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1 République de Côte d Ivoire République Française Union Discipline Travail Liberté Egalité - Fraternité REMERCIEMENTS Je tiens à remercier vivement tous ceux qui ont d une manière ou d une autre contribué à la réalisation de cette recherche opérationnelle. MEMOIRE Pour l obtention du Diplôme Inter Universitaire (DIU) 3 ième cycle "Organisation et management des systèmes publics de vaccination dans les pays en développement" Evaluation de la mise en œuvre et des résultats des activités de mobilisation sociale au cours des trois passages des Journées Nationales de Vaccination 2005 dans le district sanitaire de Dano. Je remercie particulièrement : - Docteur Laurent OUEDRAOGO, mon Directeur de Mémoire - Dr Salifou KONFE, DRS SUO - Dr Emmanuel SEINI, DRS Boucle du Mouhoun - Dr Tadjoa YONLI, DPV - Les membres de l Equipe Cadre du District Sanitaire de Dano - Tous les agents de santé du District Sanitaire de Dano - Toutes les personnes enquêtées Présenté et soutenu en novembre 2005 à Ouidah. Par Docteur Matilibou GUIRA Composition du jury : Directeur de mémoire : Professeur Laurent OUEDRAOGO Juge : EPIVAC est une contribution de Sanofi Pasteur à l Alliance Mondiale pour les Vaccins et la Vaccination (GAVI). Ce programme, mis en œuvre par l Agence de Médecine Préventive (AMP), a été développé en partenariat avec les gouvernements des pays bénéficiaires, les universités de Cocody Abidjan et de Paris Dauphine, en collaboration avec l OMS, l UNICEF, le Fonds Mondial pour Vaccins, ainsi que d autres partenaires œuvrant en Afrique 1 2

2 RESUME. La poliomyélite est une maladie infectieuse, contagieuse entraînant de graves séquelles comme la paralysie des membres et parfois la mort. [1] Malgré la mise en œuvre du PEV au Burkina Faso depuis les années 80, les taux de couverture vaccinale en VPO 3 restent faibles (moins de 85 %) [6] Depuis 1996, les pays endémiques de la poliomyélite avec les appuis techniques et financiers de plusieurs partenaires ont entrepris des campagnes de vaccination supplémentaire contre cette maladie dénommée de Journées Nationales de Vaccination (JNV) contre la poliomyélite. L atteinte de l objectif d éradication de cette maladie est intimement dépendante de l adhésion et de la mobilisation des populations bénéficiaires. Cette recherche opérationnelle avait pour but de faire une évaluation des activités de communication des journées nationales de vaccination 2005 afin d identifier le niveau de connaissance des populations sur la vaccination contre la poliomyélite, les obstacles et insuffisances qui entravent l efficacité des activités de communication. Nous avons réalisé une étude qualitative et quantitative transversale à visée descriptive. Les résultats ont montré que : - Le contenu des messages était sommaire chez la majorité des mobilisateurs. En effet 26 % des mobilisateurs ne précisaient pas la tranche d âge des enfants à vacciner, 58 % n informaient pas les parents sur le calendrier vaccinal, 61 % n attiraient pas l attention des parents sur la nécessité de signaler tout cas de PFA et aucun mobilisateur n a informé les mères sur l éventualité de réactions liées à la vaccination et de la nécessité de continuer la vaccination des enfants. Cette insuffisance de la qualité des messages donnés par les agents mobilisateurs a été relevée par 38 % mères interrogées. - Les difficultés rencontrées par les mobilisateurs sont nombreuses mais la traduction des messages en langue locale et l insuffisance de la motivation financière sont les importantes. - Les rumeurs sur la vaccination constituent un véritable facteur de non vaccination ou de non poursuite de la vaccination. - A propos de la connaissance des mères sur la maladie concernée par les JNV, seules 68 % savaient qu il s agissait de la poliomyélite et 32 % n en savaient rien ou citaient autres maladies. - La communication interpersonnelle a été citée par 97 % des mères comme leur source d information. Les médias modernes comme la radio et la télévision ne représentent que 1 % des sources d information. - Après les passages des vaccinateurs, 21 sur 1320 enfants n avaient pas été vaccinés. Trois raisons de non vaccination de ces enfants ont été retrouvées : - les vaccinateurs n ont pas demandé à voir tous les enfants dans 52, 38 % - les pratiques culturelles pour 28, 57 % - l absence temporaire des enfants lors du passage des vaccinateurs dans 19, 05 % des cas de non vaccination. L atteinte de l objectif d éradication de la poliomyélite dans le district sanitaire de Dano, ainsi que l atteinte des autres objectifs vaccinaux nécessitent la mise en œuvre des recommandations retenues. SOMMAIRE Abréviations et sigles I) Introduction II) Enoncé du problème III) Revue de la littérature 1 Définition opératoire des concepts 2 Revue documentaire IV) Question de recherche V) Hypothèses de recherche VI) Objectifs VII) Matériels et méthodes 1. Cadre de l étude 2. Type d étude 3. Population de l étude 4. Echantillonnage / Echantillon 5. Instruments et techniques de collecte 6. Saisie et analyse des données 9. Considérations éthiques VIII) Analyse des facteurs IX) Variables étudiées X) Plan d analyse XI) Résultats 1. Description de la mise en œuvre des activités de mobilisation sociale 2. Résultats de l enquête auprès des agents chargés de la mobilisation sociale 2.1 Profil des mobilisateurs 2.2 Capacités des mobilisateurs 2.3 Contenu des messages des mobilisateurs dans les concessions 2.4 Difficultés rencontrées par les mobilisateurs 3. Résultats de l enquête auprès des mères 4 Résultats issus des focus group 4.1 Profil des participants 4.2 Connaissance des parents sur la vaccination 4.3 Perception des parents sur les insuffisances des services de vaccination XII) Discussion XIII) Conclusion XIV) Recommandations Plan de réalisation des recommandations Bibliographie Annexes 3 4

3 Abréviations et sigles VPO : Vaccin Polio Oral PEV : Programme Elargi de Vaccination JNV : Journées Nationales de Vaccination IST : Infections Sexuellement Transmissibles ECD : Equipe Cadre de District OMS : Organisation Mondiale de la Santé UNICEF : Fond des Nations Unis pour l Enfance ONG : Organisation Non Gouvernementale CMA : Centre Médical avec Antenne chirurgicale VAT : Vaccin Anti Tétanique DTC : Diphtérie Tétanos Coqueluche BEPC : Brevet d Etude du premier Cycle PFA : Paralysie flasque Aigue VAA : Vaccin Anti Amaril VAR : Vaccin Anti Rougeoleux CPN : Consultation Pré Natale CSPS : Centre de Santé et de promotion Sociale I) INTRODUCTION La poliomyélite est une maladie infectieuse, contagieuse entraînant de graves séquelles comme la paralysie des membres et parfois la mort. La maladie est causée par le polio- virus sauvage [1]. Eradiquée dans les pays développés et en Amérique du Sud, elle reste endémique dans plusieurs pays en voie de développement comme le Burkina Faso. Il existe un vaccin efficace contre cette maladie et quatre doses suffisent à immuniser les enfants. Le vaccin polio oral (VPO) est l un des antigènes du programme élargi de vaccination (PEV) et son administration concerne les enfants de 0 à 11 mois pour le PEV de routine et les enfants de la tranche d âge de 0 à 59 mois dans le cadre des campagnes de vaccination supplémentaire. Malgré la mise en œuvre du PEV au Burkina Faso depuis les années 80, les taux de couverture vaccinale en VPO 3 restent faibles (moins de 85 %) [6] Depuis 1996, les pays endémiques de la poliomyélite avec les appuis techniques et financiers de plusieurs partenaires ont entrepris des campagnes de vaccination supplémentaire contre cette maladie dénommée de Journées Nationales de Vaccination (JNV) contre la poliomyélite. L objectif mondial poursuivi est l éradication de la poliomyélite à l horizon 2005 [12]. L atteinte de cet objectif est intimement dépendante de l adhésion et de la mobilisation des populations bénéficiaires, donc à la détermination et la mise en œuvre des stratégies adaptées de communication sociale / mobilisation sociale. La communication en matière de santé en général et particulièrement en matière de vaccination est une activité importante pour assurer une meilleure couverture sanitaire. Son importance est liée au fait que : - la vaccination est une activité préventive et les populations ne perçoivent pas toujours son intérêt, - le caractère répétitif de l administration des vaccins doit être compris par les populations - les effets secondaires attendus peuvent être cause de non poursuite de la vaccination Les activités de communication constituent une priorité d action dans les cadre des JNV pour mobiliser tous les leaders et les parents afin de vacciner tous les enfants de la tranche d âge quelque soit le statut vaccinal et le lieu de résidence. Beaucoup de terminologies ont été utilisées pour décrire les activités relatives à l'information, l'éducation et le changement de comportement désiré dans différents groupes en faveur des programmes de santé. Des activités de communication bien planifiées peuvent contribuer à améliorer les résultats de la vaccination dans les domaines suivants: - L accroissement de la demande et l'acceptation de la vaccination par les communautés ainsi qu'une meilleure participation à la vaccination et son appropriation - La réalisation de taux de couverture élevés pour tous les antigènes et la réduction des occasions manquées, donc une diminution des enfants non - atteints et une réduction des taux d'abandon. - La réduction de la morbidité et de la mortalité dues aux maladies évitables par la vaccination en encourageant l'engagement et la participation des communautés. Depuis 1996 le district sanitaire de Dano à l instar des autres districts sanitaires du Burkina Faso, est dans cette dynamique mondiale pour l éradication de la poliomyélite. Le fort taux d analphabétisme de la population (95 %) [13], les facteurs socioculturels néfastes influent gravement sur les attitudes et les pratiques en matière de santé et surtout en matière de vaccination des enfants. En effet la représentation culturelle de la maladie, la conception des soins, le premier recours en cas de problème de santé, les ressources que la population est prête à investir pour prévenir la maladie ou restaurer la santé sont facteurs importants qui déterminent l attitude des populations. Des activités de communication en matière de santé sont menées dans le district dans plusieurs domaines : - vaccination de routine et campagnes de vaccination supplémentaire contre la poliomyélite - santé de la reproduction (consultation prénatale, accouchement assistés, planification familiale ) - lutte contre les maladies (paludisme, filarioses lymphatiques, tuberculose, IST ) Mais le niveau de changement de comportement attendu de la part des populations reste faible. 5 6

4 II) ENONCE DU PROBLEME En juillet 2000 à Genève, la réunion consultative des partenaires de la lutte contre la poliomyélite (experts de l OMS, de l UNICEF et de l USAID) consacrée à la communication pour l éradication de la maladie, a recommandé que des stratégies de communication soit adoptées par les pays afin que les acteurs puissent disposer de lignes directrices sur la vaccination de porte-à-porte, l accès aux populations difficiles à atteindre, la surveillance communautaire de la paralysie flasque aiguë. Au Burkina Faso, la Direction de la Prévention par les Vaccinations (DPV) a élaboré un plan stratégique quinquennal ( ) de communication sociale pour la vaccination. Dans le cadre de l élaboration de ce plan stratégique de communication sociale / mobilisation sociale pour le PEV, la Direction de la Prévention par les Vaccinations a réalisé une analyse de la situation. Pour les raisons de non vaccination ou de non poursuite de la vaccination pour le PEV de routine [6], l enquête dans différentes régions sanitaires a montré que : - 18 % des mères ignoraient les avantages de la vaccination - 16 % des mères ignoraient le lieu et l heure des séances - 16 % des mamans ignoraient la nécessité de revenir une 2ème ou 3ème fois pour les vaccins à doses multiples - seuls 9 % des mères connaissaient le statut vaccinal de leur enfant - 2 % avaient des idées erronées sur les contre indications de la vaccination - et surtout que dans 41 % les attitudes, sentiments et croyances étaient les raisons. Ce plan stratégique de communication sociale / mobilisation sociale pour le PEV intègre les stratégies de communication pour les JNV. Le plan stratégique de communication des JNV prévoie les activités suivantes [7] : - organiser des activités de persuasion à l intention des décideurs et des leaders d opinion - organiser par tous les canaux existants les activités de sensibilisation des différentes catégories de partenaires - vulgariser par tous les canaux existants les messages d information et de motivation à l endroit de la population et des couches difficiles en particulier. Dans le district sanitaire de Dano les activités de communication avec les populations sur la vaccination contre la poliomyélite au cours des journées nationales de vaccination sont préparées et mises en œuvre au cours de chaque passage. Plusieurs acteurs sont impliqués à différents niveaux : - l ECD et les Infirmiers chefs de postes élaborent un micro-plan, mènent le plaidoyer auprès des autorités administratives et coutumières, - les membres de l ECD forment les formateurs Infirmiers chefs de postes sur les techniques de communication et l organisation de la formation des relais communautaires, - les Infirmiers chefs de poste assurent la formation des relais communautaires et la supervision de ces relais communautaires lors de la mise en œuvre des activités de sensibilisation des populations - les«mobilisateurs» (relais communautaires) choisis dans la communauté et formés effectuent la mise en œuvre des activités. Les mobilisateurs du district sont généralement : - les agents de santé communautaire - les crieurs publics (griots) - les responsables administratifs des villages - les responsables religieux sur les lieux de culte (églises, mosquées) D autres canaux sont également utilisés. Ce sont : - la radio locale - les banderoles Au cours du 5ème passage de la 10ème édition des JNV 2004 nous avons réalisé une enquête rapide auprès de 250 mères d enfants de 0 à 59 mois dans 5 localités (villages et secteurs de 3 formations sanitaires) pour apprécier les résultats des activités de communication menées [14]. Les résultats de cette enquête ont montré que : - 28 sur 250 mères (11,20 %) affirment n avoir pas reçu l information sur les JNV - 87 sur 250 mères (soit 34 %) déclarent ne pas savoir contre quelle maladie les enfants étaient vaccinés pendant que 21 mères sur les 250 (8%) ont cité des maladies autres que la poliomyélite comme étant la maladie visée par les JNV. - Les mères qui ont reçu l information sur les JNV, l ont été grâce aux mobilisateurs pour 37,70 %, les équipes de vaccinations pour 23,20 %, les crieurs publics pour 18,90 %, les leaders religieux pour 9 % et les autres grâce à la radio (4,1%), les leaders communautaires (4,1%), les voisins (3%), - 17 enfants sur 1052 enquêtés n ont pas été vaccinés lors des passages des vaccinateurs (soit 1,3%). La gravité de la situation est la non vaccination de 17 enfants sur 1052 de la population cible. A l échelle du district, ce sont environ 676 enfants de la tranche d âge de 0 à 59 mois qui n auraient probablement pas été vaccinés. Cette recherche opérationnelle se justifie par le fait qu elle nous permettra de faire une évaluation des activités de communication lors des trois passages des journées nationales de vaccination 2005 afin d identifier le niveau de connaissance des populations sur la vaccination contre la poliomyélite, les obstacles et insuffisances qui entravent l efficacité des activités de communication. Elle nous permettra surtout de proposer des stratégies de communication correctrices afin d améliorer les connaissances et l intérêt de la population du district en faveur de la vaccination lors des JNV et améliorer les indicateurs du PEV de routine. 7 8

5 III) REVUE DE LA LITTERATURE III. 1 DEFINITION OPERATOIRE DES CONCEPTS a) Communication Le Larousse définit la communication comme l action d établir une relation en vue de transmettre un message à quelqu un.[11] Communiquer signifie mettre en commun, implique la participation, l échange, le partage, le respect mutuel et l ouverture. La communication présente donc trois aspects importants : - un contenu : informations - un canal : «route», moyen - une relation : discussion b) Communication sociale La communication sociale, est un processus participatif qui favorise des échanges au sein d une communauté, un dialogue entre le citoyen et la personne chargé de porter une information. Les interventions de la communication sociale s inscrivent dans une approche communautaire et font appel à des moyens diversifiés (médias, communication interpersonnelle, moyens traditionnels) en adéquation avec le milieu et la problématique touchée. La communication sociale comprend des actions d information, de mobilisation, de sensibilisation, de rétro action dans une perspective de solution aux problèmes qui entravent l utilisation correcte des services de vaccination.[5] c) Mobilisation sociale C est l ensemble des actions menées auprès des différentes couches sociales afin de les convaincre de l intérêt de quelque chose et obtenir leurs participations à la réussite de cette chose.[5] d) Les relais chargés de la mobilisation sociale ou mobilisateurs Ce sont des personnes choisies dans la communauté sur proposition des habitants, chargées de les tenir informer des activités lors des journées nationales de vaccination. En général ce sont des personnes qui ont au moins un niveau d instruction primaire. e) Les agents de santé communautaire Les agents de santé communautaire sont des personnes également choisies par la communauté et qui sont formées par les agents de santé pour assurer le traitement des affections simples (paludisme simple, plaies non infectées ) et d éduquer les populations sur les mesures d hygiène. Ils appuient les agents de santé lors de certaines activités menées en stratégie avancée comme la vaccination, les traitements de masse f) La sensibilisation La sensibilisation est le fait de communiquer avec une personne ou un groupe de personne afin de le rendre réceptif à quelque chose.[5][11] En matière de vaccination la sensibilisation consiste à approcher les bénéficiaires (parents des enfants) afin de les convaincre à faire vacciner leurs enfants aux cours des séances de vaccination. g) JNV : Journées Nationales de Vaccination. Dans l objectif d atteindre l éradication de la poliomyélite en 2000 l OMS a préconisé en 1988 une stratégie de vaccination supplémentaire sous forme de campagne de vaccination de masse dans les pays endémiques. Ces campagnes annuelles devraient entraîner une rupture de la transmission du polio virus sauvage et une éradication de la maladie dans le monde. h) Poliomyélite : la poliomyélite est une maladie infectieuse due à un virus qui envahit le système nerveux et peut provoquer une paralysie complète en quelques heures. Le virus pénètre dans l organisme par la bouche et se multiple dans l intestin. Les premiers symptômes sont un état fébrile, la fatigue, des maux de tête, des vomissements, une raideur de la nuque et des douleurs au niveau des membres. Dans un cas sur 200, elle aboutit à une paralysie irréversible surtout des membres inférieurs. Entre 5 à 10 % des cas meurent des suites d une paralysie des muscles respiratoires. III. 2 REVUE DOCUMENTAIRE III.2.1 Communication pour l éradication de la poliomyélite et la vaccination systématique : Face aux difficultés de mobilisation sociale en Afrique lors des JNV synchronisées, un groupe d experts de l OMS, de l UNICEF et de l USAID [10] ont sur la base des constats faits sur le terrain élaboré en 2000 des fiches techniques à l intention des équipes de planification des directions régionales de la santé, des districts et également des acteurs communautaires. Ces fiches techniques sous formes de directives abordent les aspects suivants : - la planification et les stratégies de communication lors des JNV - les messages et les médias - la supervision et l encadrement des personnes chargées de la mobilisation sociale sur le terrain Il ressort des travaux des experts que : a) la composante communication est le maillon le plus faible dans les programmes de vaccination alors qu elle détermine l efficacité des activités de vaccination b) il est essentiel de mettre en place des activités de communication efficaces pour favoriser la vaccination et la lutte contre les maladies c) la mobilisation sociale est destinée à rallier et à maintenir l engagement d un large éventail de groupes pour soutenir les activités d éradication de la poliomyélite d) la nécessité d une bonne combinaison médias / communications interpersonnelles / supports (oral, visuel, audio-visuel) en tenant compte du public cible, de la nature du message. III.2.2.Démontrer l impact de la communication : étude de cas «Madagascar» [9] Dans le cadre de la relance du PEV à Madagascar, 20 districts sanitaires sur les 43 districts que comptent les deux régions sanitaires d Antananarivo et Fianarantsoa ont bénéficiés de l appui de l USAID de 1999 à Une analyse de la situation de départ avait montré : - une faible connaissance des avantages de la vaccination par les populations - une connaissance peu élevée des services de santé par les populations - une inquiétude des parents relative aux réactions et effets secondaires liés à la vaccination - l attitude indésirable de certains agents de santé - des mobilisateurs de communauté insuffisants et pas toujours bien perçus par les parents - le manque d implication des chefs locaux - des croyances, des coutumes et des rumeurs diverses - des tradipraticiens qui découragent, sèment le doute dans les esprits des parents vis-à-vis de la vaccination ; L élaboration et la mise en œuvre d un plan stratégique de communication ont donné les résultats suivants : - une nette amélioration de la couverture vaccinale - une réduction importante du taux d abandon - une meilleure connaissance des populations sur les services de santé et sur la vaccination - le rôle important que jouent les leaders locaux et les mobilisateurs bénévoles dans la mobilisation sociale - le succès des approches communautaires pour la sensibilisation 9 10

6 III.2.3 Renforcer les programmes de vaccinations : la composante communication [8] Les programmes de vaccination, comme avec d'autres programmes à orientation communautaire, rencontrent quelquefois des obstacles et des défis qui entravent leur mise en oeuvre efficace. Ce peut être dû à un manque de participation communautaire à la planification et la mise en oeuvre du programme ou à l'absence d'informations expliquant les avantages de la vaccination. Les barrières au processus de communication peuvent par conséquent être liées à l'aspect prestation de service, à l'interaction avec les communautés, aux modes de communication utilisés, au contenu ou à la clarté des messages eux-mêmes. La mobilisation sociale vise à gagner et maintenir la participation aux activités d'appui à la vaccination d'une large gamme de groupes et de secteurs à différents niveaux et dans la communauté. La communication pour le changement de comportement encourage le changement de comportement dans les populations cibles d'une manière qui appuie directement une couverture vaccinale plus élevée et de meilleure qualité et d'autres actions de lutte contre la maladie, Il existe quatre types d indicateurs pour apprécier l impact de la communication. Pour éviter la confusion, il est important de préciser le type d'indicateur discuté. Chaque type cible un point différent dans le processus de communication et les résultats qui sont attendus diffèrent aussi. Tous les quatre types d'indicateurs doivent être suivis et leurs données analysées pour voir clairement les forces et les faiblesses d'une activité de communication. En d'autres termes, suivre quatre types d'indicateurs stimulera la prise de décision basée sur des données. INTRANT: EXTRANT: RÉSULTAT: mesure la capacité/planification. Ces indicateurs démontreront dans quelle mesure une structure sanitaire est organisée pour produire l'appui en matière de communication pour la vaccination (humain, matériel et financier). mesure la mise en oeuvre de l'activité. Le suivi de ces indicateurs doit être spécifique aux activités de communication planifiées. mesure les résultats des activités de communication. Ces indicateurs se focalisent sur: la performance des communicateurs et des mobilisateurs sociaux, le changement de comportement des prestataires de soins et de la famille, les connaissances des prestataires de soins, etc. IMPACT: mesure l'atteinte des objectifs du programme. La contribution de la communication ne peut être déduite que parce que beaucoup d'autres facteurs influencent l'impact du programme. III.2.4 Plan stratégique de communication sociale / mobilisation sociale pour le PEV au Burkina [7] Dans le cadre de l élaboration du plan stratégique de communication sociale / mobilisation sociale pour le PEV, la Direction de la Prévention par les Vaccination a réalisé une analyse de la situation. Les faiblesses des services de vaccination identifiées étaient pour le PEV de routine : - Faible performance du PEV (VPO3 = 42% en 1999) - Taux d abandon élevé (48%) - Formation insuffisante des acteurs - Faiblesse de la mobilisation et de la communication sociale en dépit de l environnement dynamique en la matière. - Insuffisance de l implication des communautés à la surveillance des maladies - Qualité de service peu satisfaisante. Pour les raisons de non vaccination ou de non poursuite de la vaccination de routine, l enquête dans différentes régions sanitaires a montré que : - 18 % des mères ignoraient les avantages de la vaccination - 16 % des mères ignoraient le lieu et l heure des séances - 16 % des mamans ignoraient la nécessité de revenir une 2ème ou 3ème fois pour les vaccins à doses multiples - seuls 9 % des mères connaissaient le statut vaccinal de leur enfant - 2 % avaient des idées erronées sur les contre indications de la vaccination - et surtout que dans 41 % les attitudes, sentiments et croyances étaient les raisons. Au terme de l analyse situationnelle des pratiques vaccinales et de la mise en oeuvre de l éducation sanitaire pour promouvoir la culture vaccinale au sein des communautés, les orientations stratégiques ciaprès à l attention des responsables du PEV dans les régions et districts sanitaires s avèrent nécessaires pour améliorer la participation communautaire à la mise en oeuvre du PEV : a) La mise en oeuvre des activités de communication sociale/mobilisation doit être basée sur une micro-planification minutieuse dont le canevas sera mis à disposition des régions et districts par l unité communication du niveau central du PEV b) Pour éviter une planification hasardeuse, les responsables sanitaires des régions doivent avoir connaissance de la planification stratégique en termes de vision, des stratégies, des comportements prioritaires communs à tous les districts et des ressources financières disponibles pour le période quinquennale ( ) c) La communication sociale étant par excellence une intervention communautaire de dialogue pour le développement, la priorité doit être accordée aux approches de communication interpersonnelle, l utilisation extensive de tous les canaux traditionnels et dans le domaine des médias modernes accorder une attention toute particulière aux radios communautaires et à la radio rurale ; mettre à contribution la disponibilité et la crédibilité des ONG. Cependant la télévision et les articles promotionnels (tee-shirts et autres gadgets) ne sont pas à négliger. d) L élaboration de messages éducatifs en matière de PEV doit être basée sur la connaissance des raisons de non vaccination ou de non poursuite des vaccinations par la communauté à laquelle est destinée l activité d éducation sanitaire ; autrement, les messages seront inappropriés, non pertinents pour les destinataires et par conséquent sans impact sur leurs comportements. En dehors des messages évènementiels lors des JNV devant être standardisées, les messages éducatifs ne peuvent l être mais doivent être ciblés en termes de contenu et d un public spécifique. e) Dans la perspective de relance du PEV, les activités de mobilisation sociale doivent cesser d être conjoncturelles (circonstancielles) pour devenir des interventions permanentes, planifiées et coordonnées par un comité de communication/mobilisation sociale de la localité sanitaire

7 IV QUESTION DE RECHERCHE L insuffisance des résultats obtenus lors des JNV est-elle liée à la stratégie de mobilisation sociale mise en œuvre? V) HYPOTHESES DE RECHERCHE - La mise en œuvre des activités de mobilisation sociale par les différents acteurs est insuffisante - Le contenu des messages n a pas suffisamment pris en compte la dimension socioculturelle et linguistique des populations - Les canaux utilisés pour la diffusion des messages ne sont pas adaptés VI OBJECTIFS VI.1 OBJECTIF GENERAL Evaluer la mise en œuvre et les résultats des activités de mobilisation sociale pour la vaccination lors de la 11ème édition des JNV 2005 dans le district sanitaire de Dano VI.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES 1) Décrire le processus de mise en œuvre des activités de mobilisation sociale en faveur des bénéficiaires lors des JNV 2005 dans le district sanitaire 2) Analyser les résultats des activités de mobilisation sociale lors des JNV 2005 dans le district sanitaire 3) Identifier les obstacles à la mobilisation sociale en matière de vaccination dans le district. 4) Proposer des stratégies correctrices pour le renforcement des activités de mobilisation sociale en matière de vaccination dans le district. VII) MATERIELS ET METHODES VII.1. Cadre de l étude : Cette étude a eu pour cadre les 187 villages et secteurs du district sanitaire de Dano Le district sanitaire de Dano est l un des quatre districts de la région sanitaire du Sud Ouest. Il épouse les limites territoriales de la province du IOBA qui est composé de huit (8) départements et 187 villages et secteurs. Le district sanitaire compte vingt trois (23) centres de santé et un hôpital de district appelé Centre Médical avec Antenne chirurgical (CMA). En 2005 sa population est estimée à habitants (recensement général de la population de 1996 réactualisé) avec une densité de 42 habitants au km2. Zone rurale, les habitats sont très dispersés et le rayon moyen par village est d environ 4 km. La population du district est essentiellement constituée de l ethnie majoritaire Dagara qui vit en harmonie avec environ 15 autres ethnies. Population rurale à 98 %, le taux d alphabétisation des adultes est inférieur à 5% [13]. Sur le plan socioculturel, le district est caractérisé par : - l attachement des populations aux valeurs culturelles et soins traditionnels - la dispersion des concessions - la place sociale de la femme dans la société qui l oblige à avoir l autorisation de son mari ou de son père avant toute action - la persistance des rumeurs sur les «méfaits» de la vaccination (effets secondaires) - les migrations saisonnières des populations autochtones vers les hameaux de culture et la migration d autres populations en provenance de divers horizons du Burkina vers les terres cultivables dans l aire du district sanitaire et les sites aurifères. Sur le plan sanitaire on note la persistance des maladies endémiques (paludisme, parasitoses intestinales, tuberculose, lèpre, complications des filarioses lymphatiques : éléphantiasis, hydrocèle ) des maladies épidémiques (méningites, rougeole ). Le tableau suivant montre l évolution des principaux indicateurs sanitaires du district de 2003 à 2004 [15] Tableau 1 : Evolution des principaux indicateurs de santé de 2003 à 2004 dans le district sanitaire de Dano. Année Indicateurs Objectif en 2004 VAT 2 et plus 54 % 60 % 75 % DTC 3 97 % 100 % 100 % VPO 3 95 % 100 % 100 % VAR 86 % 92 % 95 % VAA 84 % 90 % 95 % Taux d abandon 20 % 20 % Moins de 10 % BGC - VAR Taux d abandon 19 % 19 % Moins de 10 % DTC 1 - VAR Contact par habitant 0, 32 0, 34 0,40 et par an Couverture 45 % 61 % 75 % obstétricale Consultation 55 % 58 % 65 % Prénatale (CPN 3) Taux d emploi 4 % 4 % 6 % contraceptif Source : rapports d activités de formations sanitaires du district sanitaire de Dano VII.2 Type d étude Nous avons réalisé une étude qualitative et quantitative transversale à visée descriptive portant sur l évaluation des activités de mobilisation sociale mis en œuvre lors des Journées Nationales de Vaccination 2005 dans le district sanitaire de Dano. VII.3 Population de l étude Elle est constituée de : - mères d enfants de 0 à 59 mois habitants les villages et secteurs du district sanitaire lors du déroulement des trois passages de la 11ème édition des JNV pères d enfants de 0 à 59 mois habitants les villages et secteurs du district sanitaire lors du déroulement des trois passages de la 11ème édition des JNV relais chargés de la mobilisation sociale lors des 3 passages des JNV 2005 dans le district sanitaire. VII. 4 Echantillonnage / Echantillon Il s agissait d un échantillon non probabiliste constitué de : mères d enfants de 0 à 59 ans soit 250 mères lors de chacun des trois passages - 14 mères d enfants de 0 à 59 mois soit 7 mères par focus group - 14 pères d enfants de 0 à 59 mois soit 7 pères par focus group - échantillon exhaustif de 187 relais mobilisateurs (soit un par village ou secteur) chargés de la mise en œuvre des activités de mobilisation sociale 13 14

8 Le choix des villages et secteurs où résidaient les parents d enfants de 0 à 59 mois et les relais mobilisateurs s est fait de façon raisonnée de manière à inclure des zones d accès difficile (hameaux de culture, villages enclavés ou éloignés, populations réticentes à la vaccination ), des zones semi - urbaines et rurales. Les zones semi urbaines sont constituées de Dano (ville siége du district) et de Dissin (deuxième grand centre). Ces deux localités bénéficient d un minimum d infrastructures et de services. Les zones d accès difficiles sont des villages ou des hameaux de culture enclavés par manque de voies d accès ou éloignées (plus de 10 Km) du centre de santé. Les 750 mères ont été choisies de la manière suivante : - Au cours de chacun des trois passages 25 villages et secteurs ont été les sites de l enquête (10 en milieu semi - urbain, 10 en milieu rural et 5 dans les zones d accès difficile). Dans chaque village les 10 premières mères d enfants de 0 à 59 mois rencontrées qui ont accepté de rentrer dans l étude ont été enquêtées. Des villages différents ont été choisis pour chaque passage. Quatre focus group ont été réalisés : - 2 focus group avec 7 mères d enfants de 0 à 59 mois pour chaque groupe - 2 focus group avec 7 pères d enfants de 0 à 59 mois pour chaque groupe Les participants ont été choisis selon les critères suivants : * accepter de participer à un débat contradictoire sur la vaccination * être père, mère ou nourrice d un enfant de 0 à 59 mois * être habitant du village * chaque groupe de discussion comprenait 7 personnes. Les 2 villages où ont eu lieu les focus group ont été choisis de façon aléatoire parmi les 75 villages du district sanitaire où les mères d enfants avaient été enquêtées. Dans chacune des deux localités choisies, un groupe de 7 mères et un groupe de 7 pères ont été organisés en groupe de discussion focalisée. VII. 5 Instruments et techniques de collecte 1 Les instruments - un guide d interview individuelle semi - structurée pour les mères d enfants de 0 à 59 mois - un guide d interview individuelle semi structurée pour les relais chargés de la mobilisation sociale - un guide de discussion de groupe focalisé 2 Les techniques de recueil de données L interview individuelle semi structurée a été utilisée pour la collecte des données auprès des mères d enfants de 0 à 59 mois et les relais chargés de la mobilisation sociale. Le focus group a été utilisé pour la collecte des données chez les pères et mères des enfants de 0 à 59 mois. 3 Le déroulement de l enquête La collecte des données auprès des mères et des relais communautaires a été réalisée dans leurs villages par 5 enquêteurs à l aide des deux guides d interview semi structurée deux jours après chacun des trois passages des JNV L animation des focus group a été réalisée par un enquêteur à l aide du guide de discussion de groupe focalisé dans trois villages deux jours après le troisième passage des JNV Recrutement et formation des enquêteurs Les cinq enquêteurs pour l administration des guides d interview semi structurée ont été choisis selon les critères suivants : - avoir au minimum le niveau BEPC - ne pas être impliqué dans la mise en œuvre des activités des JNV - comprendre la langue locale - avoir déjà été enquêteur - ne pas être agent de santé L enquêteur pour l administration du guide du focus group avait été choisi selon les critères suivants : - avoir au minimum le niveau BEPC - être formé à la technique de recueil des données par focus group - ne pas être impliqué dans la mise en œuvre des activités des JNV - comprendre la langue locale - avoir déjà été enquêteur - ne pas être agent de santé Les enquêteurs choisis ont été formés en un jour sur les guides de collecte de données par le chercheur. Prés - test des instruments de collecte Les différents guides ont été prés testés dans le village loffing (à 11 Km de Dano) dès le lendemain de la formation des enquêteurs. Supervision : La supervision des enquêteurs lors de la collecte des données a été assurée par deux superviseurs : le chercheur et un autre membre de l équipe cadre du district. VII.6 Saisie et analyse des données. Le dépouillement des données s est fait manuellement et par ordinateur. Les données quantitatives ont été analysées grâce au logiciel EPI INFO version VII.7 Considérations éthiques : Notre étude pouvait porter atteinte à la vie privée des personnes interrogées. Tous les enfants identifiés comme non vaccinés lors des passages des vaccinateurs ont été vaccinés systématiquement. VIII ) ANALYSE DES FACTEURS Plusieurs facteurs sont liés à l insuffisance de mobilisation et de participation des populations aux activités de vaccination: a) facteurs liés aux populations : - la vaccination ne constitue pas toujours une priorité des populations - l objectif d éradication de la poliomyélite n est pas compris par la population - les activités des parents entraînent les enfants hors des concessions au moment du passage des vaccinateurs - certains facteurs socioculturels (influence des tradipraticiens, éloignement des sites de vaccination ) entravent l utilisation des services de vaccination par les bénéficiaires - la persistance des rumeurs sur les «méfaits de la vaccination», effets secondaires de la vaccination - la négligence des messages donnés par les relais communautaires - b) facteurs liés aux services de santé - le début tardif des activités de sensibilisation (parfois moins de 24 H avant le début de la vaccination) à cause de l arrivée tardive des ressources financières - l insuffisance de moyens de communication de masse (mégaphone) - l insuffisance de motivation des mobilisateurs (gadgets, ressources financières ) c) facteurs liés aux relais chargés de la mobilisation sociale - l insuffisance de compétence en technique de communication des acteurs de la mobilisation sociale - le bas niveau d instruction des communicateurs (illettrés en général et rarement niveau primaire) - la déformation du message lors de la traduction en langue traditionnelle - les efforts insuffisants pour toucher toutes les populations (omission des quartiers d accès difficile, éloignés ou ayant peu d habitants ) 15 16

9 IX) VARIABLES ETUDIEES OBJECTIFS VARIABLES INDICATEURS 1) Décrire la mise en œuvre des activités - activités de formation - % de relais formés de mobilisation sociale en faveur des bénéficiaires lors des JNV activités de sensibilisation - niveau de connaissances des agents chargés de la sensibilisation dans le district sanitaire - activités supervision - % de concessions touchées - % de parents touchés - % de relais ayant reçus une supervision 2) Analyser les résultats des activités de communication lors des JNV 2005 dans le district sanitaire - information des parents - vaccination des enfants de 0 à 59 mois - % de parents informés - niveau de connaissances des parents informés - % d enfants de 0 à 59 mois vaccinés X) PLAN D ANALYSE Les données ont été analysées selon le plan suivant : 1) Décrire la mise en œuvre des activités - de nbre des relais formés mobilisation sociale en faveur des bénéficiaires - nbre de relais supervisés lors des - nbre de concessions visitées JNV 2005 dans le district sanitaire - contenu des messages livrés 3) Identifier les obstacles à la communication en matière de vaccination dans le district. 4) Proposer des stratégies correctrices - Acteurs en vue de renforcer les systèmes de communication en matière de - messages vaccination dans le district. - canaux - Obstacles socioculturels - attitudes et pratiques des parents - Connaissance et - attitudes et pratiques des agents chargés de la motivation des agents chargés de la sensibilisation sensibilisation - niveau de connaissance des relais - niveau de motivation des relais - planification des activités - profil des relais - contenu des messages - moyens de diffusion 2) Analyser les résultats des activités de communication lors des JNV 2005 dans le district sanitaire - nbre de parents informés - nbre d enfants vaccinés - connaissances des parents - appréciation des parents 17 3) Identifier les obstacles à la communication en matière de vaccination dans le district. 4) Proposer des stratégies correctrices en vue de renforcer les systèmes de communication en matière de vaccination dans le district. - obstacles socioculturels - capacités et motivations des mobilisateurs - organisationnel et matériels - planification - contenu des messages - canaux de communication 18

10 XI) RESULTATS XI.1 DESCRIPTION DE LA MISE EN OUEVRE DES ACTIVITES DE MOBILISATION SOCIALE Le Burkina Faso a organisé au cours du premier semestre 2005 la 11ème édition des journées nationales de Vaccination contre la poliomyélite. Le district sanitaire de Dano à l instar des autres districts du pays a mis en œuvre les différentes activités de cette campagne de masse. Sur recommandation du Ministère de la santé nous avons élaboré un micro plan pour la réussite de cette activité. Cette microplanification prenait en compte plusieurs aspects dont la mobilisation sociale : - choix des mobilisateurs - formation des formateurs et des mobilisateurs en cascade - mise en œuvre des activités de mobilisation sociale - supervision Dans tous les 187 villages du district une personne chargée de la mobilisation sociale a été choisie de concert avec les populations. Les personnes choisies devaient remplir certaines conditions : - être lettré, - bien connaître la zone, - comprendre les croyances et convictions religieuses de la localité, - avoir l estime et la confiance des populations. A l aide d un module national de formation les infirmiers chef de poste ont formé les mobilisateurs de leurs aires sanitaires. Les mobilisateurs avaient pour rôles de : - passer dans toutes les concessions de la localité - expliquer aux parents ce que c est que la poliomyélite et les objectifs des JNV - donner les dates de passage des JNV et particulièrement de la date de passage des équipes de vaccination dans le village - la stratégie de prote à porte - les tranches d âge des enfants concernés pour la campagne - identifier dans chaque ménage les enfants à vacciner - informer les parents de la nécessité à poursuivre la vaccination des enfants selon le calendrier vaccinal - informer les parents de la nécessité de signaler aux vaccinateurs et aux services de santé tout cas de paralysie flasque aigue chez les enfants de 0 à 15 ans - prévenir et rassurer les parents sur les éventuelles réactions après la vaccination - identifier les cas de refus, les rumeurs et les populations difficiles à convaincre et en informer son superviseur. Comme motivations, les mobilisateurs ont bénéficié de : frs CFA de frais de restauration le jour de la formation - gadgets publicitaires sur les JNV frs CFA par jour pendant quatre jours Les mobilisateurs ont été supervisés par les Infirmiers chef de poste. Les supervisions ont permis de faire les constats suivants : Points Positifs - la volonté des mobilisateurs à exécuter leur rôle - leur passage effectif dans les concessions Points à améliorer - la simplification du contenu des messages donnés par les mobilisation: «restez à la maison tel jour, on viendra vacciner vos enfants» - très souvent la concession compte plusieurs ménages, mais le mobilisateur s adresse à un ou deux et les demande d informer les autres - les parents absents ne sont pas ré contactés XI.2 RESULTATS DE L ENQUETE AUPRES DES AGENTS CHARGES DE LA MOBILISATION SOCIALE XI.2.1 PROFIL DES MOBILISATEURS L âge Toutes les 187 personnes chargées de la mobilisation sociale ont été enquêtées. Ils étaient répartis selon les tranches d âges suivants : Tranche d âge Effectifs Pourcentage ans % ans % ans % Plus de 50 ans % Les âges extrêmes étaient de 22 ans et 61 ans. Le sexe Seules 2 personnes sur les 187 étaient de sexe féminin La profession 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 92% 5% 2% 1% cultivateur sect. Inform aides soig F au foyer Les cultivateurs représentaient la majorité des mobilisateurs avec une proportion de 92 %. Les autres activités professionnelles des personnes chargées de la mobilisation représentaient : - 4, 79 % : le secteur informel (tailleur, mécanicien, commerçant, orpailleur ) - 2, 14 % : aides soignant (gérant de dépôt de médicament, manœuvre au CSPS) - 1, 07 % : femmes au foyer 19 20

11 Situation matrimoniale XI.2.2 CAPACITES DES MOBILISATEURS Le niveau d instruction de base En majorité les mobilisateurs avaient le niveau primaire (79 %). Seuls 5 personnes avaient le niveau secondaire (3 %). Les non alphabétisés étaient 25 (13 %) et ceux alphabétisés en langue locale 10 (5%). 90% 80% 79% célibataires; 3% 70% 60% mariés; 97% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 13% 3% 5% secondaire primaire lang nationale non alphabètisés Les mariés représentaient 97 % contre 3 % de célibataires. La formation sur la mobilisation sociale des JNV La totalité des mobilisateurs avaient reçu une formation sur la mobilisation sociale des JNV. Ceux qui avaient une expérience de plus de 5 ans en matière de mobilisation sociale des JNV étaient les plus nombreux (75%)

12 XI.2.3 CONTENU DES MESSAGES DES MOBILISATEURS DANS LES CONCESSIONS. 120% 100% 100% 100% 100% 96% 80% 74% XI.2.4 LES DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES MOBILISATEURS Les mobilisateurs déclarent rencontrer beaucoup de difficultés liées à la mobilisation sociale lors des JNV. Ce sont par ordre d importance : - le manque de moyens de déplacement car les concessions sont très dispersées avec en moyenne un rayon de 5 Km dans le village - la modicité de leur motivation. - le peu de crédit et de respect que leur accordent les populations - l absence des parents lors de leur passage, ce qui les obligerait à repasser plusieurs fois - l absence de moyens de communication de masse comme le mégaphone qui faciliterait leur travail - le fait que les pères des enfants ne se sentent pas concernés par la vaccination des enfants - les femmes qui n informent pas les autres quand elles ont l information sur la vaccination - les parents qui ne posent aucune question comme s ils avaient tout compris 60% 40% 20% 42% 39% De manière générale les agents mobilisateurs estiment qu ils étaient bien reçus dans les familles. Cependant 10 % de relais jugent agressives certaines attitudes des parents même si le phénomène est rare. Sur l attitude de certains pères d enfants, les agents chargés de la mobilisation sociale déclarent entendre souvent des propos malveillants : «Des fois on peut arriver dans une concession et le propriétaire de la cours nous dit de ne pas les fatiguer avec notre vaccination là qui n a pas d importance. Si non, quel vaccin on met dans la bouche de l enfant et pourquoi pas sur le bras» «Il y a aussi d autres qui disent que les blancs veulent diminuer les noirs en les empêchant d avoir des enfants» «On rencontre aussi des cas où certains démobilisateurs disent que les agents de santé veulent que leurs enfants ne font plus des enfants ainsi que leurs femmes. Voilà pourquoi on vaccine sans les hommes». 0% 0% 0% présent/salut objet visite info stratét malad conc tranche âge calend vacc surv PFA réct vacc rech réticence Tous les mobilisateurs enquêtés ont déclaré qu à l arrivée dans les concessions, ils se présentent et adressent les salutations d usage. Puis ils donnent l objet de leur visite qui porte sur la vaccination des enfants et la date de passage des équipes de vaccination. Ils informent les parents de la stratégie adoptée qui est le porte à porte. 96 % des mobilisateurs disent aux parents la maladie contre la quelle les enfants seront vaccinés et 74 % précisent la tranche d âge des enfants concernés. La recherche de cas de PFA et la nécessité pour les parents de signaler les cas de PFA ne sont retrouvées que chez 39 % des mobilisateurs. 42 % des mobilisateurs informent les parents sur le calendrier vaccinal et les avantages de la vaccination. Aucun mobilisateur n a dit qu il informait les parents sur l éventualité de réactions liées à la vaccination et la conduite à tenir. Les cas de refus ou de réticence ne sont pas rapportés par les mobilisateurs

13 XI.3 RESULTATS DE L ENQUETE AUPRES DES MERES D ENANTS DE 0 A 59 MOIS Au total 750 mères d enfants de 0 à 59 mois ont été enquêtées. Ces femmes enquêtées étaient mères ou nourrisses de 1320 enfants de 0 à 59 mois. La moyenne d enfants par mère était de 1,76 avec les extrêmes variant entre 1 et 3 enfants. Information sur les JNV 80% 70% 68% 60% 50% non informées; 10 40% 30% 20% 20% 12% 10% informées; 740 0% poliomyèlite autres maladies ne sais pas La majorité des mères interrogées (512 / 750 soit 68 %) connaissaient la maladie contre la quelle leurs enfants ont été vaccinés. Celles qui ont déclaré ne rien savoir représentaient 20 % et les mères qui ont cité autres maladies que la poliomyélite étaient au nombre de 92 sur les 750 mères enquêtées (soit 12 %). Sources d information des mères Dix mères sur les 750 déclarent n avoir reçu aucune information sur les JNV. De ces dix mères, sept vivaient en zone rurale et trois dans les hameaux de culture (zone d accès difficile). Connaissance sur la maladie concernée voisines; 2% radio / télé; 1% mobilisateurs; 97% 25 26

14 Sur les 740 mères qui ont reçu l information sur les JNV, 717 mères (soit 97 %) ont cité les personnes chargées de la mobilisation sociale des parents comme étant leurs sources d information lors de ces JNV. 18 mères ont été informées par les voisins (2 %) et 5 par la radio (1 %). Appréciation des mères sur la qualité de l information Les informations données par les mobilisateurs aux parents sur les JNV ont été jugées insuffisantes par la majorité des mères interrogées (62 %). Couverture vaccinale des enfants lors du passage des vaccinateurs XI.4 RESULTATS ISSUS DES FOCUS GROUP Au total 28 personnes dont 14 mères et 14 pères d enfants de 0 à 59 mois ont participé aux quatre focus groups organisés. XI.4.1 PROFIL DES PARTICIPANTS L âge Tranches d âge Pères Mères ans ans ans ans et plus 4 4 TOTAL non vaccinés; 1,6 Les âges extrêmes des mères étaient de 18 ans et 47 ans et ceux des pères étaient de 20 et 55 ans. Le premier groupe des mères était composé de femmes de 18 à 30 ans et le deuxième groupe des mères de 31 à 47 ans. Chez les hommes nous avions un groupe de pères âgés de 20 à 30 ans et un autre groupe âgés de 31 à 55 ans. La profession : Les 14 pères étaient tous cultivateurs et toutes les mères étaient des femmes au foyer. vaccinés; 98,4 Au total 21 enfants dont 19 de 0 à 11 mois n ont pas été vaccinés parmi les enfants enquêtés lors des passages des vaccinateurs. Raisons de non vaccination des enfants évoquées par les mères Raisons Effectif Pourcentage Vaccinateurs n ont 11 52, 38 % pas demandé à voir tous les enfants pratiques culturelles 06 28,57 % Enfants absents de la 05 19, 05 % Concession TOTAL % Dans 52, 38 % des cas de non vaccination des enfants les vaccinateurs n auraient pas demandé à voir tous les enfants. Ils se seraient contentés d administrer le vaccin aux enfants qu ils ont rencontrés. Dans 28, 57 % les mères n ont pas présenté les enfants aux vaccinateurs parce que les coutumes interdisent de faire sortir les enfants de moins de deux mois de la case. XI.4.2 CONNAISSANCES DES PARENTS SUR LA VACCINATION Sur les maladies infantiles et celles pouvant être prévenues Les maladies infectieuses et les diarrhées sont citées par les parents comme étant les plus fréquentes. «Nos enfants souffrent beaucoup de fièvre et de diarrhées» «La méningite constitue notre grande peur car elle tue les enfants» «Vous savez vous-même que les maladies de la toux touchent beaucoup d enfants» A propos des maladies qu on peut prévenir, les parents déclarent : «C est difficile à dire, nous ne pouvons pas savoir» «Quand un enfant est bien nourri il tombe rarement malade. Donc c est la bonne nutrition qui permet d éviter les maladies» «Si on s occupe bien des enfants on peut éviter beaucoup de maladies» «Pour prévenir les maladies, il faut être propre, bien laver les enfants, leur habit. Il faut aussi que la maison soit propre» «D après que la vaccination des enfants peut les prévenir contre beaucoup de maladies comme la poliomyélite et la rougeole» «Même les toux graves peuvent être évitées par la vaccination» Sur la vaccination et ses avantages De façon générale les mères ont une bonne connaissance sur la vaccination. «La vaccination est un médicament qui protège les enfants contre les maladies graves» «La vaccination est une bonne chose pour nos enfants» «Avant dans les villages beaucoup d enfants mouraient à cause de la rougeole. Mais maintenant on ne voit plus cette maladie et c est grâce à la vaccination» «C est grâce à la vaccination que beaucoup de maladies ont diminué comme la rougeole, les fièvres, les toux graves et la maladie qui tue les pieds des enfants» 27 28

15 Cependant les mères se plaignent des certains effets secondaires de la vaccination et surtout de la gestion des cas par les agents de santé. «Certaines femmes ne veulent pas vacciner leurs enfants parce qu après la vaccination l enfant tombe malade et il faut dépenser pour le soigner» «Tu amènes ton enfant bien portant faire une vaccination et puis la nuit tu ne dors pas parce qu il pleure ou bien il a le corps chaud et ton mari dit que c est toi qui est allé chercher des problèmes. Donc tu ne veux plus vacciner ton enfant pour éviter les problèmes» «Un jour j ai vacciné mon enfant le matin et le soir son corps était chaud et il vomissait. Je l ai amené au dispensaire et l infirmier a dit que ce n est pas à cause de la vaccination donc de payer les médicaments. C est pas normal» Contrairement aux mères les pères des enfants connaissent moins bien la vaccination et ses avantages. «Chaque mois les infirmiers viennent vacciner les enfants mais il y a toujours des maladies et certains enfants meurent» «La vaccination des enfants ça regarde sa mère. Est-ce qu un homme peut s occuper de ça?» «Nous ne savons pas. Quand les infirmiers viennent c est les femmes et les enfants qui les intéressent, pas les hommes» XI.4.3 PERCEPTION DES PARENTS SUR LES INSUFFISANCES DES SERVICES DE VACCINATIONS Les parents avaient des appréciations différentes sur les services de vaccinations. «C est bien ce qu ils font car ils nous aident» «C est bien ce qu ils font mais parfois ils nous font traîné pendant longtemps avant de venir» «Parfois on ne les comprend pas. Tu peux sortir avec ton enfant ils vont te dire qu on ne le vaccine pas et après quand ils te voient au dispensaire ils grondent que tu n as pas fait toutes les vaccinations de ton enfant» «Quand ils vaccinent ton enfant et puis il tombe malade, ils refusent de le soigner gratuitement alors que c est à cause de la vaccination qu il est tombé malade» «Il y a trop de vaccination des enfants. Tous les mois ils viennent pour vacciner les enfants. Est-ce que cela ne vas pas provoquer d autres problèmes» «On dit que la vaccination protège les enfants contre les maladies, mais mon enfant est tout le temps malade alors que j ai fait tous ses vaccins» Sur la poliomyélite Les focus group ont montré une meilleure connaissance des parents sur la poliomyélite : «C est la maladie qui tue les pieds des enfants» «C est ça puisque depuis qu on vaccine nos enfants, on ne voit plus cette maladie» «Nous ne savons pas comment on attrape cette maladie mais je sais que ça tue les pieds de l enfant qui ne peut plus marcher. Cette maladie peut même tuer l enfant quand c est grave. Je ne sais pas s il y a d autres signes» Appréciation sur la qualité de l information donnée par les agents mobilisateurs Au cours des discussions de façon générale les mères comme les pères ne sont pas satisfaits du contenu des messages livrés par les personnes chargées de la sensibilisation des parents lors des JNV. «Je crois que les mobilisateurs ne nous donnent pas toutes les informations. Puisque l infirmier m avait dit que mon enfant a fini sa vaccination alors j ai refusé de vacciner mon enfant lors des JNV. C est après que l infirmier est venu me dire que cette vaccination permet de renforcer la santé de mon enfant» «Certaines mères amènent leurs enfants aux champs le jour de la vaccination car elles croyaient que ce sont les enfants de moins de un an qu on allait vacciner comme d habitude» «L infirmier m avait dit que la prochaine vaccination de mon enfant était dans trois mois, quand il aurait 9 mois. Et quand j ai demandé au mobilisateur si je devais sortir avec l enfant, il a dit oui sans m expliquer pourquoi. Alors je ne suis pas sortie». «Ils viennent dire seulement qu il aura vaccination demain et c est tout» Néanmoins les mobilisateurs donnaient plus d informations selon certains parents : «Ils viennent dans nos maisons pour nous dire qu on va venir vacciner nos enfants» «Ils nous disent aussi que c est pour éviter à l enfant d avoir la maladie qui tue les pieds» «Quand ils sont arrivés chez moi, ils ont dit de rester à la maison qu ils vont venir donner des médicaments aux enfants gratuitement» «Oui ils disent que c est seulement les enfants qui n ont pas l âge d aller à l école» Les attitudes des mobilisateurs étaient bien appréciées par les parents qui les trouvaient courtois et respectueux

16 XII.1 Limites de l étude XII) DISCUSSION Notre étude portait sur l évaluation des activités de mobilisation sociale lors des trois passages des JNV 2005 et non sur l ensemble des activités de communication du PEV. En effet la mobilisation sociale au cours des JNV bénéficie de l engagement événementiel et circonstanciel de plusieurs acteurs et de ressources financières et matériels exceptionnelles. Aussi certains résultats ne reflètent pas la réalité sur le terrain lors des activités du PEV de routine. Les données ont été recueillies sur la base de la déclaration des enquêtés sans que nous puissions vérifier la sincérité. Certains biais seront inévitables car la population d étude était constituée par des personnes plus ou moins bénéficiaires des actions des services de santé ce qui pourrait être un facteur limitant les critiques portant sur le travail des agents de santé de leur localité. XII.2 DISCUSSION / COMMENTAIRE Les activités de mobilisation sociale des JNV ont été planifiées par les membres de l ECD et les Infirmiers chefs de poste. Le processus de planification n a pas intégré les autres acteurs : leaders communautaires, responsables administratifs et les agents chargés de la mobilisation. Ceci a eu pour conséquence une insuffisance d implication des leaders communautaires et des responsables administratifs. Le choix des mobilisateurs a été fait avec la participation des populations bénéficiaires. Ce choix concerté pourrait améliorer les relations entre les mobilisateurs et les parents. Cependant le faible niveau d alphabétisation générale des adultes (5 %) nous a contraint dans certains villages à recruter des mobilisateurs ayant un niveau scolaire primaire et des personnes analphabètes ou alphabétisés en langue locale (18% des mobilisateurs). Le faible niveau d instruction a eu pour conséquence : - des difficultés d assimilation des mobilisateurs lors de la formation - des insuffisances dans la restitution du contenu des messages Les femmes étaient largement minoritaires parmi les mobilisateurs. Cette situation s explique par : - le statut de la femme dans la communauté rurale qui la relègue au second plan - la quasi absence de femme adulte lettrée en milieu rural En Afrique la santé de l enfant et surtout sa vaccination est l affaire de sa mère. Les mères sont plus sensibles aux activités de vaccination et pourraient certainement mieux mobiliser leurs «sœurs» mieux que les hommes. Tous les mobilisateurs ont été formés pour mettre en œuvre les activités de mobilisation sociale. Tous les agents chargés de la mobilisation ont été supervisés lors de leurs activités de sensibilisation. Cette supervision a permis de relever les aspects suivants : Points Positifs - la volonté des mobilisateurs à exécuter leur rôle - leur passage effectif dans les concessions Points à améliorer - la simplification du contenu des messages donnés par les mobilisations: «restez à la maison tel jour, on viendra vacciner vos enfants» - très souvent la concession compte plusieurs ménages, mais le mobilisateur s adresse à un ou deux et demande d informer les autres - les parents absents ne sont pas recontactés Le contenu des messages était sommaire chez la majorité des mobilisateurs. En effet 26 % des mobilisateurs ne précisaient pas la tranche d âge des enfants à vacciner, 58 % n informaient pas les parents sur le calendrier vaccinal, 61 % n attiraient pas l attention des parents sur la nécessité de signaler tout cas de PFA et aucun mobilisateur n a informé les mères sur l éventualité de réactions liées à la vaccination et de la nécessité de continuer la vaccination des enfants. Cette insuffisance de la qualité des messages donnés par les agents mobilisateurs a été relevée par 38 % mères interrogées. Les données des focus group sont éloquentes sur ce point : «Je crois que les mobilisateurs ne nous donnent pas toutes les informations. Puisque l infirmier m avait dit que mon enfant a fini sa vaccination alors j ai refusé de vacciner mon enfant lors des JNV. C est après que l infirmier est venu me dire que cette vaccination permet de renforcer la santé de mon enfant» «Certaines mères amènent leurs enfants aux champs le jour de la vaccination car elles croyaient que ce sont les enfants de moins de un an qu on allait vacciner comme d habitude» «L infirmier m avait dit que la prochaine vaccination de mon enfant était dans trois mois, quand il aurait 9 mois. Et quand j ai demandé au mobilisateur si je devais sortir avec l enfant, il a dit oui sans m expliquer pourquoi. Alors je ne suis pas sortie» Les difficultés rencontrées par les mobilisateurs sont nombreuses mais le peu de crédit que leur accordent les populations qui les considèrent comme des «faux agents de santé», l insuffisance de la motivation financière sont les importantes. Les rumeurs sur la vaccination constituent un véritable facteur de non vaccination ou de non poursuite de la vaccination. Ces rumeurs sont surtout véhiculées par les hommes qui malheureusement sont les personnes qui décident si la mère peut ou pas amener l enfant à la vaccination : «Des fois on peut arriver dans une concession et le propriétaire de la cours nous dit de ne pas les fatiguer avec notre vaccination là qui n a pas d importance. Si non, quel vaccin on met dans la bouche de l enfant et pourquoi pas sur le bras» «Il y a aussi d autres qui disent que les blancs veulent diminuer les noirs en les empêchant d avoir des enfants» «On rencontre aussi des cas où certains démobilisateurs disent que les agents de santé veulent que leurs enfants ne font plus des enfants ainsi que leurs femmes. Voilà pourquoi on vaccine sans les hommes». Malgré la stratégie de porte à porte préconisée pour la sensibilisation des parents, 10 mères n auraient reçu aucune information. Plusieurs raisons pourraient expliquer cela : - l absence des mères lors du passage des agents chargés de la sensibilisation - omission de certaines concessions A propos de la connaissance des mères sur la maladie concernée par les JNV, seules 68 % savaient qu il s agissait de la poliomyélite et 32 % n en savaient rien ou citaient autres maladies. Ces résultats sont légèrement supérieurs à ceux trouvés lors de la revue approfondie du PEV en 2003 [5] où seuls 58 % des mères interrogées savaient contre quelle maladie leurs enfants venaient d être vaccinés. En Madagascar, dans les régions sanitaires de Antananarivo et Fianarantsoa l étude a révélé que 97 % des mères connaissaient les maladies contre lesquelles leurs enfants étaient vaccinés [9]. La communication interpersonnelle a été citée par 97 % des mères comme leur source d information. Les médias modernes comme la radio et la télévision ne représentent que 1 % des sources d information. Les principales raisons sont : - le district sanitaire de Dano est une zone rurale à 98 % où il n y a pas de télévision et les postes radio sont rares et les femmes n ont pas accès. - Le faible niveau d alphabétisation des populations fait que les affiches et les banderoles ne peuvent être des sources d information Ces résultats sont identiques à ceux trouvés lors de la revue approfondie de PEV en 2003 et lors de l étude faite à Madagascar en 2001.[5] [9] Après les passages des vaccinateurs, 21 sur 1320 enfants n avaient pas été vaccinés. Trois raisons de non vaccination de ces enfants ont été retrouvées : - les vaccinateurs n ont pas demandé à voir tous les enfants dans 52, 38 % 31 32

17 - les pratiques culturelles pour 28, 57 % - l absence temporaire des enfants lors du passage des vaccinateurs dans 19, 05 % des cas de non vaccination. Pour les pratiques culturelles, il s agissait en fait d une exagération. En effet la coutume exige que les bébés ne sortent pas de la case avant 60 jours après leur naissance mais n interdit pas l administration de vaccins. Alors les vaccinateurs auraient pu rentrer dans les cases pour administrer le vaccin aux enfants. Pour les deux autres raisons les vaccinateurs n ont pas respecté les instructions données. En effet lors de la formation des vaccinateurs nous leurs avons instruits de demander systématiquement à voir tous les enfants de 0 à 59 mois dans les concessions, de noter le nombre d enfants absents afin de repasser pour les vacciner. Sur les moyens de prévention des maladies infantiles les parents ont cité d abord l hygiène et la nutrition. La vaccination vient en troisième position. Les même résultats ont été retrouvés lors de la revue approfondie du PEV [5] où les enquêtés avaient cité par ordre d importance : la nourriture, les vitamines, l hygiène et enfin la vaccination comme les moyens de prévention des maladies. Sur la vaccination et ses avantages les mères avaient des meilleures connaissances que les hommes. Ces résultats sont identiques à ceux trouvés par l étude à Madagascar [9]. La revue approfondie du PEV a montré plutôt le contraire où les hommes avaient présenté des meilleures connaissances par rapport aux mères [5]. Dans notre étude, les parents interrogés lors des focus group avaient des bonnes connaissances sur la poliomyélite. - «C est la maladie qui tue les pieds des enfants» - «C est ça puisque depuis qu on vaccine nos enfants, on ne voit plus cette maladie» - «Nous ne savons pas comment on attrape cette maladie mais d après que ça tue les pieds de l enfant qui ne peut plus marcher. Je ne sais pas s il y a d autres signes» «Je sais que ça tue les pieds de l enfant qui ne peut plus marcher. Cette maladie peut même tuer l enfant quand c est grave. Je ne sais pas s il y a d autres signes» Les rumeurs sur les effets secondaires, l apparition des réactions adverses de la vaccination et surtout la gestion de ces réactions par les agents de santé ont été citées par les parents lors de la revue approfondie du PEV [5] comme étant des obstacles à la vaccination. On y retrouve les propos suivants : «J ai peur car la vaccination fait souffrir les enfants, il semble que quand l enfant est constamment vacciné il devient faible». «Pour certaines personnes qui ne font pas vacciner leurs enfants, il y a des coutumes. Parce que chez nous ici les coutumes ont une grande importance et pour nous il faut les respecter si tu veux ta vie» «Il y a des femmes qui ne sortent plus parce que si elles vont une fois et qu on leur dit que leurs enfants ne sont pas concernés, elles pensent que c est de la ségrégation» «Tu peux faire vacciner ton enfant et puis il va tomber malade à cause du vaccin et c est toi qui dois payer les médicaments» De l appréciation des parents sur les services de vaccination, les préoccupations sont nombreuses : a) le temps d attente trop long : «C est bien ce qu ils font mais parfois ils nous font traîné pendant longtemps avant de venir» b) insuffisance d informations sur le calendrier vaccinal, la date de la prochaine vaccination : «Parfois on ne les comprend pas. Tu peux sortir avec ton enfant ils vont te dire qu on ne le vaccine pas et après quand ils te voient au dispensaire ils grondent que tu n as pas fait toutes les vaccinations de ton enfant» «Il y a trop de vaccination des enfants. Tous les mois ils viennent pour vacciner les enfants. Est-ce que cela ne vas pas provoquer d autres problèmes» c) la peur des effets secondaires des vaccins, l insuffisance d informations sur les réactions secondaires de la vaccination et le mode de gestion de ces réactions indésirables : «Quand ils vaccinent ton enfant et puis il tombe malade, ils refusent de le soigner gratuitement alors que c est à cause de la vaccination qu il est tombé malade» «Certaines femmes ne veulent pas vacciner leurs enfants parce qu après la vaccination l enfant tombe malade et il faut dépenser pour le soigner» «Tu amènes ton enfant bien portant faire une vaccination et puis la nuit tu ne dors pas parce qu il pleur ou bien a le corps chaud et ton mari dit que c est toi qui est allé chercher des problèmes. Donc tu ne veux plus vacciner ton enfant pour éviter les problèmes» «Un jour j ai vacciné mon enfant le matin et le soir son corps était chaud et il vomissait. Je l ai amené au dispensaire et l infirmier a dit que ce n est pas à cause de la vaccination donc de payer les médicaments. C est pas normal» 33 34

18 XIII) CONCLUSION L éradication de la poliomyélite est un objectif mondial. La mobilisation sociale est actuellement reconnue comme un déterminant important dans l atteinte des objectifs sanitaires en général et ceux de la prévention de la maladie en particulier. Le but de notre étude était d évaluer la mise en œuvre et les résultats des activités de mobilisation sociale lors des Journées Nationales de Vaccination 2005 dans le district sanitaire de Dano. Les hypothèses suivantes ont été émises pour expliquer l insuffisance des résultats obtenus lors des JNV en matière de mobilisation sociale dans le district sanitaire. Ce sont : - La mise en œuvre des activités de mobilisation sociale par les différents acteurs est insuffisante - Le contenu des messages n a pas suffisamment pris en compte la dimension socioculturelle et linguistique des populations - Les canaux utilisés pour la diffusion des messages ne sont pas adaptés Les résultats obtenus ont montré 1) des insuffisances dans la planification et la mise en œuvre des activités de mobilisation sociale 2) des insuffisances de compétence et l inadaptation du contenu des messages 3) des insuffisances de moyens de communication de masse 4) des insuffisances de motivations des agents chargés de la mobilisation sociale et de leur considération auprès des populations 5) l adaptation des canaux de diffusion utilisés L atteinte de l objectif d éradication de la poliomyélite dans le district sanitaire de Dano, ainsi que l atteinte des autres objectifs vaccinaux nécessitent la mise en œuvre des recommandations retenues. XIV) RECOMMANDATIONS 1. A LA DIRECTION DE LA PREVENTION PAR LES VACCINATION (DPV) DU MINISTERE DE LA SANTE - Elaborer et diffuser des plans stratégiques nationaux de communication / mobilisation sociale - Elaborer des modules de formation des acteurs de la communication / mobilisation sociale - Allouer les ressources nécessaires aux districts sanitaires pour la mise en œuvre des activités de communication / mobilisation sociale 2. A L EQUIPE CADRE DU DISTRICT - Elaborer un plan intégré de communication - Impliquer les autorités administratives et politiques, les leaders communautaires et les relais communautaires dans la planification et l élaboration des messages - Traduire les messages dans les langues locales pour faciliter leur diffusion - doter les relais communautaires de la mobilisation sociale en mégaphones pour la diffusion des messages - Améliorer la motivation financière des relais communautaires de la mobilisation sociale 3. AUX AGENTS VACCINATEURS - Informer individuellement chaque mère d enfant lors des contacts vaccinaux sur l intérêt de la vaccination, le calendrier vaccinal et les manifestations adverses de la vaccination - Assurer la surveillance et la prise en charge gratuite des cas de réactions secondaires de la vaccination 4. AUX RELAIS COMMUNAUTAIRES - Restituer fidèlement le contenu des messages aux populations - Respecter les consignes de mise en œuvre des activités de mobilisation sociale 35 36

19 PLAN DE REALISATION DES RECOMMANDATIONS ACTIVITES INDICATEURS RESPON PERIODE SOURCE FINACEMENT SABLE 1) Elaborer et diffuser des plans stratégiques nationaux de Plan disponible DPV 2006 Budget Etat communication / mobilisation sociale 2) Elaborer des modules de formation des acteurs de la communication / mobilisation sociale Modules élaborés et ventilés DPV 2006 Budget Etat 3) Allouer les ressources nécessaires aux districts sanitaires pour la mise en œuvre des activités de communication/ mobilisation sociale Taux de financement des plans de mobilisation sociale des districts DPV 2006 à 2010 Budget Etat 4) Elaborer un plan intégré de communication Plan disponible ECD 2006 Budget Etat 5) Impliquer les autorités administratives et politiques, les leaders communautaires et les relais communautaires dans la planification Taux de participation des différents acteurs ECD 2006 à Fonds communautaires et l élaboration des messages ) Traduire les messages dans les langues locales Documents disponibles Traducteurs 2006 Fonds communautaires pour faciliter leur diffusion 7) Doter les relais communautaires de la mobilisation sociale Taux de disponibilité ECD 2006 à en mégaphones pour la diffusion des messages des mégaphones à 2010 Budget Etat 8) Améliorer la motivation financière des relais communautaires de la mobilisation sociale Taux d augmentation des primes ECD 2006 à 2010 Fonds communautaires 9) Informer individuellement chaque mère d enfant lors des contacts vaccinaux sur l intérêt de la vaccination, le calendrier vaccinal et les manifestations adverses de la vaccination 10) Assurer la surveillance et la prise en charge gratuite des cas de réactions secondaires de la vaccination 11) Restituer fidèlement le contenu des messages aux populations 12) Respecter les consignes de mise en œuvre des activités de mobilisation sociale Niveau de connaissance des mères sur la vaccination Tout agent de santé du 2006 à district 2010 Nombre des cas de Tout agent de santé du 2006 à MAPI notifiés et pris en charge / prévus district 2010 % de relais dont le 2006 à contenu des relais 2010 messages est conforme % de relais qui respectent les consignes relais 2006 à 2010 Intégrer à la vaccination Fonds communautaires Intégrer à la vaccination Intégrer à la vaccination 37 BIBLIOGRAPHIE 1) M. GENTILINI, E. CAUMES, M. DANIS, J. MOUCHET. Médecine tropicale. 5 éd, flammarion, 1993, 928 p 2) E. KIFOULY, Problématique de la communication pour le développement 3) E. KIFOULY, Planification de la communication pour le développement 4) D. EKRA, Méthodologie de la recherche 5) Burkina Faso, Direction de la prévention par les Vaccinations, Revue Approfondie du PEV 2003, rapport final, 2003, 114 p 6) Revue du Programme Elargi de Vaccination, juin 1998, 36 p 7) Plan stratégique de communication sociale / mobilisation social pour le PEV au Burkina Faso , version 1, février 2001, 20 p 8) BASICS II, USAID, Renforcer les programmes de vaccination : La composante communication, juin 2004, 57 p 9) BASICS II, USAID, Démontrer l impact de la communication : étude de cas «Madagascar», 2003, 12 p 10) OMS, UNICEF, USAID, Communication pour l éradication de la poliomyélite et la vaccination systématique, juillet 2000, 68 p 11) Dictionnaire «le petit Larousse» ) Résolution AFR/RC 45/ R5 de la 45 session du comité régional de l OMS pour l Afrique. Septembre 95 13) Monographie de la province du Ioba, Juin 2001, 42 p 14) Rapport de l évaluation rapide des activités de mobilisation sociale lors des JNV 2004 dans le district sanitaire de Dano, décembre 2004, 6 p 15) Plan d action 2005 du district sanitaire de Dano, décembre 2004, 42 p 38

20 ANNEXE 1 - Fiche d entretien individuel avec les mères d enfants de 0 à 59 mois Passage n Fiche d enquête n. CSPS de.. Village / secteur. Date d enquête Identité de l enquêteur.. ANNEXE 2 : FICHE D ENTRETIEN INDIVIDUEL AVEC LES AGENTS CHARGES DE LA MOBILISATION SOCIALE Passage n Fiche d enquête n. CSPS de.. Village / secteur. Date d enquête Identité de l enquêteur.. a. Vaccination des enfants I) IDENTIFICATION 1) nombre d enfants de 0 à 59 mois dans le ménage.. 2) nombre d enfants de 0 à 59 mois non vaccinés après le passage. 3) Raisons de non vaccination. 1) âge sexe.. 2) profession.. 3) situation matrimoniale.. b) Informations sur les JNV données aux mères par les agents mobilisateur II) CAPACITE DE L AGENT 1) avez-vous été informée sur la date du passage 2) si oui, par quels canaux :.. 3) contre quelle maladie vos enfants ont été vaccinés.. 4) quelles sont les informations que les agents mobilisateurs vous ont données. - tranche d âge cible des JVN. - date de passage dans le village/secteur. - maladie concernée par la vaccination.. - date du prochain passage 5) comment appréciez-vous le comportement des agents mobilisateurs.. 1) niveau d instruction : primaire. Alphabétisé aucun.. 2) depuis combien d année vous êtes mobilisateur. 3) avez-vous été formé.. si oui, quand. III) PRATIQUES LORS DES JNV Décrivez moi ce que vous faites quand vous arrivez dans une concession pour la sensibilisation lors des JNV - salutation - présentation - information sur la poliomyélite - date de passage de l équipe de vaccination - stratégie porte à porte - recherche des cas de PFA - date du prochain passage - information générale sur le PEV - intérêt aux préoccupations des populations IV) DIFFICULTES RENCONTREES Quelles sont les difficultés que vous rencontrez lors de la mise en œuvre des activités de sensibilisation et de mobilisation sociale lors des JNV