Le sommeil une fonction essentielle de la vie

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2 PLAN INTRODUCTION : le sommeil une fonction essentielle à la vie ; Quel est le rôle du sommeil chez le bébé et l enfant? Développement et mise en place des rythmes circadiens et développement du sommeil du nourrisson et jeune enfant ; Régulation du sommeil ; Physiologie du sommeil ; Le sommeil du nouveau-né ; Evolution du sommeil du nourrisson ; Modifications de l horloge interne ; Le sommeil entre 4 et 12 ans ; L itinéraire sommeil des 6 à 8 premiers mois de vie ; COMMENT ENDORMIR LE BEBE OU LE JEUNE ENFANT ; LES TROUBLES DU SOMMEIL : DIFFICULTES D ENDORMISSEMENT, TERREURS NOCTURNES, CAUCHEMARS ; Pourquoi le bébé et le jeune enfant se réveillent la nuit? Circonstances favorisantes ;

3 PLAN (suite) TELEVISION ET SURVENUE DES TROUBLES DU SOMMEIL ; CONDUITES PRATIQUES POUR LES PARENTS ; LES FONCTIONS DU RÊVE ; CHACUN SON LIT, PAS DE CO-SLEEPING ; LE CHANGEMENT DE LIT ; SUCETTE ET CONTROVERSES ; CONSEILS AUX PARENTS qui ne dorment plus et aux professionnels de la petite enfance (dont les assistantes maternelles) Fiche INPES (Institut National de Prévention et d Education pour la Santé), «dormir, c est vivre aussi» le sommeil c est la santé ; Carnet de santé : conseils de couchage ; Approche comportementale des conditionnements à l endormissement chez l enfant de plus de 1 an ; CONCLUSION.

4 Le sommeil une fonction essentielle de la vie Un être humain passe un tiers de sa vie à dormir ; Des études en 2006 ont montré qu une carence de sommeil de l adulte avait une incidence négative sur sa santé : obésité, infections, risque d accidents ; mais aussi sur les capacités d apprentissage et les troubles du comportement ; Il est à craindre qu un trouble du sommeil de l enfant ne se pérennise à l'âge adulte ; Environ 30% des enfants d'âge préscolaire (moins de 5 ans) souffrent de troubles du sommeil.

5 Quel est le rôle du sommeil chez le bébé et l enfant Le sommeil a un rôle majeur dans le développement de l enfant d un point physique pour la croissance et aussi d un point de vue psychique : en effet, c est pendant le sommeil que l enfant va : 1. Récupérer de sa fatigue physique ; 2. Grandir en secrétant l hormone de croissance ; 3. Rêver et développer son psychisme ; 4. Développer sa capacité d apprentissage et mémorisation.

6 Développement et mise en place des rythmes veille sommeil de l enfant Le sommeil de l enfant se développe progressivement, l enfant va apprendre à parler, à marcher, à être propre ; Son sommeil va aussi se construire petit à petit ; Pendant la vie fœtale, il est observé dès la 20 ème semaine de gestation une alternance repos activité ; Vers la 27 ème semaine, apparait le sommeil agité, puis le sommeil calme vers la 30 ème semaine puis une alternance régulière entre ces deux sommeils vers la 36 ème (8 ème mois) ; Le sommeil du fœtus est complètement indépendant de celui de sa mère.

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8 Régulation du sommeil Le sommeil est régulé par différents mécanismes : 1) La régulation homéostatique c est-à-dire le maintien des différentes constantes du milieu intérieur ou homéostasie. Ainsi, un individu privé de sommeil, aura par la suite un regain de sommeil profond ; 2) La régulation circadienne (biorythmes) : l alternance veille- sommeil est sous le contrôle d une horloge interne située dans des noyaux dits suprachiasmatiques, c est-à-dire au-dessus du chiasmas optique. La pression circadienne de sommeil est maximum entre 1 et 5 h du matin et à un moindre degré entre 14 h et 16 h ; 3) La mélatonine, hormone secrétée par la glande pinéale pendant la nuit, est la principale hormone de régulation des rythmes chrono biologiques et exerce un puissant effet hypnogène ;

9 LA GLANDE PINEALE

10 Physiologie du sommeil Le sommeil normal de l adulte est organisé en différents stades : le sommeil lent (ralentissement de l activité cérébrale enregistrée sur l EEG), lui-même divisé en 3 stades de profondeur croissante et le sommeil paradoxal (rêves) ; La succession de sommeil lent léger, lent profond et paradoxal définit un CYCLE DE SOMMEIL dont la durée est de 90 minutes. 3 à 5 cycles de sommeil se succèdent au cours d une nuit d un adulte.

11 Physiologie du sommeil (suite) Données normatives : 50% du sommeil total est constitué du sommeil lent léger ; 25% du sommeil lent profond et 25% du sommeil paradoxal ; Le temps moyen de sommeil de l adulte est de 7 h ½ (variations interindividuelles), de court dormeur : 6 h, à long dormeur :10 h ; Deux profils existent : les sujets couche-tôt en forme le matin et couche-tard en forme le soir.

12 Le sommeil du nouveau-né STADE 1 : SOMMEIL CALME (ou SC) CORRESPONDANT AU SOMMEIL LENT DE L ADULTE. Le nouveau-né a une respiration calme, régulière, la fréquence cardiaque est régulière, sont observés de très rares mouvements. DURÉE : 20 minutes, 40% du temps de sommeil du nouveau-né. STADE 2 : SOMMEIL AGITÉ (ou SA) CORRESPONDANT AU SOMMEIL PARADOXAL DE L ADULTE. La respiration est irrégulière, la fréquence cardiaque aussi, il existe des mouvements oculaires, de très fins mouvements des extrémités des mouvements d étirement. Au niveau du visage, sont notées les six émotions fondamentales que sont la joie, la colère, le dégoût, la tristesse et la surprise. CET ÉTAT PEUT FAIRE CROIRE À TORT QUE L ENFANT EST EVEILLÉ. DURÉE : entre 10 à 45 minutes, C est 50 à 60% du sommeil normal.

13 Le sommeil du nouveau-né (suite) STADE 3 : ÉTAT DE VEILLE CALME DURÉE : 1 à 2 minutes les tout premiers jours. STADES 4 et 5 C est la VEILLE AGITÉE accompagnée de pleurs pour le stade 5. Ces stades précèdent l endormissement. Le sommeil transitionnel = ni SA ni SC 10% du temps de sommeil du nouveau-né.

14 Le sommeil du nouveau-né (suite) Le nouveau-né s endort en sommeil agité ; Ses cycles (les petits wagons du train du sommeil) durent entre 45 à 60 minutes avec alternance de sommeil agité et calme ; En général, le nouveau-né se réveille après 3 à 4 cycles de sommeil, ce qui correspond à 3 à 4 heures environ.

15 Evolution du sommeil du nourrisson et du jeune enfant BZZ..

16 Le petit train du sommeil

17 La durée totale du sommeil diminue avec l'âge : LE NOUVEAU-NÉ dort de 16 heures jusqu à 20 h par jour ; À 1 AN, le nourrisson dort en moyenne 14 heures ; ENTRE 3 & 5 ANS : 12 heures ; À 6 ANS : 11 heures ; À 12 ANS : 9 à 10 heures ; L ADOLESCENT : le temps de sommeil est souvent encore réduit de 2 heures (contraintes sociales et scolaires), alors que les besoins physiologiques sont augmentés ; L ADULTE : 7 heures ½ en moyenne.

18 Les modifications de l horloge interne La périodicité jour/nuit, les rythmes circadiens, ceux de la température, des rythmes cardio respiratoires, celui des sécrétions hormonales se modifient petit à petit ; Le nourrisson de 1 mois présente un longue phase d éveil entre 17 et 22 heures. Il s agit souvent d un éveil avec pleurs qui peuvent être incoercibles ; Parallèlement, les périodes de sommeil nocturne vont s allonger.

19 Les modifications de l horloge interne ENTRE 1 ET 6 MOIS : (suite) Les composantes qui caractérisent le sommeil de l adulte vont apparaitre. Au cours des 2 premiers mois en réalité l horloge interne est de 25 heures et non pas 24. L ALTERNANCE DU RYTHME DU JOUR ET DE LA NUIT, LA RÉGULARITÉ DES REPAS, DES MOMENTS DE JEUX, DE PROMENADE, d ÉCHANGE AVEC SON ENTOURAGE, LE COUCHER VONT AIDER LE JEUNE ENFANT À CONSTRUIRE SON SOMMEIL.

20 Les modifications de l horloge interne (suite) LE NOURRISSON VA SYNCHRONISER ET INSTALLER TOUS CES RYTHMES, IL VA ACQUÉRIR UN SOMMEIL NOCTURNE STABLE, SANS ÉVEIL. En même temps, la qualité du sommeil se modifie : le sommeil agité diminue nettement passant de 50 à 60% à la naissance à 30% vers 6 mois, pourcentage proche de celui de l adulte.

21 Les modifications de l horloge interne (suite) ENTRE 6 MOIS ET 4 ANS : L enfant réduit progressivement son temps de sommeil diurne passant de 3 ou 4 siestes journalières vers 6 mois à 2 vers 12 mois puis 1 vers 18 mois. La structure du sommeil se rapproche de l adulte et les endormissements se font toujours en sommeil lent. Les cycles de sommeil s allongent.

22 Le train du sommeil

23 Le sommeil entre 4 et 12 ans

24 Le sommeil entre 4 et 12 ans L enfant de 4 à 12 ans est habituellement très vigilant dans la journée, s endort très vite le soir dans un sommeil très profond ; La diminution du temps total de sommeil sur 24 heures chute à 12 heures, cela est dû surtout à la disparition de la sieste ; Les transitions vers un autre état de vigilance peuvent être difficiles (explication de certains troubles du sommeil).

25 L itinéraire sommeil des 6 à 8 premiers mois de vie Bases de compréhension : Pour accompagner le sommeil d un enfant, il faut le regarder au long des semaines, chercher ses moments d éveil, de faim, de repos, son alternance jour-nuit, puis des nuits complètes, puis un horaire quotidien de repos équilibré. IL FAUT BEAUCOUP DE TENDRESSE, un brin de fermeté, des moments spécifiques de disponibilité, le moins d angoisse possible et un sacré bon sens

26 L itinéraire sommeil des 6 à 8 premiers mois de vie (suite) Les enfants ne sont pas tous pareils, chaque enfant est unique. Il faut un compromis entre les besoins spécifiques et les nécessités du quotidien, les horaires de travail des parents, les modes de garde, le bruit extérieur et les conditions de vie. Mais le respect du rythme du jeune nourrisson est fondamental, toutes les études et toutes les recommandations internationales le montrent.

27 Comment endormir le bébé ou le jeune enfant Le rituel du coucher correspond à un temps important de préparation pour l entrée dans le sommeil. Il est identique tous les soirs. Il s agit de passer tranquillement de l état de veille à l état de sommeil, c est-à-dire : C est l heure de la berceuse, de la petite histoire, du doudou réconfortant, du gros câlin Ce moment privilégié est de courte durée (10 minutes ).

28 Comment endormir le bébé ou le jeune enfant (suite) Ce qu il faut favoriser pour qu il s endorme bien : Des horaires réguliers notamment après 6 mois ; Instituer le rituel du coucher ; Lui dire que vous êtes juste à côté et que vous le verrez bientôt ; La porte peut rester entre ouverte, mais sans bruits majeurs ; Si ce n est pas l heure du coucher pour tous, ce doit être un moment calme pour toute la famille ; Les petits bruits du quotidien sont aussi rassurants ; Ne pas oublier de laisser un temps de digestion entre le repas et le coucher.

29 Les troubles du sommeil L ENFANT QUI NE S ENDORT PAS SEUL ET CELUI QUI SE REVEILLE LA NUIT. «j ai peur du sommeil comme j ai peur d un grand trou noir, tout plein de vague horreur, menant je ne sais où» Charles Baudelaire. Il y a deux causes à ces troubles, soit cela se joue dans la relation avec ses parents, soit il est dépendant inconsciemment d eux.

30 Les troubles du sommeil (suite) LES TROUBLES DU SOMMEIL SONT LE PRÉTEXTE À DE TRÈS NOMBREUSES CONSULTATIONS MÉDICALES ; IL TOUCHE 25 % DES ENFANTS DE 6 MOIS A 3 ANS ; ET PRÈS DE 50 % DES ENFANTS D ÂGE SCOLAIRE.

31 L enfant qui teste les limites et la résistance de ses parents Ce comportement peut révéler une relation trop fusionnelle avec la mère, une difficulté de l enfant à devenir un individu à part entière ; Il peut révéler aussi des angoisses existentielles, le désir de savoir ce qui se passe dans la chambre parentale ; Côté parents, il peut révéler l anxiété parentale, le désir de plaire ou plutôt de ne pas déplaire à leur enfant, la peur de l abandon comme ils l ont vécu eux-mêmes ; Un suivi psychologique apparait souhaitable.

32 Différencier les troubles LES PARASOMNIES DU SOMMEIL LENT PROFOND CES MANIFESTATIONS physiques, motrices et neuro végétatives se produisent en début de nuit, soit MOINS DE 3 HEURES APRES LE COUCHER. 1) LES TERREURS NOCTURNES : L enfant peut s asseoir dans son lit avec un regard hagard, en fait il est toujours INCONSCIENT. Rien ne semble l aider. L enfant hurle et s agite dans son lit, il parait TERRIFIÉ, il transpire, son cœur bat. Lui parler et le prendre dans ses bras ne changent rien. Il va se rendormir comme si de rien était. IL NE FAUT PAS CHERCHER À LE REVEILLER. Age maximum 8 10 MOIS. Mais le trouble est très fréquent de 2 ans à 4 ans voire 6 ans.

33 Différencier les troubles (suite) 2) LES ÉVEILS CONFUSIONNELS Maximum entre 3 à 6 ans et parfois à la puberté. Fièvre et manque de sommeil = causes les plus fréquentes, périodes de grands bouleversements, grandes acquisitions, évènements familiaux difficiles. 3) LE SOMNAMBULISME TERREUR L enfant veut fuir, se précipite hors de sa chambre en hurlant, les blessures ne sont pas rares. L enfant peut se mettre physiquement en danger. Il n accepte aucune aide, rien ne peut le raisonner, il se recouche et se rendort. Il n aura aucun souvenir de cet épisode. Fréquent entre 6 et 12 ans. 15% DES ENFANTS ONT PRESENTÉ 1 OU DES ACCES DE SOMNAMBULISME OU DE TERREURS.

34 Différencier les troubles (suite) LES CAUCHEMARS De façon caricaturale, les cauchemars sont des réveils nocturnes brutaux de nuit qui ne sont pas les terreurs nocturnes. Il s agit d UN MAUVAIS RÊVE QUI SE PRODUIT EN PHASE DE SOMMEIL PARADOXAL DONC PRESQUE TOUJOURS EN FIN DE NUIT.

35 Différencier les troubles (suite) LES CAUCHEMARS Puisqu il s agit d un rêve, il y a des images et une histoire parfaitement repérée par l enfant. Il peut raconter de façon détaillée ce rêve en fonction de son âge. IL Y A PEU DE MANIFESTATIONS PHYSIQUES. Il transpire peu ou pas, son cœur bat à peine de façon plus rapide, il n a pas de sensation physique de PANIQUE INTENSE. IL PEUT PLEURER ET EST PLEINEMENT REVEILLÉ. IL CHERCHE A ÊTRE CONSOLÉ, IL A PEUR de se rendormir, de se recoucher seul. LE COUCHER PEUT ÊTRE TRÈS ACCROBATIQUE, il peut refuser d aller au lit +++.

36 Pourquoi les bébés et les jeunes enfants se réveillent-ils LA NUIT? ÉVEILS PARTIELS EN SOMMEIL LENT (TERREURS NOCTURNES) : Ils sont liés à la profondeur du sommeil lent, en début de nuit ; C est la traduction d une phase de maturation cérébrale. LES CAUCHEMARS : Nous rêvons tous, toutes les nuits et plusieurs fois par nuit ; Le rêve est un des moyens de régler, de digérer les acquis et les difficultés de la journée ; Les seuls rêves dont on se souvient sont liés au réveil, en fin de nuit.

37 Circonstances favorisantes des troubles du sommeil CASSURE DU RYTHME : Séparation avec la mère ; Grandes acquisitions : marche, langage, propreté ; Frayeurs ; Syndrome d Œdipe : à partir de 3 ans ; Crises de jalousie : arrivée d un bébé ; Découverte de la mort à partir de 3 ans ; La période dite de latence après 6 ans fait diminuer les cauchemars ; Manque de sommeil ; Bruits, réveils intempestifs, voyages, maladies, contraintes liées aux horaires de la famille ; Hérédité.

38 Conduites pratiques pour les parents

39 L enfant qui ne veut pas s endormir

40 L enfant qui ne veut pas s endormir Le parent peut s interroger sur le vécu de l enfant, la disponibilité qu il peut avoir dans la journée pour lui ; Bien gérer la séparation du matin rend plus facile celle du soir ; Le qualitatif et le quantitatif sont importants ; L histoire de vie de l enfant depuis sa conception est à prendre en compte ; Il faut éviter de répondre à la moindre demande de l enfant, oser le laisser s ennuyer, c est lui permettre de trouver par lui-même des stratégies d attente, des moyens de s auto-consoler et s auto-apaiser : succion de son pouce, rêveries (mère suffisamment bonne de DONALD WINNICOTT) ; L apprentissage de la vie passe par des expériences solitaires.

41 L enfant qui ne veut pas s endormir (suite) Il faut accepter de laisser son enfant s endormir seul ; Le premier réflexe est de ne pas intervenir aussitôt, car ses pleurs peuvent s interrompre spontanément et rapidement ; Le second réflexe est de vérifier si le bébé n a pas un rot à faire, s il a trop chaud, si sa couche est sale ; Ainsi, s il peut s apaiser seul, à l aide de stratégies auto calmantes, il pourra APPRENDRE À SE SÉPARER SANS ANXIETÉ ; LE SORTIR DE SON LIT, DE SON BERCEAU, s il pleure ou appelle c est LUI DIRE QUE SON LIT N EST PAS UN LIEU RASSURANT POUR LUI ;

42 L enfant qui ne veut pas s endormir (suite) LE CARESSER, LUI PARLER SANS LE PRENDRE DANS LES BRAS SANS SE DEPLACER, CELA RENDRA PLUS SÉCURISANT LE LIT DANS LEQUEL VOUS L AVEZ MIS ; L enfant a besoin de CADRE, de LIMITES BIEN DÉFINIES : vous pouvez lui dire qu il doit dormir et vous aussi avec douceur, mais fermeté ; ÊTRE PARENT C EST LUI DONNER DES MOYENS DE S ENDORMIR SANS VOUS ; Si les troubles de l endormissement persistent, c est que l ANGOISSE DE SÉPARATION EST TRÈS IMPORTANTE ET CELA NÉCESSITE UNE PRISE EN CHARGE PSYCHOLOGIQUE.

43 Devant des terreurs nocturnes. ELLES SURVIENNENT EN PREMIERE PARTIE DE NUIT

44 Devant des terreurs nocturnes. Il est important de les différencier des cauchemars : Vous entendez votre enfant crier, puis vous le retrouvez assis dans son lit avec un air terrorisé, pouvant se débattre ; Il ne vous reconnait pas, au réveil, il n a aucun souvenir de cette situation ; Durée : environ ¼ d heure ; Ne pas intervenir +++ ; Ne pas réveiller l enfant ; Accepter de ne rien faire ; Attendre qu il se calme, puis le recouvrir; Pour un enfant de plus de 4 ans, il faut s assurer qu il a suffisamment d heures de sommeil ; Ne pas l interroger sur ce qui lui arrive.

45 Devant les cauchemars

46 Devant les cauchemars Le cauchemar est un rêve comportant une valeur anxieuse importante. Il survient dans le dernier tiers de la nuit, dans une phase de sommeil paradoxal : IL FAUT BIEN COMPRENDRE QUE LES CAUCHEMARS SONT INDISPENSABLES COMME LE SONT LES RÊVES POUR QUE L ENFANT GRANDISSE ET ÉVOLUE ; DANS TOUS LES CAS, IL A BESOIN D ÊTRE RASSURÉ ; POUR UN ENFANT DE <2 ANS TOUT CE QU Il VIT EST RÉEL, il a besoin d entendre que SES PARENTS SONT LÀ POUR LE RASSURER ; LUI DIRE «TU NE RISQUES RIEN, JE SUIS LÀ, TU PEUX TE RENDORMIR».

47 Devant les cauchemars (suite) POUR UN ENFANT ENTRE 2 ET 4 ANS : Vérifier avec lui qu il n y a AUCUN MONSTRE SOUS LE LIT ; L ENFANT COMMENCE À VERBALISER SES FRAYEURS ; LA TENDRESSE EST LA MEILLEURE AIDE À LUI OFFRIR. POUR UN ENFANT DE > 4ANS QUI COMMENCE À DISTINGUER RÊVE ET RÉALITÉ : LUI LIRE DES LIVRES PARLANT DES RÊVES ET DES CAUCHEMARS ; S il continue à REJOINDRE SES PARENTS LA NUIT DANS LEUR LIT, UN SUIVI PSYCHOLOGIQUE EST LA AUSSI NÉCESSAIRE (travail sur état émotionnel de l enfant, angoisses massives, agitation).

48 Et les médicaments???? < 2ans : pas de traitement ; >4 ans : si très fréquents, une prise en charge psychologique s avère importante ; LES SOMNIFÈRES NE RÈGLENT PAS LE PROBLÈME ; PAS D AMM ; ÉPUISEMENT EFFET AU BOUT DE 15 JOURS RISQUES MAJEURS DE PERTURBATION À LONG TERME DU SOMMEIL, AGITATION, AGRESSIVITÉ ; C est l ARSENAL DES CÂLINS DU SOIR, des RITES DOUX DU SOIR, des BERCEMENTS et autres RITES APAISANTS QUE SE TROUVENT LES SOLUTIONS.

49 LES FONCTIONS DU REVE : les enfants ont-ils encore le temps de rêver?

50 Le rêve est une pensée, une activité symbolique ; Il ne peut être réduit à des phénomènes biologiques ; Il permet d accepter la vie telle qu elle est ; L enfant peut le vivre avec appréhension et curiosité ; L adulte doit accompagner l enfant dans la découverte de la nuit à travers des livres, des activités et pourquoi pas des sorties nocturnes pour contempler les étoiles et écouter le son des animaux; Nous ne laissons plus aux enfants le temps de s ennuyer ; De plus en plus de jeunes enfants s endorment devant la télévision ; L écran leur enlève leur imaginaire ; Les monstres sur les écrans vidéos leur sont beaucoup plus familiers que leurs émotions fortes intérieures, qu ils ressentent comme monstrueuses (exemple : complexe d Œdipe) ; Permettons aux enfants de s ennuyer, et ainsi d accéder à leurs rêveries.

51 Télévision et survenue des troubles du sommeil. T E L E V I S I O N Une étude en 2005 PORTANT SUR 2068 ENFANTS DE 4 à 36 MOIS a montré que 27% avaient des heures de coucher irrégulières et tardives ; Le temps d exposition aux écrans était de 0,9 HEURE / jour ; Les auteurs ont retrouvé une association statistiquement significative entre le temps d exposition aux écrans et le coucher tardif du nourrisson et jeune enfant ; Le lien avec les difficultés d endormissement peut être fait.

52 Chacun dans son lit : pas de co-sleeping.

53 Chacun dans son lit : pas de co-sleeping. Cela implique une érotisation précoce du corps du bébé et du jeune enfant ; On est dans la confusion, l enfant n a pas sa place ; Or, le respect de la différence de génération s avère FONDAMENTAL pour structurer un individu ; L attitude des parents doit être claire et ferme ; Le lit est le jardin secret des parents, le lieu de leur intimité ; L enfant doit avoir son lit, son nid, son coin à lui ; CE N EST PAS LA MÊME CHOSE QUE LE CÂLIN DU MATIN.

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55 Changement de lit C est une étape importante ; Il faut qu elle soit préparée ; Exemple : changement de lit à la naissance du petit frère ou de la petite sœur, cela peut être ressenti comme violent ; Il est conseillé de le prévoir quelques semaines à l avance ; L explication, le questionnement sur ce que l enfant souhaite, sont indispensables. CE N EST PAS SI FACILE DE GRANDIR.

56 SUCETTE ET CONTROVERSES

57 POUR. LA SUCION NON NUTRITIVE est utile à l acquisition de la motricité bucco pharyngée (SNN) ; Elle met en jeu l activité synchrone des muscles innervés par les 5 paires de nerfs crâniens, dont le centre de coordination est le tronc cérébral ; LA SUCETTE EST UN BON MOYEN D APAISER UN BÉBÉ ; Les nouveaux nés pleurent, de faim, de souffrance, de séparation avec leur mère ; Les pleurs sont maximum entre les 2 ème et 3 ème de vie ; mois Cette détresse se calme lors du contact physique avec leur mère ;

58 Le sein, le bercement doux, la promenade, la simple odeur de leur mère les calment ; Mais la sucette, correspondant aux besoins de succion maximum jusqu au 6 ème mois, les calme aussi ; Des études ont prouvé que la sucette diminue le risque de MORT SUBITE INEXPLIQUÉE DU NOURRISSON ; En renforçant le tonus des muscles de l oropharynx ; Par augmentation du seuil d éveil du bébé au moindre bruit ; Elle facilite l auto apaisement et l acquisition des rythmes.

59 CONTRE. LA SUCETTE PEUT COMPROMETTRE L ALLAITEMENT AU SEIN. Le mouvement de la langue du bébé n est pas le même. Pour le sein, il faut que le bébé ouvre grand la bouche, baisse la langue, attire le mamelon et l aréole très loin dans l'arrière bouche, en orientant à l oblique le palais mou postérieur ; LA SUCETTE EST UNE DES CAUSES DES TROUBLES DU SOMMEIL Le bébé peut en effet la RÉCLAMER À CHAQUE RÉVEIL. LA SUCETTE DÉFORME LE PALAIS, LA MÂCHOIRE ET LES FOSSES NASALES ET FAVORISE LES OTITES. ELLE MODIFIE GRAVEMENT ET DURABLEMENT LA MOTRICITÉ BUCCO-PHARYNGÉE. Le palais surélevé réduit l espace respiratoire au-dessus, contrairement au sein.

60 La sucette (résumé) < 6 MOIS conseillée si : bébé séparé de sa maman, en cas de prises de biberons, pour un bébé qui pleure beaucoup et se désorganise, un bébé qui souffre, pour la mère qui préfère une certaine distanciation avec son enfant. Plutôt contre-indiquée si allaitement. >1 AN : C EST SIMPLE, elle DOIT AVOIR DISPARU.

61 Conseils aux parents qui ne dorment plus et remarques.

62 Conseils aux parents qui ne dorment plus et remarques. Le bébé et le jeune enfant ont besoin de repères et de RYTHMES STABLES+++ ; L enfant n a pas à être brinquebalé d un horaire à un autre, d une maison à une autre ; NE PAS FAIRE SAUTER DE SIESTE POUR UN JEUNE ENFANT DE MOINS DE 3 ANS ; Un enfant qui se réveille en pleurant, qui baille, a encore BESOIN DE DORMIR ; PLUS IL DORT PLUS IL RÊVE ; PLUS IL DORT, PLUS IL AURA ENVIE DE DORMIR À L INVERSE MOINS IL DORT, MOINS IL AURA ENVIE DE DORMIR ; SI UN BÉBÉ N APPREND PAS À S ENDORMIR SEUL, IL SE RÉVEILLERA LA NUIT ; Si UN ENFANT N APPREND PAS A JOUER SEUL DANS LA JOURNÉE, il NE POURRA PAS RESTER SEUL DANS SON LIT+++.

63 PRÉVENTION DES TROUBLES DU SOMMEIL DU BÉBÉ ET JEUNE ENFANT

64 INPES : dormir c est vivre aussi.

65 Conseils de couchage du bébé sur le carnet de santé

66 Approche comportementale des conditionnements à l endormissement chez l enfant de plus de 1 an Expliquer à l enfant ce que l on attend de lui : il doit s endormir seul. Le coucher éveillé dans son lit, avec son objet transitionnel. Rester 5 à 10 minutes auprès de son lit pour le rituel du coucher, mais quitter la chambre avant qu il ne soit endormi, le but étant de lui apprendre à s endormir seul. Le premier jour S il pleure : attendre 5 minutes hors de sa chambre avant d intervenir. Revenir, lui dire que vous êtes là, ne pas le sortir de son lit ; éviter de le toucher et quitter sa chambre au bout de 1 à 2 minutes. S il continue à pleurer, patienter dix minutes hors de la pièce. Puis, retourner le voir, et quitter sa chambre. Si les hurlements continuent attendre 15 minutes avant d intervenir. Répéter cette façon de faire (temps d attente de 15 minutes) jusqu à ce qu il s endorme seul.

67 Approche comportementale des conditionnements à l endormissement chez l enfant de plus de 1 an (suite) A partir du deuxième jour Débuter par un temps d attente de dix minutes ; augmenter à 15 puis à 20 minutes, sans jamais dépasser un temps de 20 minutes avant d intervenir. S il se réveille la nuit, dites-lui de votre chambre que c est la nuit, qu il faut qu il dorme ; s il pleure, laissez-le pleurer 5 ou 10 minutes comme en début de nuit, puis augmenter le délai jusqu à 15 à 20 minutes. Répéter ce même schéma après chaque réveil jusqu au matin. Si l enfant sort de son lit, lui dire que la porte de sa chambre sera maintenue fermée par les parents (sans la fermer à clé) mais qu en revanche s il reste dans son lit la porte sera ouverte, que c est son comportement qui conditionne l ouverture ou la fermeture de la porte. Si l enfant ou les parents sont très anxieux : la durée de la première attente peut être plus courte et les durées des autres attentes augmentées plus progressivement : l objectif est qu il s endorme seul.

68 Approche comportementale des conditionnements à l endormissement chez l enfant de plus de 1 an (suite) A partir du deuxième jour (suite) Cette approche comportementale ne doit pas être appliquée à un enfant de moins de 6 mois. Ne pas laisser pleurer un enfant de moins de 1 an plus de 5 minutes, sans aller le voir. Si cette approche paraît encore trop sévère, il est possible de rester dans la chambre à côté de son lit sans le toucher, sans lui parler et de s éloigner de nuit en nuit progressivement. A partir de 3-4 ans, un contrat peut être passé entre le thérapeute, l enfant et ses parents. L enfant peut, par exemple, coller des gommettes sur son agenda pour les nuits où il n a pas réveillé ses parents et être récompensé pour ses efforts après plusieurs nuits sans éveils (dont le nombre aura été déterminé 2 à l avance). On peut aussi lui permettre de rappeler une seule fois ses parents après le coucher en lui confiant chaque soir un jeton, si ceux-ci ne sont pas utilisés, l enfant peut échanger un certain nombre de jetons (dont le nombre est à déterminer à l avance) contre une récompense. Cette récompense ne doit pas être un cadeau mais être plutôt émotionnelle comme par exemple un projet de sortie avec les parents.

69 CONCLUSION LE SOMMEIL EST TRÈS IMPORTANT POUR LA CROISSANCE DE L ENFANT ET LA MATURATION DE SON CERVEAU ; IL FAIT PARTIE DES ÉQUILIBRES DE LA VIE : SÉCRETION DE L HORMONE DE CROISSANCE, RÉCUPÉRATION PHYSIQUE, RESTAURATION DE LA MÉMOIRE, DE L ATTENTION ET DU LANGAGE, DIGESTION DES ÉMOTIONS, MÉTABOLISATION DES CONFLITS PSYCHIQUES ; LE BÉBÉ ET LE JEUNE ENFANT ONT BESOIN D UNE VIE ET D UN RYTHME BIEN À EUX, DE REPÈRES STABLES.

70 «COMME LE PETIT PRINCE S ENDORMAIT, JE LE PRIS DANS MES BRAS ET LE REMIS EN ROUTE. J ETAIS EMU. IL ME SEMBLAIT PORTER UN TRÉSOR FRAGILE. IL ME SEMBLAIT MÊME QU IL N EUT RIEN DE PLUS FRAGILE SUR TERRE. JE REGARDAIS, À LA LUMIERE DE LA LUNE, CE FRONT PÂLE, CES YEUX CLOS, CES MECHES DE CHEVEUX QUI TREMBLAIENT AU VENT». Antoine de Saint-Exupéry «LE PETIT PRINCE»

71 Bibliographie «Le sommeil, le rêve et l enfant» Dr M. Thirion et Dr M.J. Challamel - Editions Albin Michel ; «Cet enfant qui ne dort pas» Lyliane Nemet-Pierre (Pour en finir avec les nuits sans sommeil) Editions Le Livre de Poche ; «Les troubles de l endormissement de l enfant de 6 à 36 mois en médecine générale». Thèse de Nadia Ben Khalifa, Université Paris-est Créteil, année 2013 ; «Le sommeil de l enfant et ses troubles. Connaissances et pratiques des professionnels de santé : enquête auprès des médecins généralistes de Savoie». Thèse présentée par Diane Weick, faculté de médecin de Grenoble (année 2008), «Dormir, c est vivre aussi Le sommeil, c est la santé!» de l INPES ;

72 ARTICLES : Bibliographie (suite) «Approche comportementale des conditionnements à l endormissement chez l enfant de plus de 1 an» M.J. Challamel, P. Franco Journal de pédiatrie et de puériculture (2012) 25, ; «Troubles du sommeil» H. De Leersnyder, pédiatre. Médecine et Enfance (juin 2012) ; «Le sommeil de l enfant prématuré et à terme» A. Mahé Le Guillou Cahiers de la puéricultrice (avril 2012) ; «Le Monde de la nuit» - Métiers de la petite enfance (février 2015 n 218) ; «Les dangers du co-sleeping : les infirmières puéricultrices rappellent les recommandations pour le couchage des nourrissons». Journal de pédiatrie et de puériculture (2014) 27, ; «Insomnies et troubles de l installation du rythme jour/nuit du jeune enfant» M.J. Challamel, P. Franco Journal de pédiatrie et de puériculture (2012) 25, ; «Le sommeil du nourrisson» Prosom Adessi (21/03/2011) ; «Les troubles du sommeil chez les enfants» Dr H. Fouque. Enfance Majuscule n 130 (mai-juin 2013) ; «Troubles du sommeil de l enfant et de l adulte» M. Jouvet, collège Français d ORL et de Chirurgie Cercico-faciale (2014 UMVF) ; «Le sommeil, le rêve et l enfant Comment étudie-t-on le sommeil?» M.J. Challamel, M. Thirion. Sciences et Avenir : Le Rêve (1996) ; «Le sommeil de l enfant, du nourrisson à l adolescent» M.J. Challamel. Sciences et Avenir : Le Rêve (1996). «Troubles du sommeil de l enfant et de l adulte» Collège des Enseignants en Neurologie (2015) ; «Le sommeil de bébé» - Naître et grandir.com (2015) ; «Le sommeil du nourrisson» M.J. Challamel. Prosom Adessi, «Dossier éduquer au sommeil» O. Delmer, C. Deroche. La Santé de l Homme INPES.Santé (n 388).