POLITIQUE DE PLACEMENT

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1 POLITIQUE DE PLACEMENT AOUT 2015 POLITIQUE DE PLACEMENT MENSUEL D INVESTISSEMENT EDMOND DE ROTHSCHILD (EUROPE) 1/10

2 EDMOND DE ROTHSCHILD (EUROPE) 2/10

3 SOMMAIRE Synthèse... 4 Conjoncture internationale... 5 Obligations... 6 Actions... 7 Devises... 8 Contact : Jean-Charles Schiltz Head of Portfolio Management, CIO jc.schiltz@edr.com EDMOND DE ROTHSCHILD (EUROPE) 3/10

4 SYNTHÈSE Un accord a finalement été trouvé entre la Grèce et ses créanciers. Plusieurs points restent encore à éclaircir, la crise grecque n est pas terminée, mais le scénario "Défaut, sans Grexit" semble se concrétiser. Les modifications de prudence décidées au début du mois dernier ont été neutralisées et la surpondération en dollar a été maintenue, pour des raisons d appréciation fondamentale. La correction de marchés actions lors des négociations politiques n ayant pas été très violente, il ne faut pas s attendre à un rebond extraordinaire lors des prochains mois. Sur le plan macroéconomique, la croissance accélère principalement dans les pays développés, beaucoup moins dans les émergents. L inflation demeure très faible car les prix de l énergie reculent. Le récent accord avec l Iran favorise structurellement la chute des cours du baril de pétrole. La divergence de politique monétaire se poursuit. La BCE, la BoJ et la BNS sont pro-cycliques tandis que la Fed et la BoE durcissent le ton. Ces dernières accroitront progressivement leurs taux directeurs, notamment en Malgré le fait que l absence d inflation et la création monétaire freinent l envolée des taux d intérêt à long terme, ces derniers pourraient progresser au cours des prochains mois. Leurs faibles rendements ne permettent pas de se protéger contre un risque de taux. Au final, il est important d exploiter cet environnement porteur pour les actifs risqués. Les actions surperforment largement les autres classes d actifs, malgré des niveaux de valorisation élevés. Sur le marché des devises, le dollar et, dans une moindre mesure, la livre sterling, reprennent leur ascension. L or chute à nouveau, pénalisé par le dollar, le pétrole, la Chine, la Fed, la désinflation et le recul des inquiétudes des investisseurs. EDMOND DE ROTHSCHILD (EUROPE) 4/10

5 CONJONCTURE INTERNATIONALE Un accord historique vient d être signé avec l Iran, qui va pouvoir à nouveau exporter son pétrole (cf. graphique). S il venait à mettre sur le marché 500'000 barils/jour supplémentaires d ici 2016, il semble évident que l offre d or noir serait supérieure à la demande. Parallèlement, les producteurs américains de pétrole de schiste sont en train de réussir l exploit d abaisser massivement leurs coûts de production. Cette situation leur permet de rester rentables, malgré des prix du baril nettement plus faibles que ces dernières années. Pour ces deux raisons essentielles, les cours seront donc mis sous pression, favorisant un scénario de faible inflation. Cette information constitue une excellente nouvelle pour la croissance mondiale. Plus l environnement sera désinflationniste, plus les agents économiques en bénéficieront. Les ménages disposeront d un pouvoir d achat élevé. Les banques centrales pourront maintenir des politiques monétaires accommodantes. Les entreprises profiteront du surplus de demande mais aussi de l environnement de taux bas pour financer leurs investissements à moindre frais. Les Etats-Unis et la Zone Euro connaissent une amélioration de leur activité économique : les indices des directeurs d achat sont à la hausse et la confiance des consommateurs se rapproche des niveaux d avant-crise. Aux États-Unis, la progression du nombre de démissions confirme que le marché du travail retrouve de la souplesse. Les salaires en profitent pour progresser. En Europe, l espoir d une amélioration sensible du cycle d investissement devient réalité : les taux d utilisation du travail et du capital sont en forte progression, le vieillissement du stock de capital s est par ailleurs accentué. Qui plus est, la dépréciation de la monnaie unique continuera de soutenir la dynamique de croissance via les exportations. Les pays émergents connaissent une stabilisation de leur activité manufacturière, suggérant que les conditions économiques ne se dégradent pas davantage. En Chine, les risques d une propagation de la chute des indices boursiers sur le monde de l entreprise et des ménages semblent très contenus, au vu de la structure très bancarisée de l économie et des politiques accommodantes mises en œuvre par les autorités monétaires. PRODUCTION PETROLIERE EN IRAN (SOURCES : DATASTREAM, EDMOND DE ROTHSCHILD) --- Iran Crude Oil Production (000 s b./day) EDMOND DE ROTHSCHILD (EUROPE) 5/10

6 OBLIGATIONS La divergence de politique monétaire se poursuit. La BCE, la BoJ et la BNS sont pro-cycliques tandis que la Fed et de la BoE durcissent le ton. La banque centrale américaine devrait patienter avant d augmenter ses taux d intérêts directeurs. Janet Yellen attendra d avoir les chiffres du troisième trimestre 2015 avant d agir. Au mois d octobre, elle aura la confirmation que l économie progresse au-dessus de son potentiel de croissance (cf. graphique). Le gouverneur de la Banque d'angleterre, Mark Carney, diffuse le même type de message que Janet Yellen : l excellente performance de l économie britannique permettra à la Banque d Angleterre d augmenter ses taux directeurs prochainement. Toutefois, le Président de la BoE précise que, lorsque les taux retrouveront le chemin de la hausse, probablement au début de l année 2016, cette progression se fera "à un rythme graduel et son étendue sera limitée", puisque les bonnes données économiques sont "quelque peu contrebalancées par la désinflation". L inflation est un paramètre clef. Tant qu elle restera sous contrôle, les marchés obligataires ne seront pas pénalisés par la crainte que la Fed et la BoE soient "behind the curve", en retard sur le cycle économique. Malgré cela et malgré le fait que la création monétaire se poursuive en Europe ou au Japon, les taux d intérêt à long terme pourraient progresser au cours des prochains mois. Leurs faibles rendements ne permettent pas de se protéger contre un risque de taux. Puisque le climat conjoncturel s améliore en Zone Euro, la BCE va-t-elle effectuer un tapering de son Quantitative Easing (QE)? Dit de manière compréhensible, Mario Draghi va-t-il ralentir la vitesse de rotation de sa planche à billets, actuellement utilisée pour soutenir l activité en achetant la dette des Etats? La réponse est "non" pour trois raisons principales : une politique monétaire non-conventionnelle est efficace uniquement si elle dure plusieurs années, il n y a pas de pression inflationniste en Zone Euro, et les gouverneurs de la BCE demeurent inquiets pour l avenir. Les rendements obligataires européens à 10 ans, qu ils soient souverains ou d entreprises, ne pourront donc progresser que "par sympathie" avec leurs homologues américains ou par augmentation du stress sur les marchés financiers. INFLATION AMERICAINE ET ECART DE PRODUCTION 6 (SOURCES : BLOOMBERG, EDMOND DE ROTHSCHILD) US Inflation (CPI %YoY) US Nominal Output Gap (%) EDMOND DE ROTHSCHILD (EUROPE) 6/10

7 ACTIONS Un accord a finalement été trouvé entre la Grèce et ses créanciers. Plusieurs points restent à éclaircir. La crise grecque n est pas terminée, mais le scénario d un "Défaut, sans Grexit" semble se concrétiser. C est une excellente nouvelle pour les actifs risqués tels que les actions. Toutefois, la correction de marché lors des négociations politiques n ayant pas été très violente, il ne faut pas s attendre à un rebond extraordinaire lors des prochains mois. Le Footsie britannique est moins volatil que son homologue boursier continental. Il a ainsi tendance à surperformer l EuroStoxx dans les phases baissières. À l inverse, durant les phases de bull market, il progresse moins rapidement (cf. graphique). Mieux vaut donc patienter quelques trimestres avant de s y intéresser. Tant que les investisseurs sont galvanisés par les différents quantitative easings, menés par les grandes banques centrales de la planète, leur confiance semble inébranlable. Un jour ou l autre, cet optimisme finira par montrer quelques failles, à mesure que les niveaux de valorisation se tendent, mais il est coûteux d anticiper trop prématurément un tel revirement de situation. Tant que la confiance perdure, préférons l EuroStoxx au Footsie. Depuis les points hauts de la mi-juin 2015, l indice de référence des actions domestiques chinoises (A-shares) a abandonné plus de 30% de sa capitalisation boursière. Le débouclement des positions de margin trading, les prises de bénéfices qui ont suivi l exceptionnelle phase de hausse, ainsi que l atteinte de seuils techniques, sont les principales variables explicatives de cette sévère correction. Pour freiner ce mouvement, les organes monétaires chinois n ont eu de cesse d intervenir. Ces décisions sont paradoxales. Elles sont salutaires mais elles constituent une ingérence, à l heure où la Chine souhaite favoriser la libre circulation des capitaux et progressivement internationaliser ses marchés. Il n est pas certain que les instances du FMI ou des indices MSCI apprécient ce type d interventionnisme. EVOLUTION DES ACTIONS BRITANNIQUES ET DE LA ZONE EURO (SOURCES : BLOOMBERG, EDMOND DE ROTHSCHILD) 10,000 8,000 7,000 6,000 5,000 4,000 3, , Euro Stoxx - Euro Area Equities Index FTSE UK Equities Index - L.H.S. 1, EDMOND DE ROTHSCHILD (EUROPE) 7/10

8 DEVISES Le dollar américain bénéficie des environnements où l aversion au risque progresse. Le stress généré par la situation en Grèce en a été un parfait exemple. Malgré le fait que le climat d investissement devienne plus serein, la progression du billet vert restera soutenue. Il s appréciera d autant plus vigoureusement que les taux augmenteront aux États-Unis, permettant de mettre en place des opérations de portage (carry trade). Ces dernières visent à emprunter dans une devise à faible taux, pour placer cet avoir dans une devise qui offre des rémunérations plus élevées. De la même manière, les hausses de taux successives de la Banque d Angleterre rendront la livre plus rémunératrice et donc plus attractive pour les investisseurs. Ces derniers cherchent d ores et déjà à effectuer quelques achats à bon compte, notamment contre l euro qui se déprécie à mesure que la Banque Centrale Européenne imprime de la monnaie. Face au dollar, la tendance ne sera pas aussi porteuse. Et pour cause, les deux devises sont recherchées par les investisseurs. Les matières premières n ont pas la cote ces derniers temps. Tout comme le cours du baril de pétrole, le prix du métal jaune a baissé brusquement à dollars l'once, son plus bas niveau depuis plus de cinq ans. Si cette chute a été amplifiée par un mouvement vendeur sur la bourse de Shanghai, elle ne doit pas masquer les principaux facteurs qui viennent expliquer ce mouvement. Tactiquement, l or souffre de la progression à venir des taux directeurs par la Réserve Fédérale, de la chute du pétrole, de la progression du dollar, de la faiblesse de l inflation, des réserves chinoises moins importantes que prévues, et du recul des inquiétudes des investisseurs. COURS DE L OR EN USD ET EN EUR (SOURCES : BLOOMBERG, EDMOND DE ROTHSCHILD) --- Gold Price Index (USD) --- Gold Price Index (EUR) EDMOND DE ROTHSCHILD (EUROPE) 8/10

9 AVERTISSEMENT Document non contractuel. Avertissement : les données chiffrées, commentaires, analyses et les travaux de recherche figurant dans cette présentation sont une explication objective et indépendante du contenu des recommandations et reflètent le sentiment de Edmond de Rothschild (Europe) sur les marchés, leur évolution, compte tenu de son expertise, des analyses économiques et des informations possédées à ce jour. Ils ne sauraient toutefois constituer une quelconque offre ou proposition d'investissement ni un quelconque engagement ou garantie de Edmond de Rothschild (Europe). Lorsque les informations sont fournies par des tiers, tels que des prestataires spécialisés dans la fourniture de services financiers ou des marchés réglementés, Edmond de Rothschild (Europe) n'assumera aucune responsabilité quant à leur qualité et leur exactitude. Ces informations ne sont données qu à titre purement indicatif par Edmond de Rothschild (Europe) et ne sauraient être interprétées comme une confirmation par Edmond de Rothschild (Europe) ou comme reflétant une valeur financière exacte. Le lecteur est tenu de vérifier personnellement auprès des sources citées les informations fournies par Edmond de Rothschild (Europe). En aucun cas, la responsabilité de Edmond de Rothschild (Europe) ne saurait être engagée par une décision d investissement, de désinvestissement ou de conservation prise sur la base desdits commentaires, analyses et données chiffrées qui sont données à titre informatif. Il appartient et il est particulièrement recommandé à chaque investisseur de se procurer les différents descriptifs réglementaires de chaque produit financier avant tout investissement, pour analyser son risque et forger sa propre opinion indépendamment de Edmond de Rothschild (Europe), en s entourant de l avis de tous les conseils spécialisés dans ces questions afin de s assurer notamment de l adéquation de cet investissement à ses connaissances, son expérience en matière financière, à ses objectifs d investissement ainsi qu à sa situation financière et fiscale. Les performances (brutes de commissions, frais et autres charges à prélever par Edmond de Rothschild (Europe)) et les volatilités passées ne préjugent pas des performances et des volatilités futures et ne sont pas constantes dans le temps. Elles peuvent par ailleurs être affectées par une fluctuation des taux de change. Aucune partie de ce document ne peut être reproduite, stockée dans un système de récupération de données ou distribuée à quelque fin ou par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autre, sans la permission expresse et écrite de Edmond de Rothschild (Europe). EDMOND DE ROTHSCHILD (EUROPE) 9/10

10 EDMOND DE ROTHSCHILD (EUROPE) 20, boulevard Emmanuel Servais L-2535 Luxembourg T EDMOND DE ROTHSCHILD (EUROPE) 10/10