LES TZIGANES Avant 1000 ans d histoire Nous avons relaté, dans l un de nos numéros précédents, «La longue marche d un peuple», l histoire de la diaspora Tzigane depuis leur départ de l Inde («Hodu» en Hébreux) il y a 1000 ans. Ils sont partis plus précisément de la vallée de l Indus appelée en ancien Persan «Sindh» (mot qui pourrait être à l origine du mot «Sinti» qui désigne une tribu Tzigane). Cette thèse des 1000 ans de l histoire Tzigane est établie par les tziganologes jusqu'à nos jours. Mais leur histoire et leur parcourt avant leur arrivée en Inde reste un mystère. Il y a de nombreux parallèles entre les Tziganes et le peuple Juif et il nous a paru intéressant de nous y pencher. Y aurait-il un réel lien historique entre l histoire de la diaspora du peuple Juif et celle du peuple Tzigane? Les Tziganes seraient-ils des descendants de tribus nomades déportées et exilées qui auraient vécu aux côtés des tribus d Israël qui furent elles-mêmes déportées par les Assyriens et les Perses, dont certaines jusqu en Inde? Les Tziganes pourraient-ils être les descendants d une des tribus d Israël? Je n ai pas l intention, au travers de cet article, de répondre à ces questions mais plutôt de nous interroger sur le parallèle étonnant qui existe entre les Tziganes et le peuple d Israël dans leur diaspora. Il est historiquement évident et reconnu par les tziganologes que les Tziganes ont quitté l Inde il y a environ 1000 ans après un séjour de quelques centaines d années et que leur langue, trouve, en grande partie, ses racines dans le Sanskrit Indo Aryen. Mais peut-on en conclure que les racines de la langue d un peuple sont à elles seules suffisantes pour définir son origine ethnique? Il y a tant de faits qui contredisent l origine indienne du peuple Tzigane. Que penser de ces populations Juives de «Kachin, B ney Israël et Baghdadis», déportées par les Perses et vivant en Inde, ou des «Pathans» qui vivent au nord de l Afghanistan, au Pakistan et au Cachemire, ou encore de ces tribus juives «Chiang Min» découvertes récemment en Chine, ou des «Karens» de Birmanie? Ces populations sont aujourd hui reconnues comme descendant des 10 tribus du Royaume du Nord d Israël, déportées depuis 722 av. J.C. par le roi d Assyrie Sargon II. Ces «enfants» de Manassé, d Ephraïm, de Ruben et autres... ont, pour la plupart, perdu la langue hébraïque et parlent le «Malayalam», le «Marathi» ou autres langues locales, avec un certain mélange de Persan. Les Karaïtes dont certains ne parlent plus l hébreux mais le Gréco Byzantin, ne sont ils pas juifs pour autant? Malgré cet éloignement de leurs racines pendant plus de 2700 ans, ils ont toutefois gardés quelques traditions, lois et pratiques, qui permettent selon le rabbin Eliahu Avihail ; fondateur de l association «Amishav» Il travaille à la recherche des tribus perdues d Israël, et on peu à ce jour les identifier avec certitude au peuple Juif. Les traditions d origines bibliques de ces Juif sont toutefois comparées à celles pratiquées à nos jours par les Tziganes Rrom, Sinti ou Gitans. Sous Néhémie (Néhémie 7/61 à 69), au retour de l exil du temps de Cyrus, six cent quarante deux personnes ainsi que des sacrificateurs ne purent trouver leur titre de généalogie patriarcale pour prouver qu ils étaient réellement Juifs et furent exclus du sacerdoce. Peut-on dire que tous les Juifs dans le monde parlent l hébreu et pratiquent le Judaïsme? Il existe en Iran des milliers de Roms «Zargar et Kutchis» qui parlent une langue Tzigane très proche du Romanes parlé par les Roms d Europe et de Russie. Que dire des tziganes «Dom» «Nawar» ou «Kurbaty» qui vivent depuis des générations en Israël et dans tout le Moyen Orient? Les Tziganes Dom d Israël pensent que leur origine se situerait dans la période préislamique, appelée «Jahillyya» bien avant la venue de l Islam. On retrouve au sein du peuple Tzigane des différences morphologiques, culturelles et linguistiques entre Roms, Sinti, Gitans, Zargar et Dom semblables à celles qui existent entre les Juifs «Sépharades» (du bassin Méditerranéen) et les Juifs «Ashkénazes» qui parlent le Yiddish et viennent du Nord de l Europe.
Il suffit de se rendre en Israël pour s apercevoir de la mosaïque ethnique de Juifs du monde entier, blonds, bruns, noirs etc., au faciès oriental ou au large visage slave. Au-delà de la langue, qui ne peut pas, avec certitude, prouver l origine d un peuple, il existe des liens culturels qui lorsqu ils sont mis en parallèle permettent d identifier les racines d un peuple. Les Tziganes, eux-mêmes, n ont jamais dit qu ils venaient de l Inde, si ce n est après la déclaration de certains «Gadjés» (non Tziganes) qui au 20 siècle, après études, étaient arrivés à établir l origine des Tziganes en Inde. Ce n est que sous la colonisation anglaise que les nomades et marginaux de l Inde, sans distinction de races, ont été appelés «Gypsies», mais le terme spécifique indien employé pour désigner les Tziganes est «Ashura» qui signifie Assyrien. Tous les nomades et parias, appelés Gypsies en Inde, ne sont pas des Tziganes. LA TORAH ET LES TZIGANES On retrouve, dans les traditions et lois Tziganes, des lois Juives de l Ancien Testament (venant de la «Torah») sur lesquelles il est intéressant de se pencher. 1/ La conception d un Dieu unique pour les Tziganes, «DEL ou DEVEL» (mot dérivé de l Indi Deva, déesse indienne, et de EL mot hébreux pour Dieu), rappelle que le «Deva» des Tziganes n est autre que «EL». Si les Tziganes avaient une origine indienne, ils seraient certainement polythéistes et adoreraient plusieurs dieux. En dehors de toute religion (Catholique, Orthodoxe, Protestant, Musulman ), les Tziganes dans le monde ont la même conception d un Dieu unique que les Hébreux : un Dieu invisible, tout-puissant, accessible, qui est une personne et avec qui on peut parler et argumenter. Il n y a pas non plus de traces d Indouisme, de Brahmanisme, de Sikhisme, de polythéisme, dans le concept Tzigane. 2/ Le concept et rituel de «pureté et d impureté» «Herem» chez les Juifs, «Marimé» chez les Rroms et «Pale Tchido» chez les Sintis (qui ont un concept d exclusion de la communauté Tzigane), concernant les naissances, la virginité (tradition du «diklo» linge qui tend à prouver la virginité de la jeune fiancée), les objets souillés et leur destruction, est semblable, à tous points de vue, aux textes de Lévitique 12v2-4 et Exode 22 v16. La notion du respect des tabous concernant la sexualité et la nudité est typiquement conforme à l esprit des Ecritures bibliques tant chez les Juifs que chez les Tziganes. A l inverse, en Inde, certaines familles allaient jusqu à vendre leurs filles pour la prostitution. Dans les temples. En Inde la prostitution est considérée comme faisant partie du sacré et les images et scènes érotiques sculptées en sont le décor des temples. L homosexualité est une honte chez les Tziganes comme chez les Hébreux (Lévitique 18v22, 29 ; 20v13 Deutéronome 23v17) mais elle était chose commune en Inde et considérée comme une troisième nature. 3/ Le concept de l étranger «Gadjo» chez les Tziganes et «Goym» chez les Juifs a la même signification ; mais pour un Tzigane, un Juif ne sera jamais un Gadjo mais un Juif, et de même pour un Juif, un Tzigane ne sera jamais un Goy mais un «Tsohani» (Tzigane en Hébreux). 4/ Lors des mariages, chez les Roms comme chez les Juifs, la famille du garçon demandera la jeune fille et paiera la dote fixée alors qu en Inde c est la famille de la jeune fille qui assume les frais de la dote. 5/ Chez les Hébreux, Deutéronome 22v15, le signe de la virginité de la jeune fiancée sera montré lors des noces, il en est de même chez les Roms et Gitanos. Ce signe servira de preuve en cas de conflit familiaux. Une telle tradition ne se pratique pas chez les Indo Aryens. 6/ Comme parmi le peuple Juif, chez les Roms, «l assemblée des anciens» (Sanhédrin pour les Hébreux) va faire la «Kris» et juger les conflits parmi le peuple et décider des éventuelles pénalités ou sanctions. Exode 21v22 ; 22v9 Deut 22v16
7/ On retrouve aussi de nombreux liens avec les traditions préislamiques de Perse spécialement concernant la magie et la divination. Même si les Tziganes eux-mêmes ne croient pas en ces pratiques, elles existaient aussi chez les Juifs de la déportation, qui furent en Perse considérés comme des devins et des mages et on y retrouve dans les textes bibliques des références malgré le fait que la Torah condamne les devins et les enchanteurs. 8/ Le «Taro» (jeu de cartes utilisé par les Tziganes pour tirer la bonne aventure) a été inventé par les Juifs. Les Mages d Orient venus adorer Jésus ne seraient-ils pas les ancêtres de ces nomades venus de Perse? On pourrait apporter d autres éléments concernant ces parallèles frappant entre les lois Juives et les lois Tziganes. Plus de 70% des traditions tziganes, Rom, Gitanes, Sinti, sont proches ou semblables aux textes bibliques alors que très peu de coutumes et traditions culturelles se rapprochent de l Inde. D où viendrait donc ce peuple mystérieux qui a traversé l histoire? Y aurait-il des traces historiques de leur présence en Mésopotamie, en Perse, en Egypte, en Assyrie, avant Jésus Christ? En Egypte, lors de la sortie du peuple d Israël sous la conduite de Moïse, de nombreuses «nations» (groupes ethniques selon le sens grec) accompagnèrent les Hébreux. A Goshen, dans le territoire où séjournèrent les hébreux pendant 400 ans avant leur départ pour la terre promise dans le delta du Nil, (Nombre 13 v 22) il y avait une ville qui portait le nom de «Tsoan», racine du nom qui signifie «Tzigane» en Hébreux? Tout cela ne serait-il qu une simple coïncidence? Que penser de Jérémie 35 v 2 à 11 qui nous parle des nomades Récabites, tribut qui vécue à Jérusalem dont leur père Jonadab était un descendant des Kéniens qui furent forgerons (selon la signification de leur nom). Métier de tradition par excellence des tziganes Kalderach. Ces Kéniens étaient eux même descendants de Hamath, (1 chronique 2 v 55) Dans 2 Rois 10 v 15 on retrouve Jéhu invitant fraternellement Jonadab fils de Récab à monter dans son char. Ces Récabites et ces Kéniens étaient les descendants des Aschurims fils de Dedan et dont leur père Jokshan fut un des fils de Kétura concubine d Abraham. Ils furent, après avoir reçus leur héritage, envoyés vers l orient loin d Isaac. (Genèse 25 v 2 et 3) Il est intéressant de rappeler ici que le nom Ashura veut dire Tzigane en Inde. Le mot «Rom» (homme vrai et fort en langue tzigane) avait la même signification dans l Ancienne Egypte, ainsi que le mot «manrho» (pain) qui est proche de l Hébreux «man-rhu» qui désignait la «manne» Exode 16 v15 Le mot tzigane Rromani «parashtuné» (vendredi) vient de l hébreux «parashat» qui est lu dans les synagogues le jour avant le Shabbat (le vendredi soir). En langue tzigane, le mot «Sabatoné» désigne le samedi, il correspond au «Shabbat» en hébreux. FRERES DANS LA DOULEUR Pourquoi, au cours des siècles, les Juifs et les Tziganes ont-ils été ensemble persécutés? Pour ne citer que quelques exemples : - En Espagne, sous le règne d Isabelle la Grande la Catholique : persécution et bannissement des Juifs et des Gitans. - En France, sous le règne de François 1 er : déportations et exterminations. - En Angleterre, pendaison systématique des Gypsies à l entrée des villes. - En Roumanie : esclavage des Roms pendant 250 ans. - Massacre de 25 000 tziganes en Croatie par les Oustachis
- Sous le nazisme, si 6 000 000 de juifs périrent dans les camps de la mort, les tziganes ont eus aussi leur Shoa et plus de 500 000 à 700 000 d entre eux furent exterminés, pour la seule raison qu ils étaient Tziganes. Tout récemment, au Kosovo : avec les liquidations ethniques, extermination de milliers de Roms. Cela serait-il simplement le fait du hasard? Il y a trop de coïncidences qui nous laissent perplexes et nous poussent à la réflexion. A ce jour, on ne peut affirmer que les Roms, Sinti ou Gitans soient une branche d Israël mais rien ne nous empêche de penser que ce peuple a été et est encore très proche des tribus dispersées d Israël. Que dire du réveil que vivent, depuis 60 ans, les Tziganes dans le monde? Plus d un million de Roms, Sinti et Gitans sont chrétiens évangéliques (conception religieuse qui se rapproche le plus d Israël). En 1948, Israël, qui retrouvait sa terre ancestrale et était reconnu comme nation, découvrait aussi à Qumram l un des livres les plus Messianiques, le livre du prophète Esaïe, appelé le «cinquième évangile». A cette même période, les Tziganes, dans de nombreux pays, découvraient la Bible et le Sauveur. C es aussi en 1948, que le réveil Tzigane commençait dans le monde entier, simultanément en France, Finlande, Roumanie, Bulgarie, USA et Amérique du sud, un peu plus tardivement en Espagne, Italie, Allemagne, Hollande, Grèce, Russie, Ukraine et Asie Centrale etc... Cette découverte de la Bible a apporté le salut à ce peuple mais semble aussi avoir réveillé dans leur subconscient des racines ancestrales enfouies depuis des siècles et qui les rapprochent encore davantage du peuple d Israël. René Zanellato G.A.T.I.E.F Life and Light PO BOX 5 33440 AMBARES FRANCE GATIEF@orange.fr Tzigane de Samarkand Asie Centrale
Roumanie : Esclavage et vente des Tziganes