La République Helvétique

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1 La République Helvétique La Confédération suisse A la veille des grands bouleversements que va connaître la Suisse dès les années 1791 et suivantes, le corps helvétique se présentait ainsi : La République hélvétique En 1798, la France est dirigée par un Directoire, un comité de cinq membres chargé du pouvoir exécutif. Le Club helvétique, fondé à Paris, se passionne pour les élans révolutionnaires français. Frédéric-César de La Harpe, membre influent du Club helvétique, encourage les Vaudois à renverser Berne. Le 24 janvier 1798 éclate la révolution vaudoise. Avec l'aide des armées françaises, les patriotes de ce pays-sujet se révoltent contre Berne et se déclarent indépendants. Pour le Directoire, qui cherche à s'assurer le libre passage vers l'italie par les cols alpins, c'est l'occasion rêvée : les troupes de Napoléon Bonaparte entrent en Suisse. En mars 1798, elles prennent Berne, puis occupent tout le territoire de la Confédération suisse.

2 La Suisse est désormais sous domination française, son système politique est transformé et calqué sur le modèle français. La Confédération helvétique devient alors la République helvétique qui adopte un gouvernement centralisé et une réplique exacte de la Constitution française de Le pouvoir est centralisé. Les cantons sont réduits à de simples divisions administratives. Baden et Thurgovie deviennent des cantons, le Valais est intégré comme les Grisons qui prennent le nom de Rhétie. Les baillages italients forment deux cantons : Lugano et Bellinzone. Zoug, Uri, Schwyz, Unterwald, le couvent d'ensiedeln et l'ancienne république indépendante de Gersau sont regroupés sous un canton unique : les Waldstätten. Glaris, Appenzell, Saint-Gall et les baillages de la vallé du Rhin sont répartis entre les cantons du Säntis et de la Lindt. Mulhouse (en Alsace, alliée des anciens cantons), Genève et Neuchâtel sont intégrés à la France, la Valteline aux Etats d'italie du Nord. Drapeau Sceau Monnaie : ici une pièce de 5 batz

3 La deuxième coalition ( ) La deuxième coalition est formée à l'instigation de la Grande-Bretagne, de septembre 1798 à mars 1799, comprenait la Russie, l'autriche, la Turquie, les Deux-Siciles, quelques princes allemands et la Suède pour contenir la France révolutionnaire et si possible abattre le régime républicain et rétablir la monarchie. Elle prend fin après la signature des paix de Lunéville (1801) et d'amiens (1802). La guerre des bâtons La Stecklikrieg (dont le nom dépeint l'armement sommaire des insurgés) ou Guerre des bâtons est une révolte fédéraliste contre la République helvétique durant l'été La situation dégénère rapidement à l intérieur de la République helvétique : le territoire suisse est attaqué de partout par des puissances voisines désireuses de s approprier les cols alpins. Le gouvernement, miné par des luttes internes entre fédéralistes et unitaristes, devant en plus planter les bases d un nouvel État et trouver les ressources financières pour lancer l économie de la nouvelle République est incapable d imposer son autorité. Après le départ des troupes françaises, les fédéralistes se soulèvent contre la République helvétique dans les cantons de Zurich, Argovie et Berne. Le gouvernement tente de réprimer la rébellion, ce qui aboutit, le 28 août, au combat du col du Rengg, d où les insurgés nidwaldiens sortent vainqueurs. S ensuit une marche sur Berne des fédéralistes argoviens, soleurois et bernois. Le gouvernement helvétique, présidé par le landaman Johann Rudolf Dolder, capitule le 18 septembre, mais peut négocier sa retraite vers Lausanne. Le 3 octobre à Faoug dans le canton de Vaud, les troupes fédéralistes commandées par Niklaus Franz von Bachmann défont l'armée helvétique. Le pouvoir revient alors dans tous les cantons aux gouvernements cantonaux, qui redonnent toutes ses prérogatives à la Diète fédérale de Schwytz, présidée par Alois von Reding. La Suisse un modèle difficile à gérer Bonaparte comprend cependant que le modèle français ne s avère pas du tout applicable à la Suisse, comme il le dira plus tard: "La Suisse ne ressemble à aucun autre État, soit par les événements qui s'y sont succédés depuis plusieurs siècles, soit par la situation géographique, soit par les différentes langues, les différentes religions, et cette extrême différence de mœurs qui existe entre ses différentes parties. La nature a fait votre État fédératif, vouloir la vaincre n'est pas d'un homme sage".

4 La situation intérieure catastrophique de la République helvétique ne constitue cependant pas une menace pour la France et Bonaparte préfère laisser s embourber un problème dont il n a pas à s occuper pour l instant, tout en s assurant de pouvoir en tirer un intérêt par la suite. Comme il l espère, ce sont en effet les Suisses eux-mêmes qui doivent finalement se résoudre à demander l aide de Bonaparte, devenu premier consul en Celui-ci leur promet son aide en 1802 et ordonne la rédaction d une nouvelle Constitution suisse sous le contrôle de quatre sénateurs français. C est finalement en 1803 qu il dévoile à une délégation suisse un texte intitulé Acte de médiation. L'Acte de médiation Cet Acte, écrit par Bonaparte le 19 février 1803, attribue une nouvelle Constitution à la Suisse après l'échec de celle de la République helvétique. Selon cette nouvelle constitution, la Suisse redevient une confédération, constituée de dix-neuf cantons, soit six de plus qu auparavant. Chaque canton possède sa propre constitution. L Acte prévoit également la suppression des pays sujets ou alliés, et c est ainsi que Genève reste française et que Dufour, citoyen français, peut avoir accès à Polytechnique, à Paris, alors la meilleure école d Europe. Bien que la République helvétique soit définie comme indépendante, l influence de la France sur sa constitution n en reste pas moins très nette. Ainsi Bonaparte définit la politique étrangère de la Suisse, point stratégique essentiel sur l échiquier européen, influence sa politique économique et «puise» de nombreux soldats dans le contingent suisse pour les joindre à l armée française.

5 En Suisse, le pouvoir exécutif est à nouveau attribué à la Diète, au sein de laquelle chaque canton a un député chargé de veiller aux intérêts de son État. Les cantons d une population de plus de cent mille habitants possédaient deux voix au moment du vote. Six cantons, à savoir Fribourg, Berne, Soleure, Bâle, Zurich et Lucerne occupent, à tour de rôle par période d une année et dans l ordre cité précédemment, la fonction de canton directeur dont le représentant devient, pour une année, le «Landaman de la Suisse». Chaque canton retrouve son autonomie et sa souveraineté. Chacun possède son propre contingent militaire. La Suisse s'unifie cependant avec la suppression des douanes intérieures et l adoption d une monnaie unique, le franc. De plus, la nouvelle Constitution hérite de quelques mesures instaurées par la République helvétique comme, par exemple, les libertés fondamentales de l individu. L Acte de médiation est, en général, bien accepté par les cantons suisses et Bonaparte parvient à rétablir la paix mais la Suisse perd en même temps une bonne partie de son indépendance et devient un Etat-vassal de la France. La Suisse profite pour reprendre son indépendance à la chute de l'empire de Napoléon, miné par la crise économique intérieure et les attaques répétées de ses adversaires alliés. Cependant, la domination de Napoléon était le ciment qui permettait au régime de la Médiation d exister et la chute du régime permet à de nouveaux courants politiques de s affronter pour le pouvoir. La Suisse trouve un nouveau visage, tout comme le reste de l Europe, avec le Congrès de Vienne de 1815 qui avait pour but de redéfinir les frontières européennes après la fin de l'empire. Genève, le Valais et les derniers cantons rejoignent la Suisse, ce qui permet à Dufour de rejoindre les troupes fédérales. Source texte : Wikipedia cartes 1 et 2 La Suisse les chronologies de Maurice Griffe, Editions Tableaux Synoptiques de l'histoire, Le Cannet (F) Remarque : les projets de découpages de la Suisse ont été nombreux de 1798 à Pour en avoir un aperçu : Arrivée des Suisse dans le Canton de Genève, le 1 er juin 1814 L'occupant français avait quitté les lieux le 30 décembre 1813 et les Autrichiens, arrivés le même jour, étaient repartis le 17 mars Le Conseil provisoire demanda à alors à la Diète l'occupation de Genève par une garnison suisse, ce qui fut décidé le 21 mars. Ainsi des contingents de Fribourg et de Soleure, commandés par le lieutenant-colonel Girard, furent reçus au Port-Noir dans

6 l'enthousiasme général. Cependant l'acte d'union de Genève à la Confédération suisse ne fut signé que le 19 mai Gravure au trait coloriée de Jean DuBois ( ), Genève BPU Source : Genève par la gravure et l aquarelle, Barbara et Roland de Loës, 1988