en deuil et plus particulièrement les plus pauvres et les plus petits. Le premier contact avec les familles en deuil doit permettre d instaurer un climat de confiance, de dialogue simple et chaleureux. Une attitude d écoute, respectueuse de chacun, sans jugement, avec bienveillance et ouverture d esprit, facilitera le dialogue avec la famille. Ce temps d échange permet de préparer et de vivre les différents moments de prière proposés par l Église à la maison, au funérarium, à l église, au cimetière. Les membres de ces équipes paroissiales «Funérailles» sont appelés par le curé de la paroisse, premier responsable de la pastorale des funérailles. Les personnes sont choisies dans la communauté chrétienne au nom de leur baptême et pour leurs qualités humaines et spirituelles. «Les funérailles, à la seule exception de la messe, peuvent être accomplies par un diacre. Si la nécessité pastorale l exige, la Conférence des évêques, avec l autorisation du Siège apostolique, peut aussi y députer une personne laïque.» 10 Les prêtres et diacres sont les ministres ordinaires de la célébration des funérailles. En l absence de ministres ordonnés, des fidèles laïcs peuvent conduire les funérailles. Ils sont appelés par leur curé, sous la responsabilité de l évêque, par l entremise d une lettre de reconnaissance transmise par le vicaire épiscopal territorial. Un envoi en mission se déroulera au cours d une célébration liturgique devant la communauté rassemblée (cf. Annexe 2). Les officiants porteront une croix afin de manifester qu ils exercent ce ministère au nom de l Église. Si un prêtre ou un diacre est présent, c est à lui qu il revient de présider la célébration. Il conviendra qu un dialogue préalable permette une étroite collaboration entre les acteurs afin d accompagner au mieux la famille concernée. Dans la mesure du possible, si le prêtre est dans l impossibilité de présider lui-même les funérailles, il rencontrera la famille en deuil et se rendra présent à telle ou telle étape de son cheminement. Formation initiale et continue Le Service Diocésain de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle (SDPLS) a reçu mission de l évêque pour la formation concernant la pastorale des funérailles. Il assure la formation initiale et continue des membres des équipes paroissiales «Funérailles». Les formations se déroulent au niveau diocésain. Cependant, à la demande des paroisses ou des doyennés, des formations continues ou des relectures de mission peuvent être proposées au plan local. De même, ces formations sont accessibles aux membres des services d aumônerie en milieu hospitalier. La formation à la conduite des funérailles intéressera particulièrement les fidèles laïcs appelés à présider une prière, voire des funérailles, à la chapelle de l hôpital. 9 Célébration pour les défunts, Guide Célébrer n 17, Cerf, Paris, 2009, p Dans l espérance chrétienne. Célébrations pour les défunts, op. cit., notes doctrinales et pastorales, n 19, p

9 Formation «Accompagnement des Familles en Deuil» Tout membre des équipes paroissiales «Funérailles» devra suivre la formation «Accompagnement des Familles en Deuil» qui se déroule sur une année et dont les principaux objectifs sont : Appréhender la situation actuelle de la mort, des rites funéraires et de la proposition chrétienne (catholique). Renouveler ses connaissances bibliques et théologiques concernant l espérance chrétienne en la mort et la résurrection du Christ. S initier à une intelligence du rituel pour mieux servir l annonce du Mystère Pascal et apprendre à élaborer les différentes interventions d un accompagnant Familles en Deuil. Les visées et organisation pédagogiques de la formation sont en annexe (cf. Annexe 3). Formation «Conduite des Funérailles» (officiants) Les fidèles laïcs (hommes et femmes) appelés plus particulièrement pour conduire la célébration des funérailles à l église en l absence de ministres ordonnés sont choisis parmi les membres des équipes d accompagnement des familles en deuil. C est le curé de la paroisse qui appelle les officiants pour cette mission parmi ceux qui ont déjà suivi la formation d accompagnateurs de familles en deuil (sauf exception et après discernement par le curé). Les officiants doivent suivre une formation spécifique assurée par le Service de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle ayant pour objectifs principaux : Introduire à la dimension missionnaire et catéchétique de toute action liturgique, et spécifiquement la célébration des funérailles chrétiennes. Acquérir les repères de discernement permettant de préparer et de conduire une célébration. Développer les collaborations entre les différents acteurs de la célébration. Apprendre à lire l Écriture pour rédiger un commentaire biblique en lien avec l action liturgique. S initier aux gestes et postures de conduite d une célébration des funérailles. S inscrire dans une mission confiée par l Église et développer sa relecture et son évaluation. Les visées et organisation pédagogiques de la formation sont en annexe (cf. Annexe 4). À l issue de ce temps de formation et de discernement, les officiants, s ils acceptent, sont envoyés en mission par leur curé, pour la paroisse et pour un temps déterminé (une période de 3 ans renouvelable paraît raisonnable). Formation continue Le Service de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle proposera régulièrement une journée de formation et/ou de relecture à l ensemble des membres des équipes paroissiales «Funérailles». Elle portera sur un thème précis permettant l approfondissement de tel ou tel aspect des pratiques funéraires, de l accompagnement des familles, des repères liturgiques et théologiques. 7

10 Vie de l équipe L équipe sera le lieu privilégié où pourront être évaluées et relues les missions confiées. Elle permettra également d ajuster les pratiques et de repérer les besoins de formation. Il est souhaitable que les équipes funérailles se retrouvent, au moins une fois par an, pour une relecture de leur mission. Cette relecture pourra se faire au niveau paroissial ou en doyenné, voire au niveau diocésain, en lien avec le Service de pastorale liturgique. (cf. annexe 8). On pourra également proposer l ensemble des initiatives des centres spirituels du diocèse et du service diocésain de la formation et de la vie spirituelle afin de permettre aux membres des équipes de parfaire leur formation spirituelle et théologique. 8

11 3. La prière de l église La grande Tradition de l Église est de célébrer, dans les funérailles chrétiennes, l espérance du salut en priant pour le défunt. Le pape Benoît XVI, dans son encyclique «Sauvés dans l espérance» précise le sens de cette prière. Dans les numéros 45 à 47, il rappelle comment l Église a compris ce que le Christ lui a révélé de l au-delà. Il ajoute ensuite un motif à notre espérance : «Dans le judaïsme ancien, il existe aussi l idée qu on peut venir en aide aux défunts dans leur condition intermédiaire par la prière. La pratique correspondante a été adoptée très spontanément par les chrétiens et elle est commune à l Église orientale et occidentale. ( ) Grâce à l Eucharistie, à la prière et à l aumône, repos et fraîcheur peuvent être donnés aux âmes des défunts. Que l amour puisse parvenir jusqu à l au-delà, que soit possible un mutuel donner et recevoir, dans lequel les uns et les autres demeurent unis par des liens d affection au-delà des limites de la mort cela a été une conviction fondamentale de la chrétienté à travers tous les siècles et reste aussi aujourd hui une expérience réconfortante. Qui n éprouverait le besoin de faire parvenir à ses proches déjà partis pour l au-delà un signe de bonté, de gratitude ou encore de demande de pardon? ( )» 11 «Les divers moments des funérailles et leurs rites constituent autant d étapes de la prière de l Église entourant l un de ses membres défunts, mais aussi s adressant à ceux qui sont dans la peine [...].» 12 Par son rituel, l Église vient en aide aux familles en deuil. Les rites proposés par l Église vont permettre de sortir de l espace individuel en s en remettant à une communauté chrétienne qui va prendre en charge la personne décédée. Le rituel propose d accompagner la famille en deuil depuis l annonce de la mort jusqu à la séparation au cimetière. Ce compagnonnage est celui de toute une communauté chrétienne à travers la présence de quelques-uns : les membres de l équipe paroissiale «Funérailles». Par cette présence amicale, par la prière, c est un véritable itinéraire qui est proposé pour aider les familles à vivre le deuil qui commence. 11 Benoît XVI, Spe Salvi «Sauvés dans l espérance», n 48, 2007 : «Mon intercession pour quelqu un n est pas du tout quelque chose qui lui est étranger, extérieur, pas même après la mort. Dans l inter-relation de l être, le remerciement que je lui adresse, ma prière pour lui peuvent signifier une petite étape de sa purification. Et avec cela il n y a pas besoin de convertir le temps terrestre en temps de Dieu : dans la communion des âmes le simple temps terrestre est dépassé. Il n est jamais trop tard pour toucher le cœur de l autre et ce n est jamais inutile. Ainsi s éclaire ultérieurement un élément important du concept chrétien d espérance. Notre espérance est toujours essentiellement aussi espérance pour les autres ; c est seulement ainsi qu elle est vraiment espérance pour moi. En tant que chrétiens nous ne devrions jamais nous demander seulement : comment puisje me sauver moi-même? Nous devrions aussi nous demander : que puis-je faire pour que les autres soient sauvés et que surgisse aussi pour les autres l étoile de l espérance? Alors j aurai fait le maximum pour mon salut personnel.» 12 Dans l espérance chrétienne, Célébrations pour les défunts, Desclée-Mame, 2008, notes de mise en œuvre n 11-12, pp «Ces étapes s organisent autour de trois lieux et trois stations : le domicile du défunt ou tout autre lieu où repose le défunt avant son inhumation ; l église où la communauté est convoquée ; le lieu de la sépulture, signe du repos éternel et de l attente de la venue glorieuse du Seigneur.» 9

12 Le cheminement proposé par le Rituel des funérailles se compose de différentes stations 13 Première station : visite et prière au lieu où repose le défunt «La tradition de veiller auprès du corps du défunt exprime le désir de ne pas quitter celui qui nous est cher. Elle manifeste la foi en la vie éternelle qui dispose tout chrétien à attendre le Jour du Seigneur. La présence auprès de la famille et des proches rappelle la compassion de Jésus envers tous.» 14 L équipe paroissiale «Funérailles» visite la famille endeuillée, propose un temps de prière avec les proches ou une veillée de prières. Il s agit de se faire proche avec des paroles d espérance. Ce temps peut être le moment où la famille prend la parole pour évoquer le défunt. La Parole de Dieu et le souvenir du défunt invitent à la prière. Le volume II du Rituel des Funérailles et le guide Dans l espérance chrétienne (n 51 à 127) proposent différents types de veillées dont on peut s inspirer. La fermeture du cercueil et le départ vers l église sont des moments douloureux où la prière ouvre à l espérance. Même si l équipe paroissiale «Funérailles» n est pas présente, des propositions peuvent être faites à la famille pour l aider dans ce moment difficile. On peut s inspirer des propositions faites dans le volume II du Rituel des Funérailles et le guide Dans l espérance chrétienne (n 128 à 153). Seconde station : célébration à l église Les proches et la communauté chrétienne se rassemblent pour accueillir la Parole de Dieu, le prier et dire un dernier adieu au défunt. La liturgie des funérailles permet de remettre le défunt entre les mains du Père. Elle leur fait vivre ce passage de la mort à la vie en Dieu. Puisque le sacrement de l Eucharistie est la célébration par excellence du Mystère Pascal, il appartient donc à la célébration des funérailles. La mort chrétienne peut être vécue comme la suprême communion au sacrifice pascal du Christ. Chaque défunt, quelle que soit la manière dont il a vécu sa mort, peut être uni à l offrande du Christ, par l Eucharistie spécialement célébrée à son intention. «C est principalement par le sacrifice eucharistique que l Église implore la miséricorde de Dieu pour que le défunt participe à la plénitude pascale de la table du Royaume. On encouragera donc les fidèles, surtout les proches du défunt, à participer au sacrifice eucharistique offert pour le défunt, y compris par la communion qui, selon la Tradition, est liée à la célébration de la Messe.» 15 Bien sûr, il n est pas toujours possible ou souhaitable de célébrer l Eucharistie en même temps que les obsèques. Toutefois, «la pastorale des funérailles doit être liée à la pastorale de l Eucharistie. L objectif d une pastorale des sacrements est toujours de permettre à des personnes de progresser dans la foi. Par la pastorale des funérailles, il convient de pouvoir conduire les familles au cœur de la foi, manifestée dans la célébration de l Eucharistie, source de grâce pour toute l Église.» Rituel des funérailles (tome I et II) et le Lectionnaire pour les funérailles restent les documents de référence promulgués pour la pastorale des funérailles. Un autre ouvrage, publié par le Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle, s adresse plus particulièrement aux fidèles laïcs qui conduisent les funérailles : Dans l espérance chrétienne. Cf. annexe Dans l espérance chrétienne, op. cit., n Ibidem, n 18, p Conférence des évêques de France. La communauté chrétienne et le ministre ordonné dans la célébration des funérailles, Paris,

13 Lorsque les funérailles religieuses ne comportent pas la célébration de l Eucharistie, il est juste et bon de prévoir la célébration d une messe à l intention du défunt dès que possible en y invitant la famille. Cela peut se faire au cours de la semaine ou le dimanche suivant les obsèques ; ou encore une fois par mois, pour les défunts de la paroisse, en rassemblant les familles un même dimanche. On n omettra pas de prier particulièrement pour les défunts en invitant toutes les familles endeuillées de l année, lors de la messe pour les fidèles défunts du 2 Novembre. «Il est important que des orientations pastorales ne rendent pas impossible la célébration de l Eucharistie au moment de la célébration des obsèques à l église. Il serait en effet scandaleux qu une assemblée ne puisse célébrer l Eucharistie, quand elle y reconnaît le cœur de sa vie et ce qui a constitué le cœur de la vie du défunt.» 17 Pour discerner la proposition de la célébration de l Eucharistie, on peut rappeler certaines règles d ordre pastoral et canonique : - le lien de la personne défunte avec la vie de l Église, - la disponibilité du prêtre, - l accord de la famille, - le temps liturgique et la qualité liturgique du lieu. Troisième station : Prière au lieu de la sépulture Les proches se rendent au cimetière pour un dernier adieu, accompagnés si possible par le célébrant et/ou un membre de l équipe paroissiale «Funérailles». C est la fin d un parcours, la séparation dans l espérance de la résurrection. Le volume II du Rituel des Funérailles et le guide Dans l espérance chrétienne (n 296 à 319) proposent des prières sous des formes différentes. Situations particulières L Église accueille avec bienveillance tous ceux qui s adressent à elle au moment d un décès. Si personne n est exclu, des situations demandent une attention particulière quant à leur accompagnement et la célébration proposée (suicidés, enfants morts sans avoir été baptisés, adultes non-baptisés...). Pour la vérité de la célébration chrétienne, il importe de discerner avec l équipe paroissiale «Funérailles», en lien avec le curé qui porte la charge pastorale. Les catéchumènes : Ils appartiennent de plein droit à la communauté, les funérailles sont donc célébrées comme pour un baptisé. Les non chrétiens : Il arrive que des familles demandent un rite à l Église pour un défunt non baptisé. L Église, dans sa sollicitude pour tous, se doit d être accueillante tout en discernant les raisons d une telle demande. Dans cette situation, la célébration est sans Eucharistie et ne comporte aucun des rites réservés à la célébration chrétienne (rite de la lumière, de la croix, de la bénédiction du corps). Cependant, on cherchera à tenir compte de la présence de non-croyants pour choisir les éléments de la célébration. L absence de corps : La présence du corps peut être manifestée par un cierge allumé au cierge pascal, une photo, un objet qui rappelle le défunt. «Lorsque le corps est absent, c est-à-dire disparu (mort survenue en mer, à la guerre ou dans une catastrophe naturelle) ou bien donné à la science, on fait le rite du dernier adieu, mais en omettant l encensement et l aspersion. Un autre geste peut être proposé.» Ibidem. 18 Rituel des funérailles I n 99 ; Dans l espérance chrétienne, n 20, p

14 Les petits enfants : La perte d un enfant est une épreuve particulièrement difficile à vivre. Une grande discrétion et une infinie délicatesse sont primordiales. La révolte et l incompréhension envahissent les parents. Le moment des funérailles est donc très important pour eux. Même s il a été très brièvement présent dans leur vie, cet enfant les a rendus parents et a suscité un amour dans leur cœur. On trouve dans le Rituel des Funérailles ce qui concerne les funérailles des petits enfants, avec des remarques pleines d humanité et de compassion. On s y reportera avec intérêt. La nature de la célébration demandera un discernement attentif de la part des pasteurs et des équipes funérailles, en tenant compte de l évolution des mentalités et en se référant à la présomption possible d une demande de baptême ou d une entrée en catéchèse le moment venu. Des funérailles sont parfois demandées après des interruptions médicales de grossesse, la loi civile rendant désormais possible la déclaration à l état civil et sur le livret de famille d un enfant mort-né ou mort in utero (grossesse de 6 mois ou plus). L équipe paroissiale «Funérailles» doit prendre le temps d écouter les parents dans leur souffrance et parfois dans leur sentiment de culpabilité. Il est bon d inviter les parents à nommer leur enfant, de pacifier ceux qui avaient le projet de baptême en parlant du baptême de désir, de faire intervenir parrain et marraine lors du geste de la lumière. La crémation L Église admet aujourd hui la crémation dans la mesure où elle n exprime pas un rejet de la foi en la résurrection des corps 19. Cependant, «tout en respectant la liberté des personnes et des familles, on ne perdra pas de vue la préférence traditionnelle de l Église pour la manière dont le Seigneur lui-même a été enseveli» 20. Pour cette raison et parce que l ordre traditionnel du Rituel respecte toute une progression à la fois anthropologique et théologique, l Église demande que la crémation soit précédée par la célébration des funérailles, avec le cercueil, à l église. Toutefois, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements admet la possibilité de célébrer en présence de l urne cinéraire, mais, en ce cas, l autorisation de l Évêque ou du Vicaire général est sollicitée. Certains rites seront alors adaptés pour manifester la différence avec une célébration en présence du corps (pas d aspersion, par exemple). On veillera également à expliquer aux familles l importance de déposer l urne dans un columbarium ou un caveau familial. La pression peut se faire de plus en plus forte pour qu une «cérémonie d au-revoir» se déroule dans le lieu même de la crémation. Face à une pareille demande, il est bon de rappeler que, pour les baptisés, le lieu privilégié de la célébration chrétienne est l église paroissiale, lieu de baptême et de rassemblement de la communauté qui célèbre le mystère pascal. Cette préférence sera rappelée aux Pompes Funèbres et aux familles. Si, après discernement par le curé et l équipe pastorale, un temps de prière est jugé opportun, celui-ci sera bref et pourra s inspirer du rituel utilisé pour la prière au cimetière. Il sera conduit, habituellement, par un membre de l équipe d accompagnement ou un proche de la famille. Ce temps est à bien distinguer de la «célébration liturgique des obsèques» prévue par l Église. Il ne saurait donc se substituer à celle-ci. On se reportera à la note pastorale de 2004, toujours en vigueur (cf. Annexe 9). 19 Cf. Code de droit canonique, c Rituel des funérailles I, n

15 4. Repères POUR la célébration liturgique «La liturgie des funérailles constitue un chemin. En le parcourant, on aidera les participants à approfondir le sens chrétien de la vie et de la mort, et à accueillir l espérance de la résurrection.» 21 La célébration doit favoriser la participation d assemblées diverses. Le Rituel des funérailles offre un grand choix de prières et d oraisons adaptées à la situation de la personne défunte et de l assemblée. Le Lectionnaire pour la liturgie des défunts propose également un choix de textes bibliques adaptés aux diverses circonstances. Le lieu de la célébration L église paroissiale demeure le lieu habituel de la célébration des funérailles chrétiennes. Parfois les familles demandent que les funérailles soient célébrées dans la chapelle d un hôpital ou une chapelle privée. Les pompes funèbres proposent parfois des complexes incluant lieu de célébration puis de réception. On leur préférera un lieu plus significatif. À l hôpital ou la clinique, l équipe d aumônerie assure l accompagnement. Cependant, lorsque cela est possible, il est souhaitable de mettre les familles en relation avec la ou les paroisses concernées qui sauront les entourer. Un lien reste nécessaire entre les acteurs pastoraux des différents lieux. Repères pour la mise en œuvre de la liturgie des funérailles 22 Ces divers repères s attachent à montrer l unité de la célébration liturgique des funérailles et permettront à tous les acteurs, ministres ordonnés comme fidèles laïcs, de célébrer avec soin le mystère pascal du Christ pour la personne défunte. De l échange avec la famille sur la vie du défunt et son entourage vont émerger des éléments qui permettront d adapter la célébration selon les circonstances. En l absence de ministre ordonné prêtre, le siège de présidence reste visible et vide. Les diacres et les officiants laïcs utiliseront les sièges collatéraux. A - Rites d ouverture Le mot d accueil s appuiera sur quelques traits de la vie du défunt sans se transformer en panégyrique. Il situe le cadre de la célébration à laquelle les personnes participent. Il s agit de créer une assemblée autour du défunt où chacun se sent accueilli et invité à la prière. C est l Église qui réunit et c est au nom de l Église que la communauté chrétienne accueille. Il est préférable que ce mot soit prononcé par un membre de l équipe paroissiale «Funérailles». Le rite de la lumière et le rite de la croix se font normalement en silence. B - Liturgie de la Parole La Parole de Dieu éclaire nos vies et nourrit notre foi. On ne peut donc pas remplacer les textes bibliques (première lecture, psaume et évangile) par des textes d autres natures. Les 21 Dans l espérance chrétienne, Célébrations pour les défunts, Desclée-Mame, 2008, notes de mise en œuvre n On trouvera en annexes 6 & 7 les plans de célébrations, selon qu elles soient présidées par un ministre ordonné prêtre, un diacre ou un officiant laïc. 13

16 familles peuvent choisir les textes avec l aide de l équipe paroissiale «Funérailles» qui tiendra compte des circonstances, de ce que les familles perçoivent de l annonce de l espérance chrétienne. Les textes profanes parfois demandés par les familles peuvent trouver leur place à d autres moments : veillée à la maison ou au funérarium, cimetière. Les lectures peuvent être faites par la famille, les amis ou une personne de l équipe d accompagnement. Il faut rester vigilant sur le choix des lecteurs qui, parfois, n ont pas l habitude de lire ou sont peu familiers de la Parole de Dieu ou peuvent être submergés par l émotion. C Action de grâce et Notre Père L action de grâce pourra prendre deux formes. Si un prêtre est présent, la célébration de l Eucharistie peut s envisager moyennant les discernements qui s imposent (cf. supra). Dans le cas contraire, une prière d action de grâce (cf. Rituel) introduira la prière du Notre Père. D - Dernier adieu Au moment du dernier adieu, afin que le rite garde tout son sens, paroles et gestes sont indissociables. Ils seront donc dits et faits par la même personne, ministre ordonné ou officiant conduisant la prière. L ordre rituel se présente ainsi : - Introduction par le président suivi du silence - Chant d adieu - Encensement et aspersion du corps - Le président clôture la célébration et invite au geste du dernier adieu, s il y a une procession devant le cercueil (facultatif). Celle-ci peut se réaliser au lieu de l inhumation. E - Chants et musiques Musique et chant favorisent un climat de paix, au-delà de la douleur, en suscitant l adhésion de l assemblée. Ils expriment la prière des croyants, leur foi au mystère pascal et l espérance en la résurrection. Il est donc essentiel de veiller à leur qualité, tout en sachant garder une vraie simplicité et en tenant compte des possibilités locales. Le choix des chants et des musiques se fera avec la plus grande attention. On tiendra compte des intentions de la famille, mais on attirera son attention sur les textes ou musiques qui ne sont pas en accord avec la foi de l Église. «Il arrive qu à l occasion des funérailles, des familles demandent la diffusion de musiques ou chants profanes Ces demandes peuvent faire partie de la «personnalisation» que la famille souhaite pour accompagner le défunt. Il est bon de les choisir et de les placer au moment le plus opportun pour leur diffusion. L équipe funérailles privilégiera le dialogue. Il ne s agira pas de tout accepter ni de tout refuser, mais de réfléchir avec la famille au sens de la célébration. Si la chose est expliquée avec douceur, la plupart des familles comprennent et acceptent de reporter cette demande pour d autres circonstances.» 23 Un livret diocésain de chants pour les funérailles «Ne cherchez plus parmi les morts», réédité en 2013 est à disposition des paroisses auprès de la Librairie Diocésaine Siloë. Un répertoire de partitions pour organiste et chantre-animateur peut être demandé au service Diocésain de PLS. 23 SNPLS, Célébration pour les défunts, Guide Célébrer n 17, p

17 F - Fleurs Traditionnellement les fleurs sont présentes lors des funérailles catholiques. Leur place est accordée selon la volonté de la famille ou du défunt pour prolonger le souvenir. L offrande de fleurs est une façon de rendre hommage au défunt, de témoigner sa sympathie à la famille, d adoucir un peu la peine des personnes endeuillées. Elle permet d exprimer toute la profondeur de ces sentiments envers la personne disparue. Au cours de la célébration, on évitera de déposer les fleurs sur le cercueil. Si des enfants ou petits-enfants apportent des fleurs coupées, il est préférable de les regrouper dans un contenant (vase par ex.) qui est placé près du cercueil (sur un tabouret). Les compositions florales sont parfois abondantes. Dans ce cas, il n est pas toujours nécessaire de les déposer en totalité dans l église. La famille peut en choisir quelques-unes qui seront apportées dans l église. 15

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19 5. Après les funérailles L accompagnement des familles endeuillées ne s arrête pas après le cimetière. N oublions pas que toute la communauté chrétienne a la responsabilité de se faire proche des personnes endeuillées. Les équipes paroissiales «Funérailles» peuvent donc mettre en relation les voisins, le S.E.M. 24 avec les familles endeuillées pour un accompagnement dans la durée selon les circonstances et le souhait des familles. Des propositions paroissiales peuvent varier selon les lieux et les circonstances (présence à la messe du souvenir, invitation le 2 novembre, jour des défunts ). 24 S.E.M. : Service Évangélique des Malades. 17

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21 6. ANNEXES ANNEXE 1. Décret de MGR SANTIER, évêque de Luçon, au sujet de la conduite des sépultures par des laïcs (2003) confirmé par mgr castet, évêque de luçon (2011) L Église, s appuyant sur la Parole de Dieu, insiste sur la dignité de chaque personne humaine, et développe toute une présence auprès des malades, soit en aumônerie d hôpital ou maison de retraite, soit en paroisse à travers le Service Évangélique des Malades. Cette attention à la personne se poursuit par la célébration d inhumation, l accompagnement des familles éprouvées par le deuil. Cette pastorale de la santé et celle des funérailles rejoignent l homme au moment où il vit l épreuve de sa fragilité ; elle fait partie intégrante de la mission de l Église qui est de proposer à tous la Bonne Nouvelle de l Évangile de l espérance. Selon le rituel (Rituel Romain 16 n 5), tous ceux qui appartiennent au peuple de Dieu doivent se sentir concernés par la célébration des funérailles. L ensemble de la communauté chrétienne a un rôle à jouer en articulation avec le ministère du prêtre et du diacre. Depuis le Concile Vatican II, les laïcs prennent de plus en plus conscience de leur mission de baptisés et sont appelés à exercer des charges pastorales ; celles de l accompagnement des familles en deuil et de la conduite des funérailles en font partie. Cela n altère en rien le ministère du prêtre, qui est heureux de vivre sa mission en complémentarité avec les baptisés. Nous devons faire face, dans notre diocèse, comme dans les autres diocèses de France, à la diminution du nombre de prêtres ; ceux-ci ne peuvent porter seuls cette pastorale des funérailles. Pour toutes ces raisons, je prends la décision d appeler les laïcs à conduire la célébration des funérailles et j en précise dans ce texte les conditions. Les prêtres en paroisse, avec le soutien des Conseils de paroisse, auront le souci de sensibiliser les communautés chrétiennes pour les aider à entrer dans la compréhension de ces décisions pastorales diocésaines. Qui est appelé? - Ce sont des personnes qui auront suivi la formation à l accompagnement des familles en deuil durant deux années et la formation à la conduite des funérailles pendant un an, envoyées par le curé de leur paroisse et l équipe pastorale. - Les personnes qui seront appelées recevront une lettre de reconnaissance de l évêque par le vicaire épiscopal, pour une année de probation et ensuite trois ans renouvelables. Elles seront présentées à la Communauté paroissiale et leurs noms seront publiés dans le journal paroissial. - Toute mission est confiée par l Église, elle se reçoit et ne constitue pas un droit ou un pouvoir. Il revient à l évêque d en définir le contenu et les conditions. 19

22 Comment? - Ces personnes conduiront la célébration au nom de toute la communauté chrétienne en lien avec le prêtre. Elles ne seront pas seules, mais au sein d une équipe d accompagnement des familles en deuil. Elles seront disponibles pour n importe quel relais de l ensemble de la paroisse. - Les laïcs ne remplacent pas le curé qui, dans la paroisse, demeure le premier responsable de la pastorale des funérailles avec l équipe pastorale. Les laïcs désignés ne conduisent pas systématiquement toutes les célébrations de funérailles. Car cela risque aussi pour eux de devenir une mission très prenante. Ils ont besoin d entrer progressivement dans cette mission qui demande beaucoup d investissement personnel. - Le prêtre trouvera le meilleur moyen de rester présent dans cette pastorale en allant faire une visite aux familles ; il expliquera pourquoi la célébration sera conduite par des laïcs. - Des réunions régulières d évaluation et de formation seront organisées pour permettre aux équipes d accompagnement des familles en deuil et à celles qui conduisent les funérailles de parler de ce qu elles vivent, de leur émerveillement devant des expressions de foi des familles dans le deuil, ou des difficultés rencontrées Une réunion, une fois par an ou tous les deux ans, entre tous ceux qui conduisent la célébration des funérailles pourra avoir lieu au plan diocésain en lien avec la pastorale liturgique et sacramentelle ; celle-ci veillera sur ce qui se met en place progressivement dans les paroisses et l accompagnera. A quelles conditions? Dans certaines circonstances, des laïcs pourront être amenés à conduire la célébration des funérailles à l appel de l équipe pastorale en concertation avec le curé et les prêtres coopérateurs : Lorsqu un même prêtre serait en condition de célébrer deux inhumations le même jour, ou plus de trois par semaine, car il doit pouvoir consacrer du temps à d autres domaines de la pastorale : celle des enfants et des jeunes, des parents, des adultes, des équipes de mouvement, etc. Si le même prêtre doit célébrer plusieurs célébrations de funérailles à la suite, il ne peut avoir la même qualité de présence et de disponibilité. Le samedi, dans le cas où ce jour-là sont déjà prévues d autres célébrations. Le samedi et le dimanche sont en effet deux jours chargés pour les prêtres en paroisse, surtout à la période des vacances où le samedi après-midi, plusieurs mariages sont célébrés dans une même paroisse, ainsi que des baptêmes, et la messe du soir comme eucharistie dominicale anticipée. Lorsque les prêtres ont une réunion d équipe pastorale à jour fixe ou en doyenné, ou au plan diocésain, notamment une journée de formation permanente, il pourra être proposé à la famille de reporter la célébration au lendemain ou de l anticiper la veille, sinon des laïcs conduiront la célébration des funérailles. Ceci permettra aux prêtres d être présents aux journées de formation permanente ou de récollection nécessaire pour leur ressourcement spirituel et pastoral. Lorsqu un prêtre, seul dans une paroisse, prendra une journée de repos ou durant le temps de ses vacances. 20

23 Le mercredi matin, dans le cas où les prêtres de la paroisse visitent les groupes de catéchèse et président des célébrations pour les enfants. Dans les situations où la célébration sera conduite par des laïcs, on proposera aux familles de se retrouver à l Eucharistie dominicale où on priera pour le défunt. Ces conditions ne sont pas des lois à mettre en application de façon rigide et systématique, mais font appel au discernement pastoral du curé et de ses collaborateurs. Dans les situations de deuil, les familles sont très sensibles à toutes les marques d attention, surtout celles qui ne sont pas en contacts réguliers avec l Église. Elles risquent de ne pas comprendre certaines de ces dispositions si elles sont appliquées sans dialogue préalable et systématiquement. Veiller à ce que l on ne retombe pas dans des célébrations aux classes différentes suivant la position sociale des personnes ne signifie pas traiter tout le monde de la même manière. La population peut très bien comprendre que l inhumation des parents d un prêtre, même si elle a lieu un samedi, puisse être célébrée par son fils et que d autres prêtres soient présents. Elle peut aussi comprendre que l eucharistie soit célébrée lors d une inhumation d une personne pratiquante et qui a exercé des responsabilités ou rendu des services importants dans la paroisse. Elle peut aussi comprendre que dans des circonstances douloureuses, un décès de jeune dans un accident, ou de personnes jeunes décédées d un cancer ou en cas de suicide, un prêtre ou un diacre puisse présider la célébration. Une réflexion au plan diocésain se poursuivra sur l eucharistie lors des sépultures. On veillera à rencontrer les responsables des Pompes funèbres pour que le personnel puisse être aidé à entrer dans la compréhension et la mise en œuvre des nouvelles dispositions. Il est important que nous vivions une cohérence au plan diocésain sur cette question délicate de la conduite des funérailles par des laïcs, qui se mettra en place progressivement. Prendre des décisions sur ce point n est jamais facile. On évitera des jugements trop rapides les uns sur les autres, ce qui permettra à chaque acteur de mieux vivre ces dispositions pastorales. Ceci dit, lorsque des laïcs célèbrent les funérailles, les familles, au début inquiètes, viennent souvent les remercier à cause de la qualité du contact dans la préparation et la célébration. Si nous le faisons progressivement, cela se vivra bien. Dans d autres diocèses, des décisions systématiques ont conduit à des blocages et retours en arrière. Les laïcs en responsabilité font apparaître plus clairement que c est toute la communauté chrétienne qui doit avoir le souci de la pastorale des funérailles. Allons-y avec confiance. Fait à Luçon, le 10 septembre 2003 Joseph MAUPETIT Chancelier Michel SANTIER Évêque de Luçon «La célébration des obsèques tient, au cœur des communautés humaines, une place particulière : l espérance chrétienne y est proclamée. Le décret, publié il y a quelques années, par Mgr Santier, garde toute sa pertinence : j y adhère totalement. Il permet une pratique juste, ouverte, en évitant les exclusives. La messe doit toujours pouvoir y être célébrée après discernement.» Extrait de l intervention de Mgr Castet Lundi saint