Intervention au nom du Conseil Pastoral diocésain Mme Nadine Lasserre C est avec une reconnaissance infinie et une grande émotion, qu au nom du Conseil Diocésain de Pastorale, c est-à-dire, au nom de tous les chrétiens du diocèse que ce conseil représente, que je viens vous saluer une dernière fois dans votre cathédrale. Vous saluer en vous présentant le Peuple de Dieu que le Seigneur vous a confié pendant dix ans, ce peuple de Dieu que vous connaissez bien et qui est là, sous vos yeux, ce peuple de Dieu dont vous venez une fois encore d entendre la voix forte et unie, ce peuple de Dieu heureux de vous accompagner dans le nouveau passage que vous êtes en train de vivre avec courage et sérénité. Mais comment vous saluer sans vous remercier d abord pour ces dix années pleines d amitié, d échanges et de contacts, de réflexion et de projets. Merci pour la joie que vous avez su nous communiquer, la joie de témoigner de l Evangile du Christ en le vivant de jour en jour, personnellement et en Eglise, au service du monde d aujourd hui, tel qu il est, avec les grandes interrogations dont il est porteur et dont les rencontres du conseil diocésain de pastorale se sont fait si souvent l écho. Merci pour votre présence chaleureuse et pour l attention que vous avez portée à tous et à chacun, en toute simplicité. Merci pour tous ces moments de grâce partagés, pour vos paroles nous invitant sans cesse «à avoir un regard pénétrant et le cœur large, à être un messager de paix, un héraut de Celui qui la porte», ce dont vous avez si bien témoigné. Soyez assuré de notre fidélité. Merci enfin pour l espérance que vous avez toujours cherché à ranimer en nous, à nous transmettre et à nous faire partager avec les autres, tous les autres, en priorité avec les plus petits, les plus perdus, les plus exclus. Intervention pour faire le lien avec Diaconia Antoine Aumônier, délégué du Secours catholique C est bien pour cette raison que vous avez tenu à ce que les blessés de la vie, les étrangers, les réfugiés et les malades, tous ceux qui souffrent et qui «galèrent», soient près de vous, aux premières places de notre assemblée, tous «invités au festin»! Ils sont là devant vous, pour certains revenus fraichement du Voyage Vers l Espérance réalisé à Lourdes la semaine dernière avec leur livre de vie porté dans la procession, ils ont répondu à votre invitation parce qu ils ont reconnu en vous un évêque soucieux de ne pas les ignorer, désireux de les comprendre et surtout, de les considérer. Votre attitude envers eux ne date pas de vos années à Besançon. C est à chaque étape de votre itinéraire dans l épiscopat que vous avez tenu à inscrire votre ministère dans la ligne de cette priorité évangélique. Vos années à la Mission de France, votre mandat à la présidence du comité épiscopal France-Amérique latine
ainsi que votre mandat à la présidence du conseil national de la solidarité en témoignent amplement. Dans le diocèse vous nous avez souvent rappelé la priorité du «service du frère» en présidant régulièrement le conseil diocésain de la solidarité que vous avez tenu à créer, en accompagnant le travail de l observatoire social diocésain et surtout au cours de ces dernières années en nous encourageant à entrer toujours plus concrètement dans la démarche «Diaconia 2013» et vous étiez avec nous à Lourdes en Mai dernier. Un premier fruit de Diaconia est la mobilisation de l Eglise de Besançon pour l accueil de l Etranger qui progresse et réunit paroisses, services, mouvements et communautés religieuses dans une œuvre commune. Alors, au nom de tous les mouvements et services du diocèse qui agissent dans le monde et dans l Eglise pour que la Charité et la Solidarité progressent dans l humanité, au nom de toutes celles et de tous ceux de la tribu de «Diaconia», je vous dis tout simplement : Merci! Introduction de la profession de foi Père Joseph Demeusy au nom du Conseil Presbytéral. Les prêtres sont les premiers collaborateurs de l Evêque. C est en communion avec vous, Père Lacrampe, que nous nous sommes efforcés d éveiller la foi, de la faire grandir et de la transmettre dans le diocèse. En 2008, à l occasion de la commémoration du miracle de Faverney, vous avez promulgué le projet global de catéchèse pour le diocèse. Nous avons fait de notre mieux pour le mettre en œuvre, mais nous mesurons l immensité de la tâche qui reste à accomplir. Avec les membres du Conseil presbytéral que je représente, et donc au nom de tous les prêtres du diocèse, je tiens à témoigner de la joie que nous avons eue à chercher avec vous les chemins les plus adaptés pour rejoindre nos contemporains, afin de leur annoncer la foi au Christ mort et ressuscité, comme une Bonne nouvelle à accueillir, à savourer et à semer sur tous les terrains. Vous avez été à l écoute permanente du diocèse, allant de communautés en communautés, dans un diocèse marqué par la diversité des réalités humaines. Votre ministère a été d assurer la communion entre toutes ces communautés. L Unité ecclésiale se constitue en respectant les différences. Vous nous avez invités à maintes reprises, à soigner les relations au sein de la communauté, à décloisonner, à nous entraider, à nous ouvrir les uns aux autres : doyenné, unité pastorale, services, aumôneries, mouvements, et à ouvrir nos communautés à ceux qui ne les fréquentent pas habituellement. Vous vous êtes défini comme un «ouvreur» pour prendre le vocabulaire du rugby, sport cher à votre cœur! A un moment où nous nous interrogeons sur la transmission de la foi, sur la nouvelle évangélisation, vous avez privilégié le retour à l essentiel : s enraciner dans le Christ pour mieux servir nos frères. Une fois encore, c est vous qui entraînez à proclamer la foi de l Eglise qui nous unit à toutes les communautés répandues dans le monde, sans crainte, avec force et conviction.
Action de grâce Introduction du Recteur : Cher Père André, maintenant est venu le moment de vous dire plus particulièrement merci pour vos 30 ans d épiscopat (16 octobre 1983) et vos 10 années de présence à Besançon et dans la Province. Je donne maintenant la parole à Thomas Richardot qui prend la parole au nom des jeunes. Intervention de Thomas Richardot au nom des jeunes. Monseigneur, Peut-être est-ce votre culture du rugby qui vous a permis le sens du contact avec les jeunes de notre diocèse? Au cours de ces 10 années passées avec vous, les jeunes ont apprécié votre proximité! Nous retenons vos échanges à la fois simples, spontanés vrais et à la fois touchants! Vous avez également su être présent et disponible pour les temps forts et grands rassemblements des différents mouvements et services de notre pastorale jeunes du diocèse, avec le MEJ, les Scouts, la JOC, l ACE, les servants d autel et aumôneries sans oublier les repas partagés avec la communauté de l Escale! Nous pouvons aussi souligner votre attention pour chaque jeune, vous vous souvenez facilement du prénom de chacun, avec son cheminement. Vous leur avez pointé du doigt la présence de Dieu dans leur vie notamment par la relecture des lettres de confirmands à l occasion des confirmations de nos doyennés! Face à leurs questions, notamment celle de la vocation, vous avez eu à cœur de les accompagner en laissant cette liberté qu un choix de vie nécessite. Une confiance qui a permis aux jeunes d avoir une place toute entière dans notre diocèse et de devenir ainsi des acteurs de notre Eglise! Vous nous avez accompagnés même jusqu au bout du monde lors des JMJ comment ne pas se souvenir de cette bataille d eau, non pas l eau du baptême, mais une eau rafraichissante et fraternelle sous le soleil d Avila en Espagne! Alors avant de retrouver l eau miraculeuse de Lourdes, nous voulons vous dire un grand MERCI! Et puis vous nous laissez pas que de bons souvenirs, non pas qu il y en ait de mauvais (rire) mais également des outils comme ce slogan : «nous avons 2 oreilles : une collée au monde pour écouter l actualité, et une collée à la Bible pour écouter la Parole de Dieu!» de quoi vivre Vatican 2 en renouvelant notre Foi chaque jour! Pour finir vous nous laissez la conviction que les jeunes ce n est pas l Eglise de demain, mais celle d aujourd hui! Ainsi nous vous remercions vraiment du fond du cœur pour le bon pasteur que vous avez été ici avec nous!
Le Merci du diocèse Fabienne Tirole, pour le Conseil Episcopal Merci Père, et bon anniversaire Merci pour ses 10 années à nos côtés Merci pour le travail accompli, pour la collaboration en particulier avec les laïcs. Au conseil épiscopal, la parité n était pas autant d hommes que de femmes mais autant de laïcs que de prêtres, par contre parité chez les laïcs, 2 hommes, 2 femmes. La patronne de notre diocèse, une femme : la Vierge Marie La patronne de votre cœur, de votre enfance, et bientôt de votre retraite est la Vierge de Lourdes. Toutes les 2 font certainement qu une ; Nous vous offrons cette Vierge comtoise d après un moulage réalisé par le musée de Besançon. Qu elle vous accompagne dans les Pyrénées, et nous garde unis dans la prière. Fabienne Denis Tournier, économe Père, C est à l économe diocésain que revient la joie de vous remettre les participations des diocésains, des Unités Pastorales, des communautés religieuses, et de nombreux anonymes. Je voudrais associer à toutes ces personnes à un peu de cette de Franche- Comté que vous avez arpentée, et que vous emmènerez dans vos chères Pyrénées, non pour que vous croyiez qu il ne pousse ici que des chèques, des pièces et des billets, mais pour qu elle vous évoque toute la générosité et la gratitude des Comtois du diocèse, pour ces 10 années de présence au milieu de nous. Ces participations contribueront ainsi à faciliter votre installation dans votre nouvel environnement à la Cité Saint-Pierre à Lourdes. Très Cher Père, un grand merci! Père Jean-Claude Menoud Père Lacrampe, cher André! «Il ne faut jamais faire de bilan concernant ce qu on a réalisé : on peut se faire tellement illusion sur ce qui a réussi et sur ce qui a échoué, spécialement quand il s agit de ce qui touche au Royaume de Dieu» Tels sont les propos du Père Daloz, votre prédécesseur, au moment où, comme vous, il s apprêtait à nous quitter puisque c était en juin 2003.
En plein accord avec la sagesse de Lucien, nous ne sommes donc pas ici, autour de vous pour dresser le bilan de vos années de présence et d activité dans le diocèse. La seule parole qui soit digne de vous être adressée au nom de tous vos diocésains, en cet instant, c est le chaleureux «Merci» d une Eglise particulière au pasteur qui a veillé sur elle et qui l a conduite pendant 10 ans. Vous avez voulu, en effet, que la figure du Bon Pasteur soit au cœur de cette célébration. Après avoir écouté avec vous cette page de l Evangile de Jean qui éclaire avec autant de force que de beauté les tâches du ministère ordonné, et tout particulièrement, celui de l évêque, je ne prendrai pas le risque d affirmer que vous avez été pour nous le Bon pasteur, car vous vous prendriez pour Jésus! Je ne vous dirai pas non plus, que vous avez été un bon pasteur, je vous dirai, en respectant l usage linguistique des Francs-Comtois, que vous avez été pour nous un «pasteur pas mauvais, un pasteur pas mal!» Je voudrais essayer de vous le dire à partir des trois lieux stratégiques où se tient le pasteur quand il conduit son troupeau. Le pape François nous le rappelait il y a peu de temps : le pasteur se tient, tantôt au milieu des fidèles, tantôt devant, tantôt derrière. Je le cite : «Les pasteurs doivent être devant le troupeau pour indiquer la route, au milieu du troupeau pour le garder uni, derrière le troupeau pour éviter que quelqu un ne reste en arrière et pour laisser, en quelque sorte, le troupeau flairer lui-même la route.» (discours aux nonces apostoliques) M inspirant librement des propos du pape, je crois pouvoir affirmer que vous avez été tour à tour un évêque - Au milieu de nous pour nous écouter et nous connaître. - Devant nous pour nous orienter et nous conduire. - Derrière nous pour nous faire avancer et nous faire sortir de nos enclos. Au milieu de nous pour nous écouter et nous connaître, d abord. Tout le monde s accorde pour reconnaître que vous êtes un homme de contact, que vous cultivez les relations humaines simples, amicales, fraternelles, chaleureuses. Qu émane de vous une sympathie naturelle qui va de pair avec votre accent ensoleillé et votre sourire communicatif. Personne n oubliera les soirées dans les doyennés au cours de vos nombreuses visites pastorales à travers le diocèse. Surtout pas moi! Oui, vous avez pris plaisir à être au milieu de votre peuple, à le regarder avec bienveillance, à le considérer avec estime, à écouter ses joies, à essayer de comprendre ses interrogations, ses hésitations, ses cris et ses révoltes. Oui, vous avez pris plaisir à connaître la vie des «gens» à force de les rencontrer, de les écouter, de les inviter à votre table! Du plus petit jusqu au plus grand! Celui qui se plaint comme celui qui se réjouit! Cette écoute du sein de votre peuple, elle s est traduite par une certaine manière de «faire l évêque», d accomplir votre ministère. Cette manière particulière je la qualifierais volontiers par un grand mot de la tradition de l Eglise. Vous avez su développer au milieu de nous la dimension de la «Synodalité», c est-à-dire, comme le mot l indique, la capacité à «faire route ensemble», à s édifier mutuellement en élaborant un chemin commun. C est dans cet esprit que vous avez souhaité gouverner autrement en vous appuyant sur vos différents conseils, les provoquant à s ouvrir, à se rencontrer et à débattre. Je crois que cette «culture de la synodalité» à laquelle vous êtes
attaché, est extrêmement précieuse pour l Eglise aujourd hui car elle s efforce de témoigner du Christ dans une société sécularisée, attachée à la démocratie et de plus en plus marquée par la communication. Comme beaucoup d autres, j ai été témoin de votre capacité à donner la parole, à mettre en résonnance les propositions des uns avec les objections des autres, à toujours essayer de parvenir à une synthèse respectueuses et chaque fois que cela était possible, à l harmonie d une décision équilibrée. Vous l avez toujours fait sans précipitation, mais sans perte de temps non plus, sachant pratiquer la relecture et le discernement, les yeux rivés sur la double boussole de la Parole de Dieu et du concile Vatican II, auquel - est-il nécessaire de le dire- vous avez définitivement «arrimé» la barque du diocèse à la suite de votre prédécesseur. C est ainsi et de bien d autres manières que vous avez contribué à tisser et à recoudre quand il le fallait, les liens de l unité et de la communion dans un diocèse qui prend de plus en plus conscience de ses diversités comme de ses fragilités et qui apprend à les vivre comme des richesses chaque fois qu il est capable de les dépasser en les partageant. Cette place que vous avez aimé occuper au milieu de nous, explique sans doute pourquoi vous aimiez si souvent citer Saint Augustin : «Avec vous je suis chrétien, pour vous je suis évêque». Devant nous pour nous orienter et nous conduire, ensuite. Evêque pour nous, vous avez souvent marché devant nous, c est-à-dire en tête pour orienter et conduire le diocèse, précisément à partir de ce que vous aviez recueilli en l écoutant. Cela se traduit d abord par le nombre relativement important de textes d orientations fondamentales que vous nous laissez en héritage. Je retiens les trois grandes orientations pastorales de 2006 à 2010 ainsi que les perspectives pastorales toutes aussi essentielles de 2010 à 2014 sur l Avenir des communautés. Ces deux textes tracent clairement les lignes directrices de votre ministère épiscopal parmi nous. Il faut y ajouter aussitôt le directoire pour les funérailles en 2006, le projet global de catéchèse en 2008 ainsi que la lettre pastorale de la même année, à l occasion de la commémoration du quatrième centenaire du miracle de Faverney : «l Eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde : un miracle au quotidien». Sans oublier la lettre que vous avez adressée à tous les mouvements du diocèse pour préparer la visite pastorale dont l aboutissement fut le grand rassemblement de Vercel en avril 2012. Grâce à cet évènement, beaucoup d entre nous ont pris ou repris conscience du rôle important des communautés associatives aux côtés des communautés hiérarchiques, les deux jambes de l Eglise diocésaine, comme vous aimiez le dire. Les grands évènements du calendrier de notre Eglise locale, eux aussi, furent autant d occasion pour vous d impulser, d encourager, d entraîner et d appeler les chrétiens à un renouveau de leur foi dans ses trois grandes dimensions de l annonce, du ressourcement et du service. J ai déjà nommé Faverney 2008, j y ajoute aussitôt la béatification toute fraîche du Père Lataste qui résonne encore pour nous comme un merveilleux appel à la miséricorde et à la sainteté. Je n oublie pas, non plus, le calendrier de l Eglise de France que vous aviez à cœur d honorer, avec notre participation remarquable tant à «Ecclesia 2007» que tout récemment à «Diaconia 2013».
J ajoute à cela le souci permanent que vous avez eu d accueillir de nouvelles communautés religieuses dans le diocèse tout en prenant soin de soutenir constamment les congrégations qui y sont nées, ne serait- ce que par votre présence quasi continue aux rencontres du Conseil diocésain de la vie consacrée et par votre soutien à la nouvelle implantation des sœurs Clarisses à Ronchamp. Vous avez ouvert les portes de la Grâce-Dieu aux Travailleuses Missionnaires qui me pardonneront de les mentionner au milieu des congrégations religieuses alors qu elles sont une Association publique de fidèles. Vous avez ouvert le presbytère de Grandfontaine aux religieux prémontrés, le sanctuaire de notre Dame du chêne aux Pères de la Salette, rejoints tout dernièrement par leurs sœurs au Foyer Sainte Anne à Montferrand le Château. A travers tous ces évènements et à toutes ces occasions, pour faire aboutir toutes ces initiatives, il fallait vous suivre parfois en courant. Avec Catherine, votre secrétaire, le Père Mesnier et les amis du conseil épiscopal, nous sommes bien placés pour en témoigner! Il nous arrivait d être essoufflés. Et puisque vous êtes un fan du Tour de France, je peux dire que vous avez vécu bien de ces étapes de votre ministère en «échappée solitaire»! Nous, nous faisions notre possible pour rester dans le peloton en évitant de nous laisser absorber par le «Groupetto». Si d aventure, nous nous nous étions laissé tenter par l expérience, elle n aurait pas duré longtemps, car si vous faisiez souvent la course en tête, il vous arrivait aussi d être derrière nous comme un berger soucieux de faire avancer son troupeau. Derrière nous pour nous faire avancer et nous faire sortir, enfin. Oui, vous étiez aussi derrière. Cela ne signifie pas pour autant que vous avez le don d ubiquité. Encore moins que vous étiez en permanence sur notre dos, à surveiller, à contrôler ou à rectifier, même si vous avez eu à le faire parfois, parce que cela fait partie du ministère de l évêque. Au contraire, et j en ai fait personnellement l expérience, vous étiez derrière en sachant déléguer parce que pour vous la confiance et la responsabilité sont essentielles. Mais il y a chez vous une autre manière d être derrière le peuple que Dieu vous a confié et c est surtout celle-là que je voudrais souligner. Vous étiez derrière pour pousser à la roue, pour faire avancer et surtout pour faire sortir chacun de ses habitudes, de ses craintes, de ses frilosités ou du pré-carré de ses petites certitudes. Vous étiez à la manœuvre en nous rappelant sans cesse non pas l obligation de résultat, mais «L obligation d Evangélisation», par la qualité de notre présence, par la vérité de nos paroles, par la justesse de nos gestes, par la rectitude de nos attitudes et de nos comportements individuels et communautaires. Vous avez vraiment poussé notre Eglise à continuer à devenir ce qu elle est, selon la définition qu en donne le n 1 de Lumen Gentium : «L Eglise est dans le Christ, en quelque sorte, le sacrement, c est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l union intime avec Dieu et de l unité de tout le genre humain.» Vous avez poussé les différentes communautés du diocèse à devenir des signes de plus en plus vrais, visibles et efficaces du Royaume que le Seigneur édifie avec la collaboration de chacun de nous au cœur de ce monde. Voilà pourquoi vous avez résolument poursuivi et développé en l approfondissant l initiative lancée par le P. Daloz, il y a bientôt vingt ans : la mise en place des équipes de coordination pastorale dans chaque unité pastorale,
consacrant la reconnaissance réciproque et la valeur mutuelle du ministère ordonné et de la responsabilité des baptisés. Vous avez même demandé à chaque unité pastorale d appeler de nouveaux Délégués Pastoraux. S ils sont dix- sept aujourd hui dans le chœur de la cathédrale, vous entourant avec les prêtres et les diacres, c est parce que vous l avez vraiment voulu et que vous y tenez, non pas pour la seule survie des communautés chrétiennes mais pour le développement de la mission et sa poursuite autrement. C est toujours à cause de la Mission que vous avez poussé les prêtres et les diacres à repenser et surtout à évoluer concrètement dans la manière d exercer leurs ministères respectifs. Même si le chantier est loin d être clos, il demeure ouvert grâce à vous à bien d autres développements. C est encore par un réel souci de la mission, aux antipodes du prosélytisme, que vous avez eu à cœur de développer le dialogue œcuménique et les échanges interreligieux. La présence de nos amis des autres confessions chrétiennes et des autres traditions religieuses en témoigne ouvertement. A travers tout cela, vous nous avez tout simplement poussé à aimer le monde, la terre et la société dans laquelle nous vivons, parce qu elle est création de Dieu, parce que le Seigneur Jésus nous y précède et que son Evangile nous y plonge avec la force de l Esprit. Votre souci permanent de créer des liens respectueux, amicaux et réguliers avec les représentants de l état, avec les élus du peuple, les corps constitués, les chefs d entreprises, les exploitants agricoles et les artisans, bref, avec les responsables politiques, économiques, avec celles et ceux dont le mandat ou le métier consiste à faire vivre et à développer une France et une Franche-Comté toujours plus juste, plus ouverte, plus généreuse et donc plus heureuse, tout cela manifeste clairement votre souci du bien commun, de la justice, de la paix et de l avenir, au nom même de votre conception de la mission de l Eglise aujourd hui. Enfin, et ce seront mes derniers mots, vous nous avez poussé à nous ouvrir aux hommes et aux femmes du monde entier, mais en priorité à celles et à ceux qui souffrent, qui sont à la peine, qui galèrent chez nous et ailleurs, qui n ont plus de pays, qui fuient sur les routes de l exil et cherchent une terre d accueil. Vous avez su ouvrir nos têtes et nos cœurs à l Autre, différent, surprenant, dérangeant mais tellement enrichissant pour que dans l immense mutation que traverse notre humanité les pauvres ne perdent pas espoir et trouvent enfin dans le monde et dans l Eglise la place qui leur revient. Antoine Aumônier nous l a rappelé au début de la célébration : aujourd hui, certains sont là devant vous, à la première place comme la vivante prophétie d un monde où tout homme est une histoire sacrée comme nous aimons le chanter. Ce sont eux que vous côtoierez à la cité St Pierre à Lourdes, à l ombre de Notre Dame, plus proche de votre famille, d Eliane, de Pierrot et des plus jeunes. Dans notre mémoire et dans notre cœur vous resterez au milieu de nous, devant nous ou derrière nous, ce pasteur «pas mauvais» et même, ce pasteur «pas mal du tout» que nous avons reconnu pendant dix ans et que nous reconnaissons définitivement comme l un des nôtres. Bonne santé, bon repos, prenez bien soin de vous, et au nom de tout le diocèse, de tous ceux et de toutes celles que votre ministère vous a permis de rencontrer et avec qui vous avez noué des liens de confiance et d amitié, cher André, je vous adresse un grand MERCI.
Un merci que nos amis africains vont faire maintenant élargir en le faisant résonner sous les voûtes de la cathédrale avec l énergie et l enthousiasme dont ils ont le secret! Mots de remerciements Père André Lacrampe Chers amis, 1. Le 15 novembre 2003, au terme de la célébration, vous m avez offert une montre. Je ne veux pas indiquer la marque. Je n ai pas à faire de publicité, mais je pense que j ai été à l heure à tous les rendez-vous que vous m avez donnés. Aujourd hui, vous me comblez encore de cadeaux. Je vous dis toute ma gratitude. Je m absente de Franche-Comté. Si on arrache l homme à un pays, on n arrache pas le pays au cœur de l homme. Le marbre des Pyrénées intégré à cet autel central marque mon passage ici. Mais je reviendrai un jour reposer dans la crypte de cette cathédrale Saint Jean. J ajoute que dix-huit rames du Tram, qui vont traverser la ville de Besançon, sont assemblées dans les Hautes Pyrénées à Bagnères de Bigorre. Elles vous feront souvenir de votre ancien archevêque. Je ne revendique pas une rame à mon nom. 2. De nombreux francs-comtois se rendent à Lourdes en pèlerinage, je serai heureux de vous accueillir à la Cité Saint Pierre, lieu du Secours Catholique où je vais résider et vivre là-bas en communauté de frères. 3. Le dimanche 17 novembre prochain, vous accueillerez dans cette cathédrale Mgr Jean Luc Bouilleret, Archevêque nommé, vous l accueillerez avec beaucoup de joie et de confiance. Merci pour votre présence nombreuse à cette célébration, dans la cathédrale et à l Escale Jeunes. Bon vent à tous, dans toutes vos responsabilités dans la société et dans les Eglises, soucieux du dialogue avec toutes les confessions religieuses afin d œuvrer pour un «vivre ensemble» plus fraternel. Bon vent à vous tous, dans la diversité des âges. Bon vent à vous les enfants, bon vent à vous les jeunes. Merci à tous pour votre amitié. + André LACRAMPE